Articles avec #actualite tag

Publié le 8 Avril 2025

Programme de la saison Lyrique 2025 / 2026 de l’Opéra national de Paris
Le vendredi 04 avril 2025 à l’Hotel Intercontinental Paris Le Grand

Présentation de la saison Lyrique 2025 / 2026 de l’Opéra national de Paris

Le mercredi 02 avril 2025 à 11h00, la cinquième saison d’Alexander Neef à la direction de l’Opéra national de Paris a été officiellement dévoilée au grand public sur le site internet de l’institution.

La saison 2025 / 2026 comprend ainsi 5 nouvelles productions maison et 1 nouvelle production adaptée du Festival de Salzbourg, dont 2 entrées au répertoire, et 10 reprises.

Aux 16 œuvres scéniques jouées dans les grandes salles (contre 18 cette saison), s’ajoute également une production de l’Académie de l’Opéra de Paris qui sera représentée à la MC93 de Bobigny.

Au total, 182 représentations lyriques seront ainsi données, soit 5 de moins que la précédente saison, alors que le ballet proposera 194 représentations - en prenant en compte les spectacles de l’école de danse -, soit 5 de plus que la saison passée. Le ballet prend donc un léger avantage, et c’est une nouveauté.

Jean-Yves Kaced (Directeur de l'AROP) et Alexander Neef (Directeur général de l'Opéra de Paris)

Jean-Yves Kaced (Directeur de l'AROP) et Alexander Neef (Directeur général de l'Opéra de Paris)

Au même moment, le rapport d’activité de l’année 2024 est rendu public sur le site de l’Opéra de Paris, et pour la seconde année, un léger bénéfice se dégage à hauteur de 1.3 M€, soit deux années positives consécutives, ce qui ne s’était pas vu depuis 10 ans.

La billetterie s’est encore améliorée de 3M€ pour atteindre 70,5 M€, avec une fréquentation moyenne de 92% tous genres confondus, ce qui est du à l’augmentation du nombre de représentations (30 de plus), alors que l’augmentation de 2 M€ l’année précédente était due à l’amélioration de la fréquentation passée de 86% à 93%.

Quant au mécénat, il augmente encore de 3 M€ (à 27,3M€), les recettes commerciales de 3,2 M€, et la subvention progresse de 0,8 M€ pour revenir à 100,7 M€ (soit 40% du budget de l’Opéra).

Ces augmentations de recettes ont ainsi permis de couvrir les augmentations de masse salariale fixe et variable, alors que les coûts de productions restent stables à 38 M€, soit 15% du budget total de l‘institution (251 M€), contre 20% il y a 10 ans.

L’année 2024 marque donc le retour à la trajectoire de croisière d’avant covid, et l’année 2025 devrait donc être celle de sa consolidation.

Et c'est sur ces bons résultats de développement du Mécénat, qui dépasse pour la première fois 10% du budget de l'Opéra, que Jean-Yves Kaced quittera à l'été prochain la direction de l'AROP après 30 ans de mission, annonce qui a immédiatement été suivie de saluts très chaleureux au cours de cette soirée de présentation.

La salle de Bal de l'Opéra de l'Hotel Intercontinental Paris Le Grand lors de la présentation de la Saison 2025 / 2026 de l'Opéra national de Paris

La salle de Bal de l'Opéra de l'Hotel Intercontinental Paris Le Grand lors de la présentation de la Saison 2025 / 2026 de l'Opéra national de Paris

En terme de répertoire, si aucune pièce française oubliée n’est à l’affiche de la saison 2025 / 2026, Alexander Neef concrétise un projet qu’il avait évoqué en septembre 2021, lors des rencontres Télérama données au Théâtre du Rond-Point, à propos, tel qu’il le présentait, ‘d’un très bel opéra que l’on vient de découvrir, ouvrage commandé par Louis XIV à une compositrice qui n’avait jamais été créé de son vivant’.

Il s’agit donc bien de l’Ercole Amante’ (1707) d’Antonia Bembo, ouvrage qui sera créé pour la première fois au monde en version scénique, sur la scène Bastille.

Mais cette saison verra aussi l’entrée au répertoire de ‘Satyagraha’ de Philip Glass, ce qui en fera le troisième compositeur anglo-saxon vivant qu’Alexander Neef aura invité à l’Opéra de Paris, après Thomas Adès et John Adams.

Nous avons là deux piliers essentiels de la programmation, le premier renforçant le lien de Paris avec son passé musical, le second ancrant un peu plus Paris dans l’interprétation des musiques contemporaines.

Journée Télérama du 27 septembre 2021 : Alexander Neef évoquant devant Sophie Bourdais la découverte d'un ouvrage commandé par Louis XIV à une compositrice

Journée Télérama du 27 septembre 2021 : Alexander Neef évoquant devant Sophie Bourdais la découverte d'un ouvrage commandé par Louis XIV à une compositrice

Cependant, seuls deux récitals lyriques seront donnés à Garnier sous forme de galas, l’un interprété par les jeunes artistes de l’Académie, sous la direction de Pablo Heras-Casado, l’autre dédié à Anthony Roth Costanzo, contre-ténor découvert à Paris dans ‘The Exterminating Angel’ en 2024 et qui incarnera Gandhi dans ‘Satyagraha’. En plus de sa carrière lyrique, il faut savoir qu’il est aussi le Président et Directeur général de l’Opéra de Philadelphie depuis juin 2024, où il s’est illustré dès son arrivée en proposant toutes les places de spectacles accessibles à partir de 11 euros.

Autre soirée très attendue, la représentation du 'Requiem' de Berlioz à la Philharmonie de Paris, fin mai 2026, convoquera les forces musicales et lyriques de l'Opéra de Paris sous la direction de Philippe Jordan pour donner tout son effet à cette monumentale messe des morts.

Et comme chaque année, les équipes de communication de l’Opéra de Paris ont préparé un ensemble d’interviews de metteurs en scènes, Shirin Neshat, Netia Jones, Bobbi Jene Smith, Ralph Fiennes … ou de chefs d’orchestre, Pablo Heras-Casado, Leonardo García-Alarcón …, pour partager avec le public leur rapport aux œuvres.

Remise des prix de l'AROP 2023/2024 par José Martinez à Adrien Mathonat, Jack Gasztowtt, Sima Ouahman et Hortense Millet-Maurin

Remise des prix de l'AROP 2023/2024 par José Martinez à Adrien Mathonat, Jack Gasztowtt, Sima Ouahman et Hortense Millet-Maurin

Enfin, à l'occasion de la présentation au Grand Hôtel, les lauréats des prix de l'AROP 2023/2024 ont été récompensés en personnes, Hortense Millet-Maurin et Jack Gasztowtt pour les Prix de la Danse, Sima Ouahman et Adrien Mathonat pour les Prix Lyriques.

Shirin Neshat (metteuse en scène d''Aida')

Shirin Neshat (metteuse en scène d''Aida')

Les nouvelles productions

Aida (Giuseppe Verdi – 1871) – Nouvelle production
Du 24 septembre au 04 novembre 2025 (12 représentations à l’Opéra Bastille)

Direction musicale Michele Mariotti / Dmitry Matvienko, mise en scène Shirin Neshat
Saioa Hernández / Ewa Płonka, Piotr Beczała / Gregory Kunde, Eve-Maud Hubeaux / Judit Kutasi, Roman Burdenko / Enkhbat Amartüvshin, Alexander Köpeczi, Krzysztof Bączyk, Manase Latu, Margarita Polonskaya
Œuvre jouée pour la dernière fois en public à l’opéra Bastille le 16 juillet 2016 (et à huis clos le 18 février 2021)

Œuvre conçue dans le fracas de la guerre déclarée par la France à l’Allemagne le 17 juillet 1870, il faudra attendre la fin du siège de Paris pour que les décors et costumes puissent quitter la capitale afin de permettre la création d’’Aida’ au Théâtre Italien du Caire, la veille de Noël, le 24 décembre 1871.

Après la production d’Olivier Py (2013) qui se voulait à la fois monumentale et évocatrice des méfaits du colonialisme au XIXe siècle, la production confiée en 2021 à Lotte de Beer, en pleine crise de covid, n’a été créée qu’à huis clos et rediffusée sur streaming, mais s’est trouvée malheureusement inadaptée aux chanteurs.

C’est donc la nouvelle vision de l’artiste iranienne Shirin Neshat qui va renaître sur la scène Bastille, après qu’elle ait elle-même élaboré deux versions de l’ouvrage pour le Festival de Salzbourg, une première fois en 2017 avec Anna Netrebko dans le rôle titre, et une seconde fois en 2022 avec Elena Stikhina en Aida.

A nouveau, vidéographie et scénographie de la plasticienne seront retravaillées à cette occasion. En outre, le programme de l’Opéra ne mentionne pas de coproduction avec Salzbourg.

Pablo Heras-Casado (directeur musical de 'La Walkyrie' et 'Siegfried')

Pablo Heras-Casado (directeur musical de 'La Walkyrie' et 'Siegfried')

Die Walküre (Richard Wagner – 1870) – Nouvelle production
Du 11 au 30 novembre 2025 (7 représentations à l’Opéra Bastille)

Direction musicale Pablo Heras-Casado, mise en scène Calixto Bieito
Stanislas de Barbeyrac, Iain Paterson, Günther Groissböck, Elza van den Heever, Tamara Wilson, Eve-Maud Hubeaux, Louise Foor, Laura Wilde, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, Katharina Magiera, Jessica Faselt, Ida Aldrian
Ida Aldrian, Marvic Monreal, Eugénie Joneau
Œuvre jouée pour la dernière fois en public à l’opéra Bastille le 19 juin 2013 (et à huis clos le 24 novembre 2020)

 

Siegfried (Richard Wagner – 1876) – Nouvelle production
Du 17 au 31 janvier 2026 (5 représentations à l’Opéra Bastille)

Direction musicale Pablo Heras-Casado, mise en scène Calixto Bieito
Andreas Schager, Gerhard Siegel, Iain Paterson, Brian Mulligan, Mika Kares, Marie-Nicole Lemieux, Tamara Wilson, Ilanah Lobel-Torres
Œuvre jouée pour la dernière fois en public à l’opéra Bastille le 23 juin 2013 (et à huis clos le 06 décembre 2020 à la Maison de la Radio)

Dans la suite de L’Or du Rhin’ présenté en janvier 2025, Calixto Bieito poursuit sa description d’une société manipulatrice et égoïste remplie d’images de guerres absurdes, qui conduit à la destruction de l’environnement humain.

Les deux premières journées du Ring, ‘Die Walküre’ et ‘Siegfried’, seront jouées à deux mois d’intervalle sous la direction de Pablo Heras-Casado, et les spectateurs qui avaient assisté à la représentation de concert de ‘La Walkyrie’ donnée en mai 2024 au Théâtre des Champs-Élysées pourront retrouver une seconde fois, en version scénique cette fois, Stanislas de Barbeyrac, Elza van den Heever et Tamara Wilson dans les rôles respectifs de Siegmund, Sieglinde et Brünnhilde.

Et dès novembre 2025, il sera possible de réserver des places à l’avance pour les deux cycles complets de la Tétralogie qui seront programmés au cours de la saison 2026/2027, du 06 au 13 novembre 2026 et du 15 au 22 novembre 2026, pour célébrer les 150 ans de la création de 'L'Anneau du Nibelung' qui eut lieu au Festival de Bayreuth du 13 au 17 août 1876.

Affiche du film 'Onegin' de Martha Fiennes (1999), avec Liv Tyler et Ralph Fiennes

Affiche du film 'Onegin' de Martha Fiennes (1999), avec Liv Tyler et Ralph Fiennes

Eugène Onéguine (Piotr Ilyitch Tchaïkovski – 1879) Nouvelle production
Du 26 janvier au 27 février 2026 (11 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Semyon Bychkov / Case Scaglione, mise en scène Ralph Fiennes
Boris Pinkhasovich, Ruzan Mantashyan, Bogdan Volkov, Marvic Monreal, Dmitry Belosselskiy, Susan Graham, Elena Zaremba, Peter Bronder, Amin Ahangaran, Mikhail Silantev
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’Opéra Bastille le 14 juin 2017

Adaptation du roman d’Alexandre Pouchkine, ‘Eugène Onéguine’ de Piotr Ilyitch Tchaïkovski n’a fait ses premiers pas sur les planches du Palais Garnier que le 23 décembre 1969 à l’occasion d’une tournée du Bolchöi, avec Mstislav Rostropovitch à la direction musicale et Galina Vichnevskaïa qui faisait ses adieux à la scène en Tatiana.

La première véritable production de l’Opéra de Paris mise en scène par Gian Carlo Menotti au Palais Garnier en 1982 ne connut pas le succès, si bien que c’est celle de Willy Decker élaborée pour l’Opéra Bastille en 1995 qui s’est imposée pendant 22 ans jusqu’à l’été 2017, entrecoupée en 2008 par le passage à Garnier de la magnifique production de Dmitri Tcherniakov qui restera un marqueur important de la direction de Gerard Mortier.

Acteur principal du rôle titre de ‘Onegin’, le film réalisé en 1999 par sa sœur Martha trois ans après le succès du ‘Patient anglais’ dans lequel il incarnait le comte László Almásy, Ralph Fiennes est un grand admirateur de la littérature russe qui a beaucoup voyagé en Russie pour mieux apprendre sur Pouchkine.

L’attente est donc très forte pour découvrir sa vision théâtrale d’’Eugène Onéguine’ et les interprètes qu’il va dirigé, dont Ruzan Mantashyan, artiste arménienne passée par l’Atelier Lyrique en 2014, le baryton russe Boris Pinkhasovich et le ténor ukrainien Bogdan Volkov, qui feront tous leurs débuts à l’Opéra de Paris.

Satyagraha (Philip Glass - 1980)

Satyagraha (Philip Glass - 1980)

Satyagraha (Philip Glass – 1980) – Nouvelle production
Du 10 avril au 03 mai 2026 (8 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Ingo Metzmacher, mise en scène Bobbi Jene Smith, Or Schraiber
Anthony Roth Costanzo, Ilanah Lobel-Torres, Davóne Tines, Adriana  Bignagni Lesca, Olivia Boen, Deepa Johnny, Amin Ahangaran, Nicky Spence, Nicolas Cavallier

Entrée au répertoire

Sur un livret écrit par la romancière américaine Constance DeJong, Philip Glass choisit Gandhi comme sujet de son second opéra après la réussite d' ‘Einstein on the Beach’ qui avait enthousiasmé Avignon en 1976, et qui fut repris au Théâtre du Châtelet en 2014.

L’opéra revient sur le combat du guide spirituel contre le ‘black-act’ en Afrique du Sud, et relie le théoricien de ‘L’étreinte de la vérité’, principe de la non-violence par la désobéissance, à trois grands personnages, Tolstoï, Rabindranath Tagore et Martin Luther King.

Philip Glass fait enfin son entrée au répertoire lyrique de l’Opéra de Paris, alors que ses musiques étaient exclusivement jouées à Garnier depuis 1991 pour des pièces de ballets. Sans doute drainera t-il de nouvelles générations de mélomanes au Palais Garnier.

Excellent défenseur des œuvres du XXe et XXIe siècles, Ingo Metzmacher en assurera la direction musicale, et ce sont les chorégraphes Bobbi Jene Smith et Or Schraiber, artistes en résidence au sein de la compagnie L.A Dance Project dirigée par Benjamin Millepied, qui mettront en scène ‘Satyagraha’ dans une version adaptée pour le contre-ténor américain Anthony Roth Costanzo.

 

Ercole Amante – Hercules Amoureux (Antonia Bembo – 1707) – Nouvelle production
Du 28 mai au 14 juin 2026 (7 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Leonardo García-Alarcón, mise en scène Netia Jones
Andreas Wolf, Julie Fuchs, Ana Vieira Leite, Deepa Johnny, Marcel Beekman, Alasdair Kent, Sandrine Piau, Théo Imart, Teona Todua, Alex Rosen, Nicolas Cavallier

Entrée au répertoire - Première mondiale de la version scénique

En 1659, Mazarin fit construire une salle gigantesque de 4000 places située dans le prolongement du Château des Tuileries, la Salle des Machines, où sera créé en 1662 ‘Ercole amante’ de Francesco Cavalli, qui incorporait un ‘Grand Ballet’ de Lully que Louis XIV dansa lui-même.

Quinze ans plus tard, une compositrice et chanteuse lyrique vénitienne fuyant un mari violent, Antonia Padoani Bembo, arriva en France et fut présentée à la cour du Roi qui lui accorda sa protection.

Ancienne élève de Francesco Cavalli, elle sera l’auteur en 1707 d’une nouvelle version d’‘Ercole amante’ composée sur le même livret de Francesco Buti, mais dont la première mondiale n’aura lieu que le 26 mai 2023 à Stuttgart en version de concert, dans l’interprétation de l’ensemble Il Gusto Barocco, sous la direction de Jörg Halubek.

8 ans après la vision renouvelée des ‘Indes Galantes’ à l’opéra Bastille, un immense succès public que même Stéphane Lissner n'avait pas anticipé, Leonardo García-Alarcón s’empare à nouveau d’une œuvre baroque pour la transcender à Bastille dans une mise en scène de Netia Jones. Le défi est donc très grand!

Ercole Amante (Antonia Bembo – 1707)

Ercole Amante (Antonia Bembo – 1707)

Les reprises

La Bohème (Giacomo Puccini – 1896)
Du 12 septembre au 14 octobre 2025 (11 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Domingo Hindoyan, mise en scène Claus Guth (2017)
Nicole Car / Yaritza Véliz, Charles Castronovo / Joshua Guerrero, Andrea Carroll, Étienne Dupuis, Xiaomeng Zhang, Alexandros Stavrakakis, Franck Leguérinel, Hyun-Jong Roh, Andrés Prunell-Vulcano, Olivier Ayault, Ook Chung
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 04 juin 2023

Cette seconde reprise sous la direction d’Alexander Neef de 'La Bohème’ dans la vision cosmique de Claus Guth est une bonne nouvelle car l’ancienne production traditionnelle de Jonathan Miller était encore dans les cartons au moment de la précédente reprise.

Dans cette version stellaire, la musique nostalgique de Puccini et le personnage allégorique de Mimi deviennent une métaphore de ce qu’il y a de meilleur sur Terre, faisant de la pauvre condition des artistes bohémiens devenus astronautes le véritable centre empathique de l’opéra.

Après un inoubliable ‘Rigoletto’ cette saison, la direction de Domingo Hindoyan devrait encore se révéler d’une grande force dramatique.

 

Ariodante (Georg Friedrich Haendel – 1735) - Coproduction Metropolitan Opera, New-York
Du 16 septembre au 12 octobre 2025 (11 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Raphaël Pichon, mise en scène Robert Carsen (2023)
Ensemble Pygmalion
Cecilia Molinari, Luca Tittoto, Jacquelyn Stucker, Sabine Devieilhe, Rupert Charlesworth, Christophe Dumaux, Enrico Casari
Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 20 mai 2023

Il s’agit de la première reprise d’’Ariodante’ dans la mise en scène de Robert Carsen qui, à la création, était interprétée par l’Orchestre de l’Opéra de Paris, et qui sera cette fois confiée à l’Ensemble Pygmalion, chœur et orchestre sur instruments d’époque fondé en 2006 par Raphaël Pichon.

 

Les Noces de Figaro (Wolfgang Amadé Mozart – 1786)
Du 15 novembre au 27 décembre 2025 (14 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Antonello Manacorda, mise en scène Netia Jones (2022)
Gordon Bintner / Vartan Gabrielian, Sabine Devieilhe / Ilanah Lobel-Torres, Christian Gerhaher / Jérôme Boutillier, Hanna-Elisabeth Müller / Margarita Polonskaya, Lea Desandre / Seray Pinar, Monica Bacelli, James Creswell, Éric Huchet, Nicholas Jones, Ilanah Lobel-Torres / Boglárka Brindás, Franck Leguérinel
Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 28 décembre 2022

Depuis qu’elle est à l’affiche, la production des ‘Noces de Figaro’ mise en scène par Netia Jones remporte un immense succès de par son intelligente insertion à l’univers du Palais Garnier.
Cette reprise menée sous la direction d’un chef mozartien, Antonello Manacorda, verra les débuts à l’Opéra de Paris du baryton Christian Gerhaher, chanteur attaché à la scène munichoise, et proposera une seconde distribution principalement composée de membres de la troupe de l’Opéra pour chanter les deux dernières représentations du 25 et 27 décembre 2025.

 

Tosca (Giacomo Puccini – 1900)
Du 23 novembre au 27 décembre 2025 et du 12 mars au 18 avril 2026 (24 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Oksana Lyniv /  Jader Bignamini , mise en scène Pierre Audi (2014)
Saioa Hernández / Elena Stikhina / Angel Blue / Sondra Radvanovsky, Roberto Alagna / Jonas Kaufmann / Adam Smith / Freddie De Tommaso / Yusif Eyvazov, Alexey Markov / Ludovic Tézier / Gevorg Hakobyan, Amin Ahangaran, Vartan Gabrielian, Carlo Bosi, André Heyboer, Florent Mbia, Bernard Arrieta / Fabio Bellenghi
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 26 novembre 2022

Avec quatre Tosca, cinq Mario, trois Scarpia et deux chefs d’orchestre, cette complexe double série de représentations fera de ‘Tosca’ l’opéra le plus joué sous la direction d’Alexander Neef, et le 3e opéra le plus joué depuis l’Ere Liebermann.
Les distributions parlent d’elles-mêmes, et Jonas Kaufmann fera son retour pour 3 dates sur la scène Bastille. 

Nicole Car (La Bohème - ms Claus Guth - 2017)

Nicole Car (La Bohème - ms Claus Guth - 2017)

Un Ballo in Maschera (Giuseppe Verdi – 1859)
Du 27 janvier au 26 février 2026 (11 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Speranza Scappucci, mise en scène Gilbert Deflo (2007)
Matthew Polenzani, Anna Netrebko / Angela Meade, Igor Golovatenko / Ludovic Tézier / Ariunbaatar Ganbaatar, Sara Blanch, Elizabeth DeShong, Christian Rodrigue Moungoungou, Blake Denson, Andres Cascante, Ju In Yoon, Se-Jin Hwang
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 10 février 2018

Opéra créé à Rome en février 1859 dans un enthousiasme délirant au moment où l’Italie s’apprêtait à être unifiée sous le règne de Victor-Emmanuel II, ‘Un Ballo in Maschera’ est l’adaptation d’un drame français écrit par Scribe 20 ans plus tôt, ‘Gustave III’.

Cette troisième reprise depuis 2007 sera l’occasion de découvrir les débuts à l’Opéra de Paris, selon les soirs, d’Angela Meade, Ariunbaatar Ganbaatar et Sara Blanch.


Carmen (Georges Bizet – 1875)
Du 07 février au 19 mars 2026 (13 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Keri-Lynn Wilson, mise en scène Calixto Bieito (2017)
Stéphanie d'Oustrac / Victoria Karkacheva, Russell Thomas / Jean‑François Borras, Amina Edris, Erwin Schrott, Nicholas Jones, Loïc Félix, Florent Mbia, Vartan Gabrielian, Margarita Polonskaya, Seray Pinar
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 25 février 2023

Ouvrage créé à l’Opéra Comique il y a 150 ans, le 03 mars 1875, deux mois après l’inauguration du Palais Garnier, ‘Carmen’ n’est entré au répertoire de l’Opéra de Paris que le 10 novembre 1959, en présence du Général de Gaulle.
Selon les soirs, deux interprètes du rôle en dessineront probablement un portrait différent, Stéphanie d'Oustrac, qui célèbre ses 15 ans d’interprétations du rôle, alors qu’il s’agira pour Victoria Karkacheva de sa 3e interprétation de Carmen depuis 2022.
Keri-Lynn Wilson, l’épouse de Peter Gelb, le directeur du New-York Metropolitan Opera, sera de retour dans la fosse à cette occasion.


Nixon in China (John Adams – 1987)
Du 24 février au 20 mars 2026 (8 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Kent Nagano, mise en scène Valentina Carrasco (2023)
Thomas Hampson, Renée Fleming, John Matthew Myers, Caroline Wettergreen, Joshua Bloom, Xiaomeng Zhang, Aebh Kelly, Ning Lang, Emanuela Pascu
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’Opéra Bastille le 16 avril 2023

Après le succès de son entrée au répertoire il y a deux ans, ‘Nixon in China’ de John Adams est repris avec les mêmes artistes, hormis Caroline Wettergreen qui se substituera à Kathleen Kim dans le rôle de la femme de Mao, sous la direction de Kent Nagano.

Renée Fleming (Nixon in China - 2023)

Renée Fleming (Nixon in China - 2023)

Rusalka (Antonín Dvořák – 1901) - Coproduction Wiener Staatsoper, Vienne
Du 02 mai au 20 mai 2026 (7 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Kazushi Ōno, mise en scène Robert Carsen (2002)
Nicole Car, Sergei Skorokhodov, Ekaterina Gubanova / Alisa Kolosova, Dimitry Ivashchenko, Jamie Barton, Florent Mbia, Seray Pinar, Margarita Polonskaya, Maria Warenberg, Noa Beinart
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 13 février 2019

Production emblématique de la direction d’Hugues Gall, la vision de ‘Rusalka’ par Robert Carsen a été reprise par tous les directeurs de l’Opéra de Paris depuis 24 ans et semble résister au temps de par l’épure soignée de ce très beau spectacle. Cette reprise signera le retour de Kazushi Ōno à la direction d’orchestre, 17 ans après avoir dirigé ‘Le Roi Roger’ mis en scène par Krzysztof Warlikowski.


La Cenerentola (Gioacchino Rossini – 1817)
Du 03 juin au 11 juillet 2026 (13 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Enrique Mazzola, mise en scène Guillaume Gallienne (2017)
Vasilisa Berzhanskaya / Gaëlle Arquez, Lawrence Brownlee, Nicola Alaimo, Huw Montague Rendall , Ilanah Lobel-Torres, Maria Warenberg, Adolfo Corrado
Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 09 octobre 2022

Second grand tube rossinien de l’Opéra de Paris après ‘Le Barbier de Séville’, ‘La Cenerentola’ par Guillaume Gallienne prend une tonalité crépusculaire surtout sous les ors de Garnier. Une excellente distribution lui est associée, avec les débuts de Vasilisa Berzhanskaya à l’Opéra de Paris dans le rôle d’Angelina.

 

La Traviata (Giuseppe Verdi – 1853) - Coproduction Wiener Staatsoper, Vienne
Du 04 juin au 13 juillet 2026 (14 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Marta Gardolinska, mise en scène Simon Stone (2019)
Aida Garifullina / Pretty Yende, Xabier Anduaga / René Barbera, Roman Burdenko / Ludovic Tézier, Seray Pinar, Cassandre Berthon, Nicholas Jones, Luis-Felipe Sousa, Florent Mbia, Amin Ahangaran, John Bernard, Hyunsik Zee, Young-Woo Kim
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 25 février 2024

Après l’immense succès de la reprise de cette ‘Traviata’ influenceuse en février 2024, de nouvelles représentations sont présentées en fin de saison, et c’est la directrice musicale de l’Opéra national de Lorraine, Marta Gardolinska, qui en assurera la direction.

Rusalka (mise en scène Robert Carsen)

Rusalka (mise en scène Robert Carsen)

L’Académie de l’Opéra national de Paris

La Finta Giardiniera (Wolfgang Amadé Mozart - 1775)
Du 21 mars au 02 avril 2026 (6 représentations à la MC93 de Bobigny)

Direction musicale Chloé Dufresne, mise en scène Julie Delille
Artistes en résidence à l’Académie
Œuvre inédite à l’Opéra national de Paris

Créé par un jeune Mozart tout juste âgé de 19 ans, ‘La Finta Giardiniera‘ n’a toujours pas de production au répertoire de l’Opéra de Paris, ce sont donc les artistes de l’Académie de l’Opéra qui auront à cœur de défendre cette intrigue complexe à la Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis.

Siegfried (ms Calixto Bieito)

Siegfried (ms Calixto Bieito)

Premières impressions sur la saison 2025/2026

A l’instar de New-York ou Munich, l’Opéra de Paris s’en tient à 6 nouvelles productions dans les grandes salles – Berlin n’en propose d'ailleurs que 5 cette saison -, ce qui oblige à la plus grande pertinence dans les choix programmatiques effectués.

Et c’est bien le cas, car depuis le début de son mandat, Alexander Neef recherche les titres qui ont une véritable valeur ajoutée pour le répertoire, que ce soit en terme de nouveauté ou de remplacement de lectures trop anciennes. Ainsi, la suite du Ring, les entrées de ‘Satyagraha’ et ‘Ercole Amante’, la nouvelle production d’’Eugène Onéguine’, ou bien l’inscription au répertoire d’une production d’’Aida’ qui puisse être reprise, se justifient pleinement.

En revanche, aucune reprise ne concerne un titre qui n’ait pas été joué en public au cours des 10 dernières années, et pas moins de sept titres, ‘La Bohème’, ‘Ariodante’, ‘Les Noces de Figaro’, ‘Tosca’, ‘Carmen’, ‘Nixon in China’ et ‘La Cenerentola’ étaient déjà programmés lors de la saison 2022/2023, ce qui fait que 60% des soirées lyriques concerneront des œuvres jouées au cours des 3 dernières saisons.

Cela tranche avec les 25% de reprises récentes observées au cours des 4 premières saisons d’Alexander Neef, ce qui est un excellent taux lorsque l’on sait qu’en moyenne les saisons de Gerard Mortier tournaient à 40% de reprises récentes et Hugues Gall à 60%.

La programmation de deux volets du Ring, puis de ‘Götterdämmerung’ et deux cycles complets lors de la saison suivante, dans un contexte de fortes contraintes budgétaires, expliquent probablement ce recentrage sur de longues séries de ‘Tosca’, ‘Carmen’, ‘La Traviata’ à Bastille proposées au tarif le plus élevé.

Pourtant, on ne peut s'empêcher de penser qu'une reprise de deux titres tels  'Boris Godounov' et 'Samson et Dalila' en place de tant de représentations de 'Tosca' aurait ajouté un peu plus de variété, mais il est vrai qu'il reste surtout des productions très lourdes dans les réserves du répertoire ('Prince Igor', 'Snegourotchka', 'Lady Macbeth de Mzensk', 'Les Troyens', 'Moïse et Aaron' ...).

Néanmoins, l’Opéra de Paris se maintient sur une ligne moyenne de diversité des œuvres assez importante, avec 73 ouvrages différents présentés en 5 ans (Gerard Mortier en avait présenté 76 en 5 ans, et Stéphane Lissner 74 en 5 ans).

Emily D'Angelo dans Ariodante (2023)

Emily D'Angelo dans Ariodante (2023)

Si cette saison se distingue par la présence d’un seul titre français, ‘Carmen’, après 40% de soirées en langue française données cette saison, ce sont donc les compositeurs italiens du XIXe siècle, Puccini, Verdi et Rossini, qui remportent la mise en s'accaparant 50% des soirées à eux seuls.

Et avec ‘Ercole Amante’ et ‘Ariodante’, le baroque se porte très bien depuis son retour au répertoire lors de la saison 1998/1999 d’Hugues Gall.

Dans le même temps, Alexander Neef continue de délier patiemment une ligne d’opéras anglo-saxons du XXe et XXIe siècles, avec l’entrée au répertoire de ‘Satyagraha’, tout en reprenant également ‘Nixon in China’, l’intérêt de ces ouvrages étant d’aborder des sujets sociétaux forts et d’actualité.  9% des soirées lyriques dédiées à ces ouvrages longtemps ignorés, c’est du jamais vu à l’Opéra de Paris!

En outre, de nouveaux noms de metteurs en scène seront à l’affiche d’œuvres lyriques, Shirin Neshat, Ralph Fiennes, Bobbi Jane Smith, Or Schaiber, et Chloé Dufresnes pour l’Académie.

Satyagraha (Mise en scène et chorégraphie de Bobbi Jane Smith et Or Schaiber)

Satyagraha (Mise en scène et chorégraphie de Bobbi Jane Smith et Or Schaiber)

Et dans l’attente de connaître qui sera le futur directeur musical de l’Opéra national de Paris, de nouveaux chefs d’orchestre seront invités dans la fosse, Raphaël Pichon (Ariodante), Dmitry Matvienko (Aida) et Marta Gardolinska (La Traviata).

Nombre d’artistes francophones sont également invités, Étienne Dupuis, Franck Leguérinel, Christophe Dumaux, Sabine Devieilhe, Eve-Maud Hubeaux, Stanislas de Barbeyrac, Marie-Nicole Lemieux, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, Eugénie Joneau, Jérôme Boutillier, Lea Desandre, Eric Huchet, Roberto Alagna, Ludovic Tézier, Jean-François Borras, Stéphanie d’Oustrac, Loïc Félix, Nicolas Cavallier, Julie Fuchs, Sandrine Piau, Gaëlle Arquez, Cassandra Berthon, auxquels s’ajoutent plusieurs artistes du chœur tels Bernard Arrieta, Christian Rodrigue Moungoungou ...

Evolution du prix des places pour le lyrique à Bastille de 1998/1999 à 2025/2026

Evolution du prix des places pour le lyrique à Bastille de 1998/1999 à 2025/2026

Les tarifs 2025/2026

Les tarifs de cette saison pour le lyrique à Bastille sont en moyenne en augmentation de 7% du fait que les reprises de ‘Carmen’, ‘La Traviata’ et la première série de ‘Tosca’ seront proposées dans la grille de tarification à 220 euros en catégorie Optima. Cela s’était déjà produit lors de la saison 2018/2019 de Stéphane Lissner, au moment où plusieurs productions très coûteuses, dont ‘Les Troyens’, étaient programmées.

Il s’agit aussi de compenser le fait que seules 119 représentations lyriques seront données à Bastille, soit 20 de moins que la saison en cours, au profit de 72 représentations chorégraphiques.

Toutefois, le plan de salle par catégories présenté dans la brochure de saison ne s’appliquera qu’à ‘Aida’, ‘Die Walkure’ et ‘Carmen’, tous les autres spectacles bénéficiant de catégories de places à la baisse, notamment ‘Siegfried’, ‘La Bohème’, ‘Nixon in China’ et ‘Ercole amante’.

Et l’on retrouve à nouveau un spectacle à petits prix, ‘Rusalka’, qui bénéficiera d’un prix moyen des places passé à 56 euros, avec toutes les places optima à moins de 100 €.

Cette politique tarifaire globalement en augmentation concerne surtout les catégories de places supérieures à 150 euros, le quota de places dans les catégories 10 à 60 euros restant globalement stable et à un bon niveau (14%) pour le lyrique à Bastille.

Tout l’enjeu à venir pour la direction sera de faire progresser le budget de la billetterie sans dégrader le taux de fréquentation toujours sensible en période d’incertitudes.

Anthony Roth Costanzo (interprète de Gandhi dans Satyagraha)

Anthony Roth Costanzo (interprète de Gandhi dans Satyagraha)

Le détail de la saison lyrique et chorégraphique 2025 / 2026 de l'Opéra national de Paris est accessible sous le lien suivant : Programmation & Billets - Opéra national de Paris (operadeparis.fr)

Voir les commentaires

Publié le 15 Mars 2025

Philippe Martin, L’opéra comme aventure  - Fragments d’un portrait de Stéphane Lissner 
Coédition France Musique - Éditions Gallimard – Sortie le 24 novembre 2024
ISBN : 978-2-07-308180-3
Nombre de pages 167

Au mois de juillet 2023, France Musique diffusa une passionnante interview de Stéphane Lissner structurée en quatre parties d’une heure trente chacune et respectivement intitulées ‘La vocation du théâtre’, ‘Le Festival d’Aix-en-Provence : le théâtre à l’opéra’, ’La Scala et la voix’ et ‘Diriger l’Opéra de Paris’. Elles furent enregistrées au Teatro San Carlo di Napoli de mars à juin 2023, hormis les dix dernières minutes qui furent captées à Paris au moment où Giorgia Meloni cherchait à se séparer prématurément du directeur.

Philippe Martin, L’opéra comme aventure - Fragments d’un portrait de Stéphane Lissner - Présentation et impressions

Philippe Martin, alors jeune producteur de cinéma, découvrit au début des années 90 le travail de Stéphane Lissner au Théâtre du Châtelet. Il sera en charge de 2016 à 2021 de la direction artistique de la 3e scène, plateforme numérique de l’Opéra de Paris, et produira ensuite la série des quatre interviews du directeur menées pour France Musique.

Ce livre hommage se veut comme un complément de ces échanges dont il ne reprend que partiellement les éléments tout en ajoutant de nombreux éléments contextuels.

Ainsi, Philippe Martin commence par un hommage à Charles Dullin, metteur en scène qui s’installa en 1941 au Théâtre de la Cité, devenu depuis le Théâtre de la ville de Paris. Pensant toucher un public populaire, il finira criblé de dettes et disparaîtra en 1949 totalement ruiné.

A la même époque, Claude Regy s’était passionné pour son travail et fut marqué par la mise en scène de ‘L’Amante anglaise’ de Marguerite Duras, où le simple dialogue entre deux personnes avait su créer des images chez les spectateurs. C’est cette pièce, dirigée cette fois par Claude Régy, que découvrit à Chaillot Stéphane Lissner en 1968, alors âgé de 15 ans, qui lui donna l’envie de faire de la mise en scène. Il formera ensuite sa culture théâtrale en s’ouvrant aux influences de Robert Wilson, Klaus Michael Grüber, Jean Louis Barrault, Ariane Mnouchkine qui marqueront une rupture avec l’ancienne génération après 1968. Le théâtre devint militant.

En France, Michel Guy, créateur du Festival d’automne en 1972, fédèrera ces énergies.

Rencontre entre Ariane Mnouchkine et Stéphane Lissner (INA - 1975)

Rencontre entre Ariane Mnouchkine et Stéphane Lissner (INA - 1975)

Stéphane Lissner, mis à la porte de chez ses parents après avoir arrêté ses études, crée en plein Paris le Théâtre Mécanique. Il y invite Alain Françon, Robert Gironès, Bernard Sobel, Albert-André Lheureux, André Engel, mais il perd beaucoup d’argent et se retrouve endetté à l’âge de 22 ans de 400.000 francs! II mettra dix ans à les rembourser.

Cependant, le théâtre est devenu sa vie, et peu après il devient codirecteur du Théâtre de Nice et se met en contact avec Giorgio Strehler, puis Pina Bausch, Lucinda Childs qui viendront se produire dans la métropole méditerranéenne.

Philippe Martin brosse à ce moment là le portrait de Rolf Lieberman, un directeur d’opéra qui cherchait à réconcilier l’opéra et le théâtre, et qui a su surmonter à la fois le conservatisme du public, les limites de financement, et la difficulté à programmer des titres peu connus.

Ce portrait annonce le destin qui attend Lissner quand il sera contacté en 1983 par Jean-Albert Cartier, directeur du Théâtre du Châtelet, pour l’assister à la production des ‘Indes Galantes’. Connaissant mal l’opéra qu’il considère comme un art bourgeois et dépassé, Lissner va aimer ce genre qui mélange musique et théâtre grâce à Pierre Boulez qu’il considère comme un grand artiste contemporain.

Waltraud Meier à propos de 'Wozzeck' au Théâtre du Châtelet (INA - 1992)

Waltraud Meier à propos de 'Wozzeck' au Théâtre du Châtelet (INA - 1992)

Lissner s’intéresse peu au répertoire du XIXe siècle, hormis Wagner et le Verdi schillérien de la maturité, et se concentre sur les compositeurs du XXe siècle, Webern, Berg, Schoenberg, Kagel, Reich, Strauss, Janacek, Bartok, c’est à dire sur son époque.

Il découvre alors qu’il peut tisser un lien entre le baroque et le contemporain de par l’esprit de récréation qui anime des chefs tels William Christie ou Nikolaus Harnoncourt.

Dans le même esprit, son excellente relation avec William Forsythe permettra de sortir la danse du carcan classique.

L’aventure du Théâtre du Châtelet est l’occasion pour Philippe Martin de rappeler sa grande histoire d’amour avec l’opérette, attachée au sens de la démesure de Maurice Lehmann qui le dirigera jusqu’en 1965, et pour lequel une nouvelle page est à écrire. Stéphane Lissner va y faire ce qu’il veut, tout Mahler, mais aussi ‘Les Maîtres chanteurs de Nuremberg’ dirigé par Claude Regy, à la façon d’un Dmitri Tcherniakov d’aujourd’hui. Pour Lissner, le théâtre doit sublimer l’opéra, et s’enchaînent alors les grands succès, ‘Don Carlos’ par Luc Bondy, le ‘Ring’ par Pierre Strosser, malgré toutes les contraintes des temps de répétitions.

György Ligeti et Pierre Boulez - Théâtre du Châtelet (Bridgeman images - 1993)

György Ligeti et Pierre Boulez - Théâtre du Châtelet (Bridgeman images - 1993)

Mais la politique s’en mêle, l’opposition entre Landowski et Boulez est prégnante, le soutien du maire de la ville, Jacques Chirac, est formidable, jusqu’à la nomination de Jean Tiberi en 1995 dont la vision très différente entraînera le départ de Lissner en 1998.

Philippe Martin revient à sa propre expérience personnelle et se souvient d’avoir découvert en 1992 le livre de Michel Leiris ‘Operratiques’ qui lui suggère de prendre des notes sur les spectacles qu’il voit afin de s’en souvenir. En partageant ses notes de 1993 à 1998, il offre un témoignage sur les œuvres programmées par Stéphane Lissner au Châtelet: ‘Wozzeck’, ‘Le Ring’, Elektra’, ‘Le Grand Macabre’, ‘The Rake’s Progress’, décrivant aussi bien ce qu’il se passe sur scène que dans la salle.

Et de conclure que la mégalomanie et le goût du directeur auront fait émerger des nouvelles générations de chefs d’orchestre et de metteurs en scène. Par ce constat, Philippe Martin souligne la faille qui sépare Lissner d’une certaine frange de passionnés d’opéras qui se focalisent principalement sur la voix et le grand répertoire du XIXe siècle, plutôt que sur la force de la théâtralité et le sens des œuvres. Les amateurs de belcanto italien, dévoués à l’hédonisme vocal,  seront ses plus farouches opposants, surtout qu’à Paris ils ont la dent dure.

Stéphane Lissner au Festival d'Aix-en-Provence (Antenne 2 - 1998)

Stéphane Lissner au Festival d'Aix-en-Provence (Antenne 2 - 1998)

Au même moment qu’il est appelé au Festival d’Aix-en-Provence pour rétablir sa situation financière, Stéphane Lissner est sollicité par le Teatro Real de Madrid. Il pense pouvoir mener les deux institutions en même temps, mais il ne reste qu’un an et demi en Espagne après que le nouveau Secrétaire d’État à la culture lui ait demandé de déprogrammer ‘Peter Grimes’, perçu comme un opéra homosexuel.

Également nommé à la direction du Théâtre des Bouffes du Nord auprès de Peter Brook, il peut continuer à programmer du théâtre. ‘Le Dibbouk’ par Krzystof Warlikowski laissera en 2004 un grand souvenir artistique.
A Aix, lieu que choisit après la guerre Lily Pastré pour y donner des représentations d’opéras, Stéphane Lissner cherche à faire construire un nouveau théâtre pour y jouer ‘La Tétralogie’. La nouvelle maire élue en 2001, Maryse Joissans, le reçoit et annonce, peu après, la création d’un théâtre où l’on jouera Wagner. En 2006, le Grand Théâtre de Provence ouvre.

Stéphane Lissner y invite ses grands metteurs en scène fétiches, Claude Régy, Luc Bondy, Klaus Michael Gruber, Patrice Chéreau, Peter Brook, mais aussi de nouveaux chefs d’orchestre tel Daniel Harding. La coopération entre Pierre Boulez et la chorégraphe Pina Bausch autour du ‘Château de Barbe-Bleue’ tournera cependant à l’échec.

Puis, alors qu’il codirige également le Théâtre de la Madeleine à Paris, il reçoit au printemps 2005 un appel du vice-président de La Scala qui lui conseille de candidater à la direction du célèbre temple milanais.

Avant de passer à cette nouvelle étape, Philippe Martin publie ses mémoires des représentations d’Aix-en-Provence, ‘Don Giovanni’, ‘L’Orfeo’, ‘Le Château de Barbe-bleue’, ‘Le Couronnement de Poppée’, ‘Cosi fan tutte’, ‘L’Or du Rhin’, et mesure l’écart de sensations entre le cinéma et le genre opératique.

L'Or du Rhin - Aix en Provence (© Elisabeth Carecchio - 2006)

L'Or du Rhin - Aix en Provence (© Elisabeth Carecchio - 2006)

La nomination en avril 2005 de Stéphane Lissner à la direction de la Scala ne se fera pas sans accroches. Peter Brook soupçonne que c’est pour cette raison que son codirecteur l’a quitté en 2004 à la direction des Bouffes du Nord, Vienne ne croit pas qu’il aura le temps de s’occuper de la programmation musicale du Wiener Festwochen qu’a rejoint Lissner en appui de Luc Bondy, et la maire d’Aix lui en veut énormément, le ‘Ring’ ne devant s’achever qu’en 2009.

Loin de se plier aux attentes du public le plus conservateur, Stéphane Lissner s’empare de la Scala, lieu façonné au début du XIXe siècle par les intuitions de Domenico Barjaba, comme une magnifique machine théâtrale. Dmitri Tcherniakov, Claus Guth, Patrice Chéreau, Deborah Warner, Guy Cassiers, Robert Carsen sont invités à la mise en scène, mais c’est ici que la relation avec Daniel Barenboim s’approfondit au quotidien lorsqu’il devient le directeur musical de la maison en 2007.

La confrontation spectaculaire entre Roberto Alagna et les loggionistes au cours d’une représentation d’'Aida' montrera aussi la difficulté que représente cette scène même pour les plus grands chanteurs.

Snegourotchka (La Fille de neige) - Saison 2016 / 2017, Opéra Bastille

Snegourotchka (La Fille de neige) - Saison 2016 / 2017, Opéra Bastille

Stéphane Lissner est cependant nommé à la direction de l’Opéra de Paris en 2012, et son mandat devient effectif en 2015 pour redonner de l’élan à une institution retombée dans la routine après le départ de Gerard Mortier.
Il prolonge la collaboration avec Philippe Jordan, engage Benjamin Millepied à la direction de la danse, et est solidement appuyé par son directeur adjoint Jean Philippe Thiellay jusqu’à son départ au Centre national de la Musique.

Les spectacles sont très ambitieux, ‘Moses und Aaron’, ‘Lear’, ‘Lady Macbeth de Mzensk’, ‘Iolanta/Casse-noisette’, ‘Snegourochka’ avec les plus grands metteurs en scène, Romeo Castellucci, Krzysztof Warlikowski, Dmitri Tcherniakov, Calixto Bieito, et le succès public des ‘Indes Galantes’ mis en scène par Clément Cogitore et Bintou Dembélé est l’occasion pour Philippe Martin de rappeler le rôle de la 3e scène comme moyen de rencontre entre l’opéra et le cinéma.

L'interview ne revient pas sur la consternante polémique de la rénovation des cloisons des loges du Palais Garnier qui, à elle seule, disait tout du conservatisme forcené parisien.

Mais la maison est en ébullition et les relations avec les syndicats vont devenir très difficiles. Elles dégénèrent à l’occasion de la réforme des retraites.

L’établissement n’étant plus subventionné qu’à hauteur de 40% (contre 60% à l’époque d’Hugues Gall), la crise du covid portera un coup encore plus dur.

Stéphane Lissner prévient le Ministère de la culture en 2020 qu’il quittera l’Opéra de Paris avant la fin de l’année, ce qui précipite l’arrivée d’Alexander Neef

Stéphane Lissner au San Carlo di Napoli (Francesco Squeglia - 2020)

Stéphane Lissner au San Carlo di Napoli (Francesco Squeglia - 2020)

Dès le 29 juillet 2020, Stéphane Lissner donne son premier opéra en plein air à Naples, et Philippe Martin en décrit l’ambiance si particulière.

L’énergie de la ville séduit le nouveau directeur du San Carlo, mais la politique va s’en mêler après l’élection de Giorgia Meloni en septembre 2022.

Au moment où l’interview s’achève, Stéphane Lissner ne sait pas qu’il va gagner son procès pour rester à la direction du théâtre jusqu’à la fin de son mandat en mars 2025.

Une réflexion est engagée avec son interviewer sur les formes nouvelles de l’opéra, l’obstacle premier étant, d’après Stéphane Lissner, le nombre réduit de bons livrets susceptibles d’intéresser le public. C’est pourquoi il estime que ce sont surtout les œuvres du XXe siècle qui racontent des histoires passionnantes. Obtenir des prix de places très attractifs pour les jeunes est aussi beaucoup plus difficile que dans une Philharmonie par exemple.

Mais dans l’ensemble, le public d’opéra change difficilement en France, ce qui n’est pas le cas en Allemagne qui a opté pour la radicalité théâtrale et un modèle économique et des conventions sociales plus souples.

Philippe Martin et Stéphane Lissner au CNL (2024)

Philippe Martin et Stéphane Lissner au CNL (2024)

Ainsi, à travers ‘L’opéra comme aventure’, Philippe Martin réussit à recontextualiser le parcours exceptionnel de Stéphane Lissner pendant plus de 55 ans, et montre comment il a su catalyser à travers son travail un demi-siècle d’aventure théâtrale européenne qui, à la lumière de ce document, permet de comprendre le sens profond et les convictions fortes qui ont sous-tendu sa programmation à la direction de l’Opéra de Paris.

Le plus étonnant est que son parcours démontre qu'il s'est déroulé en parallèle et sans rencontre avec la ligne de Gerard Mortier (Lissner fit connaitre Krzysztof Warlikowski au théâtre à Paris en 2004, alors que Mortier ne le fit débuter à l'Opéra qu'en 2006), ce qui prouve qu'il n'était pas le seul à avoir cette réflexion sur la place du théâtre à l'opéra, et que toute une nouvelle génération de directeurs s'apprête dorénavant à prendre le relai. Le retour en arrière n'est dorénavant plus possible.

A écouter également les podcats de France Musique : Stéphane Lissner, fragments d'un portrait.

https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/stephane-lissner-fragments-d-un-portrait

Voir les commentaires

Publié le 8 Janvier 2025

Article de juillet 2016 mis à jour le 08 janvier 2025

L'article qui suit est une mise à jour intégrale de son contenu rédigé la première fois en juillet 2016.
Il fait un état des lieux de l’audience des sites internet de théâtres lyriques, de salles de concert classique, d’orchestres philharmoniques, de revues musicales, de radios musicales, de chaînes culturelles, de bases de données classiques et de sites de vidéos en streaming et cherche à en tirer quelques enseignements.

Le point de départ est le site de mesure d'audience Similarweb.com (une jeune compagnie britannique de technologie de l'information) qui donne, gratuitement, quelques indicateurs, à ne considérer que pour leurs ordres de grandeur, et un classement mondial des sites sélectionnés (classement basé sur le nombre de consultations mais aussi le temps passé et le nombre de pages consultées par les lecteurs).

Il fournit, notamment, le nombre de consultations par mois, la part du trafic lié à un accès direct au site (plus la part des accès directs est importante, plus la part des lecteurs fidèles est élevée), et la nationalité des visiteurs. Contrairement aux idées reçues, la part de lecteurs amenée par les réseaux sociaux (Facebook, twitter, Instagram ..) est très faible et représente dans la plupart des cas moins de 5% du trafic. Ces sites sont avant tout consultés par accès direct (pour les fidèles) ou par recherche google pour lequel leur bon référencement est indispensable à leur visibilité.

Un même visiteur pouvant consulter un même site plusieurs fois par mois, voir par jour, et depuis différents moyens électroniques, le nombre de consultations est donc très supérieur au nombre de personnes physiques distinctes ayant accédé à un site internet.  Ainsi, ‘Google’, le site n°1, reçoit 90 milliards de consultations par mois, alors que seuls 4 milliards d’habitants ont accès à internet dans le monde. Le nombre de visiteurs réels d’un site web est donc probablement 20 à 100 fois inférieur au nombre de consultations.

Klaus Mäkelä et l'Orchestre de Paris à la Philharmonie de Paris en septembre 2021

Klaus Mäkelä et l'Orchestre de Paris à la Philharmonie de Paris en septembre 2021

 Le tableau qui suit présente le classement de 200 sites lyriques et musicaux pour les 11 catégories suivantes auxquelles un code couleur différent est associé (bleu foncé pour les maisons d'opéras, bleu clair pour les centres de musiques et les orchestres, rose pour les webzine et blog, etc.), à savoir :

  • 2 chaînes culturelles à titre de référence : Arte et 3Sat
  • 6 radios musicales (Classik FM, France Musique, Radio Classique, WQXR, BR Klassik ...)
  • 100 maisons d’opéras internationales (Opéra national de Paris, MET, Covent Garden, Mariinski etc.)
  • 37 salles de concerts et orchestres philharmoniques ou symphoniques et centres musicaux
  • 4 sites qui agrègent plusieurs salles (Kennedy Center, Aalto Theater Essen, Château de Versailles Spectacles et Opera Australia)
  • 23 webzines (Slipped Disc, Forum Opera, Bachtrack, etc.)
  • 4 sites dédiés aux violonistes (Violinist, The Strad, Strings Magazine, The Violin Channel)
  • 4 sites de streaming (Operavision, Medici TV, Digital Concert Hall, Opera on video)
  • 9 bases de données de partitions et d'archives (IMSLP, Opera Arias, La Flûte de Pan, Bärenreiter etc.)
  • 10 sites de ventes en ligne d’enregistrements musicaux (JPC, Qobuz, Presto Music, Naxos etc.)
  • 1 site de billetterie (Music Opéra)

 

Le choix du seuil de 200 sites permet d'inclure quasiment tous les sites recevant au minimum 50 000 consultations par mois (soit de quelques milliers de lecteurs individuels pour les plus modestes à plusieurs centaines de milliers pour Arte). Ce nombre de consultations mensuelles est une moyenne calculée sur le second semestre 2024 (Similar Web affiche les résultats des 3 derniers mois ce qui oblige à faire plusieurs sondages au cours de l'année).

Pour chaque site est affiché :

  • son classement mondial (moyenne des 6 derniers mois)
  • l'évolution de son classement par rapport au premier semestre 2024
  • le nombre de consultation par mois (moyenne des 6 derniers mois)
  • la part de visiteurs qui accèdent directement au site (sans recherche google ou réseaux sociaux)
  • la part de visiteurs français

 

Une mise à jour d'ensemble de ce classement aura lieu tous les 6 mois, chaque mois de janvier et juillet, afin de suivre l'évolution annuelle du succès de ces sites. 

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Classic FM, première chaîne de musique classique
Avec plus de 3 millions d’accès par mois sur internet, et 5 millions d’auditeurs chaque week-end sur les ondes hertziennes, la chaîne de musique classique britannique Classic FM a fêté ses 30 ans le 7 septembre 2022 et est devenue la première chaîne de musique classique au monde. 

 

En France, France Musique et Radio classique sont au coude à coude avec environ 1 million d’auditeurs par jour en hertzien. Mais sur internet, France Musique prend le dessus sur sa concurrente avec 1,4 millions de consultations du site par mois (1,2 millions en 2016), ce qui peut être du à la richesse de son contenu numérique. Plus de 80 % des auditeurs numériques des deux radios sont français, mais 10 % du trafic de Radio Classique provient d’auditeurs belges, alors que 10 % du trafic web de France Musique provient d’auditeurs canadiens, suisses, espagnols et grecs.

Toutefois, depuis février 2022, Radio France agrège sur un même site ses différentes chaînes radios (France Culture, France Inter etc..) si bien qu'il n'est plus possible de suivre l'évolution de France Musique. Le nombre de consultations affiché ici est donc une estimation à partir de l'évolution de la fréquentation de Radio France.

Le ROH, l’ONP, le MET, le Mariinsky et le Bolshoi en tête des sites web de maisons lyriques les plus consultés au monde.
Le Royal Opera House Covent Garden, l’Opéra national de Paris, le MET Opera de New-York, le Théâtre du Mariinsky et le Bolshoi sont les cinq maisons d’opéra qui disposent de sites internet classés parmi les 100 000 plus consultés au monde avec plus de 500 000 connexions par mois (et même 1 million pour le ROH). On observe cependant une nuance entre les maisons occidentales et les maisons russes.

70 % des visiteurs numériques des maisons occidentales sont nationaux, et 8 % proviennent aussi des USA pour le Covent Garden et l’Opéra de Paris, tandis que 8 % des visiteurs numériques du MET sont britanniques ou canadiens.

 

Avec plus de 500 000 consultations par mois, les maisons russes de Saint-Pétersbourg (Le Mariinski) et Moscou (Le Bolshoi) talonnent ces trois maisons phares, mais  90 % de leurs visiteurs sont cette fois nationaux et 2 % sont américains. Et depuis fin 2023, et la nomination de Valery Gergiev, le site du Théâtre du Bolshoi est même le plus consulté des sites d'institutions lyriques.

Avec 400 000 visiteurs par mois, le site de l’Opéra de Vienne a une structuration de sa fréquentation un peu différente. Seuls 30 % des visiteurs sont nationaux, 15 % sont allemands, 10 % sont américains, 6% sont britanniques et 5% sont français, ce qui reflète une image de maison de répertoire ouverte au monde entier. Les Russes, qui représentaient 10% du public avant la guerre en Ukraine, en sont dorénavant absents.

Et hors Opéra de Paris, le Théâtre des Champs-Élysées, le Théâtre du Châtelet, l'Opéra de Lyon et l'Opéra de Bordeaux sont les seuls sites de théâtre lyrique et classique français à dépasser largement les 50 000 consultations par mois.

Les opéras allemands sont bien représentés en seconde partie de ce classement, le Bayerische Staatsoper de Munich (300 000 consultations) en tête, mais également les maisons européennes telles le Norwegian Opera, le Royal Danish Opera, le Teatro Real de Madrid, l'Opéra d'Amsterdam, l’Opéra d’État de Prague et le Théâtre national de Brno.

Hors Europe, le Teatro Colon de Buenos Aires se détache nettement avec 400 000 visiteurs par mois.

Les succès de la Philharmonie de Paris et de l’ElbPhilharmonie et la reconnaissance internationale du Philharmonique de Vienne
Ouvertes respectivement en 2015 et 2017, la Philharmonie de Paris et l’ElbPhilharmonie de Hambourg sont devenues en quelques années les salles de concerts philharmoniques disposant des sites les plus consultés au monde.

Quant au site du Philharmonique de Vienne (plus de 250 000 consultations par mois) – l’orchestre a célébré ses 180 ans en 2022 -, il dispose d’une structuration de ses visiteurs totalement internationale dont seuls 15 % sont autrichiens, 15 % allemands, 10 % américains, 5% polonais, 5% italiens et 5% japonais..

Il est de plus fréquenté à 50 % par une multitude d’autres nationalités. Vienne est véritablement associée à une image de culture musicale mondiale - mais le concert du nouvel an qui augmente l'afflux de visiteurs sur le site du Wiener Philharmoniker en janvier joue beaucoup sur cette mise en avant -.

Enfin, pas moins de 13 sites d'orchestres américains apparaissent dans ce classement, dont le New York Philharmonic qui est en tête (300 000 visites par mois) suivi par le Boston Symphony Orchestra et le Los Angeles Philharmonic, et le site de l'emblème musicale des Pays-Bas, le Concertgebow d'Amsterdam, atteint désormais les 250 000 consultations par mois.


 

Slipped Disc et Classical Music en tête des Webzines internationaux, Forum Opera n°1 français pour l'Opéra.
Les magazines en ligne de musique classique se sont développés au même rythme que les sites lyriques. On y trouve des interviews d’artistes, des chroniques de spectacles ou d’enregistrements, l’actualité musicale, et parfois des lieux de discussions. Les groupes anglo-saxons dominent sans partage ce genre de média et sont les véritables promoteurs de cet art dans le monde.

Fondé en 2007 par l’écrivain et critique Norman Lebrecht, Slipped Disc est devenu le n°1 mondial des webzines avec plus de 1 million de consultations par mois. Son lectorat est à 40 % américain, à 25 % britannique, 8 % allemand et 7 % canadien.

Classical Music, le site de la revue BBC Music Magazine (1992), obtient un nombre de consultations qui atteint 700 000 par mois, et d’autres webzines tels Gramophone Uk (la revue fut créée en 1923 par Compton MacKenzie) ou Classics Today (au contenu mis à jour de façon journalière) obtiennent respectivement 350 000 et 200 000 consultations par mois.

Et depuis 2016, un site américain, Operawire (déjà 300 000 visites par mois), monte pour mettre en valeur les artistes de l’art lyrique.

Fondé en 2008 par David et Alison Karlin, le site Bachtrack regroupe des interviews et des comptes-rendus internationaux de concerts, opéras et spectacles chorégraphiques, et peut être consulté en français depuis 2013 (même si seules 10 % de ses 300 000 consultations mensuelles proviennent de l’hexagone).

Tel un gigantesque hub, cet outil propose de nombreux liens vers les évènements et les captations vidéos accessibles en ligne. Il regroupe 150 chroniqueurs dans le monde qui publient 250 articles par mois.

D'autres webzines internationaux ont acquis une importance significative tels Connesi all Opera (Italie), Concerti (Allemagne), Schweizer Musikzeitung (Suisse) ou Opera Plus (Tchéquie).

BelCanto (depuis 2002) et Classical Music News (depuis 2006 - Rédacteur en Chef : Boris Lifanovsky) sont les deux sites russes phares qui dépassent les 300 000 visiteurs par mois.

 

Créé en 2001 par Camille de Rijck, et numéro 1 en France avec plus de 120 000 consultations par mois, Forum Opera est spécifiquement orienté Opéra et Art lyrique. 85 % de son lectorat est français, 4% belge, 2 % américain et 2 % tchèque.

Quatre autres webzines français le rejoignent, Resmusica (qui a quasiment doublé son niveau de fréquentation ces 5 dernières années pour devenir le site généraliste n°1 en France - puisqu'il couvre la danse, les concerts et les représentations lyriques), Opera Online (45% de lecteurs français, 10% allemands, 20% anglo-saxons) avec 110 000 visites par mois et des critiques aussi reconnus qu'Alain Duault ou Dominique Adrian (également présent sur Resmusica), Diapason Magazine, la vitrine du magazine papier du même nom, et Olyrix, exclusivement centré sur l’Opéra et qui s’est bien implanté ces 5 dernières années également (environ 90 000 consultations par mois).

D’autres sites français permettent d’avoir accès à des comptes-rendus de concerts et d’opéras (Concertonet, Altamusica, Anaclase, Classykeo, Carnets sur Sol, Concert Classic, Wanderer ...) avec toutefois une audience plus confidentielle (de quelques centaines de lecteurs à 1000 lecteurs pour 10 000 à 35 000 lectures mensuelles).

Quant aux forums de discussions, mal référencés car pénalisés par Google, ils ne réunissent que quelques centaines de lecteurs habituels.

Il est toutefois assez étrange de constater que l'Union européenne ne dispose pas de grand site de musique classique et lyrique au niveau de ceux des britanniques. Serait-ce parce que ces derniers sont plus commerçants dans l'âme?

 

Les réussites des sites de commerce et de streaming Qobuz, JPC, Presto Music, Arte concert, Medici TV 
Fondé par Alexandre Leforestier et Yves Riesel, dirigeants d'Abeille Musique, et avec près de 3 000 000 de consultations par mois, Qobuz s’est imposé comme la référence des sites de commerce en ligne et de streaming musicaux, suivi par Presto Music (spécialisé en musique classique). 

Au même niveau de fréquentation que Qobuz, la compagnie JPC fondée en 1973 par Gerhard Georg Ortmann dispose du premier site de commerce en ligne européen pour la musique classique (bien qu'elle ne se limite pas à cette catégorie de musique). Elle propose des enregistrements à prix très attractifs, des DVD, des livres et des partitions.

 

Arte concert (gratuit) et Medici TV (payant) se partagent le créneau de la diffusion d’opéras et de concerts en vidéo, et Opera Vision (exclusivement européen), avec seulement 80 000 consultations par mois, semble en perte de vitesse et surtout consulté par des russes. Il est en fait probable que ses accords de diffusion sur Youtube diluent les informations de consultations dans ceux de la chaîne américaine et qu’il ne devienne plus possible de mesurer son audience réelle de manière immédiate.

Enfin, impossible de ne pas citer le Digital Concert Hall du Philharmonique de Berlin qui permet d'avoir accès pour 150 euros par an à plus de 650 concerts enregistrés au cours des 60 dernières années. Ce site remarquable reçoit près de 300 000 visites par mois, et 25% des visiteurs sont anglo-saxons.

 

Naxos, leader mondial des labels d'enregistrements de musique classique
Né en 1987 à l'initiative de Klaus Heymann, un entrepreneur allemand, Naxos est devenu le premier éditeur label mondial de nouveaux enregistrements classiques, avec un catalogue réunissant plus de 15 000 disques à prix économiques.

 

Egalement, signalons les sites de bases de données de partitions, IMSLP (International Music Score Library Project ), Free score et Opera Arias, un site de calendriers de spectacles d’opéras (Operabase) qui couvre les salles du monde entier, ainsi que le très original Bach Cantatas, projet collectif débuté en 1999 sur les 209 Cantates de Bach.

 

Voir les commentaires

Publié le 24 Décembre 2024

Visite de l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet avec l’Association pour le Rayonnement de l’Opéra de Paris (AROP) - 14 novembre 2024

Inauguré le 07 janvier 1883, l’Eden Théâtre était un grand théâtre, véritable palais du divertissement de style indien situé sur la rue Boudreau, à quelques pas du Palais Garnier, qui connut les premières parisiennes de ‘Lohengrin’ de Richard Wagner, le 03 mai 1887, d’’Ali Baba’ de Charles Lecocq, le 28 novembre 1889, et de ‘Samson et Dalila’ de Camille Saint-Saëns, le 31 octobre 1890.

Les artisans qui contribuèrent à l’édification du théâtre furent les mêmes que ceux qui participèrent à la construction du Palais Garnier, inauguré le 05 janvier 1875.

Entrée principale de l'Athénée Théâtre Louis-Jouvet, square de l’Opéra

Entrée principale de l'Athénée Théâtre Louis-Jouvet, square de l’Opéra

Mais cette salle, renommée successivement Théâtre Lyrique – il ne s’agit toutefois pas du célèbre Théâtre Lyrique dont la salle avait été détruite en 1871 – puis Grand Théâtre, ferma pour raisons économiques et fut démolie, hormis un de ses trois foyers qui marchait bien et qui avait été reconverti dès 1893 en un théâtre dédié à la musique et à la danse. 

Créations parisiennes de 'Lohengrin', 'Ali Baba' et 'Samson et Dalila' à l'Eden Théâtre

Créations parisiennes de 'Lohengrin', 'Ali Baba' et 'Samson et Dalila' à l'Eden Théâtre

D'une capacité d'environ 500 places, le théâtre prit le nom de Comédie Parisienne en 1893 – c’est ici que la pièce d’Oscar Wilde, ‘Salomé’, sera créée le 11 février 1896 -, puis fut à nouveau transformé en 1896, ce qui engendra notamment le déplacement de sa façade de style Art nouveau, parcourue de fleurs courbes d’inspiration féminine, du côté du square de l’Opéra afin de rendre son accès plus simple et plus intime.

Ce théâtre était l’un des premiers théâtres électrifiés de la capitale, le désastre de l’incendie de la salle Favart, le 25 mai 1887, ayant entraîné l’obligation de passer tous les théâtres à l’éclairage électrique.

A partir de 1899, Abel Deval y programma des œuvres de Tristan Bernard, Henry Bataille, Jean Richepin, Louis Verneuil, Robert de Flers et Arman de Caillavet.

Hall d'accueil de l'Athénée Théâtre Louis-Jouvet

Hall d'accueil de l'Athénée Théâtre Louis-Jouvet

En 1934, Louis Jouvet, acteur, metteur en scène mais aussi directeur de la Comédie des Champs-Élysées, reprit l’Athénée, renommé ainsi depuis l'inauguration de 1896, ce qui enclencha un changement de répertoire. Homme de théâtre complet, il travailla avec le peintre et décorateur Christian Bérard, ainsi que le couturier Christian Dior. Il sera le premier à utiliser de la musique enregistrée.

On lui doit la réalisation de l’actuel rideau de fer de la scène recouvert d’un très beau papier peint doré qui date de l’époque du directeur.

Il fit cependant un malaise lors d’une répétition, le 14 août 1951, et décéda deux jours plus tard au sein du théâtre. Les obsèques furent célébrées à l’église Saint-Sulpice le mardi 21 août, mais vingt mille admirateurs ne purent entrer dans la nef.

Visite des coulisses au cœur de l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet

Puis, en 1977, Pierre Bergé racheta et rénova le théâtre. Il créa les ‘Lundis musicaux’ pour accueillir de grandes voix lyriques, soit plus de 250 récitals avec des chanteurs tels Plácido Domingo, Luciano Pavarotti, Marilyn Horne, José van Dam, Teresa Berganza, Jessye Norman, Montserrat Caballé, Kiri Te Kanawa, Ruggero Raimondi, Felicity Lott, Barbara Hendricks, aventure exceptionnelle qui durera jusqu’en 1989.

C’est seulement en 2014 qu’Alphonse Cemin, ancien membre de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris, décida de remonter les ‘Lundis musicaux’ pour accueillir des chanteur actuels.

Salle Louis-Jouvet

Salle Louis-Jouvet

Pierre Bergé créa également, à la place de l’ancienne réserve de costumes de Louis Jouvet située dans les combles, une petite salle de 90 places baptisée du nom de Christian Bérard.

Initialement dédiée à Yves Saint-Laurent pour qu’il puisse s’essayer à la mise en scène, cette salle est désormais destinée à des cycles de jeunes créations, et soutient notamment l’association ‘Prémisses’ qui accueille en 2024 des spectacles tels ‘La Cavale’ de Noham Selcer mis en scène par Jonathan Mallard, dont le monologue interprété par Ambre Febvre interroge l’origine de la peur ancestrale.

Chaque année, ce sont huit projets joués pour 10 représentations chacun qui sont présentés au public.

Salle Christian-Bérard

Salle Christian-Bérard

En 1982, Pierre Bergé revend cependant le théâtre pour 1 franc symbolique au Ministère de la culture qui en assurera la tutelle. Jack Lang confie la direction à Josyane Horville afin d’offrir un outil de travail aux compagnies subventionnées pour y produire du théâtre pur. Chaque metteur en scène aura la scène pour trois mois, et, au total, une centaine de compagnies seront invitées.

La salle Louis-Jouvet vue de la galerie

La salle Louis-Jouvet vue de la galerie

Puis, Josyane Horville laissa la place à Patrice Martinet en 1993 qui lança une importante campagne de travaux de 1996 à 1997. A cette occasion, fut révélée la présence d’une fosse d’orchestre, ce qui permit d’envisager une programmation musicale. Initialement prévue pour 15 musiciens, cette fosse fut étendue de façon à accueillir jusqu’à 35 musiciens.

Depuis les hauts des cintres de l'Athénée Théâtre Louis-Jouvet

Depuis les hauts des cintres de l'Athénée Théâtre Louis-Jouvet

La scène fait actuellement 8m par 8m de largeur et de profondeur, et 6 m de hauteur jusqu’au lambrequin qui orne la partie supérieure.

Un système de perches et un système de commande en chambre permettent de supporter et manœuvrer les décors, mais il est aussi possible d’œuvrer en manuel, ce qui permet de faire des réglages plus fins auprès des comédiens, sans faire de bruit.

Système de commande des perches

Système de commande des perches

Depuis les passerelles, il est possible de voir les tiges en acier avec les commandes en chambre et tout le système qui permet de manipuler les perches.

Ainsi, une fois les pains de contrepoids installés, il n y a plus d’effort physique à faire pour manipuler les perches.

L'envers du plafond du lustre de la salle

L'envers du plafond du lustre de la salle

Au même niveau des passerelles, il est aussi possible de voir le dessus du plafond du lustre de la salle, recouvert de plâtre peint, où subsistent quelques restes de l’Eden Théâtre.

Détails restants de l'Eden Théâtre

Détails restants de l'Eden Théâtre

La salle comprend 216 places à l’orchestre, 154 en corbeille, 122 au balcon et 57 en galerie, soit 549 places au total.

A l’origine, il y avait deux entrées, l’une principale pour l’orchestre et la corbeille, la seconde pour le balcon et la galerie.

Cela a changé depuis, et tout le monde pénètre dorénavant dans le théâtre par la même entrée.

Couloir de corbeille de l'Athénée Théâtre Louis-Jouvet

Couloir de corbeille de l'Athénée Théâtre Louis-Jouvet

Enfin, une rénovation eut lieu en 2016 et 2017 afin de revoir la décoration intérieure, et depuis 2021, ce sont Olivier Poubelle et Olivier Mantei qui assurent la direction du théâtre, désireux tous deux d’associer l’Athénée au Théâtre des Bouffes du Nord.

Le foyer-bar de l'Athénée Théâtre Louis-Jouvet vu depuis le foyer-mezzanine

Le foyer-bar de l'Athénée Théâtre Louis-Jouvet vu depuis le foyer-mezzanine

Le lien vers le site de l'Athénée Théâtre Louis-Jouvet https://www.athenee-theatre.com/

Le lien vers le site de Premisses Production https://premissesproduction.com/le-projet/

Le lien vers le site du Théâtre des Bouffes du Nord https://www.bouffesdunord.com/

Le lien vers le site de l' AROP : https://arop.operadeparis.fr/

Voir les commentaires

Publié le 25 Mars 2024

Présentation de la saison Lyrique 2024 / 2025 de l’Opéra national de Paris
Le vendredi 22 mars 2024 à l’Hôtel Intercontinental Paris Le Grand

Présentation de la Saison Lyrique 2024 / 2025 de l’Opéra national de Paris

Depuis le mercredi 20 mars 2024 à 11h30, la quatrième saison d’Alexander Neef à la direction de l’Opéra national de Paris est officiellement dévoilée au grand public sur le site internet de l’institution, trois semaines après l’annonce de la reconduction du directeur général jusqu’en 2032, ce qui va permettre de renforcer l’institution dans son évolution programmatique et organisationnelle, de consolider sa relation à tous ses publics, et de forger en profondeur son identité propre.

La saison 2024 / 2025 comprend ainsi 3 nouvelles productions maison et 3 coproductions, dont 1 nouveauté pour le répertoire, et 12 reprises.

Aux 18 œuvres scéniques jouées dans les grandes salles, s’ajoute également une production de l’Académie de l’Opéra de Paris qui sera représentée à l’amphithéâtre Bastille

Au total, 187 représentations lyriques seront ainsi données, en parfaite stabilité par rapport aux deux précédentes saisons.

En effet, après une première saison qui ciblait près de 200 représentations lyriques, l’Opéra s’est recentré sur un calendrier d’un peu plus de 180 représentations lyriques hors spectacle de l’académie, et semble s’y tenir.

Jean-Yves Kaced (Directeur de l'AROP) et Alexander Neef (Directeur général de l'Opéra de Paris)

Jean-Yves Kaced (Directeur de l'AROP) et Alexander Neef (Directeur général de l'Opéra de Paris)

Et les nouvelles budgétaires sont très encourageantes, car le directeur général a annoncé pour 2023 un léger bénéfice de 2.3 M€, alors qu’un déficit de  – 10 M€ était initialement prévu. En lisant le rapport d’activité rendu public au même moment, on peut ainsi observer que si la billetterie s’est améliorée de 2 M€ grâce au passage d’une fréquentation de 86 % à 93 %, tous genres confondus, et ce malgré 2 M€ de pertes à cause des grèves, le mécénat a rapporté 6 M€ supplémentaires, et les activités commerciales 11 M€ de plus.

L’équilibre financier dépend donc surtout de ces deux derniers postes, les seuls à avoir un dynamisme capable de couvrir l’augmentation des frais de fonctionnement, la billetterie devant probablement se stabiliser autour de 70 M€.

Peter Sellars (mise en scène de 'Castor et Pollux')

Peter Sellars (mise en scène de 'Castor et Pollux')

Après ‘Œdipe’ de Georges Enesco, ‘Hamlet’ d’Ambroise Thomas, ‘Médée’ de Marc-Antoine Charpentier et ‘La Vestale’ de Gaspare Spontini, une autre pièce créée à l’Opéra de Paris et qui n’avait plus été jouée sur ses planches depuis 1940 sera de retour, ‘Castor et Pollux’ de Jean-Philippe Rameau, œuvre baroque dont la version révisée de 1754 fit partie des 5 titres les plus joués de l’Académie Royale de Musique jusqu’à la Révolution.

Il s’agira d’un des immanquables de la saison, dont la conception scénique et musicale sera confiée à deux artistes, Peter Sellars et Teodor Currentzis, profondément liés à travers une collaboration qui, sous la direction de Gerard Mortier au Teatro Real de Madrid, a donné d’inoubliables productions ‘Iolanta/Perséphone’ de Tchaïkovski/Stravinsky en 2012, puis ‘The Indian Queen’ de Purcell en 2013.

Depuis, leur association s’est enrichie principalement au Festival de Salzbourg où ils ont mis en scène ‘Idomeneo’ et ‘La Clemenza di Tito’ de Mozart.

Présentation de la Saison Lyrique 2024 / 2025 de l’Opéra national de Paris

Cette saison sera aussi l’occasion de célébrer les 150 ans de l’ouverture du Palais Garnier, le 05 janvier 1875, dont la construction fut initiée en 1861. Un gala mis en scène par Victoria Sitja, artiste de l’Académie de l’Opéra de Paris, dirigé par Thomas Hengelbrock, avec la participation de Ludovic Tézier et Lisette Oropesa, donnera le coup d’envoi de cet anniversaire qui sera marqué par plusieurs manifestations. 

Et après 6 ans d’absence, les récitals vocaux sont de retour avec Benjamin Bernheim, Renée Fleming, Elīna Garanča, et Natalie Dessay qui en profitera pour fêter ses 60 ans.

Et comme chaque année, les équipes de communication de l’Opéra de Paris ont préparé un ensemble d’interviews de metteurs en scène, Wajdi Mouawad, Peter Sellars, Barrie Kosky …, de musiciens, Pascal Dusapin, de solistes, Natalie Dessay, Benjamin Bernheim …, pour partager avec le public leur rapport aux œuvres présentées.

Alexander Neef, Jean-Yves Kaced, Clara Mousseigne, Antonio Conforti, Inès McIntosh, Margarita Polonskaya et Thomas Ricart

Alexander Neef, Jean-Yves Kaced, Clara Mousseigne, Antonio Conforti, Inès McIntosh, Margarita Polonskaya et Thomas Ricart

Enfin, à l'occasion de la présentation au Grand Hôtel, les lauréats des prix de l'AROP 2022/2023 ont été récompensés en personnes, Clara Mousseigne, Antonio Conforti et Inès McIntosh pour les Prix de la Danse, Margarita Polonskaya, Thomas Ricart pour les Prix Lyriques.

Barrie Kosky (mise en scène des 'Brigands')

Barrie Kosky (mise en scène des 'Brigands')

Les nouvelles productions

Les Brigands (Jacques Offenbach – 1869) – Nouvelle production
Du 21 septembre au 12 octobre 2024 puis du 26 juin au 12 juillet 2025 (17 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Stefano Montanari / Michele Spotti, mise en scène Barrie Kosky
Marcel Beekmann, Marie Perbost, Antoinette Dennefeld, Yann Beuron, Laurent Naouri, Mathias Vidal, Philippe Talbot, Adriana Bignagni Lesca, Eugénie Joneau, Leonardo Cortellazzi, Éric Huchet, Franck Leguérinel, Ilanah Lobel-Torres, Héloïse Poulet, Clara Guillon, Maria Warenberg, Doris Lamprecht, Hélène Schneiderman, Luis Felipe Sousa, Marine Chagnon
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 12 janvier 1994

C’est au Théâtre des Variétés, où seront jouées les premières de la plupart des opérettes d’Offenbach, ‘La belle Hélène’ (1864), ‘Barbe-Bleue’ (1866), ‘La Grande Duchesse de Gerolstein’ (1867), ‘La Perichole’ (1868), et la seconde version de ‘La vie parisienne’ (1873), tous écrits sur les livrets de Meilhac et Ludovic Halévy, que sera créé en 1869 ‘Les Brigands’
L’œuvre connaîtra 107 représentations jusqu’à la guerre de 1870 qui balayera le Second Empire. Une seconde version sera ensuite créée pour le Théâtre de la Gaîté en 1878. 
Le brigandage y est présenté comme l’un des moteurs de la société.

‘Les Brigands’ fit bien plus tard son entrée réussie au répertoire de l’Opéra Comique, le 13 juin 1931, puis à l’Opéra de Paris le 3 décembre 1993 dans une production de Jérôme Deschamps et Macha Makeieff donnée à l’Opéra Bastille pour 19 représentations, auxquelles participait déjà Doris Lamprecht dans le rôle de Fragoletto.

La nouvelle production de 2024 est confiée à Barrie Kosky qui a monté un ‘Orphée aux Enfers’ décapant au festival de Salzburg en 2019, entouré par son équipe de danseurs hors-pair pour induire un art du mouvement irrésistiblement entraînant.


Castor et Pollux (Jean-Philippe Rameau – 1737) Nouvelle production
Du 20 janvier au 23 février 2025 (12 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Teodor Currentzis, Orchestre et Choeur Utopia, mise en scène Peter Sellars
Jeanine De Bique, Stéphanie d’Oustrac, Reinoud Van Mechelen, Marc Mauillon, Claire Antoine, Laurence Kilsby
Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 26 octobre 1940

Héros antiques des poèmes d’Homère et d’Hésiode, Castor et Pollux ont inspiré à Jean-Philippe Rameau un de ses chefs-d’œuvre incontesté pour sa puissance dramatique et l’absence de faiblesse.

La première version, créée au Théâtre du Palais Royal en 1737, eut un succès d’estime, mais la version révisée de 1754, qui supprime le prologue (une commémoration de la fin de la Guerre de Succession de Pologne), réécrit le premier acte et raccourcit les récitatifs, fut jouée en continu jusqu’en 1785. 

Puis, après 133 ans d’absence, l’ouvrage réapparut au Palais Garnier en 1918, dans une mise en scène de Jacques Rouché, qui sera reprise jusqu’au 26 octobre 1940.

Teodor Currentzis, qui a édité en 2014 un album intitulé ‘The sound of light’ pour célébrer les 250 ans de la disparition de Jean-Philippe Rameau, revient après 15 ans d’absence à l’Opéra de Paris pour y retrouver à la mise en scène son complice, Peter Sellars, et faire revivre la première version de l’ouvrage.

Ching-Lien Wu - cheffe de chœur

Ching-Lien Wu - cheffe de chœur

L’Or du Rhin (Richard Wagner – 1869) Nouvelle production
Du 29 janvier au 19 février 2025 (7 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Pablo Heras-Casado, mise en scène Calixto Bieito
Ludovic Tézier, Florent Mbia, Matthew Cairns, Simon O'Neill, Kwangchul Youn, Mika Kares, Brian Mulligan, Gerhard , Eve-Maud Hubeaux, Eliza Boom, Marie-Nicole Lemieux, Margarita Polonskaya, Isabel Signoret, Katharina Magiera
Œuvre jouée en public pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 18 juin 2013

Il s’agit d’un spectacle qui aurait du connaître sa première le 02 avril 2020, le prologue du nouveau cycle du Ring conçu par Calixto Bieito va donc être présenté à l’hiver prochain, et les 3 journées ‘La Walkyrie’, ‘Siegfried’ et ‘Le Crépuscule des Dieux’ suivront au cours des saisons 2025/2026 et 2026/2027, avant que deux cycles complets ne concluent la célébration des 150 ans de la présentation intégrale de ‘L’Anneau du Nibelung’ au Festival de Bayreuth en août 1876.

Le baryton toulousain Ludovic Tézier y fera une très attendue prise de rôle de Wotan auprès de Marie-Nicole Lemieux et Eve-Maud Hubeaux, sous la direction de Pablo Heras-Casado qui a emmené récemment l’orchestre du Teatro Real de Madrid à son meilleur pour offrir au public madrilène un Ring d’une grande force, et qui vient de faire ses débuts à Bayreuth en 2023 dans la nouvelle production de ‘Parsifal’.

 

Pelléas et Mélisande (Claude Debussy – 1902) Coproduction Abu Dhabi Festival
Du 28 février au 27 mars 2025 (9 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Antonello Manacorda, mise en scène Wajdi Mouawad
Sabine Devieilhe, Huw Montague Rendall, Gordon Bintner, Jean Teitgen, Sophie Koch, Amin Ahangaran
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 06 octobre 2017

Auteur, en septembre 2021, d’une mise en scène d’’Œdipe’ à l’opéra Bastille qui remporta le Grand prix du Syndicat de la critique, Wajdi Mouawad revient à l’Opéra de Paris pour renouveler la vision onirique et glacée de ‘Pelléas et Mélisande‘ que Robert Wilson a offert au public parisien pendant plus de 20 ans.

Créé en 1902 à l’Opéra Comique, le chef d’œuvre lyrique de Claude Debussy fait désormais partie des 20 grands titres de l’institution, et il s’agit de la première coproduction de l’institution avec l’Abu Dhabi Festival.

Le baryton britannique Huw Montague Rendall, excellent Mercutio dans ‘Roméo et Juliette’ de Charles Gounod la saison passée, reprend le rôle de Pelléas qu’il a abordé à Rouen en 2021, auprès de Sabine Devieilhe qui est désormais familière du personnage de Mélisande depuis une dizaine d’années.

Pascal Dusapin (compositeur de 'Il Viaggio, Dante')

Pascal Dusapin (compositeur de 'Il Viaggio, Dante')

Il Viaggio, Dante (Pascal Dusapin – 2022) Coproduction Festival d’Aix-en-Provence, Saarländisches Staatstheater Sarbrücken, Théâtres de la ville de Luxembourg
Du 21 mars au 9 avril 2025 (6 représentations au Palais Garnier)
Direction musicale Kent Nagano, mise en scène Claus Guth
Bo Skovhus, David Leigh, Christel Loetzsch, Jennifer France, Danae Kontora, Dominique Visse, Giacomo Prestia
Entrée au répertoire

Onzième opéra de Pascal Dusapin basé sur la ‘Divine Comédie’ de Dante, cette commande conjointe avec le Festival d’Aix-en-Provence explore l’œuvre du poète florentin à travers le dialogue entre deux ‘Dante’.
Comme à Aix, Kent Nagano en assurera la direction musicale, dans une mise en scène de Claus Guth qui en sera déjà à sa sixième production à l’Opéra de Paris.

Il Trittico (Giacomo Puccini – 1918) Coproduction Salzburger Festspiele
Du 29 avril au 25 mai 2025 (10 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Carlo Rizzi, mise en scène Christof Loy
Asmik Grigorian, Misha Kiria, Enkelejda Shkoza, Alexey Neklyudov, Dean Power, Lavinia Bini, Manel Esteve Madrid, Scott Wilde, Iurii Samoilov, Theresa Kronthaler, Vartan Gabrielian, Roman Burdenko, Joshua Guerrero, Ilanah Lobel-Torres, Chae-Hoon Baek, Pranvera Lehnert Ciko, Karita Mattila, Hanna Schwarz, Margarita Polonskaya, Daryl Freedman, Matteo Peirone, Andrea Giovannini, Maria Warenberg, Camille Chopin, Lisa Chaïb-Auriol, Silga Tiruma, Sophie Van de Woestyne

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 27 octobre 2010

Puccini avait eu l’idée de constituer un triptyque de trois sujets issus de la 'Divine Comédie' de Dante.
Finalement, seul ‘Gianni Schicchi’ en sera inspiré, mais ces trois ouvrages traitent de la difficulté de la vie sur Terre, qui ressemble parfois à l’Enfer ou au Paradis qui est censé nous attendre.

Pour cette nouvelle production créée au Festival de Salzbourg en 2022, l’ordre des œuvres est cependant modifié afin de commencer par la plus légère, ‘Gianni Schicchi’, et s’achever sur ‘Suor Angelica’, la plus forte.

Asmik Grigorian, soprano lituanienne et véritable star en Autriche, fera ses débuts à l’Opéra de Paris, à l’instar de Christof Loy qui a déjà derrière lui un quart de siècle de travail de mise en scène dans toute l’Europe.

Asmik Grigorian ('Il Trittico')

Asmik Grigorian ('Il Trittico')

Les reprises


Falstaff (Giuseppe Verdi – 1893)
Du 10 septembre au 30 septembre 2024 (7 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Michael Schønwandt, mise en scène Dominique Pitoiset (1999)
Ambrogio Maestri, Olivia Boen, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, Andrei Kymach, Gregory Bonfatti, Marie-Nicole Lemieux, Iván Ayón-Rivas, Federica Guida, Nicholas Jones, Alessio Cacciamani
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 16 novembre 2017

Madame Butterfly (Giacomo Puccini – 1904)
Du 14 septembre au 25 octobre 2024 (13 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Speranza Scappucci, mise en scène Robert Wilson (1993)
Eleonora Buratto, Elena Stikhina, Aude Extrémo, Stefan pop, Christopher Maltman, Carlo Bosi, Andres Cascante, Vartan Gabrielian, Marine Chagnon, Kim Youngwoo, Bernard Arrieta, Hyunsik Zee, Marianne Chandelier, Liliana Faraon, Stéphanie Loris
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 13 novembre 2019

Faust (Charles Gounod – 1859 1ère version – 1869 version de l’Opéra de Paris)
Du 26 septembre au 18 octobre 2024 (8 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Emmanuel Villaume, mise en scène Tobias Kratzer (2021)
Pene Pati, Alex Esposito, John Relyea, Florian Sempey, Amina Edris , Marina Viotti, Sylvie Brunet-Grupposo
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 13 juillet 2022

La Fille du Régiment (Gaetano Donizetti – 1840) Production Metropolitan Opera, New-York, Royal Opera House Covent Garden, Londres, Staatsoper, Vienne
Du 17 octobre au 20 novembre 2024 (12 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Evelino Pidò, mise en scène Laurent Pelly (2012)
Julie Fuchs, Lawrence Brownlee, Lionel Lhote, Susan Graham, Florent Mbia, Felicity Lott, Cyrille Lovighi, Mikhail Silant’ev
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 11 novembre 2012

The Rake's Progress (mise en scène Olivier Py)

The Rake's Progress (mise en scène Olivier Py)

La Flûte enchantée (Wolfgang Amadé Mozart – 1791) Coproduction Festspielhaus, Baden-Baden
Du 02 au 23 novembre 2024 (10 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Oksana Lyniv, mise en scène Robert Carsen (2014)
Pavol Breslik, Nikola Hillebrand, Aleksandra Olczyk, Jean Teitgen, Mathias Vidal, Mikhail Timoshenko, Ilanah Lobel-Torres, Nicolas Cavallier, Margarita Polonskaya, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, Claudia Huckle, Niall, Nicholas Jones
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 19 novembre 2022

The Rake’s Progress (Igor Stravinsky – 1951)
Du 30 novembre au 23 décembre 2024 (7 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Susanna Mälkki, mise en scène Olivier Py (2008)
Ben Bliss, Iain Paterson, Clive Bayley, Golda Schultz, Justina Gringytė, Jamie Barton, Rupert Charlesworth, Vartan Gabrielian
Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 30 octobre 2012

Rigoletto (Giuseppe Verdi – 1851)
Du 01 au 24 décembre 2024 et du 10 mai au 12 juin 2025 (18 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Domingo Hindoyan / Andrea Battistoni, mise en scène Claus Guth (2016)
Roman Burdenko, George Gagnidze, Rosa Feola, Slávka Zámečníková, Liparit Avetisyan, Dmitry Korchak, Goderdzi Janelidze, Alexander Tsymbalyuk, Aude Extrémo, Justina Gringytė, Marine Chagnon, Seray Pinar, Blake Denson, Daniel Giulianini, Florent Mbia, Kevin Punnackal, Teona Todua, Amin Ahangaran, Julien Joguet, Fabio Bellenghi, Henri Bernard Guizirian, Sofia Anisimova
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 24 novembre 2021

La Petite Renarde rusée (Leoš Janáček – 1924)
Du 15 janvier au 01 février 2025 (6 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Juraj Valčuha, mise en scène André Engel (2008)
Elena Tsallagova, Paula Murrihy, Iain Paterson, Éric Huchet, Frédéric Caton, Milan Siljanov, Maria Warenberg, Se-Jin Hwang, Anne-Sophie Ducret, Rocio Ruiz Cobarro, Irina Kopylova, Marie-Cécile Chevassus, Slawomir Szychowiak, Marie Gautrot
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 12 juillet 2010

Krzysztof Warlikowski, Marina Rebeka, Simone Young - 'Don Carlos'

Krzysztof Warlikowski, Marina Rebeka, Simone Young - 'Don Carlos'

Les Puritains (Vincenzo Bellini – 1835)
Du 06 février au 05 mars 2025 (10 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Corrado Rovaris, mise en scène Laurent Pelly (2013)
Lisette Oropesa, Lawrence Brownlee, Andrei Kymach, Roberto Tagliavini, Vartan Gabrielian, Nicholas Jones, Maria Warenberg
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 05 octobre 2019

Don Carlos (Giuseppe Verdi – 1867)
Du 29 mars au 25 avril 2025 (8 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Simone Young, mise en scène Krzysztof Warlikowski (2017)
Charles Castronovo, Marina Rebeka, Christian Van Horn, Ekaterina Gubanova, Andrzej Filończyk, Alexander Tsymbalyuk, Sava Vemić, Marine Chagnon, Teona Todua, Kevin Punnackal, Hyun-Jong Roh, Christian Rodrigue Moungoungou, Amin Ahangaran, Niall Anderson, Alejandro Baliñas Vieites, Vartan Gabrielian, Florent Mbia, Milan Perišić
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 23 novembre 2019

Manon (Jules Massenet – 1884)
Du 26 mai au 20 juin 2025 (9 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Pierre Dumoussaud, mise en scène Vincent Huguet (2020)
Nadine Sierra, Amina Edris, Benjamin Bernheim, Roberto Alagna, Andrzej Filończyk, Nicolas Cavallier, Nicholas Jones, Régis Mengus, Ilanah Lobel-Torres, Marine Chagnon, Maria Warenberg, Philippe Rouillon, Laurent Laberdesque, Olivier Ayault
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 26 février 2022

Le Barbier de Séville (Gioacchino Rossini – 1816)
Du 10 juin au 13 juillet 2025 (12 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Diego Matheuz, mise en scène Damiano Michieletto (2014)
Isabel Leonard, Aigul Akhmetshina, Mattia Olivieri, Levy Sekgapane, Carlo Lepore, Luca Pisaroni, Andres Cascante, Margarita Polonskaya, Jian-Hong Zhao
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 19 juin 2022

L’isola disabitata (Joseph Haydn - 1779)

L’isola disabitata (Joseph Haydn - 1779)

L’Académie de l’Opéra national de Paris

L’isola disabitata (Joseph Haydn - 1779)
Du 11 au 21 mars 2025 (6 représentations à l’amphithéâtre Bastille)

Direction musicale François López-Ferrer, mise en scène Simon Valastro
Artistes en résidence à l’Académie
Œuvre inédite à l’Opéra national de Paris

Les opéras de Joseph Haydn sont jusqu’à présent totalement absents du répertoire de l’Opéra de Paris.
Les artistes de l’Académie de l’Opéra national de Paris vont donc présenter une version de ‘L’isola disabitata’, un opéra composé en 1779 dont l’une des caractéristiques est que les récitatifs sont tous accompagnés à l’orchestre.

La salle de l'Opéra Bastille - Représentation de 'La Traviata' du 16 février 2024

La salle de l'Opéra Bastille - Représentation de 'La Traviata' du 16 février 2024

Premières impressions sur la saison 2024/2025

Avec 6 nouvelles productions dans les grandes salles, cette programmation se veut un peu plus prudente tout en assurant un renouvellement des œuvres conséquent en comparaison de ce que proposent les autres grandes maisons internationales (6 nouvelles productions au MET de New-York et 7 nouvelles productions à l’Opéra d’État de Bavière).

Par ailleurs, 16 des 20 titres les plus joués de l’Opéra de Paris ont connu une nouvelle production ces 10 dernières années, dont 13 sous Stéphane Lissner, ce qui signifie qu’Alexander Neef peut se consacrer principalement au développement de visions neuves sur des ouvrages moins fréquemment représentés.

On peut également remarquer que sur les 18 titres programmés, 8 n’ont pas été joués au cours des 10 dernières années (‘Castor et Pollux’, ‘La Fille du Régiment’, ‘Les Brigands’, ‘L’Or du Rhin’, ‘Il Trittico’, ‘La Petite Renarde rusée’, ‘The Rake’s Progress’, ‘Il Viaggio, Dante’), ce qui est une proportion élevée, car, depuis l’ouverture de Bastille, il est rare qu’une saison comporte plus de 8 titres absents de la dernière décennie.

La saison 2024/2025 comprend cependant une seule entrée au répertoire mais fort signifiante, celle de ‘Il Viaggio, Dante’, en langue italienne, qui signe le retour du compositeur français Pascal Dusapin à l’Opéra de Paris après plus de vingt ans d’absence, et s’y ajoute le retour au répertoire de ‘Castor et Pollux’, œuvre créée au sein de l’institution en 1737, et qui n’y était plus apparue depuis 1940.

Présentation de la Saison Lyrique 2024 / 2025 de l’Opéra national de Paris

Mais le fait majeur de cette saison est qu'avec 7 ouvrages programmés, la langue française va occuper plus de 40% des soirées, et ce depuis la période baroque (Castor et Pollux) à l’après Wagner (Pelléas et Mélisande), en passant par le genre du grand opéra français (Don Carlos, dans la version originale des répétitions parisiennes de 1866), une prépondérance de la langue de Molière qui n’avait plus été observée depuis la saison 1992/1993 de Pierre Bergé aux débuts de l’opéra Bastille.

Il s'agit clairement pour Alexander Neef d'assoir l'identité propre de l'Opéra de Paris en rappelant son histoire tout en lui attachant une programmation originale.

Teodor Currentzis et Peter Sellars

Teodor Currentzis et Peter Sellars

Le répertoire des compositeurs italiens du XIXe siècle représente un autre socle important avec 40% de la programmation également, en s’appuyant sur Rossini, Bellini, Verdi et Puccini, ce qui est la part habituelle dans toutes les grandes maisons de répertoire, y compris à Munich où Serge Dorny privilégie pourtant les œuvres des XXe et XXIe siècles.

Et à nouveau, un titre chanté en anglais, ‘The Rake’s Progress’, prolonge cette ligne d’opéras anglo-saxons (Igor Stravinsky fut naturalisé américain en 1945) qu’Alexander Neef tisse patiemment depuis le début de son mandat, ce qu’aucun autre directeur n’avait profilé jusqu’à présent.

Mais à l’instar de cette saison, le répertoire slave reste peu représenté, et c’est avec beaucoup d’attention que l’on va suivre la reprise de ‘La Petite Renarde rusée’ de Leoš Janáček qui bénéficie d’une tarification très attractive, et qui pourrait créer la surprise de la même manière que ‘Cendrillon’  pour laquelle il était difficile de trouver une place.

Benjamin Bernheim, Renée Fleming, Natalie Dessay, Elīna Garanča

Benjamin Bernheim, Renée Fleming, Natalie Dessay, Elīna Garanča

Après l’entrée en fanfare de metteurs en scène féminins, Netia Jones, Lydia Steier, Valentina Carrasco et Deborah Warner, au cours de ses deux premières saisons, Alexander Neef n’invite cette fois qu’un seul nouveau metteur en scène, Christof Loy, bien connu partout ailleurs en Europe.

Et dans l’attente de connaître qui sera le futur directeur musical de l’Opéra national de Paris, de nouveaux chefs d’orchestre sont invités dans la fosse, Andrea Battistoni et Domingo Hindoyan (Rigoletto), Oksana Lyniv (La Flûte enchantée), Corrado Rovaris (Les Puritains), et Juraj Valčuha (La Petite Renarde rusée).

Comme chaque année, nombre d’artistes francophones sont par ailleurs invités, Marie Perbost, Antoinette Dennefeld, Yann Beuron, Laurent Naouri, Mathias Vidal, Philippe Talbot, Doris Lamprecht, Stéphanie d’Oustrac, Reinoud Van Mechelen, Marc Mauillon, Claire Antoine, Ludovic Tézier, Eve-Maud Hubeaux, Marie-Nicole Lemieux, Sabine Devieilhe, Jean Teitgen, Sophie Koch, Dominique Visse, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, Florian Sempey, Sylvie Brunet-Grupposo, Julie Fuchs, Nicolas Cavallier, Frédéric Caton, Benjamin Bernheim, Roberto Alagna, Philippe Rouillon ..., auxquels s’ajoutent plusieurs artistes du chœur tels Julien Joquet, Laurent Laberdesque, Anne-Sophie Ducret, Rodrigue Moungoungou ...

Quant à la troupe lyrique de l’Opéra de Paris, composée en 2023 d’Alejandro Baliñas Vieites, Maciej Kwaśnikowski, Ilanah Lobel-Torres, Marine Chagnon, Nicholas Jones, Florent Mbia et Emy Gazeilles, elle s’enrichit en 2024 d’Amin Ahangaran et Maria Warenberg.

Evolution du prix des places pour le lyrique à Bastille de 1998/1999 à 2024/2025

Evolution du prix des places pour le lyrique à Bastille de 1998/1999 à 2024/2025

Les tarifs 2024/2025

Les tarifs de cette saison pour le lyrique à Bastille sont globalement en baisse de 3% car il y a deux fois moins de places à 220 € (optima) du fait que seuls l’’Or du Rhin’ et ‘Il Trittico’ sont classés dans la grille la plus élevée (15 à 220 €), bien qu'une augmentation de 6% soit appliquée sur les places de 35 à 70 € - il faut dire que la saison précédente les prix de ces places étaient restés inchangés -.

Par ailleurs, et à l'instar de la saison 2023/2024, toutes les autres productions, hormis 'La Flûte enchantée', bénéficient de déclassements de certaines places du parterre et des balcons par rapport au plan de salle de référence  - 600 places par soir sont concernées -, ce qui revient à réduire le prix de vente des places en moyenne de 3,5%. Cependant, la seconde série de 'Rigoletto', de mai à juin 2025, bénéficie d'un nombre supplémentaire de déclassements - la moitié des places baisse d'une catégorie -, ce qui réduit son prix moyen de 7% supplémentaires.

Et l’on retrouve à nouveau, comme chaque saison, deux spectacles à petits prix à Bastille, ‘I Puritani’ et ‘La Petite Renarde rusée’, avec un prix moyen de 90 euros pour le premier, et un prix moyen de 55 euros pour le second (soit 1500 places à 45 euros ou moins, et toutes les places optima à moins de 100 €). Ces deux spectacles représentent 10% des soirées, mais portent 30% des places à moins de 60 euros de la saison pour le lyrique à Bastille.

Cette politique tarifaire montre que l’Opéra de Paris maîtrise bien l'enveloppe des prix de manière à préserver son attractivité tout en cherchant à maintenir un volume de billetterie qui puisse couvrir un budget de 70 M€.

Présentation de la Saison Lyrique 2024 / 2025 de l’Opéra national de Paris

Le détail de la saison lyrique et chorégraphique 2024 / 2025 de l'Opéra national de Paris est accessible sous le lien suivant : Programmation & Billets - Opéra national de Paris (operadeparis.fr)

Voir les commentaires

Publié le 28 Janvier 2024

Dans les coulisses de l’Opéra national de Paris
Un reportage de Laetitia Cénac dessiné par Laure Fissore
Editions de La Martinière – Sortie le 22 septembre 2023
ISBN : 978-2-7324-9039-7
Nombre de pages 223

Dans les coulisses de l’Opéra national de Paris – Présentation et Impressions

Depuis son arrivée anticipée à la direction de l’Opéra national de Paris, le 01 septembre 2020, en pleine crise pandémique, Alexandre Neef a eu à cœur de mettre en avant le potentiel humain de l’institution avec la même importance que sa programmation artistique.

Cela s’est d’abord concrétisé, à la demande d’une partie du personnel, par la remise du rapport sur la diversité confié à Pap Ndiaye et Constance Rivière, par le maintien de l’activité de production pendant la période de fermeture des salles au public – on se souvient d’un technicien intermittent remercier pour cela le directeur en direct sur France Musique -, la nomination de Paul Marque en tant qu’Étoile en streaming et en direct dans ce même temps, l’édition d’un DVD ‘Opéra de Paris : une saison (très) particulière’, plus généralement la mise en avant de l’activité chorégraphique et des danseurs au même niveau que l’activité lyrique, l’illustration du programme de la saison 2021/2022 avec les visages des personnels de l’Opéra, et des actions de coopérations avec l’Opéra de Santiago du Chili, le conservatoire de musique, de danse et de théâtre de Guyane, ou bien avec la villa Hegra en Arabie Saoudite.

L'Opéra de Paris à la Villa Hegra, le 17 janvier 2024 (makkahnewspaper.com)

L'Opéra de Paris à la Villa Hegra, le 17 janvier 2024 (makkahnewspaper.com)

La sortie du magnifique livre de Laetitia Cénac, grand reporter à Madame Figaro, et Laure Fissore, artiste voyageuse, intitulé ‘Dans les coulisses de l’Opéra national de Paris’, s’inscrit dans la même logique et permet de comprendre comment le travail de tous les acteurs de l’Opéra, qui emploie 1500 salariés et 250 à 300 employés surnuméraires, s’articule. 

Sur la forme, ce livre se décompose en deux rencontres, l’une avec Alexander Neef, en prologue, et l’autre avec José Martinez, en épilogue. Elles encadrent 9 chapitres qui présentent en premier lieu le déroulement de plusieurs soirées d’opéras en 2022 et 2023 (‘Cendrillon’, ‘La Bayadère’, ‘Faust’, ‘Platée’), puis tout le travail de répétition en amont sur plusieurs spectacles (‘Parsifal’, ‘La Cenerentola’, ‘Ariodante’, ‘Fin de Partie’).

Alexander Neef et José Martinez

Alexander Neef et José Martinez

Puis s’en suit une entrée en profondeur dans le travail et l’organisation des musiciens et des choristes – ils doivent assurer près de 600 services et plus de 300 spectacles par an -, qui se prolonge par une même analyse pour les 154 danseurs du Corps de Ballet, avec lesquels il faut être capable de prévoir 5 distributions pour un spectacle donné sur 20 à 25 représentations.

Vient le temps de la formation avec, d’abord, un focus sur l’Ecole de Danse installée à Nanterre depuis 1987 à la demande de Claude Bessy et sous l’impulsion de Jack Lang – en 2022, 73 garçons et 85 filles y développent leur apprentissage -, et un second focus se porte sur l’Académie créée en 2015 par Myriam Mazouzi pour parfaire la technique des futurs chanteurs professionnels – une interview de Marine Chagnon, Ramon Teobald et Victoria Sitja montre notamment l’importance de la rencontre avec les metteurs en scène -.

La Khovanchtchina

La Khovanchtchina

Nous entrons ensuite dans les métiers de l’illusion pour découvrir une foule d’ateliers et de métiers (flou, modistes, tailleurs et décorateurs de costumes, perruques, maquilleurs, cordonniers et nettoyeurs) proches des artistes puisqu’ils sont chargés de les habiller. Les équipes de Bastille puis de Garnier sont présentées en détail avec leurs particularités. Le Central costume, dirigé par Xavier Ronze, se situe à Garnier et conserve une partie des costumes du répertoire de ballet, le reste étant stocké à Berthier.

Pour tout savoir sur la construction des décors depuis leur conception jusqu’à leur mise en œuvre au cours des spectacles, un grand chapitre est dédié au plateau Bastille où l’on découvre les bureaux d’études, animés par des dessinateurs et des ingénieurs très pointus en modélisation 3D, des ateliers de peinture, des ateliers de matériaux composites - on apprend que les toiles de la dernière reprise de ‘Casse-Noisette’ ont été repeintes et que des paravents ont été refaits en composite pour gagner 30kg de charge -, les ateliers de sculpture, de menuiserie, de serrurerie (pour réaliser l’ossature des grands éléments), les tapissières, les accessoiristes – qui font la même chose que les ateliers mais en plus petit -, et les importantes équipes de machinistes (89 personnes à Bastille et 62 à Garnier) organisées pour gérer jusqu’à 3 spectacles en exploitation et 1 en répétition par semaine dans chaque établissement. Les locaux sont si gigantesques qu’un Airbus A380 pourrait se garer dans les coulisses de Bastille.

La même organisation à Garnier, où se jouent les 3/4 des ballets, est étudiée et notamment la machinerie de scène. On apprend que c’est seulement depuis 1996 que les cintres sont électrifiés (il y en a 10 et 83 porteuses de 26m de haut pour manipuler les décors).

Le central costumes - Palais Garnier (Mars 2016)

Le central costumes - Palais Garnier (Mars 2016)

Un autre passionnant chapitre décrit le fonctionnement des ateliers Berthier où sont stockés les décors de Garnier. Ces locaux ont été construits par Charles Garnier avec l’appui de Gustav Eiffel suite à l’incendie en janvier 1894 des magasins de la rue Richer. 80 % du trafic des 17 remorques spécifiquement conçues circule à destination de Garnier, car cet édifice datant du Second Empire ne permet pas de laisser passer par ses grilles les conteneurs de décors standardisés. Berthier opère donc un rôle de sas de conversion.

Plus de 6000 toiles et 60000 vêtements y sont également entreposés.
Et pour stocker son patrimoine historique composé de 16000 partitions, la Bibliothèque-Musée dirigée par Mathias Auclair joue un véritable rôle d’Institution de Conservation auprès de l’Opéra.

Charles-Edouard et Nicolas - Protocole

Charles-Edouard et Nicolas - Protocole

Enfin, un dernier chapitre est laissé à l’organisation managériale en abordant le rôle de ‘Tour de contrôle’ de Martin Ajdari, chargé de coordonner les actions découlant des décisions prises par le directeur général, celui de Jean-Yves Kaced qui a la double casquette de directeur du développement et du mécénat de l’Opéra et de directeur de l’AROP (association constituée le 8 juillet 1980 et qui aligne 23 Millions d’euros de mécénat fin 2023, soit près de 10% du budget de l’institution), ou celui de la direction administrative et financière chargée de suivre le budget de fonctionnement de 240 millions d’euros, dont 100 millions d’euros proviennent de subventions de l’État français.

Le rôle des Cercles Berlioz, Noverre, et Lully qui aident les activités lyriques et chorégraphiques est aussi essentiel.

Façade de l'Opéra Bastille

Façade de l'Opéra Bastille

Le spectateur n’est pas oublié puisqu’il est le sujet privilégié de la direction de l’Expérience spectateur et marketing (140 personnes), qui cherche à fidéliser ces 40 à 45% de spectateurs qui, chaque soir, dans la salle, viennent pour la première fois à l’opéra – on ne peut s’empêcher de sourire à ceux qui prétendent, dans le milieu artistique, journalistique ou bien des passionnés, connaître ce que veulent les spectateurs -.

Pour valoriser la programmation artistique, l’Opéra de Paris réalise par ailleurs ses propres captations et dispose de sa propre plateforme de diffusion, Paris Opera Play.

Impossible de ne pas évoquer les préparatifs de la célébration des 150 ans de l’ouverture du Palais Garnier – qui eut lieu au début de la 3e République le 05 janvier 1875 -. Un documentaire est envisagé à cette occasion, ainsi qu’un gala d’anniversaire fin janvier 2025.

Un glossaire conclusif permet de mieux comprendre le jargon du théâtre et notamment les 4 points cardinaux, cour, jardin, face, lointain, pour les quatre endroits situés respectivement à droite, à gauche, en avant et en arrière de la scène lorsque l'on est face à elle.

La Bayadère

La Bayadère

Toutes ces activités sont ainsi approfondies en faisant intervenir des interviews d’artistes invités tels Benjamin Bernheim, qui rappelle l’importance d’avoir des artistes et des metteurs en scènes en phase avec leur temps, Guillaume Gallienne, qui précise sa méthode d’écoute des œuvres, ou bien Robert Carsen pour qui l’opéra est le meilleur moyen de casser le rapport au temps.

La voix est cependant surtout laissée au personnel de l’Opéra, les inspecteurs principaux, Charles-Edouard et Nicolas, qui racontent des histoires drôles et surprenantes sur le public, les danseurs étoiles et le sens qu’ils veulent donner à leur présence, les chefs des différents services et leur multiples contraintes de planning, d’espace ou de ressources, les artistes des chœurs et leur rapport aux autres personnels – très touchante anecdote sur Mariame Clément qui avait appris par cœur les prénoms des 60 choristes de la production de ‘Cendrillon’ -, et l’on apprend mille nuances entre les différentes fonctions, entre une maîtresse de ballet et un professeur de danse, que l’on peut jouer un Mozart et un Wagner chaque soir dans les deux théâtres ou bien deux Puccini, qu’il peut y avoir chaque soir sur le plateau 300 personnes, ce qui fait le coût réel d’une production, bien plus que les décors qui, eux, sont amortis avec le temps.

Mariame Clément - Cendrillon (26 mars 2022)

Mariame Clément - Cendrillon (26 mars 2022)

Ainsi, le fait de découvrir les noms et prénoms de tous ces intervenants ainsi que leurs visages dessinés à la main en noir et blanc, de voir des scènes de vie de plateau, de travail en atelier, de réunions, ou de pauses café aux Associés, peintes en couleurs pastel, renforce l’attache affective à cette organisation humaine que chaque personne prise individuellement ne soupçonne pas forcément. Un musicien peut alors découvrir à la lecture de ce livre ce que fait un machiniste, tout comme un régisseur va découvrir les états d’âmes des danseurs, ou bien un personnel de l’accueil va prendre fait de la taille de l’activité des accessoiristes et de leurs multiples compétences.

La nécessité de sortir de l’entre-soi, de s’ouvrir le plus possible à la société, d’inclure toutes ses composantes – le programme ‘Dix mois d’École et d’Opéra’ créé en 1991 participe à ce rôle inclusif -, est véritablement saillante tout au long des échanges, une urgence depuis les crises sociale et sanitaire de 2020 et 2021.

Atelier de couture - Palais Garnier (Mars 2016)

Atelier de couture - Palais Garnier (Mars 2016)

La vision qui en ressort, riche et complexe, est celle d’une organisation aux multiples ramifications qui sont interdépendantes, et l’on se rend compte de la responsabilité écrasante de la direction du planning et de la production qui doit tout prévoir 3 ans à l’avance et avoir le meilleur état de synthèse possible de tous les projets en cours et à développer.

Et en même temps, il ne s’agit que d’extraits de deux années de vie lyrique et chorégraphique rapportés en scènes imaginées sous une forme artistique qui replace l’humain dans son rapport à la technique professionnelle. 

Absolument indispensable pour aborder la vision d’ensemble du métier de l'Opéra et en tirer une meilleure conscience.

Voir les commentaires

Publié le 9 Juillet 2023

L’art lyrique a connu en France une période prodigieusement foisonnante du milieu des années 1990 jusqu’au début de l’année 2020, avant que la vie culturelle ne soit fortement ébranlée par la pandémie mondiale que tout le monde a connu.

Que ce soit à Paris, avec la prise en main de l’opéra Bastille par Hugues Gall chargé de développer un nouveau répertoire - alors qu’en parallèle la capitale augmentait année après année son soutien au Théâtre du Châtelet sous les mandats de Stéphane Lissner et Jean-Pierre Brossmann -, ou en région où les opéras de Lyon, de Strasbourg, de Bordeaux, de Montpellier et de Nancy ont progressivement obtenus le label d’’Opéra national en région’ de 1996 à 2006, partout en France l’opéra va connaître un essor et un renouveau qui verra même apparaître de nouvelles maisons (Opéra de Massy en 1993) et de nouveaux festivals tels ceux de Sanxay ou bien Saint-Céré.

Ateliers de décors de l'Opéra Bastille

Ateliers de décors de l'Opéra Bastille

L’ouvrage dirigé par Hervé Lacombe ‘Histoire de l’opéra français – De la Belle Époque au monde globalisé’ (2022), retrace avec un sens du détail hors du commun cette évolution, si bien que l’article qui suit cherche uniquement à rendre compte, de façon très synthétique et visuelle, comment l’art lyrique est représenté aujourd’hui à travers chaque région de France.

Cette synthèse s’appuie uniquement sur les données recensées par le site de base de donnée international Operabase, qui comprend cependant quelques lacunes dont l’impact reste à la marge.

Faire ce bilan en 2023 est une façon de regarder le chemin parcouru, mais aussi de mettre en garde sur la trajectoire que va prendre dorénavant ce milieu artistique riche et fragile si les politiques publiques, étatiques et régionales, ne font pas le choix résolu de soutenir ces structures en période d’inflation, car il s’agit également de préserver un savoir faire artistique pointu acquis pas nombre de musiciens et chanteurs du territoire français, mais aussi de soutenir des qualités techniques uniques de fabricants de décors de costumes et d’accessoires qui font l’identité culturelle d’une nation.

45 maisons et festivals d’opéras en France sont ainsi considérés (voir tableau ci-dessous) sur la période 1996-2023, ce qui couvre deux fois plus de structures que celles analysées par la Réunion des Opéras de France dans leur dernier rapportObservation de l’Art Lyrique en France 2018-2020’ édité en 2022.

Une analyse de l’évolution de la programmation est également menée en identifiant deux sous-périodes, 1996-2007 et 2008-2023, un découpage pertinent surtout à Paris avec l’arrivée de Jean-Luc Choplin au Théâtre du Châtelet, qui va substituer, aux opérettes et opéras, des comédies musicales américaines, et avec l’arrivée de Jérôme Deschamps à la direction de l’Opéra Comique qui va substituer, aux opérettes programmées à outrance, le répertoire lyrique français historique de la salle Favart.

1. Les salles lyriques considérées

Le tableau ci-dessous récapitule les caractéristiques (nombre moyen de représentations par an et nombre de places proposées) des 45 salles et établissements à vocation lyrique pris en considération pour cette étude.

Région Théâtre ou Festival Soirées lyriques par an Capacité
Bretagne Opéra de Rennes 25 640
Normandie Théâtre de Caen 12 1070
Normandie Opéra de Rouen 20 1300
Hauts-de-France Opéra de Lille 25 1130
Hauts-de-France Atelier Lyrique de Tourcoing 8 210
Grand Est Opéra national du Rhin 65 1200
Grand Est Opéra national de Lorraine 30 1050
Grand Est Opéra de Metz 25 750
Grand Est Opéra de Reims 15 750
Bourgogne France Comté Opéra de Dijon 25 1375
Bourgogne France Comté Opéra-Théâtre de Besançon 10 1100
Bourgogne France Comté Festival de Beaune 6 830
Auvergne-Rhône-Alpes Opéra national de Lyon 65 1100
Auvergne-Rhône-Alpes Théâtre de l’Opérette de Lyon 8 1900
Auvergne-Rhône-Alpes Opéra de Saint-Étienne 15 1350
Auvergne-Rhône-Alpes Opéra de Clermont-Ferrand 10 600
Auvergne-Rhône-Alpes Opéra de Vichy 4 1480
Auvergne-Rhône-Alpes Festival d’Opérettes d’Aix-les-Bains 6 1300
Auvergne-Rhône-Alpes Festival d’Ambronay 2 1000
Provence-Alpes-Côte d’Azur Opéra de Marseille 30 1820
Provence-Alpes-Côte d’Azur Théâtre de l’Odéon de Marseille 8 800
Provence-Alpes-Côte d’Azur Opéra de Nice 25 1070
Provence-Alpes-Côte d’Azur Opéra de Toulon 20 1320
Provence-Alpes-Côte d’Azur Opéra d’Avignon 20 700
Provence-Alpes-Côte d’Azur Chorégies d’Orange 3 8300
Provence-Alpes-Côte d’Azur Festival d’Aix-en-Provence 35 1050
Occitanie Théâtre du Capitole de Toulouse 50 1150
Occitanie Opéra Orchestre national Montpellier 35 1000
Occitanie Festival lyrique de Lamalou-les-Bains 15 500
Occitanie Festival de Saint-Céré 12 500
Nouvelle-Aquitaine Opéra national de Bordeaux 40 1100
Nouvelle-Aquitaine Opéra de Limoges 10 1480
Nouvelle-Aquitaine Le Pin Galant de Mérignac 5 1400
Nouvelle-Aquitaine Festival de Sanxay 3 2500
Pays-de-Loire Angers-Nantes Opéra 35 750
Pays-de-Loire Opéra de Baugé 10 300
Centre Val de Loire Opéra de Tours 20 970
Île de France hors ONP Théâtre national de l’Opéra Comique 50 1200
Île de France hors ONP Théâtre de l’Athénée Louis-Jouvet 20 500
Île de France hors ONP Théâtre des Champs-Élysées 35 1900
Île de France hors ONP Théâtre du Châtelet 45 2040
Île de France hors ONP Philharmonie de Paris 7 2400
Île de France hors ONP Opéra Royal de Versailles 30 650
Île de France hors ONP Opéra de Massy 15 880
Opéra national de Paris Palais Garnier et Opéra Bastille 185 2500

Tableau 1 : Capacité moyenne et nombre de représentations moyen d’œuvres lyriques (concert ou scénique) par an pour 45 structures française entre 1996 et 2023.

2. L’offre de places de spectacles lyriques en France entre 1996 et 2023

Chaque année, 1,6 million de places de spectacles lyriques sont proposées en France. 
Dans ses deux salles principales, le Palais Garnier et l’Opéra Bastille, l’Opéra national de Paris en propose à lui seul 30% (et même 50% des places de spectacles chorégraphiques en France), et 17% supplémentaires sont apportés par les autres structures d’Île de France.

C’est donc près de 50% des places de spectacles lyriques en France qui sont proposées à 12 millions de franciliens et parisiens.

Avec Marseille, Toulon, Nice, Avignon, Orange et Aix-en-Provence, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur est l’autre région très dense en propositions lyriques avec 13% de l’offre nationale, et ce sont les régions de Centre Val de Loire (Tours) et Bretagne (Rennes) qui ont l’offre la plus limitée (1% chacune de l’offre nationale), mais pas forcément la moins diversifiée comme nous le verrons plus loin.

La carte suivante rend compte de la volumétrie de l’offre lyrique par région, ainsi que de l’évolution entre 1996-2007 et 2008-2023.

Volumétrie de l’offre lyrique par région et évolution entre 1996-2007 et 2008-2023

Volumétrie de l’offre lyrique par région et évolution entre 1996-2007 et 2008-2023

On observe une légère baisse de l’offre dans 4 régions, Bourgogne Franche-Comté, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Nouvelle Aquitaine, mais globalement, le nombre de représentations proposées en région reste de l’ordre de 750 soirées par an.

A Paris, le nombre de représentations lyriques est passé de 340 à 370 par an, progression qui est essentiellement due à la réouverture de l’Opéra de Versailles en 2009, l’inauguration de la Philharmonie en 2015, et l’intensification des comédies musicales au Théâtre du Châtelet.

3. La composition du répertoire lyrique en France selon les régions

Entre 1996 et 2023, plus de 1330 ouvrages lyriques de la période fin XVIe siècle à 2023 ont été joués en France, dont 300 interprétés pour un ou deux soirs seulement (‘Le Vin herbé’ de Frank Martin à l’Opéra de Lyon en 2008, par exemple).

Pour donner un premier aperçu général des opéras qui sont joués en France, il est possible de distinguer les catégories suivantes : les opérettes françaises (Offenbach, Lopez, Hervé, Lecoq, Audran, Varney, Messager, Ganne …), les opéras français (du baroque au contemporain), les opéras de Mozart, les opéras des compositeurs italiens du XIXe siècle (Verdi, Puccini, Donizetti, Rossini, Bellini etc.), les opéras de Richard Wagner, les œuvres baroques allemande, italienne et anglaise, et enfin le répertoire du XXe et XXIe siècle (hors français).

La carte ci-dessous représente de manière schématique et très visuelle la répartition de ce répertoire région par région, en distinguant la période 1996-2007 et 2008-2023.

Répartition et évolution du répertoire lyrique par régions de France sur les périodes 1996-2007 et 2008-2023

Répartition et évolution du répertoire lyrique par régions de France sur les périodes 1996-2007 et 2008-2023

L’opérette française est plus ou moins présente partout en France sauf à l’Opéra national de Paris, et elle se développe à l’ouest (Bretagne, Normandie, Pays de Loire, Centre Val de Loire, Nouvelle Aquitaine) où elle peut atteindre 15% des soirées lyriques.

Dans ce prolongement, l’opéra français (baroque inclus) représente entre 15% et 25% du répertoire des maisons lyriques françaises, et c’est en Bretagne qu’il est proportionnellement bien défendu, au même niveau qu’en Île de France depuis le retour de l’opéra français à l’Opéra Comique.

Le répertoire des compositeurs italiens du XIXe siècle est naturellement une valeur sûre pour plaire au plus grand nombre, et il peut représenter de 15% (Auvergne-Rhône-Alpes) à 40% de la programmation (Centre Val de Loire avant 2008). 

En Île de France, l’Opéra national de Paris est une immense machine à propager le romantisme italien où il représente plus du tiers de la programmation, surtout depuis le passage de Stéphane Lissner à la direction générale qui pouvait programmer jusqu’à 5 œuvres de Giuseppe Verdi par saison.

En revanche, en dehors de cette grande institution nationale, seuls l’opéra de Massy et le Théâtre des Champs-Élysées accueillent à bras ouverts les Italiens du XIXe siècle au sein de la première région de France.

Wolfgang Amadé Mozart est aussi bien présent sur tout le territoire (de 7 à 15% du répertoire avec un maximum atteint de 25% au Théâtre des Arts de Rouen au cours de la période 1996-2007), et seul l’Opéra national de Paris offre aux œuvres de Richard Wagner 6% de ses soirées (la scène de l’opéra Bastille s’y prêtant magnifiquement), alors qu’en province seulement 2% des représentations lui sont consacrées.

Pour les amateurs d’opéras baroques italien, allemand et anglais, les Hauts-de-France (avec l’opéra de Lille et l’Atelier lyrique de Tourcoing), la Normandie et la Bourgogne Franche-Comté (Festival de Beaune) sont les destinations à privilégier. 14 à 18% du répertoire leur est consacré, et même 19% à 25% si l’on y ajoute le répertoire baroque français (Lully, Campra, Rameau…).

A Paris, si l’Opéra n’accorde qu’une place réduite à ce répertoire, le Théâtre des Champs-Élysées lui consacre 25% de sa programmation, et même 30% en y ajoutant le baroque français.
Quant à l’Opéra Royal de Versailles, il lui dédie 60% de sa programmation, baroque français inclus.

Enfin, l’opéra du XXe siècle et les compositeurs contemporains (hors français) sont représentés de façon très diverses sur le territoire.

Ainsi, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur lui dédie 15% de sa programmation seulement, alors que l’Île de France, hors Opéra de Paris, le Grand-Est et Auvergne-Rhône-Alpes consacrent ces dernières années jusqu’à 30% de leurs soirées à ce répertoire, en y incluant les comédies musicales américaines.

A l’Opéra de Paris, cette représentativité est plutôt en baisse ces dernières années pour atteindre 15% de la programmation depuis 2008.

4. Evolution du nombre de représentations proposées ville par ville sur la période 1996-2023

Afin de donner un petit aperçu du répertoire de chaque institution, ce chapitre donne la tendance à la hausse où la baisse de la fréquence de représentation des opéras ville par ville, et liste pour chacune d’elle les œuvres de deux saisons séparées d'une vingtaine d'années. 

8 villes en région où l’art lyrique est en expansion
Rouen, Lille, Tourcoing, Clermont Ferrand, Lyon, Saint-Étienne, Angers-Nantes et Tours sont les villes où l’opéra a nettement progressé entre les années 2000 à 2020, passant de 160 représentations à 215 représentations par an pour cet ensemble de 8 villes. 

Bien que ne disposant d’aucun opéra national en région, la façade nord-ouest de la France défend très bien l’art lyrique ainsi que sa diffusion au sein de la population.

Quelques exemples de programmations à 20 ans d’intervalle sont présentés ci-dessous, bien que certaines de ces programmations ont été altérées en cours de saison à cause de l’augmentation des coûts de fonctionnement dus à la crise énergétique.

Rétrospective sur l'offre et le répertoire de l'Art Lyrique en France de 1996 à 2023

15 villes ou institutions en région où l’art lyrique est en contraction
Metz, Beaune, Besançon, Dijon, les théâtres d’opérettes d’Aix-les-Bains et de Lyon et de Lamalou-les-Bains, Avignon, Nice, Les Chorégies d’Orange, Toulon, Montpellier, le Festival de Saint-Céré,  Bordeaux, Mérignac, sont les villes où l’opéra et l’opérette sont en phase de contraction entre les années 2000 à 2020, passant de 300 représentations à 225 représentations par an pour cet ensemble de 15 villes. Elles sont quasiment toutes situées dans le Sud de la France.

Quelques exemples de programmations à 20 ans d’intervalle sont présentés ci-dessous.

Rétrospective sur l'offre et le répertoire de l'Art Lyrique en France de 1996 à 2023

13 villes ou institutions où l’offre se maintient
Enfin, un groupe de 13 villes et institutions, Rennes, Caen, Reims, Nancy, l’Opéra du Rhin (Strasbourg, Mulhouse et Colmar), Ambronay, Vichy, le Festival d’Aix-en-Provence, Marseille, Toulouse, Limoges et les festivals de Baugé et Sanxay, reste globalement constant dans sa diversité de programmation, et porte 270 représentations d’opéras par an. 

Quelques exemples de programmations à 20 ans d’intervalle sont présentés ci-dessous.

Rétrospective sur l'offre et le répertoire de l'Art Lyrique en France de 1996 à 2023

Et en Ile de France?
La situation au sein de la capitale (Opéra de Paris, Théâtre des Champs-Élysées, Théâtre du Châtelet, Opéra Comique, Théâtre de l’Athénée …) et en Île de France (Versailles et Massy) a toujours été florissante tout au long de la période 2000-2020, avec même de nouveaux établissements tels la Philharmonie et l’Opéra Royal de Versailles qui contribuent à augmenter l’offre lyrique. 

Au cours de cette période le nombre de soirées est ainsi passé de 150 à 185 par an (hors Opéra de Paris), nombre qui est doublé si on y ajoute les 185 soirées lyriques de l’Opéra de Paris.

Seul l’Opéra Comique a réduit son nombre de représentations lorsqu’il a arrêté de représenter à la chaine plus de 50 soirées de ‘La vie parisienne’ ou de ‘La Périchole’ par an, pour se concentrer avec profondeur sur le répertoire française lyrique ou la création, alors qu’à l’inverse le Théâtre du Châtelet a abandonné sa programmation lyrique pour les comédies musicales américaines avant de traverser un passage à vide dont on entrevoit cependant l’issue depuis la nomination d’Olivier Py à sa direction.

Quant à l’Opéra de Paris, si la diversité des œuvres lyriques s’estompe un peu, la durée des séries augmente de façon à maintenir le même nombre de représentations.

Quelques exemples de programmations à 20 ans d’intervalle sont présentés ci-dessous.

Rétrospective sur l'offre et le répertoire de l'Art Lyrique en France de 1996 à 2023
Rétrospective sur l'offre et le répertoire de l'Art Lyrique en France de 1996 à 2023

5. La création contemporaine

La vitalité de la création contemporaine est très importante pour le genre lyrique, car c’est ce qui lui permet de ne pas s’enkyster dans l’image d’un art du passé. D’ailleurs, elle intéresse souvent les publics les plus novices en quête de sujets qui parlent à leur imaginaire d’aujourd’hui.

Pour en rendre compte, ce chapitre fait l’état des lieux des œuvres créées en France et dans le monde au cours de la période 1990-2023 et qui ont été jouées sur notre territoire. On compte ainsi pas moins de 336 ouvrages contemporains, dont 271 ont été joués en région, 81 en Île de France hors Opéra de Paris, et 21 à l’Opéra de Paris. Dans tous les cas, 40% des créations lyriques proviennent de compositeurs français.

Et si en Île de France la moitié des créations jouées l'ont été en région, 90% des œuvres contemporaines jouées à l’Opéra de Paris n'ont pas été représentées ailleurs en France.

La création lyrique en région
Les régions sont donc le premier vecteur de la diffusion des œuvres contemporaines, et l’on observe des variations entre les Hauts-de France, les Pays-de-Loire et le Grand-Est où ce répertoire représente de 9 à 10% des soirées (ce qui est considérable!), et le Centre Val de Loire, la Nouvelle Aquitaine, l’Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur où il ne représente que 4 à 5% des soirées.

Un constat s’impose : le sud de la France accorde deux fois moins de place à la création contemporaine que le nord de la France.

Ci dessous, sont listées les œuvres contemporaines jouées pour au moins une dizaine de soirées en région.

Les principales créations lyriques contemporaines jouées en région de 1996 à 2023

Les principales créations lyriques contemporaines jouées en région de 1996 à 2023

L’Ombre de Venceslao’, composé par Martin Matalon sur un livret de Jorge Lavelli, fut créé en 2016 à l’Opéra de Rennes et a ensuite circulé sur le territoire jusqu’au Chili et en Argentine. Il s’agit du plus grand succès en région qui, pourtant, n’a toujours pas été joué en Île de France.

Avec au moins cinq opéras créés en France, Isabelle Aboulker est une compositrice prolixe qui a à cœur de toucher la jeunesse. Son opéra pour enfant ‘Jérémy Fischer’, d’après la pièce de Mohamed Rouabhi, a été créé à l’opéra de Lyon en 2007 et été repris avec succès.

D’autres ouvrages tels ‘Schneewittchen’ de Marius Felix Lange, un autre opéra pour enfant créé à Cologne en 2011, ‘Le balcon’ de Peter Eötvös (2002), ‘Les enfants terribles’ de Philip Glass (1996), et bien sûr les opéras de Philippe Boesmans (‘Julie’, ‘Pinocchio’, ‘Wintermärchen’, ‘Reigen’) ont aussi trouvé leur public.

La création lyrique en Île de France
En Île de France, hors Opéra de Paris, le répertoire contemporain représente 7% des soirées, ce qui le situe dans la moyenne nationale. 
Ci dessous sont listées les œuvres contemporaines jouées pour au moins cinq soirées dans la première région de France.

Les principales créations lyriques contemporaines jouées en Ile de France (hors ONP) de 1996 à 2023

Les principales créations lyriques contemporaines jouées en Ile de France (hors ONP) de 1996 à 2023

Les parisiens se souviennent de ‘Monkey Journey to the West’, un opéra pop de Damon Albarn, d’après un classique de la littérature chinoise, qui fut créé au Théâtre du Châtelet en début de mandat de Jean-Luc Choplin. Un peu auparavant, ce même théâtre avait accueilli l’un des chefs-d’œuvre de Kaija Saariaho créé à Salzbourg en 2000, ‘L’Amour de loin’, sur un livret d’Amin Maalouf.

Plus récemment, la création en 2019 à l’Opéra Comique de ‘L’Inondation’ de Francesco Filidei fut un tel succès qu’il y fut repris en 2023, en coproduction avec Rennes, Angers-Nantes, Caen et Limoges et l’aide du Ministère de la Culture.

A Paris, le Théâtre de l’Athénée a accueilli beaucoup de créations de Philip Glass, ‘Les Enfants terribles’, ‘In the penal colony’, de Thomas Adès (‘Powder her face’), de George Benjamin (‘Into the Little Hill’) ou de Michael Jarrell (‘Cassandra’). 

La création lyrique à l’Opéra de Paris
Grand théâtre de répertoire, l’Opéra de Paris ne consacre que 3% de ses soirées à la création contemporaine. Gerard Mortier a beaucoup contribué à l'élargissement des portes de l’institution à ces ouvrages, puisque 6 opéras sur les 21 présentés depuis 1996 l’ont été au cours de son mandat de seulement 5 ans.

Les spectacles aux frontières de l’opéra, du rock et du théâtre y ont trouvé leur place (‘The Temptation of Saint Anthony’ de Bernice Johnson Reagon, ‘Le Temps des Gitans’ de Stribor Kusturica), Philippe Fénelon a pu produire 3 opéras de 1998 à 2010 (‘Salammbô’, ‘Faust’, ‘La Cerisaie’), et ‘K’ de Philippe Manoury et ‘Yvonne, princesse de Bourgogne’ de Philippe Boemans sont les seules créations, avec ‘Salammbô’, a avoir été reprises.

Et alors que ‘Il Viaggio, Dante’ de Pascal Dusapin fera son entrée au Palais Garnier au cours de la saison 2024-2025, la question se pose de savoir si ‘Le Soulier de Satin’ de Marc-André Dalbavie, créé en 2021, reviendra sur les planches du plus bel opéra du monde.

Les créations lyriques jouées à l'Opéra national de Paris de 1996 à 2023

Les créations lyriques jouées à l'Opéra national de Paris de 1996 à 2023

6. Un vœux pour finir

Cette petite rétrospective mêlant synthèse et détails tente de rendre compte de la place du théâtre lyrique dans la vie culturelle française, et de son évolution au cours des 25 dernières années qui a constitué une période très riche portée par un élan sans entrave. Le rôle des régions dans la diffusion des œuvres contemporaines est clairement visible.

Cet art ne peut cependant exister sans une volonté politique forte, seule apte à accorder un soutien stable, sous forme de subventions aux institutions françaises.

Représentant en France un budget de l’ordre de 600 millions d’euros (danse et concerts compris) dont 375 millions proviennent de subventions publiques (avec une disparité entre l’Opéra de Paris subventionné à 45% seulement, et les opéras en région subventionnés en moyenne à 78%), les institutions lyriques doivent dorénavant composer avec un paysage politique de moins en moins favorable (voir les exemples malheureux de Lyon ou Bordeaux), une image parfois kitsch entretenue par quelques passionnés d’un autre temps, et une image élitiste qui s’estompe cependant petit à petit par une volonté de casser les codes en salle et sur scène.

Le mécénat prend toute sa place dans leur modèle économique, mais étant plus volatile, il peut rendre les maisons d’opéras fragiles s’il se retire en cas de crise économique. Toutes ne bénéficient pas du soutien aussi indéfectible que celui accordé par la ville de Toulouse à son Théâtre du capitole, dont le budget est couvert à 90% par les subventions, ce qui le met à l’abri des vicissitudes économiques.

Vivre avec son temps est donc une priorité afin de renouveler le public, mais si l’on prend en considération que les 375 millions d’euros de subventions publiques aux théâtres lyriques et chorégraphiques ne représentent que 3,5% des 11 milliards d’euros d’aides au secteur culturel (4 milliards provenant de l’État et 7 milliards provenant des régions), on peut poser la question des conditions qui permettraient de revoir à la hausse cette participation.

Alors, en s’engageant pour plus d’innovations dans les programmes, pour plus de créations, pour plus de coopérations, et pour une diffusion plus élargie sur le territoire, ne peut-on pas souhaiter voir les aides aux établissements à vocation lyrique représenter 4% du budget culturel français d’ici 4 ou 5 ans, ce qui, concrètement, reviendrait à réévaluer les subventions de fonctionnement annuelles de l’Opéra Comique et de l’Opéra de Paris de 10 millions d’euros supplémentaires dans leur ensemble, et de 12 millions d’euros en régions?

C’est bien le vœux que l'on peut formuler pour l’avenir.

Voir les commentaires

Publié le 27 Avril 2023

Saison lyrique 2023/2024 du Théâtre Royal de la Monnaie / De Munt de Bruxelles

Dévoilée le 28 mars 2023, la seizième saison de Peter de Caluwe à la direction du Théâtre Royal de la Monnaie de Bruxelles inscrit à nouveau cette maison très originale parmi les institutions les plus ambitieuses et les plus créatrices du réseau lyrique, et ce malgré les impacts très négatifs de la période covid sur la programmation originellement prévue.

La saison 2023/2024 propose ainsi 10 ouvrages lyriques dont une version de concert, 2 ouvrages patchwork basés sur des opéras de Verdi, 2 créations, 4 autres nouvelles productions (dont les deux premiers volets du Ring mis en scène par Romeo Castellucci) et une reprise, pour un total de 67 soirées.

La première particularité de cette programmation est de ne présenter aucun titre faisant partie des 50 opéras les plus représentés dans ce théâtre. Aucune autre maison dans le monde ne montre un tel esprit d'ouverture.

‘Nostalgia’ / ‘Rivoluzione’ - d'après Giuseppe Verdi

‘Nostalgia’ / ‘Rivoluzione’ - d'après Giuseppe Verdi

Le projet Verdi qui va permettre de présenter deux ouvrages ‘Nostalgia’ et ‘Rivoluzione’ constitués à partir de ses œuvres de jeunesse écrites entre 1840 et 1849 (Giorno di Regno, Nabucco, I Lombardi alla Prima Crociata, Ernani, I due Foscari, Giovanna d’Arco, Alzira, Attila, Macbeth, I Masnadieri, Jérusalem, Il Corsaro, La Battaglia di Legnano) sera l’occasion d’entendre la musique du compositeur italien à travers deux formes contemporaines mises en scène par Krystian Lada, premier lauréat du Prix Mortier Next Generation créé par Serge Dorny et remis le 12 janvier 2019 à Gand.
Carlo Goldstein, principal chef invité du Wiener Volksoper, assurera la direction musicale de ces 12 soirées.

Christophe Coppens - 'Turandot'

Christophe Coppens - 'Turandot'

Le répertoire traditionnel italien pourra également s’appuyer sur Christophe Coppens (La Petite Renarde rusée – 2017, Le Château de Barbe Bleue / Le Mandarin merveilleux – 2018, Norma – 2021) qui sera de retour à La Monnaie pour mettre en scène ‘Turandot’, avec Kazushi Ono à la direction musicale, dans un théâtre qui n’accorde pas plus de 5% de ses soirées aux œuvres de Giacomo Puccini (c’est à dire 2 à 3 fois moins que dans les maisons de répertoire).

Cecilia Bartoli - ‘Giulio Cesare’

Cecilia Bartoli - ‘Giulio Cesare’

Quant à la musique baroque, elle ne pourra compter que sur l’unique soirée en version de concert dédiée à ‘Giulio Cesare’ de Georg Friedrich Haendel, 2 jours avec son passage au Théâtre des Champs-Élysées, avec Cecilia Bartoli dans le rôle de Cléopâtre et Gianluca Capuano à la direction musicale.

Alain Altinoglu - ‘Das Rheingold’ et ‘Die Walküre’

Alain Altinoglu - ‘Das Rheingold’ et ‘Die Walküre’

La période classique sera cependant totalement absente, même si Mozart reste le compositeur le plus joué en ce théâtre, au profit des deux premiers volets, ‘Das Rheingold’ et ‘Die Walküre’, d’une nouvelle Tétralogie de Richard Wagner mise en scène par Romeo Castellucci, 32 ans après celle d’Herbert Wernicke qui avait marqué la fin du mandat de Gerard Mortier avec Sylvain Cambreling à la direction orchestrale. 
Ce nouveau cycle parachèvera la réussite d’Alain Altinoglu dans l’univers wagnérien, après les succès de ‘Lohengrin’ et ‘Tristan und Isolde’.

Benjamin Britten - ‘The Turn of the Screw’

Benjamin Britten - ‘The Turn of the Screw’

Le cœur du XXe siècle sera ensuite représenté par une nouvelle production de ‘The Turn of the Screw’, la troisième après celle de Keith Warner (juin 1998) et celle de Luc Bondy (mars 2005 en coproduction avec les Wiener Festwochen), ce qui confortera Benjamin Britten comme le septième compositeur le plus joué à La Monnaie (3% des soirées). On pourra donc s’attendre à une vision implacable de la part d’Andrea Breth, avec Antonio Méndez à la direction musicale.

On peut toutefois signaler qu’à ce jour, ‘Billy Budd’ n’a toujours pas connu les honneurs de la scène bruxelloise…

Marie-Eve Signeyrole - ‘Cassandra’

Marie-Eve Signeyrole - ‘Cassandra’

Le XXIe siècle prendra évidemment toute sa place à travers deux créations, ‘Cassandra’ de Bernard Foccroulle (l’ancien directeur de l’institution Bruxelloise de 1992 à 2007 qui succéda à Gerard Mortier), dont la mise en scène sera confiée à Marie-Eve Signeyrole et la réalisation musicale à Kazushi Ono, et ‘Ali’ de Grey Filastine qui relatera la vie d’Ali Abdi Omar, jeune somalien arrivé à Bruxelles en 2019. Ricard Soler Mallol assurera la conception scénique, avec Michiel Delanghe à la direction musicale

‘Le conte du Tsar Saltan’ - ms Dmitri Tcherniakov

‘Le conte du Tsar Saltan’ - ms Dmitri Tcherniakov

Enfin, unique reprise habilement mise en scène par Dmitri Tcherniakov, ‘Le conte du Tsar Saltan’ de Nikolay Rimsky-Korsakov, dirigée par Timur Zangiev, couvrira la période de Noël. Il s’agit d’une production qui a remporté le prix de « Best New Production » lors de la cérémonie des International Opera Awards 2020.

A travers cette nouvelle saison lyrique, La Monnaie de Bruxelles donne une leçon d’optimisme et de volontarisme dont nous avons tant besoin aujourd’hui.

Le lien vers la saison 2023/2024 intégrale c'est ici.

Voir les commentaires

Publié le 3 Avril 2023

Présentation de la saison Lyrique 2023 / 2024 de l’Opéra national de Paris
Le vendredi 31 mars 2023 à l’Hotel Intercontinental Paris Le Grand, et le samedi 01 avril 2023 à l’opéra Bastille

Présentation de la saison 2023/2024 de l'Opéra national de Paris aux couleurs de l'Ukraine

Présentation de la saison 2023/2024 de l'Opéra national de Paris aux couleurs de l'Ukraine

Le mercredi 29 mars 2023 à 12h00, la troisième saison d’Alexander Neef à la direction de l’Opéra national de Paris a été officiellement dévoilée au grand public sur le site internet de l’institution.

Elle comprend 4 nouvelles productions maison et 3 coproductions, dont 2 nouveautés pour le répertoire, et 12 reprises.

Aux 19 œuvres scéniques jouées dans les grandes salles, s’ajoute également une production de l’Académie de l’Opéra de Paris qui sera donnée à la MC93, Maison de la Culture de Seine Saint-Denis à Bobigny.
Au total, 186 représentations lyriques seront ainsi données.

La présentation de cette saison à l’Association pour le Rayonnement de L’Opéra de Paris a eu lieu le vendredi 31 mars à l’Hôtel Intercontinental Paris Le Grand, et Alexander Neef et José Martinez, le nouveau directeur de la danse depuis décembre 2022, ont réitéré cette présentation des œuvres lyriques et chorégraphiques aux abonnés, le lendemain matin à l’opéra Bastille.

De nombreuses interviews de metteurs en scène tels Kirill Serebrennikov, Lydia Steier, Peter Sellars, ou bien Damiano Michieletto, ont permis aux spectateurs d’avoir une première approche des questions que posent ces œuvres.

Jean-Yves Kaced (Directeur de l'AROP) et Alexander Neef (Directeur général de l'Opéra de Paris)

Jean-Yves Kaced (Directeur de l'AROP) et Alexander Neef (Directeur général de l'Opéra de Paris)

Après ‘The Dante project’, ballet de Wayne McGregor créé à Londres en octobre 2021 sur la musique de Thomas Adès, qui a fait son entrée au répertoire de l’Opéra de Paris le 03 mai 2023, une autre pièce du compositeur britannique va faire son entrée au répertoire lyrique, ‘The Exterminating Angel’, dans la continuité bien affirmée d’une ligne attachée à la représentation du répertoire anglo-saxon des XXe et XXIe siècles.

Dans le contexte actuel très difficile, la programmation est ambitieuse mais présentée avec beaucoup d’humilité et de bienveillance.

José Martinez, Andréa Sarri, Hohyun Kang, Marine Chagnon, Alejandro Baliñas Vieites, Myriam Mazouzi et Alexander Neef

José Martinez, Andréa Sarri, Hohyun Kang, Marine Chagnon, Alejandro Baliñas Vieites, Myriam Mazouzi et Alexander Neef

Cette saison montre aussi, et nous le verrons plus loin, à quel point la nouvelle direction de l'Opéra de Paris s'attache à mettre en valeur le potentiel humain qui fait vivre l'institution, et met aussi beaucoup de cœur à assurer une forte cohésion humaine avec toutes les différences et particularités qui composent cet ensemble d'une richesse artistique unique.

Et à l'occasion de la présentation au Grand Hôtel, les lauréats des prix de l'AROP 2021/2022 ont été récompensés en personnes, Hohyun Kang et Andréa Sarri pour les Prix de la Danse, Marine Chagnon et Alejandro Baliñas Vieites pour les Prix Lyriques, en présence de Myriam Mazouzi, directrice de l'Académie de l'Opéra de Paris.

Kirill Serebrennikov (ms Lohengrin)

Kirill Serebrennikov (ms Lohengrin)

Les nouvelles productions

Don Giovanni (Wolfgang Amadé Mozart – 1787) – Production du Staatsoper Unter den Linden, Berlin, en collaboration avec les Salzburger Festpiele
Du 13 septembre au 12 octobre 2023 (13 représentations à l’opéra Bastille)
Direction musicale Antonello Manacorda / Simone Di Felice, mise en scène Claus Guth
Peter Mattei, Kyle Ketelsen, Adela Zaharia, Julia Kleiter, Ben Bliss, Cyrille Dubois, John Relyea, Gaëlle Arquez, Tara Erraught, Alex Esposito, Bogdan Talos, Guilhem Worms, Ying Fang, Marine Chagnon
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 11 mars 2022

La dernière production d’Ivo van Hove (2019) étant coproduite avec le Metropolitan Opera de New-York où elle sera montée en mai 2023, c’est la production de Claus Guth mise en scène au Festival de Salzbourg en 2008 qui est invitée sur la scène Bastille. Dans son article commentant la création cette année là, le critique Renaud Machard parlait de la vision magnifique du metteur en scène allemand, et le public parisien va donc pouvoir découvrir comment deux ‘Robin des bois délinquants et héroïnomanes’ vont se sortir de la malédiction du Commandeur.
Peter Mattei, Don Giovanni de référence depuis plus de 15 ans, partagera le rôle avec Kyle Ketelsen.

Lohengrin (Richard Wagner – 1850) – Nouvelle production
Du 23 septembre au 27 octobre 2023 (9 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Alexander Soddy, mise en scène Kirill Serebrennikov
Kwangchul Youn, Piotr Beczala, Johanni van Oostrum, Sinead Campbell Wallace, Wolfgang Koch, Nina Stemme, Ekaterina Gubanova, Shenyang, Bernard Arrieta, Chae Hoon Baek, Julien Joguet, John Bernard, Isabelle Escalier, Joumana El-Amiouni, Caroline Bibas, Yasuko Arita
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 18 février 2017

Auteur d’un fantastique ‘Parsifal’ pour l’opéra de Vienne en 2021, avec Jonas Kaufmann, Elīna Garanča et Ludovic Tézier, Kirill Serebrennikov fait ses débuts à l’Opéra national de Paris.
Le metteur en scène russe a dorénavant quitté sa résidence surveillée à Moscou et réside en Allemagne. 
Les cinéphiles qui ont pu apprécier son dernier film ‘La femme de Tchaïkovski’ (2022), peuvent s’attendre à une vision sombre de ce Lohengrin d’une très grande complexité scénique.
A cette occasion, Nina Stemme fera son retour sur la scène parisienne, et beaucoup découvriront les débuts dans la capitale de Johanni van Oostrum qui enchante l’opéra de Munich dans le rôle d’Elsa depuis plusieurs années.

Peter Sellars (ms Beatrice di Tenda)

Peter Sellars (ms Beatrice di Tenda)

Beatrice di Tenda (Vincenzo Bellini – 1833) - Coproduction avec le Gran Teatre del Liceu, Barcelone
Du 09 février au 07 mars 2024 (8 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Mark Wigglesworth, mise en scène Peter Sellars
Quinn Kelsey, Tamara Wilson, Theresa Kronthaler, Pene Pati, Amitai Pati
Entrée au répertoire

Obsédé depuis 25 ans par ‘Beatrice di Tenda’, Peter Sellars a enfin l’occasion de monter l’avant-dernier opéra de Vincenzo Bellini composé deux ans avant ‘I Puritani’. Le compositeur cherchait à ouvrir le langage musical à travers cette œuvre qui parle de la brutalité des dictatures, un sujet ô combien d’actualité.

Le livret relate fidèlement les évènements tragiques qui amenèrent Béatrice Lascaris de Tende, épouse du duc de Milan, Filippo Maria Visconti, à être accusée d’adultère par ce dernier qui était en fait épris d’une autre femme. La jeune aristocrate sera alors emprisonnée, torturée et décapitée le 13 septembre 1418.

The Exterminating Angel (Thomas Adès – 2016) – Nouvelle production
Du 29 février au 23 mars 2024 (7 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Thomas Adès / Robert Houssart, mise en scène Calixto Bieito
Jacquelyn Stucker, Gloria Tronel, Hilary Summers, Claudia Boyle, Christine Rice, Amina Edris, Nicky Spence, Frédéric Antoun, Jarrett Ott, Anthony Roth Costanzo, Filipe Manu, Philippe Sly, Paul Gay, Rod Gilfry
Entrée au répertoire

Créé au Festival de Salzbourg en 2016 dans une coproduction qui l’a amené à Toronto, New-York et Copenhague, ‘The Exterminating Angel’ est le troisième opéra de Thomas Adès
L’œuvre est basée sur le film de Luis Buñuel, ‘L’Ange exterminateur’ (1962), qui se déroule après une représentation d’opéra qui tourne mal lorsque plusieurs couples de riches bourgeois, réunis dans une villa pour finir la soirée, se trouvent dans l’incapacité de sortir de la demeure.

Avec Calixto Bieito à la mise en scène, les profils psychologiques des invités seront probablement décortiqués avec une dureté implacable.

Lea Desandre (Médée)

Lea Desandre (Médée)

Médée (Marc-Antoine Charpentier – 1693) – Production Grand Théâtre de Genève
Du 10 avril au 11 mai 2024 (12 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale William Christie, mise en scène David McVicar
Lea Desandre, Reinoud Van Mechelen, Laurent Naouri, Ana Vieira Leite, Gordon Bintner, Emmanuelle de Negri, Elodie Fonnard, Lisandro Abadie, Julie Rost, Mariasole Mainini
Œuvre jouée pour la dernière fois à la première salle du Palais-Royal le 15 mars 1694

Inspiré de la mythologie grecque, ‘Médée’ de Marc-Antoine Charpentier fait partie de ces créations qui, après la mort de Lully en 1687, ne trouveront pas leur public à l’Académie Royale de Musique, car il était difficile à l’époque de faire accepter un ouvrage qui n’était pas assez fidèle à l’esprit de celui qui avait régné sans partage sur le genre de l’opéra courtisan.

Créé le 04 décembre 1693, ‘Médée’ sera pourtant bien accueilli, mais ne sera joué que pour 10 représentations jusqu’au 15 mars 1694, avant de disparaître du répertoire de l’Académie.

Cette tragédie a depuis retrouvé les planches des théâtres lyriques – il y eut une production mise en scène par Pierre Audi au Théâtre des Champs-Élysées en octobre 2012 avec Laurent Naouri en Créon -, mais est restée jusqu’à présent absente de son institution d’origine.

C’est donc William Christie, à la tête de son ensemble Les Arts Florissants, qui sera chargé de faire revivre ce chef-d’œuvre dont il a enregistré une version de référence chez Harmonia Mundi en 1984.


Don Quichotte (Jules Massenet – 1910) Nouvelle production
Du 10 mai au 11 juin 2024 (11 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Mikhail Tatarnikov, mise en scène Damiano Michieletto
Marianne Crebassa, Christian Van Horn / Gábor Bretz, Étienne Dupuis, Emy Gazeilles, Marine Chagnon, Maciej Kwaśnikowski, Nicholas Jones, Youngwoo Kim, Hyun Sik Zee
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 11 février 2002

‘Don Quichotte’  n’est pas le plus connu des opéras de Jules Massenet, mais il mène une jolie carrière à l’Opéra national de Paris depuis son entrée au répertoire le 01 avril 1972 – il y eut également une production à l’Opéra Comique en 1945 sous l’égide de la R.T.L.N –, où il a connu plusieurs mises en scène de la part de Peter Ustinov, Piero Faggioni et Gilbert Deflo.

Le livret n’est pas une adaptation du roman de Cervantès, mais celle du drame héroïque de Jacques Le Lorrain ‘Le Chevalier de la longue figure’, qui fut créé au Théâtre Victor Hugo (l’actuel Trianon situé sur le boulevard Marguerite-de-Rochechouart à Paris) le 30 avril 1904.

Lydia Steier (ms La Vestale)

Lydia Steier (ms La Vestale)

La Vestale (Gaspare Spontini – 1807) Nouvelle production
Du 15 juin au 11 juillet 2024 (9 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Bertrand de Billy, mise en scène Lydia Steier
Michael Spyres, Julien Behr, Jean Teitgen, Florent Mbia, Elza van den Heever, Eve-Maud Hubeaux
Œuvre jouée pour la dernière fois en français à la salle Le Peletier le 12 juin 1854
Œuvre chantée en italien par les artistes de la Scala de Milan au Palais Garnier le 24 janvier 1909

Alors que la période révolutionnaire avait fait subitement apparaître nombre d’hymnes incitant à l’agitation politique, c’est à Napoléon que l’on doit la reprise en main de l’Académie de Musique.

Sous son règne, l’institution fut prolifique, mais aucune œuvre lyrique de compositeurs français ne resta plus de 20 ans au répertoire.

La véritable renaissance artistique de l’Opéra de Paris aura finalement lieu à la salle Montansier, rue de Richelieu, le 15 décembre 1807.

Le compositeur italien Gaspare Spontini en est l’artisan, auteur de 29 opéras, mais dont la réputation tient à La Vestale (1807), Fernand Cortez (1809) et Olympie (1819).

Ce fils de cordonnier fou de musique et créateur d’une douzaine d'ouvrages lyriques en Italie, arriva en 1803 à Paris et fut nommé compositeur de la chambre de l’impératrice dès 1805.

Avec La Vestale qui, malgré le cadre antique, porte la grâce mélancolique du bel Canto romantique, et dont Maria Callas sera une inoubliable interprète de Julia à La Scala en 1954, Spontini renouvela l’esthétique du spectacle lyrique. Orchestration somptueuse, décors monumentaux et soin du détail, caractérisent désormais le grand opéra français. Il fut l’un des premiers chefs avec Spohr et Weber à se mêler de mise en scène dans un souci de cohérence.

L’ouvrage restera au répertoire près d’un demi siècle, jusqu’au 12 juin 1854, et il ne réapparaîtra qu’une seule fois au Palais Garnier le 24 janvier 1909, dans une version italienne, lors d’une tournée de la Scala de Milan.

Angela Denoke dans 'L'Affaire Makropoulos' mis en scène par Krzysztof Warlikowski en 2009

Angela Denoke dans 'L'Affaire Makropoulos' mis en scène par Krzysztof Warlikowski en 2009

Les reprises

Don Pasquale (Gaetano Donizetti – 1843)
Du 14 septembre au 13 octobre 2023 (9 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Speranza Scappucci, mise en scène Damiano Michieletto (2018)
Laurent Naouri, Florian Sempey, René Barbera, Julie Fuchs, Slawomir Szychowiak

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 16 avril 2019

L’Affaire Makropoulos (Leoš Janáček – 1926)
Du 05 au 17 octobre 2023 (5 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Susanna Mälkki, mise en scène Krzysztof Warlikowski (2007)
Karita Mattila, Pavel Černoch, Nicholas Jones, Ilanah Lobel-Torres, Johan Reuter, Cyrille Dubois, Károly Szemerédy, Peter Bronder

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 02 octobre 2013

Cendrillon (Jules Massenet – 1899)
Du 25 octobre au 16 novembre 2023 (8 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Keri-Lynn Wilson, mise en scène Mariame Clément (2022)
Jeanine De Bique, Daniela Barcellona, Paula Murrihy, Caroline Wettergreen, Emy Gazeilles, Marine Chagnon, Laurent Naouri, Philippe Rouillon, Luca Sannai, Laurent Laberdesque, Fabio Bellenghi, Corinne Talibart, So-Hee Lee, Stéphanie Loris, Anne-Sophie Ducret, Sophie Van Den Woestyne, Blandine Folio-Peres

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 28 avril 2022

Turandot (Giacomo Puccini – 1926)
Du 06 au 29 novembre 2023 (13 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Marco Armiliato / Michele Spotti, mise en scène Robert Wilson (2021)
Anna Pirozzi, Irene Theorin, Tamara Wilson, Carlo Bossi, Mika Kares, Brian Jagde, Gregory Kunde, Ermonela Jaho, Adriana Gonzalez, Florent Mbia, Maciej Kwaśnikowski, Nicholas Jones, Guilhem Worms, Fernando Velasquez, Pranvera Lehnert, Izabela Wnorowska-Pluchrat

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 30 décembre 2021

L'Opéra Bastille, le samedi 01 avril 2023 matin, lors de la présentation de la saison 2023/2024

L'Opéra Bastille, le samedi 01 avril 2023 matin, lors de la présentation de la saison 2023/2024

Ma Mère l’Oye / L’Enfant et les Sortilèges (Maurice Ravel – 1912 / 1925)
Du 21 novembre au 14 décembre 2023 (8 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Patrick Lange, Chorégraphie Martin Chaix (2023), mise en scène Richard Jones (1998)
Avec la participation des élèves de l’École de Danse, des artistes en résidence à l'Académie
Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris, avec la Maîtrise Notre-Dame de Paris, la Maîtrise des Hauts-de-Seine / Chœur d’enfants de l’Opéra national de Paris

A l’occasion de cette reprise, ‘Ma Mère l’Oye’, œuvre inédite à l’Opéra national de Paris, est ajouté en première partie, dans une nouvelle chorégraphie de Martin Chaix afin de proposer une soirée entière réunissant l’ École de Danse et les artistes de l'Académie.

L’Enfant et les Sortilèges fut joué pour la dernière fois au Palais Garnier le 26 janvier 2020.

Les Contes d’Hoffmann (Jacques Offenbach – 1881)
Du 30 novembre au 27 décembre 2023 (10 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Eun Sun Kim, mise en scène Robert Carsen (2000)
Benjamin Bernheim, Dmitry Korchak, Pretty Yende, Antoinette Dennefeld, Rachel Willis-Sørensen, Christian Van Horn, Leonardo Cortellazzi, Christophe Mortagne, Cyrille Lovighi, Christian Rodrigue Moungoungou, Vincent Le Texier, Angela Brower, Sylvie Brunet-Grupposo, Alejandro Baliñas Vieites

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 14 février 2020

Adriana Lecouvreur (Francesco Cilea – 1902)
Du 16 janvier au 07 février 2024 (8 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Jader Bignamini, mise en scène David Mc Vicar (2015)
Anna Netrebko, Anna Pirozzi, Yusif Eyvazov, Giorgio Berrugi, Ekaterina Semenchuk, Clémentine Margaine, Ambrogio Maestri, Sava Vemić, Leonardo Cortellazzi, Alejandro Baliñas Vieites, Nicholas Jones, Ilanah Lobel-Torres, Marine Chagnon, Se-Jin Hwang

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 15 juillet 2015

Giulio Cesare (Georg Friedrich Haendel – 1724)
Du 20 janvier au 16 février 2024 (12 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Harry Bicket, mise en scène Laurent Pelly (2011)
Gaëlle Arquez, Adrien Mathonat, Wiebke Lehmkuhl, Emily D’Angelo, Lisette Oropesa, Iestyn Davies, Luca Pisaroni, Rémy Brès

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 18 juin 2013

Saskia de Ville (musicologue et journaliste), Alexander Neef, José Martinez et Sophie Gavriloff (Expérience spectateur) lors de la présentation à l'Opéra Bastille

Saskia de Ville (musicologue et journaliste), Alexander Neef, José Martinez et Sophie Gavriloff (Expérience spectateur) lors de la présentation à l'Opéra Bastille

La Traviata (Giuseppe Verdi – 1853)
Du 16 janvier au 07 février 2024 (12 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Giacomo Sagripanti, mise en scène Simon Stone (2019)
Nadine Sierra, Pretty Yende, Marine Chagnon, Cassandre Berthon, René Barbera, Ludovic Tézier,  Maciej Kwaśnikowski, Alejandro Baliñas Vieites, Florent Mbia, Hyun-Jong Roh, Olivier Ayault, Pierpaolo Palloni

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 16 octobre 2019

Simon Boccanegra (Giuseppe Verdi – 1881)
Du 12 mars au 03 avril 2024 (8 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Thomas Hengelbrock, mise en scène Calixto Bieito (2018)
Ludovic Tézier, Nicole Car, Mika Kares, Charles Castronovo, Étienne Dupuis,  Alejandro Baliñas Vieites, Paolo Bondi, Marianne Chandelier

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 13 décembre 2018

Salomé (Richard Strauss  – 1905)
Du 09 au 28 mai 2024 (7 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Mark Wigglesworth, mise en scène Lydia Steier (2022)
Gerhard Siegel, Ekaterina Gubanova, Lise Davidsen, Johan reuter, Pavol Brelik, Katharina Magiera, Matthäus Schmidlechner, Eric Huchet, Maciej Kwaśnikowski, Nicholas Jones, Florent Mbia, Luke Stoker, Yiorgo Ioannou, Dominic Barbieri, Bastian Thomas Kohl,  Alejandro Baliñas Vieites,  Ilanah Lobel-Torres

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 05 novembre 2022

Cosi fan tutte (Wolfgang Amadé Mozart – 1787)
Du 10 juin au 09 juillet 2024 (12 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Pablo Heras-Casado, mise en scène Anne Teresa De Keersmaeker (2017)
Vannina Santoni, Angela Brower, Hera Hyesang Park, Josh Lovell, Gordon Bintner, Paulo Szot

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 21 octobre 2017

 Eve-Maud Hubeaux (air d'Eboli de 'Don Carlos')

Eve-Maud Hubeaux (air d'Eboli de 'Don Carlos')

L’Académie de l’Opéra national de Paris 

Street Scene (Kurt Weill - 1947) 
Du 19 au 27 avril 2024 (5 représentations à la MC93 de Bobigny)

Direction musicale Yshani Perinpanayagam, mise en scène Ted Huffman
Artistes en résidence à l’Académie

Œuvre inédite à l’Opéra national de Paris

Affiche du Gala anniversaire des 100 ans de la naissance de Maria Callas, le 02 décembre 2023

Affiche du Gala anniversaire des 100 ans de la naissance de Maria Callas, le 02 décembre 2023

Premières impressions sur la saison 2023/2024

Avec 7 nouvelles productions dans les grandes salles, l’Opéra de Paris maintient un rythme de renouvellement conséquent dans un contexte économique fort difficile (et avec un niveau de subventions inférieur à 45% de son budget). 

Et aux deux entrées au répertoire de ‘Beatrice di Tenda’ et ‘The Exterminating Angel’, s’ajoute le retour de deux œuvres françaises créées au sein de l’institution qui n’y étaient plus apparues depuis au moins la fin du Second Empire, ‘Médée’ et ‘La Vestale’.

A cette ligne très claire que dessine Alexander Neef depuis le début de son mandat en faisant revivre la richesse du patrimoine créatif de l’Opéra de Paris, se déploie une autre ligne destinée à mieux faire connaître l’opéra anglo-saxon et les thèmes qu'il aborde. En seulement trois saisons, il aura progressé sur ces deux axes forts plus que n’importe quel autre directeur.

Ainsi, la langue française va occuper un tiers des soirées lyriques avec 6 ouvrages, depuis ‘Médée’ à ‘L’enfant et les sortilèges’ de Maurice Ravel, œuvre qui n’avait été donnée que pour un seul soir en janvier 2020. Les productions de ‘L’enfant et les sortilèges’ et des 'Contes d'Hoffmann' seront d'ailleurs les plus anciennes de la saison, puisqu'elles furent créées respectivement le 05 novembre 1998 et le 20 mars 2000. Le chef d'œuvre d'Offenbach en sera à sa neuvième série dans la production de Robert Carsen.

En revanche, le répertoire slave reste pour l’instant peu représenté, puisque seul ‘L’Affaire Makropoulos’ sera repris, mais avec un couple Karita Mattila / Krzysztof Warlikowski qui devrait se révéler explosif.

Toutefois, un seul metteur en scène, Kirill Serebrennikov, fait ses débuts sur les planches de l’institution, et Lydia Steier, auteure d’une ‘Salomé’ clivante, est confirmée pour ‘La Vestale’  dont on attend une vision tout aussi forte. Le fait que Calixto Bieito soit également choisi pour mettre en scène ‘The Exterminating Angel’ démontre aussi le positionnement très clair d’Alexander Neef sur des metteurs en scène ayant des univers très personnels.

Même si Gustavo Dudamel a dorénavant quitté l'Opéra de Paris, cette saison amènera de nouveaux chefs d’orchestre tels Keri-Lynn Wilson, Eun Sun Kim, Jader Bignamini, Pablo Heras-Casado (le directeur musical du Teatro Real de Madrid) et Yshani Perinpanayagam dans ‘Street Scenes’. La relation entre Alexander Soddy, remplaçant de Gustavo Dudamel à la direction musicale de 'Lohengrin', et l'orchestre de l'Opéra de Paris sera également sous tous les regards.

Et parmi les grands artistes invités, Lise Davidsen, l’une des voix actuelles les plus puissantes, et Tamara Wilson, distribuée dans le rôle meurtrier de ‘Turandot’ et dans celui, bel cantiste, de 'Beatrice di Tenda’, seront très attendues.

Présentation de la saison Lyrique 2023 / 2024 de l’Opéra de Paris

Nombre d’artistes francophones sont invités, Gaëlle Arquez, Cyrille Dubois, Frédéric Antoun, Laurent Naouri, Elodie Fonnard, Emmanuelle de Negri, Lea Desandre, Etienne Dupuis, Philippe Sly, Marianne Crebassa, Julien Behr, Jean Teitgen, Eve-Maud Hubeaux, Florian Sempey, Julie Fuchs, Benjamin Bernheim, Sylvie Brunet-Grupposo, Vincent Le Texier, Clémentine Margaine, Rémy Brès, Ludovic Tézier, Eric Huchet, et plusieurs artistes du chœur apparaissent dans les distributions : Bernard ArrietaJulien Joquet, Isabelle Escalier, Caroline Bibas, Laurent Laberdesque, Anne-Sophie Ducret, Rodrigue Moungoungou, Corinne Talibart, Olivier Ayault, Marianne Chandelier ...

Mais la grande nouveauté de cette saison est le début de la création de la troupe lyrique de l’Opéra de Paris. On pourra ainsi régulièrement retrouver Alejandro Baliñas Vieites, Maciej Kwaśnikowski, Ilanah Lobel-Torres, Marine Chagnon, Nicholas Jones, Florent Mbia (issu du chœur) et Emy Gazeilles dans nombre de rôles et à travers des ouvrages très divers.

Présentation de la saison Lyrique 2023 / 2024 de l’Opéra de Paris

Les tarifs 2023/2024

Les tarifs de cette saison sont en légère augmentation mais évoluent en dessous du niveau d’inflation national actuel.

Les prix sont inchangés pour les places inférieures à 90 euros afin de préserver l’accessibilité à tous, et une augmentation de 5 à 10 euros maximum est appliquée pour les catégories supérieures. 

Par ailleurs, ‘Don Giovanni’, ‘Lohengrin’ et ‘Turandot’ sont classés dans une tarification supérieure pour un total de 35 représentations, ce qui est le double de soirées par rapport à la saison en cours, mais reste en dessous de ce qui était pratiqué au cours du mandat de Stéphane Lissner.

Et il faut noter également que le plan de salle des prix à Bastille, présenté dans le programme, n’est valable que pour 'Don Giovanni’, ‘Lohengrin’, ‘Turandot’ et ‘La Traviata’.

Pour toutes les autres productions, des places sont déclassées au parterre et au second balcon (une centaine de places de catégorie 5 à 7 apparaissent sur les flancs latéraux de l’orchestre, par exemple), ce qui n’est pas mis en évidence dans la brochure de saison.

Evolution du prix des places pour le lyrique à Bastille de 1998/1999 à 2023/2024

Evolution du prix des places pour le lyrique à Bastille de 1998/1999 à 2023/2024

Et l’on retrouve à nouveau, comme chaque saison, deux spectacles à petits prix à Bastille, ‘L’Affaire Makropoulos’ et ‘Cendrillon’, mais dans ce second cas, le prix moyen des places passe à 57 euros, et les places optima coûtent moins de 100 euros. C’est la première fois que l’on voit des prix cassés à ce niveau là.

Résultat : il n'y a jamais eu autant de places à moins de 60 euros pour le lyrique à Bastille depuis la saison 2011/2012.

En revanche, l’augmentation semble plus marquée pour le ballet classique, ce qui se comprend très bien puisque la crise du covid a révélé que la demande pour ce genre artistique avait été moins affectée.

Globalement, l’enveloppe des prix progresse donc de 4,5 % à Bastille pour le lyrique, soit à peine de quoi compenser l’inflation, et correspond tout juste à ce qui est nécessaire pour couvrir l’augmentation des coûts en énergie de l’institution (l’augmentation était de 2,5 millions d’euros rien qu’entre 2019 et 2022, selon Martin Ajdari, le directeur général adjoint).

Le prix moyen des places est donc aujourd’hui le même que sous le mandat de Stéphane Lissner en 2018, alors que l’inflation en France a cru de 15 % depuis cette année là.

Cette politique tarifaire réaliste et très raisonnable va probablement obliger encore plus l’institution à se financer autrement, mais l’exercice semble déjà atteindre ses limites alors que le budget de l’Opéra de Paris frôle les 240 millions d’euros.

Présentation de la saison Lyrique 2023 / 2024 de l’Opéra de Paris

Le détail de la saison lyrique et chorégraphique 2023 / 2024 de l'Opéra national de Paris est accessible sous le lien suivant : Programmation & Billets - Opéra national de Paris (operadeparis.fr)

Voir les commentaires

Publié le 4 Février 2023

Les difficultés financières qui s’accumulent au cours de la saison 2022/2023 à la suite de l’épidémie de covid, aggravées par la crise énergétique (Martin Ajdari, le directeur général adjoint de l’Opéra national de Paris, relève que les dépenses énergétiques de l’institution sont passées de 1,6 M€ en 2019 à 4,1 M€ en 2022, et que ce sera encore plus en 2023)(2) , ont déjà obligé plusieurs opéras français à annuler des spectacles. C’est le cas de l’Opéra national du Rhin qui a annulé la version scénique du ‘Conte du Tsar Saltan’, et de l’Opéra national de Montpellier Occitanie qui a reporté les ‘Scènes du Faust de Goethe'.(1)

Opéra de Rouen Normandie : Une structure que le Ministère de la Culture doit soutenir en priorité

Le rapport sur la politique de l’Art lyrique en France piloté par Caroline Sonrier a par ailleurs souligné en 2021 que ‘L'écart des financements entre Paris et les régions, et l’absence d’opéra national de région à l’Ouest et au Nord de la France nécessite des rééquilibrages. La mise en place d’un nouveau label unique selon des critères simplifiés pourrait aussi permettre un élargissement et une meilleure représentation du réseau sur le territoire’(3).

Or, un autre opéra vient d’annoncer sa fermeture pour 6 semaines, à partir du 1er avril 2023, afin de préserver sa saison 2023 / 2024, l’Opéra de Rouen Normandie, la facture d’énergie ayant augmenté de 450 000 euros.

Pour bien comprendre l’importance de cette structure et sa position très particulière sur le territoire, la carte ci-dessous, élaborée lors de l’analyse du rapport de Caroline Sonrier (Analyse et réflexions à propos du rapport 2021 sur la politique de l’art lyrique en France), montre que hors de la région parisienne, les opéras nationaux en région sont tous situés dans le sud et à l’est, et qu’au nord et à l’ouest, seuls les opéras de Lille et de Rouen bénéficient du statut de Théâtre lyrique d’intérêt national, ce qui leur permet de recevoir une subvention de la part de l’État, mais plus faible que celle des opéras nationaux.

Opéra de Rouen Normandie : Une structure que le Ministère de la Culture doit soutenir en priorité

Et l’Opéra de Rouen, dirigé par Loïc Lachenal, est la seule structure du nord-ouest de la France à disposer de son propre orchestre (40 musiciens), en plus d’ateliers de costumes et de décors. Le tableau ci-dessous compare quelques éléments budgétaires et de performances de l’Opéra de Rouen à d’autres opéras nationaux en région selon le Rapport sur les Opéras en Région édité par le Ministère de la Culture en 2018(4).

  Rouen Nancy Strasbourg Montpellier Bordeaux Lyon
Budget 14 M€ 15 M€ 21 M€ 22 M€ 28 M€ 36 M€
Subventions totales 10,5 M€ 13 M€ 16 M€ 20 M€ 20 M€ 29 M€
dont subvention d'Etat 1,5 M€ 3 M€ 5 M€ 3,2 M€ 4,7 M€ 6 M€
Spectateurs 90 000 62 000 100 000 74 000 165 000 115 000
Levers de rideau 100 + 30 (tournées) 125 155 190 200 200
dont spectacles lyriques 20 à 25% 45% 55% 27% 10% 50%
ETP permanents 100 165 315 210 335 300
ETP non permanents 50 45 105 215 115 105

 

Bien que ne faisant pas partie des opéras nationaux en région, l’Opéra de Rouen est comparable à l’Opéra national de Lorraine (Nancy) avec un nombre bien plus important de spectateurs (45 % en plus). Mais le nombre de rideaux lyriques reste un peu trop faible pour être véritablement reconnu comme opéra national. 

Et pourtant, obtenir ce statut lui permettrait de voir sa subvention étatique passer de 1,5 M€ à plus de 3 M€, et donc de consolider sa structure et d’accroître à la fois son rayonnement et sa capacité de production.

L’autre particularité de l’opéra de Rouen est qu’il est le seul où la région représente plus de 75 % de l’apport en subvention, ce qui traduit l’une de ses vocations à opérer des tournées régulières dans des villes telles Evreux, Vernon, Condé-sur-Vire ou Petit-Caux.

La métropole de Rouen participe donc peu en comparaison des autres métropoles du territoire au soutien de son opéra, mais le maire, Nicolas Mayer-Rossignol, souligne qu’il y a d’autres structures à Rouen qui sont intégralement soutenues par la ville. La tension entre le conseil régional et le maire est donc accrue par ce contexte budgétaire.

L’excellente performance de rayonnement de l’Opéra de Rouen mise en rapport avec son budget (plus de 90 000 spectateurs pour 10,5 millions d’euros de subventions) et son positionnement unique dans le nord-ouest de la France justifient donc un intérêt prioritaire de la part du Ministère de la Culture afin de ne pas laisser seules la région et la ville de Rouen décider du sort d’une structure dont l’existence est sollicitée et appréciée par les habitants de la Normandie. 

Sinon, la réduction de son activité ne lui permettrait plus de répondre à une demande qui existe pourtant bien, au vu des chiffres de fréquentation rendus publics.

Addendum : le vendredi 10 février 2023, le Ministère de la Culture a annoncé qu'une rallonge de 200.000 euros était allouée à l'Opéra Rouen Normandie, et, dans la foulée, la métropole a débloqué 300.000 euros supplémentaires.

Opéras en souffrance : l'État annonce des coups de pouce (radiofrance.fr)

Voir les commentaires