Plexus - Pièce pour Kaori Ito (A.Bory) Théâtre de la Ville

Publié le 10 Janvier 2014

Plexus - Pièce pour Kaori Ito (Aurélien Bory)
Représentation du 08 janvier 2014
Théâtre de la Ville (au Théâtre des Abbesses)
 
 
Scénographie & Mise en scène Aurélien Bory
Chorégraphie Kaori Ito
Composition musicale Joan Cambon
Création Lumières Arno Veyrat

 
Production Compagnie 111 - Aurélien Bory

 
Avec Kaori Ito

 
 
Cette pièce imaginée par Aurélien Bory pour Kaori Ito a beau ne durer qu’une petite heure, elle n’en dégage pas moins une puissance troublante et fascinante. Tout est en effet conçu pour donner l’illusion d’une force invisible qui contraint les mouvements de l’artiste présente sur scène, un peu à la manière d’une matière sombre qui dominerait sa vie.
  
On se retrouve alors face à une forêt de structures de bandes verticales élastiques dont l’artifice est invisible. La lumière, dorée, se reflète sur une partie de ce décor, dans l’ombre duquel Kaori Ito semble, dans un premier temps, se débattre. Qu’elle tente de tomber, son corps tordu se bloque et se glace, qu’elle veuille se relever, un lien insoupçonnable la redresse. Seuls les battements de son cœur sont évoqués et amplifiés.
Plexus - Pièce pour Kaori Ito (A.Bory) Théâtre de la Ville
Cette vision donne l’impression d’être hypnotisé par un être qui se débat avec sa propre intériorité.

Puis le décor tourne, et, sans comprendre pourquoi, il change de forme et prend plutôt l’aspect d’une croix. Et, à nouveau, la danseuse, ou bien l’acrobate, on ne sait même plus comment la décrire, cherche à gagner sa liberté. La musique prend de plus en plus d’importance, sorte de New-wave et de musique répétitive qui évoque le même style de musique que l’on peut entendre, au même moment, au Théâtre du Châtelet qui reprend Einstein on the Beach.
 
Ensuite, cette chorégraphie devient aérienne. L’artiste japonaise surnage en apesanteur, puis son corps s'élève avec la même posture mortelle que celle qu'avait magnifiquement réalisé Bill Viola à la fin de sa vidéo de Tristan & Isolde.
Malgré l’obscurité, on ne ressent absolument rien d’oppressant.
Il s’agit même d’une naissance, d’une éclosion qui se met en scène, avec ses spasmes les plus violents.

Le plateau se libère enfin. Dans une atmosphère d’ombres argentées, Kaori Ito se jette au sol, se courbe pour jeter des cris inaudibles vers le haut, et elle tournoie avec un voile noir flottant et sensuel.

Et soudain, au bruit de pas de géants tonitruants,  la scène devient immatérielle.  Le sol ne se distingue plus, plus aucune limite ne paraît visible, et la jeune femme s’envole vers le ciel dans tout ce fracas, sa légèreté affirmée enfin acquise.

Ce spectacle est un mystère de bout en bout, et il est fort probable que pas deux spectateurs n’aient vu et vécu la même chose.

                                                                                   Kaori Ito

Rédigé par David

Publié dans #Saison 2013-2014, #Ballet, #TdV, #Bory, #Ito

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