Casse-Noisette et la princesse Pirlipat (Aurélie Lepoutre-Loïc Richard-Cie L'Alouette)

Publié le 22 Novembre 2015

Casse-Noisette et la princesse Pirlipat                      E.T.A Hoffmann
Représentation du 21 novembre 2015
La Folie Théâtre

Mise en scène et interprétation Aurélie Lepoutre et Loïc Richard
Bruitages, sons, musique Isabelle Trancart
Chorégraphies América Mocq
Accessoires Catherine Gargat
Compagnie théâtrale de l’Alouette

Tout le monde connaît Casse-Noisette, le ballet composé par Piotr Ilitch Tchaïkovski et régulièrement repris à l’Opéra Bastille dans la chorégraphie de Rudolf Noureev, dont une nouvelle version sera représentée au Palais Garnier au printemps prochain.

Le thème, basé sur un récit d’Alexandre Dumas, s’inspire lui-même du conte fantastique d’E.T.A Hoffmann. Mais le ballet est en fait un divertissement qui reprend les thèmes de la première partie de la nouvelle, et la forêt d’arbres de Noël pleine de contes de fées est une pure invention de Tchaïkovski. N’est pas racontée non plus l’histoire de la Princesse Pirlipat, qui avait été transformée par la Reine des Souris pour se venger de la mort de tous ses fils, neveux et nièces piégés par l’inventeur et maître horloger, Drosselmeier.

Loïc Richard et Aurélie Lepoutre - Compagnie de l'Alouette (DR placeminute.com)

Loïc Richard et Aurélie Lepoutre - Compagnie de l'Alouette (DR placeminute.com)

C’est ce récit extrait de la nouvelle, « L’histoire de la noix dure », qu’Aurélie Lepoutre et Loïc Richard ont eu l’idée de mettre en scène pour en faire un spectacle qui parcourt depuis un an la région parisienne (Maison des associations- Fontenay-sous-Bois, Théâtre Darius Milhaud – Paris XIX, Théâtre Pixel – Paris XVIII).

Au creux de la grande salle de la Folie Théâtre, ils recréent un décor intime et chaleureux parcellé d’objets en bois ou carton, parmi lesquels on peut distinguer un petit casse-noisette, soldat en uniforme.

Tous deux racontent et jouent les rôles du Roi et de la Reine et des personnages secondaires avec un humour joyeux et communicatif, tout en préservant un contact très proche avec les enfants qui les admirent. Leur tendresse pour ce très jeune public est naturelle et évidente. Aurélie Lepoutre pourrait même leur évoquer une jeune maitresse d’école un peu délurée au regard volubile et d’une aisance tourbillonnante sur scène.

Loïc Richard et Aurélie Lepoutre - Compagnie de l'Alouette (DR placeminute.com)

Loïc Richard et Aurélie Lepoutre - Compagnie de l'Alouette (DR placeminute.com)

Loïc Richard, lui, est à la fois dans la drôlerie mais aussi le charme. Fossettes espiègles, voix très présente aux belles sonorités, il y a en lui une communion entre gestes, expressions des yeux et variations des intonations vocales qui rendent son personnage totalement intégré à sa propre personne. On peut comprendre avec une très grande lisibilité les sentiments des personnages qu’il exprime par les nuances sensibles du regard. Et quelques traits et mimiques ne sont pas sans rappeler aussi bien ceux de Louis De Funès ou de Robin Williams (si l’on repense à la scène de la radio dans ‘Good Morning Vietnam’).

Les deux acteurs jouent mais dansent également sur les extraits de la musique féérique de Tchaïkovski et sur les bruitages orchestrés par Isabelle Trancart, elle-même étant parfois prise à partie par les comédiens.

Et au cours de ces 55 minutes de pure vitalité, on ne peut s’empêcher de mettre en correspondance ce jeu théâtral avec la passion du jeune héros du ‘Cercle des Poètes disparus’, film dans lequel le théâtre est une forme de résistance aux conformismes de la société.

On a alors véritablement l’impression de voir deux acteurs s’épanouir entièrement et personnellement, et le plus beau cadeau qu’ils nous font est de nous faire redécouvrir la vie dans tous ses élans et ses frémissements.

 

Spectacle joué à la Folie Théâtre - Paris XIème - jusqu'au 03 janvier 2016.

Lien vers le site de la Compagnie de l'Alouette.

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