Les Cassandres à la Maison des Réfugiés de la rue Jean-Quarré

Publié le 22 Septembre 2015

La Maison des Réfugiés accueille Les Cassandres
Spectacle du 21 septembre 2015
Maison des Refugiés – Paris XIXème

Soprano Marie Soubestre
Violoncelliste Clotilde Lacroix
Accordéoniste Sven Riondet
Mise en espace Dorothée Daffy

Improvisation pour violoncelle et accordéon
Villa Lobos Bachianas Brasilieras n°5
B.Britten On this island, Now the leaves are falling fast
B.Britten On this island, Nocturne
J.S Bach Suite pour violoncelle seul numéro 1
Henry Purcell Dido’s Lament
Henry Purcell Music for a while
Hans Eisler Mein Sohn, was immer auch aus dir werde

                                                                                       Dorothée Daffy (mise en espace)

En choisissant de se représenter sous les soubassements de la Maison des Réfugiés, au 12 rue Jean-Quarré du 19ème arrondissement, les Cassandres se sont rendus sur un lieu controversé depuis ces derniers mois, car cet ancien lycée abandonné abrite, dans des conditions précaires, plusieurs centaines de réfugiés Soudanais, Afghans et Nord-Africains.

Les Cassandres à la Maison des Réfugiés de la rue Jean-Quarré

Ceux-ci attendent qu’une solution soit trouvée pour les reloger dans des conditions plus décentes, sans défavoriser les sans-abris.
On pourrait trouver incongru de voir s’installer, au fond de la cour, un accordéoniste, Sven Riondet, et une violoncelliste, Clotilde Lacroix, espérant capter l’attention accaparée par les jeux de ballon.

Sven Riondet (Accordéon) et Clotilde Lacroix (Violoncelle)

Sven Riondet (Accordéon) et Clotilde Lacroix (Violoncelle)

Pourtant, dès les premiers accords sombres et improvisés, plusieurs dizaines d’habitants, de tout âge, mais assez jeunes, se sont regroupés autour d’eux, tout en respectant une certaine distance.
Sans le savoir, ce public s’est pris à entendre des airs très rares, dont deux extraits d’On this Island de Benjamin Britten, qui s’inscrivent dans le même désir mélancolique d’une paix qui n’arrive jamais, et donc d’une attente où se rejoignent un idéal politique et le sentiment de solitude.

Les Cassandres à la Maison des Réfugiés de la rue Jean-Quarré

La sonorité âpre mais brillante du violoncelle s’adresse aux cordes sentimentales, alors que l’accordéon joue plus discrètement le rôle d’une humeur de fond, contrairement à l’image enjouée et populaire que l’on peut en avoir habituellement.
Marie Soubestre est alors la voix humaine, intense et inflexible, qui ne souffre d’aucune peur de la proximité avec ceux envers qui elle renvoie son chant intérieur détaché ou bien ironique.

Marie Soubestre (Soprano), Sven Riondet (Accordéon) et Clotilde Lacroix (Violoncelle)

Marie Soubestre (Soprano), Sven Riondet (Accordéon) et Clotilde Lacroix (Violoncelle)

Beaucoup sont captivés, certains très émus, d’autres filment et enregistrent cet instant éphémère, qui leur aura fait entendre les lamentations de Purcell, et éprouver le pathétique des sentiments humains dans une pure expression musicale intemporelle.
Et que de sourires aussi, malgré l’incertitude et les tensions du moment!

Marie Soubestre (Soprano)

Marie Soubestre (Soprano)

Pour se souvenir d'eux, les sites numériques de Clotilde Lacroix, de Sven Riondet, et des Cassandres.

Rédigé par David

Publié dans #saison 2015-2016, #Cassandres, #Récital, #Daffy

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