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Publié le 10 Avril 2022

Thaïs (Jules Massenet – 1894)
Version de concert du 09 avril 2022
Théâtre des Champs-Élysées

Thaïs Ermonela Jaho
Athanaël Ludovic Tézier
Nicias Pene Pati
Palémon Guilhem Worms
Crobyle Cassandre Berthon
Myrtale Marielou Jacquard
Albine Marie Gautrot
Un serviteur Robert Jezierski

Direction musicale Pierre Bleuse
Orchestre National de France et Chœur de Radio France

Diffusion sur France Musique le 11 juin 2022 à 20h

                                               Ermonela Jaho (Thaïs)

 

Après ‘Manon’ donné en version de concert le 15 septembre 2021, le Théâtre des Champs-Élysées poursuit ce qui pourrait bien ressembler à un cycle Jules Massenet en présentant ce soir ‘Thaïs’, alors que sont déjà annoncés pour la saison prochaine deux autres ouvrages plus rares, ‘Hérodiade’ et ‘Grisélidis’. Et avec les représentations scéniques de ‘Cendrillon’ qui ont lieu au même moment à l’Opéra Bastille, les amoureux du compositeur français peuvent s’estimer comblés.

Ermonela Jaho (Thaïs)

Ermonela Jaho (Thaïs)

Créé au Palais Garnier le 16 mars 1894, mais remanié à plusieurs reprises pour aboutir à une version définitive le 13 avril 1898, ‘Thaïs’ est à ce jour le plus grand succès de Jules Massenet à l’Opéra de Paris où il fut joué plus de 650 fois jusqu’au milieu des années 1950. Le livret basé sur le roman éponyme d'Anatole France s’inspire de la légende de la pécheresse d’Égypte du même nom qui fut convertie par l’ermite Paphnuce, et dont on peut admirer un tableau de Philippe de Champaigne au Musée du Louvre ‘Paphnuce libérant Thaïs’ (1656).

‘Paphnuce libérant Thaïs’ de Philippe de Champaigne (1656) - © 2011 RMN-Grand Palais (Musée du Louvre)

‘Paphnuce libérant Thaïs’ de Philippe de Champaigne (1656) - © 2011 RMN-Grand Palais (Musée du Louvre)

Pour rendre justice à cette partition qui a repris de la vigueur au cours des années 2000 grâce à l’interprétation de Renée Fleming, la distribution réunie ce soir fait appel aux grands interprètes du répertoire français d’aujourd’hui que sont Ludovic Tézier (‘Werther’ et ‘Manon’ à l’Opéra Bastille, ‘Thaïs’ à l’Opéra de Monte Carlo et ‘Hamlet’ la saison prochaine à l’Opéra Bastille), Ermonela Jaho (‘Les Huguenots’ et ‘Faust’ à l’Opéra Bastille) et Pene Pati (éblouissant Roméo de ‘Roméo et Juliette’ de Charles Gounod à l’Opéra Comique’), garants d’une réussite qui repose aussi sur les qualités stylistiques de l’Orchestre National de France.

Pene Pati (Nicias) et Ludovic Tézier (Athanaël)

Pene Pati (Nicias) et Ludovic Tézier (Athanaël)

Avec son timbre âpre dont il creuse les effets caverneux de manière expansive, Guilhem Worms incarne un Palémon ambigu de par le contraste entre l’austérité vocale de son rôle et sa jeunesse d’âge, surtout quand il se tient auprès de Ludovic Tézier. Ce dernier est renforcé dans sa stature statique par le format qu'impose la version de concert avec partition, mais il donne beaucoup de conviction à ses sentiments profonds au fil de la représentation en extériorisant de plus en plus son chant sombre et minéral dont il révèle des clartés sévères quand il en accroît la puissance. 

Ludovic Tézier (Athanaël)

Ludovic Tézier (Athanaël)

Ermonela Jaho, elle, débute par un surjeu du caractère hautain et presque dédaigneux de Thaïs pour verser progressivement dans un dramatisme viscéral qui la rend si émouvante quand elle prolonge son vécu intérieur par une gestuelle ornementale impliquant tout son corps qui sied énormément à l’orientalisme raffiné de la musique. Et son chant est magnifiquement souple et délié avec une finesse spectaculaire quand ses aigus aux contours voilés et très agréablement vibrés se déploient à en serrer le cœur de plus d’un auditeur. Ce don émotionnel qu’elle a à faire vivre ses personnages en faisant ressortir les nœuds de l'âme les plus douloureux jusqu'à travers son regard est irrésistiblement attachant.

Marielou Jacquard, Cassandre Berthon, Marie Gautrot, Guilhem Worms, Pene Pati, Ludovic Tézier et Ermonela Jaho

Marielou Jacquard, Cassandre Berthon, Marie Gautrot, Guilhem Worms, Pene Pati, Ludovic Tézier et Ermonela Jaho

Quant à Pene Pati, sidérant de naturel et d’immédiateté dans le rendu du texte chanté, il a le rayonnement de la jeunesse, les charmes d’une diction parfaite et d’une clarté riante où tout paraît facile, ce qui valorise formidablement Nicias.

Tous les personnages qui entourent les chanteurs principaux sont également très bien rendus, qu’il s’agisse de l’Albine introvertie de Marie Gautrot ou des esclaves rayonnantes de Cassandre Berthon et Marielou Jacquard, et l’Orchestre National de France mené par un Pierre Bleuse enthousiaste et effronté donne du corps qui induit une grande proximité à la musique tout en réussissant à créer une unité harmonique qui dégage une lumière frémissante et une souplesse de mouvement dont on s’imprègne facilement. Et le souffle du chœur se fond dans cet ensemble avec un charme discret. 

Une interprétation de grande valeur dont le ravissement de tous est la récompense.

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Publié le 25 Mars 2022

Présentation de la saison Lyrique 2022 / 2023 du Théâtre des Champs Élysées

Depuis le mercredi 23 mars 2022, la treizième saison de Michel Franck à la direction du Théâtre des Champs Élysées est officiellement dévoilée à travers une visioconférence diffusée en matinée.

Malgré l’impact de la crise sanitaire, cette saison s’inscrit dans la continuité des saisons passées et comprend 3 productions d’opéras en version scénique données sur un total de 16 soirées, une opérette 'La Périchole' jouée sur 10 soirées, 19 soirées d’opéras en version concert (dont 2 soirs pour 'La Fille du Régiment' et une matinée pour 'La Tragédie de Carmen') et 6 oratorio et œuvres religieuses (dont 3 'Requiem' de Mozart différents), 16 concerts symphoniques, 17 récitals vocaux, 22 récitals de piano, 12 concerts de l’orchestre de chambre de Paris, 3 autres concerts de musique de chambre, 22 concerts du dimanche matin (dont deux œuvres pour jeune public, 'Le Carnaval des animaux' par les Siècles, 'Don Quichotte' par La Croisée des Arts et l’Ensemble Ouranos), 4 ballets dansés sur 27 soirées (dont 16 soirées pour le 'Casse-Noisette' du Ballet de l’Opéra National de Kyiv) et 2 soirées de Théâtre musical ('J’ai des doutes').

Par ailleurs, une version de 'La Cenerentola' de Rossini ramenée à une durée d’une heure et quinze minutes sera créée pour le jeune public, et donnée en onze représentations sur le temps scolaire, ainsi que sur trois matinées tout public.
Ce spectacle sera une coproduction avec l’opéra de Rouen Normandie, l’AsLiCo-Teatro Sociale de Côme et l’opéra de Bordeaux.

Cette ligne programmatique se limite à 3 opéras en version scénique et une opérette pour un total de 26 soirées, mais avec la venue du Ballet de l’Opéra National de Kyiv au mois de décembre, un rendez-vous pris avant que la guerre en Ukraine ne soit déclarée, le nombre de soirées de danse retrouve son niveau habituel.

Les soirées d’opéras en version concert atteignent un nombre de représentations record, et, en y ajoutant les récitals vocaux et les oratorios, le théâtre conforte son assise sur ces répertoires vocaux.

En revanche, la part des concerts symphoniques continue de se réduire, mais les récitals de piano ont toujours droit à une part importante de la programmation.

Orphée et Eurydice (Christoph Willibald Gluck) - ms Robert Carsen

Orphée et Eurydice (Christoph Willibald Gluck) - ms Robert Carsen

Opéras et opérettes en version scénique

Orphée et Eurydice (Christoph Willibald Gluck)
21, 23, 25, 27, 29 septembre et 01 octobre (6 représentations)

Direction musicale Thomas Hengelbrock  Mise en scène Robert Carsen
Jakub Józef Orliński, Regula Mühlemann, Elena Galitskaya
Balthasar-Neumann-Ensemble, Balthasar-Neumann-Chor 
Coproduction Canadian Opera Company, Fondazione Teatro dell’Opera di Roma, Château de Versailles Spectacles, Lyric Opera of Chicago

La Perichole (Jacques Offenbach)
13, 14, 15, 18, 19, 20, 23, 24, 26, 27 novembre (10 représentations)

Direction musicale Marc Minkowski, Mise en scène Laurent Pelly
Marianne Crebassa, Antoinette Dennefeld, Stanislas de Barbeyrac, Laurent Naouri, Alexandre Duhamel, Rodolphe Briand, Lionel Lhote, Chloé Briot, Alix Le Saux, Eléonore Pancrazi, Natalie Pérez 
Les Musiciens du Louvre, Chœur de l’Opéra National de Bordeaux
Coproduction Opéra Royal de Wallonie, Bühnen Bern, Opéra de Dijon, Opéra de Toulon, Palazzetto Bru Zane Editions musicales Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française

Le Rossignol / Les Mamelles de Tirésias (Igor Stravinsky / Francis Poulenc)
10, 13, 15, 17, 19 mars (5 représentations)

Direction musicale François-Xavier Roth, Mise en scène Olivier Py
Sabine Devieilhe, Cyrille Dubois, Chantal Santon, Laurent Naouri, Victor Sicard, Rodolphe Briand, Francesco Salvadori, Jean-Sébastien Bou, Lucile Richardot
Les Siècles, Ensemble Aedes 
Coproduction Opéra Nice Côte d’Azur 

La Bohème (Giacomo Puccini)
15, 17, 19, 22, 24 juin (5 représentations)

Direction musicale Lorenzo Viotti, Mise en scène Eric Ruf
Selene Zanetti, Pene Pati, Alexandre Duhamel, Francesco Salvadori, William Thomas, Amina Edris, Marc Labonnette, Benoît Rodolphe Briand
Orchestre National de France, Chœur Unikanti, Maîtrise des Hauts-de-Seine 
Coproduction Opéra National de Bordeaux, Angers-Nantes Opéra, Opéra de Saint-Étienne  

Théâtre des Champs-Elysées - Saison lyrique 2022 / 2023

Opéras et oratorio en version de concert

Iphigénie en Aulide (Christoph Willibald Gluck) le 07 octobre
Stéphanie D’Oustrac, Judith van Wanroij, Cyrille Dubois, Tassis Christoyannis, Jean-Sébastien Bou, David Witczak, Anne-Sophie Petit, Jehanne Amzal, Marine Lafdal-Franc

Julien Chauvin direction, Le Concert de la Loge,  Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles

Zoroastre (Jean-Philippe Rameau) le 16 octobre
Jodie Devos, Véronique Gens, Reinoud Van Mechelen, Tassis Christoyannis, Mathias Vidal, David Witczak, Gwendoline Blondeel, Marine Lafdal-Franc

Alexis Kossenko direction, Les Ambassadeurs~La Grande Ecurie, Chœur de chambre de Namur 

Ariodante (Georg Friedrich Haendel) le 07 novembre
Franco Fagioli, Melissa Petit, Sarah Gilford, Luciana Mancini, Nicholas Phan, Alex Rosen 
George Petrou direction, Il Pomo d’Oro

Hérodiade (Jules Massenet) le 25 novembre
Nicole Car, Jean-François Borras, Ekaterina Semenchuk, Etienne Dupuis
Daniele Rustioni direction Orchestre et Chœurs de l’Opéra National de Lyon 

Daniele Rustioni

Daniele Rustioni

La Tragédie de Carmen (Georges Bizet) le 27 novembre matin
Julie Robard-Gendre, Marianne Croux, Sébastien Droy, Thomas Dolié, Nicolas Vial, Laurent Evuort-Orlandi

Fiona Monbet direction Ensembe Musical Miroirs Etendus 

Requiem (Wolfgang Amadeus Mozart) le 02 décembre
Amina Edris, Eléonore Pancrazi, Amitai Pati, Alexandre Duhamel

Hervé Niquet direction, Orchestre de chambre de Paris, Chœur du Concert Spirituel

Lakmé (Léo Delibes) le 14 décembre
Sabine Devieilhe, Cyrille Dubois, Fleur Barron, Pierre Doyen, Lionel Lhote, Erminie Blondel, Charlotte Bonnet, Svetlana Lifar

Laurent Campellone direction, Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, Chœur de l’Opéra de Monte-Carlo

Stabat Mater (Giovanni Battista Pergolesi) le 07 janvier
Bruno de Sá, Carlo Vistoli

Thibault Noally direction, Orchestre National d’Auvergne

Requiem (Wolfgang Amadeus Mozart) le 15 janvier matin
Transcription pour chœur, solistes et piano à quatre mains de Carl Czerny

Henri Chalet direction, Chœur et solistes de la Maîtrise de Notre-Dame de Paris 

Christophe Rousset

Christophe Rousset

Thésée (Jean-Baptiste Lully) le 22 mars
Mathias Vidal, Karine Deshayes, Deborah Cachet, Marie Lys, Bénédicte Tauran, Robert Getchell, Fabien Hyon, Philippe Estèphe

Christophe Rousset direction, Les Talens Lyriques, Chœur de chambre de Namur

Così fan tutte (Wolfgang Amadeus Mozart) le 24 mars
Julia Lezhneva, Emőke Baráth, Sandrine Piau, Paolo Fanale, Vittorio Prato, Andrew Murphy 

Giovanni Antonini direction, Basler Madrigalisten

Médée (Marc-Antoine Charpentier) le 27 mars
Véronique Gens, Cyrille Dubois, Judith van Wanroij, Thomas Dolié, David Witczak, Hélène Carpentier, Chloé Briot, Adrien Fournaison, Floriane Hasler, David Tricou, Fabien Hyon, Jehanne Amzal, Marine Lafdal-Franc

Hervé Niquet direction, Le Concert Spirituel

Vêpres solennelles d’un confesseur / Requiem (Wolfgang Amadeus Mozart) le 28 mars
Kateryna Kasper, Marie Henriette Reinhold, Julian Habermann, Johannes Kammler

Hans-Christoph Rademann direction, Chœur et orchestre du Gaechinger Cantorey 

I Puritani (Vincenzo Bellini) le 01 avril
Jessica Pratt, Xabier Anduaga, Gabriele Viviani, Krzysztof Bączyk, Tamara Bounazou, Pascal Gourgand, Alban Dufourt

Giacomo Sagripanti direction, Orchestre de chambre de Paris, Chœur Les Eléments

Véronique Gens

Véronique Gens

La Fille du régiment (Gaetano Donizetti) le 03 et 05 avril
Jodie Devos, Sahy Ratia, Marc Labonnette, Doris Lamprecht, Philippe Ermelier, Felicity Lott, Matthieu Justine

Hervé Niquet direction, Orchestre de la Garde républicaine, Chœur de l’Armée française, Chœur de femmes de la Maîtrise Notre-Dame de Paris 

Messe en ut (Wolfgang Amadeus Mozart) le 04 avril
Ekaterina Bakanova, Ana Maria Labin, Krystian Adam, Luigi De Donato

Jean-Christophe Spinosi direction, Ensemble Matheus

Die Schöpfung (Joseph Haydn) le 20 avril
Slávka Zámečníková, Allan Clayton, Matthias Goerne

Andrés Orozco-Estrada direction, Orchestre National de France, Chœur de Radio France

Tolomeo ( Georg Friedrich Haendel) le 03 mai
Jakub Józef Orliński, Giuseppina Bridelli, Katharina Konradi, Andrea Mastroni, Paul-Antoine Bénos-Djian

Francesco Corti direction, l Pomo d’Oro

Castor et Pollux (Jean-Philippe Rameau) le 13 mai
Judith van Wanroij, Véronique Gens, Reinoud Van Mechelen, Tassis Christoyannis, Olivia Doray, Hasnaa Bennani, David Witczak, Antonin Rondepierre

György Vashegyi direction, Orfeo Orchestra – Purcell Choir

Der fliegende Holländer (Richard Wagner) le 15 mai
James Rutherford, Ingela Brimberg, Maximilian Schmidt, Karl-Heinz Lehner, Dmitri Yvanchey, Dalia Schaechter

François-Xavier Roth direction, Les Siècles – Chœur de l’Opéra de Cologne

François-Xavier Roth

François-Xavier Roth

L’Incoronazione di Poppea (Claudio Monteverdi) le 24 mai
David Hansen, Mari Eriksmoen, Rihab Chaieb, Emiliano Gonzalez Toro, Lauranne Oliva, Philippe Talbot, Anders Dahlin, Nicolas Brooymans, Mathias Vidal, Natalie Pérez, Mathilde Etienne

Emiliano Gonzalez Toro direction, I Gemelli, Mathilde Etienne mise en espace

Orlando furioso (Antonio Vivaldi) le 25 mai
Carlo Vistoli, Marie-Nicole Lemieux, Filippo Mineccia, Margherita Maria Sala, Ana Maria Labin, Luigi De Donato

Jean-Christophe Spinosi direction, Ensemble Matheus

Fausto (Louise Bertin) le 20 juin
Karine Deshayes, Karina Gauvin, Ante Jerkunica, Nico Darmanin, Marie Gautrot, Diana Axentii, Thibault de Damas

Christophe Rousset direction, Les Talens Lyriques, Chœur de la Radio flamande

Grisélidis (Jules Massenet) le 04 juillet
Vannina Santoni, Frédéric Antoun, Thomas Dolié, Tassis Christoyannis, Antoinette Dennefeld, Adèle Charvet, Thibault de Damas, Adrien Fournaison

Jean-Marie Zeitouni direction, Chœur et orchestre de l’Opéra national Montpellier Occitanie

Joyce DiDonato

Joyce DiDonato

Les Récitals vocaux :

Masterclass de Karine Deshayes, David Zobel piano, le 24 septembre
Joyce DiDonato - Ives, Portman, Mahler, Marini, Mysliveček, Copland, Valentini, Cavalli, Gluck, Haendel le 05 octobre
Eva Zaïcik – Vivaldi, le dimanche 09 octobre matin
Matthias Goerne – Schubert le 12 novembre
Julie Fuchs et ses invités - Mozart le 21 novembre
Renée Fleming - Rachmaninov le 15 janvier

Michael Spyres et Lawrence Brownlee

Michael Spyres et Lawrence Brownlee

Lawrence Brownlee, Michael Spyres  – Rossini, Donizetti, Verdi, Boieldieu, Meyerber, Bizert, Adam le 22 janvier
Peter Mattei - Schubert le 26 janvier
Sandrine Piau, Karina Gauvin, Cyrille Dubois, Robert Gleadow  - Gala Mozart le 28 janvier
Julian et Christoph Prégardien, Lars Vogt – Beethoven, Schubert le 09 février
Philippe Jaroussky, Thibaut Garcia – Giordani, Caccini, Dowland, Purcell … le 19 février matin
Marina Rebeka, Karine Deshayes  - Donizetti, Rossini, Bellini le 21 mars
Philippe Jaroussky - Boësset, Bataille, De Bailly, Guédron, Moulinié, Lambert, Monteverdi, Rossi, Purcell le 29 mars
Julia Lezhneva, Carlo Vistoli - Porpora, Haendel, Graun, Vivaldi le 10 mai
Natalie Dessay, Philippe Cassard - Fanny Hensel-Mendelssohn, Clara Schumann, Alma Mahler, Massenet, Gounod, Debussy, Poulenc, Stravinsky le 22 mai
Rolando Villazón - Donizetti, Verdi, Massenet Zarzuelas et chansons napolitaines le 29 juin
La Folle soirée de l’Opéra Radio Classique - Airs d'opéras les 24 et 25 juin

Théâtre musical :

J’ai des doutes - François Morel, Antoine Sahler / Romain Lemire piano les 14 et 15 février

Patricia Petibon

Patricia Petibon

Concerts (sélection subjective)

Les Siècles, François-Xavier Roth - Stravinsky L’Oiseau de feu, Petrouchka, Le Sacre du printemps le 30 septembre

Igor Levit, piano  – Schumann, Hersch, Wagner Prélude, Liszt  le 06 octobre

Nemanja Radulović - Le monde dans un violon, Musiques traditionnelles et populaires (Russie, Serbie, Inde, Argentine, Espagne, Cuba, Brésil, Irlande...) le 18 octobre

Quatuor Hanson – Stravinsky, Mozart, Bartok le dimanche 23 octobre

Les Siècles François-Xavier Roth, Patricia Petibon – Schoenberg, Berg, Mahler le 06 novembre

Orchestre de chambre de Paris, Trevor Pinnock - Les Vents Français Cimarosa, Mozart, Danzi le 15 décembre

Les Siècles François-Xavier Roth – Debussy, Roussel, Lalo, Dukas, Massenet, Ravel le 10 janvier

Netherlands Philharmonic Orchestra, Lorenzo Viotti, Matthias Goerne – Webern, Mahler, Brahms le 24 janvier

Nikolaï Lugansky – Intégrale Rachmaninov I le 01 février

Konzertmeister der Berliner Philharmoniker I – Brahms, Mozart le 06 février

Konzertmeister der Berliner Philharmoniker II – Brahms, Mozart le 07 février

Nikolaï Lugansky – Intégrale Rachmaninov II le 14 mars

Till Fellner, piano – Mozart, Lizt, Beethoven, Haydn le 19 mars matin

ONF, Cristian Măcelaru, Diana Damrau – Messiaen, Strauss, Tchaïkovski le 30 mars

Nelson Goerner, piano - Sol Gabetta, violoncelle – Mendelssohn,  Brahms, Franck le 11 avril

Cédric Tiberghien, piano – Bach-Brahms, Mozart, Beethoven le 16 avril matin

Mikhaïl Pletnev, piano – Brahms, Dvořák le 18 avril

Wiener Philharmoniker, Jakub Hrůša – Janáček,  Prokofiev, Chostakovitch le 14 mai

Nikolaï Lugansky – Intégrale Rachmaninov III le 23 mai

Elisabeth Leonskaja, piano - Streichquartett der Staatskapelle Berlin – Schumann, Chostakovitch le 14 juin

Orchestre de chambre de Paris, Hervé Niquet, David Kadouch – Compositrices romantiques le 23 juin 

ONF - Grand Concert Radio Classique le30 juin et 01 juillet

Giselle par Akram Khan

Giselle par Akram Khan

Première impression sur la saison 2022 / 2023

Avec 11 opéras en version de concert d’après Lully, Charpentier, Rameau, Gluck, Bertin, Donizetti, Bizet et Massenet et deux opéras en version scénique (diptyque 'Le Rossignol / Les Mamelles de Tiresias' par Olivier Py et 'La Perichole' par Laurent Pelly), la langue française représente la moitié des représentations lyriques programmées cette saison, du jamais vu depuis des décennies en ce théâtre.

Le Théâtre des Champs-Élysées devient ainsi le paradis des chanteurs francophones. On peut ainsi citer de manière non exhaustive : Marianne Crebassa, Stanislas de Barbeyrac, Laurent Naouri, Alexandre Duhamel, Rodolphe Briand, Lionel Lhote, Chloé Briot, Alix Le Saux, Sabine Devieilhe, Cyrille Dubois, Chantal Santon, Victor Sicard, Jean-Sébastien Bou, Lucile Richardot, Marc Labonnette, Stéphanie D’Oustrac, Anne-Sophie Petit, Jodie Devos, Véronique Gens, Reinoud Van Mechelen, Mathias Vidal, Melissa Petit, Jean-François Borras, Etienne Dupuis, Julie Robard-Gendre, Marianne Croux, Sébastien Droy, Thomas Dolié, Erminie Blondel, Charlotte Bonnet, Karine Deshayes, Philippe Estèphe, Sandrine Piau, Doris Lamprecht, Philippe Talbot, Marie-Nicole Lemieux.

Et on ne saurait que hautement recommander d’assister à quelques jours d’intervalle au ‘Thésée’ de Jean-Baptiste Lully ( le 22 mars) suivi du ‘Médée’ de Marc-Antoine Charpentier (le 27 mars), deux ouvrages créés à l’Académie Royale de Musique sous Louis XIV, d'après un même thème mythologique.

Le répertoire italien est un peu moins représenté parmi les versions de concerts (aucun Rossini - hormis 'La Cenerentola' pour le jeune public -, ou Verdi n’est à l’affiche), mais Puccini a droit à un opéra en version scénique, ‘La Bohème’, et le belcanto pourra s’appuyer sur ‘I Puritani’ de Bellini

Sous la poussée de l’opéra français, le répertoire vocal allemand poursuit son retrait de la scène du Théâtre des Champs-Élysées, répertoire auquel ne restent plus que ‘Die Schöpfung’ de Joseph Haydn et ‘Der fliegende Holländer’ de Richard Wagner, et Jean-Sébastien Bach est totalement absent.

Quant à la langue latine, elle pourra surtout compter sur 3 versions différentes du 'Requiem' de Mozart respectivement interprété par le Chœur du Concert Spirituel le 02 décembre, le Chœur de la Maîtrise de Notre-Dame de Paris le 15 janvier matin et le Chœur de chambre de Namur le 28 mars, puis la 'Messe en Ut' de Mozart et le traditionnel 'Stabat Mater' de Pergolese.

Pour la première fois, la langue italienne n’est donc plus majoritaire, mais les fondamentaux du Théâtre des Champs-Élysées sont toujours respectés (80 % du répertoire lyrique consacré au XVIIIe et XIXe siècle).

Casse-Noisette par le Ballet de l’Opéra National de Kyiv

Casse-Noisette par le Ballet de l’Opéra National de Kyiv

Et la collaboration en résidence de François-Xavier Roth et son orchestre Les siècles se poursuit non seulement en opéra scénique (Le Diptyque Stravinsky / Poulenc) et opéra de concert (‘Le Vaisseau Fantôme’), mais également à travers une soirée dédiée aux trois ballets de Stravinsky 'L’Oiseau de feu', 'Petrouchka', 'Le Sacre du printemps', un concert avec Patricia Petibon, et une soirée entièrement vouée aux compositeurs français fin XIXe et début XXe siècle.

L’intégrale Rachmaninov par Nikolaï Lugansky, la ‘Gisèle’ d’Akram Khan et le ‘Casse-Noisette’ du Ballet de l’Opéra National de Kyiv seront probablement d’autres temps forts de la programmation.


L'intégralité de la saison c'est ici : Saison 2022/2023 | Programmation | Théâtre des Champs-Elysées 

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Publié le 10 Octobre 2021

Pelléas et Mélisande (Claude Debussy - 1902)
Représentation du 09 octobre 2021
Théâtre des Champs-Élysées

Mélisande Vannina Santoni
Mélisande (rôle muet) Patricia Petibon
Pelléas Stanislas de Barbeyrac
Golaud Simon Keenlyside
Arkel Jean Teitgen
Geneviève Lucile Richardot
Yniold Chloé Briot 
Le médecin, Le berger Thibault de Damas

Direction musicale François-Xavier Roth
Mise en scène Eric Ruf (2017)
Ensemble Les Siècles

Coproduction Opéra de Dijon, Stadttheater Klagenfurt, Théâtre du Capitole de Toulouse, Opéra de Rouen Normandie
                                                                                                   Simon Keenlyside (Golaud)

La reprise de Pelléas et Mélisande dans la mise en scène d’Eric Ruf qui avait été révélée au public en mai 2017 sur la même scène permet à nouveau de la découvrir, ou de la redécouvrir, avec une coloration musicale très différente.

Stanislas de Barbeyrac (Pelléas) et Patricia Petibon (Mélisande)

Stanislas de Barbeyrac (Pelléas) et Patricia Petibon (Mélisande)

François-Xavier Roth est en effet invité avec son ensemble sur instruments d’époque, Les Siècles, pour réaliser une lecture qui se situe à l’opposé de ces grands fleuves sombres et wagnériens que l’on a pu entendre sous la baguette de Sylvain Cambreling ou Philippe Jordan à l’ opéra Bastille. Confiée à une telle formation, la musique de Debussy crée autrement une forme picturale d’une très grande clarté où vibrations des cordes et souffles des vents se développent selon des contours nettement dessinés et des teintes relativement proches.

Le rapport à l’œuvre perd en mystère ce que qu’il gagne en immédiateté et simplicité poétique quand émerge à tout moment un ornement de basson ou de hautbois. Pour autant, il ne s’agit pas d’un déroulement linéaire, et le directeur musical entraîne les musiciens dans des mouvements qui peuvent aussi bien se métamorphoser en magnifique nappe liquide et épurée que se soulever en lame exubérante, mais qui peuvent aussi se révéler d’une saisissante sécheresse dans les fins d’actes, et particulièrement au moment du meurtre de Pelléas ce qui a tendance à réduire l’effet poignant du drame.

Simon Keenlyside (Golaud) et Patricia Petibon (Mélisande)

Simon Keenlyside (Golaud) et Patricia Petibon (Mélisande)

L’atmosphère pittoresque qui s’en dégage s’allie avec évidence au décor unique du spectacle qui se déroule dans une zone sombre d’un port, au bord d’une eau croupissante, entourée par ce qui pourrait être la coupe d’une embase de phare délabré. 

Eric Ruf ne propose pas de lecture à proprement dite du poème de Maeterlinck, mais une illustration du monde intérieur décrépit et inquiétant dans lequel sont plongées les âmes des protagonistes de l’histoire. Son travail de direction d’acteurs est parfaitement bien réglé mais reste dans l’ensemble assez conformiste hormis pour deux personnages clés, Mélisande et Golaud.

Patricia Petibon (Mélisande)

Patricia Petibon (Mélisande)

Rendue aphone par une allergie, Patricia Petibon est uniquement actrice, ce soir, et est doublée côté jardin par Vannina Santoni venue au pied levé lui apporter le secours de la fraîcheur de sa voix, agréablement subtile et lumineuse, et qui se fond magnifiquement à l’incarnation de sa consœur sans que cela n’altère l’intégrité de la représentation.

C’est un véritable exploit que réalisent ces deux artistes, l’une pour son adaptation rapide à une situation imprévue, la seconde pour la précision du jeu un peu hors du temps qu’elle synchronise parfaitement sur la direction orchestrale et le chant de Vannina.

Mélisande est l’allégorie d’une femme fantasmée, et Eric Ruf éclaire ce symbole lors de la scène de la fenêtre de la tour en nouant une longue chevelure rousse autour du corps de Patricia Petibon, dont l’apparition devant un arrière-fond de reflets cuivrés rappelle la stylisation ornementale de Gustav Klimt, contemporain de la création de Pelléas et Mélisande.

On voit à cette occasion les limites d’une littéralité trop stricte car le surréalisme de cette scène et cette chevelure qui n’en finit pas de tomber ne font que distraire la concentration d’une partie du public.

Stanislas de Barbeyrac (Pelléas)

Stanislas de Barbeyrac (Pelléas)

Dans le rôle de Golaud, et 17 ans après avoir incarné Pelléas sur la scène Bastille, Simon Keenlyside fait de son personnage le rôle central de l’ouvrage grâce à sa maîtrise exceptionnelle des états d’âmes du demi-frère de Pelléas. Il le fait vivre comme il le ferait avec Wozzeck, lui aussi devenu un meurtrier sous l’emprise de sa passion amoureuse, et attire du coup la compassion de l’assistance sur lui même.

Les coups de sang, les déchaînements de pensées, la perte de raison et le dérèglement du corps sont animés d’une façon tellement réaliste et sensible qu’il crée une accroche sans distance, d’autant plus que son français est remarquable de précision, alors qu’il ne parle pas cette langue habituellement.

Son chant vibre avec ce qu’il faut d’ondulations pour émouvoir, et le grain vocal a quelque chose de vécu en soi et des éclats d’âme parfois étonnamment clairs. Un être est là, entier et exposé à cœur ouvert, presque comme si Simon Keenlyside offrait à la vue de tous la complexité de l’être humain.

Lucile Richardot (Geneviève) et Jean Teitgen (Arkel)

Lucile Richardot (Geneviève) et Jean Teitgen (Arkel)

Et comme il s’agit de la version pour ténor, Stanislas de Barbeyrac trouve en Pelléas un caractère auquel il apporte non pas de la naïveté, mais plutôt une maturité qui se retrouve dans son timbre massif et ombré qui draine un sentiment d’urgence et la puissance d’une carrure solide et sérieuse. 

Plus conventionnel dans son jeu, il est aussi plus intériorisé si bien que l’on ne sent pas chez lui le même affect pour Mélisande que celui qu’éprouve Golaud au point d’en être ravagé. Il s’en tient donc à une attitude intègre, mais bien nerveuse, comme s’il avait déjà beaucoup vécu, si bien que le meurtre de Pelléas n’a pas la même force que si nous avions assisté à l’élimination d’un être innocent n’ayant pas conscience du danger de l’être humain.

Vannina Santoni et Patricia Petibon (Mélisande)

Vannina Santoni et Patricia Petibon (Mélisande)

Ces trois grands protagonistes sont entourés de trois excellents second rôles. Lucile Richardot est d’une douceur onctueuse inhabituelle pour le rôle de Geneviève, comme si elle cherchait à la styliser et comme si elle avait su préserver sa candeur, Jean Teitgen fait résonner en Arkel des graves profondément paternalistes avec un jeu bienveillant à l’ancienne, et Chloé Briot fait frémir beaucoup d’espièglerie piquante dans le chant d’Yniold.

Un spectacle qui ne révolutionne pas le mythe de Pelléas et Mélisande, mais qui a suffisamment de caractère musical et théâtral pour parler des passions humaines et du rapport entre les âges.

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Publié le 2 Octobre 2021

Chausson / Duparc / Brahms / Britten / Bridge
Récital du 30 septembre 2021
Théâtre des Champs-Elysées

Ernest Chausson Poème de l’amour et de la mer op. 19 - Cycle de mélodies d’après des poèmes de Maurice Bouchor
Henri Duparc « Invitation au voyage », op. 114, « La Vie antérieure », « Phidylé » op. 13 n° 2
Johannes Brahms « Die Mainacht » op. 43 n° 2
« Dein blaues Auge » op. 59 n°8
« Immer leiser wird mein Schlummer » op. 105 n°2
« Auf dem Kirchlofe » op. 105 n°4

Benjamin Britten « The Salley Gardens »
« The Last Rose of Summer »

Frank Bridge « Love went a-riding »
 
Ténor Benjamin Bernheim
Piano Mathieu Pordoy

Cinq jours après avoir chanté Les Contes d’Hoffmann à l’Opéra de Hambourg pour six représentations, Benjamin Bernheim reprend le chemin du récital pour deux soirs, l’un au Théâtre des Champs-Élysées, l’autre au Konzerthaus de Vienne, le 03 octobre.

Benjamin Bernheim

Benjamin Bernheim

Il est à nouveau associé au pianiste Mathieu Pordoy avec lequel il avait déjà donné ce même récital le 15 août dernier au Festival de Salzbourg, tout en l’adaptant légèrement ce soir, les mélodies d’Henri Duparc se substituant aux mélodies de Clara Schumann pour mieux saisir le public parisien.

Le Poème de l’amour et de la mer est ainsi interprété tel qu’il a été conçu à l’origine, quand Ernest Chausson accompagnait au piano le ténor Désiré Desmet lors de sa création à Bruxelles, le 21 février 1893.

La voix élevée de Benjamin Bernheim est fascinante car le jeune chanteur joue à la fois sur le sentiment intime et l’éclat héroïque, et sa projection vers les hauteurs de la salle rayonne d’une ample clarté où s’immisce l’aplomb volontariste de la jeunesse.

L'écoinçon de La Sonate - Plafond du Théâtre des Champs-Elysées

L'écoinçon de La Sonate - Plafond du Théâtre des Champs-Elysées

Et au cours de ce cycle de mélodies, Mathieu Pordoy dispose de longs passages solo pour faire couler une veine de sonorités rondes, stables et bien timbrées au délié liquide qui s’allie parfaitement au chant de son partenaire.

Les deux artistes offrent ainsi une imparable beauté classique à leur ensemble, mélange de retenue d’émotion et de grâce sereine.

Benjamin Bernheim

Benjamin Bernheim

En seconde partie, le temps est cette fois laissé à un grand wagnérien des premières heures, Henri Duparc, qui rencontra Ernest Chausson juste après la guerre franco-allemande de 1870. 

Sur des textes de Baudelaire ( Invitation au voyage et La Vie antérieure) et Leconte de Lisle (Phidylé), Benjamin Bernheim approfondit d’autres facettes de sa voix. La variété des couleurs et la finesse des nuances deviennent grisantes, et l’auditeur se sent comme invité à se laisser bercer pour partager des confidences.

Puis, les quatre chants de Brahms extraits de 3 opus différents composés entre 1868 et 1886 nous emmènent vers des teintes plus graves et sombres, toujours avec la même délicatesse, et l’ art du lied germanique vient ainsi se fondre à un univers qui lui est contemporain.

Mathieu Pordoy et Benjamin Bernheim

Mathieu Pordoy et Benjamin Bernheim

On quitte ensuite cet art de l’union de deux langues pour rejoindre le XXe siècle et un langage amoureux plus immédiat avec The Salley Gardens, et surtout Last Rose of Summer, de Benjamin Britten, où, dans cette dernière mélodie, Benjamin Bernheim laisse filer des traits d’âme en voix de tête d’un charme enjôleur magnifique.

Enfin, Love went a-riding de Frank Bridge permet d’achever le récital sur un héroïsme triomphant constellé par les notes perlées du piano qui suscitent ainsi un enthousiasme qui ne peut que déclencher deux bis, l’un choisi spécifiquement pour Paris, Le Voyage à Paris de Francis Poulenc, l’autre pour les amateurs d’opéras avec Pourquoi se réveiller du jeune Werther, là aussi un symbole de l’imaginaire germanique teinté de sentimentalisme français.

Benjamin Bernheim (Chausson – Duparc – Brahms – Britten - Bridge) - Champs-Élysées

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Publié le 26 Mai 2021

Présentation de la saison Lyrique 2021 / 2022 du Théâtre des Champs Élysées

Depuis le mercredi 19 mai 2021, la douzième saison de Michel Franck à la direction du Théâtre des Champs Élysées est officiellement dévoilée.

Malgré l’impact de la crise sanitaire, cette saison s’inscrit dans la continuité des saisons passées et comprend 4 productions d’opéras en version scénique données sur un total de 21 soirées, une opérette « La Vie parisienne » jouée sur 16 soirées, 13 opéras en version concert et 8 oratorio et œuvres religieuses (dont 2 soirs pour le Requiem de Verdi), 22 concerts symphoniques, 14 récitals vocaux (dont 2 soirs pour La Folle soirée de l’Opéra), 18 récitals de piano, 11 concerts de l’orchestre de chambre de Paris, 12 autres concerts de musique de chambre, 24 concerts du dimanche matin (dont trois œuvres pour jeune public, Le Petit Prince par Marc-Olivier Dupin, Les Fabulettes par Anne Sylvestre, et Pierre et le loup par les ensembles Les Dissonances & Ouranos) et 4 ballets dansés sur 14 soirées.

Par ailleurs, une version de Rigoletto ramenée à une durée d’une heure et quinze minutes sera créée pour le jeune public, et donnée en douze représentations sur le temps scolaire, ainsi que sur trois matinées tout public.
Ce spectacle sera une coproduction avec l’opéra de Rouen Normandie.

Cette ligne programmatique reste donc fidèle à la diversité des formes musicales qui caractérise le Théâtre des Champs-Élysées, avec toutefois une réduction sensible du nombre de soirées de danse au profit de la « La Vie Parisienne ».

Enfin, l’apparente réduction du nombre de récitals vocaux est compensée par une forte présence de grands chanteurs au cours des concerts symphoniques ou de musique de chambre.

Giulio Cesare in Egitto (Georg Friedrich Haendel) - ms Michieletto (mai 2022)

Giulio Cesare in Egitto (Georg Friedrich Haendel) - ms Michieletto (mai 2022)

Opéras et opérettes en version scénique

Pelléas et Mélisande (Claude Debussy)
9, 11, 13, 15 octobre (4 représentations)

Direction musicale François Xavier Roth  Mise en scène Eric Ruf
Patricia Petibon, Stanislas de Barbeyrac, Sir Simon Keenlyside, Jean Teitgen, Lucile Richardot, Chloé Briot, Thibault de Damas
Les siècles, Chœur Unikanti
Coproduction Opéra de Dijon, Stadttheater Klagenfurt, Théâtre du Capitole, Opéra de Rouen Normandie

Eugène Onéguine (Piotr Ilitch Tchaïkovski)
10, 13, 15, 17, 19 novembre (5 représentations)

Direction musicale Karina Canellakis, Mise en scène Stéphane Braunschweig
Mireille Delunsch, Vannina Santoni, Alisa Kolosova, Jean-François Borras, Jean-Sébastien Bou, Jean Teitgen, Delphine Haidan, Yuri Kissin, Marcel Beekman
Orchestre National de France, Chœur de l’Opéra National de Bordeaux
Coproduction Opéra national de Bordeaux

La vie parisienne (Jacques Offenbach)
21, 22, 23, 26, 27, 28, 29, 30, 31 décembre et 2, 4, 5, 6, 7, 8, 9 janvier (16 représentations)

Direction musicale Romain Dumas, Mise en scène Christian Lacroix
Jodie Devos / Florie Gauthier-Valiquette, Rodolphe Briand / Flannan Obé, Marc Mauillon / Laurent Deleuil, Franck Leguérinel / Marc Labonnette, Sandrine Buendia / Marion Grange, Aude Extrémo / Eléonore Pancrazi, Eric Huchet / Damien Bigourdan, Philippe Estèphe / Laurent Kubla, Elena Galitskaya, Louise Pingeot, Marie Kalinine, Ingrid Perruche, Carl Ghazarossian, Caroline Meng
Les Musiciens du Louvre – Académie des Musiciens du Louvre, en partenariat avec le Jeune Orchestre Atlantique - Chœur de chambre de Namur
Coproduction Bru Zane France, Opéra Royal de Wallonie-Liège, Opéra de Rouen Normandie, Opéra de Tours, Opéra de Limoges, Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie, Palazzetto Bru Zane

Così fan tutte (Wolfgang Amadé Mozart)
9, 12, 14, 16, 18, 20 mars (6 représentations)

Direction musicale Emmanuelle Haïm, Mise en scène Laurent Pelly
Vannina Santoni, Gaëlle Arquez, Anna Aglatova, Cyrille Dubois, Florian Sempey, Laurent Naouri
Le Concert d'Astrée, Chœur Unikanti
Coproduction Théâtre de Caen, Tokyo Nikikai Opera Fondation, Pacific Opera Victoria

Giulio Cesare in Egitto (Georg Friedrich Haendel)
11, 14, 16, 18,20,22 mai (6 représentations)

Direction musicale Philippe Jaroussky, Mise en scène Damiano Michieletto
Gaëlle Arquez, Sabine Devieilhe, Franco Fagioli, Lucile Richardot, Carlo Vistoli, Francesco Salvadori, Paul-Antoine Bénos-Djian, Adrien Fournaison
Ensemble Artaserse
Coproduction Oper Leipziz, Opéra National de Montpellier, Théâtre du Capitole de Toulouse

Eugène Onéguine (Piotr Ilitch Tchaïkovski) - ms Braunschweig (novembre 2021)

Eugène Onéguine (Piotr Ilitch Tchaïkovski) - ms Braunschweig (novembre 2021)

Opéras et oratorio en version de concert

Manon (Jules Massenet) le 15 septembre
Patricia Petibon, Saimir Pirgu, Artur Ruciński, Eric Huchet, Philippe Estèphe, Nicolas Testé, Margot Genet, Amandine Ammirati, Clémence Poussin
Daniele Rustioni direction, Orchestre de l'Opéra national de Lyon

Radamisto (Georg Friedrich Haendel) le 08 octobre
Philippe Jaroussky, Marie-Nicole Lemieux, Emőke Baráth, Zachary Wilder, Renato Dolcini, Anna Bonitatibus, Alicia Amo

Francesco Corti direction, Il Pomo d'Oro

Il Ritorno d'Ulisse in patria (Claudio Monteverdi) le 23 octobre
Emiliano Gonzalez Toro, Rihab Chaieb, Emőke Baráth, Philippe Jaroussky, Zachary Wilder, Nahuel Di Pierro, Philippe Talbot, Fulvio Bettini, Álvaro Zambrano, Mathilde Etienne, Anthony León, Lauranne Oliva, Angelica Monje Torrez, Anders Dahlin, Nicolas Brooymans

Emiliano Gonzalez Toro direction, I Gemelli

Theodora (Georg Friedrich Haendel) le 22 novembre
Lisette Oropesa, Joyce DiDonato, Michael Spyres, John Chest, Paul-Antoine Bénos-Djian

Maxim Emelyanychev direction, Orchestre et chœur Il Pomo d'Oro

Theodora (Georg Friedrich Haendel) - Lisette Oropesa (novembre 2021)

Theodora (Georg Friedrich Haendel) - Lisette Oropesa (novembre 2021)

La Petite Renarde rusée (Leoš Janáček) le 24 novembre
Elena Tsallagova, Roland Wood, Angela Brower, Elizabeth Cragg, Ella Taylor

Mirga Gražinytė-Tyla direction, City of Birmingham Symphony Orchestra, Chœur de Radio France

Messiah (Georg Friedrich Haendel) le 12 janvier
Dorothee Mields, Marie Henriette Reinhold, Benedikt Kristjánsson, Tobias Berndt

Hans-Christoph Rademann direction, Orchestre et Chœur du Gaechinger Cantorey

L'Elisir d'amore (Gaetano Donizetti) le 15 janvier
Cyrille Dubois, Jodie Devos, Philippe-Nicolas Martin, Nicola Ulivieri, Catherine Trottmann

Francesco Lanzillota direction, Orchestre National d’Ile-de-France, Chœur de chambre de Rouen

L'Elisir d'amore (Gaetano Donizetti) - Cyrille Dubois (janvier 2022)

L'Elisir d'amore (Gaetano Donizetti) - Cyrille Dubois (janvier 2022)

Stabat Mater (Giovanni Battista Pergolesi) le 22 janvier
Jodie Devos, Adèle Charvet

Julien Chauvin direction, Le Concert de la Loge

Requiem (Giuseppe Verdi) le 3 et 5 février
Marina Rebeka, Marie-Nicole Lemieux, Michael Spyres, Riccardo Zanellato

Daniele Gatti direction, Orchestre National de France, Chœur de Radio France

Requiem / Messe de Clovis (Gabriel Fauré / Charles Gounod) le 10 février
Regula Mühlemann, Jean-Sébastien Bou

Hervé Niquet direction, Chouchane Siranossian premier violon, Orchestre et Chœur du Concert Spirituel

L’Olimpiade (Antonio Vivaldi) le 16 février
Carlo Vistoli, Chiara Skerath, Anna Aglatova, Benedetta Mazzucato, Ambroisine Bré, Riccardo Novaro, Niall Anderson

Jean-Christophe Spinosi direction, Ensemble Matheus, Chœur de chambre Mélisme(s)

Stabat Mater (Antonin Dvořák) le 31 mars
Chen Reiss, Gerhild Romberger, Steve Davislim, Hanno Müller-Brachmann

Christoph Eschenbach direction, Orchestre National de France, Chœur de Radio France

Ariane et Bacchus (Marin Marais) le 04 avril
Judith van Wanroij, Véronique Gens, Mathias Vidal, Hélène Carpentier, Marie Perbost, Nahuel Di Pierro

Hervé Niquet direction, Orchestre et Chœur Le Concert Spirituel, Les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles

Ariane et Bacchus (Marin Marais) - Mathias Vidal (avril 2022)

Ariane et Bacchus (Marin Marais) - Mathias Vidal (avril 2022)

Passion selon Saint Jean (Jean-Sébastien Bach) le 06 avril
Lucy Crowe, Paula Murrihy, Hugo Hymas, Georg Nigl

Mark Padmore direction, Orchestra of the Age of Enlightenment, Choir of the Enlightenment

Thaïs (Jules Massenet) le 09 avril
Ermonela Jaho, Ludovic Tézier, Pene Pati, Guilhem Worms, Cassandre Berthon, La Charmeuse Marielou Jacquard, Marie Gautrot

Pierre Bleuse direction, Orchestre National de France, Chœur de Radio France

Anna Bolena (Gaetano Donizetti) le 11 avril
Sonya Yoncheva, Marianne Crebassa, Erwin Schrott, Enea Scala, Matthieu Lécroart, Raphaël Brémard, Héloïse Mas

Maurizio Benin direction, Orchestre de chambre de Paris, Ensemble Lyrique Champagne-Ardenne

Das Rheingold (Richard Wagner) le 23 avril
Michael Volle, Gerhard Siegel, Samuel Youn, Thomas Ebenstein, Denyce Graves, Stephen Milling, Mikhail Petrenko, Karen Cargill

Yannick Nézet-Séguin direction, Rotterdams Philharmonisch Orkest

Das Rheingold (Richard Wagner) - Yannick Nézet-Séguin (avril 2022)

Das Rheingold (Richard Wagner) - Yannick Nézet-Séguin (avril 2022)

Messa di Gloria (Giacomo Puccini) le 12 mai
Charles Castronovo, Ludovic Tézier

Gustavo Gimeno direction, Orchestre Philharmonique du Luxembourg, Chœur Orfeó Català

Te Deum (Marc-Antoine Charpentier) le 21 mai
Caroline Dangin-Bardot, Marie-Frédérique Girod, Marie Pouchelon, David Tricou, Léo Vermot-Desroches

Sébastien Daucé direction, Ensemble Correspondances

Hulda (César Franck) le 01 juin
Jennifer Holloway, Véronique Gens, Judith van Wanroij, Isabelle Druet, Marie Gautrot, Ludivine Gombert, Edgaras Montvidas, Jérôme Boutillier

Gergely Madaras direction, Orchestre Philharmonique Royal de Liège, Chœur de chambre de Namur

La Vestale (Gaspare Spontini) le 22 juin
Marina Rebeka, Stanislas de Barbeyrac, Tassis Christoyannis, Aude Extrémo, Nicolas Courjal

Christophe Rousset direction, Les Talens Lyriques, Chœur de la Radio flamande

La Vestale (Gaspare Spontini) - Christophe Rousset (juin 2022)

La Vestale (Gaspare Spontini) - Christophe Rousset (juin 2022)

Les Récitals vocaux :

Benjamin Bernheim – Schumann, Chausson, Poulenc le 30 septembre
Philippe Jaroussky - Haendel, Porpora le 20 novembre
Pretty Yende  - Nicolai, Mozart, Rossini, Gounod, Donizetti le 29 novembre
Roberto Alagna, Daniil Trifonov - Elgar, Berlioz, Saint-Saëns, Beethoven le 15 décembre
Philippe Jaroussky, Thibaut Garcia - Dowland, Purcell, Donizetti, Giordani, Rossini, Schubert, Fauré le 24 janvier
Elsa Dreisig – Mozart le 17 février

Elsa Dreisig (février 2022)

Elsa Dreisig (février 2022)

Emőke Baráth - Haendel le 11 mars
Jakub Józef Orliński - Pérez, Fux, Zelenka, Galuppi... le 12 avril
Véronique Gens, Sandrine Piau - Cherubini, Monsigny, Gossec, Gluck le 15 avril
Les voix lyriques d’Afrique - Airs d'opéras et chants africains le 16 avril
Michael Spyres - Mozart, Spontini, Rossini, Donizetti le 19 mai
Jakub Józef Orliński, Michał Biel - Purcell, Schubert, Karłowicz, Haendel le 20 mai
Sumi Jo, Florian Sempey, Ki-Up Lee - Rossini, Gounod, Massenet, Donizetti le 16 juin
La Folle soirée de l’Opéra Radio Classique - Airs d'opéras les 24 et 25 juin

Les 20 ans du Concert d’Astrée d’Emmanuelle Haïm  (novembre 2021)

Les 20 ans du Concert d’Astrée d’Emmanuelle Haïm (novembre 2021)

Concerts (sélection subjective)

The Deutsche Kammerphilharmonie Bremen - Diana Damrau  - Strauss, Tchaïkovski le 18 septembre
Orchestre National de France  – Rachel Willis-Sørensen –Beethoven, Strauss le 14 octobre
NDR Elbphilharmonie Orchester - Renée Fleming – Messiaen, Bruckner le 22 octobre
Shani Diluka, Pierre Fouchenneret, Natalie Dessay - A la recherche du temps perdu le 14 novembre
Les 20 ans du Concert d’Astrée d’Emmanuelle Haïm  en compagnie d’une pléiade d’artistes fidèles le 19 novembre
Ensemble Matheus - J.-C. Spinosi, M.-N. Lemieux, P. Jaroussky, F. Boesch, M. Abozekry - Grand karaoké lyrique le 27 novembre
Victor Julien-Laferrière, Alexandre Kantorow - Saint-Saëns, Franck le 09 janvier
Happy birthday Marielle Nordmann ! - Schubert, Mendelssohn, Beethoven, Tchaïkovski le 11 janvier
Orchestre de chambre de Paris - Lars Vogt, Ian Bostridge – Mahler, Strauss, Fauré, Britten le 13 janvier
London Philharmonic Orchestra - Vladimir Jurowski, Julia Fischer – Elgar, Tchaïkovski le 14 décembre
Orchestre Philharmonique de Saint-Pétersbourg – Rachmaninov, Tchaïkovski le 17 janvier
Wiener Philharmoniker - Valery Gergiev, Denis Matsuev - Rachmaninov le 26 janvier
Francesco Piemontesi - Debussy, Rachmaninov, Schubert le 09 février

Ensemble Les Surprises -Véronique Gens (février 2022)

Ensemble Les Surprises -Véronique Gens (février 2022)

Ensemble Les Surprises -Véronique Gens - Lully, Charpentier, Desmarest le 18 février
Une histoire de la musique au féminin - Mel Bonis, Lili Boulanger, Louise Farrenc le 08 mars

City of Birmingham Symphony Orchestra – Tchaïkovski, Stravinsky le 22 mars
Orchestre National de France - Matthias Goerne – Strauss, Wagner, Webern, Schubert le 27 mars
Bertrand Chamayou - Messiaen le 05 avril
Centenaire de la mort de Camille Saint-Saëns le 07 avril
Saarländisches Staatsorchester – Sibelius, Saint-Saëns le 12 avril
Orchestre des Champs-Élysées - Magdalena Kožená, Andrew Staples – Mahler le 15 mai
Orchestre de chambre de Paris - V. Gens, H. Guilmette, J. Dran, T. Christoyannis – mélodies française le 29 juin

A la recherche du temps perdu - Natalie Dessay (novembre 2021)

A la recherche du temps perdu - Natalie Dessay (novembre 2021)

Première impression sur la saison 2021 / 2022

Avec cinq opéras en version de concert réunissant Marais, Spontini, Franck et Massenet, et deux séries d’opéras en versions scéniques (La vie parisienne et Pelléas et Mélisande), la langue française est représentée à son plus haut niveau en ce théâtre avec une distribution francophone pléthorique qui s’empare également du répertoire international (Cyrille Dubois, Jodie Devos, Philippe-Nicolas Martin dans l’Elixir d’amour, et Mireille Delunsch, Vannina Santoni, Jean-François Borras, Jean-Sébastien Bou, Jean Teitgen dans Eugène Onéguine).

Ariane et Bacchus (1696) de Marin Marais sera un témoignage de l’après Lully à l’Académie Royale de Musique, et La Vestale (1807) de Gaspare Spontini sera à considérer comme le jalon majeur de la renaissance artistique de l’Opéra de Paris après la Révolution.

Et la surprise de cette saison est le retour de la langue slave au Théâtre des Champs-Elysées d’où elle était absente depuis plus de 10 ans : Eugène Onéguine, dans la mise en scène de Stéphane Braunschweig, et La Petite Renarde Rusée défendront l’Europe de l’Est

Eugène Onéguine (Piotr Ilitch Tchaïkovski) - Stéphane Braunschweig (novembre 2021)

Eugène Onéguine (Piotr Ilitch Tchaïkovski) - Stéphane Braunschweig (novembre 2021)

Le répertoire allemand est en revanche en net retrait et ne sera défendu que par deux soirées de concert avec La Passion selon Saint-Jean de Jean-Sébastien Bach et L’Or du Rhin de Richard Wagner qui sera le point de départ d’une Tétralogie interprétée par Rotterdams Philharmonisch Orkest sous la direction de Yannick Nézet-Séguin. Par ailleurs, Bach n’a droit qu’à une seule soirée lyrique, ce qui est assez inhabituel.

Toujours majoritaire au Théâtre des Champs-Élysées, la langue italienne sera cependant défendue par Monteverdi et Vivaldi, Haendel (2 opéras de concert et un opéra en version scénique), Mozart (un opéra en version scénique), et plus faiblement par le XIXe siècle (Donizetti et Verdi). Rossini est pour la seconde saison absent de l’affiche.

Et parmi les œuvres chantées en latin, La Messe de Clovis (Charles Gounod) et le Te Deum de Marc-Antoine Charpentier seront deux œuvres spirituelles à retrouver car elles sont rarement jouées en ce théâtre alors qu’elles furent annulées pour cause de pandémie en 2020 et 2021.

Les fondamentaux du Théâtre des Champs-Élysées sont toujours respectés (80 % du répertoire lyrique consacré au XVIIIe et XIXe siècle), mais le XIXe siècle l’emporte grâce aux œuvres de concert en Français et latin.

Les points forts de cette saison lyrique seront probablement à chercher autour de Theodora, Anna Bolena, L’Or du Rhin, La Vestale, et les nouvelles productions d’Eugène Onéguine et Giulio Cesare.

L'intégralité de la saison c'est ici.

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Publié le 17 Septembre 2020

Der Messias (Georg Friedrich Haendel - Wolfgang Amadeus Mozart – 1788)

Représentation du 16 septembre 2020
Théâtre des Champs-Élysées

Soprano Elena Tsallagova
Contralto Helena Rasker
Ténor Stanislas de Barbeyrac
Basse José Coca Loza
Danseur Alexis Fousekis
Comédien Max Harris
Figurante Léopoldine Richards

Direction Marc Minkowski
Mise en scène Robert Wilson (2020)

Les Musiciens du Louvre & La Philharmonia Chor Wien
Coproduction Fondation Mozarteum de Salzbourg, Festival de Salzbourg, Grand Théâtre de Genève            
                                                                                                     Stanislas de Barbeyrac

L’idée d’écrire un arrangement du Messie de Haendel (1741) fut initiée par le Baron Gottfried van Swieten, grand amateur de musique et conseiller d’État sous le règne de Joseph II, qui avait fondé la Gesellschaft der Associierten, une association de Vienne qui organisait des concerts privés d’oratorios, à une époque où les réformes religieuses voulues par l’Empereur tendaient à limiter l’empreinte de la religion catholique afin que les autres cultes, juifs et protestants notamment, puissent exister plus librement.

Elena Tsallagova

Elena Tsallagova

En 1788, Mozart prit lui-même la direction de ces concerts privés, et ayant découvert le travail de Bach et Haendel grâce à Van Swieten, il accepta de reprendre l’écriture et l’orchestration du Messie, dont il offrit une première représentation au Palais du Comte Johann Esterhazy le 06 mars 1789.

Et c’est cette version que Robert Wilson et Marc Minkowski ont choisi de mettre en scène pour le Festival Mozart de Salzbourg (Mozartwoche) dirigé par Rolando Villazon, qui est reprise au Théâtre des Champs-Élysées en ouverture de saison.

Helena Rasker

Helena Rasker

Robert Wilson a soigneusement conçu un cadre de scène unique, tout de bleu luminescent, serti par la pureté éclatante de néons blancs phosphorescents. En arrière-plan, la houle d’un fond marin est magnifiquement animée d’ondoyances qui évoquent le grand large, et les scènes illustrent avec abstraction, fantaisie et humour, les principaux tableaux de la vie du Christ, la naissance, la passion et la rédemption/résurrection.

José Coca Loza

José Coca Loza

Un danseur, Alexis Fousekis, intervient pour faire vivre l’âme libre du Messie qui inspire la joie des hommes avec faux sérieux. Mais les quatre principaux solistes incarnent des personnalités bien différentes. José Coca Loza représente une voix sévère et austère, pas très large pour une basse, mais bien conduite, qui est celle des prophéties auxquelles il correspond naturellement et visuellement par sa tenue inspirée des humbles traditions asiatiques.

Elena Tsallagova et Alexis Fousekis

Elena Tsallagova et Alexis Fousekis

Stanislas de Barbeyrac, lui, est impressionnant par son assise, la texture claire et ferme de son timbre rayonnant qui lui donne de la prestance sans qu’il ne cherche pour autant à jouer sur des semblants d’affectation. Son personnage est amusant, fortement dandy dans l’âme et joyeusement efféminé, et invite à embrasser avec allégresse la vie.

Les deux personnages féminins nous immergent en revanche dans un monde plus mystérieux : la contralto Helena Rasker chante en laissant à chaque expression le temps de résonner dans une atmosphère méditative captivante, et Elena Tsallagova, elle qui fut une sublime Mélisande dans la production de Robert Wilson toujours actuelle à l’opéra Bastille, non seulement charme par la chair lunaire sans pathos de son chant, mais aussi par un sens du drame et un talent expressif qui rendent les émotions lisibles sur son visage.

Elena Tsallagova

Elena Tsallagova

Plusieurs scènes, aux variations lumineuses soudaines, sont de véritables défis pour l’imagination de l’auditeur puisqu’elles s’inspirent de signes annonçant l’arrivée du Messie, retravaillés à des fins esthétiques énigmatiques.

Par exemple, il y a cette vision épurée d’Elena Tsallagova versant et reversant de l’eau cristalline sur le sol et sur elle-même devant la présence inerte d’un être habillé sans corps réel, sous un croissant de lune de sang stylisé en forme de météoroïde de cuivre, ou, plus loin, ce grand arc en relief qui semble aussi bien signifier la présence d’un géant que d’une voie de passage vers le surnaturel, ou bien encore ce geyser jaillissant et flottant vers le ciel, et surtout cette grande scène représentant des Icebergs qui finissent par fondre sous la chaleur engendrée par les déchaînements de la nature mais aussi les nuages atomiques.

Elena Tsallagova

Elena Tsallagova

Le danseur réapparaît humoristiquement en astronaute, comme si la quête de l’Espace céleste était portée par un élan de rédemption après que l’homme ait bêtement détruit l’équilibre de la vie sur Terre.

 

Un spectateur interrogatif pourrait voir dans cette succession d'images magnifiques et en apparence anodines une critique de la société contemporaine qui détruit son bien le plus précieux, sa planète, sans en mesurer sa beauté.

Helena Rasker

Helena Rasker

Visuellement, la scénographie devient de plus en plus belle, de plus en plus signifiante et ré interprétable, alors que dans la fosse d’orchestre Marc Minkowski et les Musiciens du Louvre quittent petit à petit la sécheresse initiale pour déployer un son de plus en plus ample et généreux, faisant ressortir tous ces petits détails de mélodies de flûtes ou de hautbois qui ajoutent une grâce innocente à la musique de Haendel. Le rythme, lui, reste toujours enlevé et le flux orchestral est contenu pour laisser la place première aux chanteurs.

Il y a même un moment où le chœur, fort de ses recherches en impact et franchise, semble reprendre le chœur annonçant le dernier tableau de La Clémence de Titus de Mozart.

Robert Wilson et Helena Rasker

Robert Wilson et Helena Rasker

Un spectacle réussi dans toutes ses composantes, qui se régénère en permanence pour offrir au spectateur un début de saison 2020/2021 qui l’enthousiasme, il ne restait donc plus à chacun qu'à recueillir l'une des roses rouges gracieusement remises à la sortie du théâtre, pour retrouver le rythme et la foi sur le chemin des scènes théâtrales et lyriques si essentielles à la nourriture spirituelle de tous!

José Coca Loza, Marc Minkowski, Elena Tsallagova, Stanislas de Barbeyrac, Helena Rasker

José Coca Loza, Marc Minkowski, Elena Tsallagova, Stanislas de Barbeyrac, Helena Rasker

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Publié le 3 Avril 2020

Présentation de la saison Lyrique 2020 / 2021 du Théâtre des Champs Élysées

Depuis le samedi 27 mars 2020, la onzième saison de Michel Franck à la direction du Théâtre des Champs Élysées est officiellement dévoilée.

Cette saison s’inscrit dans la continuité des saisons passées et comprend 5 productions d’opéras en version scénique données sur un total de 21 soirées, 17 opéras en version concert et 6 oratorio et œuvres religieuses (dont 2 soirs pour la Missa solemnis de Beethoven), 19 concerts symphoniques, 18 récitals vocaux (dont 2 soirs pour La Folle soirée de l’Opéra), 17 récitals de piano, 8 concerts de musique de chambre, 5 concerts de violon et piano au cours du week-end du 14 février, 26 concerts du dimanche matin (dont le Requiem de Mozart avec l’orchestre et chœur Les Ambassadeurs, et Pierre et le loup pour le jeune public avec les ensembles Les Dissonances et Ouranos) et 7 ballets dansés sur 35 soirées dont 3 classes du ballet national de Lettonie données en matinées.

Par ailleurs, une version de l’Élixir d’amour de Donizetti ramenée à une durée d’une heure et quinze minutes sera créée pour le jeune public et donnée en onze représentations sur le temps scolaire, ainsi que sur trois matinées tout public.

Ce spectacle sera une coproduction avec l’opéra de Rouen Normandie.

Cette ligne programmatique reste donc fidèle à la diversité des formes musicales qui caractérise le Théâtre des Champs-Élysées, avec toutefois à nouveau une réduction des concerts symphoniques (20 concerts alors qu'une quarantaine était à l'affiche trois ans plus tôt) au profit de la musique de chambre et des concerts du dimanche matin.

Salomé (Richard Strauss) - ms Krzysztof Warlikowski (novembre 2020)

Salomé (Richard Strauss) - ms Krzysztof Warlikowski (novembre 2020)

Opéras en version scénique de septembre à décembre 2020

Der Messias (Georg Friedrich Haendel - Wolfgang Amadeus Mozart)
16, 18, 19 septembre (3 représentations)

Direction musicale Marc Minkowski  Mise en scène Robert Wilson
Elena Tsallagova, Helena Rasker, Richard Croft,,José Coca Loza, Alexis Fousekis |
Les Musiciens du Louvre, Philharmonia Chor Wien
Production Fondation Mozarteum de Salzbourg, en coproduction avec le Festival de Salzbourg et le Grand Théâtre de Genève

Le Ballet royal de la Nuit (Jean de Cambefort, Antoine Boësset, Louis Constantin, Michel Lambert, Francesco Cavalli, Luigi Rossi)
07 et 08 octobre (2 représentations)

Direction musicale Sébastien Daucé, Mise en scène Francesca Lattuada
Lucile Richardot, Violaine Le Chenadec, Caroline Weynants, Ilektra Platiopoulou, Caroline Dangin-Bardot, Perrine Devillers, Deborah Cachet, David Tricou, Davy Cornillot, Etienne Bazola, Renaud Bres , Nicolas Brooymans
Ensemble Correspondances
Production Théâtre de Caen, en coproduction avec l’ Ensemble Correspondances, l’Opéra de Dijon, le Château de Versailles Spectacles, et le Théâtres de la Ville de Luxembourg

Salomé (Richard Strauss)
14, 17, 19, 22, 24 novembre (5 représentations)

Direction musicale Henrik Nánási, Mise en scène Krzysztof Warlikowski
Patricia Petibon, Gábor Bretz, Wolfgang Ablinger-Sperrhacke, Sophie Koch, Oleksiy Palchykov, Emanuela Pascu, Scott MacAllister, François Piolino, Rodolphe Briand, Gregory Bonfatti, Geoffroy Buffière, Kristof Klorek, Jean-Vincent Blot, Ugo Rabec, Mark Van Arsdale, Francesco Salvadori, Tamara Bounazou
Orchestre National de France
Coproduction Bayerische Staatsoper

Der Messias (Haendel - Mozart) - ms Robert Wilson (septembre 2020)

Der Messias (Haendel - Mozart) - ms Robert Wilson (septembre 2020)

Opéras en version scénique de janvier à juin 2021

La Voix humaine - Point d’orgue (Francis Poulenc / Jean Cocteau - Thierry Escaich / Olivier Py) Création mondiale
6, 8, 10, 12, 14 mars (5 représentations)
Direction musicale Jérémie Rhorer, Mise en scène Olivier Py
Patricia Petibon, Jean-Sébastien Bou, Cyrille Dubois
Orchestre Philharmonique du Luxembourg
Coproduction Opéra de Dijon et Opéra de Tours

La Somnambule (Vincenzo Bellini)
15, 17, 20, 22, 24, 26 juin (6 représentations)

Direction musicale Riccardo Frizza, Mise en scène Rolando Villazón
Nadine Sierra, Alexander Tsymbalyuk, Francesco Demuro, Annunziata Vestri, Jennifer France, Marc Scoffoni
Orchestre de chambre de Paris, Chœur de Radio France, Maîtrise des Hauts-de-Seine
Coproduction Semperoper Dresden et Opéra de Nice Côte d’Azur

Le Combat de Tancrède et Clorinde (Monteverdi) - Magdalena Kožená (novembre 2020)

Le Combat de Tancrède et Clorinde (Monteverdi) - Magdalena Kožená (novembre 2020)

Opéras et oratorio en version de concert de septembre à décembre 2020

Oreste (Georg Friedrich Haendel) le 13 novembre
Franco Fagioli, Francesca Aspromonte, Julia Lezhneva, Kristian Adams, Renato Dolcini, Francesca Ascioti

Maxim Emelyanychev direction, Il Pomo d’Oro

Le Combat de Tancrède et Clorinde (Claudio Monteverdi) le 20 novembre
Magdalena Kožená

Andrea Marcon  direction, La Cetra - Barockorchester Basel

Werther  (Jules Massenet) le 23 novembre
Sir Simon Keenlyside, Stéphanie d’Oustrac, Jean-Sébastien Bou, Florie Valiquette, Marc Barrard

Daniele Rustioni direction, Orchestre et Maîtrise de l’Opéra National de Lyon
Coproduction Opéra National de Lyon

Les Saisons (Joseph Haydn) le 07 décembre
Camilla Tilling, Robin Tritschler, Mikhail Timoshenko

Emmanuelle Haïm direction, Orchestre et Chœur du Concert d’Astrée

L’Olimpiade (Antonio Vivaldi) le 09 décembre
Riccardo Novaro, Ambroisine Bré, Benedetta Mazzucato, Chiara Skerath, Carlo Vistoli , Ana Maria Labin, Luigi Di Donato

Jean-Christophe Spinosi direction, Ensemble Matheus, Chœur de chambre Mélisme(s)

Missa solemnis (Ludwig van Beethoven) le 18 et 19 décembre
Genia Kühmeier, Wiebke Lehmkuhl, Steve Davislin, Matthias Goerne

Andrés Orozco-Estrada direction, Orchestre National de France, Chœur de Radio France

Te Deum (Marc-Antoine Charpentier) - dm Sébastien Daucé - janvier 2021

Te Deum (Marc-Antoine Charpentier) - dm Sébastien Daucé - janvier 2021

Opéras et oratorio en version de concert de janvier à mars 2021

Te Deum (Marc-Antoine Charpentier) le 09 janvier
En première partie Charpentier Ouverture pour quelque belle entreprise H. 540, Dumont Memorare O piissima Virgo Maria, Charpentier Symphonie du Kyrie de la Missa Assumpta est Maria H. 11, Salve regina à trois choeurs H. 24, Dumont Super flumina Babylonis, Charpentier Messe pour les Trépassés H. 2, Ouverture pour le sacre d’un évêque H. 536
Caroline Weynants, Caroline Dangin-Bardot, Perrine Devillers, Marie Pouchelon, David Tricou, Léo Vermot-Desroches, Antonin Rondepierre, Randol Rodriguez, Ryan Veillet, Etienne Bazola, René Ramos Premier, Nicolas Brooymans, Renaud Brese

Sébastien Daucé direction, Ensemble Correspondances

Così fan tutte (Wolfgang Amadeus Mozart) le 27 janvier
Julia Kleiter, Emőke Baráth, Sandrine Piau, Michael Spyres, Vittorio Prato

Giovanni Antonini direction, Kammerorchester Basel Basler Madrigalisten

Psaume 116 ( Franz Schreker) & Un Requiem allemand (Johannes Brahms) le 08 février
Katharina Konradi, Matthias Goerne

Thomas Hengelbrock direction, Balthasar-Neumann-Ensemble, Balthasar-Neumann-Chor

Un Ballo in maschera (Giuseppe Verdi) le 16 mars
Mary Elizabeth Williams, Bongiwe Nakani, Harriet Eyley, Matteo Lippi, Simone Piazzola

Mirga Gražynitė-Tyla direction, City of Birmingham Symphony Orchestra & Chorus

Didon (Desmarest) - Véronique Gens - mars 2021

Didon (Desmarest) - Véronique Gens - mars 2021

Stabat Mater (Giovanni Battista Pergolesi) le 17 mars
En première partie Scarlatti Salve Regina, Leo Salve Regina

Emőke Baráth, Carlo Vistoli
Emmanuelle Haïm direction, Le Concert d’Astrée

Passion selon Saint Matthieu (Jean-Sébastien Bach) le 18 mars
Mary Bevan, Paula Murrihy, Mark Padmore, Samuel Hasselhorn, Matthew Brook

Mark Padmore direction, Orchestra of the Age of Enlightenment, Choir of the Age of Enlightenment

Didon (Henry Desmarest) le 23 mars
Véronique Gens, Reinoud van Mechelen, Thomas Dolié, Marie Perbost, Judith Van, Wanrooij, Marie Gautrot, Marine Lafdal-Franc ,
Nicholas Scott, Guilhem Worms
Hervé Niquet direction, Orchestre et Choeur du Concert Spirituel
Coproduction Concert Spirituel & Centre de musique baroque de Versailles

Passion selon Saint Jean (Jean-Sébastien Bach) le 25 mars
Eugénie Lefebvre, Paul Figuier, Anders J. Dahlin, Paco Garcia, Nicolas Brooymans, Etienne Bazola

Louis-Noël Bestion de Camboulas direction, Ensemble Les Surprises

Parsifal (Richard Wagner) - Brandon Jovanovich - avril 2021

Parsifal (Richard Wagner) - Brandon Jovanovich - avril 2021

Opéras et oratorio en version de concert d'avril à juillet 2021

Messe du Couronnement (Wolfgang Amadé Mozart) le 02 avril
En première partie Haydn Symphonie n° 82 « L’Ours », Zelenka Introduction du Miserere, Mozart Ave verum corpus K. 618

Nina Quilichini, Josè Maria Lo Monaco, Philippe Talbot , Christian Senn
Jean-Christophe Spinosi direction, Ensemble Matheus et Chœur de chambre Mélisme(s)

Parsifal (Richard Wagner) le 07 avril
Brandon Jovanovich, Anja Kampe, Günther Groissböck, Derek Welton, Sir Simon Keenlyside, Bálint Szabó, Kevin Conners, Christian Valle

Franz Welser-Mös direction, Bayerisches Staatsorchester, Chor der Bayerischen Staatsoper

Les Puritains (Vincenzo Bellini) le 08 avril
Jessica Pratt, Xabier Anduaga, Gabriele Viviani, Krzysztof Bączyk, Tamara Bounazou, Pascal Gourgand, Alban Dufourt

Giacomo Sagripanti direction, Orchestre de chambre de Paris, Ensemble Aedes

Tamerlano (Georg Friedrich Haendel) le 10 avril
Bejun Mehta, Michael Spyres, Avery Amereau, Jakub Józef Orliński, Ashley Riches

Harry Bicket direction, The English Concert

Magnificat (Jean-Sébastien Bach) le 03 mai
En première partie  Bach, Haendel, Vivaldi Extraits de pièces vocales par de jeunes chanteurs et breakdancers participant au programme « Mozart dans la 6T
Marlène Assayag, Emilie Rose Bry, Tim Mead, Nahuel Di Pierro

Jean-Christophe Spinosi direction, Ensemble Matheus, Chœur de chambre Mélisme(s)

Capriccio (Richard Strauss) - dm Christian Thielemann - mai 2021

Capriccio (Richard Strauss) - dm Christian Thielemann - mai 2021

Capriccio (Richard Strauss) le 11 mai
Krassimira Stoyanova, Christoph Pohl, Daniel Behle, Nikolay Borchev, Georg Zeppenfeld, Christa Mayer

Christian Thielemann direction,Staatskapelle Dresden

Requiem (Wolfgang Amadeus Mozart) & Messe pour le sacre de Napoléon (Giovanni Paisiello) le 18 juin
Florie Valiquette, Chantal Santon-Jeffery , Eléonore Pancrazi, Sahy Ratia, Thomas Dolié

Julien Chauvin direction, Le Concert de la Loge, Chœur de chambre de Namur

La Fille de Madame Angot (Charles Lecocq) le 30 juin
Anne-Catherine Gillet, Véronique Gens, Mathias Vidal, Yann Beuron, Matthieu Lécroart, Ingrid Perruche, Antoine Philippot, Flannan Obé, David Witczak

Sébastien Rouland direction, Orchestre de chambre de Paris, Chœur de la Radio Flamande

La Belle Hélène (Jacques Offenbach) le 01 juillet
Michèle Losier, Pauline Texier, Camille Poul, Marie Lenormand , Cyrille Dubois, Marc Barrard, Eric Huchet, Philippe Ermelier, Aliénor Feix, Raphaël Brémard, Sahy Ratia, Samuel Namotte

Alexandre Bloch direction, Orchestre National de Lille, Chœur de chambre de Namur

Sonya Yoncheva (Strozzi, Carissimi, Monteverdi, Sandrin, Caccini) - mai 2021

Sonya Yoncheva (Strozzi, Carissimi, Monteverdi, Sandrin, Caccini) - mai 2021

Les Récitals vocaux de septembre à décembre 2020

Sabine Devieilhe / Alexandre Tharaud – Debussy, Poulenc, Fauré, Ravel le 28 septembre
Philippe Jaroussky / Emőke Baráth / Lucile Richardot / Emiliano Gonzalez Toro – Vivaldi le 01 octobre
Rachel Willis-Sørensen /  Karine Deshayes / Erwin Schrott – Mozart, Rossini, Bellini, Donizetti le 16 novembre
Philippe Jaroussky – Caldara, Vivaldi, Bononcini, Hasse, Scarlatti … le 18 novembre
Jonas Kaufmann – airs de Noël le 06 décembre
Sumi Jo  – Lecocq, Puccini, Offenbach, Lehar, Auber, Massenet le 08 décembre
Jakub Józef Orliński – Cavalli, Bononcini, Haendel, Hasse le 12 décembre

Elsa Dreisig (Mozart) - juin 2021

Elsa Dreisig (Mozart) - juin 2021

Les Récitals vocaux de janvier à juillet 2021

Lisette Oropesa - Aya Wakizono le 11 janvier
Michael Spyres, Lawrence Brownlee – Rossini, Donizetti, Verdi, Boieldieu le 21 janvier
Olga Peretyatko, Karine Deshayes – Rossini, Donizetti, Bellini le 10 février
Jodie Devos – Haendel, Bach le 07 mai
Patrizia Ciofi, Lea Desandre, Anthea Pichanick – Haendel, Porpora, Broschi, Caldara le 06 avril
Sonya Yoncheva – Strozzi, Carissimi, Monteverdi, Sandrin, Caccini le 02 mai
Patricia Petibon, Dimitri Naïditch – Mozart, Fauré, Debussy, Puccini le 09 mai
Pretty Yende, Benjamin Bernheim – Donizetti, Verdi, Massenet le 19 mai
Philippe Jaroussky, Emöke Barath – Sartorio, Monteverdi, Marini, Rossi le 25 juin
Elsa Dreisig – Mozart le 28 juin
La Folle Soirée de l’Opéra – Les plus beaux airs d’opéra par les plus belles voix – le 02 et 03 juillet

Elisabeth Leonskaja (Mozart, Berg, Brahms) -  décembre 2020

Elisabeth Leonskaja (Mozart, Berg, Brahms) - décembre 2020

Concerts de septembre à décembre 2020 (sélection subjective)

Boris Berezovsky (piano) - Ravel, Debussy, Stravinsky, Prokofiev le 25 septembre
Orchestre de chambre de Paris – Marzena Diakun, Jodie Devos, Adèle Charvet, Marie-Ange Nguci, Lucienne Renaudin-Vary – French bœuf de rentrée ! le 26 septembre

Rotterdams Philharmonisch Orkest – Lahav Shani, Renaud Capuçon (violon), Kian Soltani (violoncelle) – Beethoven, Mozart le 10 octobre
Orchestre de chambre de Paris – Antonio Méndez, Thibaut Garcia – Falla, Rodrigo, Beethoven le 22 octobre
Happy birthday Marielle Nordmann ! - Schubert, Mendelssohn, Beethoven, Tchaïkovski… le 15 décembre
Orchestre Philharmonique de Saint-Petersbourg – Yuri Termikarov, Denis Matsuev – Rachmaninov, Tchaikovski le 01 décembre
Elisabeth Leonskaja (piano) – Mozart, Berg, Brahms le 11 décembre
Piccolo, Saxo et Compagnie - Concert de Noël Jeune public le 13 décembre

Victor Julien-Laferrière, Maxim Emelyanychev (Schumann, Brahms, Fauré, Poulenc) - janvier 2021

Victor Julien-Laferrière, Maxim Emelyanychev (Schumann, Brahms, Fauré, Poulenc) - janvier 2021

Concerts de janvier à mars 2021 (sélection subjective)

Victor Julien-Laferrière, Maxim Emelyanychev - Schumann, Brahms, Fauré, Poulenc le 10 janvier
Seong-Jin Cho (piano) - Schumann, Szymanowski, Chopin le 12 janvier
Orchestre National de France – Emmanuel Krivine, Christina Landshamer, Anna Stéphany, Eric Ruf– Rachmaninov, Mendelssohn le 13 janvier
Alexander Melnikov (piano) - Debussy, Berlioz-Liszt le 15 janvier
Philharmonia Orchestra – Esa-Pekka Salonen, Yefim Bronfman – Weber, Beethoven le 29 janvier
Orchestre Philharmonique du Luxembourg – Gustavo Gimeno, Anja Harteros – Wagner, Franck le 02 février
Clara-Jumi Kang, Edgar Moreau, Sunwook Kim - Tchaïkovski, Chostakovitch le 04 février
Orchestre National de France – Emmanuel Krivine, Nicolas Alstaedt (violon) – Schumann, Sibelius le 11 février
Grand Week-end violon le 13 & 14 février
Orchestre de chambre de Paris - Avi Avital – Vivaldi, Bach, Bartok, Dorman le 11 mars
Avi Avital, Ohad Ben-Ari - Mozart, De Falla, Bach, Lavry le 14 mars
Pierre et le loup… Sergei Prokofiev - Jeune public le 21 mars
Quatuor Tetzlaff - Mozart, Sibelius le 28 mars

Pierre et le loup… Sergei Prokofiev - Jeune public - mars 2021

Pierre et le loup… Sergei Prokofiev - Jeune public - mars 2021

Concerts d'avril à mai 2021 (sélection subjective)

Gabetta Consort, Andrés Gabetta, Mario Stefano Pietrodarchi - Purcell, Vivaldi, Piazzolla, Molinelli le 11 avril
Quatuor Belcea - Britten, Brahms le 02 mai
Simon Ghraichy (piano) - Bach-Liszt, Bach-Busoni, Mozart-Liszt, Albéniz… le 26 mai
Orchestre du Conservatoire de Paris et des Ecoles d’art américaines de Fontainebleau - Bruno Mantovani, Philippe Bianconi – Boulanger, Ravel, Varèse le 09 avril
Orchestre de chambre de Paris - Thomas Dausgaard, Haochen Zhang - Strauss 06 mai
Wiener Philharmoniker – Riccardo Muti – Mendelssohn, Schumann, Brahms le 07 mai
Valentina Lisitsa (piano) - Prokofiev, Rachmaninov le 12 mai
Mahler Chamber Orchestra - Leif Ove Andsnes, Matthew Truscott, Christiane Karg Mozart le 20 mai

Le Ballet royal de la Nuit (de Cambefort, Boësset, Cavalli, Rossi ...) octobre 2020

Le Ballet royal de la Nuit (de Cambefort, Boësset, Cavalli, Rossi ...) octobre 2020

Première impression sur la saison 2020 / 2021

Avec quatre opéras en version de concert (réunissant Desmaret, Massenet, Lecoq, Offenbach) et surtout deux séries d’opéras en versions scéniques ( Le Ballet royal de la Nuit et le dyptique La Voix Humaine / Point d’orgue) jouées sur un total de sept soirées, la langue française est fort bien représentée à travers un voyage dans le temps qui s’étire sur 350 ans.

Le Ballet royal de la Nuit révèlera les musiques du temps de Louis XIV composées avant même la création de l’Académie Royale de Musique (1669), et Thierry Escaich sera pour la première fois joué au Théâtre des Champs-Élysées pour la création mondiale de Point d’orgue, le compositeur étant également organiste.

Et la tragédie lyrique de Didon par Henri Desmaret permettra de découvrir un univers contemporain de celui de Lully.

Enfin, les deux soirées de fin de saison consacrées à l’opérette (La Fille de Madame Angot et La Belle Hélène) concentreront comme rarement la fraîcheur du chant français, Anne-Catherine Gillet, Véronique Gens, Mathias Vidal, Yann Beuron, Cyrille Dubois, Marc Barrard et bien d’autres jeunes artistes.

Gustavo Gimeno, Anja Harteros (Wagner, Franck) février 2021

Gustavo Gimeno, Anja Harteros (Wagner, Franck) février 2021

Le répertoire allemand est lui aussi avantageusement mis en valeur avec six soirées d’œuvres lyriques en versions de concert (dont Parsifal de Richard Wagner et Capriccio de Richard Strauss - ce dernier étant présent pour la troisième année consécutive), et deux opéras en version scénique (Salomé et Der Messias) qui permettront de retrouver Krzysztof Warlikowski et Robert Wilson à la mise en scène, deux univers artistiques profondément différents mais fortement identitaires.

Rarement joués en ce lieu à travers leurs œuvres vocales, Franz Schreker et Johannes Brahms seront également réunis à travers la même soirée pour entendre Le Psaume 116 et Un Requiem allemand, deux ouvrages composés pour la même formation musicale.

Et avec trois œuvres chacun, Bach et Haendel seront bien évidemment représentés avec la même constance depuis plus d’une décennie.

Le répertoire italien, habituellement dominant, s’efface donc un peu cette saison, mais a tout de même droit à sept opéras en version de concert (de Monteverdi et Vivaldi à Bellini et Verdi) et à un opéra en version scénique (La Sonnambula de Bellini). Après 3 ans d'absence, Bellini revient donc cette saison avec deux de ses opéras les plus connus, mais Rossini est bel et bien absent, ce qui est fort rare.

Et parmi les œuvres chantées en latin, la Messe pour le sacre de Napoléon (Giovanni Paisiello) et le Te Deum de Marc-Antoine Charpentier seront deux pièces spirituelles à redécouvrir en ce théâtre.

Krzysztof Warlikowski - metteur en scène de Salomé (Strauss) - novembre 2020

Krzysztof Warlikowski - metteur en scène de Salomé (Strauss) - novembre 2020

Les fondamentaux du Théâtre des Champs-Élysées sont ainsi respectés (80 % du répertoire lyrique consacré au XVIIIe et XIXe siècle), mais les amoureux du répertoire du XVIIe siècle seront aussi plutôt ravis.

La configuration de cette saison, par l’étendue de son répertoire, laisse penser qu’elle atteindra son apothéose à plusieurs moments mais pour des publics très différents : les romantiques (Wagner, Strauss, Schreker, Brahms), l’après-guerre et le XXIe siècle (Escaich/Poulenc), les monuments religieux (Der Messias, Missa Solemnis), le baroque et l’opéra de cour, le bel canto, une richesse bien prometteuse.

L'intégralité de la saison c'est ici : Saison 2020/2021 du Théâtre des Champs-Elysées

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Publié le 20 Février 2020

Die Frau ohne Schatten (Richard Strauss - 1919)
Version de concert du 17 février 2020
Théâtre des Champs-Élysées

La Teinturière Lise Lindstrom
La Nourrice Michaela Schuster
L’Impératrice Elza van den Heever
L’Empereur Stephen Gould
Barak Michael Volle
La voix du faucon Katrien Baerts
L’apparition d’un jeune homme Bror Magnus Tødenes
Le Bossu Andreas Conrad
Le Borgne Michael Wilmering
Le Messager de Keikobad Thomas Oliemans
Le Manchot Nathan Berg

Direction musicale Yannick Nézet-Séguin
Rotterdams Philharmonisch Orkest
Rotterdam Symphony Chorus et Maîtrise de Radio France

                                                                                                      Yannick Nézet-Séguin

Bien que programmée un lundi soir d’hiver à 18h30, l’unique représentation de La Femme sans Ombre jouée en version de concert au Théâtre des Champs-Élysées a attiré une bonne partie du Paris lyrique, des grands habitués aux jeunes passionnés, aussi bien pour sa distribution prestigieuse que par attrait pour un compositeur un peu négligé dans la capitale ces dernières années.

12 ans se sont écoulés depuis que l’œuvre la plus monumentale de Richard Strauss immergea une dernière fois l’Opéra Bastille dans le bleu nuit glacé de Robert Wilson, par un dimanche après-midi du 10 février 2008, et ses tout justes 100 ans rappellent qu’elle fut composée au cours de la Première Guerre mondiale, geste artistique qui accompagnait ainsi la chute des derniers empires.

Elza van den Heever (L’Impératrice)

Elza van den Heever (L’Impératrice)

Et bien que Yannick Nézet-Séguin soit à la fois le nouveau directeur musical du Metropolitan Opera de New-York, de l’Orchestre Métropolitain de Montréal et du Philadelphia Orchestra, il retrouve pour une courte tournée européenne reliant Paris, Dortmund et Rotterdam, l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam dont il est devenu le directeur honoraire depuis 2018. Avec cette phalange qui lui reste attachée, il prend à bras le corps pour la première fois un ouvrage qu’il aura l’occasion de défendre en version scénique à New-York en avril 2021.

Sur la scène du célèbre théâtre musical de l’avenue Montaigne, l’orchestre et le chœur semblent sensiblement confinés, mais l'interprétation musicale est de bout en bout captivante, tout autant qu’elle puisse surprendre au début, car elle cherche à faire entendre différemment l'orchestration avec l'aide de l'acoustique chambriste de la salle, volonté créative que l’on attend toujours en art.

Le Rotterdams Philharmonisch Orkest, le Rotterdam Symphony Chorus et la Maîtrise de Radio France

Le Rotterdams Philharmonisch Orkest, le Rotterdam Symphony Chorus et la Maîtrise de Radio France

Fort doué, Yannick Nézet-Séguin avait la même approche pour Wozzeck au MET le mois dernier, c’est-à-dire un travail sur les lignes mélodiques et sur la valeur ornementale des différents matériaux musicaux, noblesse et chaleur du basson, richesse des vibrations du violoncelle, même s’il y eut des fragilités dans le passage au violon solo du 3e acte dont le style souple et caressant fixa pourtant totalement l'attention de tous vers la musicienne.

La profondeur avec laquelle le chef d’orchestre dépeint les moindres reliefs de l’écriture straussienne nous rapproche de l’intimité du compositeur et lui donne une authenticité palpable, avec toutefois une atténuation de l’effet immersif lié à l’irréalité subconsciente d’un songe que suggère la fluidité de la musique. Un plus grand sentiment d’unité de l’œuvre se dégage au second acte, sans perdre en détails, et hormis son final qui éclate dans un déchaînement chaotique d’éléments d’évocation martiale, les mouvements les plus sombres et dramatiques restent toujours maîtrisés afin de préserver la présence de chaque artiste.

Lise Lindstrom (La Teinturière)

Lise Lindstrom (La Teinturière)

Car c’est aussi la confrontation des humanités qui passionne dans La Femme sans Ombre, et les portraits dressés ce soir ne sont pas en manque de personnalités. La Teinturière de Lise Lindstrom, véritable être nerveux, débute dans une tension portée à cran par des accents vocaux incisifs, d’un airain clair et farouche, peu prononcés dans les graves. On sent bien que l’allure de méchante qu’elle arbore va se défaire pour offrir un visage chargé d’émotions complexes et émouvantes au fil du drame.

Elza van den Heever (L’Impératrice)

Elza van den Heever (L’Impératrice)

Elle est ainsi l’opposée d’Elza van den Heever pour qui l’Impératrice est une prise de rôle, une voix d’une flexibilité hallucinante qui a la résistance d’un bois le plus purement luxueux. Se lovant au creux de furtives poses picturales dont la sérénité aurait tant inspiré Léonard de Vinci, la soprano sud-africaine privilégie le versant quasi religieux de son héroïne, pour ne lui céder le basculement vers une humanité débordée par sa tension interne qu'au moment où la malédiction de l’Empereur s’accomplit, jouant même avec les déformations soudaines du reflet de son visage.

Quand on connaît l’exubérance de l’actrice entière qu’elle est, cette retenue pendant plus de deux actes est un exercice de style qui engendre un véritable plaisir par l’observation minutieuse de tous ses signes de vie.

Stephen Gould (L'Empereur)

Stephen Gould (L'Empereur)

L’Empereur de Stephen Gould est encore plus figé dans son personnage issu d’un autre monde, un monolithe unique qu’il tient, certes, avec une constance dans une émission aiguë si souvent tendue qui ne se décolore pourtant pas, comme trop souvent d’autres interprètes en ont la faiblesse, mais il aurait pu choisir d’appuyer une forme de volonté conquérante qui l’aurait rendu encore plus impressionnant et présent.

Cependant, l’incarnation vocale idéale par l’éclat de ses intonations chantantes, et dont le cœur débarrassé d’entraves névrotiques se ressent immédiatement, est vécue par Michael Volle, une chaleur irradiante portée par une voix large et sonore au timbre riche et pleinement mûr où rien ne semble trafiqué. On comprend tout ce qu’il éprouve sans avoir besoin de suivre le texte, il est d’une totale lisibilité et d’une prégnance généreuse, et rarement le Teinturier n'aura paru comme la clé de voûte d’une compassion humaine inflexible. Ce très grand chanteur n’en finit décidément pas de toucher un large public par le naturel de sa justesse.

Michaela Schuster (La Nourrice)

Michaela Schuster (La Nourrice)

Et Michaela Schuster, dont on aurait pu attendre une interprétation peu ambivalente de la Nourrice, porte sur elle, bien au contraire, un regard trompeur, mélange de confiance et de trouble tant son attachement à l’Impératrice paraît essentiel. Sa voix a de la vaillance, des altérations de couleurs mélangées à des meurtrissures exaltées, ce qui a tendance à rendre plutôt sympathique une personnalité pourtant fort manipulatrice.

Elza van den Heever, Yannick Nézet-Séguin et Lise Lindstrom

Elza van den Heever, Yannick Nézet-Séguin et Lise Lindstrom

Quant aux chœurs, divisés en sections selon l’homogénéité de leurs timbres, femmes, hommes et plus jeunes chanteurs, ils dégagent une douceur élégiaque qui conforte la valeur de ce moment irrésistible de la saison du Théâtre des Champs-Élysées. 

Son directeur, Michel Franck, fidèle à Yannick Nézet-Séguin depuis une décennie, ne peut que rapprocher cette soirée de celle de Totenfeier et Babi Yar qui fut dirigée par le chef canadien la saison passée, et la compter parmi les grands moments dont il soit le plus fier.

Et pour la réécouter, cette version de Die Frau ohne Schatten sera diffusée sur France Musique le 16 mai 2020.

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Publié le 29 Mars 2019

Totenfeier (Gustav Mahler) - Babi Yar (Dmitri Chostakovitch) 
Concert du 23 mars 2019
Théâtre des Champs-Elysées

Gustav Mahler Totenfeier, poème symphonique
Dmitri Chostakovitch Symphonie n°13 « Babi Yar »

Basse Mikhail Petrenko
Direction musicale Yannick Nézet-Séguin
Rotterdams Philharmonisch Orkest

Chœur du Bayerischer Rundfunk

                                               Yannick Nézet-Séguin 

Depuis l’ouverture de La Philharmonie en janvier 2015, le Théâtre des Champs-Elysées a vu progressivement plusieurs orchestres habitués de sa grande salle à l’italienne réserver dorénavant leurs concerts au nouvel auditorium parisien de l’extrême est de la capitale.

Le Rotterdams Philharmonisch Orkest fait néanmoins partie des ensembles qui restent partenaires privilégiés de ce théâtre plus que centenaire, que ce soit pour interpréter des concerts symphoniques, ou bien pour y jouer des œuvres lyriques. Et Die Frau ohne Schatten de Richard Strauss sera l’un des grands moments attendus de la saison prochaine sur l’avenue Montaigne.

Yannick Nézet-Séguin

Yannick Nézet-Séguin

Et bien que Yannick Nézet-Séguin soit depuis 2018 le nouveau directeur musical du New-York Metropolitan Opera, en charge de redonner une nouvelle aura à cette institution de référence, il est également devenu le chef honoraire de l’orchestre qu’il dirigea pendant 10 ans, ce qui permet ainsi au public parisien de continuer à profiter de la force d’âme qui émane de ce jeune chef, vif et talentueux, lorsque son itinérance le mène en France.

D’énergie sombre il est pourtant question, ce soir, à travers la Marche funèbre de Gustav Mahler, qui devint par la suite le premier mouvement de sa seconde symphonie, et à travers la treizième symphonie de Chostakovitch dont le premier mouvement, Babi Yar, évoque avec une force implacable l’un des plus grands massacres de masse antisémite de la Seconde guerre mondiale. 

Le chœur du Bayerischer Rundfunk

Le chœur du Bayerischer Rundfunk

Ainsi, dès le trémolo des cordes qui ouvre le Totenfeier, évocation immédiate de la tempête de la Walkyrie de Richard Wagner, le ton se fait d’abord brutal et écorché avant que l’ensemble du Philharmonique de Rotterdam ne se cristallise en une structure d’une belle élasticité, tonique, qui entretient très clairement plusieurs strates musicales aux timbres entrelacés, avec un relief nettement dessiné. Le volontarisme de Yannick Nézet-Séguin, fascinant d’inspiration, est le garant de la vivacité du tissu orchestral et du délié des ornements de chaque instrument à vent.

Yannick Nézet-Séguin et Mikhail Petrenko

Yannick Nézet-Séguin et Mikhail Petrenko

En seconde partie, la symphonie Babi Yar prend d’emblée l’allure d’une marche inéluctable dirigée frontalement à la salle. Immense et dressé avec défiance face aux spectateurs, le crâne chauve et le regard pénétrant, Mikhail Petrenko donne aux poèmes d’Evgueni Evtouchenko, écrits à l’âge de 30 ans, un mordant hypnotique tant la détermination du chant semble infaible. Il exprime ici la mémoire des atrocités passées, et rappelle que ce ne sont pas seulement des russes mais bien des juifs qui furent exterminés pendant la guerre; l’antisémitisme est un mal obscur qui s’immisce dans l’âme de nombre de peuples européens depuis bien des siècles. 

Le Rotterdams Philharmonisch Orkest

Le Rotterdams Philharmonisch Orkest

Le texte prend également une tournure plus légère lorsqu’il évoque des scènes de la vie quotidienne, mais la puissance de la musique, soutenue par un chœur monochrome et verveux, ne faiblit pas d’intensité. Le Philharmonique de Rotterdam se montre épique et percutant sans jamais perdre de sa souplesse et de son impulsivité, et Yannick Nézet-Séguin s’impose comme un chef d’orchestre que la monumentalité historique et humaine d’une telle œuvre n’impressionne pas, une oeuvre avec laquelle il bataille pour susciter un élan revitalisant et immuablement saisissant.

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Publié le 23 Mars 2019

Présentation de la saison Lyrique 2019 / 2020 du Théâtre des Champs Élysées

Depuis le samedi 23 mars 2019, la dixième saison de Michel Franck à la direction du Théâtre des Champs Élysées est officiellement dévoilée devant une partie du public venue au théâtre en matinée.

Cette saison s’inscrit dans la continuité des saisons passées et comprend 4 productions d’opéras en version scénique données sur un total de 19 soirées, 16 opéras en version concert et 16 oratorio et œuvres religieuses, 28 concerts symphoniques, 13 récitals vocaux, 20 récitals de piano, 12 concerts de musique de chambre, 24 concerts du dimanche matin (dont Vienne Eternelle avec le Secession Orchestra, Purcell In Love avec l’ensemble Les Surprises, et Pinocchio pour le jeune public) et 6 ballets dansés sur 34 soirées, dont 3 classes du ballet de l’opéra national de Kiev données en matinées.

Par ailleurs, une version des Noces de Figaro, Les Petites Noces, ramenée à une durée d’une heure et quinze minutes sera créée pour le jeune public, et donnée en douze représentations sur le temps scolaire, ainsi que sur quatre matinées ou soirées tout public. Ce spectacle sera une coproduction avec l’opéra Grand Avignon, l’opéra de Toulon Provence Méditerranée et l’opéra de Rouen Normandie.

Cette ligne programmatique prévoit donc un opéra scénique de plus que la saison passée, mais surtout 10 oratorios et œuvres religieuses supplémentaires. Le nombre d’opéras en version concert passe de 18 à 16, ce qui signifie que globalement le nombre de soirées d’opéras tout format confondu reste stable à 35 soirées, auquel s’ajoutent 16 soirées d’ouvrages religieux. C'est donc un total de plus de 50 soirées qui est dédié à des œuvres vocales.

Théâtre des Champs-Elysées - Saison 2019 / 2020

Opéras en version scénique

Le Freischütz (Carl Maria von Weber)
19, 21, 23 octobre (3 représentations)

Direction musicale Laurence Equilbey Mise en scène Clément Debailleul et Raphaël Navarro
Stanislas de Barbeyrac, Johanni Van oostrum, Chiara Skerath, Vladimir Baykov, Christian Immler, Thorsten Grümbel, Daniel Schmutzhard, Anas Séguin, Clément Dazin
Insula orchestra, accentus
Coproduction les Théâtres de la ville de Luxembourg, Théâtre de Caen, Opéra de Rouen Normandie, Ludwigsburger Schossfestspiele

Les Noces de Figaro (Wolfgang Amadé Mozart)
26, 29 novembre et 1, 3, 5, 7 (6 représentations)

Direction musicale Jérémie Rhorer, Mise en scène James Gray
Sabine Devieilhe, Robert Gleadow, Stéphane Degout, Vannina Santoni, Eléonore Pancrazi, Carlo Lepore, Florie Valiquette, Mathias Vidal, Matthieu Lécroart, Rodolphe Briand
Le Cercle de l’Harmonie
Coproduction Théâtres de la ville de Luxembourg, Los Angeles Opera, Opéra National de Lorraine

Roberto Devereux (Gaetano Donizetti)
20, 22, 25, 28, 30 mars (5 représentations)

Direction musicale Roberto Abbado, Mise en scène David McVicar
Maria Agresta, Artur Rucinski, Karine Deshayes, Francesco Demuro, Pierr-Antoine Chaumien, Anas Séguin
Orchestre National de France, Chœur de Radio France
Coproduction Metropolitan Opera

Le Couronnement de Poppée (Claudio Monteverdi)
11, 14, 16, 18, 20 juin (5 représentations)

Direction musicale Christophe Rousset, Mise en scène Stephen Landgridge
Anne-Catherine Gillet, Marie-Nicole lemieux, Alice Coote, Chantal Santon-Jeffery, Dephine Galou, Reinoud Van Mechelen, Emilie Renard, Judith van Xanroij, Mathias Vidal, Catherine Trottmann, Lucia Martin Carton, Philippe Estèphe, Pierre Derhet, Emilio Gonzalez Toro, Thibault De Damas
Les Talens Lyriques
Coproduction Théâtre du Capitole de Toulouse

Roberto Devereux - mise en scène David McVicar (2016)

Roberto Devereux - mise en scène David McVicar (2016)

Opéras et oratorios en version de concert de septembre à décembre 2019

Don Giovanni (Wolfgang Amadé Mozart) le 19 septembre
Jonathan McGovern, David Ireland, Camila Titinger, Sky Ingram, Trystan Llyr Griffiths, Mireille Asselin, Paul Whelan, Thomas Faulkner
Douglas Boyd direction, Orchestre de chambre de Paris, Chœur de l’Opéra Garsington
Production donnée au Wormsley de Garsington 2019

Giulio Cesare (Georg Friedrich Haendel) le 24 septembre
Christophe Lowrey, Karina Gauvin, Eve-Maud Hubeaux, Ann Hallenberg, Kacper Selazk, Assley Riches
Christophe Rousset direction, Les Talens Lyriques 

Gloria (Antonio Vivaldi) & Dixit Dominus (Georg Friedrich Haendel) le 25 septembre
Ekaterina Gubanova, Marlène Assayag
Jean-Christophe Spinosi direction, Ensemble Matheus, Chœur de chambre Mélisme(s) 

Elias (Felix Mendelssohn) le 08 octobre
Brenden Gunnell, Carolyne Sampson, Anna Stephany, Roderick Williams
Massaki Suzuki direction, Orchestra and Choir of the Age of Enligthenment 

Stabat Mater (Francis Poulenc) le 11 octobre
Emoke Barath, Jean-Luc Bourré (violoncelle)
Bertrand de Billy direction, Orchestre National de France, Chœur et Maitrise de Radio France 

Ernani (Giuseppe Verdi) le 08 novembre
Francesco Meli, Carmen Giannattasio, Amartuvshin Enkhbat, Roberto Tagliavani
Daniele Rustioni direction, Orchestre et Chœurs de l’Opéra National de Lyon

Platée (Jean-Philippe Rameau) le 02 décembre
Anders J.Dahlin, Chantal Santon-Jeffery, Thomas Dolié, Hasnaa Bennani, Arnaud Richard, Philipp Kapeller, Victor Sicard
Alexis Kossenko direction, Orchestre et Chœur Les Ambassadeurs

Pastorale de Noël (Marc-Antoine Charpentier) le 04 décembre
Violaine Le Chenadec, Caroline Weynants, Caroline Bardot, Lucile Richardot, Davy Cornillot, Etienne Bazola, Renaud Bres, Nicolas Brooymans
Sébastien Daucé direction, Ensemble Correspondances

Isis (Jean-Baptiste Lully) le 06 décembre
Eve-Maud Hubeaux, Ambroisine Vré, Bénédicte Tauran, Robert Getchell, Fabien Hyon, Philippe Estèphe, Edwin Crossley-Mercer
Christophe Rousset direction, Chœur de chambre de Namur

Stabat Mater (Pergolèse) & Stabat Mater (Alessandro Scarlatti) le 10 décembre
Véronique Gens, Marie-Nicole Lemieux
Thibault Noally violon et direction, Les Accents

Stabat Mater (Gioachino Rossini) le 13 décembre
Maria Agresta, Daniela Barcelona, René Barbera, Vitalij Kowaljow
Gustavo Gimeno direction, Orchestre Philharmonique du Luxembourg, Wiener Singverein

Théâtre des Champs-Elysées - Saison 2019 / 2020

Opéras et oratorios en version de concert de janvier à mars 2020

L’Italienne à Alger (Gioachino Rossini) le 11 janvier
Margarita Gritskova, Veronica Camgemi, Peter Kalman, Maxim Mironov, Christian Senn, Rosa Bove, José Coca Loza
Jean-Christophe Spinosi direction, Ensemble Matheus

Orlando (Georg Friedrich Haendel) le 13 janvier
Franco Fagioli, Kathryn Lewek, Delphinez Galou, Nuria Rial, Adam Plachetka
Francesco Corti direction, Il Pomo d’Oro

Magnificat (Carl Philipp Emanuel Bach) & Magnificat (Jean-Sébastien Bach) le 21 janvier
Marie Henriette Reinhold, Patrick Grahl
Hans-Christop Rademann direction, Chœur et Orchestre du Gaechinger Cantorey

Requiem (Wolfgang Amadé Mozart) le 29 janvier
Emöke Barath, Anthea Pichanick, Zachary Wilder, Istvan Kovacs
György Vashegyi direction, Orfeo Orchestra, Purcell Choir

La Création (Joseph Haydn) le 01 février
Mari Eriksmoen, Patrick Grahl, Florian Boesch
Philippe Herreweghe direction, Orchestre des Champs-Elysées, Collegium Vocale Gent

Messe en ut (Ludwig van Beethoven) le 03 février
Balthasar-Neumann-Chor & Solisten
Thomas Hengelbrock direction, Balthasar-Neumann-Ensemble

Juditha triumphans (Antonio Vivaldi) le 11 février
Marie-Nicole Lemieux, Ekaterina Gubanova, Sonia Prina, Benedetta Mazzucato, Natalia Kawalek
Jean-Christophe Spinosi direction, Ensemble Matheus

La Femme sans ombre (Richard Strauss) le 17 février
Amber Wagner, Michaela Schuster, Elza van den Heever, Stephen Gould, Michael Volle, Katrien Baerts, Bror Magnus Todenes, Andreas Conrad, Michael Wilmering, Thomas Oliemans, Nathan Berg
Yannick Nézet-Séguin direction, Rotterdams Philharmonisch Orkest, Rotterdam Symphony Chorus, Maitrise de Radio France
Concert joué également à Dortmund (20 février) et Rotterdam (23 février)

Petite Messe solennelle (Gioachino Rossini) le 24 février
Hasmik Toroskyan, Anthea Pichanik, Cyrille Dubois, Daniele Antonagenli
Tanguy de Williencourt piano, Bart Van Reyn direction, Chœur de la Radio Flamande

Fidelio (Ludwig van Beethoven) le 27 février
Nina Stemme, Michael Weinius, Malin Christensson, John Lundgren, Karl-Magnus Fediksson, Johan Schinkler
Thomas Dausgaard direction, Swedish Chamber Orchestra, Swedish Radio Choir

Passion selon Saint-Jean (Jean-Sébastien Bach) le 23 mars
Hana Blazikova, Damien Guillon, James Gilchrist, Zachary Wilder,  Christian Immler
Masaaki Suzuki direction, Bach Collegium Japan

Acanthe et Césiphe (Jean-Philippe Rameau) le 24 mars
Sabine Devieilhe, Cyrille Dubois, Thomas Dolié, Chantal Santon-Jeffery, Eugénie Lefebvre, Anders J.Dahlin, David Witczak, Marine Lafdal-Franc, Anne Sophie Petit, Mélodie Ruvio
Alexis Kossenko direction, Les Ambassadeurs, Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles 

Théâtre des Champs-Elysées - Saison 2019 / 2020

Opéras et oratorios en version de concert d'avril à juin 2020

Roméo et Juliette (Charles Gounod) le 01 avril
Vannina Santoni, Jean-François Borras, Jean Teitgen, Guillaume Andrieux, Eléonore Pancrazi, Matthieu Justine, Marie Lenormand ; Kevin Amiel, Marc Scoffoni, Christian Helmer, Luc Hertin-Hugault, Guilhem Worms, Laurent Sérou
David Reiland direction, Orchestre et chœur de l’Opéra National de Montpellier

Serse (Georg Friedrich Haendel) le 04 avril
Emily D’Angelo, Mari Eriksmoen, Jakub Jozef Orlinski, Emöke Barath, Lucile Richardot, Luigi De Donato, Biagio Pizzuti
Enrico Onofri direction, Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie

Passion selon Saint-Matthieu (Jean-Sébastien Bach) le 08 avril
Julien Prégardien, Florian Boesch, Dorothee Mields, Damein Guillon, Reinoud Van Mechelen, Peter Kooij, Grace Davidson, William Shelton, Hugo Hymas, Tobias Berndt
Philippe Herreweghe direction, Orchestre et Chœur du Collegium Vocale Gent

Le Château de Barbe-Bleue (Béla Bartok) le 19 avril
Matthias Goerne, Michelle De Young
Gianandrea Noseda direction, Orchestre National de France

Missa solemnis (Ludwig van Beethoven) le 22 avril
Mari Eriksmoen, Varduhi Abrahamyan, Pavol Breslik, Christof Fischesser
Jérémie Rhorer direction, Le Cercle de l’Harmonie, Vokalakademie Berlin

L’Orfeo (Claudio Monteverdi) le 11 mai
Rolando Villazon, Anne-Kathryn Olsen, Luciana Mancini, Céline Scheen, Benedetta Mazzucato, Vincenzo Capezuto, Aidan Coburn, Zachary Wilder, John Taylor Ward, Dingle Yandell, Benoît Arnould
Christina Pluhar direction, L’Arpeggiata

Requiem (Gabriel Fauré) & Messe de Clovis (Charles Gounod) le 16 mai
Regula Mühlemann, Jean-Sébastien Bou
Hervé Niquet direction, Orchestre et Chœur du Concert Spirituel

Alessandro (Georg Friedrich Haendel) le 18 mai
Bejun Metha, Julia Lezhneva, Lucia Cirillo, Raffaele Pe, Sonia Prina, Carlo Allemano
Diego Fasolis direction, Kammerorchester Basel

Psyché (Ambroise Thomas) le 25 juin
Jodie Devos, Karine Deshayes, Tassis Christoyannis, Ludivine Gombert, Marie Gautrot, Artavazd Sargsyan, Jérôme Boutillier, Patrick Bolleire
Pierre Bleuse direction, Orchestre de chambre de Paris, chœur de la Radio Flamande

Théâtre des Champs-Elysées - Saison 2019 / 2020

Les Récitals vocaux

Palazetto Bru Zane, gala des 10 ans – Saint-Saens, Gounod, Hervé, Audran … le 07 octobre
Elina Garanca – Airs de Don Carlo , Adriana Lecouvreur … le 14 octobre
Jakub Jozef Orlinski – Cavalli, Haendel, Boretti, Conti, Hasse le 19 décembre
Vannina Santoni, Saimir Pirgu – Mozart, Donizetti, Gounod, Massenet... le 07 janvier
Jonas Kaufmann le 20 janvier
Philippe Jaroussky – Lieder de Schubert le 24 janvier
Elsa Dreisig – Strauss, Rachmaninov, Duparc le 28 janvier
Roberto Alagna le 06 février
Renée Fleming – Brahms, Liszt, Duparc, Debussy le 19 mars
Emöke Barath, Andrea Pichanick, Philippe Jaroussky, Emilio Gonzalez Toro – Monteverdi, Carissimi, Cavalli … le 30 avril
Matthias Goerne – Lieder de Beethoven le 07 mai
Philippe Jaroussky – Vivaldi, Haendel le 15 mai
Aleksandra Kurzak – Verdi, Ponchielli, Massenet, Puccini le 19 mai

Théâtre des Champs-Elysées - Saison 2019 / 2020

Concerts (sélection subjective)

Orchestre Philharmonique de Saint-Petersbourg – Yuri Termikarov, Boris Berezovsky – Brahms, Dvorak le 21 septembre
Rotterdams Philharmonisch Orkest – Lahav Shani, Nelson Freire (piano) – Haydn, Rachmaninov, Stravinsky le 28 septembre
Boris Berezovsky (piano) – Ravel, Debussy, Messiaen le 10 octobre
Andreï Korobeinikov (piano) – Chopin, Schubert, Scriabine, Liszt, Beethoven le 05 novembre
Quatuor de Jérusalem – Hila Baggio (soprano) – Schulhoff, Desyatnikov, Korngold le 27 novembre
Nelson Goerner (piano) – Schumann, Brahms, Liszt le 09 décembre
Orchestre National de France – James Gaffigan, Seong-Jin Cho (piano) – Rachmaninov, Prokofiev le 12 décembre
Secession Orchestra – Clément Mao-Takacs – Marie-Laure Garnier (Soprano), Eléonore Pancrazi (mezzo-soprano) – Vienne éternelle le 15 décembre matin
Arcadi Volodos (piano) – Liszt, Schumann le 08 janvier
Orchestre de chambre de Paris – Douglas Boyd – Stéphanie d’Oustrac (mezzo-soprano) – Mozart, Lavandier, Mendelsshon, Berlioz le 09 janvier
Orchestre National de France – Emmanuel Krivine, Julia Fischer (violon) – Debussy, Bartok, Moussorgsky, Ravel le 10 janvier
Jean-Philippe Collard (piano) – Chopin, Fauré, Granados le 17 janvier
Orchestre Symphonique d’Euskadi – Roberto Trevino, Jennifer Johnson (mezzo-soprano), Corby Welch (ténor) – Ravel, Mahler le 25 janvier
Francesco Piemontesi (piano) – Schubert, Liszt le 27 janvier
Elisabeth Leonskaja (piano) – Cycle Schubert le 30 et 31 janvier
Rotterdams Philharmonisch Orkest – Yannick Nézet-Séguin - Mahler le 18 février
Wiener Philharmoniker – Andris Nelsons, Annette Dasch, Gerhild Romberger, Klaus Florian Vogt, Günher Groissböck – Beethoven le 29 février
Purcell in love – Ensemble Les Surprises, Eugénie Lefebvre (soprano), Etienne Bazola (baryton) le 08 mars matin
Pinocchio – Elliot Jenicot, Ensemble instrumental le 15 mars 11h et 15h
Elena Galitskaya (soprano), Michel Portal (clarinette), Michel Dalberto (piano) – Schubert, Brahms le 22 mars matin
Philharmonia Orchestra – Esa-Pekka Salonen, Rebecca Nelsen (soprano) – Berg, Mahler le 26 mars
Nemanja Radulovic (violon), Laure Favre-Kahn (piano), Michel Vuillermoz (narrateur) – Beethoven, Tolstoï le 29 mars
Orchestre de chambre de Paris – Antoine Tamestit – Bach, Hindemith, Britten, Brahms le 6 mai
Double sens - Nemanja Radulovic – Baika (Rimski-Korsakov, Sedlar, Tchaikovski) le 15 juin
Quatuor Modigliani – Nicholas Angelich (piano), Marie-Agnès Gillot (danse) – Schumann, Ravel, Schubert le 24 juin

Théâtre des Champs-Elysées - Saison 2019 / 2020

Première impression sur la saison 2019 / 2020

Avec six opéras et œuvres en version de concert (réunissant Rameau - qui a droit à deux ouvrages -, Lully, Charpentier, Thomas et Gounod), mais pas de titre en version scénique, la langue française est un peu en retrait cette saison. Cependant, les œuvres religieuses en latin de Gabriel Fauré, Francis Poulenc et Charles Gounod viennent en partie compenser ce manque en augmentant la présence de compositeurs français.

Isis (Lully), Psyché (Thomas), La Pastorale de Noël (Charpentier) et Acanthe et Césiphe (Rameau) sont ainsi quatre raretés à découvrir.

La langue latine est donc subitement mise en avant à travers les oratorios, car 10 soirées lui seront consacrées. Carl Philipp Emanuel Bach, Jean Sébastien Bach, Ludwig van Beethoven, Alessandro Scarlatti, Gioachino Rossini, Pergolese, Antonio Vivaldi, Georg Friedrich Haendel, Wolfgang Amadé Mozart seront représentés au moins une fois chacun dans ce genre musical.

Le répertoire italien reste naturellement dominant (3 des 4 opéras en version scénique) et couvre 7 des 16 opéras en version de concert. Sur ces 16 versions de concert, 4 titres ont déjà été chantés cette saison : Don Giovanni, Serse, Orfeo et  Fidelio.  Très attendue, nous verrons comment la mise en scène de David McVicar pour Roberto Devereux, conçue aux dimensions du MET, s'adaptera à celles plus modestes du Théâtre. Mais c'est l'interprétation scénique des Noces de Figaro par le réalisateur et cinéaste James Gray qui pourrait revisiter avec le plus de force le chef-d'oeuvre de Mozart. Et Vivaldi fait son grand retour, après 3 ans d'absence, avec Juditha Triomphans et Gloria. Majoritairement, ce sont les opéras français et italiens d'avant 1800 qui sont mis en avant.

Quant au répertoire allemand, il sera représenté par la nouvelle production du Freischütz, dont la mise en scène de Clément Debailleul et Raphaël Navarro devrait passionner les rêveurs, et par les versions concert de La Femme sans ombre, Fidelio et Elias.

Et dans la continuité de cette saison, Georg Friedrich Haendel a droit à quatre opéras en version de concert, un rythme soutenu auquel il est habitué dans cette maison.

Surement, Ernani avec Carmen Giannattasio, Orlando avec Franco Fagioli, Juditha Triomphans avec Marie-Nicole Lemieux et Ekaterina Gubanova, La Femme sans ombre avec Elza van den Heever, Stephen Gould, Michael Volle et Yannick Nézet-Séguin, Fidelio avec Nina Stemme, Romeo et Juliette avec Vannina Santoni et Jean-François Borras, Le Château de Barbe-Bleue avec Matthias Goerne et Michelle de Young et Alessandro avec Bejun Metha et Karine Deshayes devraient être des sommets de la programmation.

Enfin, en récital, le retour d'Elina Garanca sera un autre moment fort de la saison, et il sera possible de retrouver Stéphanie d'Oustrac avec l'orchestre de chambre de Paris, au cours d'un programme Mozart, Lavandier, Mendelsshon, Berlioz le 09 janvier 2020, 

L'intégralité de la saison est accessible sous le lien suivant Saison 2019/2020 du Théâtre des Champs-Elysées.

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