Publié le 29 Mai 2017

Tannhäuser (Richard Wagner)
Représentations du 25 et 28 mai 2017
Bayerische Staatsoper - München

Tannhäuser Klaus Florian Vogt
Elisabeth Anja Harteros
Vénus Elena Pankratova
Wolfram Christian Gerhaher
Landgraf Hermann Georg Zeppenfeld
Walther von der Vogelweide Dean Power     
Biterolf Peter Lobert
Heinrich der Schreiber Ulrich Reß
Réunira von Zweter Christian Rieger
Ein junger Hirt Elsa Benoît 
Vier Edelknaben Tölzer Knabenchor

Direction musicale Kirill Petrenko  
Mise en scène Romeo Castellucci

Nouvelle production
 
                                                                                      Klaus Florian Vogt (Tannhäuser)  

La création de la nouvelle production de Tannhäuser à l'opéra de Munich est l'un des événements majeurs de l'année 2017, car, non seulement elle réunit une distribution superlative autour du directeur musical du Staatsoper, Kirill Petrenko, mais, également, elle confie à Roméo Castellucci, plasticien et metteur en scène fasciné par l'esthétique religieuse, sans être pour autant croyant, le soin de tourner la page sur la production de David Alden (1994) qui invoquait les fantômes de l'Allemagne d'après-guerre.

Et bien qu'après Dresde et Paris, respectivement en 1845 et 1861, Munich eut aussi le privilège d'entendre une version remaniée de Tannhäuser au cours de l'année 1867, c'est la version de Vienne (1875), la plus aboutie, ne serait-ce par la continuité qu'elle induit entre l'ouverture et la bacchanale, qui est retenue par le Théâtre d'État de Bavière.

Ouverture de Tannhäuser

Ouverture de Tannhäuser

L'enjeu est grand, car il s'agit de proposer une interprétation totalement renouvelée de l'oeuvre de jeunesse de Richard Wagner.

Dans le rapport de force qui lie la vision du metteur en scène à la lecture du directeur musical, le premier réussit un travail d'une beauté plastique et signifiante qui comporte ses énigmes, alors que le second reprend la partition pour la fondre dans un alliage repensé des coloris de l'orchestre, tout en infusant des mouvements puissants, profonds et intimes qui rejoignent le premier vers une lecture crépusculaire de l'oeuvre.

Klaus Florian Vogt (Tannhäuser)

Klaus Florian Vogt (Tannhäuser)

Roméo Castellucci place ainsi au centre de son analyse de l'oeuvre la problématique du corps, réinterprète le concept de Dieu selon la situation et les groupes de personnages, et souligne la nature morbide de la vie que Wagner distille aussi bien dans le texte que dans la musique.

L'ouverture se déroule mystérieusement sous les traits d'un visage finement tracé au pinceau noir sur un fond blanc, transpercé de flèches par douze, puis vingt, puis vingt-sept amazones, la musique guidant les gestes chorégraphiés des archers qui s'achèvent par une désignation de la salle entière.

Elena Pankratova (Vénus)

Elena Pankratova (Vénus)

La flèche, objet omniprésent tout au long de la scénographie, évoque la culpabilisation religieuse des sens et du corps, le sens du martyr, et la négation de l'humanité. Le péché originel d'Adam et Eve est donc la source de la blessure que l'humanité s'inflige à elle-même, et une icône représentant la pomme apparaît à la fin de la bacchanale.

Le Vénusberg en devient un champ de corps gélatineux, surplombé par une Vénus monstrueuse avec, en arrière-plan, une succession de saynètes floues qui suggèrent la sensualité du corps, sa nature éphémère, et dévoilent au final les parois de chair d'une grotte.

Tannhäuser (Vogt-Harteros-Pankratova-Gerhaher-Petrenko-Castellucci) Munich

Cette grande scène, qui inspire le dégoût à Tannhäuser et motive son désir d'un ailleurs, met en avant Elena Pankratova qui déploie un chant légèrement moins percutant que ses principaux partenaires, mais d'une complète homogénéité de couleur et d'une émission perceptiblement vibrante.

Et si elle sait indéniablement exprimer les troubles du cœur, ou du moins, les apparences de la faiblesse, de son timbre de pourpre noire émergent soudainement, avec grande fierté, d'intenses aigus lumineux d'une pureté de métal.

La seconde partie du premier acte est dominée par une tonalité irréelle, dès la scène solitaire du jeune pâtre, esthétiquement fort belle, avec un mélange de teintes dorées sur fond de nuit aurorale. 

Klaus Florian Vogt (Tannhäuser)

Klaus Florian Vogt (Tannhäuser)

L'arrivée des pèlerins se déroule ensuite sous une splendide éclipse totale, l'astre noir étant serti des reflets magnétiques changeants d'une couronne solaire magnifiquement représentée.

L'effet n'est cependant pas gratuit, l'évocation d'une présence surnaturelle cachée, l'hypothèse d'un dieu existant, conditionne le comportement des groupes humains.

Ainsi voit-on les pénitents porter lourdement, et d'un seul bloc, une immense pépite d'or en offrande à une divinité qu'ils imaginent sensible à ce symbole inerte de la richesse matérialiste.

Ils réapparaissent au dernier acte, de retour de Rome, portant chacun un morceau de cette pépite, comme si le partage individuel de ce fardeau et l'unité brisée était la condition pour qu'ils soient sauvés. Ils laissent même un morceau pour accompagner la rédemption de Tannhäuser, un geste dérisoire.

Le Landgrave et les chevaliers (Acte I)

Le Landgrave et les chevaliers (Acte I)

Quant aux Landgrave et chevaliers ménestrels, leur goût pour la chasse est transfiguré en une culture qui croit aux forces de la nature et au sacrifice de la vie pour satisfaire leur dieu. Le disque solaire se rougit de sang.

Les premières qualités vocales des interprètes de Wolfram, Walther et Hermann se révèlent, et vont se développer pleinement dans le second acte.

Cette seconde partie s'ouvre sur l'immense univers éthéré innervé de voiles majestueux où vit Elisabeth.

Roméo Castellucci dépeint ici une conception désincarnée de la religion où les corps sont totalement désexualisés. 

Anja Harteros (Elisabeth)

Anja Harteros (Elisabeth)

Cependant, si la chorégraphie que l'on attendait lors de la bacchanale du Vénusberg se matérialise finalement dans ce tableau par l’apparition de danseurs dont l’apparence lisse signifie la dépossession de leur personnalité, Anja Harteros, elle, porte une robe fine qui laisse deviner, par un artifice vestimentaire, ses lignes féminines.

L'ambiguïté d'Elisabeth que l'on ressent dans son chant passionné et que l'on retrouve au dernier acte lorsqu'elle prie aux pieds de Marie, représentée sans corps, tout en lui confiant que si elle eut des désirs coupables elle sut en combattre ses pensées, est parfaitement observée par le metteur en scène, et explique donc qu'elle comprend Tannhäuser.

La soprano allemande, princesse en son théâtre d'élection, est l'incarnation idéale de ce personnage signifiant.

Georg Zeppenfeld (Landgraf Hermann)

Georg Zeppenfeld (Landgraf Hermann)

Elle profile des lignes de chant avec une noblesse inflexible, assouplit leur phrasé suivant un art de l'épure qui allège la noirceur dramatique de son timbre d'ébène pour en libérer la spiritualité expressive, tout en maîtrisant parfaitement les moments où elle doit théâtraliser les émotions violentes du personnage qu'elle vit en son for intérieur.

Anja Harteros est l'incarnation même de la sophistication humble et humaine.

Au cours de cet acte qui incline à la rêverie avec ses longs voiles drapés qui tournoient dans une ambiance lumineuse variant du blanc immaculé au vert d'orage, le Landgrave et les chevaliers quittent leur habillement rouge sang du premier acte pour se convertir au blanc sacral.

Klaus Florian Vogt (Tannhäuser)

Klaus Florian Vogt (Tannhäuser)

Georg Zeppenfeld, le Landgrave Hermann, exprime la sagesse qui résiste au temps. Sa voix, toute en verticalité, préserve de l'éclat à ses résonances ténébreuses nourries de respirations majestueuses.

Et Dean Power, jeune ténor attaché à ce théâtre, profite que Kirill Petrenko ait réintroduit l'air de Walther von der Vogelweide qui avait été supprimé dès la réécriture parisienne de 1861, pour démontrer la fraîcheur spontanée de son chant clair et juvénile.

Mais l'exception vocale est tenue par Christian Gerhaher, qui ne lasse jamais notre admiration pour ce sens de l'infini que son chant dessine merveilleusement. 

Christian Gerhaher (Wolfram von Eschenbach)

Christian Gerhaher (Wolfram von Eschenbach)

Les nuances et les moindres inflexions se lient les unes aux autres dans une poétique musicale qui valorise chaque syllabe, et colore son souffle sans en affecter la conduite et la légèreté.

Et ce qu'il accomplit à l'acte suivant se situe au-delà de l'imaginable.

Dans ce second acte, toutefois, Roméo Castellucci altère la personnalité de Wolfram pour lui attacher une certaine colère agressive.

Quand Tannhäuser révèle la réalité de son voyage au Vénusberg, une forme monstrueuse, souillant de noir le petit autel situé à l'avant-scène, suggère qu'en tant qu'artiste, celui-ci possède une force interne impure, un désir violent et démoniaque qui est l'essence même de sa vie et qu'il accepte.

Une ombre circulaire monte depuis l'horizon.

Klaus Florian Vogt (Tannhäuser) et Anja Harteros (Elisabeth)

Klaus Florian Vogt (Tannhäuser) et Anja Harteros (Elisabeth)

Cette remise en question de la nature humaine comme image parfaite de Dieu irrite les chevaliers, mais aussi le poète.

C'est ce dernier qui le vise d'une flèche avant qu'Elisabeth ne transforme ce geste en un acte de purification qu'elle croit mener en transperçant elle-même le dos de Tannhäuser. On pense inévitablement à la blessure de Siegfried.

Roméo Castellucci peut alors mettre en scène la mort des deux héros dans l'atmosphère nocturne décrite par le livret du troisième acte.

Klaus Florian Vogt (Tannhäuser)

Klaus Florian Vogt (Tannhäuser)

Deux cercueils déposés sur scène et gravés des prénoms de Klaus et Anja interpellent le public qui voit son empathie pour les deux artistes mis à l'épreuve de leur disparition,

Christian Gerhaher murmure dés qu'il découvre Elisabeth priant, puis invoque sa douce étoile, sur le lent déroulé de l'orchestre, avec un tel sens de l'introspection que ce passage hors du temps semble annoncer le chant ascendant de la mort d'Isolde.

La totalité visuelle et musicale est d'une telle beauté qu'il est alors impossible d'échapper à la tristesse et à l'émotion qui en émanent.

Anja Harteros (Elisabeth)

Anja Harteros (Elisabeth)

La cérémonie mortuaire avance dans l'éternité du temps, alors que les corps des êtres se décomposent avec une volonté de montrer la réalité de la mort, ce qui ne plaira pas à tout le monde. 

Anja Harteros et Klaus Florian Vogt, eux, se tiennent à côté de leurs cercueils respectifs.

Le ténor allemand, pour qui Tannhäuser est une prise de rôle, est toujours aussi impressionnant de puissance et absolument unique par cet éclat adolescent qui colore sa voix surnaturelle. 

Klaus Florian Vogt (Tannhäuser)

Klaus Florian Vogt (Tannhäuser)

Moins à l'aise dans les hautes cadences de la partition, mais sans faiblesse dans les exclamations les plus tendues, il profite de chaque occasion pour embrasser la salle de son souffle large et prodigieux, poussant l'intensité vocale à son summum dans la désespérance finale.

Le dernier tableau situé au-delà la mort, lorsque la flamme violacée s’éteint, fait découvrir en filigrane des ombres de personnages qui miment les poses de monuments célébrant la guerre et ses morts, alors que les cendres de Tannhäuser et d’Elisabeth se dispersent dans la nuit devant un astre noir inquiétant à peine perceptible, vision pessimiste du ciel et de Dieu.

Anja Harteros (Elisabeth)

Anja Harteros (Elisabeth)

Les chœurs sont de bout en bout d’une musicalité élégiaque fort touchante, et Kirill Petrenko unifie le tout dans une lecture dense et renouvelée qui cherche, à plusieurs reprises, les résonances avec les œuvres ultérieures de Richard Wagner, de Tristan et Isolde à Parsifal en passant par l’Or du Rhin.

Lyrisme, entrelacements complexes des motifs musicaux, dynamique allante et élancée des cordes, embrasements de l’orchestre, vrombissements sous-jacents des timbales, clarté et rondeur chaleureuses des sonorités de tous les instruments, la magnificence sonore de ce Tannhäuser et la cohérence esthétique de ce travail scénique impressif feront l'honneur des soirées du Bayerische Staatsoper pour de longues années.

C'est en tout cas ce que l'on souhaite aux munichois qui ont à nouveau prouvé leur générosité lors des ultimes saluts à n'en plus finir.

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Publié le 23 Mai 2017

Damien Bigourdan
Henri Duparc – Chansons tristes
Récital du 22 mai 2017

Les lundis musicaux
Athénée – Théâtre Louis-Jouvet

Henri Duparc      15 mélodies (1864-1886)
                            Feuilles volantes (1869)
Richard Wagner  Elégie (1869)

Ténor Damien Bigourdan
Soprano Elise Chauvin
Piano Alphonse Cemin

                                    Elise chauvin (Soprano)

 

Alors que Paris est à l'orée de l’été, le Théâtre de l’Athénée accueille en ce lundi soir le comédien, metteur en scène et ténor Damien Bigourdan, venu interpréter, en compagnie d’Elise Chauvin, 15 des 17 mélodies que composa Henri Duparc entre 1864 et 1886. Néanmoins, Le Galop et Testament, inspirées des poèmes de Sully Prudhomme et d' Armand Silvestre, sont omises.

Damien Bigourdan (ténor) - le 22 mai 2017, Théâtre de l'Athénée

Damien Bigourdan (ténor) - le 22 mai 2017, Théâtre de l'Athénée

Debout et seul en avant du piano, l’attitude solidement ancrée au sol et le front éclairé par un faisceau tombant d’aplomb qui dépeint des ombres tristes et mortifères sur son visage, l’artiste met son sens inné du théâtre au service de ces vers, afin d’en tirer la saveur expressive et le chagrin poignant.

Certes, la tonalité musicale sollicite la tessiture la plus élevée de sa voix et extirpe de son âme des déchirements tourmentés teintés d’effets blafards, mais c’est dans les profondeurs vocales d’un médium large et viscéral qu’il donne le plus de corps à ces airs mélancoliques et fortement présents.

Il semble être à l’art du chant ce qu’Egon Schiele est à la peinture, car il ose exprimer sans détour l’évocation physique de la mort.

Alphonse Cemin (pianiste) - le 22 mai 2017, Théâtre de l'Athénée

Alphonse Cemin (pianiste) - le 22 mai 2017, Théâtre de l'Athénée

C’est Elise Chauvin, soprano au timbre éperdu, dispensatrice de jolis effets sur le poème de Théophile Gautier Au pays où se fait la guerre, qui interprète deux mélodies au tempérament féminin, sous des éclairages frontaux qui l’illuminent et l’allègent ainsi du poids dramatique que porte son partenaire.

Et Alphonse Cemin, au piano et à leur côté, les nimbe d’une atmosphère poétique et cristalline qui adoucit naturellement l’ensemble de la composition.

Scène et salle de l'Athénée

Scène et salle de l'Athénée

Il entrecoupe également le récital d’interludes basés sur la musique des Feuilles volantes, œuvre qu’Henri Duparc créa en 1869, l’année où il rencontra Richard Wagner. En ce souvenir, son Elégie, un chant de deuil, est jouée juste avant la dernière mélodie, car elle prit vie, elle aussi, l’année de la création de l’Or du Rhin.

Et après un simple et bel hommage à ses amis et à sa femme, Damien Bigourdan a finalement offert à ses auditeurs une chanson de Jacques Brel, interprétée, cette fois, avec l’accent si symbolique de l’univers du poète.

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Publié le 16 Mai 2017

Eugène Onéguine (Piotr Ilitch Tchaïkovski)
Répétition générale du 13 mai et représentations du 16, 19, 31 mai et 06 juin 2017
Opéra Bastille

Madame Larina Elena Zaremba 
Tatiana Anna Netrebko (mai)

            Elena Stikhina (31 mai) Nicole Car (juin)
Olga Varduhi Abrahamyan 
Filipievna Hanna Schwarz 
Eugène Onéguine Peter Mattei 
Lenski Pavel Černoch 
Le Prince Grémine Alexander Tsymbalyuk 
Monsieur Triquet Raúl Giménez 
Zaretski Vadim Artamonov 
Le Lieutenant Olivier Ayault 
Solo Ténor Gregorz Staskiewicz 

Direction musicale Edward Gardner                                Anna Netrebko (Tatiana)
Mise en scène Willy Decker (1995)

Créée au début du mandat d’Hugues Gall (1995-2004), représentée pendant trois de ses saisons, puis reprise par Nicolas Joel en 2010, la mise en scène d’Eugène Onéguine par Willy Decker ne peut égaler celle de Dmitri Tcherniakov qui avait atteint un niveau de crédibilité et de profondeur psychologique rare, mais elle offre un cadre pictural épuré qui rend possible de grandes représentations de répertoire si elle est associée à une distribution tout à fait hors norme.

Anna Netrebko (Tatiana)

Anna Netrebko (Tatiana)

Et c’est bien sûr ce qui justifie ce retour, car les interprètes choisis ont tous des moyens qui leur permettent de rivaliser les uns les autres à un jeu démonstratif exceptionnel.

Il ne faut donc pas attendre d’Anna Netrebko qu’elle retranche son personnage derrière les états d’âmes sensibles et incontrôlables de l’adolescence, car elle a les dimensions pour faire de Tatiana une femme mûre et lucide. Elle surprend, malgré la disproportion, à émouvoir par la violence des sentiments.

Aigus larges et puissants, noirceur animale, détresse dans le regard et expressions attendrissantes, transparaissent de cet aplomb fantastique les grandeurs de la Lady Macbeth qu’elle interprétait à Munich à la fin de l’année dernière.

Peter Mattei (Eugène Onéguine)

Peter Mattei (Eugène Onéguine)

Dans son face à face cruel, Peter Mattei lui oppose un Eugène Onéguine d’une rare froideur. C’est certes voulu par le metteur en scène, mais le chanteur suédois a naturellement un charisme personnel et une séduction de timbre qu’il pourrait employer afin de toucher l’auditeur. Pourtant, les expressions restent fermes, les couleurs mates, et sa prestance vocale se départit d’effets d’affectation.

Il ne se dégage ainsi nulle sympathie de ce grand profil longiligne, qui est aussi glaçant qu’Anna Netrebko peut, elle, inspirer une générosité chaleureuse.

Varduhi Abrahamyan (Olga) et Pavel Černoch (Lenski)

Varduhi Abrahamyan (Olga) et Pavel Černoch (Lenski)

L’homme sensible et romantique est donc incarné par Pavel Černoch, Lenski d’une personnalité entière donnée à une voix brillante et adoucie par une tessiture légèrement voilée.

En émane le charme de la nostalgie slave, surtout lorsque l’air ‘Kuda, Kuda vï udalilis’ , qui précède le duel, laisse pressentir que ce chanteur sera, la saison prochaine, un Don Carlos profondément poignant.

Alexander Tsymbalyuk (Le Prince Grémine)

Alexander Tsymbalyuk (Le Prince Grémine)

Et au dernier acte, sous l’immense luminaire d’un palais austère serti de diamants et empli d’un vide sans âme, la noblesse du lieu s’incarne soudainement sous les traits d’Alexander Tsymbalyuk.

Il compose un impressionnant Prince Grémine, nourri de graves qui suggèrent l’expérience bienveillante, mais pas encore l’âge de la vieillesse. L’homme est de plus élégant, la posture affirmée, et son grand air d’amour ‘Lyubvi vsye vozrati pokorni’ est empreint d’une gravité recueillie absolument expressive.

Anna Netrebko (Tatiana)

Anna Netrebko (Tatiana)

Parmi les rôles secondaires, Hanna Schwarz fait son retour à l’Opéra National de Paris, 30 ans après sa dernière interprétation de Cornelia dans Giulio Cesare, et confie à Filipievna toute une palette d’expressions discrètes, du murmure obscur à l’exclamation soudaine et vitale, la seule qui a un véritable dialogue avec Tatiana.

Peter Mattei (Eugène Onéguine)

Peter Mattei (Eugène Onéguine)

Quant à Varduhi Abrahamyan, elle caricature beaucoup trop Olga en soubrette au point de la rendre totalement creuse, et Raúl Giménez, qui a le mérite de chanter l’air de Monsieur Triquet en français, compense l'ambiguïté de sa diction par des nuances soulignées et une projection impressionnante pour ce rôle d’amuseur grand public.

Enfin, Elena Zaremba use de son timbre de glace pour installer en Madame Larina un caractère autoritaire et inflexible.

Elena Zaremba (Madame Larina)

Elena Zaremba (Madame Larina)

Les chœurs, homogènes, donnent un peu de vie aux tableaux atones de la mise en scène, et la direction d’Edward Gardner, lisse et volumineuse, laisse les couleurs françaises de l’orchestre s’épanouir au point de rapprocher la musique de Tchaïkovski des compositions de Jules Massenet ou de Charles Gounod, ce qui suggère, à plusieurs reprises, les ambiances bucoliques de Mireille.

Anna Netrebko

Anna Netrebko

Et malgré la beauté des motifs instrumentaux et du lustre orchestral, une forme de dolence fait perdre ce qu’il y a d’éveil frémissant et d’urgence dans la partition d’Eugène Onéguine, alors qu’il faudrait plus d’énergie pour combler les lacunes d’une mise en scène qui a fait son temps.

Elena Stikhina (Tatiana)

Elena Stikhina (Tatiana)

Remplaçante d'Anna Netrebko pour un seul soir, le mercredi 31 mai, Elena Stikhina a eu droit à un accueil triomphal, aussi bien après la scène de la lettre qu'au baisser de rideau où elle s'est montrée très émue. Elle a su toucher le public pour son interprétation, mais également pour sa personne.

Vocalement et scéniquement, elle est plus proche de Tatiana qu'Anna Netrebko.
Aigus aussi puissants, mais attitudes moins démonstratives (elle ne se pose pas face aux spectateurs, tête vers le haut, pour montrer l'étendue de ses moyens, et joue le drame et dirige sa voix en fonction de ce que doit exprimer Tatiana avec pudeur), son timbre est plus clair, d'une belle rondeur dans le médium, sans graves morbides fortement prononcés, et la jeune artiste réalise une incarnation très proche de ce que faisait Olga Guryakova dans la plénitude de ses moyens au cours des deux dernières décennies.

Elena Stikhina (Tatiana)

Elena Stikhina (Tatiana)

Peter Mattei est apparu comme un partenaire passionné, attentif, un très grand soutien pour elle qui a du tenir un rôle romantique majeur face à une salle pleine qui attendait sa consoeur russe.

Elle semble idéale pour incarner de grands rôles de soprano dramatiques, plus mûres que Tatiana, telle Desdémone par exemple.

La saison prochaine, elle incarnera Leonora dans la reprise d'Il Trovatore, en juin et juillet 2018.

Elena Zaremba (Madame Larina) et Nicole Car (Tatiana)

Elena Zaremba (Madame Larina) et Nicole Car (Tatiana)

Et au cours du mois du juin, une jeune artiste australienne, Nicole Car, fait revivre la plus authentique des Tatiana, car totalement naturelle et fidèle à la psychologie de la jeune fille.

Point d'effets dramatiques, aucun surjeu, tout est juste avec une belle continuité des couleurs, ce qui permet d'apprécier la sensibilité de son personnage dans les moindres détails.

Ses gestes sont purs, et les sentiments qu'elle reflète sont une image précieuse et fragile qui font la valeur de la soirée.

Interprète accomplie, elle l'est, et malgré l'immensité de la salle, elle réussit à créer un lien intime entre elle, l'auditeur et l'oeuvre, en parfaite osmose avec la musicalité de l’orchestre.

Peter Mattei (Eugène Onéguine) et Nicole Car (Tatiana)

Peter Mattei (Eugène Onéguine) et Nicole Car (Tatiana)

D'ailleurs, Edward Gardner paraît très inspiré ce soir, souffle et relief tragiques submergent les musiciens dans un allant acéré, il est un chef véritablement imprévisible...

Et Peter Mattei, dans ses grands jours, offre de magnifiques moments charmeurs et agrémentés de touches séductrices, et laisse passion et urgence le dépasser pour, petit à petit, traduire la vie qui s'extériorise que trop tardivement en Eugène Onéguine,

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Publié le 13 Mai 2017

La Création (Joseph Haydn)
Représentation du 11 mai 2017
Auditorium de La Seine Musicale

Gabriel et Eve Mari Eriksmoen
Raphael et Adam Daniel Schmutzhard
Uriel Martin Mitterrutzner

Direction musicale Laurence Equilbey
Mise en scène La Fura dels Baus – Carlus Padrissa
accentus - Insula orchestra

Coproduction Ludwigsburger Schlossfestspiele, Elbphilharmonie Hamburg     
Laurence Equilbey

La création publique de La création de Joseph Haydn au Burgtheater de Vienne, le 19 mars 1799, est un événement majeur dans le développement du Théâtre National Allemand fondé par Joseph II en 1776. 

En effet, 17 ans plus tôt, Wolfgang Amadé Mozart créait dans ce même théâtre L’enlèvement au sérail, un ouvrage considéré comme l’apogée du Singspiel National Allemand, suivi par la trilogie da Ponte (Les Noces de Figaro, Don Giovanni – version de Vienne -, Cosi fan tutte) qui s’imposa difficilement face aux ouvrages d’Antonio Salieri.

L’originalité de Haydn fut de mêler la légèreté d’une écriture poétique aussi fine que celle du jeune Mozart au formalisme de l’oratorio, dont il avait pu s’imprégner lors de ses voyages en Angleterre à travers la découverte des œuvres religieuses d’Haendel.

Et Dieu créa l'homme à son image - 6eme jour

Et Dieu créa l'homme à son image - 6eme jour

Sur la base d’un poème anglais adapté en allemand, il composa une musique à valeur universelle qui décrivit la naissance du monde, et la partition originale conserva par ailleurs les paroles en anglais et en allemand, une première pour l’époque.

C’est donc cet ouvrage unificateur qu’accueille pour deux soirées l’Auditorium de la Seine Musicale inaugurée le 24 avril dernier sur l’Ile Seguin, face au chemin de halage bordés de péniches qui, amarrées au creux d’un bras de Seine, évoquent un désir de vie libre.

Confiée aux technologies électroniques et vidéographiques et aux costumes fantaisistes luminescents imaginés par Carlus Padrissa et La Fura dels Baus, l’imagerie de La création laisse de côté toute évocation religieuse pour créer un spectacle visuel qui ne surprend plus les habitués de la troupe d’artistes catalans, et qui s’appuie sur les véritables éléments de la création de la vie que sont les mouvements perpétuels de l’univers, l’eau et l’ADN.  

Martin Mitterrutzner (Uriel)

Martin Mitterrutzner (Uriel)

L’ouverture débute sur l’explosion du Big-Bang somptueusement magnifiée par les lignes souples et modernes de l’orchestre.

Un des plus beaux et impressifs moment survient au quatrième jour, lorsque des figurants montent le long des rangées de spectateurs en mimant, à l’aide de sphères lumineuses d’éclat variable et multicolore, les révolutions harmonieuses des planètes.

A d’autres instants, la machinerie utilisée pour faire s’élever la narratrice au-dessus des musiciens, comme l’avait fait La Fura dels Baus pour la Reine de la nuit à Bochum et, plus tard, à Bastille, démonte cette impression imaginaire, car les mécanismes sont inévitablement visibles et audibles de par les dimensions modestes de la salle.

Il est vrai que l’équipe artistique a souvent pour habitude de travailler dans des espaces bien plus grands, et cela se ressent.

Martin Mitterrutzner (Uriel)

Martin Mitterrutzner (Uriel)

A la fin du sixième jour, Carlus Padrissa ne manque pas de rendre hommage à son mentor, Gerard Mortier, en faisant apparaitre en filigrane son visage grave au moment où l’œuvre célèbre la création de l’homme à l’image de Dieu. Le chœur accentus entame un splendide choral qui alterne groupes de sopranos, de ténors et de basses chanté avec une précision et un sentiment d’humanité absolument émouvant.

La naissance d’Eve et d’Adam émerge de la cuve d’eau translucide qui, jusqu’à présent, servait surtout des jeux d’eau parfois laborieux. Ce passage est alors accompagné par des évasions de motifs instrumentaux sublimes, à travers l’acoustique d’une salle qui respecte la chair des voix des solistes, l’unité du chœur et l’ampleur du son orchestral avec une impression d’envahissement sonore qui s’abstient de toute réverbération inutile.

Mari Eriksmoen (Eve)

Mari Eriksmoen (Eve)

Ce chœur qui, de bout en bout, éblouit par sa subtilité, revient à nouveau se mélanger aux auditeurs sous d’immenses sphères suspendues, comme des étoiles, et l’on peut alors entendre les moindres murmures de chaque chanteur à portée d’oreille. 

Les trois solistes, Mari Eriksmoen, soprano rayonnante, Martin Mitterrutzner, ténor dont on peut saisir des accents de mélancolie qui rappellent ceux de Charles Workman, et Daniel Schmutzhard, qui se révèle par la jeunesse d’Adam, partagent une même joliesse de timbre et un même sens du classicisme qui participent à l’esprit d’optimisme de la représentation.

Die Schöpfung-La Création (Equilbey-Insula Orchestra-accentus-La Fura dels Baus-Padrissa) La Seine Musicale

En résidence, et donc dorénavant chez eux, les musiciens d’Insula orchestra donnent un magnifique liant clair et vivant à l’interprétation de cette partition, leurs sonorités de métal pures et effilées se fondent avec la lumière du visuel, et cette musique post-révolutionnaire se renouvelle ainsi dans un espace du XXIème siècle que Laurence Equilbey anime avec une verve rigoureuse et naturellement bienveillante.

Concert à revoir sur Concert Arte.

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Publié le 10 Mai 2017

Dans le prolongement de l’article sur l’importance et la popularité de l’opéra dans le monde, et afin de rendre plus impressif la réalité de la diffusion de l’art lyrique, le présent article classe sous forme de carte les villes par nombre de représentations d’opéras qui y sont jouées chaque année. La taille des symboles et leur couleur donne ainsi bonne indication de la fréquence des spectacles. Toutefois, la jauge des théâtres n’est pas prise en compte.

Ces données ont été compilées à partir des informations du site Operabase sur la période 2011-2016 (5 saisons), et deux cartes principales sont comparées à la même échelle, l’Europe incluant la Russie européenne, et l’Amérique du nord.

L'art lyrique en Europe et en Amérique du nord

L'art lyrique en Europe et en Amérique du nord

Cette cartographie met en évidence la prépondérance de l’opéra dans les pays germaniques et de l’Italie du nord. Son rayonnement donne l'impression de se diffuser à un millier de kilomètres autour d’un épicentre situé en Bavière, près de Bayreuth.

C’est toute l’Europe centrale qui est irradiée par les théâtres lyriques.

Car bien qu’apparu en Italie, l’Opéra s’est vite diffusé dans les capitales européennes, et l’axe nord-sud du Rhin qui relie l’Allemagne du nord à la péninsule italienne est parfaitement identifiable.

On peut ainsi contempler cette carte en remarquant les pays qui concentrent la majorité de la vie lyrique dans leur propre capitale.

Détail de la cartographie sur l'Europe centrale

Détail de la cartographie sur l'Europe centrale

C’est le cas de tous les pays de moins de 25 millions d’habitants, à part la Suisse et la Belgique.
En effet, Vienne, Prague, Budapest, Bratislava, Minsk, Oslo, Stockholm, Copenhague, Amsterdam, Sydney accumulent de 40 à 60% des représentations données dans leur pays.

Dans les pays de plus de 40 millions d’habitants – hors Allemagne et Italie -, Russie, Angleterre, France, Etats-Unis, Espagne, Pologne et Ukraine concentrent dans leur capitale environ 30% des représentations nationales.

En revanche, moins de 10% des représentations nationales sont données à Berlin, Venise et Milan, car le réseau de grandes villes est plus dense dans leurs pays respectifs.

Mais en Allemagne, 60 villes affichent plus de 50 représentations par an (contre 2 seulement en Angleterre et en France).

Enfin, la Suisse suit le modèle de l’Allemagne : Zurich, Basel, St Gallen, Luzern, Bern et Genève affichent plus de 50 représentations par an.

Vienne, Berlin et Moscou constituent le haut du palmarès et comptent chacune plus de 450 représentations par an.

Puis suivent Londres, St-Petersbourg, Prague, Paris, Budapest, New-York et Hambourg avec plus de 300 représentations par an tous théâtres confondus.

Hors continent européen, l'art lyrique subsiste en Australie (Sydney, Melbourne principalement) et en Amérique du Nord, à travers un très fin réseau de villes fortement distantes.

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Publié le 8 Mai 2017

Circonstances de l’éclipse totale de soleil du 21 août 2017 aux Etats-Unis

Après l’éclipse annulaire de soleil qui a ravi un nombre modeste d’observateurs situés dans le sud de la Patagonie le 26 février 2017, le continent nord-américain s’apprête à être traversé de part en part, le 21 août 2017, par une éclipse totale.

14 états des Etats-Unis seront concernés, selon une trajectoire qui partira de l’Oregon jusqu’à la Caroline du Sud, en passant par l’Idaho et le Wyoming. Ce sera la réplique de l’éclipse qui passa au nord de Paris le 11 août 1999.

Cet événement sera donc fortement médiatisé, car la dernière éclipse totale qui a touché les USA s’est produite le 26 février 1979, uniquement sur l’extrême nord-ouest du pays.

Trajectoire de l'éclipse totale de Soleil du 21 août 2017 - (c) Xavier Jubier - xjubier.free.fr

Trajectoire de l'éclipse totale de Soleil du 21 août 2017 - (c) Xavier Jubier - xjubier.free.fr

La particularité géographique de l’éclipse du mois d’août est qu’elle va plonger dans l’ombre de la lune des états connus pour la beauté de leur nature et de leurs paysages, qui sont des lieux où des films intimistes célèbres du cinéma américain se sont déroulés. On peut citer Old Joy de Kelly Reichardt (en Oregon), Paranoïd Park et My Own Private Idaho de Gus Van Stan (en Oregon et Idaho), Brokeback Mountain de Ang Lee (au Wyoming), Boys don ’t Cry de Kimberly Peirce (au Nebraska).

Tracé de l'éclipse totale de Soleil du 21 août 2017 de l'Oregon au Wyoming - (c) Xavier Jubier - xjubier.free.fr

Tracé de l'éclipse totale de Soleil du 21 août 2017 de l'Oregon au Wyoming - (c) Xavier Jubier - xjubier.free.fr

L'éclipse sera totale du fait de la relative proximité de la Lune à la Terre (366 386 km) qui rendra son diamètre apparent plus grand que celui du Soleil.

La durée de l’éclipse variera de 2 minutes au sud de Portland (Oregon) à 2m18s au nord d’Idaho Falls, jusqu’à 2m41s entre Saint-Louis (Missouri) et Nashville (Tennessee).

Plus précisément :

Mont Jefferson (Sud de Portland) : Totalité à 10h20 (41° de hauteur), durée 2mn03
Idaho Falls (Craters of the Moon) : Totalité à 11h34 (49° de hauteur), durée 2mn18
Casper Mountains (Wyoming) : Totalité à 11h44 (54° de hauteur), durée 2mn27
Kansas City : Totalité à 13h08 (62° de hauteur), durée 2mn40
Saint-Louis : Totalité à 13h19 (64° de hauteur), durée 2mn41
Nashville : Totalité à 13h28 (64° de hauteur), durée 2mn41

L'ombre de la Lune à Idaho Falls le 21 août 2017 à 11h36mn08s, dans la région de Crater of the Moon et du Park de Yellowstone - (c) Xavier Jubier - xjubier.free.fr

L'ombre de la Lune à Idaho Falls le 21 août 2017 à 11h36mn08s, dans la région de Crater of the Moon et du Park de Yellowstone - (c) Xavier Jubier - xjubier.free.fr

Un des meilleurs compromis entre durée de l’éclipse et paysages spectaculaires se situe en Idaho et au Wyoming.

Le déroulement de l’éclipse à Idaho Falls comprendra quatre jalons clés lundi 21 août :

1.    A 10h15mn13s, heure locale, la Lune commencera à recouvrir le bord solaire, à 37° au-dessus de l’horizon Est-Sud-Est.

2.    Une heure et quart plus tard, à 11h32mn35s, à 49° au-dessus de l’horizon, la Lune recouvrira entièrement le Soleil sous une spectaculaire couronne magnétique, laissant apparaître Régulus à leur côté, tous trois encadrés de près par Mars et Mercure, et, plus loin, par Vénus et Jupiter. La vitesse de l’ombre au sol sera de 3000 km/h. 

3.    Deux minutes et 18 secondes plus tard, à 11h34mn53s, la Lune commencera à se dégager de la surface solaire et le jour reviendra.

4.    Enfin, à 12h57mn36s, la Lune se sera entièrement dégagée de notre étoile.

La largeur du tracé de l’ombre au sol, elle, ne sera que de 106 km.

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Rédigé par David

Publié dans #Astres, #Eclipse

Publié le 1 Mai 2017

TV-Web Mai 2017 - Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Lundi 01 mai 2017 sur France 3 à 02h10
Le petit cheval bossu (Chtchedrine / Ratmansky)

Ballet du Théâtre Mariinsky

Vendredi 05 mai 2017 sur France 2 à 00h00
Les Contes d'Hoffmann (Offenbach) - ms Marthaler - dm Cambreling

Teatro Real de Madrid - Cutler, von Otter, Priante, Homberger

Dimanche 07 mai 2017 sur France 3 à 00h35
Tous à l'Opéra

Nord pas de calais - La Finta Giardinera
Bretagne - La Cenerentola
Pays-de-Loire - Dialogues des Carmélites
Auvergne-Bourgogne-Rhônes-Alpes - La Flûte Enchantée
Normandie - Le Vaisseau Fantôme
Alsace-Lorraine-Champagne - Aleko / Francesca da Rimini
Corse - Colomba

Dimanche 07 mai 2017 sur Arte à 12h20
Concerto Italiano (Monteverdi) - dm Alessandrini

Dimanche 14 mai 2017 sur France 3 à 00h30
Barbe-Bleue (Offenbach) - ms Koeken - dm Schiffman - Opéra de Nancy

Dimanche 14 mai 2017 sur Arte à 12h30
Mondoville / Rameau - Soirée à la Philharmonie

Lundi 15 mai 2017 sur Arte à 0h55
Les meilleurs moments du festival Young Euro Classic 2016

Vendredi 19 mai 2017 sur France 2 à 00h00
Ariane et Barbe-Bleue (Dukas) - ms Py - dm Abello

Opéra du Rhin - Barrard, Philips, Brunet-Grupposo

Dimanche 21 mai 2017 sur France 3 à 00h35
La Flûte Enchantée (Mozart) - ms Sorin - dm Montanari

Opéra de Lyon - Peter- Newhouse - Spiegel - Devieihle

Dimanche 21 mai 2017 sur Arte à 12h30
Schubert - Brahms - Beethoven - Mendelssohn - Bussoni

Festival international de la musique de chambre de Jérusalem

Lundi 22 mai 2017 sur Arte à 0h55
Musique classique enfin populaire ! - documentaire

Netrebko, Lang Lang, Garrett ...

Vendredi 26 mai 2017 sur France 2 à 00h00
La Passion selon Saint Matthieu (Bach) - dir Corboz
Piau, Mena, Lièvre-Picard, Genz

Dimanche 28 mai 2017 sur France 3 à 00h30
La Favorite (Donizetti) - dm Allemandi

Capitole de Toulouse - Aldrich - Tézier - Yijie - Furlanetto

Lundi 29 mai 2017 sur Arte à 0h20
Vêpres solennelles d'un confesseur - Messe du Couronnement (Mozart)

Mezzo et Mezzo HD

Mercredi 03 mai 2017 sur Mezzo à 20h30
The Tempest de Thomas Adès au Metropolitan Opera

Vendredi 05 mai 2017 sur Mezzo HD à 20h30
Rigoletto de Verdi au Liceu de Barcelone

Samedi 06 mai 2017 sur Mezzo à 20h30
Iolanta de Tchaïkovski et Le Château de Barbe-Bleue de Bartók au Metropolitan Opera

Samedi 06 mai 2017 sur Mezzo HD à 20h00
Alcione de Marin Marais à l'Opéra-Comique (en direct)

Mercredi 10 mai 2017 sur Mezzo à 20h30
Alceste de Gluck à La Fenice de Venise

Jeudi 11 mai 2017 sur Mezzo HD à 20h30
Le Vaisseau fantôme de Wagner au Teatro Real de Madrid

Samedi 13 mai 2017 sur Mezzo à 20h30
Nikolaus Harnoncourt dirige L'Orfeo de Monteverdi

Dimanche 14 mai sur Mezzo HD à 20h30
Rigoletto de Verdi au Liceu de Barcelone

Mercredi 17 mai 2017 sur Mezzo à 20h30
Nikolaus Harnoncourt dirige Il ritorno d'Ulisse in patria de Monteverdi

Vendredi 19 mai sur Mezzo HD à 20h30
The Indian Queen de Purcell au Teatro Real de Madrid

Samedi 20 mai sur Mezzo à 20h30
Nikolaus Harnoncourt dirige L'Incoronazione di Poppea de Monteverdi

Dimanche 21 mai sur Mezzo HD à 20h30
Les Contes d'Hoffmann d'Offenbach au Teatro Real de Madrid

Mercredi 24 mai 2017 sur Mezzo à 20h30
Magdalena Kožená chante Médée de Charpentier

Vendredi 26 mai 2017 sur Mezzo HD à 20h30
L'Or du Rhin de Wagner au Liceu de Barcelone

Dimanche 28 mai sur Mezzo HD à 20h30
Le Vaisseau fantôme de Wagner au Teatro Real de Madrid

Lundi 29 mai 2017 sur Mezzo à 20h30
Tamerlano de Haendel à la Monnaie de Bruxelles

Mercredi 31 mai 2017 sur Mezzo à 20h30
Juditha Triumphans de Vivaldi à La Fenice de Venise

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Concert Arte

Il Giasone (Grand Théâtre de Genève) - ms Sinigaglia

L'Orfeo (Opéra de Lausanne) - ms Robert Carsen

"Kalila Wa Dimna" de Moneim Adwan au Festival d'Aix-en-Provence

Benvenuto Cellini (Opera d'Amsterdam) - ms Gilliam

La petite renarde rusée (Théâtre de la Monnaie) - ms  Coppens

Snegourotchka (Opéra de Paris) - ms Tcherniakov

Lohengrin (Semperoper Dresde) - ms Mielitz

La Wally (Grand Théâtre de Genève) - ms Lievi

La Création (Auditorium de la Seine Musicale) - ms La Fura Dels Baus

Le Couronnement de Poppée (Festival de Schwetzinger) - ms Claudio Cavina

La Passion selon Marc (Orchestre de Chambre de Lausanne)


Sur Operaplatform, Culturebox etc...

Goplana - Polish National Opera jusqu'au 02 mai 2017

The Nose - Covent Garden jusqu'au 08 mai 2017

La Cenerentola (Opéra de Rennes) jusqu'au 13 mai 2017

Le Vaisseau Fantôme (Opéra de Caen) jusqu'au 13 mai 2017

La Flûte Enchantée (Opéra de Lyon) jusqu'au 13 mai 2017

La Flûte Enchantée (Den Norske Opera) jusqu'au 14 mai 2017

Carmen (opéra de Lyon) jusqu'au 14 mai 2017

Þórðarson (Icelandic Opera) jusqu'au 14 mai 2017

Farnace (Opéra National du Rhin) jusqu'au 14 mai 2017

Le Turc en Italie (Opéra National de Bergen) jusqu'au 14 mai 2017

Les Contes d'Hoffmann (Opéra National de Paris) jusqu'au 22 mai 2017

Don Carlo (Opéra National du Rhin) jusqu'au 29 mai 2017


Les perles de Cléopâtre (Komische Oper Berlin) jusqu'au 02 juin 2017

L'Amico Fritz - Teatro de la Fenice jusqu'au 03 juin 2017

Bomarzo (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 04 juin 2017

Carmen (Latvian National Opera) jusqu'au 04 juin 2017

Le couronnement de Poppée (Opéra de Lille) jusqu'au 04 juin 2017

Médée (Theatre Basel) jusqu'au 04 juin 2017

Le Coq d'Or (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 22 juin 2017

La Bohème - Opera de Liège jusqu'au 24 juin 2017

Orphéus (Komischen Oper Berlin) jusqu'au 30 juin 2017


Ariodante (Carnegie Hall) jusqu'au 30 juillet 2017

Nowark - Space Opera (Opéra de Poznan) jusqu'au 02 août 2017

Werther (Opéra de Metz) jusqu'au 08 août 2017

King Arthur (Staastoper Berlin) jusqu'au 18 août 2017

Fantasio (Opéra Comique - Théâtre du Châtelet) jusqu'au 23 août 2017

Tannhäuser (Opéra de Monte-Carlo) jusqu'au 01 septembre 2017

Arsilda (Opéra de Bratislava) jusqu'au 14 septembre 2017

La Passion de Saint Matthieu (Manchester) le 17 septembre 2017

Lucrezia Borgia (Palau de les Arts Reina Sofia) jusqu'au 30 septembre 2017

La Foire de Sorotchintsi  (Komischen Oper Berlin) jusqu'au 01 octobre 2017

La Création (Sadler's Well Theatre - London) jusqu'au 15 octobre 2017

La Cenerentola (Opéra de Lille) jusqu'au 20 octobre 2017

Nabucco (Opera Royal de Wallonie) jusqu'au 27 octobre 2017

Le vin herbé (Opéra National du Pays de Galles) jusqu'au 27 octobre 2017

Semele (Badische Staatsteater Karlsruhe) jusqu'au 31 octobre 2017

Armino (Badische Staatsteater Karlsruhe) jusqu'au 31 octobre 2017

La Callisto (Opéra National du Rhin) jusqu'au 03 novembre 2017

Sémiramide (Opéra de Nancy) jusqu'au 11 novembre 2017

Alcione (Opéra Comique) jusqu'au 12 novembre 2017

Aquagranda de Filippo Perocco (Teatro La Fenice) jusqu'au 14 novembre 2017

Le Requiem de Mozart (Philharmonie de Paris) - dm René Jacobs - jusqu'au 26 novembre 2017

Don Giovanni (Opéra de Liège) jusqu'au 23 novembre 2017

Anna Bolena (Opéra Grand Avignon) jusqu'au 23 novembre 2017

Le Vaisseau Fantôme (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 27 décembre 2017

La Bohème (Festival d'Opéra en plein air) jusqu'au 29 décembre 2017

La Damnation de Faust (ms Ruggero Raimondi) jusqu'au 01 février 2018

Le retour d'Ulysse dans sa patrie (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 13 mars 2018

Jérusalem (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 24 mars 2018

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique