Publié le 27 Avril 2022

Jenůfa (Leoš Janáček – 1904)
Représentation du 26 avril 2022
Opéra de Rouen

Jenůfa Buryja Natalya Romaniw
Kostelnička Buryjovka Christine Rice
Laca Klemeň Kyle van Schoonhoven
Števa Buryja Dovlet Nurgeldiyev
Stařenka Buryjovka Doris Lamprecht
Stárek Yoann Dubruque
Le maire du village Victor Sicard
La femme du maire Aline Martin
Karolka Séraphine Cotrez
Pastuchyňa Lise Nougier
Barena Yete Queiroz
Jano Clara Guillon

Direction musicale Antony Hermus
Mise en scène Calixto Bieito (2007)

Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie                        Calixto Bieito
Chœur accentus / Opéra de Rouen Normandie

Production de l'Opéra de Stuttgart

L’arrivée à l’Opéra de Rouen de la production de ‘Jenůfa’ conçue par Calixto Bieito pour l’Opéra de Stuttgart en 2007, où elle avait été reprise en 2015 et 2016 avec Angela Denoke dans le rôle de la sacristine, est un des grands évènements de la saison 2021/2022.

La conception de ce spectacle avait déjà été décrite sur ces propres pages en 2016, et l’on retrouve toutes ses lignes de forces qui en font un drame social contemporain raconté avec un réalisme juste qui n’affadit aucunement ses rudesses, et qui fait apparaître les beautés d’âme à travers des expressions corporelles toujours très fouillées.

Natalya Romaniw (Jenůfa) et Christine Rice (Kostelnička Buryjovka)

Natalya Romaniw (Jenůfa) et Christine Rice (Kostelnička Buryjovka)

C’est donc à l'intérieur d'un vieux bâtiment industriel abandonné que se déroule l’action où vit une communauté marginale qui fait beaucoup penser à celle de ‘Lady Macbeth de Mzensk’ de Chostakovitch.
Jenůfa est une femme d’apparence vulgaire, et Laca, celui qui l’aime et qui ira jusqu’à la défigurer, n’est qu’un simple manutentionnaire. Son demi-frère, Števa, apparaît plus comme un petit arriviste qui cherche à émerger de ce médiocre monde par une réussite matérielle dérisoire, parfaitement lisible au dernier acte lorsqu’il réapparaît avec sa nouvelle femme qui n’a rien de l’humanité de Jenůfa.

Yoann Dubruque (Le meunier)

Yoann Dubruque (Le meunier)

Après le tumulte de la première partie où le chœur accentus est scéniquement fort sollicité tout en faisant entendre une subtile grâce vocale sur fond de danses, les éclairages permettent de circonscrire des unités de lieu de manière plus resserrée tout en focalisant l’attention sur l’intimité du ressenti et des intentions de Kostelnička et Jenůfa.

Les pleurs du bébé de la jeune femme sont omniprésents, et les tourments de la sacristine, avant de commettre le meurtre de l’enfant et après être soumise aux remords, sont mis en scène avec un sens de l’effroi très shakespearien qui fait ressurgir les voix des troubles intérieurs liés à la culpabilité.

Jenufa (Romaniw – Rice – van Schoonhoven - Hermus - Bieito) Opéra de Rouen

Et la troisième partie représente une usine de fabrication de vêtements à la chaîne, qui traduit la sensibilité à la condition humaine broyée par le productivisme avec laquelle Calixto Bieito innerve nombre de ses productions, mais qu’il réussit à transcender en montrant comment l’amour entre Jenůfa et Laca s’élève à travers une délicatesse d’attention et une bienveillance dans le regard qui est une façon de faire émerger une lumière humaine non idéalisée mais profondément authentique.

L’ensemble des solistes et des choristes s’approprient véritablement le jeu d’acteur que le metteur en scène leur instille parfois de façon outrancière, et tous les chanteurs, même les petits rôles, ont des qualités vocales suffisamment expressives pour immerger les spectateurs dans un univers sensitif riche et teinté de sonorités moraves.

Natalya Romaniw (Jenůfa) et Kyle van Schoonhoven (Laca)

Natalya Romaniw (Jenůfa) et Kyle van Schoonhoven (Laca)

Avec son timbre rond au moelleux indéfini qui évoque la lascivité slave, Natalya Romaniw rend à Jenůfa une digne féminité, blessée mais sans excès d’affectation, et fait ainsi ressentir une chaleur naturelle que l’on ne retrouve pas avec une telle intensité dans son entourage. 

Christine Rice, plus jeune que les habituelles interprètes du rôle de Kostelnička, incarne une véritable force vitale très assurée avec, là aussi, une belle homogénéité de voix grave qui fait vivre les forces sombres qui l’animent, et un personnage qui est dans une dure souffrance. Mais l’engagement pourrait aussi accentuer encore plus les fêlures internes et pousser encore plus loin l’extériorisation de la violence qui en découle.

Natalya Romaniw (Jenůfa) et Kyle van Schoonhoven (Laca)

Natalya Romaniw (Jenůfa) et Kyle van Schoonhoven (Laca)

Charmant de par l’unité de ses couleurs vocales brunes, Yoann Dubruque crée un trouble en jouant tout de même un meunier dans les faits moins sympathique que l’allure de son interprète, et Dovlet Nurgeldiyev fait bien ressortir la superficialité indéfinie de Steva, renforcée par la légèreté de son timbre clair bien chantant. 

Le Laca de Kyle van Schoonhoven est en revanche bien plus complexe dans son rendu vocal, que ce soit par la tonalité un peu aigrie qu’il renvoie au premier acte, et le sentiment de malaise qui en découle, que par le renouveau plus adouci et très agréable qu’il va révéler au dernier acte, comme si ces épreuves avaient régénéré son humanité. Voilà un très bel exemple d’évolution de caractère en cours de représentation, une vibrante respiration qui se libère totalement et qui rend ce final si touchant.

Kyle van Schoonhoven, Antony Hermus et Natalya Romaniw

Kyle van Schoonhoven, Antony Hermus et Natalya Romaniw

Et cela va dans le sens de l’évolution dramatique de la représentation, car si le premier acte est dominé par un certain chaos sur scène, un désordre et un conflit de couleurs de voix agressif où l’orchestre semble encore chercher son élan pour porter une telle énergie, c’est dans les actes suivants qu’il se déploie dans toute sa majesté avec ce toucher un peu pittoresque qui induit une essence pleinement nostalgique à ses sonorités. 

Le tissu orchestral dévoile des reflets diaphanes, l’ampleur s’ouvre comme s’il s’agissait d’exhaler l’âme des principaux protagonistes, les différents groupes d’instruments se répondent dans un flux vivant et poétique, et la présence de l’orchestre devient telle qu’elle outrepasse la banalité visuelle du milieu représenté sur scène, une superbe restitution qu’ Antony Hermus tire d’un ensemble porté à son meilleur dans son raffinement, et une telle éloquence s’achève par un triomphe en salle, les spectateurs ne s’y étant pas trompés.

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Publié le 24 Avril 2022

L’Or du Rhin (Richard Wagner – 1869)
Version de concert du 23 avril 2022
Théâtre des Champs-Elysées

Wotan Michael Volle
Loge Gerhard Siegel
Alberich Samuel Youn
Mime Thomas Ebenstein
Erda Wiebke Lehmkuhl
Fasolt Stephen Milling
Fafner Mikhail Petrenko
Fricka Jamie Barton
Froh Issachah Savage
Donner Thomas Lehman
Freia Christiane Karg
Wellgunde Iris van Wijnen
Flosshilde Maria Barakova
Woglinde Erika Baikoff

Direction musicale Yannick Nézet-Séguin
Rotterdams Philharmonisch Orkest
Diffusion sur France Musique le le 21 mai 2022

Depuis 12 ans qu’il dirige le Théâtre des Champs-Élysées, Michel Franck représente régulièrement les œuvres de Richard Wagner dont il a déjà programmé deux versions de concert de ‘Parsifal’, une version de concert de ‘Tristan und Isolde’, ‘La Walkyrie’ et ‘Le Vaisseau Fantôme’, et une version scénique de ‘Tristan und Isolde’.

Quant à ’L’Anneau du Nibelung’, il n’avait plus été joué depuis avril 1988 lorsque deux cycles intégraux furent interprétés dans la mise en scène de Daniel Mesguisch conçue pour l’Opéra de Nice. ‘L’Or du Rhin’ fait donc son grand retour avenue Montaigne après 34 ans d’absence.

Michael Volle et Yannick Nézet-Séguin

Michael Volle et Yannick Nézet-Séguin

Et l’on croise les doigts pour que le prologue magnifiquement dépeint ne soit que le début d’un cycle intégral tant l’extraordinaire théâtralité de la direction orchestrale et de l’ensemble de la distribution a contribué à déployer un drame sans relâche et totalement prenant tout le long de la soirée, alors que la première de cette série venait juste d’avoir lieu la veille à Rotterdam. Tous se retrouveront ensuite à Dortmund et à Baden Baden, respectivement les 28 et 30 avril, pour deux autres représentations.

Iris van Wijnen (Wellgunde) et Maria Barakova (Flosshilde)

Iris van Wijnen (Wellgunde) et Maria Barakova (Flosshilde)

Dans l’alcôve qui sert d’écrin au Rotterdams Philharmonisch Orkest, l’introduction, loin d’être comme une lointaine évocation d’un fleuve à l’origine du monde, saisit pas sa présence et la tension vive et colorée des bois sombres qui l’animent, et la concentration dans la salle dès ce prélude est encore plus palpable.

Samuel Youn (Alberich)

Samuel Youn (Alberich)

Les ondines du Rhin, Iris van Wijnen, Maria Barakova et Erika Baikoff, ont toutes trois une aisance scénique servie par des timbres de voix bien marqués, la première mettant en avant des effets coloratures audacieux alors que la seconde fait vivre des opulences graves comme pour charmer et que la troisième représente le mieux la raison.

Michael Volle (Wotan)

Michael Volle (Wotan)

L’arrivée de Samuel Youn est absolument fantastique car il va personnifier Alberich, le nain qui s’emparera de l’or gardé par les nymphes, avec une expressivité délirante, des expressions du visage qui traduisent acuité et intentions maléfiques perçantes, et une agressivité corporelle inattendue chez ce chanteur qui incarnait le Hollandais volant à Bayreuth jusqu’en 2015 de façon bien plus réservée. 

Jamie Barton (Fricka) et Christiane Karg (Freia)

Jamie Barton (Fricka) et Christiane Karg (Freia)

Le timbre gris-argent est fait d’un métal à la fois souple et endurci qui lui donne une pénétrance infaillible et rend son personnage passionnant d’admiration. Et son insertion avec la vitalité de la musique – magnifiques clins d’œil à de furtifs motifs orchestraux – démontre aussi en quoi Wagner raconte de manière incomparable un puissant drame théâtral que Yannick Nézet-Séguin intériorise de manière déchaînée.

Stephen Milling (Fasolt) et Mikhail Petrenko (Fafner)

Stephen Milling (Fasolt) et Mikhail Petrenko (Fafner)

Splendide, lui aussi, et souverain d’allure puisque Wotan règne à la fois sur les dieux, les géants, les hommes et les nains, Michael Volle est loin d’être un puissant sur le déclin tant sa déclamation est assurée sans le moindre ébranlement, qu’il porte en lui une autorité naturelle magnifiée par une noblesse de timbre feutrée éloquente, et qu’il inspire autant la ruse que le bouillonnement éruptif prêt à paralyser son auditoire.

Thomas Lehman (Donner) et Issachah Savage (Froh)

Thomas Lehman (Donner) et Issachah Savage (Froh)

Son jeu de connivence avec le Loge de Gerhard Siegel est d’une très haute tenue, le ténor allemand ayant toujours de cet éclat imparable qui assoit la consistance manipulatrice de son personnage, avec toutefois un peu plus d’ombres dans le timbre de voix qui accroît l’impression de maturité et met en retrait la nature démoniaque du dieu du feu.

Gerhard Siegel (Loge) et Michael Volle (Wotan)

Gerhard Siegel (Loge) et Michael Volle (Wotan)

Et quelle correspondance stupéfiante entre la carrure massive de Stephen Milling et Mikhail Petrenko, d’une part, et les géants Fasolt et Fafner, d’autre part, venus demander leur rétribution pour la construction du Walhalla, la résidence des dieux, qu’ils évoquent avec une distinction d’expression qui correspond très bien à leurs caractères. 

Samuel Youn (Alberich) et Thomas Ebenstein (Mime)

Samuel Youn (Alberich) et Thomas Ebenstein (Mime)

Stephen Milling a ainsi des inflexions de voix et un rendu noble et sensible qui font beaucoup penser au Roi Marke de ‘Tristan und Isolde’, et cette sensibilité reflète avec justesse les sentiments pour Freia, dirigée de manière percutante par Christiane Karg, alors que Mikhail Petrenko est plus froid et acerbe ce qui le prédispose à être celui qui tuera son frère pour s’emparer de la totalité du trésor remis aux géants par Wotan.

Yannick Nézet-Séguin et le Rotterdams Philharmonisch Orkest

Yannick Nézet-Séguin et le Rotterdams Philharmonisch Orkest

Avec sa voix qui draine des agrégats de textures mélangeant graves profonds, multiples vibrations aux reflets hétéroclites et des aigus fauves, Jamie Barton est loin de simplement jouer une Fricka se sentant abandonnée par Wotan attaché à son désir d’éternelle jeunesse, mais évoque déjà la stature plus dominatrice de la déesse que nous retrouverons plus tard dans ‘La Walkyrie’. 

Wiebke Lehmkuhl (Erda)

Wiebke Lehmkuhl (Erda)

La sensualité sauvage est donc portée par Wiebke Lehmkuhl dont la beauté opulante du chant dépasse la simple expression de la sagesse d’Erda, mère des trois Nornes fileuses du destin, pour en faire une femme d’une somptueuse séduction ensorceleuse. 

Maria Barakova (Flosshilde), Iris van Wijnen (Wellgunde) et Erika Baikoff (Woglinde)

Maria Barakova (Flosshilde), Iris van Wijnen (Wellgunde) et Erika Baikoff (Woglinde)

Et même les traits de caractère de Mime, dont la déclamation assombrie de Thomas Ebenstein traduit bien le tempérament veule, et la posture vaillante et fiable de Issachah Savage et Thomas Lehman en Froh et Donner, participent à la crédibilité de cette histoire de famille dont l’avenir du monde dépend.

Michael Volle et Yannick Nézet-Séguin

Michael Volle et Yannick Nézet-Séguin

Yannick Nézet-Séguin et le Rotterdams Philharmonisch Orkest sont ainsi éblouissants dans le rendu de cette version extraordinairement dramatique de ‘L’Or du Rhin’ qui dispense un son superbement chaleureux aux colorations d’or rougeoyant, vivifiée par un courant finement nuancé et une rondeur merveilleusement poétique dans les solo de vents. Les chatoiements des coups d'enclumes au moment de la plongée vers le Nibelung ont aussi un effet enchanteur par l'émerveillement qu'ils procurent.

Les changements d’ampleur sont menés sans ambages mais sans brusquerie non plus, avec un soin à ne pas saturer le son et faire perdre en richesse de détails, et cette lecture à la fois intime et galvanisante réussit quelque chose de très rare dans une salle de spectacle qui est d’absorber totalement l’attention du public dans un tout avec la musique et les solistes de par la magnificence du récit et sa prégnance interprétative.

Jamie Barton, Gerhard Siegel, Michael Volle, Yannick Nézet-Séguin et Samuel Youn

Jamie Barton, Gerhard Siegel, Michael Volle, Yannick Nézet-Séguin et Samuel Youn

Beaucoup sont sortis du Théâtre des Champs-Élysées probablement abasourdis par cet emport qui les a dépassé.

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Publié le 20 Avril 2022

Voix d’Afrique
Récital du 16 avril 2022
Théâtre des Champs-Élysées

Suppé  Cavalerie légère, Ouverture
Puccini  « O mio babbino caro » - Gianni Schicchi (Kimmy Skota)
Verdi  Air de Banco - Macbeth (Blaise Malaba)
Verdi  « Pace, pace, mio dio » - La Force du destin (Cyrielle Ndjiki)
Offenbach  « Barcarolle » - Contes d’Hoffmann (Leïla Brédent et Cyrielle Ndjiki)
Catalini  « Eben andro lontana » - La Wally (Elisabeth Moussous)
Rossini  Duetto Lindoro Mustafa - L’Italienne à Alger (Levy Sekgapane et Blaise Malaba)
Delibes  Duo des fleurs (Cyrielle Ndjiki et Kimmy Skota)
Verdi Mort de Rodrigue (Edwin Fardini)
Verdi « Dieu nous sépare » - Jérusalem (Cyrielle Ndjiki, Levy Sekgapane et Blaise Malaba)
Auber Air de l’éclat de rire - Manon Lescaut (Leïla Brédent)
Verdi  « La Vergine degli angeli » - La Force du destin (Elisabeth Moussous et Chœur)
Mascagni  Cavalleria rusticana - Intermezzo                 
 Adriana Bignagni-Lesca
Bizet « Près des remparts de Séville» - Carmen ( Adriana Bignagni-Lesca)
Donizetti  « Ah mes amis quel jour de fête » - La Fille du régiment (Levy Sekgapane)
Gershwin « Bess, you my woman » (Elisabeth Moussous et Edwin Fardini), « I got planty of nuttin’ » (Chœur), « Oh, I can’t sit down »  (Chœur), « Oh Lawd, I’m on my way » (solistes et Chœur)
Christopher Tin  Baba Yetu (« Notre Père » en swahili, Chœur)
Thula Baba, berceuse d’Afrique du Sud en langue zoulou (Kimmy Skota)
Mohau Mogale « Thamalakwane », air lyrique (Kimmy Skota)
Eding, Chant sacré du Cameroun (Chœur)
Verdi « Va pensiero » - Nabucco (solistes et Chœur)

Leïla Brédent soprano
Elisabeth Moussous soprano
Cyrielle Ndjiki soprano
Kimmy Skota soprano
Blaise Malaba basse
Levy Sekgapane ténor
Adriana Bignagni-Lesca mezzo soprano
Edwin Fardini baryton

Direction musicale Sébastien Billard
Orchestre Symphonique de la Garde Républicaine et Chœur de l’Armée française

Coproduction Africa Lyric’s Opéra / Women of Africa / Opera for Peace 
Concert au profit de Women of Africa et en soutien aux jeunes artistes lyriques et aux projets pour les femmes

Organisée par Patricia Djomseu, ancienne professeur de danse classique au Cameroun qui a repris la direction de l’association Women of Africa créée il y a 20 ans par sa mère, cette grande soirée caritative est pour beaucoup l’occasion de découvrir une nouvelle génération de chanteurs lyriques professionnels originaires d’Afrique et d’Outre-Mer.

Kimmy Skota - « O mio babbino caro »

Kimmy Skota - « O mio babbino caro »

Même si la majeure partie de ce récital est constituée d’airs d’opéras italiens et français du XIXe siècle régulièrement interprétés en concerts lyriques, le véritable plaisir vient de la diversité de couleurs, d’amplitudes et de timbres de voix des huit artistes invités qui permettent à l’auditeur de varier constamment les impressions sensorielles.

Blaise Malaba - Air de Banco

Blaise Malaba - Air de Banco

Toute fine et délicate, Kimmy Skota débute avec un ‘O mio babbino caro’ très émouvant par sa manière d’en exprimer les sentiments sur le souffle d’un filet de voix ténu et intime, puis apparaît plus impétueuse dans ‘Thamalakwane’ du compositeur sud-africain Mohau Mogale, et se révèle d’une irrésistible sensibilité pour la berceuse sud africaine ‘Thula Baba’, susurrée avec une soyeuse luminosité intemporelle. 

Cyrielle Ndjiki - « Pace, pace, mio dio »

Cyrielle Ndjiki - « Pace, pace, mio dio »

Cet air très doux intervient juste après que nous ayons été emportés par un chant en langue swahili originaire d’Afrique de l’Est, ‘Baba Yetu’, qui est une composition de Christopher Tin devenue célèbre à travers le jeu de stratégie ‘Civilization IV’, une des fantastiques surprises de cette soirée qui a engagé le chœur de l’Armée française dans une ode pleine d’espérance.

Leïla Brédent et Cyrielle Ndjiki - « Barcarolle »

Leïla Brédent et Cyrielle Ndjiki - « Barcarolle »

Voix véritablement verdienne, riche en vibrations dramatiques, Cyrielle Ndjiki donne énormément d’intensité au «Pace, pace, mio dio» de la 'Force du destin', puis s’adapte parfaitement à la tessiture bien plus légère de Kimmy Skota dans le duo des fleurs de ‘Lakmé’, avec une recherche d’harmonie subtilement réussie.

Et en duo avec Leïla Brédent, pour l’air de la ‘Barcarolle’, c’est cette fois-ci l'alliage d’un chant fruité, délié et bien focalisé mêlé à la tessiture voilée de Cyrielle Ndjiki qui en fait le charme.

Chœur de l’Armée française interprétant 'Baba Yetu' de Christopher Tin

Chœur de l’Armée française interprétant 'Baba Yetu' de Christopher Tin

Splendide dans l’air de 'La Wally' où la clarté du timbre est étoffée d’un médium expressif, Elisabeth Moussous offre le second portrait de Leonora de la ‘La Force du destin’, où elle apporte une touche de classicisme supplémentaire.

Et si l’on n’entendra Adriana Bignagni-Lesca, première lauréate du concours des grandes Voix d’Afrique, que pour un air qui plongera Carmen dans une noirceur fortement ténébreuse, il sera possible de la retrouver en juin 2022 sur la scène du Palais Garnier où elle interprétera Junon dans ‘Platée’ de Rameau auprès de Lawrence Brownlee, ténor américain qui partageait la scène de la salle Gaveau avec Levy Sekgapane il y a encore trois semaines.

Elisabeth Moussous - « La Vergine degli angeli »

Elisabeth Moussous - « La Vergine degli angeli »

Levy Sekgapane, Comte Almaviva sur la scène Bastille en 2018, est présent ce soir et profite d’airs de Rossini et Donizetti pour faire montre d'aisance, souplesse, éclat et précision sans le moindre dépareillement de ses aigus légers agréablement vibrés. Blaise Malaba lui donne la réplique dans le rôle de la basse, mais c’est plus dans Verdi que l’artiste congolais peut mettre en valeur le velours d’un souffle majestueux à travers la mort de Banco.

Levy Sekgapane - « Ah mes amis quel jour de fête »

Levy Sekgapane - « Ah mes amis quel jour de fête »

Enfin, en l'absence de Sir Willard White atteint du covid, c’est Edwin Fardini, gagnant de la 3e édition du concours « Voix des Outre-mer » le 22 janvier 2021, qui se charge de le remplacer, ce qui vaudra au public d'entendre un air de Rodrigo issu de ‘Don Carlo’ de Verdi d’une impressionnante sonorité bien galbée et en contraste total avec l’allure longiligne du chanteur.

Edwin Fardini - Mort de Rodrigue

Edwin Fardini - Mort de Rodrigue

Sous la direction fluide et chaleureuse de Sébastien Billard, l’Orchestre de la Garde républicaine et le Chœur de l’Armée française sont des soutiens attentifs, et tous se rejoignent, solistes compris, dans un ‘Va, Pensiero’ final qui permet d’achever dans une sérénité recueillie un récital généreux empreint d’une modestie très touchante.

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Publié le 16 Avril 2022

Cet article cherche à présenter de la façon la plus claire possible les grandes différences entre la version originale de ‘Maometto II’ de Gioachino Rossini et sa version parisienne ‘Le Siège de Corinthe’ dont il fut ensuite réalisé une traduction en italien ‘L’assedio di Corinto’.

L'ensemble des éléments réunis ne prétendent pas à l'exhaustivité, et toute remarque, suggestion ou complément de la part des lecteurs seront pris en compte. Des ajouts à cet article pourront d’ailleurs être apportés ultérieurement.

Maometto II -  Teatro dell'Opera di Roma - ms Luigi Pizzi (2014)

Maometto II - Teatro dell'Opera di Roma - ms Luigi Pizzi (2014)

Maometto II – Version de Naples 1820 (durée 3 heures)

‘Maometto II’ est une commande du Teatro di San Carlo di Napoli où il fut créé le 03 décembre 1820.
Cet opéra en deux actes et d’une durée de trois heures est basé sur un livret italien de Cesare della Valle dont l’écrivain tirera par la suite sa première tragédie moderne ‘Anna Erizo’, en écho à la guerre d’indépendance grecque qui se préparait à Odessa depuis 1814.

Sur fond de première guerre vénéto-ottomane déclenchée peu après la chute de Constantinople en 1453, conflit au cours duquel la République de Venise perdit plusieurs possessions dont l’île de Négrepont en 1470, le drame fait l’éloge en filigrane des valeurs héroïques italiennes, tout en décrivant un sultan Mehmet II à la fois sanguinaire et généreux.

Est ainsi racontée la résistance de la citadelle de Négrepont à travers les portraits de son Provéditeur, Erisso (ténor), sa fille, Anna (soprano), et celui qui en est amoureux, Calbo (mezzo-soprano).  Anna vit cependant avec le souvenir d’un homme qu’elle a rencontré quelques années auparavant et qui s’avèrera être Mehmet II (basse) lorsque ce dernier combattit Erisso à Corinthe en 1458.

Dans cette première version, les Grecs réussissent à repousser et terrasser l’armée musulmane grâce à leur courage et au sceau que Mehmet avait remis à la fille d’Erisso, mais Anna se suicide pour échapper à la vengeance du Sultan.

Le 14 juillet 2012, le Santa Fe Opera fit découvrir une nouvelle édition critique du ‘Maometto II’ de 1820 établie par Hans Schellevis sous la supervision de Philip Gossett. Cette édition fut reprise à l’opéra de Garsington en 2013, puis à la Canadian Opera Company en 2016. On y observe quelques réductions dans certaines scènes ou récitatifs, notamment au deuxième acte (le choeur 'Nume, cui' est chanté sans reprise), sans remise en cause de la structure narrative d'ensemble.

Premier enregistrement mondial de 'Maometto II' - Kingsway Hall, London (1983)

Premier enregistrement mondial de 'Maometto II' - Kingsway Hall, London (1983)

Maometto II – Version de Venise 1822 (durée 2h45, avec ouverture)

Trop novateur pour son temps, ‘Maometto II’ ne reçut pas l’accueil qu’il méritait lors de sa création à Naples.
Gioachino Rossini révisa la structure de son opéra pour la reprise vénitienne du 26 décembre 1822 en lui ajoutant notamment une ouverture et en modifiant le final de manière à ce qu’il soit heureux. Il acheva ainsi l’opéra sur ‘Tanti affetti in tal momento’ tiré de son opéra ‘La donna del lago’ créé au Teatro San Carlo di Napoli en 1819. 

Mais il remplaça aussi le trio de l'acte I, 'Ohimé ! Qual fumine', par un autre trio 'Cielo, il mio labro espira' inspiré de 'Bianca e Falliero' (1819), supprima l'air de Maometto 'All invito generoso',  et modifia totalement la quatrième scène du second acte qui devint une scène de rencontre entre Erisso, Calbo et Mehmet II dans la crypte. Cette scène comprend les airs 'Pria svenar conferme ciglia' 'All'empio in braccio' et 'tu che tanto orgoglioso ostenti'.

Cette version fut jouée à Vienne, Milan et Lisbonne, mais fut abandonnée après 1826, même si ces premiers remaniements annonçaient déjà la version pour Paris.

Le siège de Corinthe - Festival de Pesaro 2017 - Edition critique de Damien Colas

Le siège de Corinthe - Festival de Pesaro 2017 - Edition critique de Damien Colas

Le siège de Corinthe – Version parisienne de 1826 (durée 2h45, inclus un ballet de 15 minutes)

Alors que la chute de Missolonghi, ville où mourut Lord Byron en avril 1824, provoquée par les assauts des Ottomans venait de faire basculer l’opinion européenne en faveur de l’indépendance des Grecs, Rossini acheva son premier opéra dédié à l’Académie Royale de Musique, ‘Le siège de Corinthe’. Jusqu’à présent, ses opéras italiens avaient été repris à la salle Louvois du Théâtre des Italiens à Paris où il avait également pu créer ‘Il Viaggio a Reims’.

C’est dans ce contexte que le compositeur s’attacha dès novembre 1825 à refondre ‘Maometto II’ qui n’avait pas été joué aux Italiens et était donc inconnu du public parisien. Ce qui ne devait être qu’une adaptation en français par Luigi Balocchi et Alexandre Soumet va très vite évoluer en une recomposition qui intègrera des faits ayant cours au même moment en Grèce.

‘Maometto II’ ne disposant pas d’ouverture (celle de la version de Venise n’était qu’occasionnelle), une splendide introduction orchestrale fut donc composée pour ‘Le Siège de Corinthe’ à partir de mesures tirées de ‘Bianca e Falliero’ (1819). 

L’intrigue fut déplacée dans le temps en 1458, quand la ville de Corinthe rendit les armes après l’attaque de Mehmet II. Dans cette version, Erisso devient Cléomène (ténor), Anna devient Pamira (soprano) , mais Calbo (mezzo-soprano) devient Néoclès, un ténor, pour satisfaire au goût de l’Opéra de Paris.

Le premier acte du ‘Siège de Corinthe’ reprend celui de ‘Maometto II’, avec une révision de l’orchestration et une réécriture des récitatifs, sans ajout d’éléments majeurs. Rossini supprime cependant plusieurs passages, la cavatine d’Anna ‘Ah ! Que invan su questo cigllio‘, un chœur ‘Misere !’ et deux trio ‘Figlia … mi lascia’ et ‘Giusto ciel, che stazio é questo’

La prière d’Anna ‘Giusto cielo’ sera quant à elle déplacée à la fin de de l’acte III du 'Siège de Corinthe'.

Le 03 avril 1826, Rossini, toujours directeur du Théâtre des Italiens, organise un concert en soutien aux assiégés de Missolonghi, avant que la citadelle ne tombe trois semaines plus tard.

Le premier acte du ‘Siège de Corinthe’ entre ainsi en répétition en mai 1826, mais les évènements de Grèce vont probablement influencer le travail sur les deux actes suivants auxquels le second acte de ‘Maometto II’ servira de base dramatique.

Le second acte du ‘Siège de Corinthe’ débute par une nouvelle introduction à laquelle viennent se greffer trois passages chantés par Anna dans la dernière partie de ‘Maometto II’, ‘Oh! Patrie!’, ‘Du séjour à la lumière’ et ‘Mais après un long orage’.

Un nouveau chœur ‘La fête d’hyménée’ et la ballade d’Ismène ‘L’hymen lui donne’ adaptée d’’Ermione’ (1819), sont aussi ajoutés, ainsi que l’inévitable ballet destiné aux danseuses de l’institution.

Le final du second acte est également entièrement nouveau, et après tant de musique qui célèbre le futur mariage entre Mehmet et Pamira, celle-ci et Néoclès vont réussir à s’enfuir.

Quant au troisième acte, il ne comprend quasiment plus rien de ‘Maometto II’, hormis le récit initial de Néoclès, le trio ‘Céleste providence’, le chœur ‘Oh! Toi que je vénère’ et la prière de Pamira ‘Juste ciel!’.

Néoclès se voit adjoindre un nouveau récitatif et un nouvel air, ‘C’est toi … C’est toi grand dieu’, adapté de ‘Barbara sorte’ de ‘La Gazza Ladra’ (1817).

Mais l'air si mélancolique d’Erisso ‘Tenera sposa!’, que l'on croirait être la source d'inspiration des plus beaux adagios de Gustav Mahler ou d'Anton Bruckner, n’est pas repris. Au final, 'Le siège de Corinthe' n'est composé que pour moitié de matériaux issus de 'Maometto II'.

A travers l’évocation des batailles des Thermopyles et de Marathon, ce dernier acte exalte la ferveur pour la patrie mais, cette fois, tous les Grecs sont tués et les femmes préfèrent mourir dans un élan de suicide collectif plutôt que de se rendre à Mehmet, une évocation directe des évènements de Missolonghi.

Avec ‘Le Siège de Corinthe’ créé à la salle Le Peletier le 09 octobre 1826, le public de l’Académie Royale de Musique trouve ainsi une œuvre qui suit de près l’actualité brulante comme il ne l’avait jamais vécu auparavant.

L'assedio di Corinto - All Saints Church Tooting, London - dm Thomas Schippers 1974

L'assedio di Corinto - All Saints Church Tooting, London - dm Thomas Schippers 1974

L’assedio di Corinto – Version italienne du ‘Siège de Corinthe’ de 1827 (durée 2h30 environ)

Dans la foulée de la création parisienne, ‘Le Siège de Corinthe’ fut traduit en italien par Calisto Bassi et créé à l’Accademia Filarmonica Romana en version de concert le 27 décembre 1827. 

Le librettiste retoucha le texte, supprima le ballet, mais n’altéra aucunement le déroulement de l’intrigue.

Et dès son entrée au Teatro Carlo Felice de Gênes le 07 juin 1828, ‘L’assedio di Corinto’ fut révisé par le jeune Gaetano Donizetti – ce dernier n’avait composé aucun de ses grands succès à ce moment là -.  En s’appuyant sur la version de Naples de ‘Maometto II’, il choisit de faire chanter le rôle de Néoclès par une mezzo-soprano, et ajouta au duo Pamira - Maometto du second acte une cabalette ‘Pieta all’amor mio’ qui sera maintenue jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Cette traduction ne s’est jamais imposée, et à chaque fois qu’elle sera jouée, de nouveaux éléments seront incorporés ou retranchés si bien qu’il n’en existe aucune interprétation identique sur scène ou au disque.

En 1969, Thomas Schippers dirigea à la Scala de Milan une spectaculaire version de ‘L’assedio di Corinto’ avec Beverly Sills et Marilyn Horne, captée sur le vif et qui comprenait plusieurs coupures telles l'invocation de Cléomène 'Il vostro ardor' et le chœur 'Su quest ' armi' à la fin de la première scène, le récit de Cléomène 'E salva encor la patria', le récit de Mehmet 'Cessi vittoria', la cabalette de Pamira du début du second acte, et le récitatif qui précède l'air de Néoclès 'No, no ben credo'. Cette version ne durait plus que 2h20, malgré l'insertion d'éléments de 'Maometto II' (voir quelques lignes plus loin).

Il enregistra cinq ans plus tard pour EMI une version basée sur celle de 1969, avec le London Symphony Orchestra, Beverly Sills et Shirley Verrett, en y ajoutant la grande scène de rencontre entre Cléomène, Néoclès et Mehmet dans la crypte, 'Pria svenar conferme ciglia', tirée du second acte de la version vénitienne (1822) de 'Maometto II' (sans qu'il soit clair si cet ajout venait de Schippers lui-même ou d'une révision antérieure de 'L'assedio di Corinto')

Très critiquée, cette version composite est pourtant absolument splendide si l’on aime les outrances ornementales et les délires de raffinement vocaux.

Environ 20 minutes de musique sont effectivement coupées, dont le 'No, no ben credo' de Néoclès (présent dans la version de 1969), et il est très surprenant de constater que la cabalette de Pamira ‘Mais après un long orage’ du début de l’acte II se trouve remplacée par un air extrait du premier acte de ‘Ciro in Babilonia’ (1812), ‘A que spiegar’.

Comme dans la version de 1969, Schippers réintroduit également au IIIe acte l’air ‘Non temer’ et la cabalette ‘E d’un trono’ de Calbo (qui est chantée deux fois) issues de ‘Maometto II’ - ce qui peut expliquer la suppression de la cabalette de Pamira du début de l'acte II inspirée du même passage -.

Il ajoute enfin une dernière cabalette pour Pamira, ‘Parmi vederio’, composée par Sir Michael Costa (1808-1884) à l'intention de Giuditta Grisi lors de la première londonienne de 'L'assedio di Corinto' représentée en juin 1834 au King's Theater, Haymarket.

Marilyn Horne - L'assedio di Corinto - Teatro Alla Scala di Milano (1969)

Marilyn Horne - L'assedio di Corinto - Teatro Alla Scala di Milano (1969)

La comparaison des versions de Naples (1820), Paris (1826) et Schippers (1974)

Afin de rendre lisible les principales évolutions identifiées entre ‘Maometto’, ‘Le siège de Corinthe’ et ‘L’assedio di Corinto’, les graphiques qui suivent cherchent à détailler trois versions emblématiques.

La première est celle de ‘Maometto II’ dans sa version de Naples 1820.

La seconde est celle du ‘Siège de Corinthe’ dans la version parisienne de 1826, d'après la partition publiée en français par Eugène Troupenas (1798-1850).

La troisième est celle de ‘L’assedio di Corinto’ enregistrée par Thomas Schippers en 1974.

Des codes couleurs sont utilisés pour identifier l’origine des différents passages et distinguer les récitatifs et passages du ‘Siège de Corinthe’ repris de ‘Maometto II’, moyennant réarrangements, de ceux créés spécifiquement pour Paris.

Maometto II (1820) de Rossini, Le siège de Corinthe (1826) et sa version italienne L’assedio di Corinto
Maometto II (1820) de Rossini, Le siège de Corinthe (1826) et sa version italienne L’assedio di Corinto
Maometto II (1820) de Rossini, Le siège de Corinthe (1826) et sa version italienne L’assedio di Corinto
Maometto II (1820) de Rossini, Le siège de Corinthe (1826) et sa version italienne L’assedio di Corinto
Maometto II (1820) de Rossini, Le siège de Corinthe (1826) et sa version italienne L’assedio di Corinto
Maometto II (1820) de Rossini, Le siège de Corinthe (1826) et sa version italienne L’assedio di Corinto
Maometto II (1820) de Rossini, Le siège de Corinthe (1826) et sa version italienne L’assedio di Corinto
Maometto II (1820) de Rossini, Le siège de Corinthe (1826) et sa version italienne L’assedio di Corinto
Maometto II (1820) de Rossini, Le siège de Corinthe (1826) et sa version italienne L’assedio di Corinto
Maometto II (1820) de Rossini, Le siège de Corinthe (1826) et sa version italienne L’assedio di Corinto
Maometto II (1820) de Rossini, Le siège de Corinthe (1826) et sa version italienne L’assedio di Corinto

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Publié le 12 Avril 2022

Anna Bolena (Gaetano Donizetti – 1830)
Version de concert du 11 avril 2022
Théâtre des Champs-Élysées

Anne Boleyn Marina Rebeka
Jane Seymour Karine Deshayes 
Henri VIII Erwin Schrott
Lord Richard Percy Enea Scala
Lord Rochefort Matthieu Lécroart
Sir Hervey Raphaël Brémard
Smeaton Héloïse Mas

Direction musicale Maurizio Benini
Orchestre de chambre de Paris
Ensemble Lyrique Champagne-Ardenne

 

Le Théâtre des Champs-Élysées est la salle parisienne où la 'Trilogie Tudor' de Gaetano Donizetti, un ensemble de trois opéras consacrés à la célèbre maison royale de la renaissance anglaise, est représentée depuis les vingt dernières années à travers des versions de concert, ‘Roberto Devereux’ en septembre 2005, ‘Anna Bolena’ en novembre 2008 et ‘Maria Stuarda’ en décembre 2018, mais aussi en version scénique avec ‘Maria Stuarda’ en juin 2015, puis ‘Roberto Devereux’ en mars 2020 qui fut malheureusement annulé pour les raisons que nous connaissons tous.

Karine Deshayes (Jane Seymour) et Marina Rebeka (Anne Boleyn)

Karine Deshayes (Jane Seymour) et Marina Rebeka (Anne Boleyn)

Le retour du premier volet de cette fresque belcantiste, qui est aussi le premier épisode dans l’ordre chronologique historique puisqu’il se déroule en 1536 sous le règne d’Henri VIII, vient donc rivaliser avec le souvenir des spectateurs les plus fidèles qui purent assister à la précédente version entendue quatorze ans plus tôt quand Ermonela Jaho interprétait le rôle titre.

Coïncidence magnifique, la soprano albanaise vient d’incarner 'Thaïs' sur la même scène il y a seulement deux jours.

Ensemble Lyrique Champagne-Ardenne et Orchestre de chambre de Paris

Ensemble Lyrique Champagne-Ardenne et Orchestre de chambre de Paris

Si c’est avec ‘Anna Bolena’ que la maturité de Gaetano Donizetti s’est épanouie, elle le doit notamment à la liberté d’écriture qu’il s’est accordée et qui peut paraître pour certains passionnés comme la quintessence de l’art vocal qui façonne les grandes divas lyriques, tout en représentant pour d’autres une tentative d’atteindre des limites humaines extrêmes qui vont au-delà de l’entendement.

Et c’est véritablement cette impression qui est rendue ce soir avec cette crainte mêlée d’abasourdissement à voir et entendre ces artistes emportés par leur ivresse pour défendre une expression de sentiments outrancière tout en s’appuyant sur une excellente rigueur stylistique.

Erwin Schrott (Henri VIII)

Erwin Schrott (Henri VIII)

Dans le rôle de Jane Seymour, celle que le Roi Henri VIII aime dorénavant, Karine Deshayes insuffle un élan vital torrentiel avec des effets d’amplification qui caractérisent le naturel de sa voix prompte à s’extérioriser de façon foudroyante. Le timbre corsé est riche en couleurs fauves et reflets métalliques portés par des fulgurances intenses, et cette densité va aussi de pair avec un traitement subtil et réussi dans les allégements du phrasé que ce soit lors des échanges intimes avec le Roi ou avec Anne Boleyn. Quand on repense à son petit rôle du garçon cuisinier très remarqué dans ‘Rusalka’ lors de sa création à l’Opéra Bastille il y a tout juste vingt ans, quel chemin n’a t’elle pas parcouru !

Marina Rebeka (Anne Boleyn)

Marina Rebeka (Anne Boleyn)

Marina Rebeka s’inscrit dans un tempérament bien différent. La gestuelle est clairement plus conventionnelle et repliée sur une intériorité d’apparence froide, les inflexions de voix expriment un dramatisme charmant et discret, et sa technique lui permet des variations ornementales palpitantes et vertigineuses avec une brillance de cristal sculpté comme pour faire d’elle même une œuvre d’art provocatrice. L’émotionnel semble ainsi totalement sublimé dans un accomplissement esthétique qui pousse très loin la projection d’aigus spectaculaires superbement dardés.

Héloïse Mas (Smeaton)

Héloïse Mas (Smeaton)

Auprès de ces deux femmes excessives et à l’égo fort, Héloïse Mas incarne un page amoureux doué d’une magnifique noirceur langoureuse, une lente respiration de sentiments qui font de toutes ses interventions un cœur palpitant généreux et mélancolique qui apporte énormément de chaleur en contrepoint de tant d’exubérance.

Enea Scala (Lord Richard Percy)

Enea Scala (Lord Richard Percy)

Et l’un des personnages manipulés pour servir les intérêts d’Henri VIII, Lord Richard Percy, trouve en Enea Scala un esprit vaillant suffisamment audacieux pour aller chercher les aigus très haut, en suivant des arabesques très bien dessinées de manière nécessairement forcée. Il en découle une caractérisation fortement héroïque et écorchée mais sans noirceur, l’exact opposé de la figure de mâle dictatorial qu’impose Erwin Schrott avec ses résonances graves bien posées qui brosse un portrait d’Henri VIII serein dans sa construction d’une manigance redoutable pour sa femme. 

Beaucoup plus de douceur et de sagesse ressort alors du très beau Lord Rochefort chanté par Matthieu Lécroart, et, dans le rôle très court de Sir Hervey, Raphaël Brémard laisse transparaître sa bonhommie alors que l’ambiance est incisive entre les principaux protagonistes.

Karine Deshayes (Jane Seymour) et Marina Rebeka (Anne Boleyn)

Karine Deshayes (Jane Seymour) et Marina Rebeka (Anne Boleyn)

Entraîné par un Maurizio Benini pulsant et très attentif aux chanteurs, l’ Orchestre de chambre de Paris fait preuve d’une belle unité dans des coloris assez sombres dominés par les alliages de bois et de cordes où les cuivres se fondent discrètement, et l’ensemble Lyrique Champagne-Ardenne crée des instants d’élégie intemporelle qui s’immiscent très finement au tissu de l’orchestre, un bien précieux travail de soierie qui s'apprécie tout au long de la soirée.

Marina Rebeka (Anne Boleyn)

Marina Rebeka (Anne Boleyn)

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Publié le 10 Avril 2022

Thaïs (Jules Massenet – 1894)
Version de concert du 09 avril 2022
Théâtre des Champs-Élysées

Thaïs Ermonela Jaho
Athanaël Ludovic Tézier
Nicias Pene Pati
Palémon Guilhem Worms
Crobyle Cassandre Berthon
Myrtale Marielou Jacquard
Albine Marie Gautrot
Un serviteur Robert Jezierski

Direction musicale Pierre Bleuse
Orchestre National de France et Chœur de Radio France

Diffusion sur France Musique le 11 juin 2022 à 20h

                                               Ermonela Jaho (Thaïs)

 

Après ‘Manon’ donné en version de concert le 15 septembre 2021, le Théâtre des Champs-Élysées poursuit ce qui pourrait bien ressembler à un cycle Jules Massenet en présentant ce soir ‘Thaïs’, alors que sont déjà annoncés pour la saison prochaine deux autres ouvrages plus rares, ‘Hérodiade’ et ‘Grisélidis’. Et avec les représentations scéniques de ‘Cendrillon’ qui ont lieu au même moment à l’Opéra Bastille, les amoureux du compositeur français peuvent s’estimer comblés.

Ermonela Jaho (Thaïs)

Ermonela Jaho (Thaïs)

Créé au Palais Garnier le 16 mars 1894, mais remanié à plusieurs reprises pour aboutir à une version définitive le 13 avril 1898, ‘Thaïs’ est à ce jour le plus grand succès de Jules Massenet à l’Opéra de Paris où il fut joué plus de 650 fois jusqu’au milieu des années 1950. Le livret basé sur le roman éponyme d'Anatole France s’inspire de la légende de la pécheresse d’Égypte du même nom qui fut convertie par l’ermite Paphnuce, et dont on peut admirer un tableau de Philippe de Champaigne au Musée du Louvre ‘Paphnuce libérant Thaïs’ (1656).

‘Paphnuce libérant Thaïs’ de Philippe de Champaigne (1656) - © 2011 RMN-Grand Palais (Musée du Louvre)

‘Paphnuce libérant Thaïs’ de Philippe de Champaigne (1656) - © 2011 RMN-Grand Palais (Musée du Louvre)

Pour rendre justice à cette partition qui a repris de la vigueur au cours des années 2000 grâce à l’interprétation de Renée Fleming, la distribution réunie ce soir fait appel aux grands interprètes du répertoire français d’aujourd’hui que sont Ludovic Tézier (‘Werther’ et ‘Manon’ à l’Opéra Bastille, ‘Thaïs’ à l’Opéra de Monte Carlo et ‘Hamlet’ la saison prochaine à l’Opéra Bastille), Ermonela Jaho (‘Les Huguenots’ et ‘Faust’ à l’Opéra Bastille) et Pene Pati (éblouissant Roméo de ‘Roméo et Juliette’ de Charles Gounod à l’Opéra Comique’), garants d’une réussite qui repose aussi sur les qualités stylistiques de l’Orchestre National de France.

Pene Pati (Nicias) et Ludovic Tézier (Athanaël)

Pene Pati (Nicias) et Ludovic Tézier (Athanaël)

Avec son timbre âpre dont il creuse les effets caverneux de manière expansive, Guilhem Worms incarne un Palémon ambigu de par le contraste entre l’austérité vocale de son rôle et sa jeunesse d’âge, surtout quand il se tient auprès de Ludovic Tézier. Ce dernier est renforcé dans sa stature statique par le format qu'impose la version de concert avec partition, mais il donne beaucoup de conviction à ses sentiments profonds au fil de la représentation en extériorisant de plus en plus son chant sombre et minéral dont il révèle des clartés sévères quand il en accroît la puissance. 

Ludovic Tézier (Athanaël)

Ludovic Tézier (Athanaël)

Ermonela Jaho, elle, débute par un surjeu du caractère hautain et presque dédaigneux de Thaïs pour verser progressivement dans un dramatisme viscéral qui la rend si émouvante quand elle prolonge son vécu intérieur par une gestuelle ornementale impliquant tout son corps qui sied énormément à l’orientalisme raffiné de la musique. Et son chant est magnifiquement souple et délié avec une finesse spectaculaire quand ses aigus aux contours voilés et très agréablement vibrés se déploient à en serrer le cœur de plus d’un auditeur. Ce don émotionnel qu’elle a à faire vivre ses personnages en faisant ressortir les nœuds de l'âme les plus douloureux jusqu'à travers son regard est irrésistiblement attachant.

Marielou Jacquard, Cassandre Berthon, Marie Gautrot, Guilhem Worms, Pene Pati, Ludovic Tézier et Ermonela Jaho

Marielou Jacquard, Cassandre Berthon, Marie Gautrot, Guilhem Worms, Pene Pati, Ludovic Tézier et Ermonela Jaho

Quant à Pene Pati, sidérant de naturel et d’immédiateté dans le rendu du texte chanté, il a le rayonnement de la jeunesse, les charmes d’une diction parfaite et d’une clarté riante où tout paraît facile, ce qui valorise formidablement Nicias.

Tous les personnages qui entourent les chanteurs principaux sont également très bien rendus, qu’il s’agisse de l’Albine introvertie de Marie Gautrot ou des esclaves rayonnantes de Cassandre Berthon et Marielou Jacquard, et l’Orchestre National de France mené par un Pierre Bleuse enthousiaste et effronté donne du corps qui induit une grande proximité à la musique tout en réussissant à créer une unité harmonique qui dégage une lumière frémissante et une souplesse de mouvement dont on s’imprègne facilement. Et le souffle du chœur se fond dans cet ensemble avec un charme discret. 

Une interprétation de grande valeur dont le ravissement de tous est la récompense.

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Publié le 2 Avril 2022

Présentation de la saison Lyrique 2022 / 2023 de l’Opéra national de Paris
Le mercredi 30 mars 2022 à l’Hôtel Intercontinental Paris Le Grand et le samedi 02 avril 2022 au Palais Garnier

Le salon Berlioz de l’Hôtel Intercontinental Paris Le Grand

Le salon Berlioz de l’Hôtel Intercontinental Paris Le Grand

Le 30 mars 2022 à 11h30, la seconde saison d’Alexander Neef à la direction de l’Opéra national de Paris a été officiellement dévoilée au grand public sur le site internet de l’institution.
Elle comprend 3 nouvelles productions et 3 coproductions, dont 1 nouveauté pour le répertoire, et 11 reprises.

Aux 17 œuvres scéniques jouées dans les grandes salles, s’ajoute une production de l’Académie de l’Opéra de Paris qui sera jouée au théâtre de l’Athénée pour un total de 188 représentations lyriques.

La présentation de cette saison à l’Association pour le Rayonnement de L’Opéra de Paris a eu lieu le soir même à l’Hôtel Intercontinental Paris Le Grand, après deux ans d’annulation pour cause de pandémie, et Alexander Neef et Aurélie Dupont ont réitéré à deux reprises cette présentation aux abonnés quelques jours après, le samedi 02 avril 2022.

De nombreuses interviews de metteurs en scène tels Lydia Steier, Robert Carsen, Krzysztof Warlikowski, Deborah Warner, Thomas Jolly ou Valentina Carrasco ont été projetées en séance afin de permettre aux spectateurs d’avoir une première approche des questions que posent ces œuvres.

Jean-Yves Kaced (Directeur de l'AROP) et Alexander Neef (Directeur général de l'Opéra de Paris)

Jean-Yves Kaced (Directeur de l'AROP) et Alexander Neef (Directeur général de l'Opéra de Paris)

Après ‘A Quiet Place’ de Leonard Bernstein que le public a découvert en février et mars 2022, un second ouvrage américain, ‘Nixon in China’ de John Adam, fait ses débuts à l’Opéra de Paris – une interview de Gustavo Dudamel met en valeur les qualités de sa musique -, et ‘Peter Grimes’ de Benjamin Britten revient enfin à l’affiche, ce qui confirme qu’un chemin s’ouvre durablement à l’Opéra de Paris pour le répertoire anglo-saxon du XXe siècle.

Bleuenn Battistoni, Guillaume Diop, Kseniia Proshina, Fernando Escalona, Alexander Neef et Aurélie Dupont

Bleuenn Battistoni, Guillaume Diop, Kseniia Proshina, Fernando Escalona, Alexander Neef et Aurélie Dupont

Ce qui frappera sans doute les auditeurs au cours des différentes présentations est le soin avec lequel Alexander Neef aura décrit comment se construisent des équipes réunissant chanteurs, metteurs en scène et chefs d’orchestre autour de ces ouvrages.

Et en fin de soirée, les lauréats des prix de l'AROP 2020/2021 seront récompensés en personnes, Bleuenn Battistoni et Guillaume Diop pour les Prix de la Danse, Kseniia Proshina et Fernando Escalona pour les Prix Lyriques.

Lydia Steier - metteur en scène de 'Salomé' en octobre/novembre 2022

Lydia Steier - metteur en scène de 'Salomé' en octobre/novembre 2022

Les nouvelles productions

Salomé (Richard Strauss – 1905) – Nouvelle production
Du 15 octobre au 05 novembre 2022 (8 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Simone Young, mise en scène Lydia Steier
Elza van den Heever, Zoran Todorovich, Karita Mattila, Iain Paterson, Tansel Akzeybek, Katharina Magiera, Matthäus Schmidlechner, Éric Huchet, Maciej Kwaśnikowski, Mathias Vidal, Sava Vemić, Luke Stoker, Yiorgo Ioannou, Dominic Barbieri, Bastian Thomas Kohl, Alejandro Baliñas Vieites, Thomas Ricart
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 30 septembre 2011

La dernière production maison d’un opéra de Richard Strauss qui se soit durablement installée au répertoire et celle de ‘Capriccio’ créée en juin 2004 au Palais Garnier. C’est dire que cette nouvelle production de ‘Salomé’ est très attendue. Le désir de remettre en question cette œuvre fidèle à la pièce d’Oscar Wilde s’exprime par le choix d’une équipe féminine qui réunit la metteur en scène américaine Lydia Steier et la directrice musicale australienne Simone Young, ainsi qu’une artiste très importante pour Alexander Neef, la soprano sud-africaine Elza van den Heever
Ce sera aussi l’occasion de retrouver dans le rôle d’Hérodias la soprano finlandaise Karita Mattila, inoubliable Salomé sur cette même scène à l’automne 2003.


Peter Grimes (Benjamin Britten – 1945) – Coproduction Teatro Real, Madrid, Royal Opera House Covent Garden, Londres et Teatro dell’Opera, Rome
Du 26 janvier au 19 février 2023 (9 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Joana Mallwitz, mise en scène Deborah Warner
Allan Clayton, Maria Bengtsson, Simon Keenlyside, Catherine Wyn-Rogers, Anna-Sophie Neher, Ilanah Lobel-Torres, John Graham-Hall, Clive Bayley, Rosie Aldridge, James Gilchrist, Jacques Imbrailo, Stephen Richardson
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 07 février 2004

Opéra sur la marginalité et sur l’opposition d’un individu à la foule, ‘Peter Grimes’ vise, à l’instar du ‘Wozzeck’ d’Alban Berg qui illustre un thème semblable, à attirer la compassion sur un homme mis au ban par la société dont il s’écarte de plus en plus. 
Deborah Warner, qui a été récompensée à plusieurs reprises pour sa production de ‘Billy Budd’ créée en 2017 au Teatro Real de Madrid, fait enfin ses débuts à l’Opéra de Paris et retrouve Allan Clayton dans le rôle titre.

Krzysztof Warlikowski - metteur en scène de 'Hamlet' en mars/avril 2023

Krzysztof Warlikowski - metteur en scène de 'Hamlet' en mars/avril 2023

Hamlet (Ambroise Thomas – 1868) – Nouvelle production
Du 11 mars au 09 avril 2023 (10 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Thomas Hengelbrock, mise en scène Krzysztof Warlikowski
Ludovic Tézier, Jean Teitgen, Julien Behr, Clive Bayley, Frédéric Caton, Julien Henric, Eve-Maud Hubeaux, Lisette Oropesa / Brenda Rae
Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 28 septembre 1938

Placé parmi les 12 ouvrages les plus joués au Palais Garnier jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, ’Hamlet’ est le dernier Grand opéra français créé à la salle Le Peletier avant qu’elle ne soit détruite par un incendie. Cet opéra en cinq actes totalisa près de de 300 représentations au total.

Sur une musique gracieuse et mélodique, Ambroise Thomas a adapté pour le public français un des chefs-d’œuvre de Shakespeare en le centrant sur l’amour entre Ophélie et le héros.
Alexander Neef a confié le rôle titre au plus grand baryton français actuel, Ludovic Tézier
Et lorsqu’il lui a demandé avec quel metteur en scène il souhaitait travailler, le chanteur a proposé Krzysztof  Warlikowski dont il avait énormément apprécié l’intelligence musicale et le travail scénique pour ‘Don Carlos’ en 2017, autre Grand opéra français de Giuseppe Verdi créé un an avant ‘Hamlet’.

Cela tombe bien, car c’est avec la pièce de Shakespeare, ‘Hamlet’, que Krzysztof Warlikowski s’est fait connaître en France au Festival d’Avignon en 2001.


Nixon in China (John Adams – 1987) – Nouvelle production
Du 25 mars au 16 avril 2023 (8 représentations à l’opéra Bastille)
Direction musicale Gustavo Dudamel, mise en scène Valentina Carrasco

Xiaomeng Zhang, Thomas Hampson, Joshua Bloom, Yajie Zhang, John Matthew Myers, Renée Fleming, Kathleen Kim
Entrée au répertoire

Écrit plus de 10 ans après la rencontre historique entre Richard Nixon et Mao Zedong à Pekin en 1972, ‘Nixon in China’ est considéré comme un des grands chefs-d’œuvre du XXe siècle créé le 22 octobre 1987 au Houston Grand Opera.
Gustavo Dudamel et Alexander Neef l’ont choisi pour la richesse de sa musique, où l’on ressent l’influence de Philip Glass, et pour son approche du contact entre les cultures qui, dans le contexte actuel, peut avoir une très forte résonance.
La musique de John Adams fait ainsi son entrée au répertoire de l’institution parisienne et Thomas Hampson et Renée Fleming seront de retour sur la scène Bastille pour défendre un spectacle qui verra les débuts de Valentina Carrasco à la mise en scène.

Présentation de la saison lyrique 2022 / 2023 de l’Opéra national de Paris

Ariodante (Georg Friedrich Haendel – 1735) – Coproduction Metropolitan Opera, New-York
Du 20 avril au 20 mai 2023 (11 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Harry Bicket, mise en scène Robert Carsen
The English Concert
Luca Pisaroni, Olga Kulchynska, Emily D'angelo, Eric Ferring, Christophe Dumaux, Tamara Banjesevic, Enrico Casari
Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 15 mai 2001

Présenté par Alexander Neef comme ce qu’il considère être le chef-d’œuvre de Georg Friedrich Haendel, ‘Ariodante’ fut créé au Covent Garden Theatre de Londres 3 mois avant ‘Alcina’ qui a été repris à Garnier en décembre 2021, également dans une production de Robert Carsen
A cette occasion, le directeur musical du Santa Fe Opera, Harry Bicket, fera ses débuts à l’Opéra de Paris avec son ensemble The English Concert, ainsi que la soprano ukrainienne Olga Kulchynska.
Ce sera aussi le retour du contre-ténor français Christophe Dumaux sur la scène du Palais Garnier.


Roméo et Juliette (Charles Gounod – 1867) – Coproduction Teatro Real, Madrid
Du 17 juin au 15 juillet 2023 (15 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Carlo Rizzi, mise en scène Thomas Jolly
Elsa Dreisig / Pretty Yende, Léa Desandre / Marina Viotti, Benjamin Bernheim / Francesco Demuro, Maciej Kwaśnikowski, Thomas Ricart, Huw Montague Rendall / Florian Sempey, Sergio Villegas Galvain, Yiorgo Ioannou, Laurent Naouri, Jean Teitgen, Jérôme Boutillier
Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 22 décembre 1985

Créée en 1867 au Théâtre Lyrique situé sur la place du Châtelet, la version de ‘Roméo et Juliette’ par Charles Gounod fut remaniée avec l’ajout d’un ballet pour entrer au répertoire de l’Opéra de Paris le 28 novembre 1888. Le Palais Garnier lui consacrera plus de 600 représentations, si bien que l’œuvre restera parmi les 12 titres les plus joués jusqu’aux années 1970.
Comme pour ‘Hamlet’, c’est à un metteur en scène shakespearien qu’est confiée cette nouvelle mise en scène. 
Nul doute que Thomas Jolly, qui avait interprété ‘Roméo au balcon’ en début de confinement en mars 2020, proposera une vision forte dont la référence à une épidémie de peste accentuera la prégnance de la Mort tout au long de l'histoire. 
Et la double distribution Elsa Dreisig / Benjamin Bernheim et Pretty Yende / Francesco Demuro, sous la direction de Carlo Rizzi, chef d'orchestre qui a fortement impressionné par sa lecture de ‘Cendrillon’ de Jules Massenet, promet d'avance de très grands soirs lyriques.

Détail d'une statue du salon Berlioz de l’Hôtel Intercontinental Paris Le Grand

Détail d'une statue du salon Berlioz de l’Hôtel Intercontinental Paris Le Grand

Les reprises

Tosca (Giacomo Puccini – 1900)
Du 03 septembre au 26 novembre 2022 (17 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Gustavo Dudamel / Paolo Bortolameolli, mise en scène Pierre Audi (2014)
Saioa Hernandez / Elena Stikhina, Joseph Calleja / Brian Jagde, Bryn Terfel / Gerald Finley / Roman Burdenko, Sava Vemic, Michael Covin, Philippe Rouillon, Renato Girolami, Christian Moungoungou

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 25 juin 2021

La Cenerentola (Gioacchino Rossini – 1817)
Du 10 septembre au 09 octobre 2022 (10 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Diego Matheuz, mise en scène Guillaume Gallienne (2017)
Dmitry Korchak, Vito Priante, Carlo Lepore, Martina Russomanno, Marine Chagnon, Gaëlle Arquez, Luca Pisaroni

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 26 décembre 2018

La Flûte enchantée (Wolfgang Amadé Mozart – 1791)
Du 17 septembre au 19 novembre 2022 (15 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Antonello Manacorda / Simone Di Felice, mise en scène Robert Carsen (2014)
René Pape / Brindley Sherratt, Michael Colvin, Pretty Yende / Christiane Karg, Caroline Wettergreen, Martin Gantner / Michael Kraus, Niall Anderson, Tobias Westman, Margarita Polonskaya, Mauro Peter / Pavel Petrov, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, Katharina Magiera, Huw Montague Rendall / Iurii Samoilov

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 22 janvier 2021 (Captation à huis clos)

Les Capulet et les Montaigu (Vincenzo Bellini – 1830)
Du 21 septembre au 14 octobre 2022 (9 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Speranza Scappucci, mise en scène Robert Carsen (1995)
Jean Teitgen, Julie Fuchs, Anna Goryachova, Francesco Demuro, Krzysztof Bączyk

Œ
uvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 23 mai 2014

Détail du Plafond de Marc Chagall du Palais Garnier

Détail du Plafond de Marc Chagall du Palais Garnier

Carmen (Georges Bizet – 1875)
Du 15 novembre 2022 au 25 février 2023 (15 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Fabien Gabel, mise en scène Calixto Bieito (2017)
Michael Spyres / Joseph Calleja, Lucas Meachem / Étienne Dupuis, Marc Labonnette, Loïc Félix, Guilhem Worms / Tomasz Kumiega, Gaëlle Arquez / Clémentine Margaine, Golda Schultz /Adriana Gonzalez / Nicole Car, Andrea Cueva Molnar, Adèle Charvet

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 23 mai 2019

Les Noces de Figaro (Wolfgang Amadé Mozart – 1786)
Du 23 novembre au 28 décembre 2022 (12 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Louis Langrée, mise en scène Netia Jones (2002)
Gerald Finley, Miah Persson, Luca Pisaroni, Jeanine de Bique, Rachel Frenkel, Sophie Koch, James Creswell, Éric Huchet, Christophe Mortagne, Ilanah Lobel-Torres

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 18 février 2022

La Force du destin (Giuseppe Verdi - 1862)
Du 12 au 30 décembre 2022 (7 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Jader Bignamini, mise en scène Jean-Claude Auvray (2011)
James Creswell, Anna Netrebko / Anna Pirozzi, Ludovic Tézier, Russell Thomas, Elena Maximova, Ferruccio Furlanetto, Nicola Alaimo, Isabelle Druet, Florent Mbia, Carlo Bosi, Hyunsik Zee

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 09 juillet 2019

Tristan et Isolde (Richard Wagner – 1865)
Du 17 janvier au 4 février 2023 (7 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Gustavo Dudamel, mise en scène Peter Sellars (2005)
Mary Elizabeth Williams, Michael Weinius, Okka von der Damerau, Ryan Speedo Green, Eric Owens, Neal Cooper, Maciej Kwaśnikowski

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 09 octobre 2018

Le Palais Garnier le samedi 02 avril 2022 pour la présentation de la prochaine saison

Le Palais Garnier le samedi 02 avril 2022 pour la présentation de la prochaine saison

Le Trouvère (Giuseppe Verdi – 1853) – Coproduction Nederlandse Opera, Amsterdam et Teatro dell’Opera, Roma
Du 21 janvier au 17 février 2023 (9 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Carlo Rizzi, mise en scène Alex Ollé et Valentina Carrasco (2016)
Anna Pirozzi, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, Judit Kutasi, Etienne Dupuis, Roberto Tagliavini, Yusif Eyvazov, Samy Camps, Shin Jae Kim,Chae Hoon Baek

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 14 juillet 2018

Lucia di Lammermoor (Gaetano Donizetti – 1835)
Du 18 février au 10 mars 2023 (8 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Aziz Shokhakimov, mise en scène Andrei Serban (1995)
Mattia Olivieri, Brenda Rae, Javier Camarena, Thomas Bettinger, Adam Palka, Julie Pasturaud, Éric Huchet

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 16 novembre 2016

La Bohème (Giacomo Puccini – 1896)
Du 02 mai au 04 juin 2023 (12 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Michele Mariotti, mise en scène Claus Guth (2017)
Ailyn Pérez, Slávka Zámečníková, Joshua Guerrero, Andrzej Filończyk, Simone Del Savio, Gianluca Buratto, Franck Leguérinel, Luca Sannai, Bernard Arrieta, Pierpaolo Palloni, Paolo Bondi

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 31 décembre 2017

Présentation de la saison lyrique 2022 / 2023 de l’Opéra national de Paris

L’Académie de l’Opéra national de Paris

La Scala di seta (Gioacchino Rossini – 1812)
Du 29 avril au 06 mai 2023 (6 représentations à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet)

Direction musicale Jean-François Verdier, mise en scène Pascal Neyron
Artistes de l’Académie de l’Opéra national de Paris

Œuvre inédite à l’Opéra national de Paris

Présentation de la saison lyrique 2022 / 2023 de l’Opéra national de Paris

Premières impressions sur la saison 2022/2023

Dans sa structure, cette saison comporte une dissymétrie inédite, car sa première partie de septembre à décembre 2022 est quasi exclusivement constituée de reprises d’opéras joués au cours des 6 dernières années, alors que la seconde partie de janvier à juillet 2023 est principalement constituée de nouvelles productions.

Sont ainsi programmés les cinq titres les plus joués de l’institution depuis 50 ans, ‘Les Noces de Figaro’, ‘La Bohème’, ‘La Flûte enchantée’, ‘Carmen’ et ‘Tosca’, ce qui laisse entrevoir que cette saison a été pensée de façon à consolider ses recettes pour l’exercice 2022, afin de n’engager le renouvellement du répertoire qu’en 2023. 

Dans cette logique de sortie de crise ‘post-covid’, le nombre un peu plus réduit de nouvelles productions (6 au lieu de 8 en moyenne) se comprend, et on peut trouver des similarités entre cette saison et les premières saisons Hugues Gall dont l’objectif était de développer toute la puissance de l’Opéra Bastille. Ainsi, plus des 3/4 des soirées lyriques auront lieu la saison prochaine sur la scène Bastille, et 2/3 de ces soirées seront dédiées aux œuvres du XIXe siècle.

Les nouvelles productions

3 femmes metteurs en scène font leurs débuts à l’Opéra de Paris, Lydia Steier, Deborah Warner et Valentina Carrasco, toutes trois associées à des ouvrages du XXe siècle. 

Et en confiant ‘Hamlet’ et ‘Roméo et Juliette’ respectivement à Krzysztof Warlikowski et Thomas Jolly, Alexander Neef renforce sa ligne de développement du répertoire français historique de l’institution tout en la faisant reposer sur des metteurs en scène d’une très grande pertinence de par leur affinité avec l’écrivain commun à ces deux ouvrages, William Shakespeare.

Les reprises

Les reprises sont donc surtout l’occasion de découvrir de nouveaux artistes ou de grands artistes dans de nouveaux rôles, tels Gaëlle Arquez dans ‘La Cenerentola’ et ‘Carmen’Saioa Hernandez et Elena Stikhina dans ‘Tosca’, Julie Fuchs, Marianne Crebassa sous la direction de Speranza Scappucci dans ‘Les Capulet et les Montaigu’, Brenda Rae et Javier Camarena dans ‘Lucia di Lammermoor’, ou bien la direction de Louis Langrée pour ‘Les Noces de Figaro’ et celle de Gustavo Dudamel pour ‘Tristan und Isolde’.

Le répertoire anglo-saxon

Avec trois titres, ‘A Quiet Place’ , ‘Nixon in China’ et ‘Peter Grimes’,  en deux saisons, Alexander Neef a déjà programmé autant d’œuvres en langue anglaise que n’importe quel autre directeur de toute l’histoire de l’Opéra de Paris.  Ce point remarquable démontre sa détermination sur cette autre ligne de force qui devrait caractériser son mandat.

Paul Marque et Sae Eun Park dans un extrait du 'Lac des Cygnes' interprété lors de la présentation au Palais Garnier

Paul Marque et Sae Eun Park dans un extrait du 'Lac des Cygnes' interprété lors de la présentation au Palais Garnier

Les tarifs 2022/2023

Les tarifs de cette seconde saison sont stables et même en légère baisse avec une moyenne pour le lyrique de 119 euros la place à Bastille contre 120 euros pour la saison 2021/2022. La moitié des places sont ainsi à moins de 120 euros, 

Les deux spectacles aux tarifs les plus élevés à Bastille sont les représentations de ‘Roméo et Juliette’, en juin et début juillet 2023, et les représentations de ‘Tosca’ sous la direction de Gustavo Dudamel pour un prix moyen de 143 euros.

Mais les représentations de ‘Tosca’ sous la direction de Paolo Bortolameolli sont 20 % moins chères à 113 euros en moyenne, et les quatre dernières de ‘Roméo et Juliette’ au mois de juillet sont 10 % moins chères à 127 euros en moyenne.

Et parmi les nouvelles productions, celles de ‘Salomé’ et ‘Nixon in China’ disposent des prix les plus abordables avec une moyenne de 113 euros.

Enfin, les deux reprises les moins chères à Bastille sont ‘Les Capulet et Montaigu’ et ‘Lucia di Lammermoor’ à 90 euros en moyenne, deux productions de 1995 qui tiennent toujours la route.

L'évolution des prix de places à l'Opéra Bastille pour le lyrique de 1998/1999 à 2022/2023

L'évolution des prix de places à l'Opéra Bastille pour le lyrique de 1998/1999 à 2022/2023

Le détail de la saison lyrique et chorégraphique 2022 / 2023 de l'Opéra national de Paris est accessible sous le lien suivant : Programmation & Billets - Opéra national de Paris (operadeparis.fr)

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Publié le 31 Mars 2022

TV-Web Avril 2022 Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Samedi 02 avril 2022 sur France 4 à 21h10
Samson et Dalila (Saint-Saens) - Chorégies d'Orange 2021

Marie-Nicole Lemieux et Roberto Alagna

Samedi 02 avril 2022 sur France 4 à 23h25
Nuit magique, la grande soirée aux Chorégies d'Orange

Dimanche 03 avril 2022 sur France 3 à 00h30
Pastoral for the Planet - Fura dels Baus, Laurence Equilbey, Insula Orchestra

Dimanche 03 avril 2022 sur Arte à 18h05
Jordi Savall, musicien pour l’Europe

Lundi 04 avril 2022 sur Arte à 00h15
The Unanswered Ives

Lundi 04 avril 2022 sur Arte à 01h10
Tosca (Puccini) - Opéra national de Finlande - dm Fournillier - ms Loy

Carè, Pursio, Stundyte

Dimanche 10 avril 2022 sur France 3 à 00h35
La Flûte enchantée (Mozart) chanté en français - Hervé Niquet - Le Concert spirituel

Dimanche 10 avril 2022 sur Arte à 18h40
Nigel Kennedy et les "Quatre saisons"

Lundi 11 avril 2022 sur Arte à 00h20
Renaud Capuçon - Un violon sans frontières

Lundi 11 avril 2022 sur Arte à 01h15
Martha Argerich et Renaud Capuçon - Festival de Salzbourg 2020

Vendredi 15 avril 2022 sur Arte à 23h45
La Passion selon saint Matthieu - Jean-Sébastien Bach

Julian Prégardien Stéphane Degouy, Hana Blazikova, Sabine Devieilhe

Dimanche 17 avril 2022 sur France 3 à 00h35
Les 3 contre-ténors et le concours de virtuosité des castrats au Château de Versailles

Dimanche 17 avril 2022 sur Arte à 18h25
¡Cincuentanero! Les 50 ans de Rolando Villazón - Concert anniversaire à Salzbourg

Lundi 18 avril 2022 sur Arte à 00h40
Haendel : "Israël en Égypte" - Thomas Hengelbrock et le Balthasar Neumann Ensemble

Lundi 18 avril 2022 sur France 4 à 21h10
Festival de Pâques - Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach à la cathédrale d'Embrun

Lundi 18 avril 2022 sur France 4 à 22h25
Festival de Pâques - Le Cercle de l'Harmonie joue Mozart au Grand Théâtre de Provence

Lundi 18 avril 2022 sur France 4 à 23h25
Le Lac des Cygnes (Tchaïkovski) - Ballet de l'Opéra national d'Ukraine

Mercredi 20 avril 2022 sur Arte à 20h55
Noureev - Ralph Fiennes signe un portrait subtil du génie Noureev doublé d’une réflexion sur l’art. Avec Oleg Ivenko, Adèle Exarchopoulos et Ralph Fiennes.

Dimanche 24 avril 2022 sur France 3 à 00h20
Samson et Dalila (Saint-Saens) - Chorégies d'Orange 2021
Marie-Nicole Lemieux et Roberto Alagna

Dimanche 24 avril 2022 sur Arte à 08h00
Vivaldi, le génie des Quatre saisons - Biographie.

Dimanche 24 avril 2022 sur Arte à 18h45
Le King's College en musiques - œuvres d'Orlando Gibbons, Thomas Adès, John Dowland, Henry Purcell ou Benjamin Britten

Lundi 25 avril 2022 sur Arte à 01h15
Écouter le chant des oiseaux - Olivier Messiaen, compositeur et ornithologue

Lundi 25 avril 2022 sur Arte à 02h15
Pierre-Laurent Aimard joue Olivier Messiaen : “Le catalogue des oiseaux”, morceaux choisis

Lundi 25 avril 2022 sur France 4 à 21h10
Una oda al tiempo - Maria Pagès

Mardi 26 avril 2022 sur France 4 à 21h10
L'école des rêves - Opéra national de Paris

Mardi 26 avril 2022 sur France 4 à 22h20
Danser sa peine - Angelin Preljocaj

Jeudi 28 avril 2022 sur Arte à 13h35
Noureev - Ralph Fiennes (rediffusion)

Samedi 30 avril 2022 sur France 4 à 21h10
Abderrahmane Sissako, un cinéaste à l'opéra

Samedi 30 avril 2022 sur France 4 à 22h05
Le vol du boli

Dimanche 01 mai 2022 sur France 3 à 00h20
Casse-Noisette (Tchaïkovski) - Blanca Li

Dimanche 01 mai 2022 sur Arte à 18h35
Riccardo Chailly dirige Tchaïkovski

TV-Web Avril 2022 Lyrique et Musique

Mezzo et Mezzo HD

Vendredi 01 avril 2022 sur Mezzo HD à 20h55
Phaéton de Lully à l'Opéra Royal de Versailles

Samedi 02 avril 2022 sur Mezzo à 20h30
La Petite Renarde rusée de Leoš Janácek à l'Opéra de Paris

Dimanche 03 avril 2022 sur Mezzo HD à 21h00
'Didon et Enée' de Purcell au Grand Théâtre de Genève

Mercredi 06 avril 2022 sur Mezzo à 20h30
Phaéton de Lully à l'Opéra Royal de Versailles

Vendredi 08 avril 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Richard Coeur de Lion de Grétry à l'Opéra Royal de Versailles

Samedi 09 avril 2022 sur Mezzo à 20h30
Christophe Rousset dirige Les Indes galantes de Rameau

Dimanche 10 avril 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Der Freischütz de Weber au Staatsoper de Munich

Mercredi 13 avril 2022 sur Mezzo à 20h30
'Actéon' de Charpentier au Théâtre du Châtelet de Paris

Mercredi 13 avril 2022 sur Mezzo à 21h25
La Petite Renarde rusée de Leoš Janácek à l'Opéra de Paris

Vendredi 15 avril 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Aïda de Verdi au Grand Théâtre de Genève

Samedi 16 avril 2022 sur Mezzo à 20h30
Rusalka de Dvorák au Teatro Real de Madrid

Dimanche 17 avril 2022 sur Mezzo HD à 19h00 (direct)
'Don Giovanni' de Mozart au Staatsoper Berlin

Dimanche 17 avril 2022 sur Mezzo HD à 22h30
Aïda de Verdi au Grand Théâtre de Genève

Mercredi 20 avril 2022 sur Mezzo à 20h30
'Werther' de Massenet au Staatsoper de Vienne

Vendredi 22 avril 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Don Carlos de Verdi à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

Samedi 23 avril 2022 sur Mezzo à 20h30
Fidelio de Beethoven au Theater an der Wien

Dimanche 24 avril 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Anna Bolena de Donizetti à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

Mercredi 27 avril 2022 sur Mezzo à 20h30
'Saul' de Haendel au Theater an der Wien

Vendredi 29 avril 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Manon Lescaut de Puccini à l'Opéra de Monte-Carlo

Samedi 30 avril 2022 sur Mezzo à 20h30
'Didon et Enée' de Purcell au Grand Théâtre de Genève

TV-Web Avril 2022 Lyrique et Musique
TV-Web Avril 2022 Lyrique et Musique

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Operavision, Culturebox, Arte Concert etc...

Frédégonde de Guiraud et Saint-Saëns (Opéra de Dortmund)

                              Avril 2022

Le rêve du chef d'orchestre Kent Nagano jusqu'au 01 avril 2022

Le Freischütz (Théâtre des Champs-Élysées) jusqu'au 04 avril 2022

La dynastie Morozov jusqu'au 04 avril 2022

Tosca (Opéra national de Finlande) jusqu'au 06 avril 2022

La Cerisaie (Festival d'Avignon) jusqu'au 10 avril 2022

Barbara Hannigan dirige le Requiem de Mozart jusqu'au 10 avril 2022

Nuit magique, la grande soirée aux Chorégies d'Orange jusqu'au 10 avril 2022

5e anniversaire de l'Elbphilharmonie jusqu'au 11 avril 2022

Iolanta (Royal Swedish Opera) jusqu'au 15 avril 2022

Winterreise (Christian Spuck et le Ballet de Zurich) jusqu'au 15 avril 2022

Robert Wilson, la beauté du mystérieux jusqu'au 15 avril 2022

Samson et Dalila (Chorégies d'Orange) jusqu'au 17 avril 2022

Les Vêpres siciliennes (Teatro Massimo di Palermo) jusqu'au 19 avril 2022

Proust, le concert retrouvé (Philharmonie) jusqu'au 20 avril 2022

Christian Spuck chorégraphie le Requiem de Verdi jusqu'au 26 avril 2022

Missa Solemnis (Cathédrale de Cologne) jusqu'au 27 avril 2022

Der Rosenkavalier (Garsington Opera) jusqu'au 29 avril 2022

Voces Suaves aux Dominicains de Guebwiller (Garsington Opera) jusqu'au 30 avril 2022

                               Mai 2022

L'odyssée Offenbach jusqu'au 01 mai 2022

L'orchestre de Paris au Musée d'Orsay jusqu'au 01 mai 2022

Hippolyte et Aricie (Opéra Comique) jusqu'au 06 mai 2022

Ariane et Barbe-Bleue (Opéra de Lyon) jusqu'au 09 mai 2022

Les Victoires de la Musique classique 2022 jusqu'au 09 mai 2022

Le Lac des Cygnes version Martin Schläpfer jusqu'au 11 mai 2022

Quatre chorégraphes d'aujourd'hui (Opéra national de Paris) jusqu'au 14 mai 2022

Mario Barbeau et Simon Le Borgne (Opéra national de Paris) jusqu'au 15 mai 2022

Israël en Egypte (ElbPhilharmonie) jusqu'au 16 mai 2022

Le malade imaginaire (Hungarian State Opera) jusqu'au 19 mai 2022

Ghost Light - Un ballet de John Neumeier (Festspielhaus Baden-Baden) jusqu'au 22 mai 2022

Le "Projet Beethoven" Ballet de John Neumeier jusqu'au 22 mai 2022

Barbara Hannigan : rêve de Hongrie jusqu'au 25 mai 2022

Concert anniversaire de Teodor Currentzis jusqu'au 25 mai 2022

Giuditta (Bayerische Staatsoper) jusqu'au 27 mai 2022

Destin (Osud) (National Theatre Brno) jusqu'au 28 mai 2022

                               Juin 2022

Les Eclairs (Opéra Comique) jusqu'au 03 juin 2022

Macbeth (La Scala de Milan) jusqu'au 06 juin 2022

Une soirée vénitienne autour de l'orgue avec Wayne Marshall jusqu'au 06 juin 2022

Le Médium (Croatian National Theatre Zagreb) jusqu'au 09 juin 2022

Orchestre symphonique des jeunes d'Ukraine (Berlin) jusqu'au 10 juin 2022

"The Tree" de Carolyn Carlson (Chaillot - Théâtre National de la Danse) jusqu'au 10 juin 2022

Fauteuils d'orchestre - Le Concert (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 10 juin 2022

Aida (Opéra de Dresde) jusqu'au 12 juin 2022

Pinocchio (Festival d'Aix-en-Provence 2017) jusqu'au 12 juin 2022

Madame Butterfly (Palau de les Arts Reina Sofia) jusqu'au 19 juin 2022

Werther (Opéra Orchestra National Montpellier) jusqu'au 24 juin 2022

Il Trittico (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 25 juin 2022

L'Auberge du Cheval blanc (Opéra de Lausanne) jusqu'au 29 juin 2022

Une saison à la Juilliard School (1/6) jusqu'au 30 juin 2022

                             Juillet 2022

La Flûte enchantée (Royal College of Music) jusqu'au 01 juillet 2022

Une saison à la Juilliard School (2/6) jusqu'au 07 juillet 2022

Les Noces de Figaro (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 08 juillet 2022

La Passion selon Saint Matthieu (Festival de Pâques d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 13 juillet 2022

Fosse, mis en scène par Christian Boltanski jusqu'au 14 juillet 2022

Une saison à la Juilliard School (3/6) jusqu'au 14 juillet 2022

Barbara Hannigan dirige Britten, Haydn et Stravinsky jusqu'au 15 juillet 2022

Israël en Egypte (T.Hengelbrock) jusqu'au 15 juillet 2022

Un Requiem imaginaire (Manège de Maubeuge) jusqu'au 16 juillet 2022

Les Noces de Figaro (Staatsoper Hannover) jusqu'au 20 juillet 2022

Une saison à la Juilliard School (4/6) jusqu'au 21 juillet 2022

Gala Andalucía Flamenca : Chants de femmes (Festival de Grenade 2021) jusqu'au 22 juillet 2022

Le Voyage dans la Lune (Opéra Comique) jusqu'au 26 juillet 2022

La promesse (Royal Swedish Opera) jusqu'au 27 juillet 2022

Une saison à la Juilliard School (5/6) jusqu'au 28 juillet 2022

Farnace (La Fenice) jusqu'au 29 juillet 2022

                             Août 2022

Lully et ses contemporains (Festival de Saint-Denis) jusqu'au 02 août 2022

Les Noces de Figaro (Opéra de Paris) jusqu'au 03 août 2022

Une saison à la Juilliard School (6/6) jusqu'au 04 août 2022

Roméo et Juliette (Opéra national de Paris)) jusqu'au 12 août 2022

Actéon (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 15 août 2022

Alcina (Opera North) jusqu'au 17 août 2022

Les larmes de la Vierge (Festival de Sablé) jusqu'au 26 août 2022

The Discovery of Passion (Festival de Sablé) jusqu'au 29 août 2022

Klaus Mäkelä - 9e de Beethoven (Philharmonie) jusqu'au 30 août 2022

Manon à l'Opéra de Hambourg - regard dans les coulisses jusqu'au 31 août 2022

                             Septembre 2022

Le Lac des Cygnes (Opéra National d'Ukraine) jusqu'au 02 septembre 2022

Angels in America (Comédie française) jusqu'au 04 septembre 2022

Rigoletto (Gran Teatre del Liceu) jusqu'au 11 septembre 2022

Faust de Gounod (Teatro La Fenice) jusqu'au 16 septembre 2022

Elektra (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 16 septembre 2022

Jelin (Alessandria - Piémont) jusqu'au 22 septembre 2022

Cantates de jeunesse par Les Arts Florissants (Festival d'Ambronay) jusqu'au 25 septembre 2022

Der Vampyr (Staatsoper Hannover) jusqu'au 25 septembre 2022

Fidelio (Opéra Comique) jusqu'au 30 septembre 2022

Mikko Franck dirige Debussy, Montalbetti et Ravel jusqu'au 30 septembre 2022

                         Octobre 2022

La Force du Destin (Théâtre Royal de Wallonie) jusqu'au 07 octobre 2022

Cendrillon (Opéra national de Paris) jusqu'au 07 octobre 2022

Les 7 péchés capitaux (Opera North) jusqu'au 08 octobre 2022

Haendel au Théâtre du Châtelet jusqu'au 11 octobre 2022

Edmea (Wexford Festival Opera 2021) jusqu'au 11 octobre 2022

Parsifal (Hungarian State Opera) jusqu'au 15 octobre 2022

Alcina (Opéra de Lausanne) jusqu'au 15 octobre 2022

                          Novembre 2022

Facce d’amore par Jakub Józef Orlinski (Capitole de Toulouse) jusqu'au 09 novembre 2022

Rebeka Warriors & Julien Pregardien jouent Schubert jusqu'au 11 novembre 2022

                          Décembre 2022

Trisha Brown x 100 au Festival d'Automne jusqu'au 03 décembre 2022

Bach, Haendel par l'ensemble Pygmalion (Philharmonie) jusqu'au 06 décembre 2022

 

                           Janvier 2023

Eugène Onéquine (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 05 janvier 2023

                           Février 2023

Les oiseaux (Opéra national du Rhin) jusqu'au 04 février 2023

Mese Mariano de Giordano et Suor Angelica de Puccini (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 18 février 2023

Concert de solidarité pour l'Ukraine (Théâtre national de Vilnius) jusqu'au 28 février 2023

Concert de solidarité pour l'Ukraine (Riga) jusqu'au 28 février 2023

                           Mars 2023

Veillée pour l'Ukraine (Théâtre national de Chaillot) jusqu'au 05 mars 2023

                         Avril 2023

L'Ange de feu (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 05 avril 2023

Mignon (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 12 avril 2023

                           Juin 2023

Der Freischütz (La Fura dels Baus) - moments choisis -  jusqu'au 16 juin 2023

Ariane à Naxos (Festival d'Aix-en-Provence 2018) jusqu'au 23 juin 2023

                           Août 2023

Tristan und Isolde (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 30 août 2023

                           Septembre 2023

'Amazon' par Lea Desandre, Thomas Dunford et l'Ensemble Jupiter  jusqu'au 20 septembre 2023

La Boxeuse amoureuse de Marie Agnès Gillot et Arthur H  jusqu'au 21 septembre 2023

                           Octobre 2023

Haendel au Théâtre du Châtelet jusqu'au 06 octobre 2023

Nathalie Stutzmann dirige l'Orchestre de Paris jusqu'au 20 octobre 2023

                           Novembre 2023

Les Talens Lyriques (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 11 novembre 2023

                           Décembre 2023

Concert de Noël 2020 du Philharmonique de Radio France jusqu'au 17 décembre 2023

 

                           Juillet 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 01 juillet 2024

                           Décembre 2024

Grand concert symphonique Saint-Saëns (Auditorium de Radio France) jusqu'au 14 décembre 2024

 

 

                           Février 2025

Voix des Outre-mer (Amphithéâtre de l'Opéra Bastille) jusqu'au 20 février 2025

 

 

                           Mars 2026

Concert en soutien au peuple ukrainien (Maison de Radio France) jusqu'au 04 mars 2026

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique