Publié le 28 Décembre 2012

Conférence Trilogie Médée : Krzysztof Warlikowski. Théâtre des Champs Elysées
Le 11 décembre 2012 Atrium du Théâtre des Champs Elysées

Le lendemain de la première de Médée de Cherubini mise en scène par Krzysztof Warlikowski au Théâtre des Champs Elysées, Michel Franck, le directeur du Théâtre, a eu l’idée de consacrer toute une journée au thème de Médée.

C’est une façon, pour lui, de conclure ce cycle automnal sur Médée par un grand échange entre le public et les artistes, ce qui aura permis de voir et entendre trois versions différentes musicalement (Dusapin, Charpentier, Cherubini), scéniquement (Sasha Waltz, Pierre Audi, Krzysztof Warlikowski), et orchestralement (Akademie für Alte Musik Berlin/Marcus Creed, Le Concert d’Astrée/Emmanuelle Haïm, Les Talens Lyriques/Christophe Rousset).

Après une brève introduction par le directeur, cette conférence comprenait, le matin, des études littéraires et musicales menées par des étudiants et, l’après-midi, Emmanuelle Haïm et Krzysztof Warlikowski sont venus parler respectivement de leur version de Médée.

L’article qui suit restitue les réflexions du metteur en scène polonais suscitées par les questions des interviewers et du public.

Film d'avant ouverture de Médée : la Monnaie de Bruxelles, septembre 2011

Film d'avant ouverture de Médée : la Monnaie de Bruxelles, septembre 2011

Il existe de nombreuses versions de Médée depuis l’antiquité, Euripide, Sénèque, Corneille, Anouilh etc., mais aviez-vous une vision personnelle de cette femme mythique avant de l’aborder à travers l’opéra de Cherubini,  et comment avez-vous actualisé la figure de ce personnage présente dans l’œuvre?

Toute cette aventure a débuté à Bruxelles, lieu où la production a été créée il y a quatre ans, au moment où je finissais Parsifal à l’Opéra National de Paris. Je suis arrivé dans la capitale belge sous l’influence d’un film des frères Dardenne, « L’enfant ».

J’arrivais donc avec un héritage très lourd en pensant à ces adolescents qui, dans le désespoir, étaient allés jusqu’à vendre leur enfant pour l’argent et la drogue.

Bruxelles a fait une impression forte sur moi car le Théâtre Royal de La Monnaie se trouve dans une zone très différente de l’avenue Montaigne à Paris.
De cette zone, les Bruxellois sont partis mais, en revanche, de nombreux émigrés se sont installés.
Ainsi, je n’ai pu m’empêcher de penser à la place de l’étranger dans la Belgique d’aujourd’hui, et à Liège, en particulier, que je connaissais pour y avoir présenté mes pièces de théâtre. Il y a, notamment, un quartier qui s’appelle « Le Carré », un endroit où j’ai eu l’impression de retrouver un lieu qui fût une sorte d’enfer pour moi.

Je n’imaginais rien, je voulais simplement comprendre le contexte d’ici.
L’idée était d’aborder cette histoire en s’éloignant de ce côté sorcière, magicienne.

Les enfants de Médée devant le fond de scène : Théâtre des Champs Elysées, décembre 2012.

Les enfants de Médée devant le fond de scène : Théâtre des Champs Elysées, décembre 2012.

L’un de mes films préférés de Pasolini, « Médée », est en partie tourné sur la place des Miracles à Pise, où il y a des monuments datant du Moyen âge d’art, mais avec un style annonciateur de la Renaissance faisant penser à la civilisation grecque. Et, dans ce film, on voit toute la contradiction entre l’univers tiré de l’Occident auquel appartiennent Créon et Jason, et celui de l’étrangère, la barbare, et ses dieux de la Colchide.

Que faire à partir d’un tel sujet? Dans la première version à Bruxelles de Médée, on pouvait entendre certains gémissements de Médée en arabe. J’essayais ainsi d’approcher la vie de ce personnage, et d’accrocher ce personnage à la vie d’aujourd’hui, alors que ce grand mythe s’est reproduit si souvent au XXème siècle, dans des contextes bien différents.
C’est l’histoire d’une femme étrangère, abandonnée avec ses deux enfants par un homme, dans une société qui ne reconnait pas un ancien mariage issu d’un rite barbare. On retrouve alors Jason se mariant à nouveau selon une tradition qui appartient, cette fois, à la culture de l’Occident.


Cette figure de Médée a donné son nom à un syndrome complexe étudié par les psychanalystes. Son influence se retrouve t’elle dans votre travail?

Avec Nadja Michael, qui était présente dans les trois reprises de ce spectacle, nous avons vite compris qu’il nous fallait réaliser un voyage intérieur, faire tomber Médée dans une histoire qui ne pouvait se dérouler autrement. On ne peut imaginer une mère qui tue ses propres enfants.


En revenant à la source créatrice grecque qui montre toujours les tabous des débuts de la civilisation, les peurs de cette jeune civilisation passent sur nous sans que l’on puisse dire qu’elles ne sont plus les nôtres.
Il s’agit ainsi, malgré le côté conventionnel XVIIIème siècle de l’opéra de Cherubini, d’aller vers une œuvre non pas esthétique mais dérangeante, puisque, le soir où l’on va au théâtre voir Médée, quelque chose d’horrible va se dérouler sous nos yeux.

Nadja Michael (Médée) : la Monnaie de Bruxelles, septembre 2011.

Je me rappelle d’un voyage à Stuttgart, alors que j’allais voir l’opéra, et j’ai aperçu dans le centre de cette ville un immense immeuble couvert de noir. C’était le théâtre qui jouait Œdipe et imposait le deuil sur la malédiction de cette famille à toute la ville.

Quelque part, on en revient toujours aux questions que nous ont laissé les Grecs, c’est pourquoi il faut les aider aujourd’hui, car toute notre culture provient de leur histoire.


Vous parlez de vivre dans le présent. Vous avez radicalement adapté les récitatifs, pouvez-vous évoquer les enjeux de cette adaptation?

A l’origine, les récitatifs sont en alexandrins. Si l’on pense à ce qu’il s’est passé hier soir, j’en venais d’abord à me dire que le langage quotidien n’est pas acceptable sur le plateau, ce qui m’a fait ressentir un stress incroyable.

Jusqu’à ce que nous vîmes l’indécence de gens et leur désertion sur la manière d’aborder le théâtre. Il y avait bien le refus par une minorité, je crois, du théâtre qui est pourtant inclus dans cet opéra.

Nous avons donc d’un côté ces alexandrins qui sont difficiles, très bavards, et la musique d’un autre côté.
Mais nous avons cependant besoin de suivre l’histoire, dans une mise en scène qui est une proposition parmi des centaines d’autres propositions, et j’imagine bien qu’il doit y avoir des metteurs en scène qui apprécient ces vers comme signes inscrivant cette œuvre dans le XVIIIème siècle.


Il semble que l’on retrouve des éléments d’autres versions, des fragments d’Euripide ou plus contemporains. Dans quelle mesure y a t-il une continuité avec le travail de « portage » que vous avez pratiqué depuis (A)pollonia?

Il n’y a pas de rajouts, mais un texte préparé à partir du texte ancien, raccourci et rendu plus sévère.
Le langage est plutôt quotidien, je cherche ainsi à retrouver l’esprit des dialogues de Sarah Kane, influencé par le théâtre de Shakespeare et le théâtre grec, qui se base sur des dialogues très courts et très concentrés, afin de les renforcer.

Christophe Rousset, Krzysztof Warlikowski, Nadja Michael lors des saluts de Médée : Théâtre des Champs Elysées décembre 2012.

Christophe Rousset, Krzysztof Warlikowski, Nadja Michael lors des saluts de Médée : Théâtre des Champs Elysées décembre 2012.

Du fait de la présence du texte parlé, vous êtes vous senti plus proche du théâtre dans cet opéra là, et pourquoi avez-vous amplifié les dialogues?

Nous sommes au théâtre lyrique, et non pas dramatique. J’ai vécu un cauchemar, hier, car il y avait deux personnes qui n’ont pas jeté un œil au plateau. Ils étaient tournés un peu de côté, les yeux fermés, et jouaient des mains comme pour diriger la musique, de temps en temps, quand ils retrouvaient les passages qu’ils adorent.

Je ne sais pas si c’est un parti pris ou autre chose, mais cela me fait du mal de penser que l’on puisse aller au théâtre, surtout dans le cadre de quelque chose qui appartient à la ville, et de réduire cette soirée, ce compositeur, cette histoire de Médée, à juste quelques barres de musique que l’on puisse diriger pour soi-même. Je ne sais pas comment qualifier cela.

Mon univers, que je dirais esthétique au théâtre, est encore plus fort à l’opéra. Je ne suis pas dans une analyse objective, extérieure, réaliste ou quelconque, car ce que je montre est de l’ordre du mental. Je suis là pour suivre la folie qui commence dans la tête de Médée, et la musique m’aide à la saisir.

Lorsque vous vous arrêtez à des opéras du XVIIIème siècle ou baroques, vous vous apercevez que les compositeurs ne sont pas encore dans cet univers du XIXème siècle où l’on oublie les paroles et les scènes parlées. Il y a une contradiction très forte, des moments chantés, des moments parlés, des instants de silence qui créent un choc avec la musique.

Pour que les moments intimes ne soient pas couverts par la musique, alors que les artistes restent nus avec leurs émotions, il faut un support pour leur permettre de se faire comprendre. Le but est de ne pas interrompre ce voyage émotionnel que la musique crée, et que la parole reprend, pour nous pousser plus loin dans les émotions que l’on vit, et pour atterrir sur un nouveau morceau musical, avec un nouvel air.


Pour en venir à l’interprétation, le choix de Jason n’est pas une quête de pouvoir mais une quête de normalité, le confort d’une vie peut être bourgeoise. Mais la catastrophe a pourtant lieu. Est-elle causée par Médée, qui veut se venger, ou bien est-elle inévitable car l’on ne peut changer sa condition humaine?
 

Médée n’est rien d’autre qu’une femme et, pour la plupart d’entre nous, nous avons connu des moments passionnés où nous sommes tombés dans des états de folie, prêts à commettre quelque chose d’horrible. C’est la condition humaine.
J’ai toujours ressenti cette contradiction qui réside dans l’impossibilité de relation entre homme et femme comme dans (A)pollonia.

Au théâtre on parle de « Magicienne » parce que cela nous éloigne, cela nous divertit, alors je ne suis pas personnellement enchanté par cette perspective de me confronter à ce personnage par un divertissement qui tourne autour de quelque chose d’exotique.

Même si j’ai cherché à conserver l’étrangeté de Médée, je ne sais pas si elle est réellement une étrangère, cette Amy Whinehouse, je lui ai donné un look auquel on puisse identifier la femme en quête de liberté, identifier la couleur du deuil, reconnaître le « fatum ».
Nadja Michael (Médée) : Théâtre des Champs Elysées décembre 2012.

 
Les images que l’on voit montrent un carcan, celui d’une société - on croit voir une croix sur scène, les enfants sortir d’une école religieuse.  Quelque part, cette Médée - peut-être vous - cherche à s’extraire de ce carcan. Est-ce que ces images vous échappent, ou bien en avez-vous conscience?

Le début du film de Pasolini se passe dans la réalité contemporaine, puis se poursuit dans l’antiquité, jusqu’aux images, assez fortes, du baptême dans un décor très beau.

Les vidéos de mariages et de processions qui sont projetées au début de l’opéra font écho à celles que l’on a pu voir en Belgique ou en Espagne. Elles me permettent de montrer cet univers occidental et cette religion qui nous pèse, même si c’est la nôtre, et d’arriver à ce troisième acte qui me touche particulièrement. Médée est cette femme qui se comporte comme une étrangère qui voudrait que ses enfants soient élevés dans la religion chrétienne pour les protéger, même si ce n‘est pas la sienne.  Vous pouvez y voir un propos politique bien sûr.


Il y a un érotisme et une énergie incroyable à travers les corps, encore plus qu’à travers les images. Pouvez-vous nous expliquer votre vision particulière du couple entre ces deux êtres singuliers?

Cette question ouvre tellement de possibilités … Est-ce que Médée ne plait plus à Jason? Souhaite-t-il finalement la normalité, faire partie de cette société sans problème, sans avoir une femme qui est trop forte et qui le dérange dans sa carrière car il en a assez d’être vu comme un étranger?

Peut-être ne veut-il plus de ce monument, de quelqu’un qui le secoue toutes les cinq minutes pour lui dire combien il est nul, et combien il n‘est plus celui qu‘elle a connu à l‘époque de leur voyage à travers la Mer Noire?

Il y a aussi le souvenir du passé mystérieux de ces deux aventuriers, avec les meurtres que l’on connait du mythe.

Les enfants de Médée : Théâtre des Champs Elysées décembre 2012.

Les enfants de Médée : Théâtre des Champs Elysées décembre 2012.

Que voulez-vous faire passer avec ce dérangement, alors que beaucoup de choses nous dérangent dans la vie, et que proposez-vous d’autre que de rappeler la souffrance de l’étrangère?

Je crois que l’on est dans le même lieu, dans la même salle pendant trois heures, parce que l’on fait partie de la « Polis », avec nos repères culturels, religieux, esthétiques, et cette communauté doit vivre en pensant à nos ancêtres qui nous ont donné cet héritage théâtral que l’on trouve tout autour de nous.
Il faut bien nous déranger pour sortir de ce quotidien où l’on retombe pour être calme, pour ne pas devenir malade.

Et pour arriver à ce dérangement, il y a ce terme magnifique de « catharsis », une représentation qui nous purifie. Dans le théâtre on se rencontre, on commence à s’influencer, quelqu’un crie «  faites du théâtre ailleurs mais pas ici! », un autre réplique « ferme là! ».
On est là pour recevoir, vivre quelque chose, sinon pourquoi aurait-on défini ces endroits?

Ce théâtre est finalement là pour nous dire que nous ne sommes pas normaux, et non pas pour y venir applaudir à des conventions.

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Publié le 25 Décembre 2012

Vénus et Adonis (John Blow)
Représentation du 15 décembre 2012
Opéra Comique

Vénus Céline Scheen
Adonis Marc Mauillon
Cupidon Romain Delalande

Direction Musicale et Clavecin Bertrand Cuiller
Chœur La Maîtrise de Caen
Chœur et Orchestre Les Musiciens du Paradis

Mise en scène Louise Moaty
Chorégraphie Françoise Denieau

Coproduction Opéra Comique, Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, Angers-Nantes Opéra, Opéra de Lille, Centre de Musique Baroque de Versailles.

                                                                                                            Céline Scheen (Vénus)

Voir et entendre Vénus et Adonis sur scène est une occasion rare de revenir aux origines de l’opéra anglais, tout en se laissant prendre aux sentiments d’insouciance et d’intimité qu’une telle musique subtile réveille.

Dés la restauration de Charles II sur le trône d’Angleterre en 1660, les théâtres qui avaient été fermés par les parlementaires puritains de Cromwell retrouvèrent vie et, sous l’influence des tragédies lyriques françaises de Lully, des pièces commencèrent à incorporer de larges pans de musique, l’opéra pouvait ainsi naître sur le territoire anglican plus d’un demi-siècle après l’Italie.

Intitulée « A Masque for the Entertainment of the King », la composition de « Venus and Adonis » par John Blow en 1682 fut dédiée à la vie libertine du roi et, ce dernier ayant lui-même  insisté pour que les rôles féminins ne soient plus joués dans les théâtres par des garçons, sa maîtresse, Moll Davies, et sa fille, Lady Marie Tudor, interprétèrent Vénus et Cupidon lors de la création.

Romain Delalande (Cupidon) et le Choeur de la Maîtrise de Caen

Romain Delalande (Cupidon) et le Choeur de la Maîtrise de Caen

L’Œuvre est parcourue de réflexions évocatrices sur la logique du sentiment amoureux, Vénus insufflant à Adonis, son amant, le désir d’aller à la chasse, espérant ainsi que l’absence en grandira son amour pour lui. Malgré les avertissements des bergers, elle n’en tirera qu’une longue déploration lorsqu’il en reviendra mortellement blessé.

La musique est un magnifique flux serein et poétique porté par un orchestre de dix-huit musiciens, Les Musiciens du Paradis, dont le choix des couleurs et le fondu des instruments, les flûtes en particulier, évoquent la lumière ambrée et sombre de la scène.

L’esthétique des éclairages à la bougie, une technique que Louise Moaty travaille depuis quelques années avec Benjamin Lazare, offre une restitution sur toute la profondeur noire du champ scénique qui rapproche plus facilement chacun de nous de son intériorité propre.
L’Œil s’habitue naturellement à la faible luminosité initiale pour cerner tous les détails bucoliques de la scène, le front d’arbres, la chaleur des halos de lumière sur les meubles anciens, la danse avec les tourterelles battant des ailes en cadence.

Céline Scheen (Vénus) et Marc Mauillon (Adonis)

Céline Scheen (Vénus) et Marc Mauillon (Adonis)

Néanmoins, quelques détails distraient inutilement, comme les pas de danse sans musique aussi inopportuns que ceux que conserva ironiquement Mozart pour présenter à l’Empereur Joseph II le ballet des Noces de Figaro sur une chorégraphie muette.

Pour maintenir ce passage en silence, une autre idée d’action scénique, lente, se serait mieux insérée pour laisser le spectateur en osmose avec l’esprit de la pièce.

L’interprétation vocale est très agréable à écouter, même les approximations d’accent du jeune soliste Romain Delalande libèrent une fraîcheur charmante, Céline Scheen et Marc Mauillon composant un couple sensuel vocalement à quelques frémissements près dans les aigus, et le chœur, présent de bout en bout, achève au devant de la scène une imploration superbe d’homogénéité et de recueillement vers lequel le regard traverse les dernières lueurs très ému.

Le plaisir à suivre Bertrand Cuiller, à la fois chef et claveciniste, par la simplicité et l’attention chaleureuse de sa direction, est aussi une vision humaine attendrissante.

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Publié le 15 Décembre 2012

Médée (Cherubini)
Représentations du 10 et 16 décembre 2012
Théâtre des Champs Elysées

Médée Nadja Michael
Jason John Tessier
Néris Varduhi Abrahamyan
Créon Vincent Le Texier
Dircé Elodie Kimmel
Première servante Ekaterina Isachenko
Deuxième servante Anne-Fleur Inizan

Direction Musicale Christophe Rousset
Les Talens Lyriques

Scénographie Malgorzata Szczesniak
Mise en scène et dialogues parlés de Krzysztof Warlikowski

                                                                                                        Nadja Michael (Médée)

Alors que la nouvelle production de Carmen désespère un public bien en peine de retrouver à l’Opéra National de Paris un peu d’intelligence scénique, on n’ose même plus y poser l’attente d’un évènement culturel marquant, le Théâtre des Champs Elysées ouvre ses portes à un metteur en scène exclu des salles musicales parisiennes depuis plus de trois ans, Krzysztof Warlikowski.

Il eut été excitant de découvrir une création lyrique signée de son sceau théâtral mais, à défaut, la reprise de  Médée, un spectacle violent qui a frappé par deux fois le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, est livré pendant une semaine à des regards viscéralement identificateurs, souvent admiratifs, parfois imperméables, voir furieux, ou complètement ahuris.

Médée (N.Michael-C.Rousset-K.Warlikowski) Champs Elysées

Dans un décor unique aux parois réfléchissantes, renvoyant ainsi l’image des spectateurs tapis dans l’ombre du parterre et des balcons, Warlikowski imagine un monde glacé contemporain dominé par un machisme mafieux et formaté, avec Créon comme patriarche.

Les deux fils de Médée et Jason, Merméros et Phérès, vivent sous cette influence patriarcale, et leur ouverture d’esprit, confiante en la maturité de l’adulte, les rend perméables à un conditionnement qui leur fait croire que leur virilité se joue dans les stéréotypes tels que le goût pour l’alcool, la cigarette, et un mimétisme masculin indifférencié.
Ils apparaissent même insensibles à la violence qui est faite à leur mère.
 

En plaquant une problématique sociale actuelle sur cette pièce, il autorise, peut être sans s’en rendre compte, une interprétation qui voit dans l’infanticide une façon de détruire le produit d’un système pervers pour l’avenir et la place de la femme, ou de l'étranger, dans la société.

Il ne décrit pas uniquement la douleur de Médée face à l’infidélité de Jason, et la mémoire du corps dont elle ne peut se débarrasser, dépeinte ainsi avec une force extraordinaire par Nadja Michael

Le volcanisme magnétique et agressif de la soprano est imparablement fascinant, mais on perçoit assez nettement, et le souvenir de sa performance à Bruxelles est encore proche, que le tranchant de ses aigus s’est transformé en cris puissants bien moins aiguisés et donc un peu plus durs à absorber.

Elodie Kimmel (Dircée)

Privilégiant un fauvisme théâtral sans pudeur, cette authenticité farouche et sensuelle néglige couramment la précision des mots, ce que nombres de puristes auront facilement relevé.

Et pourtant, que de couleurs noires, que de galbes d’airain, un débordement vocal qui pousse Jason aux limites de sa suffisance. John Tessier paraît un peu frêle lorsqu’il apparaît avec Elodie Kimmel, puis sa personnalité s’affirme à travers un chant clair, plus sincère que dramatique, immédiat, et montre un homme qui ne fait que se tourner vers une femme plus ordinaire qui lui conviendra mieux.

Nadja Michael (Médée)

Nadja Michael (Médée)

En Dircée, la toute jeune chanteuse se trouve en prise avec un des personnages les plus impliquant de sa vie, se rôdant ainsi à la tragédie avec une agilité vocale aérienne, mais un timbre peu caractérisé et des irrégularités incessantes.

Pour le chant le plus stylisé, il faudra entendre la tristesse monotone de Varduhi Abrahamyan, une contralto très présente à Paris depuis l‘arrivée de Nicolas Joel, mais qui n‘a pas encore abordé dans la capitale de rôle majeur.

John Tessier (Jason)

John Tessier (Jason)

La stature physique de Vincent Le Texier, un homme de glace, est bien connue, sa profondeur lugubre également, mais l’on connaissait moins son sens nonchalant de l’improvisation qui nous aura tous bien amusés lorsque, interrompu par quelques personnes se prétendant détentrices du bon goût lyrique, et qui déclenchèrent un ensemble de réactions dans la salle se faisant écho plus ou moins vulgairement, le chanteur dû très posément proposer un « oui, c‘est une bonne idée de sortir, sortez! » repris par un « dehors les conformistes!» ou « restez chez vous devant la télé!» de la part de spectateurs énervés au milieu d’applaudissements à cœurs perdus, enthousiastes et spontanés.

 Nadja Michael (Médée)

Nadja Michael (Médée)

A ce moment précis, une bouffée d’oxygène euphorisante s’est libérée dans tout le théâtre, rappelant ce que la vie dans les salles lyriques était du temps de Gerard Mortier, avant que ne tombe la torpeur sur l‘Opéra de Paris et ses sordides histoires de bénéfices financiers.

Mais ce spectacle est un tout et, comme en 2008 et 2011 à Bruxelles, Christophe Rousset et les Talens Lyriques font totalement corps avec le théâtre qui se joue sur scène.
Ce flux incessant de sonorités violines bigarrées débute sensiblement sec, puis, sans que l’on s’en rende compte, une énergie fusionne petit à petit avec le drame et s’élève avec une intensité extraordinaire, comme dans la confrontation entre Médée et Jason.
Parfois, en contraste total, une flûte délie un motif serpentin joliment poétique.

Nadja Michael (Médée) et les deux enfants

Nadja Michael (Médée) et les deux enfants

Mais chaque soir est unique, et l'on sait trop bien que les énergies sur scène et dans la salle sont différentes d'un soir à l'autre, alors les imprécisions et sécheresses de la direction à la première se sont envolées à la dernière représentation, les Talens Lyriques jouant avec une qualité de son, une finesse de détails, une modernité de sonorité magnifiques - et quel orage magnétique au troisième acte! Très en forme également, Nadja Michael a bien mieux maitrisé ses aigus, et laissé le Théâtre des Champs Elysées - où des étudiants littéraires étaient venus en nombre après avoir abordé le thème de Médée en classe - sur un enthousiasme dithyrambique qui a valu à l'ensemble de l'équipe une des plus longues ovations entendues dans ces lieux.

On ne peut que remercier Michel Franck, le directeur de ce théâtre, de redonner un vrai sens au mot "culture".

Reste à savoir si ce spectacle pourra être repris avec une autre chanteuse et un autre chef, car ils en sont, avec la mise en scène,  la force irremplaçable.

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Publié le 8 Décembre 2012

Les liens des vidéos ont été retirés depuis, ceux ci ayant pour la plupart disparu.

Lohengrin (Wagner) Scala de Milan 2012
Avec Jonas Kaufmann, Annette Dasch, René Pape, Tomas Tomasson, Evenlyn Herlitzius, Zeljko Lucic
Chef d'orchestre: Daniel Barenboim, Mise en scène: Claus Guth, L’Orchestre de la Scala


Parsifal (Wagner) Bayreuther Festspiele 2012

Avec Detlef Roth, Diógenes Randes, Kwangchul Youn, Burkhard Fritz, Thomas Jesatko, Susan Maclean, Arnold Bezuyen, Christian Tschelebiew, Julia Borchert, Ulrike Helzel, Clemens Bieber, Willem Van der Heyden, Julia Borchert, Martina Rüping, Carola Guber, Christiane Kohl, Jutta Maria Böhnert, Ulrike Helzel, Simone Schröder
Chef d'orchestre: Philippe Jordan, Metteur en scène: Stefan Herheim, Orchester der Bayreuther Festspiele


Hippolyte et Aricie (Rameau) Opéra National de Paris 2012
Avec Sarah Connoly, Anne-Catherine Gillet, Andrea Hill, Jaël Azzaretti, Salomé Haller, Marc Mauillon, Aurélia Legay, Topi Lehtipuu, Stéphane Degout, François Lis, Aimery Lefèvre, Manuel Nunez Camelino, Jérôme Varnier
Chef d'orchestre: Emmanuelle Häim, Metteur en scène: Ivan Alexandre, Orchestre de l'Opéra National de Paris


Lohengrin (Wagner) Bayreuther Festspiele 2011
Avec Klaus Florian Vogt, Georg Zeppenfeld, Annette Dasch, Tómas Tómasson, Petra Lang, Samuel Youn
Chef d'orchestre: Andris Nelsons, Mise en scène: Hans Neuenfels, Orchester der Bayreuther Festspiele


Tosca (Puccini) Royal Opera House Covent Garden 2011
Avec Angela Gheorghiu, Jonas Kaufmann, Bryn Terfel
Chef d'orchestre: Antonio Pappano, Metteur en scène: Jonathan Kent, Orchestre du Royal Opera


Shakespear's sonettes (Berliner Ensemble) 2009
Avec Dejan Bućin, Katharina Susewind, Claudia Burckhardt, Winfried Goos, Ursula Höpfner-Tabori, Christopher Nell, Christina Drechsler, Georgios Tsivanoglou, Ulrich Brandhoff, Sylvie Rohrer, Inge Keller, Jürgen Holtz, Traute Hoess, Anna Graenzer, Ruth Glöss, Anke Engelsmann, Georgette Dee, Krista Birkner
Musique: Rufus Wainwright, Metteur en scène: Robert Wilson, Berliner Ensemble


Lohengrin (Wagner)  National Theater Munich 2009
Avec Jonas Kaufmann, Anja Harteros, Wolfgang Koch, Michaela Schuster
Chef d'orchestre: Kent Nagano, Mise en scène: Richard Jones, Orchester der Bayerischen Staatsoper


Pelléas et Mélisande (Debussy) Theater an der Wien 2009
Avec Natalie Dessay, Stéphane Degout, Laurent Naouri, Phillip Ens, Marie-Nicole Lemieux, Tim Mirlin, Beate Ritter
Chef d'orchestre: Bertrand de Billy, Metteur en scène: Laurent Pelly, ORF Radio-Symphonieorchester Wien


Götterdämmerung (Wagner) Palau de les Arts Reina Sofia in Valencia 2009
Avec Lance Ryan, Jennifer Wilson, Elisabete Matos, Ralf Lukas, Franz-Josef Kapellmann, Matti Salminen, Catherine Wyn-Rogers
Chef d'Orchestre: Zubin Metha, Metteur en scène: Carlus Padrissa (La Fura dels Baus), Orquesta de la Comunitat Valenciana


La Bohème (Puccini) Robert Dornhelm film 2009
Avec Anna Netrebko, Rolando Villazón, Nicole Cabell, George van Bergen, Adrian Eröd, Vitaly Kovalyov, Tiziano Brazzo
Chef d'orchestre: Bertrand de Billy, Metteur en scène: Robert Dornhelm, The Bavarian Radio Symphony Orchestra


Die Meistersinger von Nürnberg (Wagner) Bayreuther Festspiele 2008
Avec Franz Hawlata, Artur Korn, Charles Reid, Rainer Zaun, Michael Volle, Markus Eiche, Edward Randall, Hans-Jürgen Lazar, Stefan Heibach, Martin Snell, Andreas Macco, Iógenes Randes, Klaus Florian Vogt, Norbert Ernst, Michaela Kaune, Carola Guber, Friedemann Röhlig
Chef d'orchestre: Sebastian Weigle, Mise en scène: Katharina Wagner, Orchester der Bayreuther Festspiele


Don Carlo (Verdi) Royal Opera House Covent Garden 2008
Avec Rolando Villazón, Marina Poplavskaya, Simon Keenlyside, Ferruccio Furlanetto, Sonia Ganassi, Eric Halfvarson, Robert Lloyd
Chef d'orchestre Antonio Pappano, Metteur en scène Nicholas Hytner, Orchestre du Royal Opera House

 
Lohengrin (Wagner) Baden-Baden 2006
Avec Klaus Florian Vogt, Solveig Kringelborn, Waltraud Meier, Tom Fox, Hans Peter König
Chef d'orchestre: Kent Nagano, Mise en scène: Nikolaus Lehnhoff, Deutsches Symphonie-Orchester Berlin


Idomeneo (Mozart) Salzburg Festival 2006
Avec Ramón Vargas, Magdalena Kozena, Ekaterina Siurina, Anja Harteros
Chef d'orchestre: Sir Roger Norrington, Mise en scène: Ursel and Karl-Ernst Herrmann, Salzburger Camerata


Cosi fan tutte (Mozart) Festival de Glyndebourne 2006
Avec Avec Miah Persson, Anke Vondung, Ainhoa Garmendia, Topi Lehtipuu, Luca Pisaroni, Nicolas Rivenq
Chef d'orchestre: Iván Fischer, Metteur en scène: Nicholas Hytner, Orchestra of the Age of Enlightenment


Carmen (Bizet) Royal Opera House Covent Garden 2006
Avec Anna Caterina Antonacci, Jonas Kaufmann, Norah Amsellem, Ildebrando D´Arcangelo
Chef d'orchestre: Antonio Pappano, Metteur en scène: Francesca Zambello, Orchestre du Royal Opera House


La Traviata (Verdi) Salzburg Festival 2005
Avec Anna Netrebko, Rolando Villazon, Thomas Hampson, Helene Schneidermann, Salvatore Cordella
Chef d'orchestre: Carlo Rizzi, Metteur en scène Willy Decker, Wiener Philharmoniker

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Publié le 8 Décembre 2012

Les liens des vidéos ont été retirés depuis, ceux ci ayant pour la plupart disparu.

Tristan et Isolde (Wagner) National Theater Munich 1998
Avec Jon Fredric West, Waltraud Meier, Kurt Moll, Bernd Weikl, Claes H. Ahnsjö, Marjana Lipovsek
Chef d'orchestre: Zubin Mehta, Metteur en scène: Peter Konwitschny, Orchester der Bayerischen Staatsoper


Tannhäuser (Wagner) National Theater Munich 1994
Avec Rene´ Kollo, Jan-Hendrik Rootering, Bernd Weikl, Nadine Secunde, Waltraud Meier.
Chef d'orchestre: Zubin Mehta, Metteur en scène: David Halden, Bavarian State Orchestra


The Maid of Orléans (Tchaikovsky) Bolshoi Theatre 1993
Avec  Nina Rautio, Oleg Kulko, Maria Gavrilowa, Gleb Nikolsky, Vladimir Redkin, Mikhail Krutikov, Vyacheslav Pochapsky, Arkady Mishenkin
Chef d'orchestre: Alexander Lazarev, Metteur en scène: Brian Large, The Bolshoi Symphony Orchestra


 Lohengrin (Wagner) Wiener Staatsoper 1991

Avec Placido Domingo, Cheryl Studer, Dunja Vejzovic, Hartmut Welker, Georg Tichy
Chef d'orchestre. Claudio Abbado, Metteur en scène: Wolfgang Weber, Vienna State Opera Orchestra


Der Rosenkavalier (Strauss) Royal Opera House Covent Garden 1985

 Avec Kiri Te Kanawa, Anne Howells, Barbara Bonney, Aage Haugland, Dennis O'Neill
Chef d'orchestre: Sir Georg Solti, Mise en scène: Brian Large, Orchestra of the Royal Opera House


Giulio Cesare in Egitto (Haendel) English National Opera 1984
Avec Janet Baker, Valerie Masterson, Sarah Walker, Della Jones, James Bowman, Tom Emlyn Williams, Brian Casey, John Kitchener
Chef d'orchestre: Charles Mackerras, Mise en scène: John Copley, English National Opera Orchestra


Cavalleria Rusticana (Mascagni) Franco Zeffirelli film 1982
Avec Plácido Domingo, Elena Obraztsova, Renato Bruson, Fedora Barbieri
Chef d'orchestre: Georges Prêtre, Mise en scène: Franco Zeffirelli, Orchestra Del Teatro Alla Scala Di Milano


Pagliacci (Leoncavallo) Franco Zeffirelli film 1982
Avec Plácido Domingo, Teresa Stratas, Juan Pons
Chef d'orchestre: Georges Prêtre, Mise en scène: Franco Zeffirelli, Orchestra Del Teatro Alla Scala Di Milano


Le Chateau de Barbe Bleue (Bartok) Miklós Szinetár film 1981
Avec Kolos Kováts, Sylvia Sass
Chef d'orchestre: Sir Georg Solti, Mise en scène: Miklós Szinetár, London Philharmonic Orchestra


Death in Venice (Britten) Tony Palmer’s film 1981
Avec Robert Gard, John Shirley-Quirk, James Bowman, Vincent Redman, Deanne Bergsma
Chef d'orchestre: Stuart Bedford, Mise en scène: Tony Palmer, The English Chamber Orchestra


Die Walküre (Wagner) Festspielhaus Bayreuth 1980
Avec Peter Hofmann, Jeannine Altmeyer, Gwyneth Jones, Donald McIntyre, Matti Salminen, Hanna Schwarz
Chef d'orchestre: Pierre Boulez, Mise en scène: Patrice Chéreau, Orchester der Bayreuther Festspiele


Nabucco (Verdi) Opéra National de Paris 1979
Avec Sherrill Milnes, Ruggero Raimondi, Grace Bumbry, Carlo Costa, Viorica Cortez, Marc Vento
Chef d'orchestre: Nello Santi, Metteur en scène: Henri Ronse, Orchestre de l'Opéra National de Paris


Il Trovatore (Verdi) Wiener Staatsoper 1978
Avec Placido Domingo, Raina Kabaivanska, Fiorenza Cossotto, Piero Cappuccilli, Jose van Dam
Chef d'orchestre: Herbert von Karajan, Metteur en scène: Herbert von Karajan, Vienna State Opera Orchestra

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Publié le 8 Décembre 2012

Les liens des vidéos ont été retirés depuis, ceux ci ayant pour la plupart disparu.

Salome (Strauss) Götz Friedrich film 1974
Avec Teresa Stratas, Bernd Weikl, Astrid Varnay, Hans Beirer
Chef d'orchestre: Karl Böhm, Metteur en scène: Götz Friedrich, Wiener Philharmoniker Orchestra


Wozzeck (Berg) Hamburg State Opera film 1970
Avec Toni Blankenheim, Sena Jurinac, Elisabeth Steiner, Richard Cassily, Peter Haage, Gerhard Unger, Hans Sotin, Kurt Moll, Franz Marschner, Martina Schumancher
Chef d'orchestre: Bruno Maderna, Metteur en scène: Rolf Liebermann, The Hamburg Philharmonic State orchestre


Carmen (Bizet) Munich Studio film 1967
Avec Olivera Miljakovic, Justino Diaz, Jon Vickers, Grace Bumbry, Mirella Freni
Avec Teresa Stratas, Bernd Weikl, Astrid Varnay, Hans Beirer
Chef d'orchestre: Herbert von Karajan, Metteur en scène: Herbert von Karajan, Vienna Philharmonic Orchestra


Katerina Izmailova (Shostakovich) Mikhail Shapiro film 1966
Avec Galina Vishnevskaya, Artem Inotemstev (sung by V Tretyak), Nikolai Boyarsky (sung by V Radziyevsky), Alexandr Sokolov (sung A Vedernikov), Roman Tkachuk (sung by S Strezhnev), Tatyana Gavrilova (sung by V Reka)

Chef d'orchestre: Konstantin Simeonov, Mise en scène: Mikhail Shapiro, Shevchenko Ukrainian Theater Orchestra


Billy Budd (Britten) BBC studio 1966
Avec Peter Pears, Peter Glossop, Michael Langdon, John Shirley-Quirk, Robert Tear
Chef d'orchestre: Charles Mackerras, Mise en scène: Basil Coleman, London Symphony Orchestra


La Fiancée du Tsar (Rimsky-Korsakov) Bolshoi Theatre 1966
Avec Singers: Galina Oleĭnichenko, Larisa Avdeyeva, Yevgeni Kibkalo ; Players: Raissa Nedashkovskaya, Natalya Rudnaya, Otar Koberidze, Pyotr Glebov
Chef d'orchestre: Yevgeni Svetlanov, Metteur en scène: Vladimir Gorikker, Bolshoi Theatre Orchestra


Iolanta (Tchaikovsky) Bolshoi Theatre 1963
Avec Galina Oleinichenko, Ivan Petrov, Zurab Andzhaparidzye, Vlasimir Valaitis, Pavel Lisitsian, Valery Yaroslavtsev, Eugenia Verbitskaya
Chef d'orchestre: Boris Khaikin, Metteur en scène: Vladimir Gorikker, Bolshoi Theatre Orchestra


Tosca (Puccini) Teatro dell’opera di Roma 1956
Avec Franca Duval (voce di Maria Caniglia), Franco Corelli, Afro Poli (voce di Gian Giacomo Guelfi), Antonio Sacchetti (voce di Franco Pugliese), Vito De Taranto
Chef d'orchestre: Oliviero De Fabritiis, Metteur en scène: Carmine Gallone, Orchestra del Teatro dell’opera di Roma
Orchestra e Coro e Corpo di ballo del Teatro dell’opera di Roma


Don Giovanni (Mozart) Salzburg Festival 1954
Avec Cesare Siepi, Elisabeth Grümmer, Lisa della Casa, Erna Berger, Otto Edelmann, Anton Dermota, Walter Berry
Chef d'orchestre: Wilhelm Furtwängler, Metteur en scène: Alfred Travers et Paul Czinner, Wiener Philharmoniker

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Publié le 3 Décembre 2012

Cette page offre un accès direct à des vidéos d'opéras intégrales disponibles sur internet.

On trouve des enregistrements de qualités diverses sur le réseau, mais les œuvres retenues ici le sont pour leurs qualités artistiques et pour la qualité technique de la restitution audio et visuelle.

Les lecteurs potentiels sont vivement invités à signaler des enregistrements à ne pas manquer.

 

Intégrales d'opéras années 2000 à 2012

Intégrales d'opéras années 1975 à 1999

Intégrales d'opéras années 1950 à 1974

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Publié le 1 Décembre 2012

Dimanche 02 décembre 2012 sur France 3 à 00h10
Les Ballets Russes à l'Opéra National de Paris

Dimanche 02 décembre 2012 sur France 3 à 01h55
Cendrillon (Massenet)
Opéra de Lille. Mise en scène Laurent Pelly

Mardi 04 décembre 2012 sur France 2 à 00h40
Lang Lang ... 88 touches.

Mercredi 05 décembre 2012 sur France 3 à 20h45
Des Racines et des ailes : Histoire du Théâtre des Champs Elysées


Mercredi 05 décembre 2012 sur Arte à 22h30
Inge Brandenburg, La lady allemande du jazz

Vendredi 07 décembre 2012 sur Arte à 20h15
Ouverture de saison de la Scala de Milan (en direct)
Lohengrin (Wagner)
Jonas Kaufmann, René Pape, Anja Harteros, Tomas Tomasson, Evelyn Herlitzius  
Dir. Daniel Barenboim, msc. Claus Guth. Nouvelle production

Dimanche 09 décembre 2012 sur France 3 à 00h15
Raymonda (Glazounov) Chorégraphie Rudolf Noureev
Gillot, Martinez, Le Riche, Gilbert
Ballet de Opéra National de Paris, direction Kevin Rhodes.

Dimanche 09 décembre 2012 sur Arte à 19h15
Rolando Villazon présente les stars de demain

Mardi 11 décembre 2012 sur France 2 à 00h30
Philippe Jaroussky, portrait à haute voix.

Mercredi 12 décembre 2012 sur Arte à 22h30
Billie Holiday for Ever (Documentaire)

Dimanche 16 décembre 2012 sur France 3 à 01h00
La Belle Hélène (Offenbach)
D'Oustrac, Laconi, Harismendy
Opera National de Montpellier, dir Niquet, msc Shirley et Dino

Dimanche 16 décembre 2012 sur Arte à 19h15
Rolando Villazon présente les stars de demain

Dimanche 23 décembre 2012 sur Arte à 19h15
Rolando Villazon présente les stars de demain

Lundi 24 décembre 2012 sur Arte à 19h00
Christmas in Vienna (en direct)
Novikova, Koch, Beczala, Skovhus
Orchestre Symphonique de Vienne, dir Goetzel

Lundi 24 décembre 2012 sur Arte à 20h40
L´Elixir d´amour (Donizetti)
Au Festival de Pentecôte de Baden-Baden 2012
Mise en scène : Rollando Villazón
Direction musicale : Pablo Heras-Casado

Mardi 25 décembre 2012 sur France 2 à 00h30
Messe en Si (Bach)
Capella Reial de Catalunya, Concert des Nations.

Mardi 25 décembre 2012 sur Arte à 19h00
Messe en ut de Mozart.
Insula Orchestra. Laurence Equilbey, direction

Mardi 25 décembre 2012 sur Arte à 20h15
Die Thomaner. Une année avec la Maîtrise de l’Eglise Saint-Thomas de Leipzig

Mardi 25 décembre 2012 sur Arte à 20h45
Il est minuit, Paris s’éveille. Fêtes parisiennes de l´après guerre

Mercredi 26 décembre 2012 sur Arte à 19h00
Mission. Bartoli, Jaroussky.
I Barocchisti, dir Fasoli

Mercredi 26 décembre 2012 sur France 2 à 20h40
Fais danser la poussière

Cette histoire est celle de Marie Dô, danseuse et chorégraphe.


Mercredi 26 décembre 2012 sur France 2 à 22h25
Un jour / un destin. Rudolf Nureev, le prix de la liberté.


Mercredi 26 décembre 2012 sur France 2 à 23h40
La danse à tout prix.


Dimanche 30 décembre 2012 sur Arte à 10h00
Opéra féérie : l’histoire du calife Cigogne Métamorphose vers le bonheur
Un opéra pour les enfants.
Réalisation : Barbara Thiel et Roland Mayer (90 min.)

Dimanche 30 décembre 2012 sur Arte à 15h50
Joyce DiDonato : Drama Queens (Documentaire)

Dimanche 30 décembre 2012 sur France 3 à 00h15
La Chauve-Souris (J.Strauss)
Streit, Kaune, Sramek
Opéra de Vienne, dir Welser-Möst, msc Schenk

Dimanche 30 décembre 2012 sur Arte à 23h00
Madame Butterfly (Puccini)

Mardi 01 janvier 2013 sur France 2 à 01h00
Moscou, quartier des cerises (Chostakovitch)
Gerasimov, Gortsevskaya, Daletska, dir Karabits, msc Makeïeff et Deschamps.


Web : Opéras en accès libre

(Lien direct sur les titres et sur les vidéos)  
Carmen (Opéra de Lyon) jusqu'au 6 janvier 2013

Phaeton   (Festival de Beaune) jusqu'au 27 janvier 2013

A Death in the Family (William Mayer) à l'Amel Opera Festival jusqu'au 5 avril 2013

Andrea Chénier (Umberto Giordano) à l'Amel Opera Festival jusqu'au 6 avril 2013

In The Penal Colony (Philip Glass) à l'Amel Opera Festival jusqu'au 7 avril 2013

Mileva (Aleksandar Kojic) à l'Amel Opera Festival jusqu'au 10 avril 2013

Maria Theresa (Roland Baumgartner et Rainer Lewandowski) à l'Amel Opera Festival jusqu'au 13 avril 2013

La Traviata (Théâtre de la Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 15 juin 2013

Stradella (Cesar Franck) à l'Amel Opera Festival jusqu'au 19 septembre 2013

Le Couronnement de Poppée (Opéra de Lille) jusqu'au 12 avril 2014

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique