Publié le 4 Novembre 2017
Le concert des étoiles – Hommage à Giuseppe Verdi
Tournage du 01 novembre 2017
Théâtre des Champs-Elysées
Airs de Nabucco, Macbeth, Luisa Miller, Rigoletto, Il Trovatore, La Traviata, Les Vêpres siciliennes, La Forza del Destino, Don Carlo, Aida, Otello.
Ténors Enea Scala, Michael Spyres, Gaston Rivero
Sopranos Jessica Pratt, Olga Peretyatko, Catherine Hunold
Mezzo-Soprano Ekaterina Gubanova
Barytons Ambrogio Maestri, Luca Salsi, Arthur Rucinski, Ludovic Tézier
Direction musicale Yvan Cassar
Orchestre de chambre de Paris
Chœur régional Vittoria d’Île de France
Ensemble Fiat Cantus Ekaterina Gubanova
En septembre 2016 et juillet 2017, France 3 rediffusait en première partie de soirée le premier Concert des Étoiles dédié à Luciano Pavarotti et enregistré à la salle des Étoiles de Monaco avec l’orchestre de l’Opéra de Marseille.
A chaque fois, ce fut plus d’un million de téléspectateurs qui purent entendre les plus belles couleurs des grands chanteurs lyriques du moment magnifier des airs extraits, certes, de leur drame musical originel, mais suffisamment variés pour permettre à chaque auditeur d’en apprécier les différences.
Face à un tel succès, France Télévisions renouvelle en 2017 ce projet sous forme d’hommage à Giuseppe Verdi, le compositeur le plus joué dans le monde avec Wolfgang Amadé Mozart, et c’est le Théâtre des Champs-Élysées qui voit sa scène totalement repensée pour cet évènement.
Assister au tournage de cette émission est donc l’occasion de voir de près comment un programme audiovisuel vient rencontrer un lieu habituellement voué à la spontanéité de l’art du chant et de la danse, et d’apprécier l’ambiance parmi un public diversifié où les amateurs passionnés d'opéra ne représentent qu'une partie minoritaire des spectateurs.
Cette ambiance, moins hystérique qu'aux récitals habituels du Théâtre des Champs-Elysées et moins critique sur les points de détails des interprétations, affiche également un visage plus jeune, et la sérénité d’écoute ainsi retrouvée donne l'impression d'assister bien sagement à un impressionnant défilé de chanteurs venant humblement interpréter chacun de leurs airs avant de repartir presque comme si de rien n'était. Et c’est particulièrement plaisant à voir et entendre.
Par ailleurs, le visage du théâtre est totalement modifié, car de nombreux sièges sont temporairement déplacés afin de permettre l’installation d’une avant-scène au milieu de la salle, dont le sol laqué reluit sous les faisceaux lumineux multicolores qui la traversent de part en part en éblouissant parfois le public.
L’orchestre, situé en arrière des chanteurs, est également surmonté d’un affichage vidéo qui reflète par moment la salle du théâtre stylisée, et dont le rouge flamboyant permettra à Michel Franck, le directeur, de profiter de la diffusion télévisuelle pour donner une belle image de son établissement.
Et parmi les airs entendus ce soir, tous composés par Giuseppe Verdi (1813-1901) dans la seconde partie de sa carrière, depuis Luisa Miller (1849) à Otello (1887), si l’on excepte l’un des airs de Macbeth (Oh Tutti sorgete) et le Chœur des esclaves de Nabucco, même l’amateur le plus passionné peut y faire des redécouvertes.
Ainsi, la surprise provient de l’enjôleuse souplesse de chant de Michael Spyres – ‘Questo quella’, ‘Je veux entendre ta voix’, ‘Quando le sere al placido’ -, claire et si douce et d'une telle éloquence dans le répertoire français. Ce que l’on entend ce soir correspond, personnellement, à un idéal de chant absolument sublime.
Quant à la Lady Macbeth de Catherine Hunold, avec un sens de l'incarnation sans aucun geste inutile et des couleurs qui s'accordent très bien avec le caractère de la Lady, que n’aurait-on pas aimé l’entendre lors de la version de concert de Macbeth jouée au Théâtre des Champs-Élysées le 24 octobre dernier.
Autre portrait totalement vivant, la Traviata d’Olga Peretyatko, belcantiste qui aime aborder des personnages dramatiques, débute par une approche plutôt légère qui, par la suite, renforce son emprise sur l’auditeur par un art du chant introspectif profondément prégnant qui l’entraîne entièrement dans un univers d’une délicatesse extrême.
Et pour ceux qui suivent les représentations historiques de Don Carlos qui se jouent au même moment à l’opéra Bastille, retrouver Ludovic Tézier et Ekaterina Gubanova interpréter Rodrigue et la Princesse Eboli en italien, avant de les réentendre en français au mois de novembre, est un instant où les émotions du moment se mélangent avec un sentiment de nostalgie déjà naissant.
A nouveau merci à l’équipe de Forum Opera pour l’invitation à cet enregistrement qui sera complété par un montage d’images d’archives lors de la diffusion prévue dans les prochains mois.