Gala Lyrique (Fabiano-Agresta-Tézier-Pisaroni-Wigglesworth) Palais Garnier

Publié le 18 Juin 2021

Gala Lyrique (Rossini, Mozart, Puccini, Verdi, Wagner, Berlioz, Donizetti)
Récital du 16 juin 2021
Palais Garnier

Guillaume Tell - Ouverture
Manon Lescaut - « Sola, perduta, abbandonata » (Maria Agresta)
Don Giovanni - « Madamina » (Luca Pisaroni)
Il Corsaro (Verdi) - « De corsari il fulmine » (Michael Fabiano)
La Forza del Destino - « Urna fatale » (Ludovic Tézier)
Tannhäuser - « Bacchanale »
Tannhäuser - « O du mein holder Abendstern » (Ludovic Tézier)
La Damnation de Faust – « Devant la maison de celui qui t'adore » (Luca Pisaroni)
Don Pasquale - « Cheti, cheti, immantinente » (Luca Pisaroni - Ludovic Tézier)
La Bohème - Final de l'Acte I (Maria Agresta - Michael Fabiano)

Direction musicale Mark Wigglesworth
Orchestre de l’Opéra national de Paris

Un mois après la réouverture des salles de spectacles au public, le Palais Garnier accueille un quatuor de grands artistes impliqués dans les productions de l’Opéra de Paris en cours de représentations en ce mois de juin, et réunis à travers un unique récital lyrique.

Au trio de ToscaMaria AgrestaMichael Fabiano et  Ludovic Tézier, se joint l’interprète de Rodrique dans Le Soulier de satin, Luca Pisaroni, tous les quatre associés au chef d’orchestre de La Clémence de Titus, Mark Wigglesworth, et à l'orchestre de l'Opéra national de Paris.

Maria Agresta

Maria Agresta

Ce concert est ainsi une occasion de les retrouver de près, mais aussi d'évoquer les réminiscences musicales du Palais Garnier au cours des 50 premières années de son existence, depuis son achèvement en 1875.

Guillaume Tell et Tannhäuser faisaient toujours partie des douze ouvrages les plus joués dans cette salle , avec plus de 300 représentations chacun, et Mark Wigglesworth restitue une lecture d'une très grande finesse de leurs ouvertures respectives, ce qui permet d'apprécier les très belles expressions des violoncelles, leur son boisé et la rutilance de leur éclat, et les qualités lumineuses de l'ensemble orchestral fort impressionnantes dans la bacchanale. Du grand style!

Ludovic Tézier, Luca Pisaroni, Maria Agresta

Ludovic Tézier, Luca Pisaroni, Maria Agresta

La partie récital permet de retrouver celui qui incarnait ici même Leporello en 2006 dans la mise en scène de Michael Haneke, Luca Pisaroni. Il connaît ce personnage par cœur, cela se voit à sa manière de mimer les intentions du texte, et timbre idéalement les intonations ironiques du valet de Don Giovanni en insistant sur la tonalité légère de l'air du catalogue.

Michael Fabiano

Michael Fabiano

L'humble arrivée de Michael Fabiano mélange à la fois le naturel sympathique de ce chanteur et la tension dramatique de l'air de Corrado. Il campe en effet un grand personnage verdien, une solide homogénéité de toute la tessiture de la voix, un engagement enflammé, une poignance et un mordant formidables, et surtout une précision de jeu et une expression du sens de ce qu'il chante qui nous fait vivre émotionnellement au plus près des sentiments portés par le texte et la musique.

Ce grand chanteur et grand acteur Joue, plus loin, aussi bien la sincérité amoureuse de Rodolfo, et Maria Agresta, après un rendu authentiquement blessé, sans noirceurs exagérées et avec une excellente tenue dans les expressions de douleurs, de Manon Lescaut, offre à nouveau avec lui l'image d'un couple d'une attention tout aussi subtile que dans leur dernier acte de Tosca à l'opéra Bastille.

Ludovic Tézier

Ludovic Tézier

Et c'est à Ludovic Tézier que l'on doit ce soir la plus grande variété de traits de caractères. La sévérité de Don Carlo di Vargas et le conflit entre désespoir et détermination se lisent naturellement dans ses résonances verdiennes, un tempérament qui correspond si bien à sa stature sereine et bien ancrée

Il surprend beaucoup plus dans le duo donizettien avec Luca Pisaroni, où la célérité du verbe sollicite souffle et précision dynamique de l'élocution, puis il retourne à un état d'apaisement sous les ombres poétiques de Wolfram, où cette fois s'exprime un ton plus aérien. 

​​Un concert relativement court, mais qui a été un enchantement musical d'une énergie tant essentielle pour chacun.

Rédigé par David

Publié dans #Saison 2020-2021, #ONP, #Récital

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