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Publié le 13 Décembre 2008

Vladimir Jurowski et le London Philharmonic Orchestra
Concert du 12 décembre 2008 au Théâtre des Champs Elysées

Brahms : Concerto pour piano et orchestre n° 2 en si bémol majeur op. 83
Tchaïkovski : Symphonie n° 6 en si mineur op. 74 « Pathétique »

Vladimir Jurowski, direction
Nicholas Angelich, piano

Il arrive qu’un concert déconcerte et finalement déçoive, la « Romantique » de Bruckner menée triomphalement par Mariss Jansons, comme s’il dirigeait une machine de guerre, en est un récent exemple.

Et parfois la rencontre avec un moment d’unité se produit, sans trop saisir si cela provient autant de l’état d’esprit que du style interprétatif.
Cela se caractérise ici par les images mentales qui se forment sur les élans sensuels de l’orchestre dès le premier mouvement du concerto, le piano ferme de Nicholas Angelich créant une opposition presque terre à terre.
Passé les exacerbations de l’allegro, le toucher du clavier s’allie aux effleurements du violoncelle et à l’ampleur des ondoyances des cordes pour sublimer ce moment contemplatif en sensations lascives.

Dans la même veine, mais cette fois avec les reflets métalliques des cuivres qui s‘immiscent sans saturer la formation, on imagine dans l’ultime symphonie de Tchaïkovski un cœur noir qui éclate, une fureur qui s’extériorise à outrance.
A l’opposé, l’allegro vivace revient à un maniérisme presque maniaque et joueur, le regard ne décrochant pas des mains de Vladimir Jurowski.

De quoi sortir du théâtre pensif et complétement sonné.

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Publié le 10 Décembre 2008

Joyce DiDonato et les Talens Lyriques (Christophe Rousset)
Concert du 09 décembre 2008 (Salle Pleyel)

Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Teseo - "Dolce riposo" - "Ira, sdegni, e furore" – "O stringero nel sen" – "Moriro, ma vendicata"
Imeneo – "Ouverture" – "Sorge nell'alma mia'
Il Pastor Fido – "Chaconne"
Serse – "Crude furie"
Ariodante – "Scherza infida"
Rodrigo – "Vincer se stesso e la maggior vittoria"
Hercules – "Ouverture" – "Cease, ruler of the day" – "Where shall i fly?"

Direction Christophe Rousset

Il faut avouer que l’investissement scénique de Joyce DiDonato éclipse parfois l’attention qu’il faudrait apporter à sa technique et aux qualités propres à sa voix.

Ce récital est donc l’occasion d’y remédier.
Tout d’abord, la jeune femme est splendidement féminine. La remarque peut faire sourire mais nous sommes habitués à l’entendre dans des rôles masculins (Idamante, Roméo).

Passé l’effet de surprise, de ce récital purement Haendel vont se dégager trois temps :
il y a ces grands moments effervescents où les trilles se succèdent certes avec facilité, mais sur des reflets peu colorés notamment dus à une tessiture grave un peu trop légère.

Dans les passages de fureurs, le timbre se ponctue de stridences, s‘enlaidit, ce qui accentue le contraste avec la beauté physique de la chanteuse tout en lui donnant une dimension encore plus étrange.

Joyce DiDonato

Joyce DiDonato

Alors qu’au contraire dans les airs où le temps s’arrête, c’est un déploiement vocal d’une projection superbe dans cette salle aussi froide, des aigus aériens d’une souplesse facile qui rendent par exemple l’air d’Ariodante sans doute moins subtilement fouillé et rageur que ne le faisait Anne Sophie von Otter à Garnier, mais augmenté d’une candeur qui lui sied bien plus.

Très à l’aise sur scène et généreuse lorsqu’il s’agit d’offrir son énergie, Joyce DiDonato surprend aussi par ce petit côté inclassable entre mezzo et soprano et par l’originalité qui consiste à posséder à la fois un vrai don théâtral et des atouts pour le bel canto.

En bis « Ombra mai fu" (Serse) et "Dopo notte" (Ariodante) concluent une soirée « intense », comme elle le dira elle même, mais quand on y repense Christophe Rousset et les Talens Lyriques auront paru bien sages.

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Publié le 18 Novembre 2008

Cosi fan tutte (Mozart)
Représentation du 16 novembre 2008

Théâtre des Champs Elysées

Mise en scène Eric Génovèse

(Sociétaire de la Comédie Française)
Direction musicale Jean-Christophe Spinosi

Fiordiligi Veronica Cangemi

Dorabella Rinat Shaham
Despina Jaël Azzaretti

Ferrando Paolo Fanale
Guglielmo Luca Pisaroni

Don Alfonso Pietro Spagnoli

                                                                                    Paolo Fanale (Ferrando)

Cette nouvelle production de Cosi fan lutte au Théâtre des Champs Elysées est un spectacle parfaitement conventionnel, sans innovation flagrante, qui pourrait passer sans que l’on s’y attarde plus longtemps.

Et pourtant il faut en parler.

Veronica Cangemi (Fiordiligi), Jaël Azzaretti (Despina) et Rinat Shaham (Dorabella)

Veronica Cangemi (Fiordiligi), Jaël Azzaretti (Despina) et Rinat Shaham (Dorabella)

Il faut reconnaître à Eric Génovèse d’avoir réussi à faire quelque chose de classique mais pas kitch (pour ceux qui ont vu la production de Toffolutti à Garnier) avec un décor simple et très fonctionnel, permettant de multiples plans très distincts et habilement illuminés, des tons clairs, marbrés de verts, quelques volumes de ci de là, aptes à obtenir un consensus général parmi le public.

Seulement, bien évidemment sur le plan scénique, nous en restons au stade de la comédie légère, vivante et ironique à la Jane Austen.   

Après la version de Chéreau à Garnier il est difficile de revenir à une Despine dont ne ressort plus toute la noirceur de son aversion aux hommes, ou bien à un Don Alfonso simple donneur de leçon, ou bien encore à ces deux femmes nettement moins tenaillées.

A ce niveau là, Jaël Azzaretti fait preuve d’abattage sans que surviennent toutefois de véritables moments d’intensité, Pietro Spagnoli assure une ligne de chant ferme aux couleurs cuivrées, Veronica Cangemi maîtrise son personnage touchant et digne, manie les vocalises et les nuances toujours avec un certain suspens, mais perd toute musicalité dans les aigus forte, et si Rinat Shaham est d’un tempérament certain et d’une présence vocale adéquate, l’on est plus difficilement séduit de volupté.

                                                                                          Veronica Cangemi (Fiordiligi)

Quand aux amants, d’une part ils ont de la gueule, mais d'autre part ils nous gâtent aussi vocalement.

A un indiscutable Luca Pisaroni solide et séducteur répond un Paolo Fanale bien plus complexe : timbre ingrat dans les aigus, volume très variable, en dehors de cela ses airs largo sont une démonstration technique et accrocheuse, et le rendent très sensible.

Paolo Fanale (Ferrando)

Paolo Fanale (Ferrando)

En fait, la nouveauté est dans la fosse : Jean-Christophe Spinosi ne s’embarrasse surtout pas d' académisme convenu, se lance dans un rythme alerte avec le souci de transmettre la jeunesse des sentiments en jeu, de ralentir le temps quand les êtres se retrouvent, d'exalter la sensualité des cordes, ce qui sera le plus grand plaisir de cette représentation.

Il doit cependant gérer des cors ne sachant toujours pas négocier le rondo de Fiordiligi, et des timbales trop lourdes.

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Publié le 6 Mai 2008

La Fida Ninfa (Vivaldi)

Représentation du 05 mai 2008 (Théâtre des Champs Elysées)

Veronica Cangemi, Morasto
Sandrine Piau, Licori
Philippe Jaroussky, Osmino
Barbara di Castri, Giunone, Elpina
Topi Lehtipuu, Narete
Lorenzo Regazzo, Eolo, Oralto

Ensemble Matheus

Jean-Christophe Spinosi, direction

C’est avec un sens immense de la nuance, un raffinement proche de la préciosité, que Jean Christophe Spinosi et l’ensemble Matheus nous ont installé d’emblée dans un état d’esprit béat.

Veronica Cangemi

Veronica Cangemi

Il y eut bien sûr les subtiles coloratures de Sandrine Piau, la légèreté des envolées de Topi Lehtipuu, les vocalises à n’en pas finir de Veronica Cangemi, porteuse également d’une intensité dramatique d’une vérité toujours touchante, l’inaltérable candeur de Philippe Jaroussky, mais surtout une présence énigmatique, une âme qui fait corps entre tous les artistes et le public pour aboutir à cette sorte d’enchantement qui laisse chacun encore tout étourdi au sortir du théâtre.

Mystère, mystère, mystère !

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Publié le 6 Octobre 2007

Rencontre avec Cécilia Bartoli

Le 06 octobre 2007
Théâtre des Champs Elysées.

 

Le mois dernier, Eve Ruggieri nous apprenait que c’est à l’occasion du 10ième anniversaire de la disparition de Maria Callas que furent découvertes à l’Opéra Garnier une jeune soprano colorature, Sumi Jo, et une jeune mezzo-soprano di agilita, Cécilia Bartoli.

 

Toutes deux avaient remporté le prix de la fondation Maria Callas.

 

Alors qu' Herbert von Karajan demanda à rencontrer la première, Daniel Barenboïm prit contact avec l’interprète virtuose de la Cenerentola pour l’engager.

 

20 ans plus tard exactement,  Cécilia Bartoli est la première invitée d’une série de rencontres organisée par Dominique Meyer.

Cécilia Bartoli

Cécilia Bartoli

Durant une heure, le rappel de son parcours est le prétexte à une évocation de l’Italie, Rome, ses places, ses ruelles, son soleil, d’une manière radieuse et dans un français impeccable.

 

Il va falloir retrouver le titre de l’air de Mendelssohn que l’on a eu le plaisir d’écouter, modèle d’évolution du style baroque vers le belcanto.

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Publié le 1 Octobre 2007

Maria Stuarda (Donizetti)

Version de concert du 30 septembre 2007 (Théâtre des Champs Elysées)
 
Marie Stuart Ruth Ann Swenson
Elisabeth Iano Tamar
Leicester Dario Schumk
Talbot Giovanni Furlanetto
Cecil Lionel Loth
Paula Gardino Anna Kennedy
 
Orchestre et choeurs de l'Opéra National de Lyon
Direction Evelino Pidò
 
Dès l'ouverture la cavalcade est lancée entraînant les trémoussements que l'enthousiasme de quelques uns ne peut retenir.
Puis l'attente du duel entre les dames s'établit car seule Elisabeth se découvre au premier acte.
Iano Tamar n'a peut être pas l'ampleur vocale que l'on pourrait attendre d'une reine et se laisse parfois submerger par l'orchestre. En revanche, la séduction de ce timbre pas assez sombre pour franchement l'identifier comme mezzo, mais aux aigus implacables, est un atout dont l'évolution vers les emplois plus dramatiques est digne d'intérêt .
 
Vous connaissiez Dario Schumk ? Moi pas. Car nous avons découvert un ténor franc, viril, jamais en peine et se posant hardiment face à la salle. Si le timbre est relativement commun, le chanteur a donné l'impression d'un tel sens de l'anticipation musicale que rarement j'ai ressenti autant d'harmonie entre chant et discours orchestral.
Avec beaucoup de noblesse Giovanni Furlanetto oppose également un Talbot ferme et convaincant.
 
Et enfin, le suspens se lève sur le château de Fotheringhay. Ruth Ann Swenson illumine avec beaucoup de chaleur et de poésie la scène, mais quelques difficultés avec la partition sont visibles. L'auditoire paraît d'ailleurs plus exigeant avec elle qu'avec ses partenaires.
Les vocalises vertigineuses ne sont certes pas au rendez vous, cependant elle dégage une candeur qui n'en rabaisse que d'avantage l'esprit de son adversaire.
 
Bien entendu Evelino Pidó en fait un peu trop, danse même avec ses chanteurs au risque d'en fatiguer certains avec ses débordements d'énergie.
 
Alors s'il est vrai que la vérité tragique de l'oeuvre ne s'est pas invitée à cette soirée, la générosité de ces chanteurs tous excellents musiciens et leur plaisir d'être présent là face au public ont constitués un petit détournement de l'œuvre de Donizetti pour créer un vrai moment d'évasion.

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Publié le 12 Juillet 2007

Theodora (Haendel)

Concert du 19 octobre 2006 au Théâtre des Champs Elysées

Direction Emmanuelle Haïm

Theodora Geraldine Mc Greevy
Iréne Anne Sophie Von Otter
Dydimus Stephen Wallace
Septimus Paul Agnew
Valens Matthew Rose

Orchestre et Choeurs du Concert d'Astrée
 
Je suis venu écouté un oratorio de Haendel et immanquablement il devait s’y trouver un passage extraordinaire. Alors merci encore à Stephen Wallace et Geraldine McGreevy pour avoir interprété le duo de la fin du second acte avec une réelle profondeur spirituelle, l’orchestre s’étant montré particulièrement attentif et inspiré sur le coup.
Deux voix absolument faites pour s’allier ensemble.
Anne Sophie Von Otter se révèle un peu rude dans les forte, en revanche elle retrouve dans les piani toute la sensualité de son timbre.
Paul Agnew, chanteur très expressif, réussir à émouvoir au premier acte alors que Matthew Rose, deux à trois plus sonore que ses partenaires, jure également d’un point de vue stylistique.
Chœurs en phase et riches en couleurs.
 
Belle ovation pour l’ensemble au final.

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Publié le 11 Juillet 2007

Missa Solemnis (Beethoven)

Concert du 19 septembre 2006 au Théâtre des Champs-Élysées
 
Camilla Nylund Soprano
Birgit Remmert Mezzo-Soprano
Charles Workman Ténor
Franz Josef Selig Basse
 
Orchestre de la Suisse Romande
Chœur de la Radio de Berlin
 
Direction Marek Janowski
 
Durant 1h30 le Théâtre des Champs-Élysées a enveloppé son public pour l’entraîner dans des élans épiques ou le plonger dans des moments de gravité intenses.
La manière dont le capitaine Janowski maîtrise l’orchestre de la Suisse Romande est admirable, d’autant plus que les tempi choisis atteignent une rapidité que les musiciens soutiennent sans la moindre désynchronisation. Les chœurs limpides et aériens se mêlent à l’ensemble avec un souffle qui inspire au cœur comme une délivrance.
 

Mais l’effet recherché par les solistes est ambigu : s’ils ont tous une réelle personnalité vocale, l’impression globale est sans éclat, trop humaine, Birgit Remmert ayant sans doute prodigué la plus belle musicalité lors de l’Agnus Dei, le passage le plus saisissant.
 

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Publié le 9 Juillet 2007

Semiramide (Rossini)

Représentation du 22 avril 2006 (Théâtre des Champs Elysées)
 
Semiramide Alexandrina Pendatchanska
Arsace Barbara Di Castri
Assur Michele Pertusi
Oroe Federico Sacchi
Idreno Kunde
 
Mise en scène Gilbert Deflo
Direction musicale Evelino Pidò
 
 
Je ne savais pas que Semiramide utilisait ses aigus comme arme de dissuasion ! Je dois dire être impressionné par la représentation de ce personnage ; Alexandrina Pendatchanska manie avec brillant un tempérament enflammé, puissant, et tout à la fois émaille son chant d’une virtuosité colorée (elle atteint même des graves d’une très furtive noirceur).
Ce n’est pas du pur bel canto, et peu d’ornements délicats viennent effleurer nos oreilles ; mais l’on a compris que le dramatisme de l’action est ici privilégié.
Dans sa dernière scène (al mio pregar t’arrebdi), la chanteuse est d’une sensibilité touchante. On ne sait plus très bien si c’est une Lady Macbeth ou une Desdemone, et cela traduit bien toute l’ambiguïté du caractère.
 
Barbara Di Castri arrive sans trop de mal à maintenir l’équilibre avec sa partenaire. Arsace a de l’aplomb et un registre grave solide.
Cependant sa maîtrise du souffle est étrange (des experts pourront peut être l’analyser) et certains effets deviennent subitement inaudibles malgré les fortes respirations.
 
Michele Pertusi réalise une prestation honorable. Il ne s’impose véritablement qu’au deuxième acte lors de la confrontation initiale avec Pendatchanska d’abord et surtout lors du monologue d’Assur (scène IV). L’homme est atteint et son chant porte une détresse plus émouvante par ses qualités musicales que par son expressivité.
 
Gregory Kunde est aussi une des attractions de la soirée. Il fait montre d’une très belle musicalité tant qu’il reste dans le médium et les passages largo. Mais dés qu’il s’agit de s’élever dans les aigus, la voix se rétrécie et s’atténue d’autant plus qu’il faut se montrer agile.
Ainsi on a droit a un superbe " La speranza più soave " suivi par un  " Que’ numi furenti " emporté à la débrouille !
 

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Publié le 8 Juillet 2007

Alceste (Jean-Baptiste Lully)
Version de concert du 22 mars 2006 au Théâtre des Champs Elysées

Jean-Claude Malgoire, direction musicale
La Grande Écurie et la Chambre du Roy
Choeur de chambre de Namur, direction Jean Tubéry

Nicolas Rivenq, Alcide (Baryton)
Véronique Gens, Alceste (Soprano)
Simon Edwards, Admète (Ténor)
Judith Gauthier, Céphise, la deuxième ombre (Soprano)
James Oxley, Lychas, Alecton, Apollon (Ténor)
Renaud Delaigue, Straton (Basse)
Bernard Deletré, Lycomède, Caron (Baryton)
Alain Buet, Pluton, Éole, l’homme désolé (Baryton)
Jean Delescluse, Phérès (Ténor)
Hjördis Thébault, Proserpine, la Nymphe de la Marne, la Nymphe des Tuileries, la troisième ombre (Soprano)
Stéphanie d’Oustrac, la femme affligée, la Nymphe de la Seine, la première ombre (Mezzo-soprano)

C'est ma deuxième soirée avec Malgoire cette saison.
A nouveau je retrouve un ensemble orchestral vivant, d'une grande chaleur et des sonorités chatoyantes (j'aime beaucoup le clavecin situé au centre de la formation).

Les chanteurs ont tous fait honneur à l'oeuvre, surtout que j'ai pu mieux les apprécier dans la deuxième partie en me replaçant à l'orchestre.
Citons par exemple :
Les voluptueuses interprétations de Stéphanie d’Oustrac (assez sophistiquée ce soir) qui profitent d'une belle couleur sombre, l'élégance scénique de Nicolas Rivenq et la conjugaison parfaite avec son chant,
James Oxley, au regard espiègle, qui réussit un très beau duo de ténors avec Jean Delescluse (est-ce une adaptation car le rôle de Phérès était prévu au départ pour Pierre Yves Pruvot qui est une basse?), le Caron irrésistible de Bernard Deletré dont l'allure sérieuse initiale, lunettes à la main, ne sert qu'à donner plus d'effets comiques à son personnage par la suite, la simplicité touchante de Hjördis Thébault ou bien la gravité de Véronique Gens

Pas de rôle principal, mais un équilibre dans la distribution des onze solistes qui ont chacun l'occasion d'être mis en valeur.
Cela va de paire avec une certaine complexité théâtrale.
Le mélange orchestral et choral porte l'ensemble en continu jusqu'à ce qu'un air délicieux (et il y en a) vienne surprendre.

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