Publié le 28 Novembre 2023

Concours international Grand Prix Long-Thibaud 2023
Concert du 26 novembre 2023
Université Paris II Panthéon-Assas

Les lauréats
Miyu Kitsuwa (Concerto pour violon en ré majeur de Tchaïkovski)
Vikram Francesco Sedona (Concerto pour violon en ré majeur de Brahms)
Bohdan Luts (Concerto pour violon en ré majeur de Sibelius)
Koshiro Takeuchi (Concerto pour violon en ré majeur de Brahms)
Dayoon You (Concerto pour violon en ré majeur de Sibelius)

Direction musicale François Boulanger
Orchestre Symphonique de la Garde Républicaine

Jury
Sarah Nemtanu, Jean-Jacques Kantorow, Akiko Suwanai, Silvia Marcovici, Boris Kuschnir, Sergey Khachatryan, Marc Laforet, Jean-Claude Casadesus

Pour ses 80 ans d’existence, et sa 42e édition consacrée cette année au violon, le Concours Long-Thibaud a reçu 106 candidats originaires de 32 pays différents, mais seuls 21 artistes ont pu participer aux éliminatoires à partir du 22 novembre, et seuls 5 se sont retrouvés en finale ce dimanche après-midi.

Bohdan Luts

Bohdan Luts

Ce concours initié par la pianiste Marguerite Long (1874-1966) et le violoniste Jacques Thibaud (1880-1953) a accueilli de grands interprètes tels Samson François (1er prix en 1943), Aldo Ciccolini (1er prix en 1949), Ivry Gitllis (5e prix en 1951), Elisabeth Leonskaïa (3e prix en 1965), Cédric Tiberghien  (1er prix en 1998) ou Deborah Nemtanu (4e prix en 2002).

Le jury est composé cette année de 6 violonistes, Sarah Nemtanu, Jean-Jacques Kantorow, Akiko Suwanai, Silvia Marcovici, Boris Kuschnir, Sergey Khachatryan, un pianiste, Marc Laforet, et un chef d’orchestre et compositeur, Jean-Claude Casadesus.

 Marc Laforet, Sergey Khachatryan, Jean-Jacques Kantorow, Jean-Claude Casadesus, Akiko Suwanai, Sarah Nemtanu et Silvia Marcovici

Marc Laforet, Sergey Khachatryan, Jean-Jacques Kantorow, Jean-Claude Casadesus, Akiko Suwanai, Sarah Nemtanu et Silvia Marcovici

La finale se déroule au sein du grand amphithéâtre de l'université Paris 2 Panthéon-Assas, d’une capacité de 1800 places, qui a repris depuis 2015 ses activités de concerts classiques interrompues pendant 40 ans. De nombreux étudiants, mais également des musiciens professionnels, des mécènes, des politiques, la presse, et bien sûr les organisateurs, sont réunis à cette occasion.

Miyu Kitsuwa

Miyu Kitsuwa

Au cours d’un programme qui dura de 14h à 18h30, sous la conduite de François Boulanger à la direction de l’Orchestre Symphonique de La Garde Républicaine, jury et spectateurs ont ainsi pu apprécier la technicité et la personnalité de chacun des violonistes, que ce soit la vivacité exacerbée de Miyu Kitsuwa dans le ‘Concerto pour violon en ré majeur’ de Tchaïkovski, le baume du toucher doucereux et séducteur de Vikram Francesco Sedona dans le ‘Concerto pour violon en ré majeur’ de Brahms que le très jeune Koshiro Takeuchi, d’allure réservée, reprendra avec une souplesse très fine, puis deux interprétations du ‘Concerto pour violon en ré majeur’ de Sibelius, l’une d’abord exécutée par Bohdan Luts, la posture fière et arquée évoquant une grande puissance intérieure, les vibrations de l’archet d’une forte densité donnant le sentiment d’un jeu très engagé, farouche et maîtrisé, et l’autre jouée par Dayoon You dont on entend la teneur démonstrative s’affirmer avec un superbe travail sur les nuances et la flexibilité.

Koshiro Takeuchi

Koshiro Takeuchi

C’est uniquement à 20h que les 5 finalistes seront invités à revenir ensemble sur la scène de l’amphithéâtre pour l’annonce du palmarès, alors qu’au même moment, Gerard Bekerman, économiste, pianiste et président de la fondation Long-Thibaud depuis mai 2021, soulignera avec beaucoup de bienveillance l’importance de leur talent pour la musique et son lien à la société.

Miyu Kitsuwa, Vikram Francesco Sedona, Bohdan Luts, Koshiro Takeuchi et Dayoon You

Miyu Kitsuwa, Vikram Francesco Sedona, Bohdan Luts, Koshiro Takeuchi et Dayoon You

Étudiante originaire de Yokohama, Miyu Kitsuwa, 22 ans, remporte le 5e prix, prix SAS Le prince Albert II de Monaco d’une valeur de 6.000 €.

Vikram Francesco Sedona, né à Trévise en 2000, remporte le 4e prix, prix de la Ville de Paris d’une valeur de 8.000 €.

Koshiro Takeuchi, 18 ans, étudiant au Tokyo College of Music High School, décroche le 3e prix, prix de la Fondation Michelin d’une valeur de 12.000 €.

Dayoon You, 22 ans, obtient le 2e prix, prix de la Fondation BNP Parisbas d’une valeur de 20.000 €, 9 ans après le 4e prix de la violoniste sud-coréenne Kyung Ji Min.

Et c’est donc l'impressionnant ukrainien Bohdan Luts, né à Lviv le 28 novembre 2005, qui remporte le 1er prix du Concours international Long-Thibaud 2023 d’une valeur de 35.000 €, mais également le prix de la presse et le prix du public d’une valeur de 8.000 €.

Bohdan Luts

Bohdan Luts

Ce jeune violoniste, qui a donné son premier concert au Lviv Philharmonic Hall en 2012, suit actuellement l’enseignement de Renaud Capuçon, Guillaume Chilemme et Oleg Kaskiv à l’International Menuhin Music Academy à Rolle en Suisse.

Vikram Francesco Sedona, Bohdan Luts et Koshiro Takeuchi

Vikram Francesco Sedona, Bohdan Luts et Koshiro Takeuchi

Il a tenu, ce soir, à dire quelques mots en anglais en invitant chacun d’entre nous à n’avoir de pensées que pour ceux qui vivent des moments difficiles dans le monde, puis il a réinterprété le ‘Concerto pour violon en ré majeur’ de Sibelius avec une approche plus posée mais toujours avec la même fascinante détermination.

Il le rejouera également le lendemain au Théâtre des Champs-Elysées avec l'Orchestre symphonique de la Garde républicaine, la veille de la célébration de ses 19 ans.

L'intégralité de la finale du concours Long-Thibaud 2023

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Publié le 19 Novembre 2023

Turandot (Giacomo Puccini – La Scala de Milan, le 25 avril 1926)
Représentations du 08 et 15 novembre 2023
Opéra Bastille

Turandot Tamara Wilson
Liu Adriana González
Calaf Gregory Kunde
Timur Mika Kares
L’Empereur Altoum Carlo Bossi
Ping Florent Mbia
Pang Maciej Kwaśnikowski
Pong Nicholas Jones
Un Mandarin Guilhem Worms
Il Principe di Persia Hyun-Jong Roh
Due Ancelle Pranvera Lehnert Ciko, Izabella Wnorowska-Pluchart

Direction musicale Marco Armiliato                                    Marco Armiliato
Mise en scène Robert Wilson (2018)
Coproduction Canadian Opera Company de Toronto, Théâtre National de Lituanie, Houston Grand Opera, Teatro Real de Madrid

Diffusion en direct sur Paris Opera Play le 13 novembre 2023

Initialement présentée au Teatro Real de Madrid en décembre 2018, avec Gregory Kunde en Calaf certains soirs, la production de ‘Turandot’ de Robert Wilson est désormais bien ancrée au répertoire de l’Opéra National de Paris, ce qui lui permet, avec cette nouvelle reprise, de replacer l'ultime opéra de Puccini parmi les 35 titres les plus joués ces 50 dernières années sur la scène de l'institution.

Tamara Wilson (Turandot)

Tamara Wilson (Turandot)

Son univers bleu nuit délimité horizontalement et verticalement par des néons d’une blancheur luminescente fortement impressive, la symbolique du cœur cruel de la princesse, lune bleue glacée qui se cache sous sa robe impériale rouge sang, et qui finira par être transpercée à la toute fin, la stylisation des vêtements de tous les personnages, gardes, Prince de Perse, Empereur, cour impériale, et les maquillages des trois ministres, forment un ensemble au pouvoir hypnotique qui fonctionne très bien car l’action est rigoureusement contrôlée. De plus, cela évite les grands mouvements d’agitation inutiles que l’on retrouve dans les mises en scène plus traditionnelles à la Zeffirelli.

Hyun-Jong Roh (Le Prince de Perse)

Hyun-Jong Roh (Le Prince de Perse)

Contrairement à Gustavo Dudamel qui, il y a deux ans, avait poussé très loin l’expressionnisme musical en donnant une dimension presque straussienne à la musique de Puccini, Marco Armiliato revient à une interprétation, certes plus classique, mais avec autant d’éclat et une grande richesse d’ornementation et de raffinement dans les tissures les plus diaphanes possibles.

Il a un sens du spectaculaire et de la progressivité qui soutient solidement les chanteurs, et il surprend par la splendeur des effets théâtraux qu'il arrive à obtenir. 

Adriana González (Liu)

Adriana González (Liu)

Ce grand style n’évacue cependant aucune convention, comme celle d’interrompre le discours musical après les interventions de Liu ou de Calaf au troisième acte, ce qui pose toujours un dilemme, car si l’on sait que pour les artistes ces moments de pause sont importants, ils interrompent aussi un déroulement que des spectateurs estiment inadéquats d’un point de vue dramatique.

Tamara Wilson (Turandot)

Tamara Wilson (Turandot)

Mais comment ne pas applaudir à ces artistes qui placent le niveau interprétatif à un point aussi élevé ?

Après s’être fait connaître à Toulouse dans des opéras verdiens, ‘Il Trovatore’ en 2012, ‘I due Foscari’ en 2014 et ‘Ernani’ en 2017, Tamara Wilson fait enfin ses débuts à l’Opéra national de Paris, et ce qu’elle réalise sur la scène Bastille est sidérant de perfection, tenant ses lignes de chant avec une pureté de cristal, une incisivité sans faille, et une stabilité inébranlable. 

Certes, elle accroît la dimension glaciale de Turandot, mais de petits sourires de-ci de-là humanisent un peu ce portrait inflexible, et l’on reste également très impressionné par sa technique de gradation de l’ampleur vocale d’une parfaite progressivité, perfection qui s’aligne avec le sens du détail et la clarté architecturale de la mise en scène de Robert Wilson.

Gregory Kunde (Calaf) - Fin de l'air 'Nessum Dorma!'

Gregory Kunde (Calaf) - Fin de l'air 'Nessum Dorma!'

Gregory Kunde n’en est pas moins fabuleux, lui qui célébrera ses 70 ans le 24 février prochain.

Pouvant compter sur un timbre qui a du corps et dont il laisse parfois s’échapper des clartés séductrices quand il cherche à faire ressortir une certaine douceur de velours, il dégage une impression de puissance et de grand style qui s’épanouissent à travers un souffle long d’une ampleur irrésistible qu’il soutient avec une autorité bien affermie.

Par ailleurs, la vibration de sa ligne de chant est très agréable à l’écoute, et rien ne semble forcé.

On reste ainsi admiratif du début à la fin par tant d’éloquence, car la beauté de cette longévité, qui ne peut qu’être le fruit d’une grande intelligence de vie, inspire aussi l’auditeur par l’âme qu’elle suggère.

Adriana González (Liu) et Mika Kares (Timur)

Adriana González (Liu) et Mika Kares (Timur)

Et aux côtés de ces deux immenses statures, Adriana González affecte Liu d’une maturité de timbre qui s’appuie sur des noirceurs expressives, une plénitude dans la tessiture aiguë qui vibre avec aisance et file en suraigu pour s’évaporer en fines vibrations dans les airs.

Pour cette sensibilité très maîtrisée dont elle pare son personnage avec beaucoup de présence, le public lui réservera un accueil très chaleureux qu’elle partagera avec Mika Kares, dont la stature impressionnante se double d’une fascinante voix brumeuse qui accentue la tonalité pathétique de Timur.

Nicholas Jones (Pong) et Florent Mbia (Ping)

Nicholas Jones (Pong) et Florent Mbia (Ping)

A nouveau Empereur Altoum d’un art oratoire bien caractérisé, Carlo Bossi semble trouver l’équilibre parfait entre la nécessité de paraître sévère et l’expression d’une subtile affectation quand Turandot l’implore de ne pas la livrer à Calaf.

Et beaucoup d’aplomb émane également de Guilhem Worms qui offre un Mandarin dont la droite noirceur permet de bien faire ressentir l’atmosphère de terreur qui règne à la cour de Turandot.

Guilhem Worms (Un Mandarin)

Guilhem Worms (Un Mandarin)

Et afin de donner une dimension clownesque aux trois ministres, Ping, Pang et Pong, Robert Wilson leur a dessiné de superbes maquillages qui surlignent et modifient leurs regards en leur associant une mobilité chorégraphique qui les fait ressembler à des automates délirants, mais dont la gestuelle est directement inspirée par la mélodie virevoltante de la musique.

Florent Mbia (Ping), Gregory Kunde (Calaf), Maciej Kwaśnikowski (Pang) et Nicholas Jones (Pong)

Florent Mbia (Ping), Gregory Kunde (Calaf), Maciej Kwaśnikowski (Pang) et Nicholas Jones (Pong)

Les trois solistes réunis pour cette série de représentations font partie de la toute nouvelle troupe de l’Opéra de Paris.

Ainsi, Florent Mbia se distingue par la noirceur fumée bienveillante de son chant, Nicholas Jones par la clarté adoucie et un peu crémeuse du timbre de voix, et aussi par sa nette décontraction à dansoter, alors que Maciej Kwaśnikowski se montre d’un brillant plus piqué.

Impertinents, mais moins sarcastiques que dans d’autres interprétations, il se dégage d’eux une poésie amusante assez attachante.

Ching-Lien Wu et les Chœurs de l'Opéra de Paris

Ching-Lien Wu et les Chœurs de l'Opéra de Paris

Les qualités fortement impactantes des chœurs sont en outre bien équilibrées avec l’envergure orchestrale, ce qui contribue à l'excellence qui embrasse la totalité de ce spectacle, dont on sort galvanisé et émerveillé par un tel engagement de la part de tous les artistes.

Faire mieux lors d’une prochaine reprise sera un grand challenge!

Gregory Kunde (Calaf)

Gregory Kunde (Calaf)

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Publié le 19 Novembre 2023

Cendrillon (Jules Massenet – Opéra Comique, le 24 mai1899)
Représentation du 14 novembre 2023
Opéra Bastille

Cendrillon Jeanine De Bique
Madame de la Haltière Daniela Barcellona
Le prince charmant Paula Murrihy
La fée Caroline Wettergreen
Noémie Emy Gazeilles
Dorothée Marine Chagnon
Pandolfe Laurent Naouri
Le roi Philippe Rouillon
Le Doyen de la faculté Luca Sannai
Le Surintendant des plaisirs Laurent Laberdesque
Le Premier Ministre Fabio Bellenghi
Six Esprits Corinne Talibart, So-Hee Lee, Stéphanie Loris, Anne-Sophie Ducret, Sophie Van de Woestyne, Blandine Folio Peres

Direction musicale Keri-Lynn Wilson                                 Keri-Lynn Wilson
Mise en scène Mariame Clément (2022)

18 mois seulement après son entrée au répertoire, ‘Cendrillon’ de Jules Massenet revient à l’opéra Bastille ce qui, au premier abord, parait un pari bien risqué.
C’est sans compter sur une approche artistique, commerciale et de communication fort originale qui n’avait jamais été mis en place auparavant.

Paula Murrihy (Le Prince) et Jeanine De Bique (Cendrillon)

Paula Murrihy (Le Prince) et Jeanine De Bique (Cendrillon)

En effet, alors que généralement le prix moyen affiché par place pour une production lyrique à l’opéra Bastille oscille entre 145 euros pour les grands tubes et 90 euros pour les œuvres plus difficiles, la reprise de ‘Cendrillon’ a été d’emblée proposée à un tarif moyen de 57 euros, sans qu’aucune place ne dépasse 95 euros.

Pas ailleurs, ont été distribués dans les rôles de Noémie et Dorothée deux membres de la nouvelle troupe de l’Opéra de Paris, Emy Gazeilles et Marine Chagnon, ainsi que trois membres des chœurs, Luca Sannai, Laurent Laberdesque et Fabio Bellenghi dans les rôles secondaires, en plus des six choristes qui avaient déjà été programmées l’année précédente pour interpréter les Six Esprits.

Marine Chagnon (Dorothée), Daniela Barcellona (Madame de la Haltière) et Emy Gazeilles (Noémie)

Marine Chagnon (Dorothée), Daniela Barcellona (Madame de la Haltière) et Emy Gazeilles (Noémie)

A cela, vous ajoutez une campagne de communication publique orientée vers le public jeune, et vous obtenez un spectacle sold-out et d’impressionnantes files d’attente à l’extérieur de la salle 15 minutes avant chaque représentation.

Cela rappelle ce qui était arrivé avec la production de ‘Don Quichotte’ de Jules Massenet en septembre 2000 qui avait été remontée 15 mois plus tard en atteignant 99% de taux de fréquentation.

Et même l’esprit en salle change, les spectateurs rajeunis s’enchantent de manière très communicative lors des précipités, car la mise en scène de Mariame Clément mêle habilement décors industriels qui s’illuminent poétiquement lors des interventions de la fée, surcharge la mise en scène en perruques bouclées et vêtements roses outrés qui ridiculisent les prétendantes et dont Cendrillon se débarrassera elle-même pour retrouver une relation authentique avec le Prince, et s’appuie aussi sur un surjeu qui invite à la comédie.

Jeanine De Bique (Cendrillon)

Jeanine De Bique (Cendrillon)

Pour cette reprise, Keri-Lynn Wilson, fondatrice et directrice musicale de l’Ukrainian Freedom Orchestra qui a engagé une tournée internationale en Europe et aux États-Unis contre la guerre de conquête menée par la Russie, fait ses débuts à l’Opéra national de Paris et concoure à l’enthousiasme soulevé par la soirée grâce à une magnifique direction qui fait vivre l'orchestre en communion avec l'allant des solistes et qui colore avec finesse et rutilance les lignes mélodiques.

La chef d’orchestre canadienne, qui a également des ascendants ukrainiens, montre un amour prévenant pour l’écriture de Jules Massenet et procède par touches très précises et enlevées en éclairant avec beaucoup de raffinement les structures orchestrales.

Paula Murrihy (Le Prince)

Paula Murrihy (Le Prince)

Les solistes réunis permettent de retrouver dans le rôle de Cendrillon Jeanine De Bique qui a déjà interprété récemment à l'Opéra de Paris Alcina (‘Alcina’ de Haendel) et Suzanne (‘Les Noces de Figaro’ de Mozart).

Douée pour incarner sensibilité et joie pétillante, la soprano trinidadienne donne au chant de l’héroïne une coloration très vibrée dans une tonalité sombre et ambrée assez atypique qui la démarque de son entourage. L’unité vocale qui en émane aspire cependant à lisser l’articulation du français qui se fond dans cette tessiture très fine.

En Prince charmant, Paula Murrihy, qui chantait Didon (‘Les Troyens’ de Berlioz) deux mois plus tôt à l’Opéra de Versailles, est mieux rodée à la langue française, et sa voix dramatique suggère dans son incarnation un tempérament beaucoup plus extraverti et moins dépressif comme un timbre plus ténébreux pourrait le faire ressentir.

Caroline Wettergreen (La fée)

Caroline Wettergreen (La fée)

Avec son abattage impayable et déjà une longue carrière belcantiste, Daniela Barcellona fait à nouveau sensation dans le rôle de Madame de la Haltière qui ne manque pas de faire sourire la salle au moment où elle témoigne toute son affection intéressée à Cendrillon lorsque le Prince la choisit officiellement, et Laurent Naouri, comme toujours très sonore et expressif avec ses accents indignés, est parfait en père attentionné.

Lumineuse, Caroline Wettergreen reprend le rôle de ses débuts lorsqu’elle interpréta pour la première fois au Komische Oper de Berlin en 2016 la fée de ‘Cendrillon’ dans la mise en scène de Damiano Michieletto, et se plaît avec aisance à faire rayonner le brillant et la netteté de ses aigus avec un effet surnaturel qui charme spontanément.

Jeanine de Bique, Alessandro Di Stefano, Keri-Lynn Wilson, Paula Murrihy, Caroline Wettergreen et Laurent Naouri

Jeanine de Bique, Alessandro Di Stefano, Keri-Lynn Wilson, Paula Murrihy, Caroline Wettergreen et Laurent Naouri

Quant à Marine Chagnon et Emy Gazeilles, idéalement appariées, elles ne manquent ni d’entrain, ni de projection et d’intelligibilité dans les passages parlés, et font entendre une éloquence vocale bien timbrée qui leur vaut, elles aussi, un chaleureux retour de la part du public.

Et l’ensemble des artistes des chœurs distribués sont naturellement d’une musicalité ironique impeccable.

Un engouement pour cette soirée qui se vit avec beaucoup de plaisir et de légèreté!

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Publié le 18 Novembre 2023

Orlando (Georg Friedrich Haendel – Londres, le 27 janvier 1733)
Représentation du 12 novembre 2023
Teatro Real de Madrid

Orlando Christophe Dumaux
Angelica Anna Prohaska
Medoro Anthony Roth Costanzo
Dorinda Tal Ganor
Zoroastro Florian Boesch

Direction musicale Ivor Bolton
Mise en scène Claus Guth (2019)

Production du Theater an der Wien
Diffusion sur France Musique le 18 novembre 2023

 

Fort emblématique de la collaboration fructueuse entre le Theater an der Wien et le Teatro Real de Madrid, le week-end du 11 et 12 novembre 2023 aura permis de découvrir au cœur de la cité madrilène deux ouvrages habituellement peu représentés, ‘Halka’ et ‘Orlando’, qui connurent tous deux en 2019 une nouvelle mise en scène sur les planches du troisième opéra de Vienne.

Christophe Dumaux (Orlando)

Christophe Dumaux (Orlando)

Metteur en scène probablement le plus prolifique d’Europe, Claus Guth profite de la construction très théâtrale de ce drame lyrique tiré de ‘L’Orlando Furioso’ d’Arioste – Peu après ‘Orlando’, Haendel composera deux autres ouvrages inspirés de ce même poème italien, ‘Ariodante’ et ‘Alcina’, liés aux aventures respectives de Renaud et Roger – pour le remodeler en laissant de côté les vieux conflits entre Carolingiens et Arabes et raconter ainsi un drame très contemporain, celui d’un homme traumatisé à son retour de la guerre et incapable de retrouver une sociabilité normale.

Celle qu'il aime, Angelica, s’est elle même amourachée d’un homme plus jeune qu’elle, Medoro, et malgré l’amour sincère de Dorinda pour lui, Orlando ne peut se défaire de ses obsessions ce qui va le pousser à se débarrasser physiquement du couple pensant regagner ainsi une paix intérieure.

Anna Prohaska (Angelica)

Anna Prohaska (Angelica)

Le metteur en scène en fait un être fort et musclé au fond violent, mais dont les failles intérieures sont mises à nues, si bien que le spectateur peut opérer un transfert empathique sur lui.

Le décor comprend en son centre un immeuble de béton serti d’un balcon menant à une cour où vit Dorinda à l’intérieur d’une caravane. Medoro fait jeune et un peu mauvais genre, réparant une luxueuse berline autour de laquelle Angelica entreprend autour de lui une mimique fortement sexualisée.

Tous deux vêtus de cuirs noirs représentent évidemment le goût pour la vie libre et aisée.

Christophe Dumaux (Orlando) et Florian Boesch (Zoroastro)

Christophe Dumaux (Orlando) et Florian Boesch (Zoroastro)

Le réalisme du contexte ainsi présenté a pour effet de happer chacun dans un monde directement sensible et contemporain, et d’être confronté à une certaine dureté des aspirations matérialistes humaines à laquelle se heurtent aussi bien Orlando, déboussolé, que Dorinda trop honnête et sensible.

L’image où on les voit tous les deux sur un banc désolé, tentant de s’apprivoiser, tout proche d’une grande affiche vantant le goût pour les destinations exotiques au ciel bleu, montre leur inadaptation à une société ayant besoin d’artifice pour rêver.

Anthony Roth Costanzo (Medoro)

Anthony Roth Costanzo (Medoro)

Claus Guth fait sentir comment ce décalage peut amener quelqu’un à craquer nerveusement et passer à l’acte meurtrier.

Mais l’image finale – Orlando tenant une allumette au dessus de lui alors que le sol est arrosé d’essence - suggère tout autant une lueur d’espoir qu’une fin suicidaire tragique, si bien que ce sera au spectateur de décider quelle sera l’issue.

Pour cette reprise, nous retrouvons les mêmes chanteurs qu’au Theater an der Wien dans les rôles d’Orlando, Angelica et Zoroastro, l'intervenant chargé d’éviter la catastrophe et de détourner l’anti-héros de son aventure amoureuse.

Christophe Dumaux (Orlando)

Christophe Dumaux (Orlando)

Christophe Dumaux a découvert très jeune ‘Orlando’ lorsque l’on lui offrit à la sortie de l’adolescence l’enregistrement qu’avait réalisé le contre-ténor britannique James Bowman en 1989 sous la direction de Christopher Hogwood. Il participa à certaines de ses master classes, et commença à aborder son interprétation au CNSM de Paris à l’âge de 21 ans.

C’est finalement le 04 mars 2008, à 29 ans, qu’il se confronta  avec l’Atelier Lyrique de Tourcoing au rôle scénique d’Orlando sous la direction de Jean-Claude Malgoire, ce qui donnera lieu à un enregistrement live édité sous le label Harmonia Mundi, réédité ensuite par Pan Classics en 2018.

15 ans plus tard, il reste toujours attaché à ce personnage très structurant dans sa carrière, et cette maturité acquise se ressent fortement dans la figure qu’il dépeint au Teatro Real de Madrid.

Christophe Dumaux (Orlando) et Tal Ganor (Dorinda)

Christophe Dumaux (Orlando) et Tal Ganor (Dorinda)

Son incarnation est totale et violente, si bien que l’on ne lâche rien de cet homme, viril et névrosé, chargé de blessures et de tourments, dont Christophe Dumaux porte l’impulsivité avec une technique de trilles infaillible taillée dans une matière endurante ocrée qui exprime une forme de sévérité amère.

Si l’intensité vocale reste mesurée mais très fine et précise, des jaillissements soudains se libèrent de temps en temps, ce qui en fait un portrait abouti qui confine au désespoir par la manière avec laquelle Claus Guth l’enferme dans son petit appartement délabré, entouré de quelques compagnons et fantômes, où ne subsistent que quelques clichés de celle qui l’obsède. 

‘Fammi combattere’, chanté à la fin du premier acte, reste un air qui lui colle fortement à la peau.

Orlando (Dumaux Prohaska Ganor Costanzo Bolton Guth) Teatro Real Madrid

En Angelica, Anna Prohaska est la plus expressive par les variations de couleurs qu’elle trouve dans tout le registre medium de sa voix, où l’on sent les contradictions de cette vamp qui ne semble pas totalement détachée d’Orlando, mais qui ne peut résister à la sensualité de son nouvel amant.

Les lignes aiguës sont, elles, plus fluctuantes, parfois écourtées, ce qui joue aussi sur la perception des tiraillements quelle défend avec un grand talent d’actrice qui ajoute de l’étrangeté à sa personnalité féminine.

Anna Prohaska (Angelica) et Anthony Roth Costanzo (Medoro)

Anna Prohaska (Angelica) et Anthony Roth Costanzo (Medoro)

Régulièrement invité au Teatro Real de Madrid depuis décembre 2014 où il faisait vibrer la voix d’Apollon dans ‘Death in Venice’ de Benjamin Britten, Anthony Roth Costanzo charme énormément par la manière dont il distille la sensualité de son contre-ténor angélique qui trouble le personnage de Medoro. 

Très fin physiquement, à l’opposé de la musculature généreuse de Christophe Dumaux, cela le rajeunit également, si bien qu’il semble être un adolescent qui attire Angelica, alors que ces trois chanteurs ont en fait des âges très proches. 

Il se permet même, à un moment bien précis, de saisir l’audience par un suraigu ténu et soyeux complètement irréel, et sa souplesse corporelle est à l’image de la rondeur et de la très belle résonance de son timbre que le public parisien pourra bientôt découvrir lors de ses débuts à l’Opéra de Paris dans ‘The Exterminating Angel’ de Thomas Adès.

Car l’un des multiples talents de ce chanteur est de savoir aussi bien briller dans le répertoire baroque que l’opéra contemporain.

Tal Ganor (Dorinda)

Tal Ganor (Dorinda)

L’opéra est un art total mais aussi très fragile, et nous en avons encore la démonstration ce soir car, souffrante, Giulia Semenzato ne peut assurer le rôle de Dorinda, si bien que c’est la soprano israélienne Tal Ganor, quasiment inconnue en dehors de son pays natal, qui la remplace au pied levé.

Cette jeune chanteuse, membre du Meitar Opera Studio de l’Israeli Opera entre 2015 et 2017, montre d’emblée sa capacité à incarner son personnage et à se fondre dans l’esprit d’une mise en scène exigeante avec un naturel qui va vite séduire tout le monde.

Florian Boesch, Tal Ganor, Christophe Dumaux, Anna Prohaska et Anthony Roth Costanzo

Florian Boesch, Tal Ganor, Christophe Dumaux, Anna Prohaska et Anthony Roth Costanzo

La voix est très légère, fruitée, mais encore incertaine au début. Puis vient le moment où Dorinda révèle à Orlando la liaison entre les amants, en entrée du second acte, et la sensibilité de son air ‘Se mi rivolgo al prato’ est tellement prégnante, et nuancée si magnifiquement, que le public en est très ému, avec pour conséquence qu’elle en affermit son assurance.

C’est véritablement un très touchant portrait qu’elle dessine, d’autant plus qu’aux saluts finaux on pourra la voir chercher du regard sur scène à qui ses partenaires destinent leurs applaudissements, avant de comprendre que ces louanges lui sont dédiées personnellement.

L'Orchestre du Teatro Real de Madrid

L'Orchestre du Teatro Real de Madrid

Enfin, doué d’un diction bien franche et d’une autorité qu’il doit à une clarté bienveillante dans le timbre de voix, le baryton autrichien Florian Boesch est parfait dans le costume de Zoroastro qui représente pleinement une force d’équilibre de la vie et une forme de sagesse.

Inhérente à la cohésion du drame, la direction d’Ivor Bolton développe une profonde langue orchestrale qui exploite le métal des cordes pour lui donner un lustre dramatique d’une noirceur saisissante. L’enjouement mélodique agile et chaleureux peut ensuite s’y lover pour y distiller une légèreté tout aussi nécessaire.

Ivor Bolton

Ivor Bolton

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Publié le 16 Novembre 2023

Halka (Stanisław Moniuszko – Version 2 actes à Vilnius, 28 février 1854 – Version 4 actes à Varsovie, le 01 janvier 1858)
Version de concert du 11 novembre 2023
Teatro Real de Madrid

Stolnik Maxim Kuzmin-Karavaev
Dziemba Tomasz Kumiega
Janusz Tomasz Konieczny
Zofia Olga Syniakova
Halka Corinne Winters
Jontek Piotr Beczała

Bagpiper Javier Povedano

Direction musicale Łukasz Borowicz
Chœur et Orchestre du Teatro Real de Madrid

 

Le Teatro Real de Madrid ne cesse d’impressionner par l’expansion de ses connections avec les institutions culturelles du monde entier, et cette soirée du 11 novembre 2023 donnée à l’occasion des 105 ans de l’indépendance de la Pologne en est un excitant exemple.

Corinne Winters (Halka)

Corinne Winters (Halka)

‘Halka’ est en effet l’opéra polonais le plus emblématique de la culture de ce pays, et c’est à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Stanisław Moniuszko, le 05 mai 1819 près de Minsk, que le Theater an der Wien redonna vie à cette ouvrage en 2019 dans une production de Mariusz Treliński éditée en DVD et reprise l’année d’après au Teatr Wielki de Varsovie.

L’ouvrage s’inscrit ainsi dans la même mouvance nationaliste qui s’étendit en Europe après les campagnes napoléoniennes, et qui sera également à l'origine de l’épanouissement de l’opéra russe.

Corinne Winters (Halka) et Tomasz Konieczny (Janusz)

Corinne Winters (Halka) et Tomasz Konieczny (Janusz)

Et c’est un véritable mélange d’influences que recèle cette musique qui donne d’emblée une ferveur populaire exaltante aux chœurs, ferveur que l’on retrouvera à plusieurs reprises au cours de l’opéra, notamment avec le chant des montagnards qui ouvre le 3e acte.

L’intense lyrisme orchestral qui porte chaque personnage s’accompagne d’une écriture vocale assez élevée et d’un allant semblable à celui qui parcoure les ouvrages italiens écrits au milieu du XIXe siècle, mais avec, bien évidemment, des couleurs slaves.

Chœurs du Teatro Real de Madrid

Chœurs du Teatro Real de Madrid

S'insèrent ensuite, lors des scènes festives, des danses inspirées de mazurkas et de polonaises qui participent à la peinture identitaire, dans le bon sens du terme, de la dramaturgie musicale.

Il s’agit cependant bien d’un drame qui raconte l’histoire d’une jeune paysanne, Halka, qui tombe amoureuse d’un homme de la haute société, Janusz, qui malgré ses sentiments et sa liaison avec elle a décidé d’épouser Zofia.

Halka est cependant aimée de Jontek, un jeune montagnard, qui tente de la convaincre que l’amour de Janusz pour elle est insincère. Elle le comprend lorsque ce dernier la rejette en apprenant qu’elle attend un enfant de lui, mais ses pleurs lui attirent la sympathie et le soutien des gens qui l’entourent.

Décidant malgré tout d’assister au mariage de Zofia et Janusz, le choc de la perte de son enfant finit par la pousser à mettre fin à ses jours. Jontek en reste dévasté.

Corinne Winters (Halka) et Piotr Beczała (Jontek)

Corinne Winters (Halka) et Piotr Beczała (Jontek)

A la direction de l’ Orchestre du Teatro Real de Madrid, brillant de ses plus belles couleurs, Łukasz Borowicz lui communique un enthousiasme volontaire à la limite de l’engagement martial, enchaînant avec souplesse et fluidité les différentes ambiances, qu’elles soient populaires, intimistes ou symphoniques, avec une vivacité contrôlée par des effets de nuances qui rendent le discours toujours prenant.

C’est toute la richesse et la verve de Stanisław Moniuszko qui sont mises en valeur avec un sens du partage passionnant. 

Łukasz Borowicz, Corinne Winters (Halka), Piotr Beczała (Jontek) et Tomasz Konieczny (Janusz)

Łukasz Borowicz, Corinne Winters (Halka), Piotr Beczała (Jontek) et Tomasz Konieczny (Janusz)

Et si l’on souhaite faire une petite comparaison avec les ouvrages de l’époque de sa création, Giuseppe Verdi venait d’achever en 1853 sa trilogie populaire, ‘Rigoletto’, ‘Il trovatore’ et ‘La Traviata’, alors que Smetana ne composera ‘La Fiancée vendue’ que 10 ans plus tard, et Tchaïkovski, ‘Eugène Onéquine’  25 ans plus tard.

C’est dire le sens de l’innovation que porte cette musique qui reste raffinée même dans les moments très festifs et légers.

En plus du chef, on retrouve ce soir les quatre rôles principaux présents au Theater an der Wien en 2019.

Tomasz Konieczny a la carrure et le timbre qui permettent de brosser un Janusz dominant et très inquiétant, d’autant plus que l’on entend des résonances très caverneuses de sa part, ses incarnations étant par ailleurs toujours empreintes d’une forte expressivité quasi animale.

Olga Syniakova (Zofia)

Olga Syniakova (Zofia)

La mezzo-soprano ukrainienne Olga Syniakova offre au personnage de Zofia une luminosité teintée d’une douce noirceur slave qui respire l’envie de vivre, alors que, au contraire, Corinne Winters dépeint une Halka fragile, à la projection très focalisée dont la sensibilité raconte beaucoup des sentiments blessés de la jeune femme, usant de subtiles gradations en couleurs, et affirmant aussi une certaine droiture dramatique qui affecte l’auditeur, ce dernier ne pouvant qu’être touché par quelqu’un qui s’accroche à une ligne pourtant désespérée.

Corinne Winters (Halka)

Corinne Winters (Halka)

Et quelle superbe et intense prestance de la part de Piotr Beczała dont le chant passionné exalte la salle entière, à croire que Stanisław Moniuszko a écrit le rôle de Jontek pour lui. Il incarne le sens de l’honneur vaillant et l’élégance émotive, ses élans dans les aigus sont d’une longueur et d’une robustesse sans faille, et on ne voit pas quel autre ténor pourrait aujourd’hui aussi bien se fondre avec un tel panache dans ce personnage romantique et très prévenant. 

Tomasz Kumiega (Dziemba)

Tomasz Kumiega (Dziemba)

Les rôles secondaires, Maxim Kuzmin-Karavaev en Stolnik et Javier Povedano en Bagpiper sont très bien tenus, le premier figurant la sagesse conventionnelle alors que le second joue plus une fière expansivité, mais l’on retient aussi Tomasz Kumiega, baryton polonais passé par l’Académie du Théâtre Wielki puis l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris, dont la noblesse et l’assurance du timbre de voix donnent beaucoup d’allure à Dziemba. Là aussi, une très belle correspondance avec l’esprit et la langue de ce protagoniste au rôle fortement protocolaire.

Corinne Winters et Piotr Beczała

Corinne Winters et Piotr Beczała

Et si l’on ajoute un ensemble de chœurs magnifiquement allié en couleurs et en esprit à la musique, avec un très beau fondu des voix féminines et masculines, les qualités de ce grand ouvrage sont ainsi défendues à leur meilleur.

Une soirée qui compte pour le Teatro Real de Madrid, assurément!

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Publié le 14 Novembre 2023

Las Golondrinas (José María Usandizagal - Madrid, 1914 puis Barcelone, 1929)
Livret de Gregorio Martínez Sierra et María Martínez Sierra
Édition critique de Ramon Lazkano (1999)
Représentation du 10 novembre 2023
Teatro de la Zarzuela (Madrid)

Puck César San Martín
Lina Sofía Esparza Jáuregui
Cecilia María Antúnez
Juanito Jorge Rodríguez Norton
Roberto Javier Castañeda
Un caballero Mario Villoria

Artistes de cirque : Alex G.Robles (chef de la troupe), Emilio Rodriguez (jongleur), Nacho Serrato (acrobate, monocycle), Néstor Marqués (acrobate, contorsionniste), Angel Lee (acrobate, cracheur de feu, Diable), Pedro Torres (acrobate, Cupidon), Sergio Dorado (Clown)

Direction musicale Juanjo Mena
Mise en scène Giancarlo del Monaco (2016)
Orquesta de la Comunidad de Madrid, Titular del Teatro de La Zarzuela
Coro del Teatro de La Zarzuela

La reprise de la production de ‘Las Golondrinas’ permet à Daniel Bianco de quitter la direction du Teatro de la Zarzuela avec le spectacle qui avait ouvert son mandat au début de la saison 2016/2017.
C’est en effet Isamay Benavente qui lui succède dès à présent en devenant la première femme à diriger cette institution créée en 1856.

Les saltimbanques

Les saltimbanques

'Las Golondrinas' est joué ce soir dans sa version opéra de 1929 – à l’origine, la création en 1914 sous forme de Zarzuela comprenait des textes parlés -, et l'on retrouve à la mise en scène Giancarlo del Monaco qui avait connu son âge d'or au début des années 2010 lorsque Nicolas Joel l'invitait à l'Opéra de Paris pour mettre en scène des œuvres issues du vérisme italien (‘I Pagliacci’, ‘Andrea Chénier’).

Il y a effectivement une correspondance entre le monde des saltimbanques de José María Usandizagal et 'I Pagliacci' de Ruggero Leoncavallo, mais l'univers musical est moins violemment passionnel et plus délicat dans le drame lyrique espagnol où les motifs psychologiques diffèrent également.

Le Teatro de la Zarzuela

Le Teatro de la Zarzuela

Il s'agit ici d'observer la montée de l'obsession maladive et destructrice de Puck pour une femme, Cecilia, qui recherche son indépendance, alors qu'une autre jeune femme, Lina, amoureuse de lui, plus sociable et naturelle, lui révélera son attachement affectif au moment où, n'en pouvant plus, Puck assassinera son ancienne amante - cet acte n'est pas montré, comme le vérisme italien le ferait, et seule la conséquence est divulguée -. Lina lui pardonnera pourtant tout.

La scénographie et les costumes sont purement colorés de gris, blanc et noir, et la première scène prend pour décor le plateau vide du théâtre avec ses murs mis à nus.

Les saltimbanques arrivent par l'allée centrale du parterre et montent sur scène non sans faire peser un léger risque lorsque déambulation d'échassier, jongleries et numéros de monocycle se déroulent en bordure de la fosse d'orchestre.

César San Martín (Puck) entouré des saltimbanques

César San Martín (Puck) entouré des saltimbanques

Le sentiment de mélancolie de Puck se projette ainsi dans le regard du spectateur, et tous les personnages sont instantanément présentés.

Cecilia paraît être le prolongement d'une Carmen frustrée qui attend de pouvoir vivre, mais qui, dans sa posture refermée, peut tout aussi bien suggérer l'attente de la mort.
Lina se montre beaucoup plus insouciante et prévenante, et pour qui ne connaît pas l'ouvrage, rien ne laisse transparaître le caractère ardent et fort volontaire qui couve sous ce personnage en apparence léger.

Quant à Puck, il croule déjà sous ses ressassements.

María Antúnez (Cecilia)

María Antúnez (Cecilia)

C'est à partir du second acte qui se déroule dans le grand cirque d'une importante cité, que les décors et les costumes prennent momentanément une coloration plus festive, jusqu'à la pantomime qui conserve toujours une certaine empreinte dépressive avec la présence du personnage de Charlot.

Sofía Esparza approfondit à ce moment là la charge affective de Lina en exprimant une flamme lumineuse et très intense qui rappelle beaucoup celui du personnage de Tatiana dans 'Eugène Onéguine' de Tchaïkovski.

Ce mélange de passion et de juste-boutisme attachant devient alors le point central de toute la seconde partie, tant l'investissement de la chanteuse à défendre les sentiments de la jeune femme est formidable à vivre.

Sofía Esparza Jáuregui (Lina)

Sofía Esparza Jáuregui (Lina)

A l'inverse, María Antúnez, qui use d'un registre mélangeant chant et déclamation réaliste, maintient une coloration dramatique qui annonce un sombre présage.

Quant à César San Martín, baryton très sonore qui s'inscrit aussi dans une ligne expressive vériste qui s'affine dans les duos avec Sofía Esparza, il joue une personnalité hallucinée avec un jeu théâtral bien marqué, en laissant filer l’image d’un homme dont l’identité se délite.

Toutefois, on ressent à plusieurs moments que l’écriture vocale ne s’harmonise pas toujours avec la ligne mélodique de l’orchestre que Juanjo Mena peaufine en privilégiant la douceur du toucher et le délié bucolique de la peinture orchestrale.

Sofía Esparza Jáuregui (Lina) et César San Martín (Puck)

Sofía Esparza Jáuregui (Lina) et César San Martín (Puck)

Mais il semble moins attentif au soutien des solistes, et n’insuffle pas suffisamment à son interprétation une ampleur dramatique qui pourrait donner plus de corps et d'unité à une partition qui alterne beaux moments poétiques, voir fortement romantiques et tourmentés, et des atmosphères plus discrètes.

L’association à la vision assez sobre de Giancarlo del Monaco fonctionne cependant très bien, ce qui permet d'apprécier les valeurs de l'ouvrage et de ressentir aussi qu’elles pourraient s'épanouir avec encore plus de flamboyance et de violence.

Las Golondrinas (Mena del Monaco Esparza Antúnez San Martín) Teatro La Zarzuela

Finalement, c’est assurément Sofía Esparza qui fait l’unanimité ce soir dans ce rôle exaltant où une certaine surpuissance se met en place chez elle pour absoudre la folie de l’être aimé.

Sofía Esparza Jáuregui

Sofía Esparza Jáuregui

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Publié le 13 Novembre 2023

L’Or du Rhin (Richard Wagner – Munich, 22 septembre 1869)
Représentation du 05 novembre 2023
Théâtre Royal de La Monnaie de Bruxelles

Wotan Gábor Bretz
Donner Andrew Foster-Williams
Froh Julian Hubbard
Loge Nicky Spence
Fricka Marie-Nicole Lemieux
Freia Anett Fritsch
Erda Nora Gubisch
Alberich Scott Hendricks
Mime Peter Hoare
Fasolt Ante Jerkunica
Fafner Wilhelm Schwinghammer
Woglinde Eleonore Marguerre
Wellgunde Jelena Kordić
Flosshilde Christel Loetzsch

Direction musicale Alain Altinoglu
Mise en scène Romeo Castellucci (2023)
Dramaturgie Christian Longchamp
Orchestre symphonique de la Monnaie

Coproduction Gran Teatro Del Liceu (Barcelone)

La nouvelle Tétralogie mise en scène par Romeo Castellucci, 32 ans après celle d’Herbert Wernicke qui avait marqué la fin du mandat de Gerard Mortier avec Sylvain Cambreling à la direction orchestrale, est un évènement après tant d’absence, d’autant plus qu’il s’agit d’un cycle qui va afficher 8 représentations par épisode, le nombre le plus élevé de l’histoire du Théâtre de La Monnaie, et donc atteindre un rayonnement conséquent sur le public régional et international.

Et évidemment, avec un plasticien qui aime introduire une imagerie mystique dans ses visions, on sait d’avance qu’il faudra se laisser aller à la beauté des choix esthétiques issus de l’histoire de l’art humaine sans forcément percuter immédiatement sur le sens qui leur est donné.

Et à la vue de ce premier volet, la sensibilité générale qui s’en dégage est une profonde empathie pour la souffrance humaine et son désir de trouver dans l’adoration des Dieux une consolation qui n’est qu’illusoire.

Scott Hendricks (Alberich) et Gábor Bretz (Wotan)

Scott Hendricks (Alberich) et Gábor Bretz (Wotan)

Après le claquement glaçant d’un immense anneau tournoyant sur scène et qui s’immobilise, le monde naît dans le noir de la fosse d’orchestre où seul le subtile point vert lumineux de la baguette du chef guide les musiciens dans leur longue montée des flots du Rhin, une noirceur sereine sous tension.

Alberich, vieilli, décharné et attaché à une poutre de métal, interpelle dans l’ombre les filles du Rhin, trois danseuses et trois interprètes prises elles aussi dans des noirceurs abyssales, et lorsque le nain réussit à prendre l’or, l’univers des Dieux apparaît dans toute sa blancheur immaculée, recouvert de fresques et de statues antiques, alors qu’une marée humaine se tord sous leurs pieds, puis sous les pierres monumentales qui l’écrase, comme dans certaines imageries bibliques.

Gábor Bretz (Wotan) et Marie-Nicole Lemieux (Fricka)

Gábor Bretz (Wotan) et Marie-Nicole Lemieux (Fricka)

Cette vision de la déchéance humaine sur laquelle règne Wotan est à mettre en regard avec l’émancipation d’Alberich qui, sorti des bas-fonds, se rebiffe dans l’espoir d’entraîner la chute de l’ordre établi et de prendre sa place.

L’apparition des géants venus, en tenues de travailleurs, réclamer leur salaire pour la construction de la résidence des Dieux, est exploitée de façon à infantiliser les commanditaires, en les doublant par des adolescents. Mais hormis le fait que cette scène ajoute à l'étrangeté de la situation, elle a surtout pour conséquence de placer les géants, les chefs des travailleurs, au dessus de leurs donneurs d'ordres.

Personnage le plus burlesque de ce prologue, Loge doit autant à la personnalité bonhomme et charnelle de Nicky Spence qu’à la liberté expressive que lui accorde Romeo Castellucci, qui a tendance à peu valoriser la gestuelle des dieux et des nymphes, une incarnation vivante qui le place en position de commentateur distancié de l'action.

Wilhelm Schwinghammer (Fafner) et Ante Jerkunica (Fasolt)

Wilhelm Schwinghammer (Fafner) et Ante Jerkunica (Fasolt)

Toutefois, le point culminant de la soirée est atteint au retour du Nibelheim, lorsque Wotan et Loge ramènent Alberich dans l'univers blanc et lumineux des Dieux. Ils font vivre au nain une véritable scène de torture, recouvrant de liquide noir la nudité de Scott Hendricks, un des artistes à qui La Monnaie doit parmi ses plus fortes incarnations, tout en restant attaché à l'anneau fabriqué au préalable dans les entrailles de la terre. Les poses et les traces au sol qui en résultent ont un effet esthétisant qui contribuent à la fascination de cette scène saisissante.

Mais de sa main noire, Alberich a le temps de faire porter sa malédiction sur l'anneau et le visage de Wotan, alors que deux crocodiles géants descendent des cintres - on ne peut s'empêcher de penser à Frank Castorf qui les utilisaient aussi dans 'Siegfried' au Festival de Bayreuth - pour révéler la véritable nature des géants dont l'un, Fasolt, finira écrasé par l'un des deux reptiles.

Scott Hendricks (Alberich)

Scott Hendricks (Alberich)

La très belle scène finale est également marquante par la manière dont l'Or du Rhin, un immense rond pleinement doré, se découvre sur un mur blanc, puis s'abat au sol sans que l'on ne voit ensuite se creuser un puits noir, surmonté d’étoiles à neuf branches semblant plonger à l'intérieur, dans lequel les dieux, un par un, iront se jeter de dos et bras écartés lors de la montée au Walhalla qui annonce en fait une descente aux enfers pour eux.

Ce final évoque d'ailleurs beaucoup celui du 'Dialogues des Carmélites' de Francis Poulenc, mais avec une valeur inversée.

L’Or du Rhin (Altinoglu Castellucci Hendricks Spence Bretz Lemieux) La Monnaie

La lecture et les couleurs qu’adjoignent Alain Altinoglu et l'Orchestre symphonique de La Monnaie privilégient une énergie sombre fortement dominée par la coloration expressionniste et puissante des bois et des vents qui s’allie chaleureusement à la structure des cordes lumineuses, mais avec de l'épaisseur. Tous les motifs solo sont par ailleurs harmonieusement dessinés avec soin.

Cette unité d’ensemble appuie ainsi un discours fortement théâtral et très prenant, avec un petit effet de huis-clos probablement du à la configuration de la salle du Théâtre.

Anett Fritsch (Freia)

Anett Fritsch (Freia)

Hormis Jelena Kordić (Wellgunde) qui fait ses débuts sur la scène de La Monnaie, tous les chanteurs ont déjà été invités sur ces planches au moins une fois par le passé, certains depuis plus de 10 ans tels Andrew Foster-Williams, Julian Hubbard, Marie-Nicole Lemieux - la vétérane depuis son premier récital interprété il y a exactement 22 ans -, Anett Fritsch, Nora Gubish, Scott Hendricks (inoubliable Macbeth dans la mise en scène de Krzysztof Warlikowski) et Ante Jerkunica. Ils seront tous reconduits sur les autres volets qui les font intervenir.

Gábor Bretz n’a pas encore la cinquantaine mais a toujours une apparence très jeune. A l’image du Coppelius qu’il incarnait sur cette scène il y a quatre ans, il offre une personnalité assez claire, vocalement, et visiblement fort traversée par le doute – Romeo Castellucci le fait s’agenouiller devant la statue d’un Bouddha décapité au moment de sa malédiction -.

C’est avec grande impatience que l’on attend de voir comment il va ajouter de la profondeur à Wotan dans les deux premières journées du Ring.

Nora Gubish (Erda)

Nora Gubish (Erda)

Marie-Nicole Lemieux n’a aucun mal à imposer une Fricka sévère avec son timbre aux couleurs nocturnes, et Anett Fritsch offre une fougue à Freia qui précipite un fort sentiment d’urgence.

Deux autres fortes personnalités prédominent cependant au cours de ce prologue, le Loge de Nicky Spence et l’Alberich de Scott Hendricks. Le premier est d’une aisance dansante assez originale avec beaucoup de clarté d’accents, mais aussi dans le regard, qui lui permettent de faire vivre un esprit lucide et impertinent très accrocheur, alors que le second est d’une noirceur expressive qui engage tout le corps de l’interprète, ce qui en fait un des sommets interprétatifs parmi les rôles les plus forts du baryton texan.

Nicky Spence (Loge)

Nicky Spence (Loge)

Quant aux deux géants, Fasolt et Fafner, ils trouvent en Ante Jerkunica et Wilhelm Schwinghammer deux impressionnants interprètes très difficiles à différencier du fait que le metteur en scène les fait mimer le chant de leur frère respectif pour mieux les confondre.

Et en Erda, Nora Gubisch apporte une dignité d’une très grande sagesse, peu inquiétante, afin de donner le maximum de portée spirituelle à la déesse de la terre.

Andrew Foster-Williams et Julian Hubbard rendent beaucoup de simplicité humaine à Donner et Froh, et ‘Siegfried’ permettra de voir comment Peter Hoare va dessiner les traits les plus torturés de Mime

Enfin, loin d’incarner des filles éthérées et inaccessibles, Eleonore Marguerre, Jelena Kordić et Christel Loetzsch assoient au contraire des personnages féminins très présents.

Nicky Spence, Gábor Bretz, Alain Altinoglu, Scott Hendricks, Marie-Nicole Lemieux

Nicky Spence, Gábor Bretz, Alain Altinoglu, Scott Hendricks, Marie-Nicole Lemieux

Il faudra désormais attendre la première journée, ‘La Walkyrie’, programmée en janvier prochain, pour voir quels degrés d’unité et de continuité Romeo Castellucci va insuffler à la ligne de ce Ring, et quels seront les éléments de correspondance entre chaque épisode.

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Publié le 5 Novembre 2023

John Zorn / 70e anniversaire - Stephen Gosling - JACK Quartet - Sae Hashimoto - Ches Smith - Jorge Roeder
Concert du 01 novembre 2023
Philharmonie de Paris - Grande salle Pierre Boulez

Jumalattaret (2012)
Piano  Stephen Gosling

Ab Eo, Quod (2021)
Sae Hashimoto (Vibraphone), Jay Campbell (Violoncelle), Ches Smith (Batterie)

Pandora’s Box (2013)
JACK Quartet - Christopher Otto (violon), Austin Wulliman (violon), John Pickford Richards (alto), Jay Campbell (violoncelle)

Star Catcher (2022)
Stephen Gosling (Piano), Jorge Roeder (Basse), Ches Smith (Batterie)

Voix Barbara Hannigan

Le passage à Paris de John Zorn, qui a célébré ses 70 ans le 02 septembre dernier, est l’occasion de retrouver un saxophoniste de jazz des années 80, compositeur d’un nombre considérable d’œuvres dans des genres très variés qui peuvent aller de la ballade chantée pour soliste jusqu'au métal violent, en passant par des ambiances chaleureuses ou sensiblement mélancoliques, surtout lorsqu'elles reposent sur l’emploi de violoncelles et de basses.

Barbara Hannigan - 'Jumalattaret'

Barbara Hannigan - 'Jumalattaret'

Son talent d’improvisation et d’adaptation est ce soir mis au service de la voix de Barbara Hannigan, et c’est un immense plaisir de retrouver la chanteuse canadienne douée de ce splendide sens de la mise en scène de soi tourné vers une intériorité librement imaginaire qui ne s’interdit aucune excentricité musicale.

Stephen Gosling et Barbara Hannigan - 'Jumalattaret'

Stephen Gosling et Barbara Hannigan - 'Jumalattaret'

La première des quatre pièces, ‘Jumalattaret’, est inspirée d'une épopée finnoise, ‘Le Kalevala’.

Pour Barbara Hannigan, accompagnée uniquement au piano par Stephen Gosling, il s’agit de faire vibrer dans l’acoustique sidérale de la Philharmonie la cristallinité de son timbre, et donc d’exprimer une pureté parfaite. L’écriture, tout aussi mélodique qu’elle soit, recèle également des dissonances ludiques qui se répondent entre clavier et voix.

On pense alors beaucoup à une autre pièce que le compositeur danois Hans Abrahamsem écrivit pour elle à la même époque dans le même esprit de scintillement, ‘Let me tell you’.

Jay Campbell, Barbara Hannigan, Sae Hashimoto et Ches Smith - ‘Ab Eo, Quod’

Jay Campbell, Barbara Hannigan, Sae Hashimoto et Ches Smith - ‘Ab Eo, Quod’

Puis, avec ‘Ab Eo, Quod’, cet esprit de virtuosité très libre se prolonge selon une couleur vocale un peu plus pleine, avant que la batterie de Ches Smith, mêlée à la rondeur sonore du vibraphone rigoureusement rythmée par Sae Hashimoto et aux traits de violoncelle impertinents de Jay Campbell, n'entame une ballade flegmatique sous forme d'un road movie sans autre objectif que le mouvement.

Cette pièce est un hommage au monde étrange de la peintre Leonora Carrington.

Christopher Otto, Austin Wulliman, Barbara Hannigan, Jay Campbell et John Pickford Richards - 'Pandora’s Box'

Christopher Otto, Austin Wulliman, Barbara Hannigan, Jay Campbell et John Pickford Richards - 'Pandora’s Box'

'Pandora’s Box' met ensuite à l'honneur la forme du quatuor à cordes avec des sonorités très aiguës et une évolution vers un climat où des fils très tenus entretiennent un fort sentiment pathétique. Beaucoup de joie anime le JACK Quartet autour de la chanteuse qui prend ainsi l'allure d'une égérie.

Barbara Hannigan - 'Star Catcher'

Barbara Hannigan - 'Star Catcher'

Enfin, la pièce la plus récente du programme, 'Star Catcher', s'inspire de l'âme d'une autre peintre surréaliste, Remedios Varo, dont Barbara Hannigan chante les noms des œuvres telles 'Enchanted Knight’, ‘The Scorpions’, ‘Phenomenon’, ‘Aquarius’, selon une ligne harmonique à moitié écrite alors que l'autre reste improvisée.

Et si la partition du pianiste Stephen Gosling est intégralement composée à l'avance, celle de la batterie se trouve, elle, totalement libre.

Christopher Otto, Austin Wulliman, Barbara Hannigan, Jay Campbell et John Pickford Richards - 'Pandora’s Box'

Christopher Otto, Austin Wulliman, Barbara Hannigan, Jay Campbell et John Pickford Richards - 'Pandora’s Box'

Ce concert apparaît ainsi comme une peinture musicale qui vise à célébrer la liberté artistique intérieure, et à exprimer, par une évanescence sonore un peu fantasque, la nature de l'artiste principale dont le charme glamour et le désir d'unité à l'ensemble de l'équipe artistique rayonnent avec une chaleur évidente.

Stephen Gosling, Barbara Hannigan, Jorge Roeder, John Zorn et Ches Smith

Stephen Gosling, Barbara Hannigan, Jorge Roeder, John Zorn et Ches Smith

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Publié le 1 Novembre 2023

TV-Web Novembre 2023 Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Jeudi 02 novembre 2023 sur France 4 à 22h55
La symphonie des jeux vidéo aux Chorégies d'Orange - Orchestre Philharmonique de Marseille

Dimanche 05 novembre 2023 sur France 5 à 14h30
Guermantes - ms Honoré - La Comédie française

Dimanche 05 novembre 2023 sur Arte à 18h10
"Un Requiem allemand" de Johannes Brahms - Festival de Salzburg 2023

Dimanche 05 novembre 2023 sur Arte à 23h45
L'opéra de quat'sous (Weill) - Festival d'Aix-en-Provence 2023

Mardi 07 novembre 2023 sur France 4 à 21h10
Luisa Miller (Verdi) - Opéra de Marseille - dm Arrivabeni - ms Désiré

Mardi 07 novembre 2023 sur France 4 à 23h40
Requiem (Verdi) - Théâtre des Champs-Elysées - Orchestre national de France - dm Gatti

Mercredi 08 novembre 2023 sur Arte à 22h40
Leni Riefenstahl - La fin d'un mythe

Vendredi 10 novembre 2023 sur France 5 à 21h05
Fauteuils d'orchestre (Anne Sinclair) - Nemanja Radulovic - Orchestre national de France - dm Macelaru

Dimanche 12 novembre 2023 sur France 3 à 00h15
Le Corsaire (Adam) - Mariinsky

Dimanche 12 novembre 2023 sur France 5 à 14h25
Jean-François Zygel : Mon Mozart à moi

Dimanche 12 novembre 2023 sur Arte à 17h45
Mark Rothko - La peinture vous regarde

Dimanche 12 novembre 2023 sur Arte à 18h40
"Nisi dominus" de Vivaldi à Venise

Lundi 13 novembre 2023 sur Arte à 00h10
Hilary Hahn - Evolution of an Artist

Lundi 13 novembre 2023 sur Arte à 01h00
L'ange de feu (Prokofiev) - Teatro Real, Madrid

Mercredi 15 novembre 2023 sur Arte à 22h20
"Orange mécanique", les rouages de la violence

Dimanche 19 novembre 2023 sur France 3 à 00h15
Cosi fan tutte (Mozart) - Théâtre des Champs-Elysées - dm Haim - ms Pelly

Dimanche 19 novembre 2023 sur France 5 à 14h25
Les ouvertures de 
Tchaïkovski (Alexei Ratmansky)

Dimanche 19 novembre 2023 sur Arte à 18h25
Gustav Mahler : "Symphonie n° 1" par Joana Mallwitz

Lundi 20 novembre 2023 sur Arte à 00h25
Charlie Parker - Bird Songs

Lundi 20 novembre 2023 sur Arte à 01h20
Jamie Cullum - Piano solo - A l'espace Richaud, Versailles

Mardi 21 novembre 2023 sur Arte à 01h10
La Veuve Joyeuse (Film d'Erich von Stroheim, 1925)

Mardi 21 novembre 2023 sur France 4 à 21h10
Vienna Philharmonic Summer Night Concert 2023

Mardi 21 novembre 2023 sur France 4 à 22h40
Katia et Marielle Labèque à l'auditorium de Radio France

Jeudi 23 novembre 2023 sur Arte à 15h30
Leni Riefenstahl - La fin d'un mythe

Samedi 25 novembre 2023 sur France 4 à 21h10
Galaxymphony - musique de films par le Danish National Symphony Orchestra

Dimanche 26 novembre 2023 sur France 3 à 00h30
La Périchole (Offenbach) - Théâtre des Champs-Elysées - dm Minkowski - ms Ruf

Dimanche 26 novembre 2023 sur Arte à 18h45
Cristian Macelaru et Brahms à Timisoara

Dimanche 26 novembre 2023 sur Arte à 23h55
Un maestro en huit variations - Le chef d’orchestre François-Xavier Roth

Lundi 27 novembre 2023 sur Arte à 00h50
Chefs-d'oeuvre de la musique française par François-Xavier Roth

Mercredi 29 novembre 2023 sur Arte à 22h55
Werner Herzog - Cinéaste de l'impossible

TV-Web Novembre 2023 Lyrique et Musique

Mezzo et Mezzo HD

Mercredi 01 novembre 2023 sur Mezzo à 20h30
Verdi : I Lombardi alla prima crociata - Opéra Royal de Wallonie-Liège

Vendredi 03 novembre 2023 sur Mezzo HD à 21h00
'Ernani' de Verdi au Palau de les Arts de Valence

Vendredi 03 novembre 2023 sur Mezzo à 23h30
'Le Barbier de Séville' de Rossini au Royal Opera House

Samedi 04 novembre 2023 sur Mezzo à 20h30
Rameau : Les Indes galantes - Opéra de Paris

Dimanche 05 novembre 2023 sur Mezzo HD à 20h30
L'Opéra National Grec

Dimanche 05 novembre 2023 sur Mezzo HD à 21h00
Puccini : Madama Butterfly - Opéra National Grec

Mardi 07 novembre 2023 sur Mezzo à 23h10
'Saul' de Haendel au Theater an der Wien

Mercredi 08 novembre 2023 sur Mezzo à 20h30
Enesco : Oedipe - Opéra national de Paris

Vendredi 10 novembre 2023 sur Mezzo HD à 20h30
L'Opéra National Grec

Vendredi 10 novembre 2023 sur Mezzo HD à 21h00
Berg : Wozzeck - Opéra National Grec

Vendredi 10 novembre 2023 sur Mezzo HD à 22h35
Mozart : Don Giovanni - Staatsoper Berlin

Samedi 11 novembre 2023 sur Mezzo à 20h30
Sartorio: L'Orfeo - Philippe Jaroussky - Opéra de Montpellier

Dimanche 12 novembre 2023 sur Mezzo HD à 21h00
Stravinsky : Le Rossignol - Poulenc: Les Mamelles de Tirésias - Théâtre des Champs-Elysées

Dimanche 12 novembre 2023 sur Mezzo HD à 23h00
Monterverdi : Le Couronnement de Poppée - Théâtre des Champs-Elysées, Paris

Mercredi 15 novembre 2023 sur Mezzo à 20h30
Escaich : Shirine - Opéra de Lyon

Mercredi 15 novembre 2023 sur Mezzo à 22h20
'Serse' de Haendel à l'Opéra de Rouen

Jeudi 16 novembre 2023 sur Mezzo à 23h30
Penthesilea de Dusapin à la Philharmonie de Paris

Vendredi 17 novembre 2023 sur Mezzo HD à 21h00
Haendel : Giulio Cesare - Théâtre des Champs-Elysées, Paris

Vendredi 17 novembre 2023 sur Mezzo à 23h30
'Manon Lescaut' de Puccini au Gran Teatre del Liceu

Samedi 18 novembre 2023 sur Mezzo à 20h30
La Bohème de Puccini à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

Samedi 18 novembre 2023 sur Mezzo à 22h25
'Le Barbier de Séville' de Rossini au Royal Opera House

Dimanche 19 novembre 2023 sur Mezzo HD à 21h00
Dvorák : Rusalka - Dutch National Opera

Mardi 21 novembre 2023 sur Mezzo à 23h20
Verdi : I Lombardi alla prima crociata - Opéra Royal de Wallonie-Liège

Mercredi 22 novembre 2023 sur Mezzo à 20h30
Faust de Gounod à la Fenice de Venise

Vendredi 24 novembre 2023 sur Mezzo HD à 22h30
Puccini : Madama Butterfly - Opéra National Grec

Samedi 25 novembre 2023 sur Mezzo HD à 19h00
Stravinsky : Le Rossignol - Poulenc: Les Mamelles de Tirésias - Théâtre des Champs-Elysées

Samedi 25 novembre 2023 sur Mezzo à 20h30
Verdi : Falstaff - Teatro Real de Madrid

Samedi 25 novembre 2023 sur Mezzo à 22h45
'Saul' de Haendel au Theater an der Wien

Dimanche 26 novembre 2023 sur Mezzo HD à 21h00
Haendel : Giulio Cesare - Théâtre des Champs-Elysées, Paris

Lundi 27 novembre 2023 sur Mezzo HD à 23h05
Mozart : Don Giovanni - Staatsoper Berlin

Mardi 28 novembre 2023 sur Mezzo à 23h15
Enesco : Oedipe - Opéra national de Paris

Mercredi 29 novembre 2023 sur Mezzo à 20h30
Philippe Jaroussky - Scarlatti : Il Primo omicidio

TV-Web Novembre 2023 Lyrique et Musique

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Operavision, Culturebox, Arte Concert etc...

                            Illimité

Placido Domingo, l'homme aux mille vies

La Traviata (Chorégies d'Orange 2016) avec Domingo, Jaho, Meli

Le Barbier de Séville (Chorégies d'Orange 2018) avec Peretyatko, Sempey, Hotea

Roberto Alagna - Ma vie est un opéra

Le Royaume des Deux-Siciles (Roberto Alagna)

Patrick Dupond, un danseur chez les étoiles

Michaël Denard, le « prince » de l'Opéra de Paris

Anna Karenine (Mariinsky)

Accès Live avec Rim'K à l'Opéra Bastille pour « Le Lac des Cygnes »

Accès live à l'Opéra Garnier dans les coulisses de « La Cenerentola »

Le Requiem de Verdi (Chorégies d'Orange)

                           Novembre 2023

Elektra (Festival d'Aix-en-Provence 2013) jusqu'au 06 novembre 2023

Guerre et Paix (Bayerische Staatsoper) jusqu'au 06 novembre 2023

Bayerisches Staatsorchester - 500 ans jusqu'au 06 novembre 2023

Le Rouge et le Noir (Opéra de Paris) jusqu'au 07 novembre 2023

Rusalka (Dutch national Opera & Ballet) jusqu'au 07 novembre 2023

Versailles - Le palais retrouvé du Roi-Soleil jusqu'au 07 novembre 2023

Atys (Opéra de Versailles) jusqu'au 09 novembre 2023

Les Talens Lyriques (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 11 novembre 2023

Tosca (Arènes de Vérone 2023) jusqu'au 12 novembre 2023

Cosi fan tutte (Festival de Salzbourg 2020) jusqu'au 12 novembre 2023

Le Songe d'une nuit d'été (Royal Swedish Opera) jusqu'au 12 novembre 2023

I Capuleti e i Montecchi (Opéra national de Paris) jusqu'au 12 novembre 2023

Henri VIII (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 16 novembre 2023

De Keersmaeker : Dialogue avec Bach - Les suites pour violoncelle jusqu'au 20 novembre 2023

The Turn of the Screw (Teatro di Reggio Emilia) jusqu'au 21 novembre 2023

Un voyage en Égypte - Fatma Said en concert jusqu'au 24 novembre 2023

Soirée Maurice Béjart (Opéra National de Paris) jusqu'au 25 novembre 2023

Golda Schultz chante Mozart (Festival de Salzbourg 2023) jusqu'au 25 novembre 2023

Lennon (Croatian National Theatre in Zagreb) jusqu'au 26 novembre 2023

Cosi fan tutte (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 26 novembre 2023

Les grandes ouvertures d'opéra de Mozart (Jean-François Zygel) jusqu'au 27 novembre 2023

Peau d'âne (Film de Jacques Demy) jusqu'au 30 novembre 2023

                           Décembre 2023

Les chemins de Bach / Dynasties à la Philharmonie de Paris jusqu'au 01 décembre 2023

Masterclass Ailyn Pérez & Brian Jagde jusqu'au 02 décembre 2023

Fromental Halévy : La Tempesta (Wexford Festival Opera 2022) jusqu'au 03 décembre 2023

Daniil Trifonov et Yannick Nézet-Séguin (Philharmonie) jusqu'au 04 décembre 2023

La Finta Pazza (Opéra Royal de Versailles) jusqu'au 04 décembre 2023

L'opéra de quat'sous (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 04 décembre 2023

Zemira e Azor (National Theater Mannheim) jusqu'au 10 décembre 2023

L'Ange de feu (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 11 décembre 2023

Joyce DiDonato : Master Class au Carnegie Hall (I/III) jusqu'au 12 décembre 2023

Joyce DiDonato : Master Class au Carnegie Hall (II/III) jusqu'au 12 décembre 2023

Joyce DiDonato : Master Class au Carnegie Hall (III/III) jusqu'au 13 décembre 2023

Old Ghosts (Irish national Opera) jusqu'au 16 décembre 2023

Concert de Noël 2020 du Philharmonique de Radio France jusqu'au 17 décembre 2023

Saint-Saëns, l'insaisissable jusqu'au 20 décembre 2023

BBC Cardiff Singer of the World 2023 Final jusqu'au 20 décembre 2023

International Opera Awards 2023 (Polish National Opera) jusqu'au 21 décembre 2023

La vie parisienne (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 23 décembre 2023

Le Turc en Italie (Festival d'Aix-en-Provence 2014) jusqu'au 25 décembre 2023

Roméo et Juliette (Opéra national de Paris) jusqu'au 27 décembre 2023

Nabucco (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 30 décembre 2023

Patrice Chéreau, irrésistiblement vivant,  jusqu'au 30 décembre 2023

Léa Desandre, récital baroque jusqu'au 31 décembre 2023

Das Rheingold (La Monnaie) jusqu'au 31 décembre 2023

 

                           Janvier 2024

'Amazon' par Lea Desandre, Thomas Dunford et l'Ensemble Jupiter  jusqu'au 01 janvier 2024

Les Noces de Figaro (Festival d'Aix-en-Provence 2021)  jusqu'au 07 janvier 2024

"Zarathoustra" & "Les Planètes" - Musée des Techniques de Spire jusqu'au 10 janvier 2024

Tosca (Arènes de Vérone 2023) jusqu'au 12 janvier 2024

Didon et Enée (Grand Theatre del Liceu) jusqu'au 14 janvier 2024

Idomeneo (Festival d'Aix-en-Provence 2022) jusqu'au 15 janvier 2024

Christian Spuck : Bovary (Staatsoper Berlin) jusqu'au 18 janvier 2024

Edda Moser - Reine de la nuit jusqu'au 19 janvier 2024

De Keersmaeker - Dialogue avec Bach (Documentaire) jusqu'au 19 janvier 2024

Hunyadi Laszlo (Hungarian State Opera) jusqu'au 21 janvier 2024

Les artistes de l'académie de l'Opéra national de Paris (dm Dudamel) jusqu'au 23 janvier 2024

Rufus Wainwright - "Unfollow the Rules" à Los Angeles jusqu'au 25 janvier 2024

Emmanuelle Haïm dirige Haendel avec les Berliner Philharmoniker jusqu'au 26 janvier 2024

Peter Grimes (Polish National Opera & Ballet) jusqu'au 28 janvier 2024

                           Février 2024

Giulio Cesare (Opéra national des Pays-Bas) jusqu'au 01 février 2024

Il Signor Bruschino (Rossini In Wildbad) jusqu'au 11 février 2024

Rossini Watch Party (World Opera Day) jusqu'au 11 février 2024

Les Noces de Figaro (Opéra national de Paris) jusqu'au 13 février 2024

Orchestre symphonique des jeunes d’Ukraine (Young Euro Classic 2023) jusqu'au 17 février 2024

Il Viaggio a Reims (Rossini Opera Festival) jusqu'au 18 février 2024

Le Carnaval des animaux jusqu'au 18 février 2024

                          Mars 2024

La Périchole (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 07 mars 2024

Les Noces de Figaro (Opera Ballet Vlaanderen) jusqu'au 08 mars 2024

Cassandra (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 14 mars 2024

Fauteuils d'Orchestre (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 16 mars 2024

Falstaff (Opéra de Lille) jusqu'au 22 mars 2024

Musique en fête (Chorégies d'Orange) jusqu'au 26 mars 2024

La Pucelle d'Orléans (Deutsche Opera am Rhein) jusqu'au 29 mars 2024

Hamlet (Opéra national de Paris) jusqu'au 30 mars 2024

Asmik Grigorian (Philharmonie de Paris) jusqu'au 31 mars 2024

L'année dernière à Marienbad (Film d'Alain Resnais) jusqu'au 31 mars 2024

Hammer (Alexander Ekman) jusqu'au 31 mars 2024

Piaf : le concert idéal jusqu'au 31 mars 2024

                       Avril 2024

Carmen (Opéra Comique) jusqu'au 02 avril 2024

Messe en si mineur (Chapelle Royale de Versailles) jusqu'au 08 avril 2024

Le Jacobin (National Theatre Brno) jusqu'au 08 avril 2024

Gala Verdi (Teatro Regio Parma) jusqu'au 10 avril 2024

Le Concert de Paris 2023 jusqu'au 13 avril 2024

Récital Pene Pati (Dvorak Rudolfinum de Prague) jusqu'au 19 avril 2024

Magic Mozart ... Concert spectaculaire! jusqu'au 21 avril 2024

Il barbiere di Siviglia (Garsington Opera) jusqu'au 24 avril 2024

Salomé (Opéra de Hambourg) jusqu'au 26 avril 2024

La Bohème (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 28 avril 2024

                          Mai 2024

Carmen (Chorégies d'Orange 2023) jusqu'au 03 mai 2024

Zoraidandi Granata (Wexford Opera Festival) jusqu'au 03 mai 2024

L'Agneau de Dieu (Lithuanian National Opera & Ballet) jusqu'au 18 mai 2024

Ligeti, compositeur de l’extraterrestre jusqu'au 19 mai 2024

L'Ours (Klaipeda State Music Theater) jusqu'au 19 mai 2024

Otello (Poznan Opera) jusqu'au 25 mai 2024

Bastarda - Le Couronnement (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - La tournée royale (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - Mary, Reine d'Ecosse (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - Tuer une Reine (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - Miroirs brisés (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - La Reine de la Farce (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

                          Juin 2024

Dans les coulisses de Roméo et Juliette (Opéra national de Paris) jusqu'au 02 juin 2024

Il Turco in Italia (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 09 juin 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 30 juin 2024

                           Juillet 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 01 juillet 2024

L'incoronazione di Poppea  (Gran Theatre del Liceu de Barcelone) jusqu'au 11 juillet 2024

Wozzeck (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 12 juillet 2024

L'opéra de quat'sous (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 12 juillet 2024

Picture a day like this (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 13 juillet 2024

Gala d'opéra - Classic Open Air Hannover jusqu'au 14 juillet 2024

 

                          Août 2024

Hyuk Lee (Palais Royal) jusqu'au 27 août 2024

                           Septembre 2024

Christiane Eda-Pierre, en scène jusqu'au 05 septembre 2024

Dalibor (Théâtre national de Prague) jusqu'au 10 septembre 2024

Valer Sabadus (Bayreuth Baroque 2023) jusqu'au 14 septembre 2024

Bruno de Sa (Festival d'Ambronay 2023) jusqu'au 24 septembre 2024

Télémaque et Calypso (Festival d'Ambronay 2023) jusqu'au 29 septembre 2024

                          Octobre 2024

Pietari Inkinen dirige Caplet, Ravel et Rimski-Korsakov - Avec Fatma Saïd jusqu'au 4 octobre 2024

Les Chemins de Bach / Un Voyage à Lübeck (Chapelle royale de Versailles) jusqu'au 10 octobre 2024

Britten - War Requiem (Château de Prague) jusqu'au 16 octobre 2024

                          Novembre 2024

On Danse Chez Vous : Mehdi Kerkouche (Chaillot) jusqu'au 08 novembre 2024

Marco Tutino : La ciociara (Wexford Festival Opera 2023) jusqu'au 18 novembre 2024

                          Décembre 2024

Grand concert symphonique Saint-Saëns (Auditorium de Radio France) jusqu'au 14 décembre 2024

Concert de Noël (Philharmonique de Radio France) jusqu'au 21 décembre 2024

 

                           Février 2025

Voix des Outre-mer (Amphithéâtre de l'Opéra Bastille) jusqu'au 20 février 2025

                           Mars 2025

Fidelio courte animation jusqu'au 01 mars 2025

Vivaldi et Mozart au musée du Louvre jusqu'au 24 mars 2025

 

                         Septembre 2025

Angelin Preljocaj : La visite (Picasso Danse) jusqu'au 19 septembre 2025

 

                           Mars 2026

Concert en soutien au peuple ukrainien (Maison de Radio France) jusqu'au 04 mars 2026

 

                           Juillet 2026

Kiev, un opéra en guerre (1/4) - Danser pour résister jusqu'au 11 juillet 2026

 

                           Septembre2026

Kiev, un opéra en guerre (2/4) - Exister ou disparaître jusqu'au 12 septembre 2026

 

                         Novembre 2026

Les trois ballets de Stravinsky (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 25 novembre 2026

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique