Publié le 25 Décembre 2022

Giselle (Adolphe Adam – Académie Royale de Musique-Le Peletier, 28 juin 1841)
Ballet de l'Opéra de Kiev
Représentations du 21 (19h30) et 24 (15h00) décembre 2022
Théâtre des Champs-Élysées

Giselle Natalia Matsak
Albrecht Sergii Kryvokon
Myrtha Iryna Borysova
Hilarion Kostiantyn Pozharnytskyi
Berthe Kseniia Ivanenko
Avec Tymofiy Bykovets, Maksym Bilokrynytskyi, Daria Manoilo, Sergii Lytvynenko, Petro Markishev et le corps de ballet de l’Opéra national d’Ukraine

Chorégraphie Marius Petipa, d’après Jules Perrot et Jean Coralli
Décors et costumes originaux Tetiana Bruni
Costumes nouveau design Malva Verbytska (Maison Malva Florea)
Maître de Ballet Kostyantin Sergieiev
Direction musicale Dmytro Morozov
Orchestre Prométhée

Avec la reprise de ‘Giselle’ au Palais Garnier, en juin dernier, suivie, dès la rentrée au Théâtre des Champs-Élysées, par la version d’Akram Khan, et maintenant avec la venue du Ballet de l’Opéra national d’Ukraine en ce même théâtre, l’année 2022 aura donc été une année ‘Giselle’ pour Paris.

Natalia Matsak (Giselle) et Sergii Kryvokon (Albrecht)

Natalia Matsak (Giselle) et Sergii Kryvokon (Albrecht)

Et, en préambule de la première du mercredi 21 décembre, Michel Franck, le directeur du célèbre Théâtre de l’avenue Montaigne, a bien pris soin de décrire au public les conditions avec lesquelles les artistes ont du composer pour venir en toute sécurité à la capitale : le voyage en car depuis Kiev vers Varsovie, la tempête de neige et les défaillances de leur moyen de transport, leur rapatriement vers Cracovie où l’organisatrice de la tournée a pu trouver en urgence 100 billets d’avions pour les danseurs, certains venant avec leurs enfants pour échapper aux bombardements de leur ville.

Michel Franck et l'organisatrice de la Tournée du ballet national d'Ukraine

Michel Franck et l'organisatrice de la Tournée du ballet national d'Ukraine

Ils sont arrivés au théâtre 3 jours plus tôt, un dimanche, et Michel Franck, décrivant le stress d’une alerte à la bombe lorsque l’un des artistes ukrainiens eut oublié d’éteindre son téléphone portable, a rappelé à quel point ces circonstances remettaient à leur juste place nos petits problèmes quotidiens.

Corps de Ballet de l'Opéra national d'Ukraine (Fête au village)

Corps de Ballet de l'Opéra national d'Ukraine (Fête au village)

Cette venue était programmée avant le début de la guerre, c’est pourquoi ‘Casse-Noisette’ était initialement programmé, et du être remplacé par ‘La fille des neige’ afin de ne pas donner prise à la Russie de Vladimir Poutine qui utilise la culture comme moyen de propagande.

Mais avec les multiples coupures d’électricité dues aux attaques aériennes sur les installations civiles, la troupe manquait de temps pour monter le ballet de Michael Corder, si bien que les danseurs de Kiev ont choisi d’interpréter ‘Giselle’ d’Adolphe Adam qu’ils connaissent par cœur.

Natalia Matsak (Giselle) et Sergii Kryvokon (Albrecht)

Natalia Matsak (Giselle) et Sergii Kryvokon (Albrecht)

Ils sont donc très heureux d’être à Paris, mais pour eux, il est important de montrer la réalité de ce qu’ils vivent, et chacun est bien décidé à ne pas se laisser faire et à poursuivre sa mission. Certains danseurs et danseuses sont même allés au combat, et un ancien soliste, Alexander Chapoval, a été tué par les Russes dans l’est de l’Ukraine.

Kseniia Ivanenko (Berthe)

Kseniia Ivanenko (Berthe)

La toute première venue au Théâtre des Champs-Élysées de la troupe du Ballet de l’Opéra de Kiev date de 1964 où, dans le cadre du deuxième Festival International de Danse de Paris, elle fut consacrée meilleure Compagnie, ainsi que leurs solistes, Irma Loukachova et Vladimir Parsegoff, qui reçurent le Grand Prix de la Ville de Paris pour leur pas de deux d'’Esmeralda’

Puis, il faudra attendre décembre 2018 pour retrouver en ces lieux la Compagnie Ukrainienne à l’occasion de ses 150 ans d’existence. 

Kostiantyn Pozharnytskyi (Hilarion), Natalia Matsak (Giselle) et Sergii Kryvokon (Albrecht)

Kostiantyn Pozharnytskyi (Hilarion), Natalia Matsak (Giselle) et Sergii Kryvokon (Albrecht)

Hasard de l’Histoire, c’est au moment de la naissance de l’Opéra de Kiev que ‘Giselle’ disparut de l’affiche de l’Opéra de Paris. Car si la création du célèbre ballet d’Adolphe Adam eut lieu avec succès le 28 juin 1841 à la salle Le Peletier, c’est Jules Perrot, venu à Saint-Pétersbourg en 1849, puis Marius Petipa, qui vont contribuer à l’installer en Russie. ‘Giselle’ ne reviendra par la suite au Palais Garnier qu’en 1910.

Kostiantyn Pozharnytskyi (Hilarion)

Kostiantyn Pozharnytskyi (Hilarion)

La chorégraphie interprétée ce soir reste donc inspirée de l’original de Marius Petipa, d’après Jules Perrot et Jean Coralli, et elle se déroule dans un un décor très classique, adapté par la créatrice ukrainienne Malva Verbytska, qui comprend, côté jardin, la petite maison de Giselle, et en arrière plan, un château de Contes de fées qui évoque les origines aristocratiques d’Albrecht.

Tymofiy Bykovets (Un paysan virtuose)

Tymofiy Bykovets (Un paysan virtuose)

En seconde partie, des lumières bleutées diffusent une atmosphère nocturne et poétique au Royaume des ombres, sur fond d’une nature fantomatique.

La tension et la mélancolie sont perceptibles, mais cela ne va empêcher les artistes de défendre ce chef d’œuvre romantique, non sans gravité, mais avec l’envie de se faire plaisir et de faire plaisir au public.

Corps de Ballet de l'Opéra national d'Ukraine (Royaume des ombres)

Corps de Ballet de l'Opéra national d'Ukraine (Royaume des ombres)

La danseuse étoile Natalia Matsak est en effet éblouissante. Technique qui lui permet de réussir sans concession et sans la moindre marque de fléchissement les mouvements tournoyants sur pointe, et de tenir des poses avec grande allure et élégance, cette magnifique artiste rayonne d’une fraîcheur très mature qui, à la fois, traduit la sincérité de Giselle, mais aussi en fait une femme intérieurement profonde, dont la perte de raison fait aussi penser à celle de la Traviata lorsqu’elle révèle fatalement ses souffrances intérieures.

Iryna Borysova (Myrtha)

Iryna Borysova (Myrtha)

Son partenaire, Sergii Kryvokon, est un splendide danseur, très grand est d’une physionomie qui figure à la fois la noblesse et la dominance souveraine d’Albrecht, avec énormément de sensibilité.
Grands élans aériens, expressivité romantique, assurance dans toutes les portées, nous sommes avec lui transportés dans le monde de l’indomptable fierté slave, et c’est absolument fascinant à admirer.

Natalia Matsak (Giselle) et Sergii Kryvokon (Albrecht)

Natalia Matsak (Giselle) et Sergii Kryvokon (Albrecht)

En seconde partie, Iryna Borysova donne également une leçon d‘exigence dans son incarnation de la blanche Myrtha, dans une attitude sévère mais consciente, et le rival d’Albrecht, Kostiantyn Pozharnytskyi, habillé comme il se doit en tenue de chasseur qui lui donne un aspect perçant, est tout aussi sensible, lui qui révèle dans la majesté et la célérité de ses impeccables postures une authenticité teintée subtilement d’ombre.

Kostiantyn Pozharnytskyi (Hilarion) et Natalia Matsak (Giselle)

Kostiantyn Pozharnytskyi (Hilarion) et Natalia Matsak (Giselle)

Dans la scène des danses paysannes, Tymofiy Bykovets est lui aussi brillant de par son aplomb et sa précision de mouvement, tout en affichant une certaine exigence dans sa relation au public, et le corps de ballet réussit à conserver une bonne cohésion d’ensemble, d’abord par sa vitalité joyeuse mais départie de tout superficialité excessive, en première partie, puis par sa quiétude recueillie en seconde partie, qui devient inévitablement fort inspirante pour l’auditeur.

Sergii Kryvokon (Albrecht)

Sergii Kryvokon (Albrecht)

Et dans la fosse d’orchestre, Dmytro Morozov, directeur musical de l’Opéra de Kharkiv, obtient de l’ensemble ‘Prométhée’ un très beau délié fluide et inspirant auquel on se laisse aller en toute sérénité, avec une tension juste qui soutient une théâtralité chaleureuse où les percussions sont sollicitées sans réserve. Très agréable poésie des vents, également, qui magnifie la belle gestuelle des solistes et des ensembles.

Dmytro Morozov (directeur musical de l'Opéra de Kharkiv)

Dmytro Morozov (directeur musical de l'Opéra de Kharkiv)

La soirée s’est achevée en standing ovation à la première, comme ce fut aussi le cas en matinée trois jours plus tard, avec plus de détente sans doute à la veille de Noël, les artistes étant heureux d’avoir retrouvé toutes leurs marques en quelques jours.

Et le fait de se montrer forts touchés par cet accueil s’est vraiment lu en eux, ce samedi après-midi. Un enchantement régnant parmi les spectateurs s'entendait ainsi à la sortie du Théâtre.

Natalia Matsak (Giselle), Sergii Kryvokon (Albrecht) et Kostiantyn Pozharnytskyi (Hilarion)

Natalia Matsak (Giselle), Sergii Kryvokon (Albrecht) et Kostiantyn Pozharnytskyi (Hilarion)

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Publié le 14 Décembre 2022

Lohengrin (Richard Wagner - Weimar, 1850)
Représentation du 11 décembre 2022
Bayerische Staatsoper - Munich

Heinrich der Vogler Mika Kares
Lohengrin Klaus Florian Vogt
Elsa von Brabant Johanni van Oostrum
Friedrich von Telramund Johan Reuter
Ortrud Anja Kampe
Heerrufer des Königs Andrè Schuen
Brabantische Edle Liam Bonthrone, Granit Musliu, Gabriel Rollinson, Roman Chabaranok
4 Edelknaben Solist(en) des Tölzer Knabenchors

Direction musicale François-Xavier Roth
Mise en scène Kornél Mundruczó (2022)
Décors Monika Pormale
Costumes Anna Axer Fijalkowska
Lumières Felice Ross
Bayerisches Staatsorchester
Bayerischer Staatsopernchor
und                                       
 Johanni van Oostrum (Elsa)
Extrachor der Bayerischen Staatsoper
Coproduction Shanghai Grand Theatre

Lorsque la première munichoise de ‘Lohengrin’ fut jouée en présence du roi Maximillien II de Bavière, le 28 février 1858, sous la direction de Franz Lachner, Richard Wagner ne put y assister, toujours en exil depuis le soulèvement de Dresde de mai 1849 auquel il avait participé. 

Et même le jeune Ludwig, alors âgé de 15 ans, aura la chance d’assister à une représentation de son opéra romantique peu avant lui, le 02 février 1861, à l’Opéra royal de Munich, le compositeur devant attendre finalement le 15 mai 1861 pour l’entendre intégralement à Vienne.

Johanni van Oostrum (Elsa) et Klaus Florian Vogt (Lohengrin)

Johanni van Oostrum (Elsa) et Klaus Florian Vogt (Lohengrin)

Après avoir entendu ‘Lohengrin’, Ludwig écrira que ‘prendre comme modèle un homme de chair et d’os, bon et énergique en tous points et en faire son guide. Il faut se donner comme tâche et comme devoir d’imiter cet homme et, pour cela, il faut le connaître, le comprendre parfaitement et étudier sa vie’.

8 ans plus, tard, il initiera la construction du château de Neuschwanstein en hommage à Richard Wagner, et, de 1867 à 1892, 147 représentations de ‘Lohengrin’ seront données à l’Opéra de la capitale bavaroise.

Le chœur du Bayerische Staatsoper

Le chœur du Bayerische Staatsoper

Aujourd’hui, avec un peu plus de 50 représentations jouées ces 20 dernières années, ‘Lohengrin’ reste l'un des opéras fréquemment interprétés à Munich, et la nouvelle production confiée à Kornél Mundruczó, metteur en scène de théâtre et réalisateur de cinéma hongrois qui vient de proposer une nouvelle production de ‘Tannhäuser’ au Staatsoper de Hambourg, se focalise d’emblée sur l’attente et la fascination que peut avoir un peuple pour un nouveau leader en lequel il souhaite se projeter.

Sa scénographie s’articule autour d’un espace fermé aux parois d’une blancheur uniforme situé à l’avant scène, qui enserre un bout de Terre vallonné et verdoyant qui abrite un petit étang dominé par deux arbustes, mais aussi quelques rochers à l’avant-scène. Le chœur, le Hérault, le Roi, Ortrud et Telramund, vêtus simplement dans des teintes pastels bleu-gris ou jaune clair, vit dans une forme d’espérance statique.

Andrè Schuen (Heerrufer des Königs)

Andrè Schuen (Heerrufer des Königs)

C’est avec beaucoup d’émotion que se déroule l’ouverture sur le regard de ces personnes qui se dressent l'une après l'autre, au fur et à mesure que les mouvements de la musique progressent sous la direction d’une extrême finesse de François-Xavier Roth, qui souligne l’humanisme de cette scène en dessinant une ligne lumineuse d’une douceur magnifique.

Par la suite, le metteur en scène donne de l'expressivité au chœur par des gestes simples pour signifier son esprit de jugement envers Elsa – en deuil de son frère et donc habillée en noir -, tout autant que sa stupeur à l’arrivée de Lohengrin, mais aussi sa soif de sang au moment du combat par le feu avec Telramund – habile technique pour rester dans la symbolique des quatre éléments naturels et éviter le recours au combat d’épées kitsch -.

Cependant, il ne s’agit pas pour Kornél Mundruczó d’entrer dans des conflits politiques territoriaux, de classes sociales ou de religions – Ortrud, Telramund ou le Roi ne se distinguent pas par leur allure vestimentaire des autres membres de la communauté – mais bien d’analyser où peut conduire l’émoi d'un groupe d'hommes et de femmes pour un être qui semble différent.

Johanni van Oostrum (Elsa) et Klaus Florian Vogt (Lohengrin)

Johanni van Oostrum (Elsa) et Klaus Florian Vogt (Lohengrin)

Dans la seconde partie, la nature disparaît au profit d’une entrée de Palais stylisée, où seul le très beau relief d’une porte surmontée d’un balcon émerge au centre d’un mur lisse, composé de nombreux ouvrants par où le chœur pourra intervenir et chanter face à la salle.

Un escalier provenant du sous-sol permet à tout le monde d’y accéder, symbolisant ainsi le désir de grandeur dans lequel se reflète le peuple heureux d’avoir trouver un couple en lequel s'identifier. Ortrud et Telramund, eux, restent à l’extérieur dans les lumières orangées du soir.

Dans cet acte, se confirme le grand sens musical du metteur en scène qui trouve toujours une manière assez fine d’illustrer le discours orchestral – l’éclat des petits effets festifs est très bien dépeint -, et qui joue avec des symboles mystérieux et des dispositions géométriques précisément calculées qui ont du sens, tel ce vêtement doré qui transforme Elsa en Soleil, et celui noir et gris de Lohengrin qui fait apparaître une Lune sur son torse, et qui fait donc porter une positivité énergique sur la fille du Duc, plus que sur son sauveur.

C’est toute une mise en scène de la célébration qui est ainsi décrite, à peine interrompue par le couple déchu, couple qui n’est pas aussi tordu, ni aussi impressionnant, que dans d’autres interprétations, puisque la mise en garde qu'il cherche à éveiller a quelque chose de fondé.

Mika Kares (Heinrich der Vogler) et Klaus Florian Vogt (Lohengrin)

Mika Kares (Heinrich der Vogler) et Klaus Florian Vogt (Lohengrin)

Le dernier acte mélange l’intérieur d’une grande pièce aux murs blancs, dont l'unité est seulement brisée par 2 portes, avec, au milieu, à nouveau la végétation et le peuple qui reste présent même dans les moments intimes. C’est véritablement à cet acte que l’on saisit à quel point Lohengrin n’est que l’incarnation de l’âme de ce peuple avec lequel il ne fait qu’un, notamment quand ce dernier accompagne son geste pour tuer Telramund à jets de pierres.

C’est le fait que les êtres humains s’approprient cette violence qui sonne comme l’aboutissement de cette vénération dangereuse. L’effet de surprise est donc total lorsque le Cygne descend lentement sous forme d’une spectaculaire météorite aux reflets ferreux. La catastrophe planétaire vient du ciel pour détruire la violence du monde humain, et le détacher de son aveuglement.

La rédemption est toutefois envisagée pour Elsa, emportée par l’objet sidéral – dans de superbes lueurs bleutées signées Felice Ross, artiste lumière associée à tous les spectacles de Krzysztof Warlikowski, qui donne même l'illusion de transformer Elsa en cygne -, alors que Lohengrin fait apparaître le jeune frère, un enfant libre et bien vivant, qui ne peut sortir le peuple de son sommeil profond.

Johanni van Oostrum (Elsa)

Johanni van Oostrum (Elsa)

Tout contribue à la poésie dans ce spectacle, non seulement la réalisation scénique, mais aussi la gestuelle, les mouvements du chœur, la manière dont Elsa est représentée en femme adolescente qui vit son amour pour Lohengrin avec grande pureté, ce qui préserve son innocence, et, bien évidemment, viennent s’ajouter les qualités de souplesse et de chaleur de l’orchestre – les cuivres, en particulier, ont une coloration très rougeoyante - auxquelles François-Xavier Roth insuffle un courant bouillonnant avec un toucher bienveillant

Sa maîtrise du drame se mesure à l’osmose qui lie le relief orchestral aux chanteurs, à une théâtralité vivante qui s’appuie sur la magnifique malléabilité du tissus de corde, sur les percussions sombres, sans briser la ligne dramatique, et en se préservant de toute brutalité. En loge située côté jardin, quatre trompettes de parade forment également un panache resplendissant.

Mais la finesse du chœur est aussi un allié de premier ordre pour ce rendu onirique, admirablement fondu dans l’ampleur orchestrale. Et comme s’il fallait aller jusqu’au bout de cet effet de grâce, nous retrouvons ce soir le même couple qui chantait dans la dernière reprise de ‘Lohengrin’, en novembre 2019, dans l'ancienne production de Richard Jones.

Klaus Florian Vogt (Lohengrin)

Klaus Florian Vogt (Lohengrin)

L’entrée de Klaus Florian Vogt est absolument à pleurer tant l’intemporalité de son timbre est irréelle. Cette clarté androgyne, qui dure dorénavant depuis près de 20 ans, pourrait même justifier à elle seule la fascination mystique de la part du chœur. Et de plus, il exhale une splendide autorité et une puissance somptueuse d’un grand éclat. Sa délicatesse de jeu, brusque uniquement lorsque le caractère de Lohengrin l’exige, est à l’image de cette beauté de chant surnaturelle qui engendre une émotion profonde.

Mais aussi, quel magnifique timbre que celui de Johanni van Oostrum, qui gagne les cœurs par la fluidité homogène et le velouté de sa douce projection de voix ! En couleurs, elle s’allie idéalement à la tonalité chaleureuse de l’orchestre, et avec cette capacité à faire pétiller le naturel enfantin d’Elsa, elle en devient irrésistiblement touchante.

Johan Reuter (Friedrich von Telramund) et Anja Kampe (Ortrud)

Johan Reuter (Friedrich von Telramund) et Anja Kampe (Ortrud)

On trouve aussi ces belles qualités d’intégrité vocale chez le jeune Hérault interprété par Andrè Schuen, et chez Mika Kares, qui en rend le Roi sympathique avec une tessiture généreuse, de teinte fumée, qui se projette très bien.

Quant à Anja Kampe, elle offre un portrait d’Ortrud empathique envers Elsa, avec des effets de noirceurs bien marqués mais aussi un brillant vocal palpitant. Excellente actrice qui ne surjoue pas la négativité, elle est moins anguleuse qu’une autre grande Ortrud, Petra Lang, en ajoutant plus de rondeur à son interprétation.

Enfin, Johan Reuter est un baryton-basse très clair, qui incarne avec assurance un Telramund névrosé en souffrance, ce que l’on ressent fortement dans la complexité de ses facettes vocales à la brillance et dureté de granit. Très bon acteur, lui aussi, son incarnation n’est pas sans rappeler un autre personnage ambitieux et criminel, Macbeth.

François-Xavier Roth et Klaus Florian Vogt

François-Xavier Roth et Klaus Florian Vogt

Spectacle d’une grande sensibilité, visuellement et musicalement, il est rare de ressortir d’une représentation de ‘Lohengrin’ avec un tel sentiment de sérénité et de gratitude pour l’ensemble de ces artistes qui démontrent à nouveau l’importance de faire vivre cet art si complexe, mais si inspirant.

Klaus Florian Vogt, Johanni van Oostrum et François-Xavier Roth

Klaus Florian Vogt, Johanni van Oostrum et François-Xavier Roth

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Publié le 7 Décembre 2022

Mendelssohn, Mozart, Fauré, Poulenc, Castelnuovo-Tedesco, Boccherini, Dvořák, Attahir, Tchaïkovski, Satie
Concert du 04 décembre 2022
Théâtre des Bouffes du Nord

Felix Mendelssohn : Quatuor à cordes en fa mineur op. 80 – Leipzig, 5 octobre 1847 (en privé)
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor pour flûte et cordes n°1 en ré majeur K. 285 (extrait : 1er mouvement Allegro) – Mannheim, 25 décembre 1777
Gabriel Fauré : Après un rêve* - Paris, 1877
Gabriel Fauré : Les Berceaux* - Paris, 1879
Francis Poulenc : Les Chemins de l’amour* - Paris, 1940
Mario Castelnuovo-Tedesco : Quintette pour guitare et quatuor à cordes op. 143 (extrait : 2ème mouvement Andante mesto) – Los Angeles, 1951
Luigi Boccherini : Quintette pour guitare et cordes Fandango’ en ré majeur G. 448 – Madrid, 1788
Antonín Dvořák : Quintette pour piano n°2 en la majeur op. 81 (extrait : 1er mouvement Allegro ma non tanto) – Prague – 6 janvier 1888
Benjamin Attahir : Al Dhikrâ (extrait) – Cité de la Musique (Paris), 20 janvier 2022
Wolfgang Amadeus Mozart : Quintette à cordes n°4 en sol mineur K. 516 (extrait : 4ème mouvement Adagio - Allegro) – Vienne , 16 mai 1787
Piotr Ilitch Tchaïkovski : Sextuor à cordes ‘Souvenir de Florence’ op. 70 (extrait : 4ème mouvement Allegro Vivace) – Saint-Pétersbourg, 6 décembre 1892

* Mélodies transcrites pour quatuor à cordes par Jean-Christophe Masson

Erik Satie : Je te veux (Paris, 1902)

Quatuor Van Kuijk
Nicolas Van Kuijk, Sylvain Favre-Bulle (violons), Emmanuel François (alto) et Anthony Kondo (violoncelle)

et Éva-Nina Kozmus (flûte), Sean Shibe (guitare), Adrien La Marca (alto), Grégoire Vecchioni (alto), François Robin (violoncelle), Ludmila Berlinskaïa (piano)

Le Quatuor Van Kuijk est né de la passion que partagent dès octobre 2011 quatre musiciens issus des conservatoires nationaux supérieurs de Lyon et de Paris. L’année suivante, ils fondent leur ensemble à Paris et remportent l’année d’après les Premier Prix et Prix du Public au 7e Concours international de Musique de Chambre de Trondheim en Norvège (24-29 septembre 2013).

Nicolas Van Kuijk, Ludmila Berlinskaïa, Sylvain Favre-Bulle, Emmanuel François et Anthony Kondo

Nicolas Van Kuijk, Ludmila Berlinskaïa, Sylvain Favre-Bulle, Emmanuel François et Anthony Kondo

A cette époque, Nicolas Van Kuijk (violon), Sylvain Favre (violon), Grégoire Vecchioni (alto) et Sébastien Van Kuijk (violoncelle) font partie de la formation initiale, puis, au fil des projets de vie personnels, le quatuor va renouveler ses talents à l’alto et au violoncelle.

En 2016, ils débutent leur collaboration avec le label Alpha Classics qui leur permet d’éditer cinq albums, dont trois dédiés à Mozart, et, six ans plus tard, le 28 octobre 2022, ils sortent leur 6e enregistrement ‘Mendelssohn : Complete String Quartets, Vol. 1.’ qui initie une intégrale des quatuors à cordes de Felix Mendelssohn.

Sylvain Favre-Bulle

Sylvain Favre-Bulle

C’est donc par le dernier 'quatuor à cordes en fa mineur' du compositeur allemand, dédié à sa sœur Fanny sous forme de Requiem, que débute ce concert anniversaire. L’interprétation, drainée par une détermination tragique, est d’une très grande nervosité, et le premier violon agit comme un baume au geste vif mais doué d’un touché souple et chaleureux.

Le troisième mouvement, bien plus calme, est le moment de recueillement attendu pour récupérer d’une telle intensité et profiter des jeux d’alliages entre les différentes vibrations et couleurs des cordes sur une tonalité assombrie. Mais c’est bien par une impulsivité acharnée que s’achève ce quatuor très sérieux jusqu’au bout.

Éva-Nina Kozmus

Éva-Nina Kozmus

Le Quatuor propose ensuite un florilège d’extraits de divers pièces qui vont nous faire voyager à travers les époques, et faire revivre des instants partagés avec plusieurs jeunes artistes rencontrés à l’occasion de tournées internationales.
Sylvain Favre-Bulle annonce ainsi qu’il s’éclipse momentanément afin de laisser la place à Éva-Nina Kozmus, actuellement flûtiste solo à l’Opéra de Limoges, avec laquelle les trois autres musiciens vont reprendre le premier mouvement du 'Quatuor pour flûte et cordes n°1 en ré majeur' de Mozart qu’ils ont interprété à Ljubljana il y a tout juste un an.

Il s’agit d’un morceau de charme virevoltant mené selon un tempo vif mais sans empressement. La jeune artiste slovène tire des sonorités pleines qui développent une douce sensualité réconfortante, et ce moment permet d’alléger l’atmosphère musicale qui succède à Mendelssohn.

Nicolas Van Kuijk et Sylvain Favre-Bulle

Nicolas Van Kuijk et Sylvain Favre-Bulle

Suivent deux transpositions pour quatuor à cordes de mélodies de Gabriel Fauré composées un siècle plus tard, ‘Après un rêve’ et ‘Les Berceaux’, et dont le sentiment mélancolique est ici approfondi. La différence avec l’interprétation chantée se fait particulièrement ressentir pour le second air où l’écriture aiguë, splendide de geste, ne peut toutefois rendre la même éloquence dramatique que la version vocale, surtout s’il s’agit d’un baryton.

Et avec ‘Les Chemins de l’amour’ de Francis Poulenc, que le Quatuor a présenté en bis nombre de fois, c’est une avancée encore plus proche de nous dans le temps, juste avant la Seconde Guerre mondiale, qui est opérée au rythme d’une valse nostalgique et souriante qui est devenue un des morceaux de charme de l’ensemble.

Sean Shibe

Sean Shibe

Puis, changement d’évocation lorsque Sean Shibe, jeune guitariste classique et électrique, se joint à l’ensemble pour interpréter le second mouvement de la 'Quintette pour guitare et quatuor à cordes op. 143' de Mario Castelnuovo-Tedesco, suivie de la 'Quintette pour guitare et cordes - Fandango ' de Luigi Boccherini. Près de deux cent ans séparent ces deux pièces hispanisantes. 

L’Andante mesto met en valeur la fluidité et la délicatesse nuancée du musicien écossais à travers des réminiscences qui proviennent des souvenirs de la vie du compositeur quand il vivait en Europe.

Et dans la fraîcheur du ‘Fandango’ de Boccherini, la virtuosité saillante des musiciens s’épanouit dans un sentiment de complicité fortement visible. Anthony Kondo quittera même son violoncelle temporairement pour jouer des castagnettes sur un rythme très entraînant.

Pour retrouver Sean Shibe et le Quatuor van Kuijk, il faudra se rendre le 10 février prochain au Herbst Theatre de San Francisco, où la guitare sera classique mais aussi électrique dans ‘Physical Property’ de Steven Mackey.

Emmanuel François et Anthony Kondo

Emmanuel François et Anthony Kondo

En seconde partie du concert, c’est une pianiste russe, installée en France depuis plus de 30 ans, Ludmila Berlinskaïa, qui est accueillie par les musiciens. Ils se sont rencontrés il y a un peu plus de deux ans au Festival ‘La Clé des Portes’ qu’elle a créé dans le Val-de-Loire entre Orléans et Blois.

Ils reprennent ensemble le premier mouvement de la 'Quintette pour piano n°2 en la majeur' d’Antonín Dvořák dans un style vigoureux très caractéristique du quatuor. Les passages les plus lyriques permettent de dessiner nettement les couleurs vibrantes de chaque instrument qui se répondent, et une forme de détente semble s’être emparée des artistes qui ne les quittera plus.

Ludmila Berlinskaïa et Sylvain Favre-Bulle

Ludmila Berlinskaïa et Sylvain Favre-Bulle

En début d’année, à la Cité de la Musique, le Quatuor Van Kuijk avait interprété en première mondiale la nouvelle création de Benjamin Attahir, ‘Al Dhikrâ’. Seul un extrait est présenté ce soir afin d’en faire découvrir les nervures vives et les inflexions orientales dans une tessiture aiguë qui nous amène vers un autre monde, comme s’il s’agissait d’évoquer le son d’anciens instruments d'une autre culture.

Adrien La Marca

Adrien La Marca

Puis, l’arrivée d’Adrien La Marca, altiste à l’optimisme rayonnant, annonce un fort moment de complicité, car c’est avec lui qu’ils ont enregistré leur dernier disque dédié à deux quintettes à cordes de Mozart.

L’extrait choisi du dernier mouvement de la 4e quintette permet d’apprécier leur brillance de son, et d'admirer cette forme de conversation riante par laquelle les musiciens se renvoient les uns les autres leurs phrases musicales d’un élégant geste d’accompagnement, ce qui illumine sans la moindre fatigue apparente une soirée qui dure déjà depuis plus de deux heures, 

Nicolas Van Kuijk, Sylvain Favre-Bulle, Emmanuel François, Grégoire Vecchioni, Anthony Kondo et François Robin

Nicolas Van Kuijk, Sylvain Favre-Bulle, Emmanuel François, Grégoire Vecchioni, Anthony Kondo et François Robin

Mais le plus émouvant est de voir soudainement surgir Grégoire Vecchioni, le premier altiste à l’origine du Quatuor qui fait dorénavant partie de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris en tant que premier alto solo, et François Robin, qui a participé aux cinq premiers enregistrements de l’ensemble, avant qu’ Anthony Kondo ne le remplace au violoncelle. 

Ces séparations ne sont dues qu’à des projets de vie qui les ont éloignés, et retrouver six membres du Quatuor pour interpréter le dernier mouvement endiablé du Sextuor à cordes de Tchaïkovski, avec un son dense et nourri, est absolument irrésistible et réjouissant à entendre.

Emmanuel François, Adrien La Marca et Grégoire Vecchioni

Emmanuel François, Adrien La Marca et Grégoire Vecchioni

Et pour finir, les dix musiciens se réunissent avec leurs instruments à cordes, piano, flûte et guitare pour jouer une valse sentimentale d’Erik Satie, ‘Je te veux’, qui remémore un vieux Paris bohème en faisant écho aux ‘Chemins de l’amour’ chantés en première partie, le tout avec beaucoup de joie et d’humilité après ce premier bout de chemin si bien parcouru.

Air final ‘Je te veux’ d'Erik Satie

Air final ‘Je te veux’ d'Erik Satie

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Publié le 4 Décembre 2022

Carmen (Georges Bizet – 1875)
Représentation du 30 novembre 2022
Opéra Bastille

Don José Michael Spyres
Escamillo Lucas Meachem
Le Dancaïre Marc Labonnette
Le Remendado Loïc Félix
Zuniga Alejandro Baliñas Vieites
Morales Tomasz Kumiega
Carmen Gaëlle Arquez
Micaela Adriana Gonzalez
Frasquita Andrea Cueva Molnar
Mercedes Adèle Charvet
Lillas Pastia Karim Belkhadra

Direction musicale Fabien Gabel
Mise en scène Calixto Bieito

Production du Festival Castell de Peralada (1999)

 

                                          Gaëlle Arquez (Carmen)

 

Seul opéra français à se glisser parmi les cinq œuvres les plus jouées de l’Opéra national de Paris depuis un demi-siècle, ‘Carmen’ est de retour sur la scène de l’opéra Bastille dans la production de Calixto Bieito avec laquelle le metteur en scène catalan se fit connaître au Festival Castell de Peralada en 1999. 

Gaëlle Arquez (Carmen)

Gaëlle Arquez (Carmen)

Ce spectacle est devenu une référence dans plusieurs grandes maisons lyriques, malgré la nature dépouillée du décor, de par la grande force théâtrale qu’il tire des différents caractères, présentés sans fard et animés dans une Espagne plus proche de nous où les hommes considèrent les femmes comme un enjeu de possession sexuelle, et de l’utilisation de multiples éclairages qui créent des atmosphères fortes en relation avec la rudesse des scènes. 

Dans les ambiances nocturnes règnent les brigands, s’y révèle parfois un peu de poésie, et la scène finale se déroule dans une aridité de sentiments désolante, très bien rendue par des lumières qui écrasent tout.

Scène des contrebandiers dans la montagne

Scène des contrebandiers dans la montagne

On retrouve avec joie l’allant des grands ensembles de chœur, et particulièrement ceux des enfants en début et fin d’ouvrage, bariolés de couleurs et électrisés par la musique. Le naturel laissé à cette vitalité bondissante est suffisant pour ravir les spectateurs, mais sert aussi à créer un fort contraste entre ce monde enfantin joyeux et celui des adultes contraint à la survie et soucieux du jeu social.

Michael Spyres (Don José)

Michael Spyres (Don José)

Pour cette reprise, c’est l’actuel directeur musical de l’Orchestre symphonique de Québec, Fabien Gabel, qui fait ses débuts dans la fosse comme chef d’orchestre. Il ne vient pas en terrain inconnu, puisqu’il y a joué à de nombreuses reprises en tant que musicien surnuméraire depuis l’âge de 16 ans, dans les pas de son père et de son grand-père qui y furent respectivement trompettiste et violoniste. Et il connaît la production, puisqu’il l’a déjà dirigé en mars 2015 à l’Opéra d’Oslo

Chœur d'enfants

Chœur d'enfants

Totalement engagée dans l'action dramatique, sa direction très inspirée et très bien rythmée exhale nombre de détails instrumentaux, fait briller les ensembles de cordes d’un splendide effet iridescent qui ajoute un supplément d’âme aux airs, duos et ensembles. Les noirceurs de la musique se gorgent aussi de vibrations profondes qui donnent de l’envergure aux passions humaines qu’elles soulignent.

Ce jeux d’équilibre entre ampleur orchestrale, maîtrise des nuances, soutien des solistes et coordination des jeunes choristes semble parfois proche du débordement, mais cela participe à la sensation d’extrême vitalité qui règne sur le plateau pour le plaisir de tous.

Gaëlle Arquez (Carmen)

Gaëlle Arquez (Carmen)

Avec une telle trame musicale que l’on n’entend pas toujours avec un tel lustre, les chanteurs sont portés au meilleur d’eux-mêmes, à commencer par Gaëlle Arquez. Sa Carmen est idéale de féminité indomptable, avec ce timbre chaud et brun sombre ennobli par la brillance des aigus, et elle développe une qualité de jeu très crédible qui montre l’essence dangereuse de la cigarière. 

C’est tout un art de la précision de diction, de subtiles nuances et de changements de coloration de voix qui est ainsi offert, ce qui permet d’entendre un portrait pénétrant qui s’épanouit avec un équilibre parfait sur cette grande scène Bastille.

Gaëlle Arquez (Carmen) et Michael Spyres (Don José)

Gaëlle Arquez (Carmen) et Michael Spyres (Don José)

Michael Spyres surprend par son approche qui ne place jamais Don José en situation d’homme sûr de lui, mais d’emblée en homme sensible et poétique qui va se trouver entraîné dans une passion qui finit par le disloquer. Il met en valeur la nature ouatée de sa voix pour faire ressentir la douceur d’âme initiale de son personnage, et il conduit cet anti-héros progressivement vers un état dépressif d’un pathétisme profondément poignant à la scène finale. A ce moment-là, il décrit un homme plus bas que terre.

Michael Spyres (Don José) et Adriana Gonzalez (Micaela)

Michael Spyres (Don José) et Adriana Gonzalez (Micaela)

C’est d’ailleurs dans les bras de Micaela que cette poésie atteint son paroxysme car il forme un duo magnifiquement allié avec Adriana Gonzalez, artiste lyrique qui est passée par l’Académie de l’Opéra national de Paris de 2014 à 2017. Dans la scène de la lettre, au premier acte, ils atteignent ensemble une niveau d’élégie sublime lorsqu’ils se souviennent de leur enfance, et lorsque la jeune navarraise intervient au camp des contrebandiers, la richesse et la vibrance du timbre de la mezzo-soprano sont totalement vouées à fortement romantiser le sentiment de désespérance avec un élan exalté saisissant.

L’effet est tel que le public lui en témoigne chaleureusement son émotion, car il y a aussi une expression de la foi très forte dans l’air ‘Je dis que rien ne m’épouvante’.

Lucas Meachem (Escamillo)

Lucas Meachem (Escamillo)

On se souvient de Lucas Meachem pour sa grande incarnation de ‘Billy Budd’ sur cette même scène au printemps 2010. Plus de 12 ans après, il y avait donc une certaine attente à le découvrir dans un rôle qui en est le parfait contraire. L’entrée de son Escamillo se révèle ainsi flamboyante, avec une belle prestance dans les aigus et une sensualité de timbre virile, même si parfois les intonations plus basses se discernent avec moins de netteté. Il donne une carrure, mais aussi une belle allure, à ce toréador très sûr de lui et sans muflerie.

Andrea Cueva Molnar (Frasquita)

Andrea Cueva Molnar (Frasquita)

Et tous les rôles secondaires ont quelque chose à dire et une personnalité à faire valoir. Les bohémiennes Mercedes et Frasquita sont très bien incarnées par Adèle Charvet et Andrea Cueva Molnar, et cette dernière, qui sort de l’Académie, ne manque pas de déployer toute l’intensité de sa voix de manière très démonstrative.

Et c’est encore un autre artiste en résidence à l’Académie, Alejandro Baliñas Vieites, qui se distingue dans le rôle de Zuniga par la qualité du timbre et son éloquence d’une très grande présence. Marc Labonnette (Le Dancaire) , Loïc Félix (Le Remendado) et Tomasz Kumiega (Morales) complètent heureusement la distribution, toujours dans un esprit de complicité exigeante avec leurs partenaires.

Les amateurs habitués des scènes lyriques pouvaient être tentés de penser qu’une reprise de ‘Carmen’ dévoilerait peu de surprises, l’excellent niveau interprétatif de ce spectacle démontre le contraire et il faut s’en réjouir.

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Publié le 1 Décembre 2022

TV-Web Décembre 2022 Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Samedi 03 décembre 2022 sur France 4 à 21h10
Notre-Dame de Paris (Petit) - Chr Petit - Opéra national de Paris

Samedi 03 décembre 2022 sur France 4 à 22h35
Giselle (Adam) - Chr Polyakov / Bart - Opéra national de Paris

Dimanche 04 décembre 2022 sur France 3 à 00h20
Cosi fan tutte (Mozart) - Théâtre des Champs-Elysées

Dimanche 04 décembre 2022 sur Arte à 18h40
Cuba en musique avec Sarah Willis

Lundi 05 décembre 2022 sur Arte à 00h40
Philharmonix "Rock me Amadeus"

Lundi 05 décembre 2022 sur France 3 à 21h10
La Grand Echiquier à l'Opéra de Versailles (Présentation Claire Chazal avec, notamment, Thomas Jolly, Julie Fuchs, Dorothée Gilbert, Hugo Marchand, Lang Lang)

Mercredi 07 décembre 2022 sur Arte à 23h30 (Léger différé)
Boris Godounov (Moussorgski) - Scala de Milan - dm Chailly - ms Holten

Vendredi 09 décembre 2022 sur France 3 à 21h10
300 chœurs chantent

Samedi 10 décembre 2022 sur France 4 à 21h10
Les 3 contre-ténors et le concours de virtuosité des castrats au Château de Versailles

Samedi 10 décembre 2022 sur France 4 à 22h25
Platée (Rameau) - ms Pelly - Opéra national de Paris

Dimanche 11 décembre 2022 sur France 3 à 00h20
Giselle (Adam) - Chr Polyakov / Bart - Opéra national de Paris

Dimanche 11 décembre 2022 sur Arte à 18h40
"Symphonie n°1" de Tchaïkovski - dm Nelsons

Lundi 12 décembre 2022 sur Arte à 01h00
La Belle Hélène (Offenbach) - Opéra de Lausanne - dm Dumoussaud - ms Fau

 

Lundi 12 décembre 2022 sur France 4 à 21h10
Orchestre symphonique de la Garde républicaine

Lundi 12 décembre 2022 sur France 4 à 22h20
Festival de Sablé-sur-Sarthe

Les larmes de la Vierge par Les Talens Lyriques
Discovery of Passion, Ensemble 1700

Mardi 13 décembre 2022 sur France 4 à 00h25
Concerts de Sergey Khachatryan et l'orchestre philharmonique de Monte-Carlo

Mardi 13 décembre 2022 sur France 4 à 01h45
L'envolée, les virtuoses de Guadeloupe

Dimanche 18 décembre 2022 sur France 3 à 00h30
Manon (Massenet) - Opéra national de Paris - dm Ettinger - ms Huguet

Yende, Bernheim, Tézier

Dimanche 18 décembre 2022 sur Arte à 18h55
Christmas@Home 2022 - Concert de Noël chez Daniel Hope

Dimanche 18 décembre 2022 sur Arte à 23h40
Graines d'étoiles, les années de maturité - Opéra national de Paris

Lundi 19 décembre 2022 sur Arte à 00h55
La mégère apprivoisée (Cranko) - Ballet de Stuttgart

Lundi 19 décembre 2022 sur Arte à 20h55
Le Guépard (Visconti)

Lundi 19 décembre 2022 sur France 5 à 21h00
Les trésors du Paris haussmannien

Mercredi 21 décembre 2022 sur Arte à 20h50
Julio Iglesias - Amour, Gloire et Chansons

Jeudi 22 décembre 2022 sur France 3 à 00h00
L'âge d'or des chansons de notre enfance

Jeudi 22 décembre 2022 sur France 2 à 23h35
Gautier Capuçon, au cœur des villes et villages

Vendredi 23 décembre 2022 sur France 2 à 00h30
Le concert de Paris

Samedi 24 décembre 2022 sur Arte à 18h05
Christmas in Vienna 2022

Samedi 24 décembre 2022 sur France 4 à 21h10
Pierre et le Loup (Prokofiev)

Samedi 24 décembre 2022 sur France 4 à 21h40
Les quatre saisons d'Antoine

Samedi 24 décembre 2022 sur France 4 à 22h10
Jelin - Opéra Comique

Dimanche 25 décembre 2022 sur France 3 à 00h20
Notre-Dame de Paris (Petit) - Chr Petit - Opéra national de Paris

Dimanche 25 décembre 2022 sur Arte à 02h25
Graines d'étoiles, les années de maturité - Opéra national de Paris

Dimanche 25 décembre 2022 sur Arte à 18h55
"Alive" - David Garrett à Rome

Lundi 26 décembre 2022 sur Arte à 00h55
Roméo et Juliette (Prokofiev) - Royal Ballet de Londres

Lundi 26 décembre 2022 sur France 4  à 21h10
Les chœurs des Outre-mer

Mardi 27 décembre 2022 sur Arte à 02h15
Ladysmith Black Mambazo - Le son de l'Afrique

Jeudi 29 décembre 2022 sur Arte à 15h50
Dean Martin - King of Cool

Vendredi 30 décembre 2022 sur France 5 à 22h45
Le lac des Cygnes (Tchaïkovski) - chorégraphie Preljocaj

Samedi 31 décembre 2022 sur Arte à 16h30
Julio Iglesias - Amour, Gloire et Chansons

Samedi 31 décembre 2022 sur Arte à 17h30
Concert de la Saint-Sylvestre 2022 avec les Berliner Philharmoniker

Dimanche 01 janvier 2023 sur France 3 à 00h15
Platée (Rameau) - ms Pelly - Opéra national de Paris

Dimanche 01 janvier 2023 sur France 2 à 11h15 & 12h15
Concert du Nouvel An 2023 du Philharmonique de Vienne

Dimanche 01 janvier 2023 sur France 2 à 14h55
Gautier Capuçon, au coeur des villes et villages

Dimanche 01 janvier 2023 sur Arte à 18h40
Concert du Nouvel An 2023 à la Fenice de Venise

Dimanche 01 janvier 2023 sur France 4 à 21h10
Concert du Nouvel An 2023 du Philharmonique de Vienne

Lundi 02 janvier 2023 sur Arte à 01h25
Les Contes d'Hoffmann (Offenbach) - La Monnaie - dm Altinoglu - ms Warlikowski

TV-Web Décembre 2022 Lyrique et Musique

Mezzo et Mezzo HD

Vendredi 02 décembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Faust de Gounod au Teatro Real de Madrid

Samedi 03 décembre 2022 sur Mezzo HD à 17h00 (direct)
'Lohengrin' de Wagner à l'Opéra de Bavière

Samedi 03 décembre 2022 sur Mezzo à 20h30
Juditha Triumphans de Vivaldi à l'Opéra National Grec

Dimanche 04 décembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Les Noces de Figaro de Mozart au Staatsoper Berlin

Mercredi 07 décembre 2022 sur Mezzo à 20h30
La meurtrière de Giorgos Koumendakis à l'Opéra National de Grèce

Vendredi 09 décembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
'Hulda' de César Franck à Liège

Samedi 10 décembre 2022 sur Mezzo à 20h30
'Hulda' de César Franck à Liège

Dimanche 11 décembre 2022 sur Mezzo à 20h30
Il Giardino Armonico, Giovanni Antonini : Cavalieri

Dimanche 11 décembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
'Lakmé' de Delibes à l'Opéra de Wallonie-Liège

Mercredi 14 décembre 2022 sur Mezzo à 20h30
Mam'zelle Nitouche de Hervé à l'Opéra de Lausanne

Vendredi 16 décembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Tristan et Isolde de Wagner au Staatsoper de Berlin

Samedi 17 décembre 2022 sur Mezzo à 20h30
La Belle Hélène d'Offenbach à l'Opéra de Lausanne

Dimanche 18 décembre 2022 sur Mezzo HD à 22h30
'Così fan tutte' de Mozart au Staatsoper de Berlin

Mercredi 21 décembre 2022 sur Mezzo à 20h30
Wozzeck de Berg à l'Opéra National Grec

Vendredi 23 décembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Tristan et Isolde de Wagner au Staatsoper de Berlin

Samedi 24 décembre 2022 sur Mezzo à 20h30
'Les Contes d'Hoffmann' au Staatsoper d'Hambourg avec Benjamin Bernheim et Olga Peretyatko

Samedi 24 décembre 2022 sur Mezzo HD à 22h30
Le Messie de Handel à la Cathédrale de Coventry

Dimanche 25 décembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Les Fiançailles au Couvent de Prokofiev au Staatsoper de Berlin

Mercredi 28 décembre 2022 sur Mezzo à 20h30
'The Perfect American' de Philip Glass au Teatro Real de Madrid

Vendredi 30 décembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
'Don Giovanni' de Mozart au Staatsoper Berlin

Samedi 31 décembre 2022 sur Mezzo à 20h30
Le Chevalier à la rose de Richard Strauss

Dimanche 01 janvier 2023 sur Mezzo HD à 21h00
William Christie dirige 'Titon et l'Aurore' de Mondonville à l'Opéra Comique

TV-Web Décembre 2022 Lyrique et Musique

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Operavision, Culturebox, Arte Concert etc...

                            Illimité

Placido Domingo, l'homme aux mille vies

La Traviata (Chorégies d'Orange 2016) avec Domingo, Jaho, Meli

Le Barbier de Séville (Chorégies d'Orange 2018) avec Peretyatko, Sempey, Hotea

Roberto Alagna - Ma vie est un opéra

Le Royaume des Deux-Siciles (Roberto Alagna)

                          Décembre 2022

Oksana Lyniv dirige Bohdana Frolyak, Brahms et Beethoven jusqu'au 02 décembre 2022

Trisha Brown x 100 au Festival d'Automne jusqu'au 03 décembre 2022

Notre-Dame de Paris (Opéra national de Paris) jusqu'au 04 décembre 2022

Fauteuil d'orchestre (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 04 décembre 2022

Bach, Haendel par l'ensemble Pygmalion (Philharmonie) jusqu'au 06 décembre 2022

Jeanine De Bique chante Haendel (Bayreuth 2022) jusqu'au 08 décembre 2022

11th International Stanislaw Moniuszko Vocal competition jusqu'au 11 décembre 2022

Le Grand Echiquier au Théâtre Royal de Versailles jusqu'au 12 décembre 2022

Les 3 contre-ténors et le concours de virtuosité des castrats (Château de Versailles) jusqu'au 17 décembre 2022

Le cœur converti (Opera Ballet Vlaanderen) jusqu'au 18 décembre 2022

Platée (Opéra national de Paris) jusqu'au 18 décembre 2022

La Fura dels Baus - Free Bach 212 (Festival Fratopia Frankfurt) jusqu'au 21 décembre 2022

Boris Godounov (La Scala de Milan) jusqu'au 22 décembre 2022

Richard Wagner et la Suisse jusqu'au 24 décembre 2022

La Belle Hélène (Opéra de Lausanne) jusqu'au 26 décembre 2022

The Time of Our Singing (La Monnaie) jusqu'au 28 décembre 2022

International Opera Awards 2022 jusqu'au 28 décembre 2022

 

                           Janvier 2023

Notre-Dame de Paris (Opéra de Paris) jusqu'au 01 janvier 2023

The Tragedy of Hamlet (ms Peter Brook) jusqu'au 02 janvier 2023

La nuit de Noël (Oper Frankfurt) jusqu'au 03 janvier 2023

Eugène Onéquine (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 05 janvier 2023

Le Lac des Cygnes - Preljocaj (Théâtre national de Chaillot) jusqu'au 07 janvier 2023

Maria Stuarda (Irish National Opera) jusqu'au 08 janvier 2023

Turandot (Staatsoper Berlin) jusqu'au 13 janvier 2023

Like Flesh (Opéra de Lille) jusqu'au 15 janvier 2023

Chilly Gonzales - A Very Chilly Christmas jusqu'au 21 janvier 2023

Christmas in Vienna jusqu'au 22 janvier 2023

Turandot (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 22 janvier 2023

Pierre et le Loup jusqu'au 23 janvier 2023

Ernani (Teatro dell'opera di Roma) jusqu'au 29 janvier 2023

                           Février 2023

Les oiseaux (Opéra national du Rhin) jusqu'au 04 février 2023

Récital Nadine Sierra (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 12 février 2023

Il viaggio a Reims (Rossini Festival) jusqu'au 13 février 2023

Orphée aux Enfers (Festival d'Aix-en-Provence) jusqu'au 14 février 2023

L'Or du Rhin (Staatsoper Berlin) jusqu'au 17 février 2023

La Walkyrie (Staatsoper Berlin) jusqu'au 17 février 2023

Siegfried (Staatsoper Berlin) jusqu'au 17 février 2023

Le Crépuscule des Dieux (Staatsoper Berlin) jusqu'au 17 février 2023

Mese Mariano de Giordano et Suor Angelica de Puccini (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 18 février 2023

Siegfried (Longborough Festival Opera) jusqu'au 19 février 2023

Master Classes Thomas Hampson & Lawrence Brownlee jusqu'au 25 février 2023

Double Side (Teatri di Reggio Emilia) jusqu'au 25 février 2023

Heinrich Schütz : Oratorio de Noël (St Peter Basel) jusqu'au 25 février 2023

On purge bébé (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 février 2023

Concert de solidarité pour l'Ukraine (Théâtre national de Vilnius) jusqu'au 28 février 2023

Concert de solidarité pour l'Ukraine (Riga) jusqu'au 28 février 2023

                           Mars 2023

Alice (Ballet de l'Opéra national du Rhin) jusqu'au 02 mars 2023

La mégère apprivoisée (Ballets de Monte Carlo) jusqu'au 03 mars 2023

Veillée pour l'Ukraine (Théâtre national de Chaillot) jusqu'au 05 mars 2023

L'Or du Rhin (Birmingham Opera Company) jusqu'au 09 mars 2023

Esa Pekka Salonen - Turangalîla Symphonie (Philharmonie) jusqu'au 13 mars 2023

Fauteuil d'Orchestre au Théâtre du Châtelet jusqu'au 14 mars 2023

Une soirée d'opérette et de zarzuela (Palau de les Arts, Reina Sofia) jusqu'au 16 mars 2023

Les contes d'Hoffmann (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 21 mars 2023

La Dame de Pique (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 23 mars 2023

Roméo et Juliette - Prokofiev (Royal Ballet de Londres) jusqu'au 24 mars 2023

I Capuleti e i Montecchi (Opéra national de Paris) jusqu'au 29 mars 2023

Barbara Hannigan : rêve de Hongrie jusqu'au 29 mars 2023

Macbeth (Deutsche Oper am Rhein) jusqu'au 30 mars 2023

Falstaff (Festival d'Aix-en-Provence) jusqu'au 30 mars 2023

                         Avril 2023

L'Ange de feu (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 05 avril 2023

Orfeo ed Euridice (New National Theater New-York) jusqu'au 7 avril 2023

Mignon (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 12 avril 2023

Laurence Equilbey dirige Haendel jusqu'au 16 avril 2023

Orfeo (Garsington Opera) jusqu'au 20 avril 2023

La Couronne d'Or (Liatochinski) jusqu'au 25 avril 2023

Les trésors du Paris haussmannien jusqu'au 26 avril 2023

L'Elixir d'Amour (Chorégies d'Orange 2022) jusqu'au 28 avril 2023

                         Mai 2023

Les 30 ans des Talens Lyriques jusqu'au 05 mai 2023

De la Maison des Morts / Messe Glagolitique (Opéra national de Brno) jusqu'au 06 mai 2023

Salomé (Opéra d'Helsinki) jusqu'au 12 mai 2023

Cosi fan tutte (Théâtre des Champs Elysées) jusqu'au 12 mai 2023

The Listener (Den Norske Opera & Ballett) jusqu'au 12 mai 2023

Der Rosenkavalier (La Monnaie) jusqu'au 16 mai 2023

Graines d'étoiles - La rentrée (Opéra national de Paris) jusqu'au 30 mai 2023

Graines d'étoiles - Au travail! (Opéra national de Paris) jusqu'au 30 mai 2023

Graines d'étoiles - Le progrès (Opéra national de Paris) jusqu'au 30 mai 2023

Graines d'étoiles - Un monde à part (Opéra national de Paris) jusqu'au 30 mai 2023

Graines d'étoiles - En scène (Opéra national de Paris) jusqu'au 30 mai 2023

Graines d'étoiles - Le temps des épreuves (Opéra national de Paris) jusqu'au 30 mai 2023

Graines d'étoiles - 5 ans après - Danser classique (Opéra national de Paris) jusqu'au 30 mai 2023

Graines d'étoiles - 5 ans après - La liberté d'être soi (Opéra national de Paris) jusqu'au 30 mai 2023

Graines d'étoiles - 5 ans après - Le chemin des étoiles (Opéra national de Paris) jusqu'au 30 mai 2023

Graines d'étoiles - 5 ans après - L'envol (Opéra national de Paris) jusqu'au 30 mai 2023

Graines d'étoiles - 5 ans après - Danser sa vie (Opéra national de Paris) jusqu'au 30 mai 2023

                           Juin 2023

La Juive (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 07 juin 2023

Ariadne auf Naxos (Royal Swedish Opera) jusqu'au 09 juin 2023

Graines d'étoiles, les années de maturité (Opéra national de Paris) jusqu'au 15 juin 2023

Der Freischütz (La Fura dels Baus) - moments choisis -  jusqu'au 16 juin 2023

Musique de chambre - Paul Hindemith Orchestra Academy (Frankfurt) jusqu'au 16 juin 2023

Jawnuta (Poznan Opera) jusqu'au 18 juin 2023

Fidelio (Opéra Comique) jusqu'au 20 juin 2023

Ariane à Naxos (Festival d'Aix-en-Provence 2018) jusqu'au 23 juin 2023

Simon Boccanegra (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 24 juin 2023

Giselle (Polish National Opera and Ballet) jusqu'au 26 juin 2023

Concert du Nouvel an (Orchestre national de France) jusqu'au 28 juin 2023

                           Juillet 2023

Moïse et Pharaon (Festival d'Aix-en-Provence) -  jusqu'au 11 juillet 2023

L'Orfeo (Festival de Beaune)  jusqu'au 22 juillet 2023

Ukrainian Freedom Orchestra (Concert de Varsovie) jusqu'au 29 juillet 2023

T                       Septembre 2023

Jules César en Egypte (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 07 septembre 2023

Max Emanuel Cencic chante Haendel (Bayreuth 2022) jusqu'au 09 septembre 2023

Alessandro nell' Indie de Leonardo Vinci (Bayreuth 2022) jusqu'au 10 septembre 2023

'Amazon' par Lea Desandre, Thomas Dunford et l'Ensemble Jupiter  jusqu'au 20 septembre 2023

La Boxeuse amoureuse de Marie Agnès Gillot et Arthur H  jusqu'au 21 septembre 2023

Rigoletto (Opéra de Rouen) jusqu'au 23 septembre 2023

                           Octobre 2023

Lakmé (Opéra Comique) jusqu'au 05 octobre 2023

Haendel au Théâtre du Châtelet jusqu'au 06 octobre 2023

Kaija dans le miroir jusqu'au 13 octobre 2023

Nathalie Stutzmann dirige l'Orchestre de Paris jusqu'au 20 octobre 2023

L'Oiseau de Feu (Philharmonique de Radio France) jusqu'au 24 octobre 2023

                           Novembre 2023

Atys (Opéra de Versailles) jusqu'au 09 novembre 2023

Les Talens Lyriques (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 11 novembre 2023

Haendel au Théâtre du Châtelet jusqu'au 23 novembre 2023

                           Décembre 2023

Fromental Halévy : La Tempesta (Wexford Festival Opera 2022) jusqu'au 03 décembre 2023

La Finta Pazza (Opéra Royal de Versailles) jusqu'au 04 décembre 2023

Les Chemins de Bach / Dynasties à la Philharmonie de Paris jusqu'au 13 décembre 2023

Concert de Noël 2020 du Philharmonique de Radio France jusqu'au 17 décembre 2023

Léa Desandre, récital baroque jusqu'au 31 décembre 2023

 

                           Juin 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 30 juin 2024

                           Juillet 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 01 juillet 2024

                           Septembre 2024

Christiane Eda-Pierre, en scène jusqu'au 05 septembre 2024

                          Décembre 2024

Grand concert symphonique Saint-Saëns (Auditorium de Radio France) jusqu'au 14 décembre 2024

Concert de Noël (Philharmonique de Radio France) jusqu'au 21 décembre 2024

 

                           Février 2025

Voix des Outre-mer (Amphithéâtre de l'Opéra Bastille) jusqu'au 20 février 2025

 

                           Mars 2026

Concert en soutien au peuple ukrainien (Maison de Radio France) jusqu'au 04 mars 2026

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique