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Publié le 23 Mars 2019

Présentation de la saison Lyrique 2019 / 2020 du Théâtre des Champs Élysées

Depuis le samedi 23 mars 2019, la dixième saison de Michel Franck à la direction du Théâtre des Champs Élysées est officiellement dévoilée devant une partie du public venue au théâtre en matinée.

Cette saison s’inscrit dans la continuité des saisons passées et comprend 4 productions d’opéras en version scénique données sur un total de 19 soirées, 16 opéras en version concert et 16 oratorio et œuvres religieuses, 28 concerts symphoniques, 13 récitals vocaux, 20 récitals de piano, 12 concerts de musique de chambre, 24 concerts du dimanche matin (dont Vienne Eternelle avec le Secession Orchestra, Purcell In Love avec l’ensemble Les Surprises, et Pinocchio pour le jeune public) et 6 ballets dansés sur 34 soirées, dont 3 classes du ballet de l’opéra national de Kiev données en matinées.

Par ailleurs, une version des Noces de Figaro, Les Petites Noces, ramenée à une durée d’une heure et quinze minutes sera créée pour le jeune public, et donnée en douze représentations sur le temps scolaire, ainsi que sur quatre matinées ou soirées tout public. Ce spectacle sera une coproduction avec l’opéra Grand Avignon, l’opéra de Toulon Provence Méditerranée et l’opéra de Rouen Normandie.

Cette ligne programmatique prévoit donc un opéra scénique de plus que la saison passée, mais surtout 10 oratorios et œuvres religieuses supplémentaires. Le nombre d’opéras en version concert passe de 18 à 16, ce qui signifie que globalement le nombre de soirées d’opéras tout format confondu reste stable à 35 soirées, auquel s’ajoutent 16 soirées d’ouvrages religieux. C'est donc un total de plus de 50 soirées qui est dédié à des œuvres vocales.

Théâtre des Champs-Elysées - Saison 2019 / 2020

Opéras en version scénique

Le Freischütz (Carl Maria von Weber)
19, 21, 23 octobre (3 représentations)

Direction musicale Laurence Equilbey Mise en scène Clément Debailleul et Raphaël Navarro
Stanislas de Barbeyrac, Johanni Van oostrum, Chiara Skerath, Vladimir Baykov, Christian Immler, Thorsten Grümbel, Daniel Schmutzhard, Anas Séguin, Clément Dazin
Insula orchestra, accentus
Coproduction les Théâtres de la ville de Luxembourg, Théâtre de Caen, Opéra de Rouen Normandie, Ludwigsburger Schossfestspiele

Les Noces de Figaro (Wolfgang Amadé Mozart)
26, 29 novembre et 1, 3, 5, 7 (6 représentations)

Direction musicale Jérémie Rhorer, Mise en scène James Gray
Sabine Devieilhe, Robert Gleadow, Stéphane Degout, Vannina Santoni, Eléonore Pancrazi, Carlo Lepore, Florie Valiquette, Mathias Vidal, Matthieu Lécroart, Rodolphe Briand
Le Cercle de l’Harmonie
Coproduction Théâtres de la ville de Luxembourg, Los Angeles Opera, Opéra National de Lorraine

Roberto Devereux (Gaetano Donizetti)
20, 22, 25, 28, 30 mars (5 représentations)

Direction musicale Roberto Abbado, Mise en scène David McVicar
Maria Agresta, Artur Rucinski, Karine Deshayes, Francesco Demuro, Pierr-Antoine Chaumien, Anas Séguin
Orchestre National de France, Chœur de Radio France
Coproduction Metropolitan Opera

Le Couronnement de Poppée (Claudio Monteverdi)
11, 14, 16, 18, 20 juin (5 représentations)

Direction musicale Christophe Rousset, Mise en scène Stephen Landgridge
Anne-Catherine Gillet, Marie-Nicole lemieux, Alice Coote, Chantal Santon-Jeffery, Dephine Galou, Reinoud Van Mechelen, Emilie Renard, Judith van Xanroij, Mathias Vidal, Catherine Trottmann, Lucia Martin Carton, Philippe Estèphe, Pierre Derhet, Emilio Gonzalez Toro, Thibault De Damas
Les Talens Lyriques
Coproduction Théâtre du Capitole de Toulouse

Roberto Devereux - mise en scène David McVicar (2016)

Roberto Devereux - mise en scène David McVicar (2016)

Opéras et oratorios en version de concert de septembre à décembre 2019

Don Giovanni (Wolfgang Amadé Mozart) le 19 septembre
Jonathan McGovern, David Ireland, Camila Titinger, Sky Ingram, Trystan Llyr Griffiths, Mireille Asselin, Paul Whelan, Thomas Faulkner
Douglas Boyd direction, Orchestre de chambre de Paris, Chœur de l’Opéra Garsington
Production donnée au Wormsley de Garsington 2019

Giulio Cesare (Georg Friedrich Haendel) le 24 septembre
Christophe Lowrey, Karina Gauvin, Eve-Maud Hubeaux, Ann Hallenberg, Kacper Selazk, Assley Riches
Christophe Rousset direction, Les Talens Lyriques 

Gloria (Antonio Vivaldi) & Dixit Dominus (Georg Friedrich Haendel) le 25 septembre
Ekaterina Gubanova, Marlène Assayag
Jean-Christophe Spinosi direction, Ensemble Matheus, Chœur de chambre Mélisme(s) 

Elias (Felix Mendelssohn) le 08 octobre
Brenden Gunnell, Carolyne Sampson, Anna Stephany, Roderick Williams
Massaki Suzuki direction, Orchestra and Choir of the Age of Enligthenment 

Stabat Mater (Francis Poulenc) le 11 octobre
Emoke Barath, Jean-Luc Bourré (violoncelle)
Bertrand de Billy direction, Orchestre National de France, Chœur et Maitrise de Radio France 

Ernani (Giuseppe Verdi) le 08 novembre
Francesco Meli, Carmen Giannattasio, Amartuvshin Enkhbat, Roberto Tagliavani
Daniele Rustioni direction, Orchestre et Chœurs de l’Opéra National de Lyon

Platée (Jean-Philippe Rameau) le 02 décembre
Anders J.Dahlin, Chantal Santon-Jeffery, Thomas Dolié, Hasnaa Bennani, Arnaud Richard, Philipp Kapeller, Victor Sicard
Alexis Kossenko direction, Orchestre et Chœur Les Ambassadeurs

Pastorale de Noël (Marc-Antoine Charpentier) le 04 décembre
Violaine Le Chenadec, Caroline Weynants, Caroline Bardot, Lucile Richardot, Davy Cornillot, Etienne Bazola, Renaud Bres, Nicolas Brooymans
Sébastien Daucé direction, Ensemble Correspondances

Isis (Jean-Baptiste Lully) le 06 décembre
Eve-Maud Hubeaux, Ambroisine Vré, Bénédicte Tauran, Robert Getchell, Fabien Hyon, Philippe Estèphe, Edwin Crossley-Mercer
Christophe Rousset direction, Chœur de chambre de Namur

Stabat Mater (Pergolèse) & Stabat Mater (Alessandro Scarlatti) le 10 décembre
Véronique Gens, Marie-Nicole Lemieux
Thibault Noally violon et direction, Les Accents

Stabat Mater (Gioachino Rossini) le 13 décembre
Maria Agresta, Daniela Barcelona, René Barbera, Vitalij Kowaljow
Gustavo Gimeno direction, Orchestre Philharmonique du Luxembourg, Wiener Singverein

Théâtre des Champs-Elysées - Saison 2019 / 2020

Opéras et oratorios en version de concert de janvier à mars 2020

L’Italienne à Alger (Gioachino Rossini) le 11 janvier
Margarita Gritskova, Veronica Camgemi, Peter Kalman, Maxim Mironov, Christian Senn, Rosa Bove, José Coca Loza
Jean-Christophe Spinosi direction, Ensemble Matheus

Orlando (Georg Friedrich Haendel) le 13 janvier
Franco Fagioli, Kathryn Lewek, Delphinez Galou, Nuria Rial, Adam Plachetka
Francesco Corti direction, Il Pomo d’Oro

Magnificat (Carl Philipp Emanuel Bach) & Magnificat (Jean-Sébastien Bach) le 21 janvier
Marie Henriette Reinhold, Patrick Grahl
Hans-Christop Rademann direction, Chœur et Orchestre du Gaechinger Cantorey

Requiem (Wolfgang Amadé Mozart) le 29 janvier
Emöke Barath, Anthea Pichanick, Zachary Wilder, Istvan Kovacs
György Vashegyi direction, Orfeo Orchestra, Purcell Choir

La Création (Joseph Haydn) le 01 février
Mari Eriksmoen, Patrick Grahl, Florian Boesch
Philippe Herreweghe direction, Orchestre des Champs-Elysées, Collegium Vocale Gent

Messe en ut (Ludwig van Beethoven) le 03 février
Balthasar-Neumann-Chor & Solisten
Thomas Hengelbrock direction, Balthasar-Neumann-Ensemble

Juditha triumphans (Antonio Vivaldi) le 11 février
Marie-Nicole Lemieux, Ekaterina Gubanova, Sonia Prina, Benedetta Mazzucato, Natalia Kawalek
Jean-Christophe Spinosi direction, Ensemble Matheus

La Femme sans ombre (Richard Strauss) le 17 février
Amber Wagner, Michaela Schuster, Elza van den Heever, Stephen Gould, Michael Volle, Katrien Baerts, Bror Magnus Todenes, Andreas Conrad, Michael Wilmering, Thomas Oliemans, Nathan Berg
Yannick Nézet-Séguin direction, Rotterdams Philharmonisch Orkest, Rotterdam Symphony Chorus, Maitrise de Radio France
Concert joué également à Dortmund (20 février) et Rotterdam (23 février)

Petite Messe solennelle (Gioachino Rossini) le 24 février
Hasmik Toroskyan, Anthea Pichanik, Cyrille Dubois, Daniele Antonagenli
Tanguy de Williencourt piano, Bart Van Reyn direction, Chœur de la Radio Flamande

Fidelio (Ludwig van Beethoven) le 27 février
Nina Stemme, Michael Weinius, Malin Christensson, John Lundgren, Karl-Magnus Fediksson, Johan Schinkler
Thomas Dausgaard direction, Swedish Chamber Orchestra, Swedish Radio Choir

Passion selon Saint-Jean (Jean-Sébastien Bach) le 23 mars
Hana Blazikova, Damien Guillon, James Gilchrist, Zachary Wilder,  Christian Immler
Masaaki Suzuki direction, Bach Collegium Japan

Acanthe et Césiphe (Jean-Philippe Rameau) le 24 mars
Sabine Devieilhe, Cyrille Dubois, Thomas Dolié, Chantal Santon-Jeffery, Eugénie Lefebvre, Anders J.Dahlin, David Witczak, Marine Lafdal-Franc, Anne Sophie Petit, Mélodie Ruvio
Alexis Kossenko direction, Les Ambassadeurs, Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles 

Théâtre des Champs-Elysées - Saison 2019 / 2020

Opéras et oratorios en version de concert d'avril à juin 2020

Roméo et Juliette (Charles Gounod) le 01 avril
Vannina Santoni, Jean-François Borras, Jean Teitgen, Guillaume Andrieux, Eléonore Pancrazi, Matthieu Justine, Marie Lenormand ; Kevin Amiel, Marc Scoffoni, Christian Helmer, Luc Hertin-Hugault, Guilhem Worms, Laurent Sérou
David Reiland direction, Orchestre et chœur de l’Opéra National de Montpellier

Serse (Georg Friedrich Haendel) le 04 avril
Emily D’Angelo, Mari Eriksmoen, Jakub Jozef Orlinski, Emöke Barath, Lucile Richardot, Luigi De Donato, Biagio Pizzuti
Enrico Onofri direction, Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie

Passion selon Saint-Matthieu (Jean-Sébastien Bach) le 08 avril
Julien Prégardien, Florian Boesch, Dorothee Mields, Damein Guillon, Reinoud Van Mechelen, Peter Kooij, Grace Davidson, William Shelton, Hugo Hymas, Tobias Berndt
Philippe Herreweghe direction, Orchestre et Chœur du Collegium Vocale Gent

Le Château de Barbe-Bleue (Béla Bartok) le 19 avril
Matthias Goerne, Michelle De Young
Gianandrea Noseda direction, Orchestre National de France

Missa solemnis (Ludwig van Beethoven) le 22 avril
Mari Eriksmoen, Varduhi Abrahamyan, Pavol Breslik, Christof Fischesser
Jérémie Rhorer direction, Le Cercle de l’Harmonie, Vokalakademie Berlin

L’Orfeo (Claudio Monteverdi) le 11 mai
Rolando Villazon, Anne-Kathryn Olsen, Luciana Mancini, Céline Scheen, Benedetta Mazzucato, Vincenzo Capezuto, Aidan Coburn, Zachary Wilder, John Taylor Ward, Dingle Yandell, Benoît Arnould
Christina Pluhar direction, L’Arpeggiata

Requiem (Gabriel Fauré) & Messe de Clovis (Charles Gounod) le 16 mai
Regula Mühlemann, Jean-Sébastien Bou
Hervé Niquet direction, Orchestre et Chœur du Concert Spirituel

Alessandro (Georg Friedrich Haendel) le 18 mai
Bejun Metha, Julia Lezhneva, Lucia Cirillo, Raffaele Pe, Sonia Prina, Carlo Allemano
Diego Fasolis direction, Kammerorchester Basel

Psyché (Ambroise Thomas) le 25 juin
Jodie Devos, Karine Deshayes, Tassis Christoyannis, Ludivine Gombert, Marie Gautrot, Artavazd Sargsyan, Jérôme Boutillier, Patrick Bolleire
Pierre Bleuse direction, Orchestre de chambre de Paris, chœur de la Radio Flamande

Théâtre des Champs-Elysées - Saison 2019 / 2020

Les Récitals vocaux

Palazetto Bru Zane, gala des 10 ans – Saint-Saens, Gounod, Hervé, Audran … le 07 octobre
Elina Garanca – Airs de Don Carlo , Adriana Lecouvreur … le 14 octobre
Jakub Jozef Orlinski – Cavalli, Haendel, Boretti, Conti, Hasse le 19 décembre
Vannina Santoni, Saimir Pirgu – Mozart, Donizetti, Gounod, Massenet... le 07 janvier
Jonas Kaufmann le 20 janvier
Philippe Jaroussky – Lieder de Schubert le 24 janvier
Elsa Dreisig – Strauss, Rachmaninov, Duparc le 28 janvier
Roberto Alagna le 06 février
Renée Fleming – Brahms, Liszt, Duparc, Debussy le 19 mars
Emöke Barath, Andrea Pichanick, Philippe Jaroussky, Emilio Gonzalez Toro – Monteverdi, Carissimi, Cavalli … le 30 avril
Matthias Goerne – Lieder de Beethoven le 07 mai
Philippe Jaroussky – Vivaldi, Haendel le 15 mai
Aleksandra Kurzak – Verdi, Ponchielli, Massenet, Puccini le 19 mai

Théâtre des Champs-Elysées - Saison 2019 / 2020

Concerts (sélection subjective)

Orchestre Philharmonique de Saint-Petersbourg – Yuri Termikarov, Boris Berezovsky – Brahms, Dvorak le 21 septembre
Rotterdams Philharmonisch Orkest – Lahav Shani, Nelson Freire (piano) – Haydn, Rachmaninov, Stravinsky le 28 septembre
Boris Berezovsky (piano) – Ravel, Debussy, Messiaen le 10 octobre
Andreï Korobeinikov (piano) – Chopin, Schubert, Scriabine, Liszt, Beethoven le 05 novembre
Quatuor de Jérusalem – Hila Baggio (soprano) – Schulhoff, Desyatnikov, Korngold le 27 novembre
Nelson Goerner (piano) – Schumann, Brahms, Liszt le 09 décembre
Orchestre National de France – James Gaffigan, Seong-Jin Cho (piano) – Rachmaninov, Prokofiev le 12 décembre
Secession Orchestra – Clément Mao-Takacs – Marie-Laure Garnier (Soprano), Eléonore Pancrazi (mezzo-soprano) – Vienne éternelle le 15 décembre matin
Arcadi Volodos (piano) – Liszt, Schumann le 08 janvier
Orchestre de chambre de Paris – Douglas Boyd – Stéphanie d’Oustrac (mezzo-soprano) – Mozart, Lavandier, Mendelsshon, Berlioz le 09 janvier
Orchestre National de France – Emmanuel Krivine, Julia Fischer (violon) – Debussy, Bartok, Moussorgsky, Ravel le 10 janvier
Jean-Philippe Collard (piano) – Chopin, Fauré, Granados le 17 janvier
Orchestre Symphonique d’Euskadi – Roberto Trevino, Jennifer Johnson (mezzo-soprano), Corby Welch (ténor) – Ravel, Mahler le 25 janvier
Francesco Piemontesi (piano) – Schubert, Liszt le 27 janvier
Elisabeth Leonskaja (piano) – Cycle Schubert le 30 et 31 janvier
Rotterdams Philharmonisch Orkest – Yannick Nézet-Séguin - Mahler le 18 février
Wiener Philharmoniker – Andris Nelsons, Annette Dasch, Gerhild Romberger, Klaus Florian Vogt, Günher Groissböck – Beethoven le 29 février
Purcell in love – Ensemble Les Surprises, Eugénie Lefebvre (soprano), Etienne Bazola (baryton) le 08 mars matin
Pinocchio – Elliot Jenicot, Ensemble instrumental le 15 mars 11h et 15h
Elena Galitskaya (soprano), Michel Portal (clarinette), Michel Dalberto (piano) – Schubert, Brahms le 22 mars matin
Philharmonia Orchestra – Esa-Pekka Salonen, Rebecca Nelsen (soprano) – Berg, Mahler le 26 mars
Nemanja Radulovic (violon), Laure Favre-Kahn (piano), Michel Vuillermoz (narrateur) – Beethoven, Tolstoï le 29 mars
Orchestre de chambre de Paris – Antoine Tamestit – Bach, Hindemith, Britten, Brahms le 6 mai
Double sens - Nemanja Radulovic – Baika (Rimski-Korsakov, Sedlar, Tchaikovski) le 15 juin
Quatuor Modigliani – Nicholas Angelich (piano), Marie-Agnès Gillot (danse) – Schumann, Ravel, Schubert le 24 juin

Théâtre des Champs-Elysées - Saison 2019 / 2020

Première impression sur la saison 2019 / 2020

Avec six opéras et œuvres en version de concert (réunissant Rameau - qui a droit à deux ouvrages -, Lully, Charpentier, Thomas et Gounod), mais pas de titre en version scénique, la langue française est un peu en retrait cette saison. Cependant, les œuvres religieuses en latin de Gabriel Fauré, Francis Poulenc et Charles Gounod viennent en partie compenser ce manque en augmentant la présence de compositeurs français.

Isis (Lully), Psyché (Thomas), La Pastorale de Noël (Charpentier) et Acanthe et Césiphe (Rameau) sont ainsi quatre raretés à découvrir.

La langue latine est donc subitement mise en avant à travers les oratorios, car 10 soirées lui seront consacrées. Carl Philipp Emanuel Bach, Jean Sébastien Bach, Ludwig van Beethoven, Alessandro Scarlatti, Gioachino Rossini, Pergolese, Antonio Vivaldi, Georg Friedrich Haendel, Wolfgang Amadé Mozart seront représentés au moins une fois chacun dans ce genre musical.

Le répertoire italien reste naturellement dominant (3 des 4 opéras en version scénique) et couvre 7 des 16 opéras en version de concert. Sur ces 16 versions de concert, 4 titres ont déjà été chantés cette saison : Don Giovanni, Serse, Orfeo et  Fidelio.  Très attendue, nous verrons comment la mise en scène de David McVicar pour Roberto Devereux, conçue aux dimensions du MET, s'adaptera à celles plus modestes du Théâtre. Mais c'est l'interprétation scénique des Noces de Figaro par le réalisateur et cinéaste James Gray qui pourrait revisiter avec le plus de force le chef-d'oeuvre de Mozart. Et Vivaldi fait son grand retour, après 3 ans d'absence, avec Juditha Triomphans et Gloria. Majoritairement, ce sont les opéras français et italiens d'avant 1800 qui sont mis en avant.

Quant au répertoire allemand, il sera représenté par la nouvelle production du Freischütz, dont la mise en scène de Clément Debailleul et Raphaël Navarro devrait passionner les rêveurs, et par les versions concert de La Femme sans ombre, Fidelio et Elias.

Et dans la continuité de cette saison, Georg Friedrich Haendel a droit à quatre opéras en version de concert, un rythme soutenu auquel il est habitué dans cette maison.

Surement, Ernani avec Carmen Giannattasio, Orlando avec Franco Fagioli, Juditha Triomphans avec Marie-Nicole Lemieux et Ekaterina Gubanova, La Femme sans ombre avec Elza van den Heever, Stephen Gould, Michael Volle et Yannick Nézet-Séguin, Fidelio avec Nina Stemme, Romeo et Juliette avec Vannina Santoni et Jean-François Borras, Le Château de Barbe-Bleue avec Matthias Goerne et Michelle de Young et Alessandro avec Bejun Metha et Karine Deshayes devraient être des sommets de la programmation.

Enfin, en récital, le retour d'Elina Garanca sera un autre moment fort de la saison, et il sera possible de retrouver Stéphanie d'Oustrac avec l'orchestre de chambre de Paris, au cours d'un programme Mozart, Lavandier, Mendelsshon, Berlioz le 09 janvier 2020, 

L'intégralité de la saison est accessible sous le lien suivant Saison 2019/2020 du Théâtre des Champs-Elysées.

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Publié le 12 Mars 2019

Présentation de la saison Lyrique 2019 / 2020 de l’Opéra National de Paris
350 ans depuis le 28 juin 1669, et le regard résolument tourné vers l'avenir
Le 11 mars 2019, Palais Garnier

Alors que débute l’année de célébration des 350 ans de l’Opéra de Paris, Stéphane Lissner a révélé sa cinquième saison aux amis et mécènes de l’Opéra, depuis le Palais Garnier, le lundi 11 mars 2019.

Jean-Yves Kaced (Directeur de l'Arop), Stéphane Lissner et Aurélie Dupont

Jean-Yves Kaced (Directeur de l'Arop), Stéphane Lissner et Aurélie Dupont

La Tétralogie de Richard Wagner est le point d’orgue de cette saison rien que par les effectifs techniques et artistiques qu’elle mobilise. L’Or du Rhin et La Walkyrie seront représentés en avril et mai 2020, suivis par Siegfried, Le Crépuscule des Dieux, et deux cycles intégraux, au cours de la saison suivante, d’octobre à décembre 2020.

6 nouvelles productions, incluant celles de L’Or du Rhin et de La Walkyrie, sont ainsi présentées, ce qui est moins que les 8 à 10 nouvelles productions des années précédentes. Et si aucune création n’est prévue, la reprise d’Yvonne, princesse de Bourgogne, créée sous le mandat de Gerard Mortier au Palais Garnier, est un petit événement en soi, car il est rare de voir des créations être rejouées quelques années plus tard.

Au total, ce sont 21 œuvres du répertoire qu’il sera possible d’entendre dans les deux grandes salles au cours de 200 soirées lyriques, parmi lesquelles 2 soirées seront dédiées à une version de concert d’Il Pirata, inédit à l’Opéra de Paris, et 6 soirées à la reprise de l’Enfant et les sortilèges par les artistes de l’Académie. Une place prépondérante sera en fait accordée aux compositeurs italiens du XIXe siècle.

Il s’agit donc d’une saison orientée autour de trois axes, la consolidation du répertoire le plus connu, défendus par d’excellents artistes à travers des productions exigeantes pour les spectateurs, le Ring monumental de Richard Wagner, et les ouvrages moins couramment joués.

Hibla Gerzmava et Jonas Kaufmann (Don Carlos - 2017)

Hibla Gerzmava et Jonas Kaufmann (Don Carlos - 2017)

Les nouvelles productions

L’Or du Rhin (Richard Wagner – 1869) – Nouvelle Production
Du 02 avril au 15 avril 2020 (5 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Philippe Jordan, mise en scène Calixto Bieito
Iain Paterson, Lauri Vasar, Matthew Newlin, Norbert Ernst, Jochen Schmeckenbecher, Gerhard Siegel, Wilhelm Schwinghammer, Dimitry Ivashchenko, Ekaterina Gubanova, Anna Gabler, Wiebke Lehmkuhl, Tamara Banjesevic, Megan Marino, Claudia Huckle

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 18 juin 2013

Alors que la production de Günter Krämer de 2010/2011 permettait de porter sur la scène Bastille Der Ring des Nibelungen qui n’avait plus été donné à l’Opéra National de Paris depuis 1957, dix ans plus tard, on peut s’attendre à ce que la nouvelle production par Calixto Bieito, qui a mis en scène Parsifal à l’opéra de Stuttgart en s’inspirant d’une nouvelle post-apocalyptique de Cormac McCarthy, vienne remettre en question la vision de ce monde légendaire, tout en en préservant sa poésie.
La saison suivante, les deux autres volets, Siegfried et le Crépuscule des Dieux, seront joués, et la Tétralogie pourra être entendue deux fois sous forme de cycle dans la continuité de ces représentations.

Après le Châtelet (1994-1995), Aix-en-Provence (2006 à 2009) et la Scala de Milan (2010 à 2013), Stéphane Lissner monte donc son quatrième Ring de sa carrière.

La Walkyrie (Richard Wagner – 1870) – Nouvelle Production
Du 5 mai au 27 mai 2020 (5 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Philippe Jordan, mise en scène Calixto Bieito
Jonas Kaufmann, Eva-Maria Westbroek, John Releya, Iain Paterson, Martina Serafin, Ekaterina Gubanova, Sonja Saric, Celine Byrme, Christina Bock, Katharina Magiera, Regine Hangler, Julia Rutigliano, Noa Beinart, Marie-Luise Dressen

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 19 juin 2013

Présentation de la saison lyrique 2019 / 2020 de l'Opéra National de Paris"

La Traviata (Giuseppe Verdi – 1853) – Coproduction Wiener Staatsoper
Du 12 septembre au 16 octobre 2019 (13 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Michele Mariotti / Carlo Montanaro, mise en scène Simon Stone
Pretty Yende / Nino Machaidze, Catherine Trottmann, Marion Lebègue, Benjamin Bernheim / Atalla Ayan, Ludovic Tézier / Jean-François Lapointe, Julien Dran, Christian Helmer, Marc Labonette, Thomas Dear, Luca Sannai, Enzo Coro, Olivier Ayault

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 29 décembre 2018

A partir de 1852, les représentations de la « Dame aux camélias » d’Alexandre Dumas fils faisaient pleurer les spectateurs parisiens.
Le personnage féminin, Marguerite Gautier, était inspiré de Marie Duplessis, fille de concierge devenue hétaïre (courtisane) que connut le dramaturge.
En reprenant ce personnage, Giuseppe Verdi entendait décrire les mœurs bourgeoises d’une société capitalistique, très attachée à la propriété, la famille et l’économie, et sa morale hypocrite où le problème de l’héritage est important.
Mais alors que La Traviata fait maintenant partie des 3 ouvrages lyriques les plus joués dans le monde, c’est seulement depuis cette saison que cet opéra, que Verdi considérait comme son meilleur, rejoint les 10 titres les plus représentés à l’Opéra de Paris.
Il reviendra à Pretty Yende et Nino Machaidze de porter le personnage principal et d'investir la mise en scène de Simon Stone, dont on peut attendre une lecture radicale à l’occasion du retour de La Traviata au Palais Garnier. La Trilogie de la vengeance, qui débute le 12 mars jusqu'au 21 avril 2019 aux ateliers Berthier, est une occasion de découvrir le travail de ce régisseur qui aime adapter les grands rôles de femme à notre époque.

Les Indes Galantes (Jean-Philippe Rameau – 1735) – Nouvelle production
Du 27 septembre au 15 octobre 2019 (12 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Leonardo Garcia Alarcon, Orchestre Capella Mediterranea, mise en scène Clément Cogitore, chorégraphie Bintou Dembélé
Sabine Devieilhe, Florian Sempey, Jodie Devos, Edwin Crossley-Mercer, Julie Fuchs, Mathias Vidal, Alexandre Duhamel, Stanislas de Barbeyrac

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 27 septembre 2003

Considérée comme une « pièce de festival » de par la profusion d’artistes nécessaires à la faire vivre, Les Indes Galantes sera confié à une jeune génération de chanteurs français et un metteur en scène, Clément Cogitore, associé à la chorégraphe Bintou Dembélé, dont le travail sur le corps entre en résonance avec l’histoire et l’histoire coloniale en particulier.

Stéphane Lissner

Stéphane Lissner

Prince Igor (Alexandre Borodine – 1890) – Nouvelle Production
Du 28 novembre au 26 décembre 2019 (10 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Philippe Jordan, mise en scène Barrie Kosky
Evgeny Nikitin, Elena Stikhina, Pavel Cernoch, Smitry Ulyanov, Dimitry Ivashchenko, Anita Rachvelishvili, Adam Palka, Andrei Popov, Vasily Efimov, Marina Haller, Irina Kopylova

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 25 janvier 1970

Inspirée probablement des événements décrits dans le poème médiéval Le Dit de la campagne d’Igor, l’œuvre relate la lutte entre les jeunes états russes chrétiens et les tribus eurasiennes de Coumans (les Polovtsiens – en russe Les couleurs fauves) qui percèrent en Europe jusqu’au Royaume de Hongrie au XIIe siècle, avant l’arrivée des Mongols. Sa musique est l'une des plus somptueuses du répertoire russe.
A sa mort, en 1887, Borodine laissa une partition plusieurs fois remaniée mais inachevée, que Rimski-Korsakov et Glazounov complétèrent dès 1885.
La création eut lieu à Moscou en 1890, mais l’Opéra de Paris n’accueillit une troupe que fin 1969 pour 7 représentations seulement.
En 1983, les travaux de Pavel Lamm furent publiés. Ils révélèrent que Rimski-Korsakov et Glazounov avaient supprimé un cinquième de la partition. Ainsi, c’est en 1993 que Valery Gergiev interpréta la version intégrale.
A l’occasion de cette nouvelle production, le metteur en scène australien Barrie Kosky fera ses débuts dans la maison, et Philippe Jordan dirigera son premier opéra russe. Les deux artistes se connaissent bien et s'apprécient, car c'est à eux qu'est confiée l'interprétation de la nouvelle production des Maîtres Chanteurs de Nuremberg du Festival de Bayreuth depuis 2017.

Manon (Jules Massenet – 1884) – Nouvelle Production
Du 29 février au 10 avril 2020 (13 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Dan Ettinger, mise en scène Vincent Huguet
Pretty Yende / Sofia Fomina, Benjamin Berheim / Stephen Costello, Ludovic Tézier, Roberto Tagliavini, Rodolphe Briand, Pierre Doyen, Cassandre Berthon, Alix Le Saux, Jeanne Ireland, Philippe Rouillon, Julien Joguet, Laurent Laberdesque

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 13 février 2012

Créée le 19 janvier 1884 à l’Opéra-Comique, Manon n’est entré au Palais Garnier que le 02 juillet 1974, entraîné par le grand mouvement d’intégration des œuvres de la salle Favart au répertoire de l’Opéra. Depuis, ce grand succès mondial de Massenet s’est imposé et fait partie des 20 ouvrages les plus joués de l’institution, avec plus de 80 représentations à son actif.
Face aux adaptations par Auber (1856) et Puccini (1893) du roman de l’abbé Prévost L’Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut, celle de Massenet est la plus fidèle dans sa déclinaison des sentiments d’une jeunesse qui virent au tragique.
Vincent Huguet, metteur en scène et historien qui rencontra Patrice Chéreau à la Villa Médicis à Rome en 2008, et qui travailla avec lui sur plusieurs de ses derniers projets, dont Elektra, dirigera cette nouvelle production afin de redonner à Manon une interprétation scénique qui se substitue avantageusement à celle de Coline Serreau.  

Installation de Claude Lévêque - Les Saturnales - autour du bassin de la Pythie, Palais Garnier

Installation de Claude Lévêque - Les Saturnales - autour du bassin de la Pythie, Palais Garnier

Version de Concert

Il Pirata (Vincenzo Bellini – 1827)
Le 16 et 19 décembre 2019 (2 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Riccardo Frizza
Sondra Radvanovsky, Michael Spyres, Ludovic Tézier, Kevin Amiel, Krzysztof Baczyk, Valentine Lemercier

Œuvre inédite à l’Opéra de Paris

Adapté de la pièce Bertram ou le Pirate créée au Panorama-Dramatique – un théâtre parisien du boulevard du Temple -, Il Pirata témoigne de la première coopération entre le célèbre librettiste italien du moment, Felice Romani, et le compositeur italien Vincenzo Bellini.
Cet opéra, comme les suivants, I Capuleti e i Montecchi, La Sonnanbula, Norma, I Puritani, nécessite une équipe entière d’excellents chanteurs. L’Opéra romantique italien et ses grandes scènes de folie seront dorénavant promis à un avenir prolifique. Cette version de concert n'aurait pas été proposée s'il elle ne réunissait pas Sondra Radvanovsky, Michael Spyres et Ludovic Tézier, qui sont trois artistes exceptionnels.

L’Académie de l’Opéra national de Paris

L’Enfant et les sortilèges (Maurice Ravel – 1925)
Œuvre associée dans la même soirée au ballet d’Anne Teresa de Keersmaeker L’Après-midi d’un faune (Claude Debussy – 1894) interprété par la Compagnie Rosas.

Du 20 janvier au 29 janvier 2020 (6 représentations au Palais Garnier)
Direction musicale Vello Pähn, mise en scène Richard Jones (1998)
Artistes de l’Académie de l’Opéra national de Paris

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 13 février 2013

La reprise de la production de Richard Jones est l’occasion de découvrir sur la scène Garnier les jeunes artistes de l’Académie, dans un opéra de Maurice Ravel, basé sur un livret de Colette, commandé par Jacques Rouché, le directeur de l’Opéra en 1914.

I Puritani - ms Laurent Pelly (2013)

I Puritani - ms Laurent Pelly (2013)

Les reprises

I Puritani (Vincenzo Bellini – 1835)
Du 07 septembre au 05 octobre 2019 (9 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Riccardo Frizza, mise en scène Laurent Pelly (2013)
Elsa Dreisig, Luc Hertin-Hugault, Alexander Tsymbalyuk, Javier Camerana / Francesco Demuro, Igor Golovatenko, Jean-François Borras, Gemma Ni Bhriain

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 19 décembre 2013

Madame Butterfly (Giacomo Puccini – 1904)
Du 14 septembre au 13 novembre 2019 (15 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Giacomo Sagripanti, mise en scène Robert Wilson (1993)
Ana Maria Martinez / Dinara Alieva, Marie-Nicole Lemieux / Eve-Maud Hubeaux, Giorgio Berrugi / Dmytro Popov, Laurent Naouri, Rodolphe Briand, Tomasz Kumiega, Jeanne Ireland, Robert Pomakow, Jian-Hong Zhao, Chae-Wook Lim, Hyoung-Min Oh, Laura Agnoloni, Carole Colineau, Sylvie Delaunay

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 13 octobre 2015

Don Carlo (Giuseppe Verdi – version 5 actes de Modène 1886 en italien)
Du 25 octobre au 23 novembre 2019 (10 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Fabio Luisi, mise en scène Krzysztof Warlikowski (2017)
René Pape, Roberto Alagna / Michael Fabiano, Etienne Dupuis, Vitalij Kowaljow, Sava Vemic, Aleksandra Kurzak / Nicole Car, Anita Rachvelishvili, Eve-Maud Hubeaux, Tamara Banjesevic, Julien Dran, Pietro Di Bianco, Daniel Giulianini, Mateuz Hoedt, Tomasz Kumiega, Tiago Matos, Danylo Matviienko, Vincent Morell

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 11 novembre 2017 dans la version parisienne de 1866.

Lear (Aribert Reimann – 1978)
Du 21 novembre au 07 décembre 2019 (6 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Fabio Luisi, mise en scène Calixto Bieito (2016)
Bo Skovhus, Gidon Sacks, Andreas Scheibner, Michaël Colvin, Kor-Jan Dusseljee, Lauri Vasar, Andrew Watts, Andreas Conrad, Evelyn Herlitzius, Erika Sunnegardh, Annette Dasch, Ernst Alisch, Luca Sannai, Lucas Prisor

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 12 juin 2016.

Lear - Annette Dasch et Bo Skovhus - ms Calixto Bieito (2016)

Lear - Annette Dasch et Bo Skovhus - ms Calixto Bieito (2016)

La Barbier de Séville (Gioacchino Rossini – 1816) – Production originale du Grand Théâtre de Genève
Du 11 janvier au 12 février 2020 (12 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Carlo Montanaro, mise en scène Damiano Michieletto (2014)
Xabier Anduaga, Carlo Lepore, Lisette Oropesa, Florian Sempey / Andrzej Filonczyk, Krzysztof Bacyk, Davide Giangregorio, Marion Lebègue, Bernard Arrieta

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 16 février 2018

Les Contes d’Hoffmann (Jacques Offenbach – 1881)
Du 21 janvier au 14 février 2020 (8 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Mark Elder / Pierre Vallet, mise en scène Robert Carsen (2000)
Jodie Devos, Véronique Gens, Ailyn Pérez, Gaëlle Arquez, Sylvie Brunet, Michael Fabiano, Rodolphe Briand, Hyung-Jong Roh, Jean Teitgen, Philippe Talbot, Laurent Naouri, Olivier Ayault, Jean-Luc Ballestra

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 27 novembre 2016

Les Contes d'Hoffmann - ms Robert Carsen (2016)

Les Contes d'Hoffmann - ms Robert Carsen (2016)

Yvonne, princesse de Bourgogne (Philippe Boesmans – 2009) – Coproduction La Monnaie, Bruxelles et Wiener Staatsoper
Du 26 février au 08 mars 2020 (6 représentations au Palais Garnier)
Direction musicale Susanna Mälkki, mise en scène Luc Bondy (2009)
Dörte Lyssewski, Laurent Naouri, Béatrice Uria-Monzon, Julien Behr, Jean teitgen, Antoinette Dennefeld, Loïc Félix, Christophe Gay, Guilhem Worms

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 08 février 2009

Don Giovanni (Wolfgang Amadé Mozart – 1787) – Coproduction Metropolitan Opera, New-York
Du 21 mars au 24 avril 2020 (12 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Philippe Jordan, mise en scène Ivo Van Hove (2019)
Luca Pisaroni, Alexander Tsymbalyuk, Jacquelyn Wagner, Stanislas de Barbeyrac, Stéphanie d’Oustrac, Philippe Sly, Mikhail Timoschenko, Zuzana Markova

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 13 juillet 2019

Adriana Lecouvreur (Francesco Cilea – 1902) – Coproduction Royal Opera House, Covent Garden, Londres, Gran Teatre de Liceu, Barcelone, Wiener Staatsoper, San Francisco Opera
Du 27 avril au 12 mai 2020 (6 représentations à l’opéra Bastille)
Direction musicale Giacomo Sagripanti, mise en scène David McVicar (2015)
Anna Netrebko / Elena Stikina, Yusif Eyvazov, Ekaterina Semenchuk, Sava Vemic, Zeljko Lucic, Rodolphe Briand, Christophe Gay, Julien Dran, Sofija Petrovic, Farrah El Dibany, Vadim Artamonov

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 15 juillet 2015

Adriana Lecouvreur - Luciana d'Intino et Angela Gheorghiu - ms David McVicar (2015)

Adriana Lecouvreur - Luciana d'Intino et Angela Gheorghiu - ms David McVicar (2015)

Boris Godounov (Modest Moussorsky – 1869)
Du 23 mai au 29 juin 2020 (12 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Michael Schonwandt, mise en scène Ivo van Hove (2018)
René pape, Evdokia Malevskaya, Ruzan Mantashyan, Elena Zaremba, Andreas Conrad, Lauri Vsar, Dmitry Golovnin, Evgeny Nikitin, Elena Manistina, Vasily Efimov, Michal Partyka, Wotjek Smilek, John Bernard

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 12 juillet 2018

Boris Godounov - Ildar Abdrazakov - ms Ivo van Hove (2018)

Boris Godounov - Ildar Abdrazakov - ms Ivo van Hove (2018)

Rigoletto (Giuseppe Verdi – 1851)
Du 02 juin au 12 juillet 2020 (14 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Speranza Scappucci, mise en scène Claus Guth (2016)
Frédéric Antoun, Zeljko Lucic, Elsa Dreisig, Rafal Wiwek, Aude Extremo, Jeanne Ireland, Sava Vemic, Jean-Luc Ballestra, Maciej Kwasnikowski, Danylo Matviienko, Adèl Charvet, Marie Perbost, Chae-Wook Lim

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 27 juin 2017

La Bohème (Giacomo Puccini – 1896)
Du 13 juin au 13 juillet 2020 (15 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Lorenzo Viotti, mise en scène Claus Guth (2017)
Ermonela Jaho / Elena Stikhina / Marina Costa-Jackson, Julie Fuchs / Elena Tsallagova, Francesco Demuro / Vittorio Grigolo / Benjamin Bernheim, Lucas Meachem / Gabriele Viviani, Andrzej Filonczyk, Krzysztof Baczyk, Franck Leguérinel, Cyrille Lovighi, Florent Mbia, Chrsitian-Rodrigue Moungoungou, Hyoung-Min Onh

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 31 décembre 2017

La Bohème - Nicole Car - ms Claus Guth (2017)

La Bohème - Nicole Car - ms Claus Guth (2017)

Cosi fan tutte (Wolfgang Amadé Mozart – 1790)
Du 19 juin au 13 juillet 2020 (9 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Antonello Manacorda, mise en scène Anne Teresa de Keersmaeker (2017)
Jacquelyn Wagner, Stéphanie Lauricella, Stephen Costello, Philippe Sly, Paulo Szot, Ginger Costa-Jackson

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 21 octobre 2017

Loges du Palais Garnier au cours d'une représentation

Loges du Palais Garnier au cours d'une représentation

Premières impressions sur la saison 2019/2020

Cette saison se particularise par une forte représentativité des blockbusters de l’Opéra de Paris, les 2/3 des représentations étant dédiés à 11 des 20 ouvrages les plus joués de l’institution depuis près de 50 ans, le tiers restant étant des opéras plus rarement joués (Le Ring, Lear, Yvonne,princesse de Bourgogne, Prince Igor, I Puritani, I Pirata, Adriana Lecouvreur, Les Indes Galantes, L’Enfant et les sortilèges).
Il y a donc principalement la volonté d’assurer une large fréquentation du public vers des œuvres fortement accessibles en parallèle du Ring.

Le Ring

Même si elle ne compte que 10 représentations sur la saison pour les deux premiers volets, L’Or du Rhin et la Walkyrie, la nouvelle production de l’Anneau des Nibelungen confiée à Calixto Bieito est l'évènement de l’année 2020, qui se prolongera avec les deux autres volets ainsi que deux cycles complets sur une semaine. Avec une distribution totalement renouvelée par rapport à 2010/2011, Philippe Jordan dirigera donc son deuxième Ring à l’Opéra de Paris en 10 ans, et son troisième après celui du New-York Metropolitan Opera au printemps 2019.

L’opéra en langue française

Pour sa cinquième saison à la direction de l’Opéra National de Paris, Stéphane Lissner propose pas moins de 5 œuvres en langue française, dont deux nouvelles productions : un opéra ballet, Les Indes galantes, un opéra comique, Manon, un opéra fantastique, Les Contes d’Hoffmann, une comédie tragique, Yvonne, princesse de Bourgogne, et enfin, une fantaisie lyrique, L’Enfant et les sortilèges.

Les meilleurs chanteurs francophones, Sabine Devielhe, Florian Sempey, Jodie Devos, Julie Fuchs, Mathias Vidal, Alexandre Duhamel, Stanislas de Barbeyrac, Véronique Gens, Gaëlle Arquez, Sylvie Brunet, Philippe Talbot, Laurent Naouri, Béatrice Uria-Monzon, Julien Behr, Benjamin Bernheim, seront réunis pour défendre ces œuvres qui couvrent quatre siècles de répertoire. 

Et pour la première fois, une création lyrique du Palais Garnier, Yvonne, princesse de Bourgogne, est reprise dans sa production d’origine, ce qui permet au compositeur Philippe Boesmans de revenir sur la scène de l’Opéra.  Hommage est également rendu à Luc Bondy qui était un ami proche de Stéphane Lissner.

Parallèlement à cette reprise, l’enjeu, avec la nouvelle production de Manon, est de ramener au répertoire une interprétation de l’ouvrage de Massenet qui ait du sens, et qui fasse oublier le ratage du spectacle de Coline Serreau commandé par Nicolas Joel en 2012.

Quant aux Indes Galantes, il s’agit de substituer à l’ancienne production, naïve mais plaisante d’Andrei Serban, un spectacle qui sorte des codes habituels des maisons internationales, afin de redonner de la puissance à une œuvre qui fut parmi les cinq grands tubes de l’Opéra avec plus de 280 représentations entre 1952 et 1965.

Le répertoire slave

Stéphane Lissner continue à soutenir sans relâche le répertoire slave qui avait été délaissé par Nicolas Joel, et présente une nouvelle production du Prince Igor, ouvrage qui n’avait été joué au Palais Garnier que pour 7 représentations, il y a 50 ans. Avec la reprise de Boris Godounov, ce sont deux compositeurs attachants, Alexandre Borodine et Modest Moussorsky, liés dans le passé par le désir de baser leurs œuvres sur les traditions populaires russes, qui seront à l’affiche cette saison. 
Par ailleurs, Boris Godounov fait dorénavant partie des 20 ouvrages les plus joués à l’Opéra de Paris.

Rigoletto - Michael Fabiano et Vesselina Kasarova - ms Claus Guth (2016)

Rigoletto - Michael Fabiano et Vesselina Kasarova - ms Claus Guth (2016)

Giuseppe Verdi et le répertoire italien

La saison 2019/2020 est véritablement centrée sur le répertoire italien du XIXe siècle qui présente pas moins de 9 ouvrages de 5 compositeurs, Bellini, Rossini, Verdi, Puccini, Cilea, du bel canto au vérisme, sur près de 50% des soirées.

La nouvelle production de La Traviata sera une nouvelle occasion d’ancrer le chef-d’œuvre de Verdi au Palais Garnier, après la tentative de Gerard Mortier et Christoph Marthaler. Et c’est un metteur en scène polémique australien, venu du monde du théâtre, Simon stone, qui devra renouveler la vision de ce monument populaire

La reprise de Don Carlo, dans la version 5 actes de Modène en italien, rarement chantée à l’Opéra de Paris, 2 ans après l’euphorie engendrée par l’interprétation saisissante de la version parisienne des répétitions de 1866, sera dirigée par Fabio Luisi, qui, fin novembre, conduira également en alternance les représentations de Lear, les deux spectacles se superposant au cours d’une même semaine.

Par ailleurs, la version de concert d’Il Pirata, jamais jouée en ces lieux, interprétée par Sondra Radvanovsky, et l’affrontement d’Anna Netrebko et d’Ekaterina Semenchuk dans Adriana Lecouvreur, devraient rendre un versant spectaculaire à ces incarnations quelque peu inhumaines.

La forte représentativité du répertoire du XIXe siècle se prolonge pour la cinquième année consécutive

Le répertoire du XXe et XXIe siècle est par conséquent celui qui n’est défendu que symboliquement depuis 5 ans : Benjamin Britten n’est plus représenté dans une grande salle depuis 2010, Richard Strauss est absent de la programmation pour la 4e année consécutive, et seuls Lear et Yvonne, Princesse de Bourgogne, deux ouvrages de moins de 50 ans, permettront de retrouver deux pièces de théâtre célèbres adaptées à l’opéra avec succès.

La programmation de Stéphane Lissner est en effet similaire, par l’esprit et le prestige, à celle d’Hugues Gall (1995 à 2004), à la différence que ce dernier insistait plus fortement sur le répertoire allemand et britannique du XXe siècle, alors que l’actuel directeur se focalise surtout sur le répertoire italien et français du XIXe siècle, comme aucun autre directeur ne l’avait fait auparavant.

Les artistes français

A l’instar de la saison passée, une place de choix est laissée aux chanteurs francophones, Sabine Devielhe, Florian Sempey, Jodie Devos, Julie Fuchs, Mathias Vidal, Alexandre Duhamel, Stanislas de Barbeyrac, Véronique Gens, Gaëlle Arquez, Sylvie Brunet, Philippe Talbot, Laurent Naouri, Béatrice Uria-Monzon, Julien Behr, Benjamin Berheim, Etienne Dupuis, Elsa Dreisig, Luc Bertin-Hugault, Marion Lebègue, Jean-François Lapointe, Julien Dran, Christian Helmer, Marie-Nicole Lemieux, Eve-Maud Hubeaux, Stéphanie d’Oustrac, Roberto Alagna, Frédéric Antoun, aussi bien dans les œuvres françaises qu’italiennes.
On remarque cependant l’absence, cette saison, de Cyrille Dubois, Karine Deshayes, Stéphane Degout et Marianne Crebassa.

Les stars, les chefs, les metteurs en scène

Distribués dans nombre de nouveaux spectacles et de reprises, Andreas Schager, Johannes Martin Kränzle,  Ricarda Merbeth, Ain Anger, Gerhard Siegel, Ekaterina Gubanova, Jonas Kaufmann, Eva-Maria Westbroek, Javier Camarena, Pretty Yende, Nino Machaidze, René Pape, Michael Fabiano, Aleksandra Kurzak, Anita Rachvelishvili, Bo Skovhus, Evelyn Herlitzius, Elena Stikhina, Anna Netrebko, Ekaterina Semenchuk, Pavel Cernoch, Dmitry Ulyanov, Sondra Radvanovsky, Michael Spyres, Lisette Oropesa, Luca Pisaroni, Aleksander Tsymbalyuk, Ermonela Jaho, Vittorio Grigolo, entre autres, attisent déjà la curiosité de ceux qui pourront les découvrir dans des rôles soit éprouvés, soit nouveaux, et riches en surprises.

Et avec l’arrivée des metteurs en scène Vincent Huguet, Clément Cogitore, Simon Stone et Barrie Kosky, qui rejoindront les productions de Calixto Bieito, Krzysztof Warlikowski, Ivo van Hove, Robert Wilson, Anne Teresa de Keersmaeker, Robert Carsen, Luc Bondy et Claus Guth, le renouveau théâtral se poursuit et se renforce sûrement.

Quant aux chefs d’orchestre, beaucoup reviendront dans leur répertoire de prédilection (Dan Ettinger, Giacomo Sagripanti, Leonardo Garcia Alarcon, Fabio Luisi, Riccardo Frizza, Mark Elder, Lorenzo Viotti), et Speranza Scappucci, nouvelle chef d’orchestre principal de l’opéra de Wallonie, fera ses débuts à l’Opéra de Paris dans Rigoletto.

Et Philippe Jordan, voué aux représentations du Ring, Prince Igor et Don Giovanni, auxquelles s’ajouteront 3 concerts parisiens à la Philharmonie, la grande nef du Musée d’Orsay et l’Opéra Bastille, dirigera un total de 35 représentations.

Enfin, Susanna Mälkki, qui tient à cœur les œuvres du XXe et XXIe siècle, reviendra pour diriger Yvonne, princesse de Bourgogne, puis, le merveilleux Michael Schonwandt reprendra Boris Godounov, et Antonello Manacorda défendra Cosi fan tutte, après s’être confronté à la trilogie Da Ponte de La Monnaie de Bruxelles début 2020.

Présentation de la saison lyrique 2019 / 2020 de l'Opéra National de Paris"

Les tarifs 2019/2020 – baisse sensible du prix moyen des places à Bastille pour le lyrique

Pour plus d'informations sur la politique tarifaire de 1998 à aujourd'hui, lire l'article Prix des places et politique tarifaire - Opéra National de Paris de 1998 (Hugues Gall) à 2020 (Stéphane Lissner) .

S’il est vrai que les 10 représentations du Ring seront données au prix des soirées de Gala de Réveillon (175 euros en moyenne par soirée), nombre de spectacles seront proposés à Bastille à des prix beaucoup plus bas que les saisons précédentes. Ainsi, les reprises de Boris Godounov et de Rigoletto seront 20% moins chères que lors des dernières représentations, celle de La Bohème sera 25% moins chère qu'en 2017, celles de Madame Butterfly et d'I Puritani seront 30% moins chères respectivement qu'en 2015 et 2013, et celle des Contes d'Hoffmann coûtera en moyenne 40% de moins qu'en 2016. 

En effet, trois productions seront vendues dans la catégorie 5 à 145 euros, et il y aura même 5 soirées où toutes les places hors premières catégories seront inférieures à 100 euros.

Ainsi, le prix moyen d’une place à l’opéra Bastille va baisser de 8% pour se stabiliser à 118 euros, et la répartition des places inférieures à 120 euros retrouvera sa configuration d’il y a 8 ans, c'est-à-dire que plus de la moitié des places à Bastille pour le lyrique sera dorénavant inférieure à 120 euros.

On peut, certes, voir cette réduction des prix comme une conséquence de la reprise de 8 spectacles joués à Bastille au cours des 5 dernières années, mais on peut aussi souligner que cet effort permettra de redonner de l’accessibilité au plus grand nombre, et est un premier pas conséquent vers un assagissement des tarifs depuis l’ouverture de l’opéra Bastille, dont on fête les 30 ans cette année.

Tous les détails et les possibilités de réservations sont accessibles sur le site de l'Opéra de Paris selon le lien suivant : https://www.operadeparis.fr/programmation-et-billets/saison-19-20

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Publié le 27 Octobre 2018

Dans son rapport d'activité 2017 / 2018, l'Opéra National de Paris consacre un chapitre au projet de salle modulable et des ateliers Bastille relancé par François Hollande en 2016. Afin de mesurer l'enjeu de ces deux équipements laissés en friche, l'article ci-dessous résume les principales étapes qui marquent leur développement depuis plus de trente ans.

La salle modulable était conçue originalement pour accueillir 1500 spectateurs et offrir un espace expérimental et de création chaleureux, mais elle reste toujours en 2018 construite à l'état brut.

Façade de l'opéra Bastille

Façade de l'opéra Bastille

Historique de la salle modulable de 1982 à 1989

8 mars 1982  François Mitterrand annonce la construction d’un nouvel opéra moderne et populaire sur la Place de la Bastille.
27 juillet 1982 François Mitterrand adresse à son ministre de la Culture, Jack Lang, une lettre de mission pour l'aboutissement de ce grand projet, un opéra comprenant une grande salle de 2 500 à 3 200 places, une salle à vocation expérimentale et divers espaces composant une « maison de l’Opéra »
6 septembre 1983 Par décret, Massimo Bogianckino est nommé administrateur général du Théâtre national de l’Opéra de Paris.
17 novembre 1983  François Mitterrand choisit le projet de l’architecte canadien Carlos Ott.
14-15 avril 1984  La décision d’ouvrir la salle modulable dès 1987 est prise, mais cette anticipation est abandonnée quatre mois plus tard.
Un symposium présidé par Pierre Boulez et Massimo Bogianckino tente de définir la vocation et la programmation artistique de la salle. Pour Gerard Mortier, la salle modulable ne peut avoir qu’une vocation expérimentale
06 septembre 1985  Gerard Mortier est nommé directeur artistique du projet Opéra-Bastille.
Il réclame la suppression de la cage de scène, jugée rétrograde, et des gradins fixes en fond de salle.
L’intervention de Pierre Boulez et la résistance des techniciens sauvent la cage de scène et la moitié des places fixes en gradins.
01 et 02 février 1986  Au Théâtre des Amandiers, chez Patrice Chéreau, les prévisions de programmation envisagées par Gerard Mortier, 200 à 250 spectacles dans la grande salle et 120 dans la salle modulable, sont entérinées. Mais Gerard Mortier se décourage et démissionne suite aux luttes politiques. En effet, Jacques Chirac, nommé Premier ministre le 20 mars 1986, souhaite abandonner ce projet et remplacer l'Opéra par un auditorium, mais François Léotard s’engage cependant à le sauver.
12 août 1986  François Léotard annonce l’abandon des ateliers et de la salle modulable.
Septembre 1986  Un dossier avec de nouvelles orientations afin de dissocier les fonctions acoustiques et scénographiques est rédigé et les fondations sont coulées malgré le souhait du Gouvernement d’arrêter. 
Début 1987  François Mitterrand visite le chantier Bastille et juge absurdes les mesures d’économie décidées par le Gouvernement, s’agissant notamment de la salle modulable.
Août 1987  Daniel Barenboim est nommé directeur artistique et musical.
10 décembre 1987  Matignon entérine la construction d’une version réduite des ateliers Bastille.
Février 1988  Incertitude sur le sort de la salle modulable, alors que la carcasse de béton et les façades sont déjà réalisées.

Carlos Ott, Jack Lang, François Mitterrand, Gerard Mortier, Robert Lion - Présentation du projet Bastille en septembre 1985

Carlos Ott, Jack Lang, François Mitterrand, Gerard Mortier, Robert Lion - Présentation du projet Bastille en septembre 1985

31 août 1988  Le nouveau gouvernement de Michel Rocard nomme Pierre Bergé président de l’Association des Théâtres de l’Opéra de Paris, qui réunit pour quelques temps les trois salles de Garnier, Favart et Bastille. Le projet initial englobant les ateliers et la salle modulable redémarre. La salle doit ouvrir ses portes au public en 1991.
Janvier 1989  Les dissensions entre Pierre Berger et Daniel Barenboim concernant la politique artistique, le premier étant aligné sur une vision symbolique et populaire de son ouverture alors que le second privilégie la qualité contemporaine de la scène destinée à accueillir les œuvres du XXe siècle, entraînent la démission d’Alain Pichon, le directeur général, qui est remplacé par Dominique Meyer
Daniel Barenboim rompt alors la négociation sur les conditions d’exercice de sa fonction et est licencié ce qui provoque le départ de Patrice Chéreau puis Pierre Boulez resté jusqu’à présent solidaire du projet Bastille. 
Le projet de salle modulable est cette fois condamné pour de bon. Georges François Hirsch (l'administrateur) s'exclame qu'elle seule justifie l’existence de l'opéra Bastille.
13 Juillet 1989  Concert inaugural d’ouverture de l’opéra Bastille, dirigé par Georges Prêtre.

17 mars 1990 L'opéra Bastille réussit brillamment son ouverture au public avec Les Troyens d'Hector Berlioz, pour la première fois en version intégrale.

Pierre Boulez et Daniel Barenboim

Pierre Boulez et Daniel Barenboim

Le projet de salle pour la Comédie Française de 2011 à 2012

Septembre 2011  Le projet d’ouverture d’une nouvelle salle de la Comédie-Française dans les espaces libres destinés initialement à la salle modulable de l'Opéra Bastille est annoncé par Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication.
Fin 2012  Pour cause de rigueur budgétaire, ce projet est cependant suspendu par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.

Plan de l'Opéra Bastille et salle modulable - niveau 2 (1989)

Plan de l'Opéra Bastille et salle modulable - niveau 2 (1989)

Le projet de Cité du théâtre, de la salle modulable et des ateliers de décors de l’opéra Bastille.

24 octobre 2016  Le président de la République François Hollande, accompagné d’Audrey Azoulay, la ministre de la Culture, annonce sa volonté de créer à horizon 2023 une Cité du théâtre, à l’image de la Cité de la musique du parc de la Villette, sur l’emplacement des ateliers Berthier.  L’Odéon bénéficierait d’une salle totalement modernisée (800 places), la Comédie-Française y trouverait sa salle modulable tant rêvée (650 places) et le conservatoire supérieur d’art dramatique, des locaux adaptés aux nouvelles exigences pédagogiques (salles de répétitions, bibliothèque).

A cette occasion, Stéphane Lissner, directeur de l’Opéra National de Paris, annonce que la salle modulable Bastille sera finalement construite dans les années à venir. 
Le projet de transformation des ateliers Berthier consiste en effet à rapatrier les décors de l’Opéra qui y sont stockés vers une zone laissée en jachère entre l’arrière de Bastille et la Coulée verte.

François Hollande et Stéphane Lissner - visite des Ateliers Berthier (2016)

François Hollande et Stéphane Lissner - visite des Ateliers Berthier (2016)

Les objectifs de la nouvelle salle modulable de l’Opéra 
Dans son rapport de saison 2017 /2018, l’Opéra National de Paris précise les objectifs de la salle modulable (capacité de 800 places, surface de 1200 m2 et hauteur de 41 m) :

  • Accueil de certains spectacles, par exemple de danse ou de musique des XXe et XXIe siècles, avec une jauge plus adaptée à la spécificité de ces propositions artistiques ;
  • Ouverture d’un nouvel espace d’expression aux jeunes artistes (artistes lyriques, chorégraphes, musiciens, metteurs en scène…) préparés au sein de l’Académie de l’Opéra
  • Accueil du jeune public et des actions conduites dans les programmes « Dix Mois d’École et d’Opéra », « Les Petits Violons » et « Opéra-Université » ;
  • Disponibilité à la location de nouveaux espaces pour des évènements variés (cocktails, défilés de mode, conférences d’entreprise) ;
  • Accueil de répétitions de spectacles destinés à la scène Garnier.

Ces deux derniers points permettront ainsi de dégager de nouvelles ressources propres et d’augmenter, par exemple, le nombre de représentations à Garnier.

La salle modulable Bastille en 2018

La salle modulable Bastille en 2018

Budget et calendrier de la salle modulable et des ateliers de décors de l’opéra Bastille
Le montant de l’opération s’élève à 59 millions d’euros, financée en partie par le mécénat.
Le cabinet d'architecture Henning Larsen est retenu depuis fin janvier 2019 - il est notamment le concepteur du Royal Danish Opera et de l'Harpa Concert Hall de Reykjavik. Il associera à la réflexion les représentants des salariés et des artistes, et les travaux démarreront au printemps 2020 pour une mise en service prévue initialement en janvier 2023, mais repoussée à début 2024 suite à la crise sanitaire de 2020.
Par ailleurs, de nouveaux espaces publics seront aménagés, avec l'ajout d'un nouveau hall d'accueil et d'un restaurant.

La salle modulable et les ateliers de l'opéra Bastille - Historique et projet d'achèvement (1982 - 2023)

Les premières orientations données par Alexander Neef après sa prise de fonction en septembre 2020
Suite à sa prise de fonction le 01 septembre 2020, le nouveau directeur de l'Opéra de Paris a confirmé que le projet de la salle modulable se poursuivait, la dernière tranche de 20 millions d'euros étant budgétée par le Ministère de la Culture :

D'abord nous ne voulions pas une troisième salle à l'italienne puisque nous en avons déjà deux, mais un grand volume beaucoup plus flexible, des configurations différentes pour produire ce que nous ne pouvons pas faire dans les grandes salles en termes de répertoire d'opéra et de créations. Ce qui m'intéresse beaucoup également, ce sont les formes de théâtre musical non-européennes qui répondent à la diversité de la société française aujourd'hui. Le travail que Bernard Foccroulle a fait par exemple au Festival d'Aix-en-Provence autour de la Méditerranée m'a beaucoup impressionné. C'est aussi le lieu et le moyen d'ouvrir l'opéra à ceux qui ne sont pas nos publics traditionnels. Nous avons surtout l'idée d'inviter des compagnies jeunes, lyriques et chorégraphiques (et pas uniquement parisiennes). Nous ferons ce travail avec les forces de la maison et la rencontre d'artistes invités.

Ce projet m'intéresse car il est complémentaire de celui de nos grandes salles, pour ouvrir plus largement l'éventail au public et pour créer une trajectoire d'accessibilité beaucoup plus décontractée, depuis cette salle modulable jusque vers les grandes salles.”

Le projet de salle modulable à nouveau mis en pause avant l'été 2021
Le 28 septembre 2021, un article dans Les Echos révèle que le projet de salle modulable est à nouveau à l'arrêt depuis la fin du printemps 2021, la direction de l'Opéra de Paris partageant avec l'Etat que ce n'est pas le moment de le faire après plus d'un an de pandémie.

La décision émane du ministère de la Culture – tutelle de l’institution –, qui estime plus urgent de « redresser la situation financière de la maison et le renouvellement de son modèle économique reposant sur l’excellence artistique ». « C’est compréhensible d’un point de vue économique, reconnaît Martin Ajdari, directeur général adjoint de l’Opéra. Le besoin auquel cette salle devait répondre demeure, mais il faut savoir choisir ses priorités. »

Il y restera une salle de répétition de l'orchestre et un espace brut pour y faire des défilés de mode.

Contraint de fermer ses portes au public entre mars 2020 et mai 2021, l’Opéra – dont les ressources propres telles la billetterie, la location d’espaces, les boutiques ou le mécénat, comptaient pour 59 % de son budget en 2020 – enregistrait fin novembre dernier 45 millions de pertes liées à la pandémie (contre 4 millions à cause des grèves). Et prévoit des pertes jusqu’en 2022.

À deux reprises depuis le début de la crise sanitaire, le ministère de la Culture a donc volé au secours de l'Opéra de Paris : 106 millions (incluant 25 millions prévu dans le second projet de loi de finances rectificative de 2021), dont 20 millions issus du plan de relance devaient solder le financement de la salle modulable. « Nous avons obtenu la garantie que cette somme restera acquise pour financer l’accueil des activités de Berthier et couvrir des investissements et travaux de rénovation auxquels ce bâtiment de trente-cinq ans doit faire face », explique Martin Ajdari.

Le vendredi 19 novembre 2021 matin, sur France Musique, Christian Merlin revient sur l'annonce de la suspension du projet de salle modulable, choix qu'il trouve bien dommage car il y a beaucoup de réflexions stimulantes des jeunes compositeurs, librettistes, metteurs en scène, sur les nouvelles formes à donner à l'opéra, qui est vraiment un genre très ancré dans le passé, et le musicologue rappelle qu'un certain Richard Wagner a toujours dit qu'il fallait repenser l'architecture du théâtre pour faire évoluer l'art

Vernissage de l'exposition du Grand Palais immersif  'Venise révélée', le 20 septembre 2022

Vernissage de l'exposition du Grand Palais immersif  'Venise révélée', le 20 septembre 2022

Un nouvel emploi pour la salle modulable
Si le projet de salle modulable est à nouveau repoussé, l'espace laissé existe toujours, si bien qu'il devient possible de l'aménager et de lui trouver une finalité temporaire.

Ainsi, le 20 septembre 2022, a lieu le vernissage de l'exposition du Grand Palais immersif  'Venise révélée' qui sera déployée dans les volumes de la salle modulable jusqu'au 19 février 2023, une présentation numérique de l'histoire de Venise et de ses trésors cachés.

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Publié le 30 Janvier 2018

Présentation de la saison Lyrique 2018 / 2019 de l’Opéra National de Paris
Saison anniversaire des 350 ans de l’Académie Royale de Musique
Le 29 janvier 2018 - Palais Garnier

Pour célébrer les 350 ans de l'Académie Royale de Musique fondée par Louis XIV, Stéphane Lissner a présenté à la presse et aux Mécènes de l'Opéra, sur la scène du Palais Garnier, sa quatrième saison à travers une soirée dédiée aux artistes.

La saison 2018/2019 comprendra 7 Nouvelles Productions principales (dont 3 en coproduction) ainsi qu'une nouvelle production de La Chauve-Souris au MC 93 de Bobigny avec les artistes de l'Académie.

12 reprises seront par ailleurs montées ce qui permettra à l'institution d'afficher plus de 200 représentations lyriques.

Et les 30 ans de l'ouverture de l'Opéra Bastille seront célébrés par la nouvelle production des Troyens mise en scène par Dmitri Tcherniakov.

L'année 2019 sera également marquée par un nombre important de conférences au collège de France et au centre Pompidou (Paris) et d'expositions sur Le Grand Opéra (Palais Garnier), L'Académie royale de Musique (Palais Garnier), Opéra et arts visuels au XXe et XXIe siècle (Centre Pompidou-Metz), Edgar Degas à l'Opéra (Musée d'Orsay).

2017 s'est enfin achevée par de très bons résultats financiers avec des comptes à l'équilibre, des recettes de billetterie à leur plus haut niveau (73 millions d'euros HT), et un important soutien du mécénat (près de 16 millions d'euros).

Autour de Degas - Les élèves de l'Ecole de danse de l'Opéra National de Paris

Autour de Degas - Les élèves de l'Ecole de danse de l'Opéra National de Paris

Les Nouvelles Productions

Les Huguenots (Giacomo Meyerbeer – 1836) – Nouvelle Production
Du 28 septembre au 24 octobre 2018 (9 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Michele Mariotti / Lukasz Borowicz, mise en scène Andreas Kriegenburg
Diana Damrau, Bryan Hymel, Ermonela Jaho, Karine Deshayes, Nicolas Testé, Paul Gay, Julie Robart-Gendre, François Rougier, Florian Sempey, Cyrille Dubois, Michal Partyka, Patrick Bolleire, Tomislav Lavoie, Elodie Hache, Philippe Do

Œuvre jouée pour la dernière fois le 28 novembre 1936 au Palais Garnier

Depuis l'ouverture du Palais Garnier, en 1875, et jusqu'au milieu des années 30, Les Huguenots faisaient partie des cinq opéras les plus joués au sein de l'institution parisienne. Comme toutes les œuvres issues du genre du Grand opéra français abordant un épisode historique - il s'agit ici des évènements ayant conduit au massacre de la Saint-Barthélemy le 24 août 1572 -, ils disparurent du répertoire à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Après 82 ans d'absence, ils sont à nouveau représentés sur les planches de Bastille dans une mise en scène d'Andreas Kriegenburg, le régisseur du précédent Ring de Wagner à l'opéra de Munich, qui fait ainsi ses débuts à l'Opéra de Paris.

Karine Deshayes - Nobles Seigneurs, salut (air d'Urbain, Les Huguenots)

Karine Deshayes - Nobles Seigneurs, salut (air d'Urbain, Les Huguenots)

Bérénice (Michael Jarrell – 2018) – Nouvelle Production
Du 29 septembre au 17 octobre 2018 (7 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Philippe Jordan, mise en scène Claus Guth
Bo Skovhus, Barbara Hannigan, Florian Boesch, Alastair Miles, Julien Behr, Rina Schenfeld

Création mondiale

Basée sur la pièce Bérénice de Jean Racine représentée pour la première fois à l’hôtel de Bourgogne le 21 novembre 1670, la version lyrique qui sera portée sur la scène du Palais Garnier à l'automne 2018, sur la musique du compositeur suisse Michael Jarrell, constituera le second volet du cycle de créations musicales mettant en scène des ouvrages littéraires français, débuté la saison précédente avec Trompe-la-mort.

Bérénice, Reine de Palestine, est emmenée à Rome par Titus une fois le siège de Jérusalem remporté - c'est lors de cet évènement, en août 70 après J.C, que le second Temple fut détruit -, mais rencontre l'opposition du Sénat qui ne souhaite pas d'une étrangère comme impératrice.

Ce sujet est également celui qui inspira le dernier opéra méconnu d'Albéric Magnard, Bérénice, créé à l'Opéra Comique en 1911.

Simon Boccanegra (Giuseppe Verdi – 1881) – Coproduction Deutsche Oper, Berlin
Du 15 novembre au 13 décembre 2018 (10 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Fabio Luisi, mise en scène Calixto Bieito
Ludovic Tézier, Mika Kares, Maria Agresta / Anita Hartig, Francesco Demuro, Nicola Alaimo, Mikhail Timoshenko

Œuvre jouée pour la dernière fois le 10 mai 2007 à l’opéra Bastille

Après une prise de rôle qui galvanisa le public parisien un soir de dimanche au Théâtre des Champs-Élysées l'année dernière, Ludovic Tézier fera sa prise de rôle scénique de Simon Boccanegra sur le plateau Bastille, dans une mise en scène de Calixto Bieito. Violence et enjeux politiques aux résonances contemporaines seront probablement traduits par une lecture saillante du destin de ce corsaire élu Doge de Gênes par le peuple le 24 septembre 1339, et qui du faire face à une mortelle conspiration tournée contre lui.

Sondra Radvanovsky (Amélia - Simon Boccanegra)

Sondra Radvanovsky (Amélia - Simon Boccanegra)

Il Primo Omicidio (Alessandro Scarlatti – 1707) – Coproduction Staatsoper Unter den Linden, Berlin et Teatro Massimo, Palerme
Du 24 janvier au 23 février 2019 (12 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale René Jacobs, B’Rock Orchestra, mise en scène Romeo Castellucci
Kristina Hammarstöm, Olivia Vermeulen, Birgitte Christensen, Thomas Walker, Benno Schachtner, Robert Gleadow

Entrée au répertoire de l’Opéra National de Paris

Compositeur fondamental du baroque italien, Alessandro Scarlatti est l'auteur d'une centaine d'opéras et une quarantaine d'oratorios créés entre Palerme, Naples, Florence, Rome et Venise.

Il Primo Omicidio appartient à sa période tardive de création, la plus talentueuse dans le répertoire sacré, et est rarement représenté sur scène - l'opéra de Mayence en a donné une version en 2012 dans une mise en scène de Tatjana Bürbaca.

Comme pour Moise et Aaron en 2015, Romeo Castellucci, fasciné par la beauté des sujets bibliques, sera le metteur en scène de cet oratorio qui évoque le premier meurtre de l'histoire.

Conversation avec Romeo Castellucci

Conversation avec Romeo Castellucci

Les Troyens (Hector Berlioz – 1863) – Nouvelle Production
Du 25 janvier au 12 février 2019 (7 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Philippe Jordan, mise en scène Dmitri Tcherniakov
Stéphanie d’Oustrac, Michèle Losier, Véronique Gens, Bryan Hymel, Stéphane Degout, Christian Helmer, Thomas Dear, Paata Burchuladze, Jean-Luc Ballestra, Jean-François Marras, Sophie Claisse, Elina Garanca, Aude Extremo, Cyrille Dubois, Bror Magnus Todenes, Christian Van Horn, Tomislav Lavoie, Bernard Arrieta

Œuvre jouée pour la dernière fois le 14 novembre 2006 à l’opéra Bastille

Composé pour le Théâtre Lyrique en 1863, où seule la seconde partie Les Troyens à Carthage sera représentée, Les Troyens ne sont entrés au répertoire de l'Opéra de Paris qu'en 1921, et ont eu l'honneur de faire l’ouverture de Bastille en 1989 dans une mise en scène de Pier-Luigi Pizzi.

En 2006, Gerard Mortier reprit la mise en scène forte et élégante d'Herbert Wernicke, qui supprimait toutefois les ballets originels, et c'est donc une version intégrale, comme pour le Don Carlos joué ici en 2017, qui sera interprétée sur scène sous la direction musicale de Philippe Jordan et la direction scénique de Dmitri Tcherniakov, qui, auparavant, a brillamment illustré dans La Légende de la ville invisible de Kitège, donnée à l'opéra d'Amsterdam en 2012, son approche du thème de la décadence des civilisations.

Lady Macbeth de Mzensk (Dmitri Chostakovitch – 1934) – Nouvelle Production
Du 6 avril au 25 avril 2019 (7 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Ingo Metzmacher, mise en scène Krzysztof Warlikowski
Dmitry Ulyanov, John Daszak, Ausrine Stundyte, Pavel Cernoch, Sofija Petrovic, Wolfgang Ablinger-Sperrhacke, Oksana Volkova, Andrei popov, Krzysztof Baczyk, Veta Pilipenko, Alexander Tsymbalyuk, Sava Vemic, Florent Mbia

Œuvre jouée pour la dernière fois le 30 janvier 2009 à l’opéra Bastille

Le cycle de nouvelles productions d'œuvres russes se poursuit cette saison avec Lady Macbeth de Mzensk, projet lyrique initié par Dmitri Chostakovitch en 1930 à partir de la nouvelle de Nikolaï leskov (1865).

Après Nancy (1989) et Toulouse (1991), ce chef-d’œuvre interdit par Staline a pour la première fois été joué à Paris sur la scène Bastille en 1992, dans une mise en scène d'André Engel, avant que Gerard Mortier ne fasse venir sur cette même scène, en 2009, la production de Martin Kusej qui lui vaudra le Grand prix du Syndicat de la critique.

En 2019, c'est Krzysztof Warlikowski qui défendra la personnalité et les actes de Katerina Ismailova.

Stéphane Lissner - Palais Garnier, 29 janvier 2018

Stéphane Lissner - Palais Garnier, 29 janvier 2018

Don Giovanni (Wolfgang Amadé Mozart – 1787) – Coproduction Metropolitan Opera, New-York
Du 11 juin au 13 juillet 2019 (12 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Philippe Jordan, mise en scène Ivo Van Hove
Etienne Dupuis, Ain Anger, Jacquelyn Wagner, Stanislas de Barbeyrac, Nicole Car, Philippe Sly, Mikhail Timoschenko, Elsa Dreisig

Œuvre jouée pour la dernière fois le 18 octobre 2015 à l’opéra Bastille

Le cycle Da Ponte initié à Garnier avec Cosi fan Tutte se poursuit avec une nouvelle production de Don Giovanni confiée à Ivo van Hove, metteur en scène néerlandais qui a déjà dirigé deux productions d'opéras de Mozart à La Monnaie de Bruxelles, Idomeneo, en 2010, et La Clemenza di Tito en 2013.

A Jacquelyn Wagner et Philippe Sly, partenaires dans Cosi fan tutte, se joindront Stanislas de Barbeyrac, Nicole Car et Etienne Dupuis, qui fera ses débuts dans le rôle titre.

Conversation avec Julie Fuchs, Philippe Jordan et Philippe Sly

Conversation avec Julie Fuchs, Philippe Jordan et Philippe Sly

L'Académie

Die Fledermaus (Johan Strauss – 1874) - Coproduction MC93 Bobigny
Du 13 mars au 23 mars 2019 (6 représentations au MC93 Bobigny)

Direction musicale Faycal Karoui, mise en scène Célie Pauthe
Avec les artistes en résidence à l'Académie de l'Opéra National de Paris

Œuvre jouée pour la dernière fois le 03 février 2004 à l’opéra Bastille

En 1944, La Chauve-Souris fut l'une des œuvres représentées dans le camp de Theresienstadt où nombre d'artistes vécurent et parfois moururent. Célie Pauthe, metteur en scène de théâtre français associée au Théâtre de la Colline puis à l'Odéon Théâtre de l'Europe, s'est inspirée de ce contexte concentrationnaire pour saisir l'élan d'une musique salvatrice avec les jeunes artistes de l'Académie de l'Opéra de Paris.

Présentation de la saison lyrique 2018 / 2019 de l'Opéra de Paris

Les Reprises

Tristan et Isolde (Richard Wagner – 1865) – En Collaboration avec la Los Angeles Philharmonic Association et le Lincoln Center for the Performing Art
Du 11 septembre au 09 octobre 2018 (9 représentations à l’opéra Bastille)
Direction musicale Philippe Jordan, mise en scène Peter Sellars, création vidéo Bill Viola
Andreas Schager, René Pape, Martina Serafin, Matthias Goerne, Ekaterina Gubanova, Nicky Spence, Neal Cooper, Tomasz Kumiega

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 04 mai 2014

La Traviata (Giuseppe Verdi – 1853)
Du 29 septembre au 26 octobre et du 11 au 29 décembre 2018 (17 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Giacomo Sagripanti / Karel Mark Chichon, mise en scène Benoît Jacquot
Aleksandra Kurzak / Ermonela Jaho, Virginie Verrez, Isabelle Druet / Cornelia Oncioiu, Jean-François Borras / Charles Castronovo / Roberto Alagna, George Gagnidze / Luca Salsi / Ludovic Tézier.

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 29 juin 2016

Ludovic Tézier (Simon Boccanegra)

Ludovic Tézier (Simon Boccanegra)

L’Elixir d’Amour (Gaetano Donizetti – 1832) – Coproduction Royal Opera House, Covent Garden, Londres
Du 25 octobre au 25 novembre 2018 (11 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Giacomo Sagripanti, mise en scène Laurent Pelly
Lisette Oropesa / Valentina Nafotnita, Vittorio Grigolo / Paolo Fanale, Etienne Dupuis, Gabriele Viviani, Adriana Gonzales

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 25 novembre 2015

La Cenerentola (Gioacchino Rossini – 1817)
Du 23 novembre au 26 décembre 2018 (12 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Evelino Pido, mise en scène Guillaume Gallienne
Lawrence Brownlee, Florian Sempey, Alessandro Corbelli, Chiara Skerath, Isabelle Druet, Marianne Crebassa, Adam Plachetka

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 13 juillet 2017

Conversation avec Florian Sempey et Robert Carsen

Conversation avec Florian Sempey et Robert Carsen

Rusalka (Antonin Dvorak – 1901)
Du 29 janvier au 13 février 2019 (6 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Susanna Mälkki, mise en scène Robert Carsen
Klaus Florian Vogt, Karita Mattila, Camilla Nylund, Thomas Johannes Mayer, Ekaterina Semenchuk, Danylo Matviienko, Jeanne Ireland, Andreea Soare, Emanuela Pascu, Elodie Méchain, Tomasz Kumiega

 Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 26 avril 2015

Otello (Giuseppe Verdi – 1887)
Du 7 mars au 4 avril 2019 (11 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Bertrand de Billy, mise en scène Andrei Serban
Roberto Alagna / Aleksandrs Antonenko, George Gagnidze, Frédéric Antoun, Alessandro Liberatore, Paul Gay, Thomas Dear, Aleksandra Kurzak / Hibla Gerzmava, Marie Gautrot

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 16 juillet 2011

Don Pasquale (Gaetano Donizetti - 1843) – Coproduction Royal Opera House, Covent Garden, Londres et Teatro Massimo, Palerme
Du 22 mars au 16 avril 2019 (9 représentations au Palais Garnier)
Direction musicale Michele Mariotti, mise en scène Damiano Michieletto
Michele Pertusi, Mariuz Kwiecien, Javier Camarena, Pretty Yende, Frédéric Guieu

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 12 juillet 2018

Carmen (Georges Bizet – 1875)
Du 11 avril au 23 mai 2019 (15 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Lorenzo Viotti, mise en scène Calixto Bieito
Roberto Alagna / Jean-François Borras, Roberto Tagliavini, Boris Grappe, François Rougier, François Lis, Jean-Luc Ballestra, Anita Rachvelishvili / Ksenia Dudnikova, Nicole Car / Anett Fritsch, Valentine Lemercier, Gabrielle Philiponet

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 16 juillet 2017

La Flûte enchantée (Wolfgang Amadé Mozart – 1791) – Coproduction Festspielhaus, Baden-Baden
Du 27 avril au 15 juin 2019 (14 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Henrik Nanasi, mise en scène Robert Carsen
Julien Behr, Chiara Skerath, Julie Robert-Gendre, Elodie Méchain, Florian Sempey, Chloé Briot, Nicolas Testé, Mathias Vidal, Vannina Santoni, Jodie Devos, Martin Gantner, Tomislav Lavoie, Vincent Delhourne, Martin Homrich

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 23 février 2017

Artistes de l'Académie de l'Opéra National de Paris et de l'Opéra Studio Bolchoï (Berceuse de Iolanta)

Artistes de l'Académie de l'Opéra National de Paris et de l'Opéra Studio Bolchoï (Berceuse de Iolanta)

Iolanta / Casse-Noisette (Piotr Ilyitch Tchaïkovski – 1892)
Du 9 mai au 24 mai 2019 (9 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Tomas Hanus, mise en scène Dmitri Tcherniakov
Ain Anger, Valentina Nafonita, Dmytro Popov, Artur Rucinski, Johannes Martin Kränzle, Vasily Efimov, Gennady Bezzubenkov, Sylvie Brunet, Adriana Gonzalez, Emanuela Pascu

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 01 avril 2016

Tosca (Giacomo Puccini – 1900)
Du 16 mai au 23 juin 2019 (12 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Dan Ettinger, mise en scène Pierre Audi
Anja Harteros / Martina Serafin / Sonya Yoncheva, Jonas Kaufmann / Marcelo Puente, Zeljko Lucic / Luca Salsi, Krzysztof Baczyk, Nicolas Cavallier, Rodolphe Briand, Igor Gnidii, Christian Rodrigue Moungoungou

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 18 octobre 2016

La Force du Destin (Giuseppe Verdi – 1862) – Coproduction Gran Teatre del Liceu, Barcelone
Du 6 juin au 9 juillet 2019 (10 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Nicola Luisotti, mise en scène Jean-Claude Auvray
Carlo Cigni, Anja Harteros / Elena Stikhina, Zeljko Lucic, Brian Jagde, Varduhi Abrahamyan, Rafal Siwek, Gabriele Viviani, Majdouline Zerari, Rodolphe Briand, Lucio Prete, Laurent Laberdesque

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 17 décembre 2011

Julie Fuchs (Papillon inconstant - Les Indes Galantes)

Julie Fuchs (Papillon inconstant - Les Indes Galantes)

Premières impressions sur la saison 2018/2019

L’opéra en langue française

Pour sa quatrième saison à la direction de l’Opéra National de Paris, Stéphane Lissner poursuit une ligne très claire de mise en valeur de la langue française en lui consacrant pas moins de trois nouvelles productions dans trois genres différents : le Grand Opéra français, représenté par Les Huguenots, qui reviennent après 82 ans d’absence sur la scène parisienne, la Tragédie lyrique antique, monumentalement portée par Les Troyens, et une création contemporaine inspirée de la Tragédie historique de Racine, Bérénice, ressuscitée sur la musique du compositeur suisse Michael Jarrell.

Philippe Jordan dirigera ces deux derniers ouvrages, ainsi que Don Giovanni et Tristan et Isolde, soit 35 soirées lyriques.

Un quatrième genre d’opéra français, l’Opéra-comique, sera défendu par Carmen dans la mise en scène de Calixto Bieito à Bastille.

L’opéra biblique

Une autre ligne se détache nettement, celle de l’opéra biblique qui, après Moise et Aaron, Samson et Dalila et Jephtha, se prolonge avec Il Primo Omicidio d’Alessandro Scarlatti, permettant ainsi à ce compositeur napolitain, né probablement à Palerme, d’entrer au répertoire de l’Académie Royale de Musique, trois siècles après son existence.

Jamais, dans l’histoire de l’institution, cette orientation sacrée n’est apparue aussi saillante.

Le répertoire slave

Les œuvres slaves ont également retrouvé leur place perdue sous le mandat de Nicolas Joel, et la nouvelle production de Lady Macbeth de Mzensk confiée à Krzysztof Warlikowski, avec Ausrine Stundyte dans un rôle qu’elle a formidablement interprété à l’Opéra des Flandres et l’Opéra de Lyon, sera un must de la saison, car l’adéquation entre l’œuvre et les personnalités des interprètes et du metteur en scène est fortement concomitante pour ne pas créer un choc lyrique mémorable.

Iolanta / Casse-Noisette et Rusalka seront également défendus par des distributions de haut-vol.

Mozart à Garnier

Quant à la ligne mozartienne, son progressif enracinement au Palais Garnier s’accentue avec la nouvelle production du second volet de la Trilogie Da Ponte, Don Giovanni, mis en scène par Ivo van Hove, qui fait suite à la vision chorégraphique de Cosi fan Tutte par Anne Terera de Keersmaeker en 2017.

La reprise de La Flûte Enchantée à Bastille permettra de ne pas laisser à Tristan et Isolde la seule chance d’entendre le chant allemand sur cette grande scène.

Giuseppe Verdi et le répertoire italien

On constate en effet que la prépondérance des œuvres de Giuseppe Verdi observée pour la saison en cours (un quart des soirées) est maintenue pour la saison 2018/2019 avec pas moins de 4 œuvres, dont la nouvelle production de Simon Boccanegra qui sera mise en scène par Calixto Bieito.

Cette prédominance du compositeur italien, qui surpasse celle observée au Metropolitan Opera de New-York, a cependant pour revers de restreindre l’espace laissé aux répertoires germaniques et britanniques.

Mais la saison 2018 / 2019 permettra à La Traviata de rejoindre pour la première fois les 10 œuvres les plus jouées à l’Opéra de Paris, mouvement qui se renforcera la saison d’après quand la nouvelle production de cet ouvrage sera confiée à Simon Stone au Palais Garnier.

Et deux opéras de Gaetano Donizetti présents au cours de la même saison, cela ne s’était plus produit depuis 2006. L’Elixir d’Amour fait dorénavant partie des 30 ouvrages les plus joués du répertoire.

La forte représentativité du répertoire du XIXe siècle sur 4 ans

Benjamin Britten, qui aurait dû faire son retour avec une nouvelle production de Mort à Venise, sous le mandat de Nicolas Joel, et dont une nouvelle production de Billy Budd par Deborah Warner est attendue ici même, est toujours absent des grandes salles depuis huit ans, et Richard Strauss est pour la troisième saison consécutive tenu à l’écart de la programmation.

Mais personne ne se plaindra de la reprise de Tristan et Isolde de Richard Wagner dans la mise en scène de Peter Sellars, sublimée par la vidéographie de Bill Viola, quand on sait que Gerard Mortier pensait que les droits sur cette production seraient définitivement perdus dès 2008.

La conséquence de la prévalence du répertoire italien (60%) et du XIXème siècle (70% des représentations !), la saison prochaine, est de créer un déséquilibre programmatique que l'on espère passager. Seules les deux prochaines saisons pourront confirmer, ou infirmer, cette orientation qui pourrait réduire la place de l’opéra du XXe siècle, pourtant passionnant à défendre.

Les artistes français

Parmi les artistes invités, une place de choix est laissée aux chanteurs francophones, Etienne Dupuis, Florian Sempey, Cyrille Dubois, Karine Deshayes, Stanislas de Barbeyrac, Stéphanie d’Oustrac, Julien Behr, Jean-François Borras, Jodie Devos, Ludovic Tézier, Stéphane Degout, Nicolas Testé, Roberto Alagna, Marianne Crebassa, aussi bien dans les œuvres françaises qu’italiennes.

Les stars, les chefs, les metteurs en scène

Distribués dans nombre de reprises, principalement italiennes, Ermonela Jaho, Jonas Kaufmann, Anja Harteros, Sonya Yoncheva, Aleksandrs Antonenko, Vittorio Grigolo, Klaus Florian Vogt, Karita Mattila, Mariuz Kwiecien, Javier Camarena et bien d’autres sont la promesse d’interprétations mémorables et vraisemblablement originales.

Et l’excellente adéquation des metteurs en scène, tous issus d’écoles de théâtres européens novateurs, aux œuvres dont ils auront la charge de proposer un nouveau regard, est la marque la plus prégnante de la volonté de Lissner de confirmer ses choix en termes de représentation théâtrale.

Un seul nouveau nom apparaît toutefois cette saison, celui d’Andreas Kriegenburg dans Les Huguenots, il faudra donc attendre la saison 2019/2020 pour découvrir Barrie Kosky, Simon Stone ou Clément Cogitore.

Robert Carsen sera également bien présent avec la reprise de deux de ses 12 spectacles conçus pour l'Opéra de Paris, Rusalka (2002) et La Flûte Enchantée (2014).

Quant aux chefs d’orchestre, beaucoup reviendront dans leur répertoire de prédilection (Dan Ettinger, Nicola Luisotti, Ingo Metzmacher, Evelino Pido, Giacomo Sagripanti, Michele Mariotti, Tomas Hanus), et René Jacobs fera son entrée dans l’histoire de la maison pour diriger Il Primo Omicidio.

Enfin, le retour de Susanna Mälkki, qui dirigera Rusalka, et l’arrivée de Lorenzo Viotti dans la fosse pour interpréter Carmen, sont deux évènements à souligner.

Sondra Radvanovsky et Ludovic Tézier (Simon Boccanegra)

Sondra Radvanovsky et Ludovic Tézier (Simon Boccanegra)

Les tarifs 2018/2019 – légère augmentation du prix moyen des places

La tarification fait réapparaitre la catégorie des places 5 à 195 euros qui avait disparu cette saison.

Elle regroupe principalement les nouvelles productions, alors que la catégorie plus élevée des places 5 à 210 euros est réservée au reprises avec stars du grand répertoire italien, de Carmen, et de la nouvelle production des Troyens (plus de 5 heures avec les entractes).

Quant aux spectacles tarifés dans la catégorie 5 à 180 euros, leur prix moyen baisse de 10% par rapport à cette année.

On observe ainsi une légère augmentation globale des prix à Bastille pour le lyrique (+4%) qui ne touche cependant pas les nouvelles productions dont les tarifs sont stabilisés, voir en baisse.

Ce sont en fait les reprises avec stars qui draineront l'apport financier le plus important.

Rusalka est néanmoins le seul spectacle à prix réduit (seules les deux premières catégories sont à plus de 100 euros), mais le fait de maintenir pour ce spectacle la 8ième catégorie à 35 euros, au lieu de 30 euros habituellement pour ce type de tarification, est un geste symbolique qui ne relève pas d'une nécessité absolue.

Ainsi, l'amplitude des prix reste élevée selon les soirs, de 152 euros en moyenne pour une reprise avec stars, jusqu'à 80 euros en moyenne le 29 janvier 2019 pour Rusalka.

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Publié le 3 Janvier 2018

Quand Rolf Liebermann arriva à la direction du Palais Garnier, il prit à cœur de faire aimer l’opéra au plus grand nombre. Pour y parvenir, il ouvrit les répétitions générales au public et signa des accords de diffusion des spectacles de l’Opéra de Paris sur les chaînes de télévisions publiques.

Ainsi, le 24 septembre 1975 et le 30 mars 1976, Don Giovanni et Faust, diffusés en direct du Palais Garnier, réunirent respectivement 20% et 12% de l’audience sur Antenne 2.

Suivirent La Cenerentola et Otello, au cours des étés 77 et 78, puis, le dimanche 15 avril 1979, week-end de Pâques, une des représentations de Lulu d’Alban Berg dans sa version en 3 actes fut diffusée en direct sur Antenne 2. Un entretien avec le journaliste Jean Michel Damian et le metteur en scène Patrice Chéreau encadrait par ailleurs cette captation réalisée par Bernard Sorel.

Au cours de la décennie qui suivit, le service public adopta une politique culturelle ambitieuse (Saint-François d'Assise le 12 décembre 1983 sur Antenne 2), pouvant compter sur la volonté de directeurs de programmes et d’hommes de cultures tels Yves Jaigu. Ce dernier, en effet, n’hésita pas à retransmettre sur FR3, de midi à 23h heures, au cours du lundi de Pâques 1989, Le Soulier de satin mis en scène par Antoine Vitez et créé au Festival d’Avignon en juillet 1987.

Yves Jaigu collaborera par la suite à la création de la chaîne franco-allemande La sept qui deviendra, en 1992, Arte.

Depuis, la compétition pour l’audimat a pris le dessus sur les obligations de qualité, et le mouvement de dérégulation de l'audiovisuel, initié en 1986, a engendré la disparition de la diffusion en prime des spectacles de l'Opéra de Paris pendant 20 ans, jusqu'au Simon Boccanegra programmé en direct par Gerard Mortier le 23 mai 2006 sur Arte.

Dorénavant, la diffusion des œuvres lyriques en première partie de soirée est le plus souvent délaissée par France Télévisions au profit d’Arte et de Mezzo.

Ce glissement vers Arte, Mezzo et internet, salutaire pour les passionnés d’opéra, n’est cependant pas sans conséquence sur l’impact de ces retransmissions envers le grand public.

En s’appuyant sur les audiences relevées au cours des 15 dernières années, cet article cherche à identifier les tendances et les enjeux de la diffusion d’œuvres lyriques sur les chaînes de télévision.

Teresa Stratas (Lulu) - 1979 - Opéra National de Paris

Teresa Stratas (Lulu) - 1979 - Opéra National de Paris

Les ouvrages lyriques diffusés sur France Télévisions captent 5 % de part d’audience

Quand on sait qu’une chaîne de télévision peut espérer capter en prime-time 15 à 25% d’audience, soit 3 à 5 millions d’auditeurs, on comprend bien pourquoi une chaîne privée telle TF1 ne s’aventure plus à diffuser un opéra à 20h55 comme elle le fit pour Moise et Pharaon en 1984.

En effet, les audiences des spectacles de l’opéra de Paris ou des Chorégies d’Orange programmés sur France Télévisions font en moyenne 5 % d’audience quel que soit l’horaire de diffusion.

Ainsi, en septembre 2009, Mireille en direct du Palais Garnier réunit 1,1 million de téléspectateurs (5,2% d’audience) en prime sur France 3, puis, en août 2012, La Bohème, en direct des Chorégies d’Orange, attira, après 22h00, 882.000 de téléspectateurs (6% d’audience).

Et il peut aussi bien arriver des contre-performances (Faust en direct de Bastille en 2011 avec Roberto Alagna avait réuni en prime 730.000 téléspectateurs, soit 3.3% d’audience), que des exploits (La Traviata en direct d’Orange en 2016 avait rassemblé 1,4 million de téléspectateurs après 22h00, soit 9,5% d’audience).

Mais même en pleine nuit, à 03h30 du matin, TF1 a réussi à capter 42.000 téléspectateurs en juillet 2016 pour regarder le Giulio Cesare enregistré à Garnier en 2011, soit 5,3% du public à cette heure-là.

Cette part d'audience de 5% se retrouve d'ailleurs sur toutes les émissions à dominante classique, comme on a pu le voir récemment pour les Victoires de la Musique Classique 2023 (976.000 de téléspectateurs sur France 3 en mars 2023 - soit 5,4%) ou bien Le Grand Echiquier au Château de Versailles, en décembre 2022, avec 966.000 téléspectateurs sur France 3, soit 4,9%.

Natalie Dessay (Cléopatre) - 2011 - Opéra National de Paris

Natalie Dessay (Cléopatre) - 2011 - Opéra National de Paris

Les ouvrages lyriques diffusés sur Arte réunissent 4 fois moins de téléspectateurs que sur France Télévisions, soit environ 250.000 téléspectateurs en prime

Perçue comme élitiste de par la haute valeur culturelle de ses contenus, la chaine franco-allemande Arte réalise un peu plus de 2% d’audience sur une année soit 5 à 8 fois moins que les grandes chaines populaires télévisées.

Par conséquent, un opéra diffusé sur cette chaîne obtient en moyenne une audience de 1,2 % soit 250.000 téléspectateurs environ s’il est diffusé en prime, alors qu’il pourrait toucher 4 fois plus de spectateurs s’il était programmé sur France Télévisions.

Ainsi, Simon Boccanegra avait réuni 280.000 téléspectateurs en 2006, Werther, 321.000 téléspectateurs en 2010, Don Carlos 190.000 téléspectateurs en 2017 (accompagné par une large diffusion au cinéma), œuvres toutes retransmisses en direct de l’opéra Bastille.

Il en va de même pour le Festival d’Aix en Provence qui réunit 331.000 téléspectateurs pour Rigoletto en 2013 et 302.000 téléspectateurs pour Carmen en 2017, ce qui constitue une véritable performance.

Quant au Don Carlo de Salzbourg, seuls 112.000 téléspectateurs le suivirent en 2013, alors que le Fidelio de La Scala de Milan réunit 215.000 téléspectateurs en 2014, et Tosca, en direct de Baden Baden, attira 273.000 téléspectateurs en 2017.

Fait nouveau en 2017, l'Opéra de Paris a obtenu la rediffusion en première partie de soirée des Contes d'Hoffmann sur France 5 - chaîne qui atteint une audience un peu plus importante qu'Arte -, ce qui a attiré 304.000 téléspectateurs.

Jonas Kaufmann (Don Carlos) - 2017 - Opéra National de Paris

Jonas Kaufmann (Don Carlos) - 2017 - Opéra National de Paris

Depuis 2011, plus aucune œuvre lyrique de l’Opéra National de Paris n’est diffusée à heure de grande écoute sur France Télévisions

Sous la direction de Nicolas Joel, l’Opéra de Paris a obtenu le droit de diffuser trois ans d’affilée, de 2009 à 2011, un opéra en prime time sur France Télévisions. Mireille, Les Noces de Figaro et Faust eurent cette chance, mais ces œuvres, toutes mises en scène par des régisseurs des années 70/80, étaient loin de donner une image actuelle et rénovée de l’Art Lyrique.

Elles réunirent chacune entre 750.000 et 1 million de téléspectateurs soit 2 à 3 fois plus de spectateurs que n’accueille l’institution au cours d’une saison complète de 190 soirées lyriques.

Depuis, l’Opéra de Paris obtient des diffusions d’œuvres lyriques en prime uniquement sur Mezzo, chaîne payante qui ne représente que 0,4% d’audience, et très rarement sur Arte (Don Carlos en 2017), le ballet lui étant éventuellement préféré (Don Quichotte le 04 janvier 2013).

Snegourotchka - 2017 - Opéra National de Paris

Snegourotchka - 2017 - Opéra National de Paris

Le rythme de diffusion d’œuvres lyriques de l’Opéra National de Paris sur Arte, en seconde partie de soirée, ou en pleine nuit sur France Télévisions et TF1 se maintient (un tous les 2 mois en moyenne).

En 2017, Snegourotchka, Le Barbier de Séville, Rigoletto, La Damnation de Faust, Carmen, Tosca, La Traviata, et, en 2016, Les Puritains, La Fanciulla del West, La Traviata, La Gioconda, Falstaff, Giulio Cesare, Hansel und Gretel, furent diffusées la nuit sur les chaines télévisées gratuites.

En effet, l’Opéra de Paris conclut chaque saison des accords avec France Télévisions, Arte et, parfois, TF1, pour retransmettre la nuit des captations tout au long de l’année.

La Damnation de Faust - 2015 - Opéra National de Paris

La Damnation de Faust - 2015 - Opéra National de Paris

Plus de 60 spectacles lyriques du monde en entier sont accessibles gratuitement sur les plates-formes en ligne dont 4 de l’Opéra de Paris

Au 1er janvier 2018, plus de 60 spectacles lyriques du monde entier sont accessibles gratuitement sur les sites internet de Culturebox (France Télévisons), Concert Arte (Arte), Medici.TV, Operavision, dont certains jusqu’à la fin de l’année. Il n’y en avait que 20 au début de l'année 2014.

Et parmi ceux-ci, Snegourotchka, Carmen, Don Carlos et La Bohème, 4 œuvres de l’Opéra de Paris de l’année 2017 peuvent être revus à tout moment depuis le premier soir de leur diffusion en prime-time sur internet.

Nicole Car (Mimi), Benjamin Bernheim (Rodolfo) et Guérassim Dichliev (Le maître de cérémonie) - 2017 - Opéra National de Paris

Nicole Car (Mimi), Benjamin Bernheim (Rodolfo) et Guérassim Dichliev (Le maître de cérémonie) - 2017 - Opéra National de Paris

Pour conclure

Pour les passionnés d’Opéra, la seconde décennie du XXIème siècle est d’une richesse médiatique inégalée avec le renforcement d'Arte par les plateformes en ligne. Mais elle ne bénéficie qu’à environ 300.000 à 400.000 lyricophiles de l’hexagone qui est un public déjà conquis.

Quant aux diffusions payantes sur Mezzo ou au cinéma, elles ne concernent pas plus de 100.000 spectateurs de l'hexagone par an

Ce panorama de la diffusion des spectacles de l’Opéra de Paris montre que le média le plus puissant reste les chaines de France Télévisions (France 2 et France 3 principalement, l'audience sur France 5 étant moitié moindre) malgré la compétition des nombreuses petites chaînes spécialisées.

Car même avec 5% de part d’audience, c’est entre 700.000 et 1.000.000 de téléspectateurs qui peuvent être touchés en première partie de soirée, dont les ¾ n’auraient pas regardé un opéra si la diffusion était portée par internet ou Arte. C'est donc bien sur France 2 et France 3 que l'on peut conquérir un nouveau public. Mais cela doit se faire avec des spectacles innovants.

D’ailleurs, on constate que les émissions de musique classique de France Télévisions, telles Le Concert des Etoiles, Musique en fête, Fauteuil d’Orchestre (Anne Sinclair) ou bien La Folie Offenbach, dépassent toutes le million d’auditeurs, ce qui reste très encourageant.

Ainsi, le mouvement qui consiste depuis 6 ans à diffuser les contenus lyriques sur les plateformes numériques et au cinéma ne remplace pas la force d'attraction d’une diffusion sur une grande chaîne généraliste, qui, nous l’espérons, reprendra à l’orée de l’anniversaire des 350 ans de l’Académie Royale de Musique.

Olga Guyakova (Amelia) - 2007 - Opéra National de Paris

Olga Guyakova (Amelia) - 2007 - Opéra National de Paris

Quelques mesures d'audiences de programmes musicaux depuis 1993

La Traviata - Chorégies d'Orange - 20 juillet 1993, 21h40 - France 3 : 3.750.000 téléspectateurs
La Flûte enchantée - Festival de Schwetzingen - 01 mai 2002, 19h00 - Arte : ? téléspectateurs
Eugène Onéguine - Festival d'Aix-en-Provence - 10 juillet 2002, 21h35 - Arte : ? téléspectateurs
Turandot - Festival de Salzbourg - 22? août 2002 - Arte : ? téléspectateurs

Les Troyens - Théâtre du Châtelet - 26 octobre 2003, 14h00 - France 3 et France 2 : 1.000.000 téléspectateurs
La Traviata - Réouverture de la Fenice de Venise - 18 novembre 2004, 19h00 - Arte : 800.000 téléspectateurs
La Bohème - Chorégies d'Orange - 02 août 2005, 21h30 - France 2 : 670.000 téléspectateurs
Simon Boccanegra - Opéra de Paris - 23 mai 2006, 19h30 - Arte : 280.000 téléspectateurs

La Fille du Régiment - Royal Opera House - Covent Garden - 21 juin 2007, 20h45 - Arte : 575.000 téléspectateurs (yc Allemagne?)
Il Trovatore - Chorégies d'Orange - 31 juillet 2007, 22h00 - France 2 : 1.500.000 téléspectateurs

Orphée et Eurydice - Opéra de Paris - 16 février 2008, 19h30 - Arte : 238.000 téléspectateurs
Faust - Chorégies d'Orange - 05 août 2008, 21h30 - France 2 : 1.800.000 téléspectateurs
Marius et Fanny - Opéra de Marseille - 06 novembre 2008, 21h00 - Arte : 369.000 téléspectateurs
Le Crépuscule des Dieux - Acte III- Festival d'Aix-en-Provence - 09 juillet 2009, 23h10 - France 3 : 200.000 téléspectateurs
La Traviata - Chorégies d'Orange - 15 juillet 2009, 21h45 - France 2 : 1.200.000 téléspectateurs
Mireille - Opéra de Paris - 07 septembre 2009, 19h30 - France 3 : 1.100.000 téléspectateurs

Carmen - Scala de Milan - 07 décembre 2009, 20h45 - Arte : 678.000 téléspectateurs
La Dame de Pique - Opéra de Paris - 24 décembre 2009, 02h15 - TF1 : 350.000 téléspectateurs
Carmen - Opéra Comique - 02 janvier 2010, 20h35 - France 3 : 1.000.000 téléspectateurs
Werther - Opéra de Paris - 26 janvier 2010, 20h35 - Arte : 321.000 téléspectateurs

Tosca - Chorégies d'Orange - 18 juillet 2010, 21h35 - France 2 : 600.000 téléspectateurs
Rigoletto - Palazzo Te de Mantoue - 04 septembre 2010, 20h35 - France 3 : 541.000 téléspectateurs
Rigoletto - La Fenice de Venise - 02 octobre 2010, 20h30 - Arte : 355.000 téléspectateurs
Les Noces de Figaro - Opéra de Paris - 03 novembre 2010, 19h30 - France 3 : 731.000 téléspectateurs

Musique en fête 2011 en direct du Théâtre antique d’Orange - 20 juin 2011, 20h55 - France 3 : 2.000.000 téléspectateurs
Faust - Opéra de Paris - 10 octobre 2011, 19h30 - France 3 : 730.000 téléspectateurs
Don Quichotte (ballet) - Opéra de Paris - 04 janvier 2013, 20h50 - Arte : 508.000 téléspectateurs
Rigoletto - Festival d'Aix-en-Provence - 12 juillet 2013, 21h30 - Arte : 331.000 téléspectateurs
Don Carlo - Festival de Salzbourg - 16 août 2013, 17h30 - Arte : 112.000 téléspectateurs
La Flûte enchantée - Festival d'Aix-en-Provence - 10 juillet 2014, 20h50 - Arte : 385.000 téléspectateurs
Otello - Chorégies d'Orange - 05 août 2014, 21h50 - France 2 : 436.000 téléspectateurs

Il Trovatore - Festival de Salzbourg - 15 août 2014, 20h50 - Arte : 200.000 téléspectateurs
Fidelio - Scala de Milan - 07 décembre 2014, 20h45 - Arte : 215.000 téléspectateurs
Giulio Cesare - Opéra de Paris - 22 juillet 2016, 03h30 - TF1 : 42.000 téléspectateurs
Le concert des étoiles - Hommage à Pavarotti - 09 septembre 2016, 20h55 - France 3 : 1.190.000 téléspectateurs
Tosca - Baden-Baden - 17 avril 2017, 20h50 - Arte : 273.000 téléspectateurs

Les Contes d'Hoffmann - Opéra de Paris - 01 juin 2017, 20h50 - France 5 : 304.000 téléspectateurs
Carmen - Festival d'Aix-en-Provence - 06 juillet 2017, 20h55 - Arte : 302.000 téléspectateurs
Le concert de Paris - 14 juillet 2017, 20h55 - France 2 : 3.088.000 téléspectateurs
Don Carlos - Opéra de Paris - 19 octobre 2017, 20h55 - Arte : 190.000 téléspectateurs

Fauteuils d'orchestre - Émission d'Anne Sinclair - 18 décembre 2017, 20h50 - France 3 : 1.122.000 téléspectateurs
Concert du nouvel - Musikverein de Vienne - 01 janvier 2018, 12h15 - France 2 : 3.095.000 téléspectateurs
La Folie Offenbach - 01 janvier 2018, 21h00 - France 3 : 1.314.000 téléspectateurs

Les victoires de la musique classique 2018 - 23 février 2018, 21h00 - France 3 : 1.270.000 téléspectateurs
Le Roi Arthus - Opéra de Paris - 06 avril 2018, 00h05 - France 2 : ? téléspectateurs

Tosca - Opéra de Paris - 17 mai 2018, 00h05 - France 3 : ? téléspectateurs
Musique en fête 2018 en direct du Théâtre antique d’Orange - 20 juin 2018, 20h55 - France 3 : 1.456.000 téléspectateurs
Macbeth - Staatsoper Berlin - 21 juin 2018, 20h55 - Arte : 228.000 téléspectateurs
Le concert des étoiles - Hommage à Giuseppe Verdi - 18 juillet 2018 , 20h55 - France 3 : 921.000 téléspectateurs
Attila - Scala de Milan - 07 décembre 2018, 22h25 - Arte : 85.000 téléspectateurs
Le concert des étoiles - Hommage à Mozart - 14 décembre 2018 , 21h10 - France 3 : 1.107.000 téléspectateurs
Maria Callas - une vie d'opéra - 26 décembre 2018 , 21h00 - France 3 : 833.000 téléspectateurs
Notre-Dame : le grand concert depuis les Invalides - 20 avril 2019, 21h00 - France 2 : 2.030.000 téléspectateurs
Le concert de Paris 2019 - 14 juillet 2019, 20h55 - France 2 : 3.127.000 téléspectateurs
Cavalleria Rusticana dans les rues de Matera - 03 août 2019, 20h55 - Arte : 212.000 téléspectateurs
Les Trésors de l'Opéra de Paris - 26 décembre 2019, 20h50 - France 5 : 832.000 téléspectateurs
La Flûte enchantée - Opéra Royal de Versailles - 4 décembre 2020, 20h50 - France 5 : 747.000 téléspectateurs
Le Lac des Cygnes - Opéra de Kiev - 19 décembre 2020, 13h00 - Arte : 338.000 téléspectateurs
Gala - Scala de Milan - 20 décembre 2020, 17h20 - Arte : 413.000 téléspectateurs
Concert du nouvel An - Musikverein de Vienne - 01 janvier 2021, 11h10 - France 2 : 2.100.000 téléspectateurs
Concert du nouvel An - Musikverein de Vienne - 01 janvier 2021, 12h15 - France 2 : 3.300.000 téléspectateurs
Concert du nouvel An - La Fenice - 01 janvier 2021, 17h40 - Arte : 695.000 téléspectateurs

Chantons Faisons tapage - Opéra Comique -15 janvier 2021, 20h55 - France 5 : 312.000 téléspectateurs
Titon et l'Aurore - Opéra Comique - 19 janvier 2021, 20h00 - Medici.tv: 42.000 téléspectateurs en direct (90 000 avec le replay)
Créer aujourd'hui - Opéra de Paris - 29 janvier 2021, 20h50 - France 5 : 289.000 téléspectateurs
Un opéra pour un Empire - Opéra de Paris - 30 janvier 2021, 20h50 - Arte : 791.000 téléspectateurs
Aida - Opéra de Paris - 21 février 2021, 14h00 - Arte: ? téléspectateurs
Les victoires de la musique classique 2021 - 24 février 2021, 21h00 - France 3 : 1.076.000 téléspectateurs
Faust - Opéra de Paris - 26 mars 2021, 20h50 - France 5: 199.000 téléspectateurs
L'école des rêves - Opéra de Paris - 09 avril 2021, 20h55 - France 5: 611.000 téléspectateurs
Fauteuils d'orchestre - Théâtre des Champs-Elysées - 17 avril 2021, 20h55 - France 5: 502.000 téléspectateurs
Le concert de Paris 2021 - 14 juillet 2021, 21h10 - France 2 : 3.540.000 téléspectateurs
Le concert de Paris 2021 - 20 juillet 2021, 21h10 - France 4 : 256.000 téléspectateurs
Madame Butterfly - Glyndebourne - 10 août 2021, 21h10 - France 4 : 320.000 téléspectateurs
Tristan und Isolde - Berlin Staatsoper - 17 août 2021, 21h10 - France 4 : 356.000 téléspectateurs
Les Noces de Figaro - Théâtre des Champs-Elysées - 24 août 2021, 21h10 - France 4 : 198.000 téléspectateurs
Fauteuils d'orchestre - Émission d'Anne Sinclair - 10 septembre 2021, 20h55 - France 5 : 525.000 téléspectateurs
Macbeth - Scala de Milan - 07 décembre 2021, 19h50 - Arte : 198.000 téléspectateurs
Une saison (très) particulière - Opéra de Paris - 17 décembre 2021, 20h55 - France 5 : 730.000 téléspectateurs

Les victoires de la musique classique 2022 - 09 mars 2022, 21h00 - France 3 : 1.030.000 téléspectateurs
Fauteuils d'orchestre - Théâtre du Châtelet - 17 juin 2022, 20h55 - France 5 : 395.000 téléspectateurs
Musiques en Fête 2022 en direct du Théâtre antique d’Orange - 20 juin 2022, 21h05 - France 3 : 1.237.000 téléspectateurs
Le concert de Paris 2022 - 14 juillet 2022, 21h10 - France 2 : 2.960.000 téléspectateurs
L'Elixir d'Amour - Chorégies d'Orange - 22 juillet 2022, 21h00 - France 5 : 159.000 téléspectateurs

Le Grand Echiquier - Château de Versailles - 05 décembre 2022, 21h00 - France 3 : 966.000 téléspectateurs
Boris Godounov - Scala de Milan - 07 décembre 2022, 17h45 - Rai 1 : 1.500.000 téléspectateurs
Les 30e victoires de la musique classique 2023 - 01 mars 2023, 21h00 - France 3 : 976.000 téléspectateurs

Principales dates de diffusion d’œuvres lyriques de l'Opéra de Paris en prime-time de 1958 à 1986

Création de la RTF le 04 février 1949.

Callas à Paris - La grande nuit de l'Opéra - 19 décembre 1958, 21h20 - RTF 1er chaine
Carmen - 10 novembre 1959, 20h20 - RTF 1er chaine

Création de l'ORTF le 27 juin 1964.

Le Bolshoi à l'Opéra - Extraits de Boris Godounov - 09 mars 1970, 20h30 - ORTF 1er chaine
Le Bolshoi à l'Opéra - Extraits de Eugène Onéguine - 13 avril 1970, 20h30 - ORTF 1er chaine
Falstaff - 29 juin 1971, 20h35 - ORTF 2e chaine

Démantèlement de l'ORTF et création de TF1, Antenne 2 et FR3 le 01 janvier 1975.

Don Giovanni - 24 septembre 1975, 20h30 - Antenne 2

Faust - 30 mars 1976, 20h30 - Antenne 2

L'enlèvement au Sérail - 12 mai 1977, 20h30 - Antenne 2
Der Rosenkavalier - 25 juin 1977, 20h30 - Antenne 2

Platée - 09 juillet 1977, 20h30 - Antenne 2
La Cenerentola - 01 octobre 1977, 20h30 - Antenne 2

Les Contes d'Hoffmann - 04 mars 1978, 20h30 - Antenne 2
Otello - 13 juillet 1978, 20h30 - Antenne 2

Werther - 20 juillet 1978, 20h30 - Antenne 2
Simon Boccanegra - 03 décembre 1978, 20h30 - Antenne 2
Samson et Dalila - 21 décembre 1978, 20h30 - Antenne 2
Véronique - 30 décembre 1978, 21h35 - Antenne 2

Lulu - 15 avril 1979, 20h30 - Antenne 2
L'enfant et les sortilèges / Oedipe Rex - 27 mai 1979, 20h30 - Antenne 2
Le Marchand de Venise - 12 juillet 1979, 20h40 - Antenne 2

Tom Jones - 10 septembre 1979 - TF1
Viva Offenbach - 20 décembre 1979, 20h35 - Antenne 2

La Fille du Régiment - 01 janvier 1980, 15h50 - Antenne 2
Nabucco - 06 janvier 1980, 20h30 - Antenne 2
Carmen - 15 mai 1980, 20h30 - Antenne 2
Les Noces de Figaro - 14 juillet 1980, 20h30 - Antenne 2

Boris Godounov - 24 août 1980, 20h30 - Antenne 2
Die Frau ohne Schatten - 21 novembre 1980, 20h30 - TF1

La Bohème - 17 décembre 1980, 20h35 - Antenne 2 (représentation du 11 juillet 1980)

Peter Grimes - extraits - 01 février 1981, Antenne 2
Jenufa - 06 mars 1981, 20h30 - TF1
Le Vaisseau fantôme - 17 avril 1981, 20h30 - TF1
Un bal Masqué - 22 mai 1981, 20h30 - TF1
La Force du Destin - 10 juillet 1981, 20h30 - TF1
Turandot - 03 août 1981, 20h30 - Antenne 2
Dardanus- 07 août 1981, 20h30 - TF1

Le Barbier de Séville - 01 janvier 1982, 20h30 - FR3
Tosca - 29 mars 1982 - FR3
L'Opéra de Paris - 23 mai 1982, 23h00 - TF1

Fin du monopole d’État sur l'audiovisuel public le 29 juillet 1982 - Création de la Haute Autorité chargée de la régulation.

Roméo et Juliette 14 février 1983, 20h30 - Antenne 2
Eugène Onéguine 30 mai 1983, 20h35 - Antenne 2
Falstaff - 04 juillet 1983, 20h35 - Antenne 2
Saint-François d'Assise - 12 décembre 1983, 20h35 - Antenne 2

La Belle Hélène - 31 décembre 1983, 20h30 - TF1

La Chauve Souris - 06 février 1984, 20h30 - Antenne 2
Jérusalem - 14 mai 1984, 20h30 - Antenne 2
Moïse et Pharaon - 28 août 1984, 20h30 - TF1
Werther - 20 novembre 1984, 20h30 - Antenne 2
L’Étoile - 31 décembre 1984, 20h30 - Antenne 2

Macbeth - 04 mars 1985, 20h30 - Antenne 2

La Fille du Régiment - 09 juillet 1986, 21h35 - TF1
Tristan und Isolde - 06 août 1987, 22h35 - Antenne 2
Atys - 31 décembre 1987, 20h30 - FR3

Création de La Cinq, première chaine privée nationale gratuite, le 20 février 1986.
Création de La Sept, chaine française d'éducation à vocation européenne, le 27 février 1986.
Remplacement de la Haute Autorité par la Commission nationale de la communication et des libertés, le 30 septembre 1986.
Privatisation de TF1 le 06 avril 1987.

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Publié le 2 Décembre 2017

Conférence du mercredi 29 novembre 2017, Salon Florence Gould, Palais Garnier

Né en 1964 à Frankfurt am Main, Claus Guth a commencé par étudier la littérature et la philosophie, a beaucoup voyagé, exercé différents métiers, et longtemps hésité entre le théâtre et le cinéma avant de passer par une école de cinéma à la suite de laquelle il a été engagé comme cameraman au festival de Bayreuth afin de filmer Le Vaisseau Fantôme mis en scène par Harry Kupfer en 1985.

Il a ensuite travaillé avec Axel Monteil, le décorateur de Ruth Berhauss, une metteur en scène importante d’Allemagne, et sa carrière a débuté dans les années 90 avec des créations contemporaines telles El Cimarrón de Hans Werner Henze (Atlanta, 1995) et Cronaca del luogo de Luciano Berio (Salzbourg, 1999).

En 2003, il fit ses débuts au festival de Bayreuth avec Le Vaisseau Fantôme, et dirigea à Salzbourg une nouvelle trilogie Da Ponte de 2006 à 2009 qui fera date sous la direction musicale de Nicolaus Harnoncourt.

Ses débuts à l’Opéra National de Paris datent de l’année dernière avec une nouvelle production de Rigoletto, suivie par la reprise de Lohengrin créé à La Scala de Milan en 2012.

L’article qui suit restitue une partie de la conférence accordée par Claus Guth au Palais Garnier pour présenter, avec le soutien d’une interprète, son travail sur La Bohème.

Nicole Car (Mimi) - La Bohème 2017

Nicole Car (Mimi) - La Bohème 2017

La Bohème de Giacomo Puccini s’inspire des Scènes de la vie de bohème d’Henry Murger, une suite de tableaux de couleurs, de bruits et d’ambiances dont l’épilogue voit les personnages de La Bohème exercer sur leur passé un regard rétrospectif et se rappeler leur jeunesse.
Comment avez-vous abordé cette œuvre qui fait partie des rares opéras à n’avoir jamais connu une relecture profondément radicale ?

J’ai beaucoup travaillé avec Stéphane Lissner à la Scala de Milan et l’on a réfléchi à une nouvelle manière d’approcher les œuvres centrales du répertoire. La Bohème fait donc partie de ces œuvres dont je souhaitais que la musique, l'une parmi celles que je préfère le plus, puisse être entendue différemment à travers une nouvelle mise en scène.

Je me suis donc mis à écouter en boucle la musique et les notes en allant marcher en forêt avec un walkman, tout en marquant les images qui me viennent en ignorant le texte et en suivant mon intuition.

Par la suite, le travail classique du metteur en scène a pu démarrer par la lecture du livret, et je me suis également intéressé aux Scènes de la vie bohème d’Henry de Murger, court roman dont on s’aperçoit à la fin qu’il s’agit d’hommes âgés qui se souviennent de leur folle jeunesse à Paris. Et cette nostalgie est également présente dans le livret de Puccini, ce sentiment de dire que ce sont les derniers moments et que ces instants de vie ne pourront plus se reproduire.

En suivant cette idée-là, je me suis dit que ce Paris dont ils parlaient n’existait même plus, et j’ai décidé, à un moment politiquement difficile où l’on voit des horreurs tous les jours aux actualités, que mon interprétation de La Bohème allait se dérouler dans le futur, en initiant une histoire parallèle de quatre amis qui sont dans un vaisseau spatial. Ces gens sont vivants mais n’ont plus aucun contact avec personne d’autre, et l’idée est de faire qu’ils arrivent à supporter la réalité qui est la leur en se remémorant les souvenirs qu’ils chérissent. Rodolphe fait réapparaître Mimi, la femme qu’il a tant aimée, et ce voyage s’achève par une vision très radicale puisque les quatre astronautes meurent, cet opéra étant leurs dernières images de vie.

On peut penser que cette interprétation est un peu trop poussée, mais si l’on écoute vraiment la musique, on peut comprendre que c’est quelque chose qui se trouve au cœur de cette histoire.

Claus Guth

Claus Guth

Vous êtes dérangé par le côté cliché de la vie parisienne, et surtout de la vie d’artiste, que l’on trouve dans La Bohème, et vous pointez du doigt que l’on ne trouve pas dans le livret une seule phrase intéressante sur l’art, et que ce n’est donc pas le véritable sujet de l’œuvre.  Vous vous êtes donc intéressé, d’une part, à l’idéalisation de ce passé et, d’autre part, à la différence entre les aspirations que l’on a pu avoir et la vie que l’on a eu en réalité.

C’est effectivement une chose assez fascinante lorsque l’on assiste à une mise en scène classique de La Bohème, par exemple celle où ont chanté Rolando Villazon et Anna Netrebko, car le spectacle est plaisant alors que nous avons également l’impression que l’on est en train de nous raconter un énorme mensonge parce que cela n’a rien à voir avec la vie d’artiste.

On est nourri avec tous ces clichés sur Paris, tous ses cafés et ses lieux formidables, où l’on sait bien que s’y retrouvent plutôt les touristes alors que les artistes construisent les choses dans d’autres endroits. Et je me suis donc dit que ce qui était central dans cet opéra était la vie de ces jeunes gens qui se sentent perdus et appartiennent à une génération qui a perdu ses repères, cherchent à vivre dans l’intensité, cherchent à trouver un sens à sa vie, alors que l’on voit Musette, Mimi, Rodolphe qui n’arrêtent pas de se séparer ou de se retrouver.

Et du coup, j’ai décidé de situer l’opéra dans une autre dimension. Et quand j’ai vu l’intégralité de l’opéra pour la première fois hier soir, alors que ce froid dont parlent les jeunes gens, qui n’a de cesse de les tirailler, nous touche habituellement peu, ici, dans un nouvel espace, ce vaisseau spatial donne un caractère plus essentiel aux mots et les enracine d’avantage dans la réalité que l’on voit sur scène.

Cependant, s’il est vrai que des spectateurs ont pu dire de mes productions qu’elles étaient un peu difficiles à comprendre, ce n’est pas du tout le cas pour La Bohème, c’est même quelque chose d’assez simple, mais soit les gens vont aimer le parti-pris de la mise en scène, soit il ne vont pas l’aimer, bien qu’il n’y ait rien de compliqué dans ce travail.

Je crois cependant que dans cette Bohème il y a une véritable dimension poétique même si ce que j’ai pu vous dire a pu vous faire penser à un film d’horreur. Je ne suis pas intéressé par le réalisme, et s’il est présent juste au début pour comprendre où l’on est, c’est ensuite tout ce qui peut se trouver dans l’inconscient, tout ce qui peut produire des images, tout notre rapport au souvenir, qui nous amène au surréalisme et au voyage de l’imaginaire, ce qui est la qualité de l’art pour lui-même.

Conférence sur La Bohème - salon Florence Gould, Palais Garnier

Conférence sur La Bohème - salon Florence Gould, Palais Garnier

L’extrême précision des déplacements et de la chorégraphie d‘ensemble frappe dans toutes vos mises en scène. A l’issu de ce travail collectif avec votre équipe, vous avez à chaque mesure une vision très précise de ce que va faire chaque chanteur, mais vous l’adaptez dès que vous vous retrouvez avec les artistes. Pouvez-vous décrire ce processus de travail ?

Avant de travailler sur la production avec chaque chanteur, je fais de petits croquis très détaillés, tout en me disant que je pourrai m’en passer une fois arrivé sur le plateau face à eux, en espérant qu’il va se passer quelque chose, c'est-à-dire une proposition d’univers et de voyage dans laquelle ils vont se mouvoir pour proposer autre chose. Si rien ne provient des répétitions, ces notes servent alors de sécurité afin que nous puissions avancer.

Dans le cas de La Bohème, Sonya Yoncheva était souffrante au début des répétitions. J’ai donc travaillé longuement avec Nicole Car, mais quand finalement la première est revenue en pleine forme, je me suis aperçu que j’avais vraiment orienté le travail avec Nicole Car dans une direction qui ne convenait pas du tout à Sonya Yoncheva.

Or, le public sent bien si une direction de jeu et de chant colle bien à la personnalité du chanteur. J’ai donc travaillé sur deux visions différentes, car les deux chanteuses ont deux personnalités très différentes. Sonya Yoncheva est quelqu’un qui donne toute une profondeur émotionnelle et toute une force dans sa lutte contre le destin, alors que Nicole Car est quelqu’un qui joue d’avantage sur la fragilité et sur le fait qu’elle a déjà un pied ailleurs, et c’est quelque chose d’absolument fascinant à voir.

Présentation de la nouvelle production de La Bohème par Claus Guth pour l'Opéra Bastille

Pour lire le compte rendu de la représentation de La bohème à l'opéra Bastille, c'est ici.

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Publié le 10 Octobre 2017

Mise à jour mars 2023

Krzysztof Warlikowski : Commandeur des Arts et des Lettres
Discours à l’occasion de la remise des insignes de Commandeur des Arts et des Lettres


Lundi 18 mars 2013, lors d’une réception organisée en son honneur à la Résidence de France à Varsovie, le metteur en scène de théâtre et d'opéra Krzysztof Warlikowski a reçu, de la part de l’Ambassadeur de France, les insignes de Commandeurs des Arts et des Lettres.

Né à Szczecin, c’est en Pologne que Krzysztof Warlikowski a initié un parcours artistique qui s'est prolongé à travers toute l’Europe, jusqu’en Israël. Il appartient à une génération d'artistes issue de l’Europe de l’Est, qui s’est ouverte au monde après la chute du mur de Berlin afin d’irriguer l'ancienne culture académique occidentale d’une nouvelle forme d’expression humaine plus proche du cœur viscéral de la vie.

Et c'est en France, par le biais du Festival d’Avignon, qu’il s’est fait connaitre en 2001 avec Hamlet, puis avec ses autres pièces, Purifiés (Sarah Kane), Le Songe d’une nuit d’été (Shakespeare), le Dibbouk (Shalom Anski et Hanna Krall), Krum (Hanokh Levin) et Angels in America (Tony Kushner).

Ewa Dalkowska et Krzysztof Warlikowski (La Fin - 2011)

Ewa Dalkowska et Krzysztof Warlikowski (La Fin - 2011)

Krzysztof Warlikowski est non seulement un artiste qui porte un regard profond sur les textes, y compris ceux des livrets d’opéras, qu’il met en scène, mais est également une personnalité entière et géniale qui réalise un travail de stylisation et d’expression lucide sur la condition humaine, dont il tire une force extraordinaire à partir de ses propres tensions internes. Il est également quelqu'un qui, par la vitalité de son discours, nous permet de sortir des rapports humains artificiels que nous connaissons dans la vie, alors que nous vivons son monde dans l'illusion du théâtre. C’est du moins la vision personnelle que j’ai de cet homme.

Et depuis le jeudi 14 avril 2016, sa troupe, le Nowy Teatr, dispose d'un nouveau lieu d'accueil installé dans un ancien bâtiment industriel construit en 1927, dans l'un des rares quartiers de Varsovie épargné par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, le quartier de Mokotow.

Par ailleurs, sur recommandation de Gianni Forte et Stefano Ricci, nouveaux directeurs du département de théâtre de la Biennale de Venise, Krzysztof Warlikowski a reçu le "Lion d'Or pour l’œuvre de toute une vie" lors du 49e Festival de Théâtre International organisé du 02 au 11 juillet 2021.

Tomasz Tyndyk (Angels in America - 2008)

Tomasz Tyndyk (Angels in America - 2008)

Avant de reproduire, ci-dessous, le discours de l’Ambassadeur, il est opportun de rappeler tous les ouvrages qu’il a représenté sur scène depuis 2006, année où Gerard Mortier, ancien directeur de l’Opéra National de Paris, le fit découvrir au public parisien, ce qui permet de prendre la pleine mesure de ce qu’il a réalisé ces douze dernières années, même si son travail artistique s'exprime depuis plus de vingt ans. Sont ensuite évoqués les projets à venir.


Iphigénie en Tauride (Christoph Willibald Gluck) Palais Garnier (Paris) Juin 2006 & Juin 2008
L'Affaire Makropoulos (Leos Janacek) Opéra Bastille (Paris) Mai 2007 & Mai 2009
Krum (Hanokh Levin) Odéon Théâtre de L'Europe (Paris) Décembre 2007
Parsifal* (Richard Wagner) Opéra Bastille (Paris) Mars 2008
Angels in America (Tony Kushner) Théâtre du Rond Point (Paris) Mai 2008
Le Roi Roger (Karol Szymanowski) Opéra Bastille (Paris) Juin 2009
(A)pollonia (Hannah Krall-J.M Coetzee) Théâtre National de Chaillot (Paris) Novembre 2009
« Un Tramway » nommé désir (T.Williams) Odéon Théâtre de L'Europe (Paris) Février 2010
Macbeth (Giuseppe Verdi) Théâtre de la Monnaie (Bruxelles) Juin 2010

Lady MacDuff et l'un de ses enfants (Macbeth - 2009)

Lady MacDuff et l'un de ses enfants (Macbeth - 2009)

The Rake's progress (Igor Stravinsky) Staatsoper im Schiller Theater (Berlin) Décembre 2010
La Fin. Koniec (B-M. Koltès-F.Kafka,J.M Coetzee) Odéon Théâtre de L'Europe (Paris) Février 2011
Médée (Luigi Cherubini) Théâtre de la Monnaie (Bruxelles) Avril 2008 & Septembre 2011
Contes Africains (d’après Shakespeare) Théâtre National de Chaillot (Paris) Mars 2012
Eugène Onéguine (Piotr Ilitch Tchaïkovski) Bayerische Staatsoper (Munich) Juillet 2008 & Mars 2012
Poppea e Nerone (Claudio Monteverdi-Orch Boesmans) Teatro Real (Madrid) Juin 2012
Lulu (Alban Berg) Théâtre de la Monnaie (Bruxelles) Octobre 2012
Kabaret (John Fosse) Festival d’Avignon Juillet 2013 et Palais Chaillot (Paris) Février 2014
L'Affaire Makropoulos (Leos Janacek) Opéra Bastille (Paris) Reprise Septembre 2013
Die Frau Ohne Schatten (Richard Strauss) Bayerische Staatsoper (Munich) Novembre 2013
Alceste (Christoph Willibald Gluck) Teatro Real (Madrid) Mars 2014
Don Giovanni (Wolfgang Amadé Mozart) Théâtre de la Monnaie (Bruxelles) Décembre 2014

Die Franzosen (The French) (Marcel Proust) RuhrTriennale (Gladbec) Août 2015
Le Château de Barbe Bleue (Bartok) / La Voix Humaine (Poulenc) Opéra Garnier (Paris) Novembre 2015
Phèdre(s) (W.Mouawad - S.Kane) Odéon-Théâtre de l'Europe avec Isabelle Huppert Mars/Mai 2016
Il Trionfo del Tempo e del Disinganno (Haendel)  Festival d'Aix en Provence Juillet 2016
Die Franzosen (The French) (Marcel Proust) Théâtre Chaillot (Paris) Reprise Novembre 2016
Iphigénie en Tauride (Christoph Willibald Gluck) Palais Garnier (Paris) Reprise Décembre 2016

Anna Prohaska et Florian Hoffmann (The Rake's progress - 2010)

Anna Prohaska et Florian Hoffmann (The Rake's progress - 2010)

Wozzeck (Alban Berg)  Dutch National Opera (Amsterdam) Mars 2017
Die Gezeichneten - Les Stigmatisés (Franz Schreker)  Bayerische Staatsoper (Munich) Juillet 2017
Die Frau Ohne Schatten (Richard Strauss) Bayerische Staatsoper (Munich) Reprise Juillet 2017
Pelléas et Mélisande (Claude Debussy) RuhrTriennale (Bochum) Août 2017
Don Carlos (Giuseppe Verdi) Opéra Bastille (Paris) Octobre 2017
Le Château de Barbe Bleue (Bartok) / La Voix Humaine (Poulenc) Opéra Garnier (Paris) Reprise Mars 2018
De la Maison des Morts (From the House of the Dead) (Janacek) Royal Opera House Londres Mars 2018, La Monnaie novembre 2018, Opéra de Lyon janvier 2019
The Bassarids (Hans Werner Henze) Festival de Salzburg août 2018
Eugène Onéguine (Piotr Ilitch Tchaïkovski) Bayerische Staatsoper (Munich) reprise novembre 2018
Lady Macbeth de Mzensk (Dmitri Chostakovitch) Opéra Bastille (Paris) avril 2019
On s'en va (d'après 'Sur les valises' d'Hanokh Levin) Printemps des comédiens de Montpellier 2018
Iphigénie en Tauride (Christoph Willibald Gluck) Opéra de Stuttgart Reprise avril/mai 2019
Salomé (Richard Strauss) Bayerische Staatsoper (Munich) juin 2019
On s'en va (d'après 'Sur les valises' d'Hanokh Levin) Théâtre National de Chaillot (Paris) novembre 2019

Waltraud Meier (Kundry) dans Parsifal en mars 2008

Waltraud Meier (Kundry) dans Parsifal en mars 2008

Don Carlo (Giuseppe Verdi) Opéra Bastille (Paris) novembre 2019 (reprise - version de Modène)
Les Contes d'Hoffmann (Jacques Offenbach) La Monnaie (Bruxelles) décembre 2019
Elektra (Richard Strauss) Festival de Salzbourg août 2020
Tristan und Isolde (Richard Wagner) Bayerische Staatsoper (Munich) juin/juillet 2021
Salomé (Richard Strauss) Bayerische Staatsoper (Munich) juillet 2021
Elektra (Richard Strauss) Festival de Salzburg juillet 2021
Iphigénie en Tauride (Christoph Willibald Gluck) Palais Garnier (Paris) reprise septembre 2021
Lulu (Alban Berg) La Monnaie (Bruxelles) reprise novembre 2021
A Quiet place (Leonard Bernstein) Palais Garnier mars 2022
Odyssey, scénario pour Hollywood Théâtre national de la Colline (Paris) mai 2022
Tristan und Isolde (Richard Wagner) Bayerische Staatsoper (Munich) reprise juin 2022
Die Frau Ohne Schatten (Richard Strauss) Bayerische Staatsoper (Munich) Reprise juillet 2022
Didon et Enée / Erwartung (Purcell / Schönberg) Bayerische Staatsoper (Munich) janvier/février 2023

* La production de Parsifal a été détruite sous la direction de Nicolas Joel, directeur de l'Opéra de Paris

Krzysztof Warlikowski : Première de Didon et Enée / Erwartung - Opéra de Munich, le 29 janvier 2023

Krzysztof Warlikowski : Première de Didon et Enée / Erwartung - Opéra de Munich, le 29 janvier 2023

Productions de février à novembre 2020 annulées ou reportées pour cause de pandémie
Iphigénie en Tauride (Christoph Willibald Gluck) Opéra de Stuttgart Reprise février/mars 2020  (Annulé)
Eugène Onéguine (Piotr Ilitch Tchaïkovski) Bayerische Staatsoper (Munich) reprise juillet 2020  (Annulé)

Odyssey, scénario pour Hollywood Festival d'Athènes et Epidaure juillet 2020 (Reporté)
Odyssey, scénario pour Hollywood Théâtre national de la Colline (Paris) novembre 2020 (Reporté)
Salomé (Richard Strauss) Théâtre des Champs-Élysées (Paris) novembre 2020 (Annulé)

 

Alors que la saison 2022/2023 est avancée, ses futurs projets commencent à être bien connus :

Productions programmées de mars 2023 à août 2024
Salomé (Richard Strauss) Bayerische Staatsoper (Munich) reprise mars & juillet 2023
Hamlet (Ambroise Thomas) Opéra Bastille (Paris) mars/avril 2023
De la Maison des Morts (From the House of the Dead) (Leos Janacek) Teatro dell'Opera di Roma mai 2023
Tristan und Isolde (Richard Wagner) Bayerische Staatsoper (Munich) avril et juillet 2023
Didon et Enée / Erwartung (Purcell / Schönberg) Bayerische Staatsoper (Munich) juillet 2023
Macbeth (Giuseppe Verdi) Festival de Salzburg juillet et août 2023
Didon et Enée / Erwartung (Purcell / Schönberg) Bayerische Staatsoper (Munich) reprise septembre 2023
L'Affaire Makropoulos (Leos Janacek) Opéra Bastille (Paris) reprise 2024
Le Château de Barbe Bleue (Bartok) / La Voix Humaine (Poulenc) (Naples) reprise mai 2024
Le Grand Macabre (György Ligeti) Bayerische Staatsoper (Munich) juin et juillet 2024

 Angela Denoke (Emilia Marty) dans l'Affaire Makropoulos en mai 2009

Angela Denoke (Emilia Marty) dans l'Affaire Makropoulos en mai 2009

Discours à l’occasion de la remise

 

des insignes de Commandeur des Arts et des Lettres
à M. Krzysztof Warlikowski
(lundi 18 mars 2013)



Monsieur le ministre,
Messieurs les députés,
Messieurs les sénateurs,
Mesdames et messieurs, chers amis,
Cher Krzysztof Warlikowski,

J’ai le grand plaisir de vous accueillir ce soir dans la résidence de France, face à cet auditoire nombreux d’amis et d’admirateurs, pour vous remettre les insignes de commandeur dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

Cet ordre est l’un des quatre ordres ministériels de la République française et en conséquence l’une de ses principales distinctions honorifiques, par laquelle le Ministre de la Culture honore celles et ceux qui se sont illustrés, soit par leurs contributions au patrimoine mondial dans le domaine artistique ou littéraire, soit par la contribution qu’ils ont apportée au rayonnement de la culture française dans le monde.

Krzysztof Warlikowski, vous êtes l’un des plus grands metteurs en scène de théâtre, un metteur en scène dont la notoriété dépasse les frontières de la Pologne et de l’Europe. Vous êtes aussi, de par votre carrière internationale, un représentant de l’Europe de la culture d’aujourd’hui, plurilingue et pluriculturelle, authentiquement polonaise et authentiquement universelle.

Permettez-moi de revenir sur quelques traits marquants de votre vie et de votre carrière. Je ne m’aventurerai pas, en effet, à en faire un tableau exhaustif tant elle a été jusqu’à ce jour extraordinairement riche et diversifiée.

Vous avez fait des études d’histoire, de philosophie et de philologie romane à l’Université Jagellonne de Cracovie. Vous avez également étudié pendant une année l’histoire du théâtre à l’École Pratique des Hautes Études de la Sorbonne. Vous avez commencé l’étude de la mise en scène à l’Académie du Théâtre de Cracovie où vous avez signé vos premiers spectacles, Nuits blanches de Dostoïevski et L’Aveuglement d’Elias Canetti.

Votre curiosité et votre soif de nouvelles formes d’expression théâtrale vous ont amené ensuite à travailler avec les plus grands noms de la scène européenne. Vous avez été l’assistant de Peter Brook sur le spectacle Impressions de Pelleas, présenté aux Bouffes du Nord à Paris, et dans le cadre d’un atelier organisé par les Wiener Festwochen en Autriche. Vous avez aussi collaboré à la mise en scène par Krystian Lupa de l’œuvre de Rainer Maria Rilke, Malte, au Stary Teatr de Cracovie. Giorgio Strehler vous a également accompagné dans l’adaptation pour la scène d’À la recherche du temps perdu de Marcel Proust au théâtre Schauspiel de Bonn.

Votre passion pour William Shakespeare transparaît dans la liste des très nombreuses mises en scène que vous avez faites de ses œuvres majeures : Le Marchand de Venise, Le Conte d’hiver, Hamlet, La Mégère apprivoisée, La Nuit des rois, La Tempête... À côté des grands classiques tels Sophocle et Euripide, vous avez également mis en scène des textes d’auteurs contemporains : je ne citerai que deux d’entre eux, Bernard-Marie Koltès et Sarah Kane.

Votre carrière internationale vous a amené, vous et votre fidèle troupe d’actrices et d’acteurs dont le talent ne laisse de faire l’admiration des critiques et des publics, aux Bouffes du Nord, au Piccolo Teatro, au Kammerspiele de Hambourg et au Staatstheater de Stuttgart, à Zagreb en Croatie et jusqu’en Israël. Mais elle ne vous a jamais éloigné de la Pologne, où vous avez travaillé et continuez à travailler, parcourant le pays pour y monter vos spectacles. Les publics de Cracovie, Poznań, Toruń, Varsovie, Radom, Wrocław, pour ne citer que ces villes, vous accueillent toujours avec curiosité et passion.

J’ajouterai que vous avez été l’hôte de plusieurs éditions du Festival d’Avignon, lors desquelles vous avez proposé Hamlet, Kroum et bien sûr (A)pollonia, qu’une critique française décrivait en ces termes : « un long fleuve impétueux charriant des matériaux disparates et grondant de bruits et de fureur, flot fascinant qui brasse émotions et savoirs, matière en fusion comme sortie d’un volcan en violente éruption et qui crache les pensées comme les sentiments, les faits établis comme les analyses rigoureuses, les vérités de fantaisie comme les actes de l’histoire. »

Je voudrais encore citer votre adaptation très personnelle et remarquée de Tennessee Williams avec votre mise en scène à l’Odéon de Paris il y a trois ans d’Un Tramway, dont le rôle principal était joué par une actrice française que nous admirons tous – et qui vous admire, Isabelle Huppert.

Le théâtre ne suffisant pas à votre soif de création et de découvertes, vous vous aventurez, depuis plusieurs années, dans la mise en scène d’œuvres d’opéra, le Don Carlos de Verdi ou encore l’Ubu Roi de Penderecki

Vous êtres directeur artistique du Nowy Teatr de Varsovie depuis 2008. Ce ne sera un étonnement pour personne d’apprendre que vous vous êtes déjà attelé à un nouveau défi, la mise en scène d’un spectacle intitulé Kabaret, dont la première en Pologne est prévue en juin prochain et qui sera ensuite présenté au festival d’Avignon.

Mon très cher Krzysztof, toutes ces mises en scènes, dans lesquelles vous tentez d’explorer et de mettre au jour les méandres de l’âme humaine, sont le reflet d’une étonnante capacité de travail et de création qui, je dois l’avouer, ne laisse pas de susciter un profond sentiment d’admiration.

Pour votre apport insigne à la culture universelle, mais aussi en hommage à l’attachement indéfectible que vous vouez à la France, à notre culture et à notre langue, le gouvernement de la République française a décidé de vous nommer commandeur dans l’Ordre des Arts et des Lettres.

Krzysztof Warlikowski, au nom du ministre de la Culture, je vous fais commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres.
 
Le discours sur le site de l'Ambassade de France

Ewa Dalkowska (Ryfka Goldfinger) et Krzysztof Warlikowski ((A)pollonia - 2009)

Ewa Dalkowska (Ryfka Goldfinger) et Krzysztof Warlikowski ((A)pollonia - 2009)

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Publié le 25 Janvier 2017

Présentation de la saison Lyrique 2017 / 2018 de l’Opéra National de Paris
Le 2
5 janvier 2017 - Palais Garnier

Dans la suite de la présentation à la presse, tenue dans la matinée, Aurélie Dupont et Stéphane Lissner ont exposé aux membres de l'Association pour le Rayonnement de l'Opéra de Paris, dans la grande salle du Palais Garnier, la prochaine saison 2017/2018.

Dans un contexte de réduction des financements publics, ils ont souligné l'importance des soutiens privés pour mener à bien leurs projets, relevé l'engouement positif enclenché depuis le début de saison, au risque de passer un peu vite sur ce qui fonde l'âme des oeuvres qu'ils défendent.

Aurélie Dupont et Stéphane Lissner

Aurélie Dupont et Stéphane Lissner

Si, pour la danse, Aurélie Dupont a confirmé que Marie Agnès-Gillot et Hervé Moreau feront respectivement leurs adieux à l'occasion des représentations d'Orphée et Eurydice et de Roméo et Juliette, Stéphane Lissner a, lui, confirmé la poursuite des grandes lignes qui façonnent la programmation de ses saisons, un cycle Berlioz, qui aboutira sur la représentation des Troyens en 2019, un cycle sur la littérature française, qui se poursuivra avec Bérénice et le Soulier de Satin lors des saisons 2018/2019 et 2019/2020, un opéra de Wagner chaque année, et un cycle d'opéras russes qui se poursuivra avec Katerina Ismailova, Prince Igor et Guerre et Paix.

L'importance des chefs d'orchestre, mythique, Boulez, actuels, Jordan, Salonen, et prometteur, Dudamel, transparaît dans toute la présentation, et la noirceur des oeuvres clés passe avant les ouvrages plus légers, ce qui est l'essentiel.

Les Nouvelles Productions

Don Carlos (Giuseppe Verdi – 1867) – Nouvelle Production
Du 10 octobre au 11 novembre 2017 (11 représentations à l’opéra Bastille)
Direction musicale Philippe Jordan, mise en scène Krzysztof Warlikowski
Jonas Kaufmann, Pavel Cernoch, Sonya Yoncheva, Hibla Gerzmava, Ludovic Tézier, Ildar Abdrazakov, Elina Garanca, Ekaterina Gubanova

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 30 octobre 1986

Il s'agit de la version 5 actes de 1866 intégrale, composée avant que Verdi n'opère des coupures afin d'y inclure les ballets prévus pour la création en mars 1867. Cette version est, d'un point de vue dramaturgique, la plus complète qui soit.                             Krzysztof Warlikowski

La Ronde (Philippe Boesmans – 1993) – Nouvelle Production
Du 02 novembre au 11 novembre 2017 (6 représentations à l’amphithéâtre Bastille)
Direction musicale Jean Deroyer, mise en scène Christiane Lutz
Artistes de l’Académie de l’Opéra National de Paris

Entrée au répertoire

L'oeuvre est basée sur la pièce de l'écrivain autrichien Arthur Schnitzler.

De la Maison des Morts (Leos Janacek - 1930) – Coproduction Scala de Milan, MET Opera, Festival d’Aix en Provence, Holland Festival
Du 18 novembre au 02 décembre 2017 (6 représentations à l’Opéra Bastille)
Direction musicale Esa-Pekka Salonen, mise en scène Patrice Chéreau
Andreas Conrad, Eric Stoklossa, Peter Mattei, Stefan Margita, Willard White, Peter Straka, Vladimir Chmelo, Jiri Sulzenko, Ladislav Elgr, Jan Galla, Vadim Artamonov, Olivier Dumait, Susannah Haberfeld, Ales Jenis, Marian Pavlovic, Peter Hoare

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 12 juin 2005

La Bohème (Giacomo Puccini - 1896) – Nouvelle Production
Du 01 décembre au 31 décembre 2017 (12 représentations à l’Opéra Bastille)
Direction musicale Gustavo Dudamel, Manuel Lopez-Gomez, mise en scène Claus Guth
Sonya Yontcheva, Nicole Car, Atalla Ayan, Benjamin Bernheim, Artur Rucinski, Aida Garifullina , Alessio Arduini, Andrei Jilihovschi, Roberto Tagliavini, Marc Labonnette, Antonel Boldan

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 30 décembre 2014

La mise en scène de Claus Guth tente de poser la question de ce qu'est un artiste en 2017, et ce qu'est la vie à Paris aujourd'hui.

Jephta (Georg Friedrich Haendel - 1770) – Coproduction De Nationale Opera, Amsterdam
Du 13 janvier au 30 janvier 2018 (8 représentations au Palais Garnier)
Direction musicale William Christie, mise en scène Claus Guth
Ian Bostridge, Marie-Nicole Lemieux, Philippe Sly, Katherine Watson, Tim Mead, Valer Sabadus

Entrée au répertoire

Only the sound remains (Kaija Saariaho - 2016) – Coproduction De Nationale Opera, Amsterdam, Teatro Real de Madrid, Finish National Opera, Opera de Toronto
Du 23 janvier au 07 février 2018 (6 représentations au Palais Garnier)
Direction musicale Ernest Martinez, mise en scène Peter Sellars
Philippe Jaroussky, Davone Tines, Nora Kimball-Mentzos

Entrée au répertoire – Co-commande de l’Opéra National de Paris

Présentation de la saison lyrique 2017 / 2018 de l'Opéra de Paris

Benvenuto Cellini (Hector Berlioz - 1838) – Coproduction De Nationale Opera, Amsterdam, English National Opera, Opéra de Rome
Du 20 mars au 14 avril 2018 (9 représentations à l’Opéra Bastille)
Direction musicale Philippe Jordan, mise en scène Terry Gilliam
John Osborn, Pretty Yende, Maurizio Muraro, Audun Iversen, Marco Spotti, Vincent Delhoume, Luc Bertin-Hugault, Rodolphe Briand, Michèle Losier, Se-jin Hwang

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’Opéra Bastille le 31 mars 1993

Parsifal (Richard Wagner - 1882) – Nouvelle Production
Du 27 avril au 23 mai 2018 (8 représentations à l’Opéra Bastille)
Direction musicale Philippe Jordan, mise en scène Richard Jones
Andreas Schager, Peter Mattei, Anja Kampe, Evgeny Nikitin, Günther Groissböck, Jan-Hendrik Rootering 

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’Opéra Bastille le 23 mars 2008

Boris Godounov (Modeste Petrovitch Moussorgsky - 1869) – Nouvelle Production
Du 07 juin au 12 juillet 2018 (12 représentations à l’Opéra Bastille)
Direction musicale Vladimir Jurowski, Damian Iorio, mise en scène Ivo van Hove
Ildar Abdrazakov, Ain Anger, Evgeny Nikitin, Evdokia Malevskaya, Ruzan Mantashyan, Alexandra Durseneva, Maxim Paster, Boris Pinkhasovich, Dmitri Golovin, Elena Manistina, Vasily Efimov, Mikhail Timoshenko, Maxim Mikhailov, Francisco Simonet

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’Opéra Bastille le 24 mai 2005

Don Pasquale (Gaetano Donizetti - 1843) – Coproduction Royal Opera House, Covent Garden
Du 09 juin au 12 juillet 2018 (12 représentations au Palais Garnier)
Direction musicale Evelino Pido, mise en scène Damiano Michieletto
Lawrence Brownlee, Nadine Sierra, Michele Pertusi, Florian Sempey, Frédéric Guieu

Entrée au répertoire

Présentation de la saison lyrique 2017 / 2018 de l'Opéra de Paris

Les reprises

La Veuve Joyeuse (Franz Lehar - 1905)
Du 09 septembre au 21 octobre 2017 (15 représentations à l’Opéra Bastille)

Direction musicale Jakub Hrusa, Marius Stieghorst, mise en scène Jorge Lavelli (1997)
José Van Dam, Valentina Nafornita, Thomas Hampson, Véronique Gens, Stephen Costello, Alexandre Duhamel, Karl-Michael Elbner, Peter Bording, Rebecca Jo Loeb, Michael Kranebitter, Edna Prochnik, Julien Arsenault, Yvonne Wiedstruk, Siegfried Jerusalem, Esthel Durand, Isabelle Escalier, Sylvie Delaunay, Virginia Leva-Poncet, Ghislaine Roux, Marie-Cécile Chevassus

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 02 avril 2012

Cosi fan Tutte (Wolfgang Amadé Mozart – 1790)
Du 09 septembre au 21 octobre 2017 (12 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Philippe Jordan, Marius Stieghorst, Mise en scène Anne Teresa De Keersmaeker (2017)
Jacquelyn Wagner, Ida Falk Winland, Michèle Losier, Stéphanie Lauricella, Cyrille Dubois, Philippe Sly, Edwin Crossley-Mercer, Paulo Szot, Simone Del Savio, Ginger Costa-Jackson, Maria Celeng

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 19 février 2017

Pelléas et Mélisande (Claude Debussy – 1902)
Du 19 septembre au 06 octobre 2017 (5 représentations à l’Opéra Bastille)

Direction musicale Philippe Jordan, Mise en scène Robert Wilson (1997)
Etienne Dupuis, Luca Pisaroni, Franz-Josef Selig, Thomas Dear, Elena Tsallagova, Anna Larsson, Jodie Devos

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’Opéra Bastille le 28 février 2015

Falstaff (Giuseppe Verdi – 1893)
Du 20 octobre au 16 novembre 2017 (7 représentations à l’Opéra Bastille)

Direction musicale Fabio Luisi, Mise en scène Dominique Pitoiset (1999)
Bryn terfel, Franco Vassallo, Francesco Demuro, Graham Clark, Riodolphe Briand, Thomas Dear, Aleksandra Kurzak, Julie Fuchs, Varduhi Abrahamyan, Julie Pasturaud

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’Opéra Bastille le 24 mars 2013

La Clémence de Titus (Wolfgang Amadé Mozart – 1791)
Du 15 novembre au 25 décembre 2017 (15 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Dan Ettinger, Mise en scène Willy Decker (1997)
Ramon Vargas, Michael Spyres, Amanda Majeski, Aleksandra Kurzak, Valentina Nafornita, Christina Gansch, Stéphanie d’Oustrac, Marianne Crebassa, Antoinette Dennefeld, Angela Brower, Marko Mimica

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 23 décembre 2013

Un ballo in Maschera (Giuseppe Verdi – 1859)
Du 16 janvier au 10 février 2018 (9 représentations à l’Opéra Bastille)

Direction musicale Bertrand de Billy, Mise en scène Gilbert Deflo (2007)
Marcelo Alvarez, Piero Pretti, Simone Piazzola, Anja Harteros, Sondra Radvanovsky, Luciana D’Intino, Nina Minasyan, Mikhail Timoshenko, Marko Mimica, Thomas Dear, Vincent Morell, Hyoung-Min Oh

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’Opéra Bastille le 23 mai 2009

Le Barbier de Séville (Gioacchino Rossini – 1816)
Du 24 janvier au 16 février 2018 (9 représentations à l’Opéra Bastille)

Direction musicale Riccardo Frizza, Mise en scène Damiano Michieletto (2014)
René Barbera, Levy Sekgapane, Simone Del Savio, Olga Kulchynska, Massimo Cavalletti, Florian Sempey, Nicolas Testé, Pietro Di Bianco, Julie Boulianne, Olivier Ayault

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’Opéra Bastille le 04 mars 2016

La Traviata (Giuseppe Verdi – 1853)
Du 02 février au 28 février 2018 (8 représentations à l’Opéra Bastille)

Direction musicale Dan Ettinger, Mise en scène Benoît Jacquot (2014)
Anna Netrebko, Marina Rebeka, Virginie Verrez, Isabelle Druet, Rame Lahaj, Charles Castronovo, Vitaliy Bilyy, Placido Domingo, Julien Dran, Philippe Rouillon, Tiago Matos, Tomislav Lavoie, John Bernard

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’Opéra Bastille le 29 juin 2016

Le Château de Barbe-Bleue / La Voix humaine (Bela Bartok / Francis Poulenc – 1918 / 1959)
Du 17 mars au 29 mars 2018 (7 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Ingo Metzmacher, Mise en scène Krzysztof Warlikowski (2015)
John Relyea, Ekaterina Gubanova, Barbara Hannigan

Œuvres jouées pour la dernière fois au Palais Garnier le 12 décembre 2015

Orphée et Eurydice (Christoph Willibald Gluck – 1774)
Du 24 mars au 06 avril 2018 (11 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Thomas Hengelbrock, Manlio Benzi, Mise en scène Pina Bausch (2005)
Maria Riccarda Wesseling, Agata Schmidt, Yun Jung Choi, Chiara Skerath 

Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 21 mai 2014

L’Heure espagnole / Gianni Schicchi (Maurice Ravel / Giacomo Puccini – 1911 / 1918) – Coproduction Seji Ozawa Opera Project
Du 17 mai au 17 juin 2018 (10 représentations à l’Opéra Bastille)
Direction musicale Maxime Pascal, Mise en scène Laurent Pelly (2004)
Clémentine Margaine, Michèle Losier, Stanislas de Barbeyrac, Philippe talbot, Alessio Arduini, Thomas Dolié, Nicolas Courjal
Artur Rucinski, Elsa Dreisig, Rebecca De Pont davies, Vittorio Grigolo, Philippe Talbot, Emmanuelle de Negri, Nicolas Courjal, Maurizio Muraro, Jean-Luc Ballestra, Isabelle Druet, Pietro Di Bianco, Tomasz Kumiega, Mateuse Hoedt, Piotr Kumon

Œuvres jouées pour la dernière fois au Palais Garnier le 07 avril 2004

Il Trovatore (Giuseppe Verdi – 1853) - Coproduction De Nationale Opera, Amsterdam, Opéra de Rome
Du 20 juin au 14 juillet 2018 (14 représentations à l’Opéra Bastille)
Direction musicale Maurizio Benini, Mise en scène Alex Ollé (2016)
Zeljo Lucic, Gabriele Viviani, Sondra Radvanovsky, Elena Stikhina, Anita Rachvelishvili, Ekaterina Semenchuk, Marcelo Alvarez, Roberto Alagna, Yusif Eyvazov, Mika kares, Elodie Hache, Yu Shao, Lucio Prete, Luca Sannai

Œuvre jouée pour la dernière fois à l’Opéra Bastille le 15 mars 2016

Présentation de la saison lyrique 2017 / 2018 de l'Opéra de Paris

Premières impressions sur la saison 2017 / 2018

Le rythme de production

Pour sa troisième saison à la direction de l'Opéra National de Paris, Stéphane Lissner se tient à une ligne de renouvellement intense avec 9 nouvelles productions (dont 5 en coproductions), plus une nouvelle production à l'amphithéâtre, Reigen (La Ronde) de Philippe Boesmans, mise en scène par Christiane Lutz.

Parmi les nouveautés, une rareté, Jephta de Haendel, un grand classique, Don Pasquale de Donizetti, et une création récente, Only The sound remains de Kaija Saariaho, entrent au répertoire.

Le grand répertoire français de l'Opéra de Paris

Et, à l'instar de Samson et Dalila, la saison passée, Don Carlos et Benvenuto Cellini, deux autres ouvrages en langue française créés à la salle Le Peletier, avant la construction du Palais Garnier, qui n'avaient plus été représentés depuis au moins 25 ans, font leur retour sur scène, avec le soutien, notamment, du Cercle Berlioz, un groupe de mécènes engagés à faire revivre les oeuvres du grand répertoire.

Cependant, la création du second volet sur la littérature française, Bérénice, d'après Racine, sur une musique de Michael Jarrell et dans la mise en scène de Claus Guth, est, elle, reportée à la saison 2018/2019.

En revanche, aucun des quatre compositeurs français du XIXe siècle habituellement les plus joués, Bizet, Massenet, Gounod, Offenbach ne revient cette saison, au bénéfice de Debussy, Ravel et Poulenc.

Giuseppe Verdi

Fait unique, Giuseppe Verdi bat tous ses records de représentations, dans l'histoire de l'Opéra de Paris, puisque cinq de ses opéras sont programmés pour un total de 49 soirées (le quart de la programmation 2017/2018!).

La Bohème

Après 20 ans de service, la production de La Bohème par Jonathan Miller disparaît au profit de la nouvelle mise en scène de Claus Guth. A cette occasion, La Bohème rejoint Les Noces de Figaro en tête des oeuvres les plus jouées (un peu plus de 200 soirées pour chacun de ces deux ouvrages) depuis le début de l'ère Liebermann (1973-1980).

L'équilibre du répertoire sur 3 ans

Ainsi, les trois premières années du mandat de Stéphane Lissner montrent une logique programmatique très proche de celle d'Hugues Gall, le directeur de la période 1995-2004, dont 5 productions sont reprises en 2017/2018 (La Veuve Joyeuse, Pelléas et Mélisande, Falstaff, La Clémence de Titus, L'Heure espagnole / Gianni Schicci).

Cette logique s'appuie sur la présence d'une forte proportion du répertoire du XIXe siècle, notamment parmi les nouvelles productions (seul Pierre Berger avait jusqu'à présent consacré 60% de ses nouveautés au siècle des révolutions industrielles), sans négliger pour autant le répertoire slave (Nicolas Joel n'avait programmé aucune nouvelle production dans cette langue en cinq ans).

Les metteurs en scène

Certes, Lissner ne prend pas autant de risques que Mortier pour défendre le répertoire du XXe siècle, dans un contexte budgétaire moins facile, il est vrai, mais il livre dans le même esprit ses productions aux mains de véritables metteurs en scène de théâtre, ce qui permet de relancer le renouvellement scénique de l'opéra qui avait été stoppé net par Nicolas Joel.

Confier ainsi la première nouvelle production de la saison, Don Carlos, en version originale française, à Krzysztof Warlikowski, et la faire suivre par De la Maison des Morts, dans la mise en scène de Patrice Chéreau, est un signe fort qui symbolise le mieux la philosophie de cette première partie de mandat. L'arrivée d' Ivo van Hove, pour la mise en scène de Boris Godounov, renforce par ailleurs cette logique.

Spécificité musicale

Se distingue également un regroupement inédit d'oeuvres d'une très grande valeur musicale, car, pour la première fois, Moussorgsky, Debussy et Berlioz (avec Benvenuto Cellini et Romeo et Juliette - sous forme de ballet -) sont joués au cours de la même saison.

Les artistes

De grands chefs (Jordan, Metzmacher, Salonen, Dudamel, Christie, Jurowski ...), des stars (Netrebko, Kaufmann, Yoncheva, Terfel, Alvarez, Harteros, Jaroussky ...), des jeunes qui montent (Spyres, Dupuis, Losier, Lemieux, Margaine ...), des vétérans (Jerusalem, Domingo, van Dam ...).

Au total, ce sont plus de 200 représentations d'opéras qui sont prévues - en incluant la reprise de l'Opéra-Ballet Orphée et Eurydice -, ce qui est le record de l'institution.

Les tarifs 2017/2018 - une baisse de 5%, en moyenne, du prix du billet

En moyenne, le prix du billet d'opéra, à Bastille, passe à 126 euros, en baisse de 5% par rapport à la saison précédente. Ceci est du à la simplification de la grille tarifaire qui s'accompagne de la disparition de la classe des prix 5 à 195 euros au profit de la classe 5 à 180 euros.

Ainsi, si les prix des catégories de billets inférieures à 100 euros (1/3 des places) sont stables, ceux des catégories de billets au delà de 100 euros baissent de 10% environ, d'autant plus que les majorations, pour certaines soirées, ne dépassent pas 10%, au lieu des 20% de la saison en cours.

La distribution des prix selon les oeuvres reste, comme cette saison, très importante, 90 euros en moyenne, certains soirs, pour De la Maison des Morts et Pelléas et Mélisande, et 150 euros en moyenne, certains soirs, pour Don Carlos, La Bohème, La Traviata, Parsifal, Boris Godounov, Benvenuto Cellini.

Pour la première fois, depuis l'ouverture de Bastille, les prix se tassent, les ressources de mécénat et des activités commerciales restant fondamentales pour garantir l'équilibre budgétaire d'une maison vouée au plus complexe, mais fragile, des arts vivants.

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Publié le 26 Mars 2016

Visite du Palais Garnier - le 20 mars 2016

Pour la première journée de printemps, l’Association pour le Rayonnement de l’Opéra de Paris organisait une visite de deux heures, le dimanche 20 mars matin, afin de faire découvrir les lieux les plus intéressants du Palais Garnier.

Des groupes d’une vingtaine de personnes étaient alors invités, tous les quarts-d’ heure, à monter le grand escalier puis à prendre les ascenseurs pour rejoindre directement les hauteurs du bâtiment.

Après un premier parcours à travers des couloirs étroits qui ouvraient sur des vues uniques de Paris, la visite débuta tout d'abord par le Studio Petipa de la grande Coupole.

Les secrets du Palais Garnier - Studios/Ateliers/Plateau/Bibliothèque

La Coupole – Studio Marius Petipa

Le Foyer de la Danse et le Studio Marius Petipa sont les studios de danse les plus prestigieux du Palais Garnier.

Juste au-dessous, se trouvent les petits studios Rudolf Noureev et Serge Lifar, séparés par une paroi centrale amovible qui permet d’en agrandir l’espace.

Les studios Chauviré et Zambelli se situent, eux, sous les deux autres coupoles latérales.

Marius Petipa est notamment connu pour sa carrière de chorégraphe et sa création du "Lac des Cygnes" avec Piotr Ilitch Tchaïkovski en 1895.

Nous sommes donc au-dessus de la salle de spectacle et de son grand lustre, mais nous ne sommes pas à l’endroit le plus élevé du bâtiment, puisque la cage de scène, utilisée pour camoufler les peintures en trompe l’œil et le fameux rideau de scène, se trouve encore plus haut.

Coupole du studio Marius Petipa

Coupole du studio Marius Petipa

Camouflé sous les stucs et les mosaïques, le squelette du bâtiment, visible dans ce studio, est en métal, et rappelle l’univers de la Tour Eiffel dont la construction débuta 12 ans après l’inauguration de l’Opéra, preuve que Charles Garnier eut recours aux technologies les plus modernes.

Le sol du studio est incliné de 5% afin de permettre aux danseurs de répéter en s’habituant à la pente de la scène conçue pour créer un effet de perspective vers la salle.

Avenue de l'Opéra

Avenue de l'Opéra

Les ateliers de couture

Le parcours se poursuit en descendant le long des flancs du Palais, pour atteindre les ateliers de couture, vaste complexe où pas moins de 150 tailleurs, couturières, modistes, décorateurs … œuvrent à l’embellissement des costumes ou à la réalisation de moulages à travers plusieurs ateliers.

Atelier de couture

Atelier de couture

L’atelier décoration

L’atelier décoration couvre tout ce qui complète la réalisation des costumes : peinture sur chaussons, raccords des collants, patine, affinage de la taille, épaisseur du volume.

On peut également y vieillir les costumes, les adapter à la morphologie des danseurs, confectionner les bijoux d’ornement et les accessoires de tête.

Les peintures utilisées sont par ailleurs testées sur les tissus.

On y trouve également des moulages pour la mise en volume, comme ceux des jouets de « Casse-Noisette » présentés sur des étagères. Ces jouets en petit modèle sont ensuite agrandis.

Atelier décoration

Atelier décoration

Le central costumes

C’est dans ce très intime comptoir recouvert de bois que tous les costumes sont rangés.

Nous sommes ainsi à la jonction entre le service Couture et le service Patrimoine – le stockage des costumes est réparti entre Bastille, Garnier et les ateliers Berthier.

Le service Couture utilise ces comptoirs pour préparer les costumes, la planification permettant de connaître la programmation des 2 ou 3 prochaines saisons.

En ce moment, on prépare les costumes pour "Giselle", maintenant que la distribution est connue, la première étant prévue le 28 mai 2016.

On regarde si les costumes vont encore aux danseuses ou bien s’ils doivent être refaits. Par exemple, cette couronne dont les couleurs du contour doivent être ajustées aux couleurs des cheveux de la danseuse.

Central costumes

Central costumes

Le central dispose d’un atelier laverie/pressing qui offre plusieurs possibilités de nettoyage, comme le nettoyage à sec, et dispose d’une machine à ozone, substance qui détruit la transpiration.

Les costumes sont enfin classés par catégories, ici les tutus de défilés, là les vestes des hommes …

Au total, 32 personnes en contrats à durée indéterminée et un nombre comparable d’intermittents travaillent pour ce service.

Maquette de l'Opéra Garnier en coupe longitudinale, visible au Musée d'Orsay

Maquette de l'Opéra Garnier en coupe longitudinale, visible au Musée d'Orsay

Le Foyer de la danse

Nous redescendons ensuite à l’arrière du Palais Garnier pour rejoindre le Foyer de la danse que les spectateurs ont pu revoir dans la reprise de la production de « Capriccio » par Robert Carsen.

Il est surmonté de 20 médaillons qui représentent les danseuses les plus célèbres depuis sa création, mais il est dorénavant fermé au public depuis 1935, quand Jacques Rouché, le directeur de l’époque, ne voulut plus permettre aux abonnés de venir au Palais Garnier pour rencontrer les danseuses

Cette salle d’échauffement possède, à l’instar du Studio Marius Petipa, une pente de 5%, orientée à l’opposé de celle du plateau.

Le Foyer de la danse

Le Foyer de la danse

Le Plateau

Quelques mètres suffisent pour rejoindre le plateau où se trouve actuellement l’arrière du décor de « Iolanta ».

Le treuil et la pente de la scène sont utilisés pour avancer ce décor vers la salle, pente que l’on retrouve dans tous les théâtres à l’italienne pour permettre aux scénographes du XVIIème et XVIIIème siècle de créer des illusions d’optique.

Charles Garnier a donc hérité du savoir-faire de ses prédécesseurs, mais a également profité de l’apport de la Révolution Industrielle pour construire son théâtre de fer et de fonte.

Ainsi, l’apparition des décors, depuis le dessous de scène situé 15m en profondeur, est rendue possible par l’utilisation d’une ossature de fer.

Cette cage de scène a ensuite été sensiblement modifiée en 1995 par l’électrification du cintre sur lequel sont installés des moteurs électriques reliés à des ordinateurs.

Les techniciens peuvent actionner 83 porteuses, chacune pouvant porter 850 kg, et les manœuvrer à n’importe quelle vitesse pour engendrer des apparitions ou des disparitions.

Décor arrière de "Iolanta" vu depuis le plateau de scène

Décor arrière de "Iolanta" vu depuis le plateau de scène

Au théâtre on utilise les mots « charger » et « appuyer », termes très particuliers à ce monde qui est l’héritier de celui de la voile. En effet, les premiers machinistes étaient sûrement des charpentiers de marine qui réalisaient les cages de scène, les cabestans et les dessous de scène. Faire apparaitre une toile ou carguer une voile relève finalement du même métier.
 

Et pour « Iolanta/Casse-Noisette », par moins de 12 machinistes, 3 cintriers, 8 électriciens, 6 accessoiristes, et 3 techniciens vidéo sont nécessaires au déroulement du spectacle.

Allée de la Bibliothèque

Allée de la Bibliothèque

La Bibliothèque

En longeant le plateau par la droite, nous rejoignons la bibliothèque qui est partiellement ouverte au public. Quinze personnes y travaillent.

La salle de lecture de la Bibliothèque Nationale de France, où l’on trouve les partitions des compositeurs depuis le XVIIième siècle, est totalement dédiée au monde de l’opéra.

18 places sont ainsi réservées à ceux qui disposent de sujets de recherches suffisamment sérieux pour y avoir accès.

Détail de la salle de lecture

Détail de la salle de lecture

La Bibliothèque a été créée en 1866, et fut installée dans ces lieux en 1880, à la place de l’ancien salon de Napoléon III situé au-dessus de l’entrée qui porte le même nom.

On y conserve deux exemplaires de tout ce qui est imprimé, et des chefs d’orchestre y viennent pour comparer les différentes partitions et préparer leurs interprétations.

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Publié le 14 Février 2016

Présentation de la saison Lyrique 2016 / 2017 de l’Opéra National de Paris
Hotel Intercontinental Paris Le Grand

Le vendredi 12 février, au salon Opera de l'Hotel Intercontinental Paris le Grand

Depuis le mercredi 10 février, la seconde saison de Stéphane Lissner à la direction de l’Opéra National de Paris est dévoilée. Elle comprend 4 nouvelles productions et 5 coproductions.

Aux 17 œuvres scéniques jouées dans les grandes salles, s’ajoutent deux productions à l’amphithéâtre Bastille, et une version de concert de ‘Béatrice et Bénédict’, interprétée pour un seul soir à l’Opéra Garnier.

Affiche d'Eliogabalo - ouvrage d'ouverture de la saison 2016/2017

Affiche d'Eliogabalo - ouvrage d'ouverture de la saison 2016/2017

Après avoir présenté aux abonnés, au cours de l’après-midi, sa seconde saison, alors que seule la moitié de sa première saison s’est déroulée, Stéphane Lissner s’est à nouveau plié à l'exercice de la présentation des œuvres pour l’Association pour le Rayonnement de L’Opéra de Paris, en s’appuyant sur des présentations filmées de Thomas Jolly, Dmitri Tcherniakov, Luca Francesconi, ou bien des extraits de la mise en scène de Krzysztof Warlikowski pour la reprise d’'Iphigénie en Tauride', qu’il a présenté avec un regard particulièrement malicieux.

Se confirment la poursuite du cycle wagnérien (‘Lohengrin’) et du cycle Berlioz (‘Béatrice et Bénédicte’) dirigé par Philippe Jordan, le début du cycle de créations sur la littérature française (‘Trompe La Mort’), et la venue des grandes stars telles Jonas Kaufmann, Anna Netrebko, René Pape ou bien Roberto Alagna.

Stéphane Lissner n’a pas manqué de présenter la reprise de ‘Wozzeck’ comme un hommage à Pierre Boulez qui le fit entrer au répertoire de l’Opéra de Paris en 1963.

Et transparaît d'abord, tout au long de sa présentation, son attachement aux artistes qu’ils soient chanteurs, danseurs, musiciens ou metteurs en scène.

Stéphane Lissner

Stéphane Lissner

Les Nouvelles productions


Eliogabalo (Francesco Cavalli - 1667)
Du 16 septembre au 15 octobre (12 représentations à l'opéra Garnier)

Direction musicale Leonardo Garcia Alarcon, Mise en scène Thomas Jolly
Franco Fagioli, Paul Groves, Nadine Sierra, Valer Sabadus, Elin Rombo, Mariana Flores, Matthew Newlin
Coproduction avec De Nationale Opera, Amsterdam

Cet opéra dont le sujet est Heliogabale, adolescent devenu Empereur à 14 ans et mort à 17 ans, assassiné par la foule, a été censuré après sa composition en 1667. C’est uniquement en 2004 que René Jacobs le fera découvrir à la Monnaie de Bruxelles.

L’ouvrage est violent, magnifique, et c’est un grand spécialiste de Cavalli, Leonardo Garcia Alarcon, qui va le diriger. Thomas Jolly, que l’on a pu découvrir à Avignon dans la grande saga Shakespearienne ‘Henry VI’, fera ses débuts à l’Opéra de Paris pour mettre en scène ce personnage sanguinaire fascinant.


Samson et Dalila (Camille Saint-Saëns - 1877)
Du 04 octobre au 05 novembre (11 représentations à l'opéra Bastille)

Direction musicale Philippe Jordan, Mise en scène Damiano Michieletto
Anita Rachvelishvili, Aleksandrs Antonenko, Egils Silins, Nicolas Testé, Frédéric Guieu
Coproduction avec le Metropolitan Opera, New York

Ce chef d’œuvre de l’opéra français du XIXème siècle n’a pas été monté depuis 25 ans à l’Opéra de Paris. Anita Rachvelishvili, découverte à la Scala de Milan dans ‘Carmen’, interprétera le rôle principal.

 

Cavalleria Rusticana / Sancta Susanna (Pietro Mascagni – 1890 / Paul Hindemith - 1922)
Du 30 novembre au 23 décembre (9 représentations à l'opéra Bastille)

Direction musicale Carlo Rizzi, Mise en scène Mario Martone
Elīna Garanča, Elena Zhidkova, Yonghoon Lee, Marco Berti, Elena Zaremba, Stefania Toczyska, Vitaliy Bilyy, Antoinette Dennefeld
Anna Caterina Antonacci, Renée Morloc, Sylvie Brunet-Grupposo
Production du Teatro alla Scala, Milan (Cavalleria Rusticana) et Nouvelle production (Sancta Susanna)

 

Lohengrin (Richard Wagner - 1850)
Du 18 janvier au 18 février (11 représentations à l'opéra Bastille)

Direction musicale Philippe Jordan, Mise en scène Claus Guth
René Pape, Rafal Siwek, Jonas Kaufmann, Stuart Skelton, Martina Serafin, Edith Haller, Wolfgang Koch, Tomasz Konieczny, Evelyn Herlitzius, Michaela Schuster, Egils Silins
Production du Teatro Alla Scala, Milan

Le salon Opera de l'Hotel InterContinental Paris Legrand

Le salon Opera de l'Hotel InterContinental Paris Legrand

Cosi fan Tutte (Wolfgang Amadé Mozart - 1790)
Du 26 janvier au 19 février (9 représentations à l'opéra Garnier)

Direction musicale Philippe Jordan, Mise en scène Anne Teresa De Keersmaeker
Jacquelyn Wagner, Ida Falk-Winland, Michèle Losier, Stephanie Lauricella, Frédéric Antoun, Cyrille Dubois, Philippe Sly, Edwin Crossley-Mercer, Paulo Szot, Simone Del Savio, Ginger Costa-Jackson, Maria Celeng
Coproduction avec La Monnaie/De Munt, Bruxelles

 

Carmen (Georges Bizet - 1875)
Du 10 mars au 14 avril et du 13 juin au 16 juillet (25 représentations à l'opéra Bastille)

Direction musicale Lionel Bringuier, Mark Elder, Mise en scène Calixto Bieito
Roberto Alagna, Bryan Hymel, Roberto Tagliavini, Ildar Abdrazakov, Boris Grappe, François Rougier, François Lis, Jean-Luc Ballestra, Clémentine Margaine, Varduhi Abrahamyan, Anita Rachvelishvili, Elīna Garanča, Aleksandra Kurzak, Nicole Car, Maria Agresta, Vannina Santoni, Antoinette Dennefeld
Nouvelle production

Roberto Alagna n’a jamais chanté Don José à Paris, et Clémentine Margaine fera ses débuts à ses côtés en Carmen.

 

Trompe-la-Mort (Luca Francesconi - 2017)
Du 16 mars au 05 avril (6 représentations à l'opéra Garnier)

Direction musicale Susanna Mälki, Mise en scène Guy Cassiers
Thomas Johannes Mayer, Julie Fuchs, Cyrille Dubois, Jean-Philippe Lafont, Ildikó Komlósi, Philippe Talbot, Béatrice Uria-Monzon, Chiara Skerath, Laurent Naouri, François Piolino, Rodolphe Briand, Laurent Alvaro
Création mondiale – Commande de l’Opéra National de Paris

 

La Fille de Neige - Snegourotchka (Nikolai Rimski-Korsakov - 1882)
Du 15 avril au 03 mai (8 représentations à l'opéra Bastille)

Direction musicale Mikhail Tartarnikov, Mise en scène Dmitri Tcherniakov
Aida Garifullina, Rupert Enticknap, Martina Serafin, Luciana D'Intino, Carole Wilson, Vasily Efimov, Olga Oussova, Ramón Vargas, Thomas Johannes Mayer, Vladimir Ognovenko, Franz Hawlata
Nouvelle production

 

La Cenerentola (Gioacchino Rossini - 1817)
Du 10 juin au 13 juillet (12 représentations à l'opéra Garnier)

Direction musicale Ottavio Dantone, Mise en scène Guillaume Gallienne
Juan José De León, Alessio Arduini, Maurizio Muraro, Chiara Skerath, Isabelle Druet, Teresa Iervolino, Roberto Tagliavini
Nouvelle Production

Luca Francesconi - compositeur de Trompe-la-Mort

Luca Francesconi - compositeur de Trompe-la-Mort

Les reprises

 

Tosca (Giacomo Puccini - 1900)
Du 17 septembre au 18 octobre (11 représentations à l'opéra Bastille)

Direction musicale Dan Ettinger, Mise en scène Pierre Audi
Anja Harteros, Liudmyla Monastyrska, Marcelo Alvarez, Bryn Terfel, Alexander Tsymbalyuk, Sergey Artamonov, Jean-Philippe Lafont

 

Lucia di Lammermoor (Gaetano Donizetti - 1835)
Du 14 octobre au 16 novembre (10 représentations à l'opéra Bastille)

Direction musicale Ricardo Frizza, Mise en scène Andrei Serban
Artur Ruciński, Pretty Yende, Nina Minasyan, Piero Pretti, Abdellah Lasri, Oleksiy Palchykov, Raimondo Bidebent, Rafal Siwek, Gemma Ní Bhriain

 

Les Contes d’Hoffmann (Jacques Offenbach - 1881)
Du 02 au 27 novembre (9 représentations à l'opéra Bastille)

Direction musicale Philippe Jordan, Mise en scène Robert Carsen
Sabine Devieilhe, Kate Aldrich, Ermonela Jaho, Stéphanie d'Oustrac, Doris Soffel, Jonas Kaufmann, Stefano Secco, Rodolphe Briand, Cyrille Lovighi, Paul Gay, Yann Beuron, Roberto Tagliavini

 

Iphigénie en Tauride (Christoph Willibald Gluck - 1779)
Du 02 au 25 décembre (9 représentations à l'opéra Garnier)

Direction musicale Bertrand de Billy, Mise en scène Krzysztof Warlikowski
Véronique Gens, Étienne Dupuis, Stanislas de Barbeyrac, Thomas Johannes Mayer, Ruzan Mantashyan

Parterre du Palais Garnier lors du récital de René Pape le dimanche 7 février soir.

Parterre du Palais Garnier lors du récital de René Pape le dimanche 7 février soir.

La Flûte Enchantée (Wolfgang Amadé Mozart - 1791)
Du 23 janvier au 23 février (17 représentations à l'opéra Bastille)

Direction musicale Henrik Nánási, Mise en scène Robert Carsen
Stanislas de Barbeyrac, Pavol Breslik, Gabriela Scherer, Annika Schlicht, Nadine Weissmann, Michael Volle, Florian Sempey, Christina Gansch, René Pape, Tobias Kehrer, Andreas Conrad, Nadine Sierra, Kate Royal, Elsa Dreisig, Albina Shagimuratova, Sabine Devieilhe, José Van Dam, Sebastian Pilgrim, Paul Kaufmann

 

Wozzeck (Alban Berg - 1925)
Du 26 avril au 15 mai (7 représentations à l'opéra Bastille)

Direction musicale Michael Schønwandt, Mise en scène Christoph Marthaler
Johannes Martin Kränzle, Štefan Margita, Florian Hoffmann, Stephan Rügamer, Kurt Rydl, Mikhail Timoshenko, Birger Radde, Rodolphe Briand, Gun-Brit Barkmin, Eve-Maud Hubeaux

 

Eugène Onéguine (Piotr Ilyitch Tchaikovski - 1879)
Du 16 mai au 14 juin (10 représentations à l'opéra Bastille)

Direction musicale Edward Gardner, Mise en scène Willy Decker
Elena Zaremba, Anna Netrebko, Sonya Yoncheva, Varduhi Abrahamyan, Hanna Schwarz, Peter Mattei, Pavel Cernoch, Arseny Yakovlev, Alexander Tsymbalyuk, Raúl Giménez, Vadim Artamonov

 

Rigoletto (Giuseppe Verdi - 1851)
Du 27 mai au 27 juin (11 représentations à l'opéra Bastille)

Direction musicale Daniele Rustoni, Mise en scène Claus Guth
Vittorio Grigolo, Željko Lučić, Nadine Sierra, Kwangchul Youn, Elena Maximova, Marie Gautrot, Robert Pomakov, Christophe Gay, Julien Dran, Mikhail Timoshenko, Joanna Jakubas

La Fille de Neige - Snegourotchka - nouvelle production

La Fille de Neige - Snegourotchka - nouvelle production

Version de Concert

 

Béatrice et Bénédict (Hector Berlioz - 1862)
Le 24 janvier (1 représentation à l'opéra Garnier)

Direction musicale Philippe Jordan
François Lis, Florian Sempey, Sabine Devieilhe, Stéphanie d'Oustrac, Aude Extrémo, Laurent Naouri

Dans la continuité du cycle Berlioz, qui se poursuivra les prochaines saisons avec 'Benvenuto Cellini' et 'Les Troyens', ‘Béatrice et Bénédict’ sera joué un seul soir, à Garnier, avec une distribution essentiellement française.


A L’amphithéâtre Bastille

 

Owen Wingrave (Benjamin Britten - 1971)
Du 19 au 28 novembre (5 représentations à l'amphithéâtre Bastille)
Direction musicale Stephen Higgins, Mise en scène Tom Creed
Artistes de l’Académie de l’Opéra national de Paris

En pleine guerre du Vietnam, Benjamin Britten aborde un sujet difficile et controversé, miroir de ses propres convictions. Le pacifisme est-il un acte de lâcheté ou une volonté de sortir de l'engrenage de la guerre afin d'accéder à un monde où règne la paix?

 

Les Fêtes d’Hébé ou Les Talens liriques (Jean-Philippe Rameau - 1739)
Du 22 au 25 mars (3 représentations à l'amphithéâtre Bastille)

Direction musicale Jonathan Williams, Mise en scène Thomas Lebrun
Artistes de l’Académie de l’Opéra national de Paris
Coproduction avec le Centre de musique baroque de Versailles
En partenariat avec le Royal College of Music, London

Le Prologue met en scène Hébé, déesse de la jeunesse, harcelée par les Plaisirs et obligée de fuir l'Olympe pour trouver son salut dans les bras de l'Amour.

Détail d'architecture du salon Opera du Grand Hotel

Détail d'architecture du salon Opera du Grand Hotel

Première impression sur cette saison 2016/2017

 

Avec 7 ouvrages programmés, la langue française est nettement plus représentée qu'à l'accoutumée (généralement 4 ou 5 ouvrages), et le répertoire slave devrait faire l'évènement à deux reprises, d’abord avec la nouvelle production de 'La Fille de neige’ – œuvre d’un compositeur, Nikolai Rimski Korsakov, absent depuis plus de 40 ans de l’Opéra de Paris -, puis avec la reprise d’'Eugène Onéguine' avec Anna Netrebko et Peter Mattei.

Tous les ouvrages, y compris les reprises, ont leur intérêt par le choix des interprètes, qu’ils soient des stars aguerries ou bien des artistes en plein envol.

11 nouvelles productions dont 1 création mondiale, 'Trompe-la-Mort', 1 opéra baroque quasiment injoué, 'Eliogabalo', près de 190 représentations, de nouveaux metteurs en scène, Guy Cassiers, Mario Martone, Anne Teresa De Keersmaeker, mais aussi Thomas Jolly et Guillaume Gallienne, un équilibre entre le répertoire classique/baroque et le répertoire du XX/XXIème siècle, l'abondance de propositions fait tourner la tête.

4 de ces nouvelles productions, 'La Cenerentola', 'Cosi fan Tutte', 'Carmen', 'Cavalleria Rusticana', viendront par ailleurs remplacer les anciennes productions présentées par Nicolas Joel.

Paul Hindemith, qui a été servi par deux très belles productions, 'Cardillac' et 'Mathis der Maler' , grâce à Gerard Mortier et Nicolas Joel, continue également sa progression au répertoire avec 'Sancta Susanna'.

Quant à Benjamin Britten, joué qu'une seule fois au cours des 13 années précédentes, il entame un retour à l'Opéra de Paris avec 'Owen Wingrave', à l'amphithéâtre Bastille, qui se poursuivra la saison d'après avec une nouvelle production de 'Billy Budd' par Deborah Warner.

Dmitri Tcherniakov - metteur en scène de La Fille de Neige - Snegourotchka

Dmitri Tcherniakov - metteur en scène de La Fille de Neige - Snegourotchka

Enfin, la nouvelle production de 'Lohengrin', en provenance de la Scala, est naturellement très attendue, non seulement parce qu'elle va remplacer l'ancienne production déclassée de Robert Carsen, non seulement pour la présence de Jonas Kaufmann, mais aussi pour les débuts à l'Opéra National de Paris de la soprano allemande Evelyn Herlitzius.

Cependant, les opéras interprétés par Jonas Kaufmann, qui revient deux fois cette saison, ou par Anna Netrebko seront majorés de 20% dès la catégorie 8 (35 euros).

En contrepartie, la direction a revu le plan de salle à Bastille - voir l'article sur le prix des places à l'ONP pour 2016/2017 - afin d'augmenter sensiblement le contingent de places à moins de 60 euros, ce qui donne, de la part de l'Opéra de Paris, une image de résistance aux contraintes économiques et une détermination que l’on arrive à peine à croire.

On rêverait juste de voir cesser les petites campagnes parisiennes qui tentent de gêner le mouvement de la direction pour rénover son fonctionnement et offrir le plus de propositions possibles.

Car jamais une équipe dirigeante n’aura donné une telle impression d’intelligence et de force dans son approche d'ensemble, valorisée par un contexte très contraignant. Son seul défaut est de trop miser sur la volonté de comprendre de ses observateurs et détracteurs.

 

Il est possible de revoir sur Medici.tv la vidéo de présentation aux abonnés au Palais Garnier.

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