Publié le 25 Septembre 2022

Les Troyens (Hector Berlioz - Karlsruhe 1890 / Rouen 1920)
Représentation du 24 septembre 2022
Opéra de Cologne - Staatshaus am Rheinpark

Cassandre Isabelle Druet
Didon Veronica Simeoni
Chorèbe Insik Choi
Énée Enea Scala
Panthée Lucas Singer
Anna Adriana Bastidas-Gamboa
Ascagne Giulia Montanari
Narbal Nicolas Cavallier
Iopas Dmitry Ivanchey
Hylas Young Woo Kim
Priam Matthias Hoffmann
Hécube Dalia Schaechter
Helenus Seung-Jick Kim
L'ombre d'Hector Sung Jun Cho
Sentinelles David Howes et Christoph Seidl

Direction musicale François-Xavier Roth
Mise en scène Johannes Erath (2022)
Gürzenich-Orchester Köln & Chor der Oper Köln

                                                         Enea Scala (Énée)

 

Après 'Benvenuto Cellini', interprété en novembre 2015 lors de sa prise de fonction en tant que Generalmusikdirektor de la ville de Cologne, puis 'Béatrice et Bénédict', donné très récemment en mai 2022, François-Xavier Roth poursuit un ambitieux cycle Berlioz en portant à l'affiche son opéra le plus monumental, 'Les Troyens'.

Et en attendant la réouverture du bâtiment historique prévue dorénavant en 2024, les représentations de l'Opéra sont montées dans la salle principale du Staatshaus am Rheinpark que l'on rejoint depuis la cathédrale en suivant le pont Hohenzollern, recouvert de centaines de milliers de cadenas d'amour, qui mène sur l’autre rive du Rhin.

Enea Scala (Énée) et Veronica Simeoni (Didon)

Enea Scala (Énée) et Veronica Simeoni (Didon)

Une fois parvenus dans la salle, la vision du dispositif scénique est insolite, car l'orchestre est disposé de manière circulaire au centre de la scène afin de faire jouer les artistes tout autour des musiciens jusqu'à l'avant-scène, tandis que les harpistes sont, elles, situées latéralement et légèrement en surplomb.

Ne disposant pas de moyens scéniques aussi importants que dans les grandes maisons de répertoire, Johannes Erath n’axe pas sa mise en scène sur des éléments de décors impressionnants, et n’utilise qu’une seule pièce de grande dimension qui nous ramène à l’antiquité, un visage blanc de déesse tombé au sol qui progressivement se dévoile.

En revanche, il travaille profondément le jeu d’acteur des solistes, et aussi celui des choristes, afin de débarrasser le drame de sa lourdeur tragique et en alléger le ton. La vitalité expressive des peuples Troyens et Carthaginois ressort au point de capter très souvent l’attention, et ce peuple devient un véritable personnage en soi, considéré avec une rigoureuse minutie.

Insik Choi (Chorèbe) et le Gürzenich-Orchester Köln

Insik Choi (Chorèbe) et le Gürzenich-Orchester Köln

Dans la première partie, le noir funèbre domine mais aussi le blanc lorsqu’il s’agit de statufier un monde prêt à disparaître. Les poses des Troyens, portées par l’anneau circulaire coulissant qui permet de conduire les entrées et les sorties avec une fluidité parfaitement contrôlée, ne sont donc pas sans ironie, comme si une forme de beauté se figeait. Seul objet moderne mis en avant, une baignoire sert de lieu de refuge intime successivement pour Cassandre et Didon.

Et lors de la scène de suicide des Troyennes, le cheval apparaît sous la forme d’un être humain au corps très élancé mais masqué d’une tête de destrier noir, ce qui en fait le symbole d’une virilité sexuellement puissante et menaçante à l’arrivée des Grecs.

François-Xavier Roth et le cheval de Troie

François-Xavier Roth et le cheval de Troie

Mais c’est en fait dans la second partie à Carthage que le style et la logique de Johannes Erath se développent le plus, au point qu’il réussit à donner un constant intérêt dramaturgique à un volet où la plupart des metteurs en scène s’essoufflent, ou bien, pire, dégénèrent comme l’on a pu le voir récemment à Munich.

Le plus saisissant est la façon donc il donne aux trois derniers actes une vitalité et des couleurs qui les rapprochent de l’atmosphère de comédies fantastiques telles ‘Les Contes d’Hoffmann’, comme si Didon était une sorte de Giulietta qui fascinerait Enée. Des personnages muets agissent même pour montrer l’intervention des Dieux, comme Cupidon qui instille des sentiments amoureux.

Isabelle Druet (Cassandre)

Isabelle Druet (Cassandre)

On ne comprend pas toujours ce que mime le chœur, même si l’on sent qu’il est là pour créer un climat qui va prendre au piège le chef troyen. Mais le clou de ce spectacle se réalise dans le duo d’amour où l’orchestre se met à tourner sur lui-même en sens rétrograde alors que l’anneau scénique tourne en sens inverse, comme si les musiciens étaient au centre d’un système solaire, alors qu’une sphère de discothèque rayonne de ses éclats argentés dans toute la salle. Les musiciens et le chef d'orchestre sont alors mis en perspective de façon tout à fait inédite.

La façon dont Enée efface de sa mémoire les Troyens est au même moment très habilement signifiée, en les dissimulant derrière le visage de la statue antique, et l’arrivée de Priam et Hécube qui, simplement en s’appuyant sur la même sphère, font comprendre à Enée que sa destinée est de conquérir le monde et non de sombrer dans des rêveries ridicules, est très finement percutante.

Et toutes ces scènes sont magnifiées par des jeux de lumières raffinés et des effets vidéos subtiles qui s’allient fort bien à la magie de la musique.

Gürzenich-Orchester Köln

Gürzenich-Orchester Köln

Car François-Xavier Roth fait entendre la musique de Berlioz avec un travail splendide sur les couleurs orchestrales, l’allant rythmique, la finesse sculpturale des motifs mélodiques, la luxueuse patine qui les drape, et une tonicité dramatique qui préserve la polychromie musicale. Le Gürzenich-Orchester Köln, orchestre jeune et doué de clarté, est porté à son meilleur.

‘Les Troyens’ est ainsi interprété dans sa version intégrale avec toutes les musiques de ballet sur lesquelles, d’ailleurs, Johannes Erath reste scéniquement très discret en évitant le piège usuel qui consiste à les charger de chorégraphies indigentes. Il leur donne une signifiance uniquement grâce au chœur qu’il anime de petits courants de vie au cours de ces passages anodins.

Veronica Simeoni (Didon)

Veronica Simeoni (Didon)

Le résultat est que la beauté de la musique n’est jamais relayée au second plan, que l’on peut suivre  avec quel art et conscience des artistes François-Xavier Roth fédère un tel ensemble et en module les lignes musicales, d’autant plus que c’est dans cette seconde partie que les effets de spatialisation des chœurs, superbes de clarté, sont les plus complexes entre ceux qui sont sur scène, en arrière coulisse, sur les côtés, auxquels s’ajoutent des musiciens placés derrière les spectateurs, un univers multidimensionnel qui est un véritable enchantement à entendre.

Troyen endormi

Troyen endormi

La direction d’acteur de Johannes Erath a donc un impact décisif dans le rendu psychologique des personnages, et montre qu’elle prend en compte les traits de caractères que les solistes sauront le mieux défendre.

Isabelle Druet, qui incarnait déjà Cassandre auprès de François-Xavier Roth au Festival Berlioz 2019 de la Côte-Saint-André, dessine un portrait principalement mélodramatique et humain de la fille de Priam. Elle passe d’inflexions torturées à un art déclamatoire éloquent qu’elle charge d’affectations graves avec, de-ci de-là, des effets de clarté qui donnent du relief au texte.

Gürzenich-Orchester Köln & Chor der Oper Köln

Gürzenich-Orchester Köln & Chor der Oper Köln

Si les qualités de diction sont naturelles pour la mezzo-soprano française, elles sont aussi appréciables chez Veronica Simeoni dont le timbre préserve ses belles propriétés de souplesse et de justesse même dans les aigus saillants. Sa Didon dépeinte comme une femme émancipée des années 1930 a tout pour cristalliser les désirs fantasmatiques d’Enée avec un jeu très réaliste. 

Il est d’ailleurs très étonnant de voir comment Enea Scala donne vie à Enée avec sa propre personnalité en faisant vibrer un cœur chargé d’idéal et une tension vocale assurée et très bien canalisée. Il a de l’endurance et une volonté démonstrative qui accroissent chez l’auditeur un irrésistible sentiment de sympathie, d’autant plus qu’il est un acteur également très fortement impliqué.

François-Xavier Roth (en arrière-plan) et Veronica Simeoni (Didon)

François-Xavier Roth (en arrière-plan) et Veronica Simeoni (Didon)

La distribution comprend pas moins de quatre chanteurs sud-coréens. Le rôle le plus important, Chorèbe, est interprété par Insik Choi qui pare le jeune prince d’un velours noble, celui plus court d’Hélénus bénéficie de la finesse de Seung-Jick Kim, alors que Young Woo Kim fait merveille en Hylas. L’ombre d’Hector sera enfin portée en coulisse par la voix sombre et ample de Sung Jun Cho. Tous révèlent comme caractéristique commune une résonance de timbre généreuse.

Johannes Erath met aussi en valeur la relation entre Anna et Narbal qui se déploie sous une forme d’amour stable et robuste. Adriana Bastidas-Gamboa et Nicolas Cavallier leur apportent une profondeur d’une très haute dignité, mais d’autres rôles secondaires se font joliment remarqués comme le très facétieux Christoph Seidl ou l’Ascagne ardent de Giulia Montanari.

Adriana Bastidas-Gamboa (Anna) et Nicolas Cavallier (Narbal)

Adriana Bastidas-Gamboa (Anna) et Nicolas Cavallier (Narbal)

Ce spectacle monté dans un espace à l'acoustique fort agréable démontre qu’il est possible de rendre toute la force et la démesure d’un opéra comme ‘Les Troyens’ avec, évidemment, une excellente équipe artistique, mais aussi avec des moyens tout à fait raisonnables et un concept dramaturgique astucieux. 

L’ouverture de la saison 2022/2023 de l’opéra de Cologne est de fait une réussite incontestable, et la joie qu’elle procure est une récompense pour tous, des artistes aux spectateurs.

François-Xavier Roth et Veronica Simeoni

François-Xavier Roth et Veronica Simeoni

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Publié le 21 Septembre 2022

I Capuleti e i Montecchi
(Vincenzo Bellini – La Fenice de Venise 1830)
Répétition générale du 19 septembre 2022 et

représentation du 01 octobre 2022
Opéra Bastille

Capellio Jean Teitgen
Giulietta Julie Fuchs (le 19) / Ruth Iniesta (le 01)
Romeo Anna Goryachova
Tebaldo Francesco Demuro
Lorenzo Krzysztof Bączyk

Direction musicale Speranza Scappucci
Mise en scène Robert Carsen

(1990 Genève / 1996 Paris)

Diffusion en direct sur https://www.france.tv/spectacles-et-culture/ le jeudi 29 septembre 2022

 

La production d’’I Capuleti e i Montecchi’ par Robert Carsen présentée pour la sixième fois à l’Opéra Bastille est la plus ancienne que possède encore aujourd’hui la maison, car elle fut créée il y a 32 ans au Grand Théâtre de Genève, le 02 novembre 1990, lorsqu’Hugues Gall en était encore le directeur. Marine Dupuy et Cecilia Gasdia incarnaient respectivement Roméo et Juliette.

Anna Goryachova (Romeo) et Julie Fuchs (Giulietta)

Anna Goryachova (Romeo) et Julie Fuchs (Giulietta)

Elle aurait dû faire son entrée au répertoire de l’Opéra de Paris en juin 1994, mais les grèves déclenchées à ce moment là, suite à l’annonce d’un plan social pour redresser la situation de l’institution, reportèrent cet évènement au 06 novembre 1996.

Francesco Demuro (Tebaldo)

Francesco Demuro (Tebaldo)

Depuis, des interprètes aussi reconnues que Jennifer Larmore, Vesselina Kasarova, Laura Claycomb, Cristina Gallardo-Domas, Joyce DiDonato, Patricia Ciofi ou Anna Netrebko ont servi cette œuvre belcantiste sur la scène européenne qui la représente le plus au monde (44 représentations à Bastille contre seulement 26 représentations à la Scala de Milan ces 50 dernières années), alors qu’à ce jour elle n’est toujours pas inscrite au répertoire du Metropolitan Opera de New-York.

L’épure en rouge et noir de cette scénographie qui délimite l’avant-scène à l’aide de quelques plans démesurés pour recréer les divers espaces du palais, salle de réception, chambre où se projette sur un mur l’ombre de Juliette, chapelle et cour extérieure, suffisent à mettre en valeur les belles lignes vocales et orchestrales de ce genre lyrique peu théâtral qu’Hugues Gall a le mieux défendu jusqu’à présent.

Julie Fuchs (Giulietta)

Julie Fuchs (Giulietta)

Et ce sont des débuts éclatants qu’accomplit Speranza Scappucci dans la fosse de la scène Bastille dès l’ouverture qu’elle mène avec une maestria martiale qui exacerbe la vivacité de l’orchestre dont les motifs fusent avec un délié harmonique splendide.

Elle obtient un son généreux et bien galbé enrichi du métal des cordes, développe de très beaux volumes orchestraux magnifiquement colorés avec un sensible contrôle des nuances, mais obtient également une concordance parfaite avec les chœurs d’une présence percutante et affiche un soutien sans faille aux solistes qu’elle entraîne avec une très grande précision.

Jean Teitgen (Capellio)

Jean Teitgen (Capellio)

Anna Goryachova n’est pas inconnue du public parisien puisqu’elle incarna l’Alcina d’’Orlando Paladino’ de Haydn au Théâtre du Châtelet en mars 2012, puis Ruggiero dans l’’Alcina’ de Haendel au Palais Garnier en janvier 2014.

La mezzo-soprano russe fait vivre un Roméo d’une noirceur profondément mélancolique qui annonce d’emblée une issue fatale. Tout évoque la nuit chez elle, son timbre d’ébène d’une superbe vibrance élancée, l’assombrissement prononcé de ses graves bien marqués, et son allure un peu farouche qui lui donne une stature de jeune adolescent au tempéramment noble et ombreux.

Anna Goryachova (Romeo)

Anna Goryachova (Romeo)

En Juliette, Julie Fuchs définit une personnalité innocente qui maintient une fraîche luminosité avec les mêmes qualités d’ondoyance et de souffle que celles de sa partenaire. Des teintes ivoirines de sa voix émergent autant ses facultés à piquer spontanément les notes les plus aigües qu’à charmer l’audience par de très jolies vocalises descendantes, ce qui mène à un alliage de timbres très réussi avec Anna Goryachova, d’autant plus que les deux artistes dévoilent une affectivité commune troublante qui ajoute énormément d’âme à ce spectacle.

Julie Fuchs (Giulietta)

Julie Fuchs (Giulietta)

Absolument remarquable dans la première partie qui valorise le plus Tebaldo, Francesco Demuro a une présence vocale plutôt retenue dans les récitatifs, mais lorsqu’il s’agit d’aborder les grands airs déclamatoires, son émission gagne soudainement en résilience et panache et se libère avec un aplomb brillant. Il offre également une très belle scène de désespoir avec Anna Goryachova au moment de la mort présumée de Juliette.

Enfin, Jean Teitgen dote Capellio d’une solide ampleur vocale aux reflets de bronze, alors que Krzysztof Bączyk définit une ligne plus complexe pour Lorenzo, très grave avec beaucoup de corps.

Anna Goryachova (Romeo) et Julie Fuchs (Giulietta)

Anna Goryachova (Romeo) et Julie Fuchs (Giulietta)

Lors de la dernière reprise d’‘I Capuleti e i Montecchi’ en avril 2014, 20 650 spectateurs avaient assisté à l’une des 9 représentations programmées. Ce très beau spectacle aussi bien interprété mérite de réunir au moins autant de spectateurs, d’autant plus qu’il est le reflet d’une autre version du drame shakespearien qui sera donnée en fin de saison, le ‘Roméo et Juliette’ de Charles Gounod prévu à l’été 2023 sur la même scène.

Anna Goryachova, Ching-Lien Wu, Speranza Scappucci et Julie Fuchs (Répétition générale)

Anna Goryachova, Ching-Lien Wu, Speranza Scappucci et Julie Fuchs (Répétition générale)

Représentation du 01 octobre : annoncée souffrante, Julie Fuchs n'a pu assurer la soirée du 01 octobre, si bien que c'est la soprano espagnole Ruth Iniesta qui l'a remplacée auprès d'Anna Goryachova. Ruth Iniesta venait justement d'incarner Giulietta - c'était une prise de rôle -au Teatro Massimo di Bellini de Catane quelques jours auparavant.

Voix un peu plus ambrée et corsée, elle se montre en fine technicienne et d'une vaillance à tout rompre dans les suraigus qui ne lui posent aucune difficulté. Elle a par ailleurs la même tendresse juvénile que Julie Fuchs et forme un duo tout aussi crédible avec la mezzo-soprano russe. 

Et à nouveau, la splendide et vive direction de Speranza Scappucci, très attentive aux artistes, et le panache aguerri de Francesco Demuro ne font qu'entraîner les spectateurs dans un enthousiasme qui a baigné le grand vaisseau Bastille tout au long de la soirée.

Anna Goryachova (Romeo) et Ruth Iniesta (Giulietta)

Anna Goryachova (Romeo) et Ruth Iniesta (Giulietta)

Et l'on pouvait même lire sur la petite note de programme, mention très rare, que l'ensemble des décors et costumes de la production a été réalisée par les ateliers de l'Opéra national de Paris.

Car même si la mise en scène a été créée à Genève, les éléments de la production ont été refaits pour les dimensions de la scène parisienne et avec les savoir-faire de la maison.

Francesco Demuro, Anna Goryachova, Ruth Iniesta, et en arrière-plan, Ching-Lien Wu

Francesco Demuro, Anna Goryachova, Ruth Iniesta, et en arrière-plan, Ching-Lien Wu

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Publié le 17 Septembre 2022

Gustav Mahler (Symphonie n°9 – Vienne 1909)
Concert du 16 septembre 2022
Philharmonie de Paris

Direction musicale Gustavo Dudamel
Orchestre de l’Opéra national de Paris


Concert diffusé sur France Musique le 26 septembre 2022
Concert de Barcelone diffusé en direct sur Medici TV le 20 septembre 2022

 

10 ans après son premier enregistrement live de la 9e symphonie de Gustav Mahler (Deutsche Grammophon) au Walt Disney Concert Hall et avec le Los Angeles Philharmonic, Gustavo Dudamel entame à la Philharmonie de Paris une tournée dédiée à cette œuvre crépusculaire avec l’Orchestre de l’Opéra national de Paris, tournée qui va se poursuivre à Barcelone et Genève, respectivement les 20 et 22 septembre prochains.

Et en mai 2023, c’est à la tête du New-York Philharmonic qu’il aura l’occasion de la diriger à nouveau dans la salle rénovée du David Geffen Hall.

Gustavo Dudamel - 9e symphonie de Mahler (Philharmonie de Paris)

Gustavo Dudamel - 9e symphonie de Mahler (Philharmonie de Paris)

Indice inhabituel de la portée de cet évènement, on pouvait croiser sur le parvis de la Cité de la Musique, illuminé par les lumières argentées de fin de journée, aussi bien des amateurs cherchant des places que des revendeurs, si bien que la salle Pierre Boulez offrit bien peu de places vacantes en début du concert.

Et, situés au premier rang du premier balcon, la direction générale de l’Opéra de Paris, représentée en personne par Alexander Neef et Martin Ajdari, et le président de l’AROP, Jean-Laurent Bonnafé, assuraient leur présence auprès d’Olivier Mantei, nouveau directeur général de la Cité de la Musique-Philharmonie de Paris.

L'Orchestre de l'Opéra national de Paris

L'Orchestre de l'Opéra national de Paris

Tout dans les prémices de cette soirée suggère la chaleur, la lumière tamisée de la salle, l’accueil de l’orchestre et de Gustavo Dudamel, l’énergie des auditeurs tout autour de soi, et cette chaleur va se ressentir dès le premier mouvement.

Depuis les premiers balancements lancinants de l’ouverture, la montée en intensité de l’orchestre se veut conquérante, parée de mille éclats et d’une complexité de plans sonores très denses où se mélangent profondeur de sombres courants orchestraux, évanescence subliminale des tissures de cordes qui s’évanouissent dans les réflexions acoustiques de la salle, cuivres saillants et percussions impressionnantes, tous emportés dans un souffle fluide et fervent qui ne vire pas pour autant à la fureur noire. La mise en valeur de la pureté des timbres et de leur plénitude crée un état de quiétude captivant.

Cécile Tête (Premier chef d'attaque)

Cécile Tête (Premier chef d'attaque)

Le second mouvement, avec ses danses pastorales pittoresques, couplé au troisième mouvement qui renforce l’impression d’un divertissement de haute précision, est mené avec une rythmique entrainante où se conjuguent pesanteur et souplesse magnifiquement enveloppés par la frénésie heureuse de Gustavo Dudamel qui s’en donne à cœur joie, à donner le tournis, dans sa manière d’attiser les différents groupes de musiciens. C’est une sensation de folie qui se dégage de cette vivacité de traits aux couleurs et contrastes parfaitement maitrisés.

Mahler Symphonie n°9 (Opéra de Paris - Gustavo Dudamel) Philharmonie

Enfin, l’adagio final permet un déploiement en toute beauté de la clarté orchestrale de ce grand ensemble de musiciens où le grandiose et la poésie se côtoient dans une aura teintée d’optimisme sans que le moindre sentiment funeste n’émerge. Gustavo Dudamel voit en ce chef-d’œuvre une source d’espérance et des motifs de désespoirs, mais pourtant, c’est clairement l’espérance qui l’emporte ce soir, et non les tourments, comme s’il s’agissait de dépasser la mort.

Mahler Symphonie n°9 (Opéra de Paris - Gustavo Dudamel) Philharmonie

Et si l'on sort de la Philharmonie le sourire aux lèvres, c’est peut-être que la qualité de l’interprétation a su répondre à une attente à un moment où l’on peint des horizons ombreux, alors que nous avons tous besoin d’une énergie qui nous permette d'aller au-delà de ce qui brouille notre vision.

Un long silence de recueillement tenu au final, un chef d’orchestre qui va se fondre parmi ses musiciens pour les féliciter, ces moments inspirants ne s’oublient pas.

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Publié le 12 Septembre 2022

Pikovaïa dama (Piotr Ilitch Tchaïkovski - 1890)
Représentation du 11 septembre 2022
Théâtre Royal de La Monnaie de Bruxelles

Hermann Dmitry Golovnin
Count Tomsky / Zlatogor Laurent Naouri
Prince Yeletsky Jacques Imbrailo
Countess Anne Sofie von Otter
Lisa Anna Nechaeva
Polina / Milovzor Charlotte Hellekant
Chekalinsky Alexander Kravets
Surin Mischa Schelomianski
Chaplitsky / Master of Ceremony Maxime Melnik
Narumov Justin Hopkins
Governess Mireille Capelle
Masha / Prilepa Emma Posman

Direction musicale Nathalie Stutzmann
Mise en scène David Marton (2022)
Pianiste sur scène Alfredo Abbati
Orchestre symphonique et chœurs de la Monnaie                
Nathalie Stutzmann
Académie des chœurs & Chœurs d’enfants et de jeunes de la Monnaie

Si, plus que d’autres grandes institutions internationales, le Théâtre Royal de la Monnaie de Bruxelles met en avant régulièrement des compositeurs tels Leos Janácek et Igor Stravinsky, les opéras de Piotr Ilitch Tchaïkovski y apparaissent beaucoup plus rarement à l’affiche.

La saison 2022/2023 fait donc honneur au compositeur russe en lui consacrant deux nouvelles productions de ses deux opéras les plus célèbres, ‘Eugène Onéguine’, prévue à l’hiver prochain, et ‘La Dame de Pique’ qui n’a bénéficié depuis le demi-siècle écoulé que d’une seule série de représentations dans une coproduction mis en scène par Richard Jones en 2005.

Anne Sofie von Otter (La Comtesse)

Anne Sofie von Otter (La Comtesse)

Il s’agit cette fois d’une production maison, et la vision que donne David Marton de l’ouvrage élabore tout un contexte qui communique à la fois un sentiment de désespoir latent et un sens de la dérision qui apparaît comme une échappatoire afin de survivre. 

Le livret de Modest Ilitch Tchaïkovski n’est certes pas fidèle à la nouvelle d’Alexandre Pouchkine, puisque que, notamment, le frère du musicien imagine une passion sombrement romantique entre Hermann et Lisa, mais les traits qu’il décrit d’une société russe finissante peuvent très bien se transformer aujourd’hui en une conscience d’un passé grandiose qui survit au milieu d’une réalité désenchantée.

Mischa Schelomianski (Sourine) et Laurent Naouri (Le Comte Tomsky)

Mischa Schelomianski (Sourine) et Laurent Naouri (Le Comte Tomsky)

Le décor de Christian Friedländer représente un enchevêtrement de passerelles de béton telles qu’elles étaient conçues dans les années 70, ensemble mobile qui peut changer de configuration afin de créer toutes sortes de ruelles aux façades tristes et défraichies, des cours sombres ou des passages surélevés.  

A cette dimension dure et concrète, d’autres éléments de décor viennent s’ajouter pour traduire les déformations induites par le regard illusoire d’Hermann. Les vagues en noir et blanc dessinent au sol de fausses impressions de relief, et cet effet est ensuite accentué dans la chambre de la comtesse lorsque les murs se recouvrent de motifs géométriques à base de losanges agencés en formes d’étoiles subliminales, également en noir et blanc, les couleurs mortelles de la Dame de Pique.

Alfredo Abbati (Le pianiste), Anna Nechaeva (Lisa) et Charlotte Hellekant (Pauline)

Alfredo Abbati (Le pianiste), Anna Nechaeva (Lisa) et Charlotte Hellekant (Pauline)

Et à ce travail visuel fort impressif se combine une intrigante dramaturgie fort bien dirigée par David Marton qui crée un univers de personnages liés entre eux par une inertie sociale mystérieuse et parfois absurde comme dans les films surréalistes de Buñuel

La scène la plus emblématique se déroule lors du bal déguisé qui suit le moment où Lisa tombe dans les bras d’Hermann. Tout un jeu de transmission d’une couronne entre les invités défile de façon à la fois loufoque – Laurent Naouri est impayable en chevalier à l’armure dorée qui cherche à séduire un Daphnis métamorphosé en une possible Lady Macbeth sous les traits de Charlotte Hellekant – qu'interrogative pour finir, de la main d’un prêtre orthodoxe, sur la tête de la Comtesse. 

On ne peut s’empêcher d’y voir, sous couvert de légèreté, une obsession religieuse du pouvoir et une nostalgie de la Russie de Catherine II qui, comme nous pouvons encore le constater aujourd’hui de façon dramatique, est un moteur puissant d'une partie de la société russe qui vit dans le passé sans se soucier de l'avenir de sa jeunesse.

Anna Nechaeva (Lisa)

Anna Nechaeva (Lisa)

Dans cet univers décrépi, Hermann et Lisa sont atteints du même mal. Ils sont sensibles et manipulés par un entourage fou, et David Marton fait revenir à deux reprises la bande de fêtards du bal masqué pour emporter les âmes de la Comtesse et de Lisa au moment de leur disparition. La vie est bien peu de chose.

Il s’agit d’une société qui se masque et veut même masquer les morts qu’elle engendre.
Entre chaque changement de décor conséquent, de petits sketchs sont joués devant le rideau, ce qui est rendu possible par l’esprit loufoque qui imprègne les différents tableaux, et la scène finale où le piano, présent depuis le début, se transforme en tapis de jeu est un concentré de vie renforcé par l’impression confinée que les éclairages produisent.

Anne Sofie von Otter (La Comtesse), Dmitry Golovnin (Hermann) et Anna Nechaeva (Lisa)

Anne Sofie von Otter (La Comtesse), Dmitry Golovnin (Hermann) et Anna Nechaeva (Lisa)

Pour que cet univers soit intéressant, il est nécessaire que les chanteurs jouent le jeu, et c’est assurément le cas, car tous développent un excellent sens de l’interaction avec leurs protagonistes, à commencer par Dmitry Golovnin qui s’est montré fort sonné par l’accueil chaleureux du public au rideau final.  

Le ténor russe, qui fréquente tous les scènes du monde de l’Opéra de Paris au Metropolitan Opera, possède une voix endurante qui exprime les déchirements intérieurs, une détresse aiguë sans fard, si bien que le rendu dépressif d’Hermann chevillé au corps dont il nourrit au fil de la représentation la tension intérieure finit par le dépasser. Réussir cela c’est donner à l’Art ses plus belles lettres.

Anna Nechaeva (Lisa), Jacques Imbrailo (Prince Yeletsky) et Anne Sofie von Otter (La Comtesse)

Anna Nechaeva (Lisa), Jacques Imbrailo (Prince Yeletsky) et Anne Sofie von Otter (La Comtesse)

Sa principale partenaire, Anna Nechaeva, s’inscrit dans la même texture de voix, tendue mais vibrante, ce qui lui permet de miser aussi sur un dramatisme viscéral marqué par de subtiles noirceurs. Lisa paraît ainsi comme une jeune femme moderne qui est victime de l’insensé et de l’indifférence tout autour d’elle.

Le Prince Yeletsky, son promis au début de l’histoire, n’est d’ailleurs pas présenté comme un homme d’une stature fiable. C’est plutôt un jeune homme complice de ceux qui jouent la vie avec légèreté, et Jacques Imbrailo, la voix la plus souple de la distribution avec celle d’Emma Posman, charmante et enjoleuse, l’incarne avec beaucoup de naturel dans une tessiture plus claire que d’autres interprètes du même rôle.

Anne Sofie von Otter (La Comtesse) et Dmitry Golovnin (Hermann)

Anne Sofie von Otter (La Comtesse) et Dmitry Golovnin (Hermann)

Par contraste, Charlotte Hellekant fait vivre la complainte de Pauline avec un bariolé de couleurs et une complexité harmonique assez déroutante, tout en lui donnant, grâce à un jeu d’une fascinante fluidité et d’une grande précision, une forte personnalité à l’opposé d’autres interprétations au galbe noir et taciturne. 

Laurent Naouri, parfaitement identifiable à sa noirceur joyeuse et facétieuse, est comme toujours doté d’une excellente présence scénique, et c’est avec beaucoup d’émotion que l’on retrouve Anne Sofie von Otter, avec son art de l’élocution, son intériorité âcre et tourmentée et toute la charge affective qu’elle induit naturellement chez ceux qui la connaissent depuis si longtemps, engagée à développer un portrait profondément attachant de la Comtesse qui semble s’accrocher à Hermann comme pour y chercher les derniers souffles de la vie.

Les autres seconds rôles sont scéniquement très bien tenus, même si certains timbres tendent surtout  à peindre avec un fort effet naturaliste le petit milieu où se déroule le drame.

Anne Sofie von Otter, Dmitry Golovnin, Nathalie Stutzmann, Anna Nechaeva et Laurent Naouri

Anne Sofie von Otter, Dmitry Golovnin, Nathalie Stutzmann, Anna Nechaeva et Laurent Naouri

Enfin, les chœurs, des enfants aux grands ensembles, font briller leur plénitude avec une belle unité , et c’est avec une grande impatience que Nathalie Stutzmann était attendue pour ses débuts à la Monnaie en tant que chef d’orchestre, elle qui achèvera cette saison 2022/2023 à Bayreuth en reprenant la production de ‘Tannhaüser’ mis en scène par Tobias Kratzer.

Elle démontre, cet après-midi, une excellente capacité à théâtraliser tout en maintenant la cohésion d’ensemble des musiciens. Le son gagne en chaleur et fluidité sans verser dans la noirceur mate, les pulsations ont de la légèreté et se révèlent même diaphanes, et si l’orchestre ne peut créer la même sensation nostalgique que les cordes des grands orchestres russes, la verve d’ensemble, rythmiquement bien assurée, emporte aisément l'auditeur dans l’action scénique. 

Cette ouverture de saison réussie fait chaud au cœur pour cette institution si ouverte au monde qu’est le Théâtre Royal de La Monnaie.

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Publié le 9 Septembre 2022

Concert d’ouverture de l’Orchestre de Paris
Représentation du 08 septembre 2022
Philharmonie de Paris

Kaija Saariaho
Asteroid 4179
: Toutatis (Commande 2005 de l’Orchestre philharmonique de Berlin créée à Berlin, le 16 mars 2006, sous la direction de Simon Rattle)
Richard Strauss
Ainsi parlait Zarathoustra
(Créé à Francfort-sur-le-Main, le 27 novembre 1896)
Jimmy López Bellido
Aino
(Création mondiale sur une commande de l’Orchestre de Paris, de l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam et de l’Orchestre symphonique de Chicago)
Pascal Dusapin
A Linea  
(Création mondiale sur une commande de l’Orchestre de Paris)
Alexandre Scriabine
Poème de l'extase
(Créé à New-York, le 10 décembre 1908)

Orchestre de Paris
Direction musicale Klaus Mäkelä
Violon solo Zsolt-Tihamér Visontay

Concert dédié à la mémoire du pianiste et chef d’orchestre allemand Lars Vogt, disparu le 05 septembre 2022 à l’âge de 51 ans.

C’est avec un fantastique concert comprenant pas moins de 3 œuvres symphoniques du XXIe siècle, dont deux créations mondiales in loco, que l’Orchestre de Paris a fait sa rentrée à la Philharmonie de Paris sous la direction de Klaus Mäkelä, tous dans une forme éblouissante.

Klaus Mäkelä

Klaus Mäkelä

Et quelle magnifique idée que de débuter la soirée en interprétant la pièce de 5 mn que la compatriote du chef d’orchestre finlandais, Kaija Saariaho, composa pour le Philharmonique de Berlin en 2005 pour rendre hommage à l’astéroïde Toutatis découvert le 04 janvier 1989 par un astronome français, astéroïde qui a comme particularité de croiser la trajectoire de la Terre tous les 4 ans et donc de représenter une menace à long terme pour la vie sur notre planète!

Il s’agit d’une musique stellaire où cordes et bois créent un espace temporel vibrant et ouvert parcellé de chatoiements lumineux, alors que les contrebasses rythment une avancée inéluctable dans l’espace. Une soudaine vague orchestrale semble même précipiter l’auditeur dans une plongée dramatique à travers les reliefs de l’objet sidéral.

Et à nouveau, d’amples respirations soutenues par la tension des cors et les frémissements des violons dépeignent un mouvement majestueux et impressionnant.

Orchestre de Paris – Klaus Mäkelä (Saariaho Strauss López Dusapin Scriabine) Philharmonie

Puis, des vibrations sombres et familières réapparaissent avant que l’on ne réalise que l’enchaînement avec le poème de Richard Strauss ‘Ainsi parlait Zarathoustra’ s’est fait sans rupture nette.

Se retrouver ainsi face à l’orchestre, et surtout face à l’orgue de la Philharmonie baignant en hauteur dans une lueur orange étincelante, est un choc émotionnel à couper le souffle tant l’évocation de la planète Jupiter de ‘2001, l’Odyssée de l’espace’ , juste après 'Toutatis', est d’une intelligence inouïe. Et tout le déroulé symphonique est une ode à la lumière et à l’harmonie où s’exhalent les foisonnantes textures orchestrales et le charme poétique de passages chantants et plus légers.

Les musiciens de l'Orchestre de Paris

Les musiciens de l'Orchestre de Paris

Klaus Mäkelä, d’une audace bien affirmée, déploie son art du geste d’ensemble qui unit les musiciens dans des formes d’ondes éthérées somptueuses mais qui ont également du corps sans la moindre lourdeur. Il faut entendre le niveau de précision et de délicatesse avec lequels les bois, cordes, cuivres et percussions se transmettent les lignes musicales et les font vivre avec un sens ornemental qui engendrent un splendide enivrement sonore chatoyant avec toujours de la chaleur dans l’éclat.

Jimmy López Bellido

Jimmy López Bellido

Avec ‘Aino’ du compositeur péruvien Jimmy López Bellido, la magnificence sonore de Strauss se prolonge dans un univers marin plus profond et plus grandiloquent avec des miroitements qui ne sont pas sans rappeler l’univers de ‘La Femme sans ombre’. Pleins de signaux vibrionnants s’immiscent dans cette musique immersive dont le rythme de progression du dernier mouvement est d’une grande efficacité théâtrale.

Pascal Dusapin

Pascal Dusapin

A cette première partie si enthousiasmante, suit une seconde partie innervée d’un mystère plus austère.

A Linea’ de Pascal Dusapin donne beaucoup plus de prévalence aux cuivres et joue, avec un grand sens de la fluidité, sur les déformations dépressives des lignes instrumentales. 

Une atmosphère mythologique mêlant irréalité et monumentalité se dégage inévitablement de cette œuvre prégnante.

Il s’agit d’un retour du compositeur français à l’écriture symphonique, lui qui se consacre surtout à la création lyrique et dont ‘Il Viaggio, Dante’, créé au Festival d’Aix-en-Provence 2022, sera repris dans les années qui viennent à l’Opéra de Paris.

Klaus Mäkelä et les musiciens de l'Orchestre de Paris

Klaus Mäkelä et les musiciens de l'Orchestre de Paris

Enfin, le ‘Poème de l'extase’ d’Alexandre Scriabine fait écho à la verve marine du dernier mouvement d' Aino’ mais avec un développement qui s'étend sur un temps bien plus long. Klaus Mäkelä communique une merveilleuse élégance de geste, toujours dansante, ingénieux modeleur d’une masse incandescente qui s’élance avec un optimisme épique vers un sommet glorieux et qui parachève un assemblage d’œuvres qui ont toutes des liens esthétiques et spirituels entre elles.

Kaija Saariaho, Jimmy López Bellido et Pascal Dusapin étaient naturellement présents ce soir, un supplément d’âme qui fait le charme et la valeur de ce grand moment de partage.

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Publié le 4 Septembre 2022

Tosca (Giacomo Puccini – 1900)
Répétition générale du 31 août 2022 et représentation du 03 septembre 2022
Opéra Bastille

Floria Tosca Saioa Hernández
Mario Cavaradossi Joseph Calleja
Il Barone Scarpia Bryn Terfel
Cesare Angelotti Sava Vemić
Spoletta Michael Colvin
Il Sagrestano Renato Girolami
Sciarrone Philippe Rouillon
Un carceriere Christian Rodrigue Moungoungou

Direction musicale Gustavo Dudamel
Mise en scène Pierre Audi (2014)

Pour la première fois depuis le début de l’ère Rolf Liebermann en 1973, les cinq titres les plus joués de l’Opéra de Paris (plus de 200 fois chacun depuis les 50 dernières années) vont être repris au cours de la même saison.

Ainsi, avant de retrouver ‘La Flûte enchantée’, ‘Carmen’, ‘Les Noces de Figaro’ et ‘La Bohème’, ‘Tosca’ fait l’ouverture de la saison 2022/2023 selon la vision de Pierre Audi bien connue depuis 2014, dont l’originalité principale réside dans la représentation du basculement soudain de Tosca dans un autre monde lors de son suicide final.

Saioa Hernández (Tosca) et Joseph Calleja (Cavaradossi)

Saioa Hernández (Tosca) et Joseph Calleja (Cavaradossi)

Et après ‘La Bohème’ en 2017 et ‘Turandot’ en 2021, Gustavo Dudamel aborde son troisième opéra de Puccini sur la scène Bastille où, dès les premières notes, le ton est donné : une théâtralité implacable, une opulence sonore généreuse et une cohésion instrumentale accomplie qui créent une tension d’une grande efficacité. 

A la fluidité cristalline qui se dégage du mélange souple et savant des ombres des cordes et de la lumière des bois, se combine un élan sans état d’âme d’une incomparable rigueur dont l’esprit est moins d’enrober l’auditeur par un mélo-dramatisme chaleureux que de magnifier les nuances d’une musique tout en l’engageant sur une ligne dramatique d’une intense tonicité.

Les timbres des cuivres, par exemple, prennent ainsi, au second acte, d’inhabituelles teintes acérées menaçantes, des pulsations subliminales émergent également de toute part, ce qui montre à quel point la musique du compositeur toscan peut devenir un splendide objet vivant minutieusement ciselé à l’or fin. 

Bryn Terfel (Scarpia)

Bryn Terfel (Scarpia)

Une seule réserve toutefois, cette conception d’ensemble entretient des moments d’une très forte densité mais ne libère pas suffisamment l’onirisme de la scène d’ouverture du dernier acte où l’on pourrait s’attendre à un envahissement et une plénitude sonore envoûtants, d’autant plus que les lumières restent assez prosaïques au lever du soleil sur le champ de bataille qui est représenté sur scène.

Joseph Calleja (Cavaradossi) et Christian Rodrigue Moungoungou (Le geôlier)

Joseph Calleja (Cavaradossi) et Christian Rodrigue Moungoungou (Le geôlier)

La distribution réunie ce soir signe les débuts sur la scène de l’Opéra Bastille de Saioa Hernández, soprano bien connue des scènes allemandes, italiennes et espagnoles. Il s’agit d’une Tosca très fière au galbe vocal souple et d’une solide unité de timbre dont elle obtient de soyeuses vibrations dans les longs aigus projetés, mais également des fulgurances toujours très bien canalisées dans une tonalité plus fauve et austère. Son 'Vissi d'Arte' est un modèle d'expression épuré dont le public reconnaitra sans retenue la valeur artistique.

Elle dote ainsi son personnage d’une esthétique néoclassique qui s’allie plutôt bien à la rigueur d’ensemble tenue par Gustavo Dudamel.

Saioa Hernández (Tosca)

Saioa Hernández (Tosca)

Loin d’être un Mario Cavaradossi exubérant au sang révolutionnaire bouillonnant, Joseph Calleja incarne beaucoup plus une forme de force tranquille et bienveillante qui ne néglige pas pour autant la relation affective à sa cantatrice préférée. Le charme crépusculaire de sa voix ample évoque un rayonnement sombre, mais aussi un certain renoncement qui ne fait que rendre la tâche de Scarpia plus facile. Le point culminant de la soirée est bien entendu ‘E Lucevan le stelle’ chanté avec une magnifique retenue au point que l’engouement qu’il engendre dans la salle oblige le chef d’orchestre à interrompre brièvement le fil musical couvert par les applaudissements, alors que selon sa vision il serait préférable de maintenir l’enchaînement dramatique. 

Cela traduit une des lignes de tension qui parcoure cette soirée prise entre la volonté théâtrale de Gustavo Dudamel et l’attente spontanée et chaleureusement latine d’une partie de l’audience.

Joseph Calleja, Saioa Hernández et Bryn Terfel (répétition générale)

Joseph Calleja, Saioa Hernández et Bryn Terfel (répétition générale)

Quant à Bryn Terfel, lui qui fut déjà Scarpia en 2016 sur cette même scène, son impact vocal paraît sensiblement atténué, ou en tout cas plus irrégulier, mais il compense cela par sa connaissance fine du caractère qu’il rend compte de manière très vivante au moyen d’un langage corporel très clair et direct. 

Tous les rôles secondaires sont très bien tenus, en premier lieu le noble Angelotti de Sava Vemić dont la peinture vocale semble inspirée des grands tableaux de Moussorgsky, le Sacristain sévère de Renato Girolami, ou bien le Spoletta ferme et présent de Michael Colvin.

Enfin, le chœur est d’une vigueur éclatante au premier acte, y compris celui des enfants, en parfaite cohésion avec la plastique orchestrale.

Joseph Calleja, Gustavo Dudamel et Saioa Hernández (ouverture de saison)

Joseph Calleja, Gustavo Dudamel et Saioa Hernández (ouverture de saison)

Mais cette ouverture de saison comportait un évènement inattendu en la venue du couple présidentiel, Brigitte et Emmanuel Macron, accompagné par le directeur, Alexander Neef, et la ministre de la culture, Rima Abdul Malak, qui a pu prendre plaisir à la plénitude orchestrale déployée par Gustavo Dudamel devant une salle pleine, pas toujours disciplinée, ce qui n’a rendu que plus de valeur à l’expérience théâtrale de ce soir. Un moment qui compte, d'autant plus qu'à l'issue de la représentation, Emmanuel Macron a remis les insignes d'officier des arts et des lettres au directeur musical !

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Publié le 3 Septembre 2022

Poulenc, Aboulker, Wagner, Gounod, Massenet, Thomas, Meyerbeer
Récital du 02 septembre 2022
Amphithéâtre Bastille

Francis Poulenc
Les Banalités (Chanson d’Orkenise, Hôtel, Fagnes de Wallonie, Voyage à Paris, Sanglots) - 1940
Isabelle Aboulker
Les quatre saisons - Histoire d’un amour
Francis Poulenc
Mélancolie, pour piano solo - 1940
Richard Wagner
Les deux grenadiers (poème d’Henrich Heine traduit par François Adolphe Loeve-Veimar) - 1840
Charles Gounod - Roméo et Juliette – Théâtre Lyrique, 1867
Mab la reine des mensonges - Air de Mercutio (acte I)
Jules Massenet – Manon – Opéra Comique, 1884
À quoi bon l’économie - Air de Lescaut (acte III)
Camille Saint-Saëns – Paraphrase sur l'Opéra Thaïs de Massenet
Méditation pour piano solo
Ambroise Thomas – Hamlet – Opéra de Paris, 1868
Comme une pâle fleur - Air d’Hamlet (acte V)
Ô vin dissipe la tristesse - Air d’Hamlet (acte II)

Giacomo Meyerbeer - Le pardon de Ploermel – Opéra Comique, 1859
Ô puissante magie - Air de Hoël (acte I)

Baryton Florian Sempey
Piano Jeff Cohen

A la veille de l’ouverture de la saison 2022-2023 de l’Opéra de Paris avec ‘Tosca’, le public parisien se retrouve à l’amphithéâtre Bastille autour d’un récital enjoué offert par Florian Sempey et son accompagnateur au piano, Jeff Cohen.

Florian Sempey

Florian Sempey

La première partie, dédiée à des mélodies françaises peu connues, inspire des pensées pas nécessairement mélancoliques, mais plutôt une fine plénitude dans le rapport à la vie. 

Dans son interprétation des ‘Banalités’ de Poulenc, le baryton français arbore tout un jeu pantomimique suggestif qui souligne l’ironie du texte de Guillaume Apollinaire, pour lequel la noirceur joyeusement autoritaire du timbre renforce une présence ancrée en lien serré avec le regard du public. Le vague à l’âme ressort subtilement sur le dernier poème, ‘Sanglots’.

Récital Florian Sempey - Jeff Cohen - Amphithéâtre Bastille

Puis, ‘Les quatre saisons’ d’Isabelle Aboulker, que la compositrice d’opéras pour la jeunesse lui a dédié, revient à la vie éphémère du sentiment amoureux et de son reflet dans les paysages de la nature avec une fraîcheur expressive qui va encore plus se déployer dans ‘Les deux grenadiers’ mis en musique par Richard Wagner, où se concentrent fierté, puissance et accents généreux, sans se prendre au sérieux, et où l’on voit progressivement le chanteur vraiment incarner une âme patriotique joviale pleine de panache.

Florian Sempey et Jeff Cohen

Florian Sempey et Jeff Cohen

En seconde partie, ce sont cette fois des opéras français créés dans différentes salles parisiennes au cours de la seconde partie du XIXe siècle qui sont à l’honneur.

Très attendu, car il interprètera Mercutio auprès de la Juliette d’Elsa Dreisig, présente ce soir, sur la scène Bastille en juillet 2023, le portrait qu’il brosse de l’ami de Roméo est un débordement d’énergie qui met l’accent sur la nature cavalière de ce personnage haut en couleurs, ce qui suscite beaucoup de curiosité pour la fin de saison au moment où il en rendra toute la vie scénique.

Florian Sempey

Florian Sempey

Et si avec ‘À quoi bon l’économie’ le naturel joueur et moqueur de Lescaut est rendu dans toute son évidence, les deux airs sombres d’Hamlet, ‘Comme une pâle fleur’ et ‘Ô vin dissipe la tristesse’ , sont plus éloignés de l’humeur que l’on associe au jeune artiste.

C’est donc dans l’élan enflammé de ‘Ô puissante magie’ extrait du ‘Pardon de Ploermel’, où l’ivresse pousse au dépassement de soi, qu’il conclut vaillamment ce récital sans oublier de faire plaisir à l’audience en lui accordant trois bis, la délicate ‘Chanson de bébé’ de Rossini, un ‘Largo al factotum’ d’une jouissive luminosité – il venait de chanter Figaro sur la scène du théâtre gallo-romain de Sanxay trois semaines auparavant -, et un inattendu ‘Wanderers Nachtlied’ de Schubert qui résonne avec la première partie mélodique de cette soirée, et qui révèle aussi un très intéressant désir d’allègement.

Florian Sempey et Jeff Cohen

Florian Sempey et Jeff Cohen

Comme on peut l’entendre en solo dans ‘Mélancolie’ de Poulenc et ‘Méditation’ par Saint-Saëns, Jeff Cohen est un partenaire qui s’allie parfaitement à la verve heureuse de Florian Sempey dans un esprit de confiance apaisée.

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Publié le 31 Août 2022

TV-Web Septembre 2022 Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Samedi 03 Septembre 2022 sur France 4 à 21h10
Alice (Hosseinpour / Lunn) - musique Philip Glass - Opéra national du Rhin

Samedi 03 Septembre 2022 sur France 4 à 22h45
Cendrillon (Massenet) - Opéra de Nancy - dm Zeitouni - ms Hermann

Dimanche 04 Septembre 2022 sur France 3 à 00h25
La Dame aux Camélias (Neumeier) - Opéra de Paris

Dimanche 04 Septembre 2022 sur Arte à 18h40
Gershwin - An American in Paris - Concerto per Milano 2022

Lundi 05 Septembre 2022 sur Arte à 01h05
Young Euro Classic 2021 - Moments choisis

Lundi 05 Septembre 2022 sur Arte à 22h35
Fitzcarraldo (Herzog)

Mardi 06 Septembre 2022 sur France 4 à 22h40
Christiane Eda-Pierre, en scène

Samedi 10 Septembre 2022 sur France 4 à 21h10
Les clefs de l'orchestre : Ma Mère l'Oye

Samedi 10 Septembre 2022 sur France 4 à 22h30
L'Enfant et les Sortilèges (Ravel) - Opéra national de Lyon - dm Engel

Dimanche 11 Septembre 2022 sur France 3 à 00h20
Cendrillon (Massenet) - Opéra de Nancy - dm Zeitouni - ms Hermann

Dimanche 11 Septembre 2022 sur Arte à 18h20
Carmina Burana - Place Saint-Marc à Venise

Dimanche 11 Septembre 2022 sur France 4 à 23h35
Le Corsaire (Adam) - Mariinsky Theatre

Lundi 12 Septembre 2022 sur Arte à 00h45
Nathalie Stutzmann & Alexandre Tharaud - Verdi, Beethoven, Tchaïkovski

Mardi 13 Septembre 2022 sur France 4 à 22h55
Les trésors de l'Opéra de Paris

Samedi 17 Septembre 2022 sur France 4 à 21h10
Mon premier Lac des Cygnes

Samedi 17 Septembre 2022 sur France 4 à 22h25
Body and Soul (Crystal Pite) - Opéra de Paris

Samedi 17 Septembre 2022 sur France 4 à 23h45
Christiane Eda-Pierre, en scène

Dimanche 18 Septembre 2022 sur Arte à 18h40
Concert pique-nique de l’Orchestre symphonique de Vienne

Dimanche 18 Septembre 2022 sur Arte à 23h50
Nous tous avons Amalia dans le sang - Amália Rodrigues et le monde du fado

Lundi 19 Septembre 2022 sur Arte à 01h35
"Innocence" de Kaija Saariaho - Festival d'Aix-en-Provence

Lundi 19 Septembre 2022 sur Arte à 03h30
Kirill Serebrennikov - L’art et le pouvoir en Russie

Mercredi 21 Septembre 2022 sur Arte à 20h55
Marguerite (film de Xavier Giannoli adapté de la vie de Florence Foster Jenkins)

Samedi 24 Septembre 2022 sur France 4 à 21h10
Gautier Capuçon "Un été en France"

Samedi 24 Septembre 2022 sur France 4 à 22h20
Festival Pablo Casals

Dimanche 25 Septembre 2022 sur France 3 à 00h20
L'Enfant et les Sortilèges (Ravel) - Opéra national de Lyon - dm Engel

Dimanche 25 Septembre 2022 sur Arte à 18h40
Rachmaninov au Festival de Lucerne - Mao Fujita, Riccardo Chailly, Lucerne Festival Orchestra

Dimanche 25 Septembre 2022 sur France 4 à 23h50
Mon premier Lac des Cygnes

Lundi 26 Septembre 2022 sur Arte à 00h20
Il Trittico (Puccini) - Festival de Salzbourg 2022 - dm Welser-Möst - ms Loy

TV-Web Septembre 2022 Lyrique et Musique

Mezzo et Mezzo HD


Vendredi 02 septembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Le Conte du Tsar Saltan de Rimski-Korsakov à la Monnaie de Bruxelles

Samedi 03 septembre 2022 sur Mezzo & Mezzo HD à 20h30
'Turandot' de Puccini à Vérone

Dimanche 04 septembre 2022 sur Mezzo HD à 22h00
Madama Butterfly de Puccini à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

Mercredi 07 septembre 2022 sur Mezzo à 20h30
Tosca de Puccini au Festival de Pâques de Salzbourg

Vendredi 09 septembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
'Káta Kabanová' de Janácek au Festival de Salzbourg

Samedi 10 septembre 2022 sur Mezzo à 20h30
Aida de Verdi au Festival de Salzbourg

Dimanche 11 septembre 2022 sur Mezzo HD à 22h00
Carlo il Calvo de Porpora au Festival Baroque de Bayreuth

Mercredi 14 septembre 2022 sur Mezzo à 20h30
'Die Tote Stadt' de Korngold au Staatsoper de Munich

Vendredi 16 septembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Mignon d'Ambroise Thomas à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

Samedi 17 septembre 2022 sur Mezzo à 20h30
Il Trovatore de Verdi au Gran Teatre del Liceu

Dimanche 18 septembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Mignon d'Ambroise Thomas à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

Mercredi 21 septembre 2022 sur Mezzo à 20h30
Penthesilea de Dusapin à la Philharmonie de Paris

Vendredi 23 septembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
'Polifemo' de Porpora au Festival d'Opéra Baroque de Bayreuth

Samedi 24 septembre 2022 sur Mezzo à 20h30
Fidelio de Beethoven au Theater an der Wien

Dimanche 25 septembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
'Polifemo' de Porpora au Festival d'Opéra Baroque de Bayreuth

Mercredi 28 septembre 2022 sur Mezzo à 20h30
Hamlet d'Ambroise Thomas à l'Opéra-Comique

Vendredi 30 septembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Madama Butterfly de Puccini à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

TV-Web Septembre 2022 Lyrique et Musique
TV-Web Septembre 2022 Lyrique et Musique

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Operavision, Culturebox, Arte Concert etc...

                            Illimité

Placido Domingo, l'homme aux mille vies

La Traviata (Chorégies d'Orange 2016) avec Domingo, Jaho, Meli

Le Barbier de Séville (Chorégies d'Orange 2018) avec Peretyatko, Sempey, Hotea

                             Septembre 2022

Les éclairs (Opéra Comique) jusqu'au 01 septembre 2022

Rodelinda (Festival Haendel de Göttingen) jusqu'au 02 septembre 2022

Le Lac des Cygnes (Opéra National d'Ukraine) jusqu'au 02 septembre 2022

Patricia Petibon, le chant des étoiles jusqu'au 03 septembre 2022

Les Arts Florissants fêtent leurs 40 ans (Dans les jardins de William Christie) jusqu'au 04 septembre 2022

La Dame aux camélias (Opéra national de Paris) jusqu'au 04 septembre 2022

Le Corsaire (Théâtre Mariinsky) jusqu'au 04 septembre 2022

Angels in America (Comédie française) jusqu'au 04 septembre 2022

Rigoletto (Gran Teatre del Liceu) jusqu'au 11 septembre 2022

Universe, Incomplete - Charles Ives par Christoph Marthaler jusqu'au 12 septembre 2022

Otello (Royal Opera House, Londres) jusqu'au 13 septembre 2022

Faust de Gounod (Teatro La Fenice) jusqu'au 16 septembre 2022

Elektra (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 16 septembre 2022

Jelin (Alessandria - Piémont) jusqu'au 22 septembre 2022

Les trésors de l'Opéra de Paris jusqu'au 23 septembre 2022

Cantates de jeunesse par Les Arts Florissants (Festival d'Ambronay) jusqu'au 25 septembre 2022

Der Vampyr (Staatsoper Hannover) jusqu'au 25 septembre 2022

Der Freischütz (Opéra d'Amsterdam) jusqu'au 25 septembre 2022

Mikko Franck dirige Debussy, Montalbetti et Ravel jusqu'au 30 septembre 2022

                         Octobre 2022

La Force du Destin (Théâtre Royal de Wallonie) jusqu'au 07 octobre 2022

Cendrillon (Opéra national de Paris) jusqu'au 07 octobre 2022

Les 7 péchés capitaux (Opera North) jusqu'au 08 octobre 2022

Haendel au Théâtre du Châtelet jusqu'au 11 octobre 2022

Edmea (Wexford Festival Opera 2021) jusqu'au 11 octobre 2022

Les Indes Galantes (Opéra national de Paris) jusqu'au 13 octobre 2022

Parsifal (Hungarian State Opera) jusqu'au 15 octobre 2022

Let's dance ! (1) jusqu'au 15 octobre 2022

Let's dance ! (2) jusqu'au 15 octobre 2022

Let's dance ! (3) jusqu'au 15 octobre 2022

Let's dance ! (4) jusqu'au 15 octobre 2022

Let's dance ! (5) jusqu'au 15 octobre 2022

Let's dance ! (6) jusqu'au 15 octobre 2022

Alcina (Opéra de Lausanne) jusqu'au 15 octobre 2022

Casse-Noisette (Suresnes Cités de la danse) jusqu'au 20 octobre 2022

Der Fliegende Holländer (National Theater Mannheim) jusqu'au 24 octobre 2022

Eugène Onéquine (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 28 octobre 2022

                          Novembre 2022

Notre-Dame de Paris (Opéra national de Paris) jusqu'au 02 novembre 2022

Cendrillon (Opéra national de Lorraine) jusqu'au 03 novembre 2022

Herbert Blomstedt (Festival de Salzbourg 2021) jusqu'au 04 novembre 2022

Facce d’amore par Jakub Józef Orlinski (Capitole de Toulouse) jusqu'au 09 novembre 2022

Rebeka Warriors & Julien Pregardien jouent Schubert jusqu'au 11 novembre 2022

Il Trittico (Festival de Salzbourg 2022) jusqu'au 11 novembre 2022

Total Karita (Finnish National Opera and Ballet) jusqu'au 18 novembre 2022

La Flûte enchantée (Festival de Salzbourg 2022) jusqu'au 18 novembre 2022

La Dame de Pique (Baden Baden) jusqu'au 18 novembre 2022

Leonore 40/45 - Liebermann (Theater Bonn) jusqu'au 27 novembre 2022

                          Décembre 2022

Trisha Brown x 100 au Festival d'Automne jusqu'au 03 décembre 2022

Bach, Haendel par l'ensemble Pygmalion (Philharmonie) jusqu'au 06 décembre 2022

Jeanine De Bique chante Haendel (Bayreuth 2022) jusqu'au 08 décembre 2022

11th International Stanislaw Moniuszko Vocal competition jusqu'au 11 décembre 2022

Le cœur converti (Opera Ballet Vlaanderen) jusqu'au 18 décembre 2022

Platée (Opéra national de Paris) jusqu'au 18 décembre 2022

 

                           Janvier 2023

The Tragedy of Hamlet (ms Peter Brook) jusqu'au 02 janvier 2023

Eugène Onéquine (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 05 janvier 2023

Maria Stuarda (Irish National Opera) jusqu'au 08 janvier 2023

Like Flesh (Opéra de Lille) jusqu'au 15 janvier 2023

Turandot (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 22 janvier 2023

Ernani (Teatro dell'opera di Roma) jusqu'au 29 janvier 2023

                           Février 2023

Les oiseaux (Opéra national du Rhin) jusqu'au 04 février 2023

Récital Nadine Sierra (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 12 février 2023

Il viaggio a Reims (Rossini Festival) jusqu'au 13 février 2023

Mese Mariano de Giordano et Suor Angelica de Puccini (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 18 février 2023

Siegfried (Longborough Festival Opera) jusqu'au 19 février 2023

Master Classes Thomas Hampson & Lawrence Brownlee jusqu'au 26 février 2023

Concert de solidarité pour l'Ukraine (Théâtre national de Vilnius) jusqu'au 28 février 2023

Concert de solidarité pour l'Ukraine (Riga) jusqu'au 28 février 2023

                           Mars 2023

Alice (Ballet de l'Opéra national du Rhin) jusqu'au 02 mars 2023

La mégère apprivoisée (Ballets de Monte Carlo) jusqu'au 03 mars 2023

Veillée pour l'Ukraine (Théâtre national de Chaillot) jusqu'au 05 mars 2023

L'Or du Rhin (Birmingham Opera Company) jusqu'au 09 mars 2023

Esa Pekka Salonen - Turangalîla Symphonie (Philharmonie) jusqu'au 13 mars 2023

Une soirée d'opérette et de zarzuela (Palau de les Arts, Reina Sofia) jusqu'au 16 mars 2023

La Dame de Pique (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 23 mars 2023

I Capuleti e i Montecchi (Opéra national de Paris) jusqu'au 29 mars 2023

Barbara Hannigan : rêve de Hongrie jusqu'au 29 mars 2023

                         Avril 2023

L'Ange de feu (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 05 avril 2023

Mignon (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 12 avril 2023

L'Elixir d'Amour (Chorégies d'Orange 2022) jusqu'au 28 avril 2023

                         Mai 2023

Les 30 ans des Talens Lyriques jusqu'au 05 mai 2023

Salomé (Opéra d'Helsinki) jusqu'au 12 mai 2023

                           Juin 2023

Der Freischütz (La Fura dels Baus) - moments choisis -  jusqu'au 16 juin 2023

Fidelio (Opéra Comique) jusqu'au 20 juin 2023

Ariane à Naxos (Festival d'Aix-en-Provence 2018) jusqu'au 23 juin 2023

Simon Boccanegra (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 24 juin 2023

                           Juillet 2023

Moïse et Pharaon (Festival d'Aix-en-Provence) -  jusqu'au 11 juillet 2023

L'Orfeo (Festival de Beaune)  jusqu'au 22 juillet 2023

Ukrainiain Freedom Orchestra (Concert de Varsovie) jusqu'au 29 juillet 2023

T                       Septembre 2023

Jules César en Egypte (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 07 septembre 2023

Max Emanuel Cencic chante Haendel (Bayreuth 2022) jusqu'au 09 septembre 2023

Alessandro nell' Indie de Leonardo Vinci (Bayreuth 2022) jusqu'au 10 septembre 2023

'Amazon' par Lea Desandre, Thomas Dunford et l'Ensemble Jupiter  jusqu'au 20 septembre 2023

La Boxeuse amoureuse de Marie Agnès Gillot et Arthur H  jusqu'au 21 septembre 2023

                           Octobre 2023

Haendel au Théâtre du Châtelet jusqu'au 06 octobre 2023

Nathalie Stutzmann dirige l'Orchestre de Paris jusqu'au 20 octobre 2023

                           Novembre 2023

Les Talens Lyriques (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 11 novembre 2023

                           Décembre 2023

Concert de Noël 2020 du Philharmonique de Radio France jusqu'au 17 décembre 2023

Léa Desandre, récital baroque jusqu'au 31 décembre 2023

 

                           Juin 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 30 juin 2024

                           Juillet 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 01 juillet 2024

                           Septembre 2024

Christiane Eda-Pierre, en scène jusqu'au 05 septembre 2024

                          Décembre 2024

Grand concert symphonique Saint-Saëns (Auditorium de Radio France) jusqu'au 14 décembre 2024

 

                           Février 2025

Voix des Outre-mer (Amphithéâtre de l'Opéra Bastille) jusqu'au 20 février 2025

 

                           Mars 2026

Concert en soutien au peuple ukrainien (Maison de Radio France) jusqu'au 04 mars 2026

 

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique