Histoire de l'Opéra, vie culturelle parisienne et ailleurs, et évènements astronomiques. Comptes rendus de spectacles de l'Opéra National de Paris, de théâtres parisiens (Châtelet, Champs Élysées, Odéon ...), des opéras en province (Rouen, Strasbourg, Lyon ...) et à l'étranger (Belgique, Hollande, Allemagne, Espagne, Angleterre...).
Wagner Monologues (Richard Wagner)
Concert du 11 mai 2016 Philharmonie de Paris – Grande Salle
Tristan et Isolde Prélude Tristan et Isolde Monologue du roi Marke Le Vaisseau fantôme Monologue du Hollandais La Walkyrie Adieux de Wotan et incantation du feu (version réduite)
Matthias Goerne, Baryton
Direction musicale Christoph Eschenbach Orchestre de Paris
A la veille de la première représentation de ‘Tristan und Isolde’ au Théâtre des Champs Elysées, l’un des événements lyriques très attendu de la saison parisienne, la montée diffuse et progressive des premiers accords de l’ouverture, ce soir, résonne comme les prémices à une immersion imminente dans l’univers sombre de Richard Wagner.
L’ampleur de la voilure de l’Orchestre de Paris est de suite enveloppante, animée par une houle qui se déroule dans une majesté très féminine, séductrice, mais également sans point d’impact fort. Christoph Eschenbach semble ainsi emporté par un univers imaginaire qui déborde dans l'espace de la salle.
Matthias Goerne - le 11 mai 2016 à la Philharmonie de Paris
Et Matthias Goerne, avec sa voix de Wolfram lunaire, fascinant par la souplesse avec laquelle il vit de son corps, décline son arc-en-ciel de nuances du clair vers l'obscur pour incarner des personnages wagnériens bien plus autoritaires que le chevalier de 'Tannhäuser', un capitaine, Le Hollandais, un roi, Marke, et un dieu, Wotan.
Cette interprétation, où direction orchestrale et chant se rejoignent dans un lyrisme dépouillé de toute névrose, se dématérialise et donne ainsi une sensation d’irréalité inhabituelle, amplifiée par l’acoustique de la Philharmonie.
Mais l’on entend également des accents portés par les accords cuivrés du ‘Vaisseau Fantôme’ qui paraissent comme jamais aussi évocateurs de ceux du dragon Fafner dans ‘Siegfried’.