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Publié le 1 Octobre 2007

Maria Stuarda (Donizetti)

Version de concert du 30 septembre 2007 (Théâtre des Champs Elysées)
 
Marie Stuart Ruth Ann Swenson
Elisabeth Iano Tamar
Leicester Dario Schumk
Talbot Giovanni Furlanetto
Cecil Lionel Loth
Paula Gardino Anna Kennedy
 
Orchestre et choeurs de l'Opéra National de Lyon
Direction Evelino Pidò
 
Dès l'ouverture la cavalcade est lancée entraînant les trémoussements que l'enthousiasme de quelques uns ne peut retenir.
Puis l'attente du duel entre les dames s'établit car seule Elisabeth se découvre au premier acte.
Iano Tamar n'a peut être pas l'ampleur vocale que l'on pourrait attendre d'une reine et se laisse parfois submerger par l'orchestre. En revanche, la séduction de ce timbre pas assez sombre pour franchement l'identifier comme mezzo, mais aux aigus implacables, est un atout dont l'évolution vers les emplois plus dramatiques est digne d'intérêt .
 
Vous connaissiez Dario Schumk ? Moi pas. Car nous avons découvert un ténor franc, viril, jamais en peine et se posant hardiment face à la salle. Si le timbre est relativement commun, le chanteur a donné l'impression d'un tel sens de l'anticipation musicale que rarement j'ai ressenti autant d'harmonie entre chant et discours orchestral.
Avec beaucoup de noblesse Giovanni Furlanetto oppose également un Talbot ferme et convaincant.
 
Et enfin, le suspens se lève sur le château de Fotheringhay. Ruth Ann Swenson illumine avec beaucoup de chaleur et de poésie la scène, mais quelques difficultés avec la partition sont visibles. L'auditoire paraît d'ailleurs plus exigeant avec elle qu'avec ses partenaires.
Les vocalises vertigineuses ne sont certes pas au rendez vous, cependant elle dégage une candeur qui n'en rabaisse que d'avantage l'esprit de son adversaire.
 
Bien entendu Evelino Pidó en fait un peu trop, danse même avec ses chanteurs au risque d'en fatiguer certains avec ses débordements d'énergie.
 
Alors s'il est vrai que la vérité tragique de l'oeuvre ne s'est pas invitée à cette soirée, la générosité de ces chanteurs tous excellents musiciens et leur plaisir d'être présent là face au public ont constitués un petit détournement de l'œuvre de Donizetti pour créer un vrai moment d'évasion.

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