Publié le 29 Avril 2024

Vojtěch Saudek (1951-2003) – Erwin Schulhoff (1894-1942) – Paul Hindemith (1895-1963) - Jan Krejčík (1970)
Concert du 23 avril 2024
Goethe Institut, 17 avenue Iena, Paris 16

Vojtěch Saudek
Quatuor à cordes n°2 (1989)

Erwin Schulhoff
11 inventions, op.36 (1921)

Paul Hindemith
Quatuor à cordes 7/6 (1945)

Jan Krejčík
Sur trois poèmes de Paul Celan pour mezzo-soprano, piano et quatuor à cordes (2024)

FAMA Quartet - David Danel et Roman Hranička (violons), Ondřej Martinovský (alto) et Balázs Adorján (violoncelle)
Tomáš Víšek piano
Marie Kopecká Verhoeven mezzo-soprano
Jan Krejčík direction

En hommage au centenaire de la disparition de l’écrivain juif tchèque Franz Kafka, le 03 juin 1924, le Goethe Institut présente en partenariat avec le Centre tchèque de Paris, sur une scène poétiquement baignée d'un beau bleu luminescent, un concert consacré au destin des familles post-Kafka, dont les vies ont été bouleversées par l’histoire tragique des années 30 et la Seconde Guerre mondiale.

Marie Kopecká Verhoeven, David Danel, Jan Krejčík et Roman Hranička

Marie Kopecká Verhoeven, David Danel, Jan Krejčík et Roman Hranička

Le mardi 11 décembre 1990 à 18h30, dans le cadre d’une soirée intitulée ‘Musique à Terezin’, en mémoire du camp de concentration où furent déportés, au nord de Prague, un certain nombre de compositeurs tchèques, Radio France confia une carte blanche à Vojtěch Saudek, petit neveu de Kafka par sa mère, au cours de laquelle le Quatuor Martinu créa son second quatuor à cordes.

Ce soir, le quatuor praguois FAMA, que l’on a pu entendre la veille au Centre tchèque de Paris au cours d’une soirée dédiée aux compositeurs contemporains, interprète ce quatuor méditatif aux sons ténus qui se développent en entrecroisements complexes de traits vifs et insaisissables. 

Les résonances des instruments ont un caractère très pictural - la matière boisée se ressentant fortement -, et cette énergie virevoltante et très piquée renvoie à des sentiments nostalgiques, sans fard et très intimes. Les pensées du compositeur sont en fait tournées vers ses grands parents qu’il ne connut jamais, mais dont il récupéra des lettres décrivant leurs impressions sensibles.

Tomáš Víšek (11 inventions, op.36 d'Erwin Schulhoff)

Tomáš Víšek (11 inventions, op.36 d'Erwin Schulhoff)

Puis Tomáš Víšek, pianiste tchèque né en 1957 et inspiré par l’excès de pathos de la pianiste soviétique Valentina Kameníková (1930-1989), prend seul possession de la scène pour emmener le public dans l’univers d’Erwin Schulhoff, pianiste juif praguois qui ne fut plus joué en Allemagne dès les années 30, et qui fut arrêté au moment de la rupture du pacte germano-soviétique et mis au camp de prisonnier de Würzburg, où il mourut en 1942 à l’âge de 48 ans.

Ses ‘11 inventions’ de 1921 sont dédiées à Maurice Ravel, et Tomáš Víšek les restitue avec beaucoup d’intensité en chargeant le son de noirceur et de gravité saisissantes, tout en ayant un jeu d’un allant direct et radical. La profondeur de son attachement à cette musique se lit dans son visage fort, bien qu'il limite ses expressions au cours de l’interprétation.

FAMA Quartet - David Danel et Roman Hranička (violons), Ondřej Martinovský (alto) et Balázs Adorján (violoncelle)

FAMA Quartet - David Danel et Roman Hranička (violons), Ondřej Martinovský (alto) et Balázs Adorján (violoncelle)

Paul Hindemith, Allemand, fut lui aussi marqué par la montée du nazisme et dut s’exiler aux États-Unis.

Le quatuor FAMA revient pour jouer son dernier quatuor à cordes composé à la fin de la Seconde Guerre mondiale. On retrouve une écriture plus douce et joyeuse, mais incarnée par la rusticité des tessitures des cordes d’un virtuosité très assurée.

Marie Kopecká Verhoeven et David Danel

Marie Kopecká Verhoeven et David Danel

Enfin, le dernier moment de ce riche concert est dédié à Paul Celan, un des plus grands poètes de langue allemande d’après-guerre, né à Tchernivtsi (Ukraine), qui passa volontairement par un camp de travail forcé, après le décès de ses parents en camp d’internement.

Jan Krejčík a composé en sa mémoire une pièce sur trois de ses poèmes qui convoque quatuor à cordes, piano et mezzo-soprano.

Tous les artistes se retrouvent sur scène, y compris le compositeur en tant que directeur de l’ensemble, et la musique combine très étroitement la rythmique saccadée des bois, d’une part, et la liquidité du toucher du piano, d’autre part, selon une évolution graduelle et continue qui rappelle beaucoup les compositions minimalistes et répétitives du compositeur américain John Adams

Marie Kopecká Verhoeven y adjoint son timbre de mezzo aux vibrations agiles, afin de mêler une voix humaine à ce flux électrique et effervescent qui s'arrête, finalement, sur une rupture nette et abrupte.

Marie Kopecká Verhoeven, Tomáš Víšek, David Danel, Roman Hranička, Ondřej Martinovský, Balázs Adorján et Jan Krejčík

Marie Kopecká Verhoeven, Tomáš Víšek, David Danel, Roman Hranička, Ondřej Martinovský, Balázs Adorján et Jan Krejčík

Une expérience sonore qui trouve son unité dans un esprit de mémoire sans mettre à l’écart une vraie joie ludique, et qui laisse place, à travers toutes ces compositions, à un imaginaire fortement en éveil.

Jan Krejčík et Marie Kopecká Verhoeven

Jan Krejčík et Marie Kopecká Verhoeven

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Publié le 27 Avril 2024

Quatuor FAMA (Srnka Adamek Rataj Krejcik) Centre Tchèque-Paris
Parcours croisés de créations contemporaines de Miroslav Srnka (1975), Ondřej Adámek (1979), Jakub Rataj (1984) et Jan Krejčík (1974)
Concert du 22 avril 2024
Centre Culturel Tchèque, 18 rue Bonaparte, Paris 6

Miroslav Srnka
That long town of White to cross - pour violon solo (2004)
Here With You - pour violon et violoncelle (2011/2016)

Ondřej Adámek
Rapid Eyes Movements (2003-05) - pour quatuor à cordes

Jakub Rataj
STRIA (2023-24) - pour violoncelle solo - création mondiale
Transition - pour quatuor à cordes (2018/2024)

Jan Krejčík
Emaux coulés de Jitka Válová (2024) - pour quatuor à cordes - création mondiale

FAMA Quartet : David Danel et Roman Hranička (violons), Ondřej Martinovský (alto) et Balázs Adorján (violoncelle)

Programme composé par Marie Kopecká Verhoeven


Ce ne sont pas moins de quatre compositeurs tchèques contemporains, dont deux présents ce soir au Centre Culturel Tchèque, Jakub Rataj et Jan Krejčík, que le quatuor FAMA, ensemble fondé à Prague en 2005 par des musiciens de grands orchestres nationaux, a le plaisir de jouer avec une passion sans faille.

Quatuor FAMA

Quatuor FAMA

Le premier de ces compositeurs, Miroslav Srnka, est déjà l’auteur de plus de 60 pièces depuis ‘Podvrhy / The Falsifications’ (1998).  En ouverture de ce concert, le violoniste David Danel interprète l’une de ses œuvres pour instrument solo ‘That long town of White to cross’, qui fut créée le 20 juin 2004 à Lysice par la violoniste morave Hana Kotková.

Dans une tessiture très aigüe, l’espace est tailladé de frémissements fins et mystérieux, de traits rêches adoucis par des tremolos, et de sinuosités qui font ressortir des sonorités étranges que l’on n'imaginerait pas émaner d’un violon. Ce monde imagé et rude cherche à illustrer le poème d’Emily Dickinson, ‘It can’t be ‘Summer’ !’ , qui décrit les impressions d’un monde situé entre l’hiver et le printemps, ce qui est tout à fait de saison.

David Danel

David Danel

Puis, David Danel est rejoint par Balázs Adorján pour interpréter une pièce plus récente, ‘Here With You’, créée à Fribourg le 06 octobre 2016. Ce qui est étonnant dans ce duo très subtil qui étire des sonorités à l’infini, est d’entendre comment les deux instruments se fondent dans les aigus, le violoncelle pouvant aussi creuser des résonances graves éphémères qui donnent subitement du volume à l'ensemble.

Pour mieux découvrir Miroslav Srnka, il sera possible d’entendre les créations françaises de ‘Milky Way’ (2019), le 27 mai 2024 au studio de la Philharmonie, et de ‘Superorganisms’ (2022) par l’Orchestre de Paris, le 12 juin 2024 à la Philharmonie, sous la direction de Klaus Mäkelä.

Roman Hranička

Roman Hranička

Nous retrouvons ensuite le Quatuor FAMA au complet pour évoquer Ondřej Adámek, compositeur d’une trentaine d’œuvres depuis la création de ‘Rapid Eye Movements’ à l’IRCAM en avril 2005 sous la direction de Jan Krejčík, qui est reprise à cette occasion sans dispositif électronique.

Entêtants sont ces mouvements de machines illustrés par les cordes frottées, ainsi que cette profusion de croisements de lignes saccadées et d’ondulations qui alternent rythmique incisive et passages très ludiques. Le plus étonnant est de voir comment les quatre musiciens se répondent, les voix de chacun ayant la même importance, ce que l’on ressent beaucoup plus rarement dans les concerts classiques traditionnels.

Balázs Adorján

Balázs Adorján

La seconde partie du concert est dédiée aux deux compositeurs présents en salle et à leurs créations.
Balázs Adorján revient seul sur scène afin de présenter en création mondiale ‘STRIA’ de Jakub Rataj, l’auteur d’une quarantaine d’œuvres et de musiques de films souvent associées à des univers électro-acoustiques.

Ce moment est très impressionnant par la façon dont le violoncelliste semble littéralement engagé avec son instrument de musique dans un corps à corps physique et profond, afin de faire ressortir de la matière un chant expressif et rugueux.

Jakub Rataj (compositeur) et David Danel (violon)

Jakub Rataj (compositeur) et David Danel (violon)

Le quatuor FAMA se forme à nouveau autour de lui afin de jouer une autre pièce du compositeur, ‘Transition’, créée en 2018 pour flûte basse et quatuor, mais retravaillée sous une autre forme ce soir. 

Les attaques des archets sont très franches, les traits saillants et d’une grande force de caractère, avec toujours d’étourdissants effets de variations de vibrations.

David Danel et Roman Hranička (violons), Ondřej Martinovský (alto)

David Danel et Roman Hranička (violons), Ondřej Martinovský (alto)

Enfin, c’est une pièce en quatre mouvements d’environ 4 minutes chacun que présente Jan Krejčík, ‘Emaux coulés de Jitka Válová’, inspirée par le travail de gravure sur verre de l’artiste tchèque disparue en 2011. 

D’une écriture précise et élégamment striée, avec des touches également très acérées, l’évocation est sémillante, parfois finement spasmodique, et décrit un tissage d’effets lumineux tenus qui s’enrichissent de couleurs vives et bariolées, avec aussi des moments de lentes variations de nuances.

Balázs Adorján (violoncelle) et Jan Krejčík (compositeur)

Balázs Adorján (violoncelle) et Jan Krejčík (compositeur)

Au delà du paysage sonore unique proposé pendant plus d’une heure de musique, ce sont la proximité avec les instruments et les musiciens, et les formes abstraites qui sont maniées à travers ces compositions, qui font ressentir un esprit qui invite aussi l’auditeur à se laisser imprégner de toutes ces ondes qui suscitent images en relief et souvenirs propres à chacun.

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Publié le 23 Avril 2024

Street Scene (Kurt Weill – Philadelphie, Schubert Theater, 16 décembre 1946,  New York, Adelphi Theatre, 9 janvier 1947 – version révisée)
Fragments de l’opéra de Broadway de 1948 Street Scene
Représentation du 19 avril 2024
MC93, Maison de la culture de Seine-Saint-Denis, Bobigny

Artistes en résidence à l’Académie de l'Opéra de Paris

Greta Fiorentino Sima Ouahman
Emma Jones Seray Pinar
George Jones Luis Felipe Sousa
Carl Olsen Adrien Mathonat
Anna Maurrant Margarita Polonskaya
Frank Maurrant Ihor Mostovoi
Rose Maurrant Teona Todua
Sam Kaplan Kevin Punnackal
Shirley Kaplan Lisa Chaïb-Auriol
Mrs Hildebrand Sofia Anisimova

Artistes de la Maîtrise des Hauts-de-Seine
Charlie Hildebrand Noah Diabate
Willie Maurrant Nicolas Brière

Artistes invités
Mae Jones Lindsay Atherton
Dick McGann Robson Broad
Mr Sankey Teddy Chawa
Mr Fiorentino Francesco Lucii
Olga Olsen Cornelia Oncioiu
Harry Easter Jeremy Weiss

Direction musicale Yshani Perinpanayagam
Mise en scène Ted Huffman (2024)

Avec les musiciens de l’Académie de l’Opéra national de Paris et les musiciens de l'Orchestre atelier Ostinato
Coproduction avec la MC93 Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis

Après ‘Don Giovanni’ en 2014, chanté par l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris, puis ‘La Chauve Souris’ en 2019, l’Académie de l’Opéra de Paris est de retour au MC93 de Bobigny pour y présenter des fragments de ‘Street Scene’, un des opéras de Kurt Weill qui inspirera plus tard Leonardo Bernstein par l’art avec lequel plusieurs influences musicales sont unifiées en une même composition orchestrale afin de conduire à un drame poignant.

Margarita Polonskaya (Anna Maurrant)

Margarita Polonskaya (Anna Maurrant)

Dans cette œuvre, le compositeur allemand, naturalisé ‘Américain’ en 1943, se base sur une nouvelle d’Emler Rice (1929) pour décrire la vie fourmillante d’un quartier de l’est de Manhattan où les habitants vivent en songeant à un avenir meilleur.

Plusieurs familles cohabitent plus ou moins difficilement, la famille Jones, menée par Emma, véritable commère mariée à un homme alcoolique, le couple suédois Olsen, le couple italo-allemand Fiorentino, la mère célibataire Hildebrand et son petit garçon, la famille érudite Kaplan dont le fils, Sam, est amoureux de Rose Maurrant autour de laquelle la tragédie va se cristalliser.

Et pour cette version réduite à une heure quarante, seuls dix-huit de la trentaine de personnages sont incarnés, dix par les artistes de l’Académie, deux enfants par les artistes de la Maîtrise des Hauts-de-Seine, auxquels se joignent six autres artistes invités.

Cornelia Oncioiu (Olga Olsen) et Adrien Mathonat (Carl Olsen)

Cornelia Oncioiu (Olga Olsen) et Adrien Mathonat (Carl Olsen)

Le dispositif scénique est constitué de la fosse d’orchestre entourée de balustrades autour desquelles les chanteurs jouent des scènes vivantes et sensibles au milieu des spectateurs répartis de part et d’autre sur les gradins de l’amphithéâtre principal, ainsi que sur une estrade plus réduite placée en face à face.

Tout au long de la représentation, le son laqué de l’orchestre constitué de musiciens de l’Académie et de musiciens de l’Orchestre Atelier Ostinato, une formation de jeunes artistes de 18 à 25 ans, est très bien unifié, débordant d’un vrai lyrisme puccinien et d’un doux entrain dans les passages jazzy en apparence nonchalants. Pianiste, compositrice et directrice musicale, Yshani Perinpanayagam insuffle une énergie profonde, et même un dramatisme romantique dès l’ouverture, qui s’équilibre très bien avec la partie chantée, rehaussée par des micros pour assurer une proximité quel que soit le placement de l’auditeur.

Lindsay Atherton (Mae Jones) et Ted Huffman

Lindsay Atherton (Mae Jones) et Ted Huffman

Ted Huffman, jeune metteur en scène new-yorkais que beaucoup de théâtres internationaux, mais aussi français, connaissent depuis une douzaine d’années, travaille le rendu psychologique des personnages afin de faire ressortir leur état d’esprit et leur condition sociale par leurs tenues contemporaines et ordinaires, mais aussi par leurs manières d’être.

Il évite de faire prendre aux chanteurs une tonalité trop mélodramatique, et montre surtout une vrai envie de faire ressentir qu’ils sont tous liés par une force symbolisée par l’orchestre central, le point de rencontre vers lequel ils reviennent toujours après qu’ils se soient retirés momentanément à travers les gradins.

Teona Todua (Rose Maurrant)

Teona Todua (Rose Maurrant)

Dans cette production, tous les artistes sont très jeunes, ce qui permet également d’entendre des voix d’une belle homogénéité même pour les personnages censés être bien plus âgés.

La soprano polonaise Margarita Polonskaya, en Anna Maurrant - une femme mariée qui entretient une relation avec le laitier, Mr Sankey, incarné par Teddy Chawa, un acteur qui est apparu récemment dans deux pièces de Tiphaine Raffier, ‘La réponse des hommes’ et ‘France fantôme’ -, possède déjà d’impressionnantes qualités lyriques avec une voix profonde, chargée d’intensité, qui évoquent couleurs et les vibrations de la soprano bulgare Krassimira Stoyanova.

Originaire de Donetsk, Teona Todua brosse le portrait de Rose, la fille d’Anna Maurrant, avec un jeu et un chant d’une fine émotivité, vêtue du rouge de la vie et de la passion au début, puis de noir en seconde partie lorsque s’annonce le drame passionnel qui aboutira au meurtre soudain de sa mère par son père jaloux.

Kevin Punnackal (Sam Kaplan)

Kevin Punnackal (Sam Kaplan)

Sa relation avec le jeune Sam Kaplan est le cœur palpitant de l’œuvre, car se pose en permanence la question de ce qu’elle éprouve confusément pour lui, et si elle le prend au sérieux. 

Le ténor indo-américain Kevin Punnackal dévoue au rôle de Sam Kaplan un charme vocal doux et boisé idéal pour exprimer une vraie maturité romantique, et la chaleur qu’il communique à l’audience se démarque de l’ambiance générale d’autant plus que Kurt Weill lui confie les pages les plus exaltées de l’ouvrage. 

Seray Pinar (Emma Jones)

Seray Pinar (Emma Jones)

Tous les caractères sont ainsi bien très bien dessinés et différenciés en terme de couleurs, que ce soit la noirceur bienveillante d’Adrien Mathonat en Carl Olsen, dont la femme est jouée avec naturel et familiarité par une ancienne de l’Atelier lyrique, Cornelia Oncioiu, ou bien la pétillance impertinente de Seray Pinar, très à l’aise dans le jeu social qu’elle entend animer, ou bien le sinistre Frank Maurrant dont Ihor Mostovoi exprime toutes les rancœurs hargneuses qui le mènent à la déchéance, puis au crime.

Et rodé à la comédie musicale – il intervenait récemment dans ‘Moulin Rouge’, le Musical, à Londres -, l’acteur Robson Broad joue de son jeune physique musclé pour interpréter un Dick McGann dragueur et joueur avec un brillant très nettement affiché.

Robson Broad (Dick McGann)

Robson Broad (Dick McGann)

Grand succès au final pour l’ensemble de l’équipe artistique qui réussit à rendre ce spectacle stimulant alors qu’il est joué sans décors, ce qui accentue la charge vitale de chacun des chanteurs et permet un échange d’énergie assez fort avec le public.

Street Scenes (d’après Kurt Weill - Académie de l’Opéra de Paris ) MC93

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Publié le 17 Avril 2024

La dixième saison de Joan Matabosch à la direction artistique du Teatro Real de Madrid a été révélée le jeudi 04 avril 2024, soit avec plus d’un mois d’avance par rapport à l’annonce de la saison 2023/2024, et contraste fortement avec la saison en cours par la quasi absence d'œuvres post-romantiques.

Saison lyrique 2024/2025 du Teatro Real de Madrid

Ainsi, la saison 2024/2025 présente 11 ouvrages lyriques en version scénique ou semi-scénique (contre 15 cette saison) et 8 opéras en version de concert pour un total de 96 représentations, soit 23 soirées de moins que l’exceptionnelle saison 2023/2024, mais tous seront joués dans la grande salle, ce qui est le volume habituel du théâtre madrilène.
Et 11 de ces 19 ouvrages n‘ont jamais été interprétés sur cette scène.

Elīna Garanča (La Princesse de Bouillon) dans  'Adriana Lecouvreur'

Elīna Garanča (La Princesse de Bouillon) dans 'Adriana Lecouvreur'

L’Opéra Italien du XIXe siècle

La langue italienne et le répertoire du XIXe siècle vont représenter tous deux les deux tiers des soirées, ce qui est la proportion que l’on observe dans les maisons d’opéra traditionnelles telle le MET de New-York, comme si cette saison était pensée pour offrir d’abord de beaux écrins à de grandes chanteuses et de grands chanteurs.

Ainsi, deux piliers du répertoire traditionnel italien ouvriront et clôtureront la saison 2024/2025 pour un total de 31 soirées, soit 1/3 de la programmation.

En ouverture, ‘Adriana Lecouvreur’ de Francesco Cilea (mis en scène par la production bien connue et internationale de David McVicar – Londres, 2010), fera son entrée au répertoire du Teatro Real à l’occasion du 50e anniversaire de l’interprétation de l’œuvre par José Carreras et Montserrat Caballé au Teatro de la Zarzuela les 6 et 8 juin 1974. Le public madrilène y retrouvera Ermonela Jaho, Maria Agresta, Elīna Garanča et Ekaterina Semenchuk selon les soirs.

Et à l’été 2025, ‘La Traviata' sera donné dans la production de Willy Decker (Festival de Salzbourg, 2005) sur une longue série avec d’excellentes distributions comprenant Nadine Sierra, Adela Zaharia, Xabier Anduaga, et Juan Diego Flórez notamment.

Deux autres ouvrages représentatifs du jeune Giuseppe Verdi seront interprétés en version de concert, deux soirs chacun, ‘Les Lombards à la Première Croisade’, avec Anna Pirozzi, et ‘Attila’, avec Sondra Radvanovsky.

Enfin, une œuvre belcantiste rejoindra ce groupe d’opéras verdiens et post-verdiens, ‘Maria Stuarda’ de Gaetano Donizetti, à nouveau dans une mise en scène de David McVicar (co-production avec le Gran Teatre del Liceu, le Donizetti Opera Festival - Bergamo et La Monnaie de Bruxelles), avec, selon les soirs, Aigul Akhmetshina, Silvia Tro Santafé, Lisette Oropesa ou bien Yolanda Auyanet.

Elsa Dreisig (Sifare) dans 'Mitridate, Re di Ponto'

Elsa Dreisig (Sifare) dans 'Mitridate, Re di Ponto'

La tragédie française selon Mozart

Les amoureux de la langue italienne chantée avec la finesse d’écriture de Mozart pourront ensuite retrouver deux ouvrages inspirés de tragédies françaises, ‘Mitridate, Re di Ponto’, d’après la pièce de Jean Racine, dans une nouvelle production de Claus Guth et sous la direction d’Ivor Bolton, avec la ravissante Elsa Dreisig en Sifare, et, en version semi-scénique, ‘Idomeneo, Re di Creta’ d’après l’œuvre éponyme d’André Campra, sous la direction de René Jacobs.

Gustavo Gimeno, direction musicale d'‘Eugène Onéguine’

Gustavo Gimeno, direction musicale d'‘Eugène Onéguine’

L’Opéra romantique russe

L’un des cœurs de cette saison est la présentation de deux ouvrages russes basés sur des textes d’Alexandre Pouchkine, ‘Eugène Onéguine’ de Piotr Ilitch Tchaïkovski, dans une nouvelle production de Christof Loy (coproduction Den Norske Opera & Ballett d’Oslo et Gran Teatre del Liceu), qui sera dirigée par Gustavo Gimeno, le nouveau directeur musical du Teatro Real de Madrid à partir de septembre 2025, et ‘Le Conte du Tsar Saltan’ de Nikolaï Rimski-Korsakov, une merveilleuse production de Dmitri Tcherniakov qui a déjà circulé à Strasbourg et à Bruxelles, sous la direction de Karel Mark Chichon.

Joyce DiDonato - Irène dans 'Theodora' et Storgé dans 'Jephté'

Joyce DiDonato - Irène dans 'Theodora' et Storgé dans 'Jephté'

Le Festival baroque

Ensuite, c’est toute une série d’opéras baroques dans les langues italienne, française et anglaise qui seront interprétés pour près de 20% des soirées.

Œuvre à forte dimension spirituelle, ‘Théodora’ de  Georg Friedrich Händel fera son entrée au répertoire dans la production londonienne de Katie Mitchell sous la direction d’ Ivor Bolton avec Julia Bullock, Joyce DiDonato et Iestyn Davies.

Les madrilènes pourront également découvrir des extraits des ‘Indes Galantes’ de Jean-Philippe Rameau sous la direction de Leonardo García Alarcón et dans la mise en scène de Bintou Dembélé.
Tous deux participaient déjà à la production marquante de Clément Cogitore réalisée pour l’opéra Bastille en 2019. 

Puis, 6 ouvrages en version de concert seront joués chacun pour un soir, ‘David et Jonathas’ de Marc-Antoine Charpentier (direction Sébastien Daucé), une trilogie Händel avec ‘Tamerlano’ (direction René Jacobs), ‘Alcina’ (direction Francesco Corti avec Elsa Dreisig, Sandrine Piau et Emily d’Angelo) et ‘Jephté’ (direction Francesco Corti avec Michael Spyres et Joyce DiDonato), un opéra du compositeur catalan Domènec Terradellas ‘La Merope’ (direction Francesco Corti avec Emoke Baráth et Pia Francesca Vitale), et enfin, ‘L’Uomo Femmina’ de Baldassare Galuppi (direction Vincent Dumestre avec Eva Zaïcik et Lucile Richardot), opéra récemment redécouvert et que les Français pourront notamment voir avec la même équipe à Versailles et à Dijon dans une mise en scène d’Agnès Jaoui au cours de la saison 2024/2025.

 Jesús Torres, compositeur de 'Tejas Verdes’

Jesús Torres, compositeur de 'Tejas Verdes’

L’Opéra espagnol du XXe et XXIe siècle

A l’opposé de la saison 2023/2024, seul un spectacle donné sur 6 soirées sera consacré à l’opéra postromantique et contemporain. 

Il s’agira d’un diptyque de deux compositions musicales en langue espagnole mis en scène par Rafael R. Villalobos et dirigé par Jordi Francés, ‘La Vida Breve’ de Manuel de Falla, une œuvre inspirée du courant vériste italien, et, en création mondiale, ‘Tejas Verdes’ de Jesús Torres, compositeur né à Saragosse qui appréhendera dans son second opéra la période de la dictature de Pinochet, une œuvre que l’on pourra rapprocher de ‘Die Passagierin’, de Mieczysław Weinberg, présenté cette saison.

Joan Matabosch (Directeur artistique), Gregorio Marañón (Président) et García-Belenguer (Directeur général)

Joan Matabosch (Directeur artistique), Gregorio Marañón (Président) et García-Belenguer (Directeur général)

Cette saison sans Richard Wagner, Richard Strauss, et même sans la moindre œuvre allemande, et sans Giacomo Puccini, est assez singulière dans le paysage lyrique, et elle montre l’avantage en terme de souplesse que peut avoir une maison qui cherche à se constituer une forte expérience musicale en attirant de grands artistes sans chercher à se créer une identité propre pour autant. La présence de deux opéras russes est par ailleurs un fait assez rare pour être souligné, et la création mondiale de 'Tejas Verdes’ de Jesús Torres sera suivie de près.

Reste que cette saison tranche tant avec l'ouverture programmatique constatée ces dernières années que la question sous-jacente est de savoir si elle annonce une durable inflexion dans le choix des œuvres, des sujets qu'elles abordent et de la façon de les représenter, où bien s'il s'agit d'une respiration dans un parcours mené de façon très ambitieuse ces dernières années.

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Publié le 13 Avril 2024

Éclipse totale de Soleil au Canada (Woburn-Québec) du 08 avril 2024

L'éclipse totale de Soleil qui a traversé l'Amérique du Nord, le lundi 08  avril 2024, était très attendue car il s'agissait de la seule éclipse totale de la période 2021-2025 qui soit visible par des millions d’observateurs, tous situés en Amérique du Nord du Mexique à Terre-Neuve en passant par le Texas, l’Oklahoma, l’Arkansas, le Missouri, l’Illinois, le Kentucky, l’Indiana, l’Ohio, un petit bout du Michigan, la Pennsylvanie, l’État de New-York, le Vermont, le Maine, l’Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick.

Trajectoire de l'ombre de la Lune sur l'Amérique du Nord, le lundi 08 avril 2024

Trajectoire de l'ombre de la Lune sur l'Amérique du Nord, le lundi 08 avril 2024

Par ailleurs, cette éclipse était la réplique de celle qui était passée sur le désert libyen de Waw an Namus (lire Soleil noir en Libye le 29 mars 2006) et sur la Turquie le mercredi 29 mars 2006. Toutes deux font partie de la même série d’éclipses Saros 139 dont la première totale a débuté en 1843. Et après 42 répliques, tous les 18 ans 11 jours et huit heures, cette série de totales s'achèvera en 2601.

Le meilleur endroit pour profiter dans la durée de cette éclipse se situait dans la région de Durango au Nord-Ouest du Mexique où elle pouvait durer 4mn28s sur la bande de centralité, avec 70% de chance de pouvoir bénéficier d’un ciel dégagé.

Trajectoire de l'ombre de la Lune au sud du Saint-Laurent (Québec)

Trajectoire de l'ombre de la Lune au sud du Saint-Laurent (Québec)

Pourtant, c’est la région d’Estrie au Québec que j’ai choisi pour des raisons de proximité, s’agissant d’un voyage d’une huitaine de jours seulement, et parce l’ambiance y est harmonieuse de par la forte imprégnation de la nature qui vivifie les reliefs montagneux des Appalaches qui la traverse.

Arrivée sur Montréal, le jeudi 04 avril 2024

Arrivée sur Montréal, le jeudi 04 avril 2024

La situation météorologique au sud du Saint-Laurent n’y est habituellement pas favorable, mais une semaine avant le départ, les prévisions du ciel du Québec ont laissé entrevoir qu'il serait probablement l’un des mieux dégagés sur la trajectoire de l’ombre de la Lune, ce qui va se confirmer le jour venu.

Aéroport de Montréal, le jeudi 04 avril 2024

Aéroport de Montréal, le jeudi 04 avril 2024

Après une escale à Montréal sous une tempête qui a recouvert de plus de 30 cm de neige les régions de Montérégie et d’Estrie, soit trois fois ce que l’on observe habituellement en avril, l’arrivée à Québec se fait sous un vent glacial qui va durer deux jours.

Dimanche 07 avril, Québec : Sculpture de Sir George-Étienne Cartier (1814-1873), l'un des pères de la Confédération canadienne (1867)

Dimanche 07 avril, Québec : Sculpture de Sir George-Étienne Cartier (1814-1873), l'un des pères de la Confédération canadienne (1867)

Une première visite du Vieux-Québec permet de découvrir à quel point cette ville fortifiée regorge de places où d’impressionnantes statues racontent l’histoire des découvreurs et de la colonisation française, de la guerre avec les Anglais et les Américains et de l’implication dans la Première Guerre mondiale, tout en faisant ressortir les valeurs humanistes qui fondent cette nation.

Mardi 09 avril, Québec : pièces d'artillerie allemandes saisies par le corps expéditionnaire canadien lors de la Première Guerre mondiale

Mardi 09 avril, Québec : pièces d'artillerie allemandes saisies par le corps expéditionnaire canadien lors de la Première Guerre mondiale

Puis, une journée est dédiée au repérage d’un bon site d’observation de l’éclipse qui ne soit pas un lieu de convergence de la foule le jour J. C’est vers Lac Mégantic, scène d’une terrible tragédie ferroviaire en 2013 située à 2h30 de route au sud de Québec, que je me suis dirigé sous des averses de neige constantes rendant les conditions de visibilité fort réduites. 

Samedi 06 avril 2024, route vers Lac Mégantic : Eglise de Saint-Martin érigée en 1902 et 1903 par l'entrepreneur Elzéar Métivier

Samedi 06 avril 2024, route vers Lac Mégantic : Eglise de Saint-Martin érigée en 1902 et 1903 par l'entrepreneur Elzéar Métivier

Au sud de Lac Mégantic, la route des sommets mène à Saint-Augustin de Woburn, à Notre-Dame-des Bois, puis à l’Observatoire du Mont-Mégantic situé à 1102 m. Ce dernier étant pris d’assaut le jour de l’éclipse, c’est finalement une plaine entourée de collines à l’entrée de Saint-Augustin de Woburn qui apparait comme un lieu favorable qui ne soit obstrué ni par les forêts, omniprésentes, ni par des poteaux électriques. En 1775, une partie de l’Armée américaine passa non loin de cet endroit situé à la frontière avec le Maine, lors de l’invasion du Québec.

Lundi 08 avril 2024 : plaine à l'entrée de Saint-Augustin de Woburn

Lundi 08 avril 2024 : plaine à l'entrée de Saint-Augustin de Woburn

Ce lieu s’avère effectivement un bon choix situé à moins de 10km de la ligne de centralité – la largeur de la bande de terre située dans l’ombre s’étendant à cet endroit sur 172 km – qui ne soit fréquenté que par quelques locaux sympathiques, dont certains se rappellent encore le passage de l’éclipse du 10 juillet 1972 un peu plus au nord du Québec.

Ciel bleu sans le moindre nuage, étendues des paysages encore blanches de neige, même si celle ci va fondre toute la journée avec le radoucissement des températures.

Eclipse partielle de Soleil et tâches solaires (14h53)

Eclipse partielle de Soleil et tâches solaires (14h53)

Alors que l’ombre de la Lune pénètre au Mexique à 14h05mn, heure de Québec, notre satellite ne commence à masquer le Soleil qu’à 14h18mn. Et pendant 70mn, il est possible de suivre l’avancée du disque noir devant une surface solaire qui apparaît marquée par la présence de plusieurs groupes de taches solaires, des zones où le champ magnétique est très intense.

2024 est en effet l’année du maximum de l’activité solaire, un cycle de 11 ans dont le climax est caractérisé par de fortes éjections de masses coronales qui, lorsqu’elles sont émises en direction de la Terre, peuvent créer des orages magnétiques.

Diamant et protubérances solaires (15h28) - F/5.9 -  Temps de pose 1/500s - Focale 215mm - Iso 100

Diamant et protubérances solaires (15h28) - F/5.9 - Temps de pose 1/500s - Focale 215mm - Iso 100

Une des tâches solaires visible le jour de l’éclipse montre d’ailleurs une étendue de plus de deux fois et demi le diamètre de la Terre, ce qui est considérable.

Couronne solaire (15h30) - F/5.6 -  Temps de pose 1/125s - Focale 118mm - Iso 640

Couronne solaire (15h30) - F/5.6 - Temps de pose 1/125s - Focale 118mm - Iso 640

20 minutes avant la totalité, le changement de luminosité se fait sentir, le vent est encore fort, et la baisse de température est tout autant sensible. Puis, vient le moment irrésistible de la formation de l’anneau de feu dans le ciel et du scintillement du diamant, lorsque l’ombre n’est plus qu’à une cinquantaine de kilomètres.

Et à 15h28mn50s, le soleil noir entouré de sa couronne solaire d’argent apparaît dans le ciel, ainsi que les planètes Vénus et Jupiter. Le premier élément frappant est que cette couronne semble assez homogène, sans faire apparaître une forme particulière contrairement à l’éclipse d’août 2017 qui avait touché le parc Yellowstone.

Protubérances solaires (15h31) - F/5.9 -  Temps de pose 1/500s - Focale 215mm - Iso 100

Protubérances solaires (15h31) - F/5.9 - Temps de pose 1/500s - Focale 215mm - Iso 100

Tout se déroule dans une absolue sérénité en plein paysage baigné par des lueurs claires à l’horizon au fur et à mesure que l’ombre avance à plus de 4500 km/h. A l’œil nu le spectacle est somptueux, d’autant plus que d'impressionnantes protubérances solaires émergent au sud de l'astre, si bien que le disque luminescent semble pleurer des larmes de sang avec l'éclat d'un rubis. Et ce feu se révèle particulièrement vivant, mais peut-être est-ce du à la turbulence atmosphérique?

Limite de l'ombre de la Lune sur paysage (15h30) - F/4.5 -  Temps de pose 1/2s - Focale 4mm - Iso 100

Limite de l'ombre de la Lune sur paysage (15h30) - F/4.5 - Temps de pose 1/2s - Focale 4mm - Iso 100

Puis, 3 minutes et 26 secondes plus tard, les rayons du Soleil percent à nouveau, et la lumière diurne se rétablit. Au loin, des cerfs de Virginie continuent imperturbablement de se nourrir des herbes découvertes par la fonte des neiges. Nous sommes en effet dans une aire de confinement où ces chevreuils se regroupent pour passer l’hiver dans les forêts de résineux où la nourriture est plus accessible, et qu’ils ne quittent qu’avec le redoux.

Cerfs de Virginie - Saint-Augustin de Woburn

Cerfs de Virginie - Saint-Augustin de Woburn

De nombreuses Bernaches du Canada profitent également des plans d’eaux qui se forment, un groupe s’envole avec le retour de la lumière, et deux grands Urubu à tête rouge, oiseaux de proie communs dans ces régions, planent majestueusement au dessus de la plaine. La vie reprend.

La Lune mettra encore plus d’une heure à découvrir totalement le disque solaire.

Urubu à tête rouge - Saint-Augustin de Woburn

Urubu à tête rouge - Saint-Augustin de Woburn

Il faudra attendre 16 mois pour qu’une autre éclipse totale de Soleil se produise sur Terre, le 12 août 2026 dans le nord de l’Espagne, des Asturies jusqu’à la communauté valencienne et les Îles Baléares, vers 20h30 au coucher du Soleil. 

Mais avant cet événement estival, deux éclipses annulaires de soleil se produiront, l’une au Chili et en Argentine le 02 octobre 2024, l’autre en Antarctique le 26 février 2026, et une éclipse partielle à 87% touchera la même région du Québec le 29 mars 2025 (35% à Paris).

La Nouvelle Zélande profitera également d’une autre éclipse partielle à près de 80%, le 21 septembre 2025.
 

Photomontage des phases de l'éclipse solaire du lundi 08 avril 2024

Photomontage des phases de l'éclipse solaire du lundi 08 avril 2024

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Rédigé par David

Publié dans #Astres, #Eclipse

Publié le 1 Avril 2024

La Voix humaine (Francis Poulenc – Opéra Comique, le 06 février 1959)
Silencio (Rossy de Palma et Christof Loy – Madrid, le 17 mars 2024)
Erwartung (Arnold Schönberg – Prague, le 06 juin 1924)
Représentation du 23 mars 2024
Teatro Real de Madrid

La Voix Humaine
La Femme Ermonela Jaho
Marthe Rossy de Palma

Silencio
La Femme Rossy de Palma
La Voix Christof Loy

Erwartung
La Femme Malin Byström
L’Homme Gorka Culebras

Direction musicale Jérémie Rhorer
Mise en scène Christof Loy (2024)

Coproduction avec le Teatr Wielki de Varsovie
En commémoration du 150e anniversaire de la naissance d’Arnold Schönberg

 

Longtemps associé au charmant opéra bouffe ‘The Telephone’ de Gian Carlo Menotti (1946), ‘La Voix humaine’ de Francis Poulenc fut couplé plus tard à ‘Erwartung’ d’Arnold Schönberg, ces deux ouvrages étant les deux premiers monodrames pour femme seule composés au XXe siècle – il y en aura un troisième ultérieurement, ‘Erzsebet’ de Charles Chaynes, créé à l’Opéra national de Paris le 28 mars 1983 -. 

Affiche de La Voix Humaine, Silencio et Erwartung au Teatro Real de Madrid

Affiche de La Voix Humaine, Silencio et Erwartung au Teatro Real de Madrid

Ils parlent des souffrances et de la solitude de deux femmes, l’une qui laisse ses sentiments torturer son cœur alors que son amant se sépare d’elle au téléphone, et l’autre, perdue en forêt, qui se livre aux impressions étranges dans la quête de son amant perdu qu’elle retrouve assassiné, ce qui l’entraîne dans un délire de pensées affectives plus ou moins inquiétantes.

Francis Poulenc et Arnold Schönberg à Mödling le 6 juin 1922 : source Arnold Schönberg Center (Vienne)

Francis Poulenc et Arnold Schönberg à Mödling le 6 juin 1922 : source Arnold Schönberg Center (Vienne)

Par ailleurs, Francis Poulenc rencontra le compositeur autrichien en juin 1922, lors d’un séjour viennois organisé chez Alma Mahler à l’occasion de l’audition de ‘Pierrot Lunaire’ dans sa version allemande, ouvrage que le Teatro Real de Madrid a aussi présenté il y a quelques semaines.

Le Théâtre du Châtelet présenta ce diptyque en octobre 2002, pour lequel Jessy Norman incarna les deux rôles féminins, et le Teatro Real Madrid le monte pour la première fois dans une nouvelle production de Christof Loy, en complément des célébrations des 150 ans de la naissance d’Arnold Schönberg (13 septembre 1874).

Ermonela Jaho - La Voix humaine

Ermonela Jaho - La Voix humaine

La structure du décor est la même pour les deux ouvrages, élaborée de manière à représenter une large pièce éclairée à l’arrière par d’immenses fenêtres à carreaux. Mais pour faire ressentir l’état de désolation de ‘La Voix humaine’, elle est totalement vidée à la suite d’un déménagement. Ne règne plus que la froideur.

Ermonela Jaho - La Voix humaine

Ermonela Jaho - La Voix humaine

Ermonela Jaho apparaît comme une belle jeune femme moderne, dynamique et sûre d’elle qui ose encore sourire à la vie. N’importe quelle femme d’aujourd’hui, libre et indépendante pourrait se reconnaître en elle. Mais au fur et à mesure que la conversation avance autour de ce téléphone au fil interminable, les traits du visage se crispent, les habits deviennent plus légers, et l’on assiste à une descente qui va droit au gouffre, à un optimisme de façade qui se défait, à un corps qui lâche les poses sophistiquées pour se laisser aller dans la chute, jusqu’à l’ultime prise de médicaments.

Ce fil noir si long et si fin au sol a un effet terrible tant il fait ressentir l’étroitesse et le rien de la conversation au milieu d’un océan de vide sentimental.

Ermonela Jaho - La Voix humaine

Ermonela Jaho - La Voix humaine

La soprano albanaise est une artiste véritablement bouleversante, car elle met beaucoup de cœur avec un tempérament écorché qui convient bien, sans pour autant hystériser le comportement de la jeune femme à outrance. Son personnage est très humain car l’affectivité en jeu est fortement palpable, et le spectateur n’a donc aucun mal à se projeter dans cette situation désespérée.

Et si l’interprétation corporelle et théâtrale est nerveusement très engagée, son chant est avant tout lyrique avec des impulsions saisissantes quand elle sent la folie la gagner. Toutefois, noyée dans la noirceur du timbre, son élocution n’est pas suffisamment bien définie, et c’est donc moins le détail du texte que la sincérité de l’expression des sentiments qui fait la force de ce beau portrait très accrocheur.

Rossy de Palma - Silencio

Rossy de Palma - Silencio

A la direction d’un orchestre du Teatro Real très démonstratif, Jérémie Rhorer libère beaucoup d’ampleur ce qui donne l’impression que la situation dramatique happe littéralement la jeune femme. Ce lyrisme impétueux aux accents sévères et peu intimistes est d’une noirceur très prononcée ce qui ajoute à l’atmosphère crépusculaire du drame personnel.

Et au cours de ce monologue, l’actrice Rossy de Palma, qui incarnait Eva et Tornada dans ‘Le chanteur de Mexico’ au Théâtre du Châtelet en 2006, joue le rôle muet de Marthe, regard bienveillant et inquiet qui sait d’avance que tout est perdu.

Pleine Lune occultée par la géométrie du Teatro Real de Madrid, au sortir d''Erwartung'

Pleine Lune occultée par la géométrie du Teatro Real de Madrid, au sortir d''Erwartung'

Nous la retrouvons en prologue de la seconde partie à travers un monologue théâtral ‘Silencio’ conçu avec Christof Loy sur la base de textes de divers auteurs tels Oscar Wilde, Bertolt Brecht et des dramaturges de Zarzuelas, Anselmo C. Carreno et Luis Fernández de Sevilla.

A l’avant scène, sur fond noir, l’artiste asturienne surplombe l’orchestre tout en largeur en laissant traîner derrière elle le panache blanc de sa très longue robe de mariée. Elle raconte à travers les modulations de sa voix le désir ardent pour l’autre, et son évocation de ‘Salomé’, dite en excellent français, fait une parfaite liaison avec la seconde oeuvre, ‘Erwartung’.

Malin Byström - Erwartung

Malin Byström - Erwartung

Dans cette pièce, la soprano suédoise Malin Byström fait revivre le personnage imaginé par Marie Pappenheim, écrivaine et médecin, avec un modelé du texte et une complexité de couleurs névrotique qui évoque sa grande Salomé à la scène.

Le décor utilisé pour ‘La Voix humaine’ est cette fois enrichi de la présence de la chambre, de la salle à manger, de lumières mauves et orangées plus chaleureuses, et les fenêtres sont ouvertes pour laisser entrevoir les fleurs qui embellissent le balcon de la maison.

L’ouvrage commence comme une attente bovaryste confortable et très vite prenante de par l’osmose qui règne entre la présence vocale de Malin Byström et le superbe expressionnisme orchestral des musiciens. Jérémie Rhorer dégage ainsi une intensité et une netteté de sonorités que l’on retrouve aussi dans le timbre de la chanteuse.

Malin Byström et Gorka Culebras - Erwartung

Malin Byström et Gorka Culebras - Erwartung

Ce tableau bourgeois bascule ensuite dans le surréalisme avec la découverte du corps de l’amant gisant à moitié nu au pied du lit. Il se relève, en sang, et tout un jeu malsain se déploie, là aussi avec beaucoup de références à la relation entre Salomé et Jean-Baptiste. L’aveuglement du désir donne une apparence tout à fait normale et étonnamment sereine à cette rencontre macabre.

Puis, avec le retour des lumières du jour, survient, en coup de théâtre final, le même mari rentrant de sa journée au bureau, comme si l’absence temporaire de ce dernier avait engendré chez sa femme tout un délire morbide.

Rossy de Palma, Ermonela Jaho, Malin Byström et Gorka Culebras

Rossy de Palma, Ermonela Jaho, Malin Byström et Gorka Culebras

Ce diptyque qui charrie des sentiments sombres et cachés se déroule en parallèle des représentations de ‘Die Passagierin’ et montre à quel point l’orchestre titulaire du Teatro Real de Madrid s’exalte dorénavant dans les pièces les plus ardues, une progression qui ne cesse d’impressionner.

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Publié le 31 Mars 2024

TV-Web Avril 2024 Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Mardi 02 avril 2024 sur France 4 à 21h00
Les clefs de l'orchestre de Jean-François Zygel - La Moldau de Smetana

Mardi 02 avril 2024 sur France 4 à 22h25
Les clefs de l'orchestre de Jean-François Zygel - Schéhérazade de Nikolaï Rimski-Korsakov

Mercredi 03 avril 2024 sur France 4 à 00h05
Entre duel et duo : André Manoukian et Jean-François Zygel improvisent sur l'amour

Dimanche 07 avril 2024 sur France 3 à 00h25
Requiem (Verdi) - Chorégies d'Orange

Dimanche 07 avril 2024 sur Arte à 18h40
Le Collegium 1704 interprète "Water Music" de Haendel

Dimanche 07 avril 2024 sur Arte à 23h50
Hope on the Road - Daniel Hope aux sources de la musique irlandaise

Lundi 08 avril 2024 sur Arte à 23h50
Boris Godounov (Modeste Moussorgski) - Scala de Milan - dm Chailly - ms Holten

Mardi 09 avril 2024 sur France 4 à 21h10
Madame Butterfly (Puccini) - Opéra de Rennes - dm Piehlmayer - ms Ceresa

Mardi 09 avril 2024 sur France 4 à 23h35
La Bohème (Puccini) - Théâtre des Champs-Elysées- dm Passerini - ms Ruf

Mercredi 10 avril 2024 sur France 4 à 01h35
Prades 2021 - Festival Pablo Casals

Dimanche 14 avril 2024 sur France 3 à 00h25
Serse (Haendel) - Opéra Rouen Normandie

Dimanche 14 avril 2024 sur France 5 à 14h35
Alice (Ballet sur une musique de Philip Glass) - Opéra national du Rhin

Dimanche 14 avril 2024 sur Arte à 18h40
Grand bal symphonique avec l'Orchestre national de France - dm Cristian Macelaru

Lundi 15 avril 2024 sur Arte à 00h35
La chorégraphe Carolyn Carlson - Oser la danse

Lundi 15 avril 2024 sur Arte à 01h30
Richard Siegal - Ballet of (Dis)Obedience

Jeudi 18 avril 2024 sur Arte à 02h15
Nick Cave - The Idiot Prayer at Alexandra Palace

Vendredi 19 avril 2024 sur Arte à 22h25
Pavarotti

Samedi 20 avril 2024 sur Arte à 00h20
Pavarotti à Hyde Park

Dimanche 21 avril 2024 sur France 3 à 00h25
Les cercles sacrés (opéra de Brizzi Aldo)

Dimanche 21 avril 2024 sur Arte à 18h25
Klaus Mäkelä dirige Ravel - Avec Yuja Wang & l'Orchestre de Paris

Dimanche 21 avril 2024 sur Arte à 23h55
Klaus Mäkelä, vers la flamme

Lundi 22 avril 2024 sur Arte à 00h50
L'ensemble vocal Amarcord chante Josquin des Préz

Mardi 23 avril 2024 sur France 4 à 21h10
Soirée Béjart - Opéra national de Paris

Mardi 23 avril 2024 sur France 4 à 22h10
Rudolf Noureev, l'attraction céleste

Mardi 23 avril 2024 sur France 4 à 23h10
Island (Ballet) - Carolyn Carlson Company

Dimanche 28 avril 2024 sur France 3 à 00h25
Vissi d'Arte - Gala Maria Callas - Opéra national de Paris

Dimanche 28 avril 2024 sur Arte à 18h40
"Les quatre saisons" (incertaines) de Vivaldi - Depuis l'île de Délos

Lundi 29 avril 2024 sur Arte à 18h40
Tugan Sokhiev dirige l'Orchestre philharmonique de Vienne

Mardi 30 avril 2024 sur France 4 à 21h10
Zubin Mehta et le Berliner Philharmoniker

Mezzo et Mezzo HD

Lundi 01 avril 2024 sur Mezzo à 20h30
Les Chants des possibles : rencontre lyrique internationale à Paris

Mardi 02 avril 2024 sur Mezzo à 23h20
'Jenufa' de Janacek au Staatsoper Berlin

Mercredi 03 avril 2024 sur Mezzo à 20h30
Le Chevalier à la rose de Richard Strauss

Vendredi 05 avril 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Les Boréades de Rameau à l'Opéra de Dijon

Vendredi 05 avril 2024 sur Mezzo à 23h45
Verdi : Falstaff - Opéra de Lille

Samedi 06 avril 2024 sur Mezzo à 20h30
Eugène Onéguine de Tchaikovsky à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

Dimanche 07 avril 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Don Carlos de Verdi à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

Mardi 09 avril 2024 sur Mezzo à 22h25
'La Sonnambula' de Bellini à l'Opéra Royal de Wallonie Liège

Mercredi 10 avril 2024 sur Mezzo à 20h30
Farnace de Vivaldi à la Fenice de Venise

Vendredi 12 avril 2024 sur Mezzo HD à 21h00
'Didon et Enée' de Purcell au Grand Théâtre de Genève

Vendredi 12 avril 2024 sur Mezzo à 23h25
'Les Pêcheurs de perles' de Bizet au Capitole de Toulouse

Samedi 13 avril 2024 sur Mezzo à 20h30
La Traviata de Verdi au Gran Teatre del Liceu

Dimanche 14 avril 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Les Boréades de Rameau à l'Opéra de Dijon

Mardi 16 avril 2024 sur Mezzo à 22h55
Verdi: La Forza del destino - Opéra Royal de Wallonie-Liège

Mercredi 17 avril 2024 sur Mezzo à 20h30
'The Perfect American' de Philip Glass au Teatro Real de Madrid

Mercredi 17 avril 2024 sur Mezzo à 22h20
'Adelaide di Borgogna' de Rossini à Pesaro

Vendredi 19 avril 2024 sur Mezzo HD à 21h00
La Bohème de Puccini à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

Vendredi 19 avril 2024 sur Mezzo à 23h05
Lully : Phaéton - Opéra Royal de Versaille

Samedi 20 avril 2024 sur Mezzo à 20h30
'Arabella' de Strauss au Teatro Real de Madrid

Dimanche 21 avril 2024 sur Mezzo HD à 21h00
'Lakmé' de Delibes à l'Opéra de Wallonie-Liège

Mardi 23 avril 2024 sur Mezzo à 23h40
Le Chevalier à la rose de Richard Strauss

Mercredi 24 avril 2024 sur Mezzo à 20h30
'Ernani' de Verdi au Palau de les Arts de Valence

Vendredi 26 avril 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Tchaïkovski : La Dame de Pique - Bayerische Staatsoper

Samedi 27 avril 2024 sur Mezzo à 20h30
Puccini : Turandot - Vérone

Dimanche 28 avril 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Ambroise Thomas - Mignon - Opéra Royal de Wallonie-Liège

Mardi 30 avril 2024 sur Mezzo à 23h45
Farnace de Vivaldi à la Fenice de Venise

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Operavision, Culturebox, Arte Concert etc...

                            Illimité

Placido Domingo, l'homme aux mille vies

La Traviata (Chorégies d'Orange 2016) avec Domingo, Jaho, Meli

Le Barbier de Séville (Chorégies d'Orange 2018) avec Peretyatko, Sempey, Hotea

Roberto Alagna - Ma vie est un opéra

Le Royaume des Deux-Siciles (Roberto Alagna)

Patrick Dupond, un danseur chez les étoiles

Michaël Denard, le « prince » de l'Opéra de Paris

Le Lac des Cygnes, l'Ambitieux projet de Tchaïkovski

Maria Callas - Il était une voix

Body and Soul (Opéra national de Paris)

Dans les coulisses de Casse-Noisette

Dans les coulisses de Roméo et Juliette

Dans les coulisses de La Fille mal gardée

Accès Live avec Rim'K à l'Opéra Bastille pour « Le Lac des Cygnes »

Accès live à l'Opéra Garnier dans les coulisses de « La Cenerentola »

Le Requiem de Verdi (Chorégies d'Orange)

                       Avril 2024

Carmen (Opéra Comique) jusqu'au 02 avril 2024

Kristine Opolais à Kaunas (Gala Lyrique en Lituanie) jusqu'au 04 avril 2024

Messe en si mineur (Chapelle Royale de Versailles) jusqu'au 08 avril 2024

Finale concours Voix des Outre-mers 2024 (Amphithéâtre Bastille) jusqu'au 08 avril 2024

Le Jacobin (National Theatre Brno) jusqu'au 08 avril 2024

Salomé (Opéra d'Helsinki) jusqu'au 08 avril 2024

Gala Verdi (Teatro Regio Parma) jusqu'au 10 avril 2024

Le Concert de Paris 2023 jusqu'au 13 avril 2024

Madame Butterfly (Opera de Rennes) jusqu'au 16 avril 2024

Requiem de Verdi - Claudio Abbado (Berlin) jusqu'au 18 avril 2024

Le Chant de la Terre - Claudio Abbado (Berlin) jusqu'au 18 avril 2024

Récital Pene Pati (Dvorak Rudolfinum de Prague) jusqu'au 19 avril 2024

Dona Nobis Pacem - Neumeier (Ballet de Hambourg) jusqu'au 19 avril 2024

Ghost Light - Neumeier (Ballet de Hambourg) jusqu'au 20 avril 2024

Magic Mozart ... Concert spectaculaire! jusqu'au 21 avril 2024

Boris Godounov (Scala de Milan) jusqu'au 21 avril 2024

Il Barbiere di Siviglia (Garsington Opera) jusqu'au 24 avril 2024

Salomé (Opéra de Hambourg) jusqu'au 26 avril 2024

La Bohème (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 28 avril 2024

Pavarotti à Hyde Park jusqu'au 29 avril 2024

Les 31e Victoires de la Musique classique 2024 jusqu'au 29 avril 2024

                          Mai 2024

Carmen (Chorégies d'Orange 2023) jusqu'au 03 mai 2024

Zoraidandi Granata (Wexford Opera Festival) jusqu'au 03 mai 2024

Carmen (Chorégies d'Orange) jusqu'au 08 mai 2024

Dance! (Avec Sylvia Camarda, Oumi Janta, Ahmad Joudeh) jusqu'au 10 mai 2024

Le cinéma d'Howard Shore - Le Seigneur des anneaux jusqu'au 13 mai 2024

L'Agneau de Dieu (Lithuanian National Opera & Ballet) jusqu'au 18 mai 2024

Ligeti, compositeur de l’extraterrestre jusqu'au 19 mai 2024

L'Ours (Klaipeda State Music Theater) jusqu'au 19 mai 2024

Otello (Poznan Opera) jusqu'au 25 mai 2024

Bastarda - Le Couronnement (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - La tournée royale (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - Mary, Reine d'Ecosse (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - Tuer une Reine (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - Miroirs brisés (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - La Reine de la Farce (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Maria Callas chante 'Tosca' jusqu'au 29 mai 2024

La Source (Opéra national de Paris) jusqu'au 29 mai 2024

Oper! Awards 2024 jusqu'au 29 mai 2024

200 ans de Smetana - Gala d'Opéra (Opéra de Prague) jusqu'au 31 mai 2024

                          Juin 2024

Dans les coulisses de Roméo et Juliette (Opéra national de Paris) jusqu'au 02 juin 2024

Maria de Buenos Aires (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 03 juin 2024

Masque of Might (Opera North) jusqu'au 03 juin 2024

Don Carlo (Scala de Milan 2023) jusqu'au 05 juin 2024

Vissi d'Arte : Gala Maria Callas jusqu'au 06 juin 2024

Haendel : Flavio, re de' Longobardi (Bayreuth Baroque 2023) jusqu'au 07 juin 2024

Lili Elbe (Theater St Gallen) jusqu'au 08 juin 2024

Il Turco in Italia (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 09 juin 2024

Suor Angelica - L'Enfant et les sortilèges (New National Theatre Tokyo) jusqu'au 15 juin 2024

Casse-Noisette (Opéra national de Paris) jusqu'au 19 juin 2024

Giselle (Opéra national de Bordeaux) jusqu'au 19 juin 2024

Fauteuils d'Orchestre - Maria Callas (Palais Garnier) jusqu'au 19 juin 2024

Requiem de Verdi (Teatro Regio Parma) jusqu'au 23 juin 2024

La Vie parisienne (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 25 juin 2024

Il Giustino (Drottningholm Court Theater) jusqu'au 26 juin 2024

Don Carlo (Scala de Milan 2023) jusqu'au 27 juin 2024

Concert du nouvel an de l'Orchestre national de France (Radio France) jusqu'au 28 juin 2024

Concert du nouvel an du Philharmonique de Vienne (1ère partie) jusqu'au 29 juin 2024

Concert du nouvel an du Philharmonique de Vienne (2d partie) jusqu'au 29 juin 2024

Concert du nouvel an à Venise jusqu'au 29 juin 2024

Les Indes Galantes - version resserrée (Opéra national de Paris) jusqu'au 29 juin 2024

Melancholia (Opéra Royal de Stockholm) jusqu'au 29 juin 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 30 juin 2024

                           Juillet 2024

La Fiancée vendue (Théâtre national de Prague) jusqu'au 01 juillet 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 01 juillet 2024

La Chauve-Souris (Croatian national Theatre in Zagreb) jusqu'au 09 juillet 2024

L'incoronazione di Poppea  (Gran Theatre del Liceu de Barcelone) jusqu'au 11 juillet 2024

Andrea Chénier (Teatro Comunale di Bologna) jusqu'au 12 juillet 2024

Wozzeck (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 12 juillet 2024

Richard Siegal : Ballet of (Dis)Obedience jusqu'au 12 juillet 2024

L'opéra de quat'sous (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 12 juillet 2024

Picture a day like this (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 13 juillet 2024

Gala d'opéra - Classic Open Air Hannover jusqu'au 14 juillet 2024

Valuska (Hungarian State Opera) jusqu'au 19 juillet 2024

                          Août 2024

Nereydas (Festival de Grenade 2023) jusqu'au 02 août 2024

Artifacts Assembly (Palau des Les Arts Reina Sofia) jusqu'au 02 août 2024

Orchestre des Champs-Elysées (Festival de Grenade 2023) jusqu'au 02 août 2024

Le cinéma de Maurice Jarre jusqu'au 06 août 2024

Theodora (MusikTheater an der Wien) jusqu'au 12 août 2024

Le Diable chantant (Theater Bonn) jusqu'au 17 août 2024

Hyuk Lee (Palais Royal) jusqu'au 27 août 2024

                           Septembre 2024

Nadine Sierra et Pretty Yende (Philharmonie) jusqu'au 04 septembre 2024

Christiane Eda-Pierre, en scène jusqu'au 05 septembre 2024

Lise Davidsen (Den Norske Opera & Ballett) jusqu'au 08 septembre 2024

Dalibor (Théâtre national de Prague) jusqu'au 10 septembre 2024

Valer Sabadus (Bayreuth Baroque 2023) jusqu'au 14 septembre 2024

Cambio madre (Muziehtheater Transparant, Flanders Festival Ghent) jusqu'au 15 septembre 2024

La Fille mal gardée (Opéra de paris) jusqu'au 21 septembre 2024

Eugène Onéguine (Deutsche Oper Am Rhein) jusqu'au 23 septembre 2024

Bruno de Sa (Festival d'Ambronay 2023) jusqu'au 24 septembre 2024

Il était une fois Casse-Noisette (Karl Paquette - Châtelet) jusqu'au 25 septembre 2024

Serse (Opéra de Rouen) jusqu'au 26 septembre 2024

Télémaque et Calypso (Festival d'Ambronay 2023) jusqu'au 29 septembre 2024

Rivoluzione (La Monnaie) jusqu'au 29 septembre 2024

Nostalgia (La Monnaie) jusqu'au 30 septembre 2024

                          Octobre 2024

Intimate Portraits (Polish National Opera and Ballet) jusqu'au 01 octobre 2024

Pietari Inkinen dirige Caplet, Ravel et Rimski-Korsakov - Avec Fatma Saïd jusqu'au 4 octobre 2024

Orlando Furioso (Teatro Comunale di Ferrara) jusqu'au 05 octobre 2024

Requiem de Mozart (Festival d'Ambronay) jusqu'au 06 octobre 2024

Viva Napoli! (Festival d'Ambronay) jusqu'au 07 octobre 2024

Les Chemins de Bach / Un Voyage à Lübeck (Chapelle royale de Versailles) jusqu'au 10 octobre 2024

Idomeneo (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 15 octobre 2024

Britten - War Requiem (Château de Prague) jusqu'au 16 octobre 2024

Salomé (Irish National Opera) jusqu'au 19 octobre 2024

                          Novembre 2024

On Danse Chez Vous : Mehdi Kerkouche (Chaillot) jusqu'au 08 novembre 2024

Marco Tutino : La ciociara (Wexford Festival Opera 2023) jusqu'au 18 novembre 2024

                          Décembre 2024

Grand concert symphonique Saint-Saëns (Auditorium de Radio France) jusqu'au 14 décembre 2024

Ballet National de España (Festival de Grenade 2023) jusqu'au 18 décembre 2024

Concert de Noël (Philharmonique de Radio France) jusqu'au 21 décembre 2024

Hommage à Patrick Dupond jusqu'au 26 décembre 2024

 

                           Février 2025

Colorature, Mrs Jenkins et son pianiste - Opéra Grand Avignon jusqu'au 09 février 2025

Charpentier à l'honneur - Festival de musique sacrée à Madrid jusqu'au 14 février 2025

Voix des Outre-mer (Amphithéâtre de l'Opéra Bastille) jusqu'au 20 février 2025

                           Mars 2025

Fidelio courte animation jusqu'au 01 mars 2025

Maria Callas au cinéma jusqu'au 03 mars 2025

Vivaldi et Mozart au musée du Louvre jusqu'au 24 mars 2025

 

                           Juin 2025

Jour de fête chez Offenbach (Radio France) jusqu'au 22 juin 2025

 

                         Septembre 2025

Angelin Preljocaj : La visite (Picasso Danse) jusqu'au 19 septembre 2025

 

                         Novembre 2025

Le Ring sans paroles (Philharmonique de Strasbourg) jusqu'au 05 septembre 2025

 

                           Février 2026

Voix des Outre-Mer 2023 (Amphithéâtre Bastille) jusqu'au 22 février 2026

                           Mars 2026

Concert en soutien au peuple ukrainien (Maison de Radio France) jusqu'au 04 mars 2026

 

                           Juillet 2026

Kiev, un opéra en guerre (1/4) - Danser pour résister jusqu'au 11 juillet 2026

 

                           Septembre2026

Kiev, un opéra en guerre (2/4) - Exister ou disparaître jusqu'au 12 septembre 2026

 

                         Novembre 2026

Les trois ballets de Stravinsky (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 25 novembre 2026

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique