I Corsaro (Verdi)
Publié le 20 Janvier 2008
Genèse de l’œuvre
A présent la vie de Verdi prend un nouveau chemin. Après s’être procuré l’indépendance morale et matérielle qui lui permet de vivre sans obligations envers personne, il se consacre tout entier à son amie La Strepponi.
Pour lui faire plaisir il loue une petite maison à Passy.
En février 1848, le peuple de Paris se soulève. Immédiatement Vienne et Berlin, puis Palerme, Milan, Messine, Bologne, Brescia, Rome, Venise suivent.
Dans la précipitation, Verdi achève en mars 1848 « I Corsaro », dernier opéra qu’il doit au bien peu scrupuleux éditeur Lucca.
Comme pour I Due Foscari , le livret s’inspire d’une pièce de Byron « Le Corsaire », héros fait plus pour l’action que la méditation mais qui se sent isolé vis-à-vis de ses semblables.
Francesco Maria Piave reste fidèle au romantisme du poète, ce que n’avait su faire Ferreti pour l’Opéra « Le Corsaire» de Pacini très vite oublié.
Verdi abandonne alors l’œuvre à son destin.
Lucca décide que l’œuvre sera montée au Teatro Grande de Trieste le 25 octobre 1848.
Verdi ne prend même pas la peine de se déplacer, ce qui vaut à l’ouvrage un accueil glacial et des réactions outragées. Il apprend ainsi par la presse qu’ayant rempli ses poches de guinées anglaises et de francs français, il pourrait peut-être se payer le luxe d’étudier un peu les classiques.
I Corsaro
Au début du XIXème siècle, l’empire Ottoman s’étend toujours de l’Afrique du Nord à l’Europe Sud Orientale, bien que les offensives des Européens aient déjà enclenché sa désagrégation.
En 1822, l’insurrection grecque initiée en Epire se propage, et l’indépendance est proclamée.
Le sultan Muhammad Ali réagit en envoyant une flotte de 63 navires de guerre et 100 bâtiments de transports, à laquelle ne peuvent résister les révoltés.
Cela attire la sympathie de l’opinion européenne qui envoie aux insurgés de l’argent, des armes et des volontaires. Parmi eux, Lord Byron, romantique rongé par le mal de vivre et en quête d’une cause enthousiasmante, se rallie à eux et meurt probablement de fièvre lors du siège de Missolonghi.
La flotte turco-egyptienne est défaite plus tard à Navarin par l’escadre anglo-franco-russe et la Grèce devient indépendante en 1830.
La trame d’I Corsaro ne fait référence à aucun évènement marquant de l’histoire, mais elle devrait se situer vers 1810.
Sur une île de la Mer Egée, le chef des corsaires, Corrado, informé par un espion grec prépare ses troupes à mener une expédition contre la flotte musulmane basée dans le port de Corone (sud du Péloponnèse). Ce projet inquiète Médora mais elle ne peut le retenir.
Pendant ce temps, à Corone, le Pacha Seid est également sur le point de lancer un raid contre les corsaires. Il se fait cependant surprendre, ses navires sont incendiés mais il réussit à réunir ses troupes alors que Corrado cherche à sauver les femmes des flammes. Le héros est arrêté.
Gulnara, la favorite du harem, s’éprend de lui et l’aide à s’échapper après avoir poignardé le sultan.
Malheureusement, à son retour dans les îles, sa fiancée le croyant mort se suicide et lui-même met fin à ses jours.