Histoire de l'Opéra, vie culturelle parisienne et ailleurs, et évènements astronomiques. Comptes rendus de spectacles de l'Opéra National de Paris, de théâtres parisiens (Châtelet, Champs Élysées, Odéon ...), des opéras en province (Rouen, Strasbourg, Lyon ...) et à l'étranger (Belgique, Hollande, Allemagne, Espagne, Angleterre...).
Tâches solaires (groupe 2665) le 16 juillet 2017, 12 h UTC
Le groupe 2665 est un ensemble composé d'une douzaine de tâches solaires visibles depuis la Terre le 16 juillet 2017 et sur le point de disparaître par le bord Est de notre étoile. Ce groupe est déclinant et est classé β(c'est à dire qu'il dispose d'une polarité positive et d'une polarité négative nettement séparées par une seule division).
Tâches solaires (groupe 2665) le 16 juillet 2017, 12 h UTC - détail
Le Concert de Paris au Champ-de-Mars Concert du 14 juillet 2017 (5ème édition) Champ-de-Mars - Paris
Hector Berlioz – La Damnation de Faust : Marche Hongroise Giacomo Puccini – Gianni Schicchi : « O mio babbino caro » [Nadine Sierra] Giuseppe Verdi – Rigoletto : « La donna è mobile » [Bryan Hymel] Serge Prokofiev – Roméo et Juliette : « Danse des Chevaliers » Wolfgang Amadé Mozart – Don Giovanni : « Deh vieni alla finestra » [Ludovic Tézier] Wolfgang Amadé Mozart – Don Giovanni : « Fin ch’han dal vino » [Ludovic Tézier] Charles Gounod – Roméo & Juliette : « Je veux vivre » [Diana Damrau] Nikolaï Rimsky-Korsakov – La Fiancée du Tsar : « La chanson du houblon » Charles Gounod – Sapho : « O ma lyre immortelle » [Anita Rachvelishvili] Johannes Brahms – Double concerto : « Vivace non troppo » (3e mvt) [Gautier et Renaud Capuçon] Dmitri Kabalevsky / Andrew Cottee – « Bonne Nuit » Ruggero Leoncavallo – Pagliacci : « Vesti la Giubba » [Bryan Hymel] Dmitri Chostakovitch – Suite de Jazz n°2 : « Valse n°2 » Léo Delibes – Lakmé : « Duo des fleurs » [Nadine Sierra et Anita Rachvelishvili] Richard Strauss – Morgen [Diana Damrau et Renaud Capuçon] Vangelis / Don Rose – « Les Chariots de feu » (version pour piano et orchestre) Giacomo Puccini – La Bohème : « O soave fanciulla » [Nadine Sierra et Bryan Hymel] Modeste Moussorgsky / Maurice Ravel – Les Tableaux d’une exposition : « La grande porte de Kiev » Giuseppe Verdi – Don Carlo : « E lui !... desso ! ... » [Bryan Hymel et Ludovic Tézier] Georges Bizet – Carmen : « Les voici la quadrille ! » Hector Berlioz/ Claude Joseph Rouget de Lisle – La Marseillaise (couplets n°1 et 2)
Direction musicale Valery Gergiev Chœur et Maîtrise de Radio France Orchestre National de France Coproduction La Mairie de Paris, France Télévisions et Radio France
Faire entendre un concert de musique classique en plein air face à 500 000 spectateurs installés et entassés depuis plusieurs heures sur les pelouses du Champ-de-Mars, afin d’être aux premières loges du feu d’artifice, est une ambition démesurée qui pourrait sembler dommageable à la finesse d’écriture des airs interprétés par ces chanteurs qui sont tous des références mondiales du chant lyrique.
Anita Rachvelishvili et Nadine Sierra : Léo Delibes – Lakmé « Duo des fleurs »
Et pourtant, suivre les artistes depuis les allées boisées latérales, tout en observant une foule hétéroclite, bruyante, agitée, impatiente ou parfois concentrée, qui réunit l’ensemble de la société française dans toute sa diversité, a quelque chose de particulièrement fort qui ne nuit même pas à l’imprégnation de la musique, car c’est le sentiment de partage qui l’emporte haut-la-main.
Ainsi, peut-on voir, perchée sur les épaules de son père, une petite fille mimer à tue-tête Bryan Hymel chantant l’air du Duc de Mantoue ‘La donna è mobile !’ - le ténor canadien fait très forte impression ce soir, y compris dans l'air poignant d'I Pagliacci -, ou bien des jeunes enfants marquer du pied les cadences de la ‘Danse des Chevaliers’ de Roméo et Juliette.
Sur l'air 'La Donna è mobile' chanté par Bryan Hymel
Anita Rachvelishvili doit, certes, supporter le passage d’un hélicoptère au début de son air sombre ’ O ma lyre immortelle’, mais c’est radieuse qu’on la retrouve avec Nadine Sierra dans l’enjôleur ‘Duo des fleurs’, voix doucereusement mêlées, pour achever les dernières paroles en se détachant, toutes deux, de l’avant-scène, les regards magnifiquement complices.
Quant à Diana Damrau, exubérante et extravertie, elle laisse en mémoire une interprétation lumineuse et recueillie de ‘Morgen’, totalement aérienne, et Ludovic Tézier, d’allure la plus sérieuse, se prête au jeu de Don Giovanni sans réserve.
Chœur et Maîtrise de Radio France et Orchestre National de France
Valery Gergiev, fier de parsemer le concert de musiques signées par les plus grands compositeurs russes, Prokofiev, Chostakovitch, Rimsky-Korsakov, Moussorgsky, trouve donc en l’Orchestre National de France un grand vecteur qui porte brillamment l’essence même de la culture de sa nation.
Die Frau ohne Schatten (Richard Strauss) Représentation du 02 juillet 2017 Bayerische Staatsoper – München
Der Kaiser Burkhard Fritz Die Kaiserin Ricarda Merbeth Die Amme Michaela Schuster Der Geisterbote Sebastian Holecek Hüter der Schwelle des Tempels Elsa Benoit Erscheinung eines Jünglings Dean Power Die Stimme des Falken Elsa Benoit Eine Stimme von oben Okka von der Damerau Barak, der Färber Wolfgang Koch Färberin Elena Pankratova Der Einäugige Tim Kuypers Der Einarmige Christian Rieger Der Bucklige Dean Power Keikobad Renate Jett
Direction musicale Kirill Petrenko Mise en scène Krzysztof Warlikowski (2013) Décors et costumes Małgorzata Szczęśniak
Ricarda Merbeth (Die Kaiserin)
La reprise de Die Frau ohne Schattenmis en scène par Krzysztof Warlikowski, au lendemain même de la création de la nouvelle production de Die Gezeichneten donnée en ouverture du Festival de Munich, vaut naturellement d'être revue pour son travail scénique accompli et l’investissement de sa distribution, mais vaut surtout au public munichois un choc musical qu’il n’est pas prêt d’oublier, tant la démesure de la direction de Kirill Petrenko est un déluge orchestral d’une force surhumaine.
Burkhard Fritz (Der Kaiser)
Car, qui n’a jamais vu ce jeune chef russe insuffler de sa main prophétique et de son visage hurlant une énergie terrible à ses musiciens, ne peut comprendre à quel point l’âme de l’auditeur peut être ravagée par une interprétation orchestrale entrée dans la légende de l’Art vivant.
Et voir et entendre les musiciens du Bayerisches Staatsorchester tenus d’une poigne de fer, puis couverts dans l’air de l’Empereur afin de produire le son le plus concentré, doux comme une berceuse et rougeoyant comme un cœur pulsant et aimant, comme s’ils créaient une insaisissable masse omniprésente et invisible, déstabilise encore plus chaque spectateur qui ne sait qualifier la nature de l’objet qui le défie.
Kirill Petrenko
La fureur phénoménale de Kirill Petrenko, sortie d’un homme en apparence tout simple et tout jovial, est une interrogation qui pousse chacun à se tourner vers son voisin afin de partager l’impossibilité à parler de l’indicible.
Il y a enfin la joie ressentie non seulement pour soi, mais aussi par la prise de conscience que nombre de jeunes sont présents parmi les spectateurs et découvrent, à leur grande stupéfaction, le pouvoir embrasant de la musique lyrique dirigée par un chef extraordinaire.
S’il y a un pays capable de sauver l’esprit des Arts et de la Culture européenne, l’Allemagne est, sans aucun doute, aujourd’hui, le terreau le plus légitime.
Elena Pankratova (Färberin)
Mais pour autant, Kirill Petrenko se considère bien comme le garant d’une architecture complexe et intègre qui prend en compte les particularités de chaque chanteur afin de les mettre le mieux possible en valeur.
On peut ainsi admirer sa manière d’assouplir l’orchestre afin de lui donner une profondeur mahlérienne qui permette à Burkhard Fritz de révéler l’humanité intériorisée de l’Empereur, et compenser ainsi les limites sévères que lui impose les tensions du rôle dans la tessiture aigüe.
Ricarda Merbeth (Die Kaiserin)
Et c’est avec la même intention sensible qu’il accompagne Ricarda Merbeth, impératrice volontaire et douée d’un timbre vaillamment ouaté, qui surmonte les passages les plus extrêmes, moins crânement, toutefois, que dans ses grandes incarnations de Sieglinde ou Senta, plus largement lyriques d’écriture.
Totalement libérée, Elena Pankratova livre, elle, une interprétation fulgurante de la teinturière, et forme avec Wolfgang Koch, très touchant dans le rôle du mari humilié, un couple humain et dramatiquement fort qui leur vaut une reconnaissance absolue de la part du public munichois.
Wolfgang Koch (Barak, der Färber)
Michaela Schuster, aux éclats fortement disparates, n’en est pas moins une nourrice entière et franchement expressive, et Sebastian Holecek tient, de l’Esprit messager, la noirceur mauvaise naturellement attendue.
Usant d’effets vidéographiques tridimensionnels saisissants dans les passages les plus fantastiques, et d’une surprenante correspondance de lieu et de circonstances avec le film d’Alain Resnais‘L’Année dernière à Marienbad’, Krzysztof Warlikowski raconte, à sa manière, le parcours qui mène à une pleine humanité.
Elena Pankratova (Färberin)
L’Empereur est représenté en homme paumé et ayant perdu contact avec la réalité, cerné qu’il est par des êtres à têtes de faucon qui traduisent le monde fantasmagorique dans lequel il vit, l’esprit messager, le poing recouvert d’un gant noir, est, lui, vendu aux forces du mal, et la teinturière se perd, elle, dans une profusion de fantasmes sexuels suscités par la présence d’un beau gosse au torse nu parfaitement dessiné.
Le début du troisième acte, marqué par ces soldats qui s’enfoncent dans un océan, tels les soldats de Pharaon submergés par les vagues de la mer rouge, rêve d’un monde définitivement démilitarisé, et l’avènement d’un nouvel humanisme se réalise, dans une vision totalement idéalisée, par la reconstitution d’une famille qui s’accepte telle qu’elle est, réunie autour d’une table cernée par des dizaines d’enfants aux effets bariolés.
Krzysztof Warlikowski
Ce final heureux, unanimement loué, qui s'ouvre sur une galerie réunissant super-héros et guides spirituels, permet à Krzysztof Warlikowski de montrer qu’il peut avoir une vision optimiste du bonheur humain, facette consensuelle qui contrebalance celle plus noire et perçante qui traversait Die Gezeichneten, la veille.
Jeudi 06 juillet 2017 sur Arte à 20h55 Carmen (Bizet) -Aix en Provence - ms Tcherniakov - dm Heras-Casado
Dimanche 09 juillet 2017 sur Arte à 12h30 Gounod, Massenet, Puccini - Olga Peretyatko
Dimanche 09 juillet 2017 sur Arte à 22h15 Tannhäuser (Wagner) - Munich - ms Castellucci - dm Petrenko Klaus Florian Vogt, Anja Harteros, Christian Gerhaher
Mardi 11 juillet 2017 sur France 3 à 20h55 Concert des étoiles Pavarotti (Calleja, Peretyatko, Borras...)
Mardi 11 juillet 2017 sur France 3 à 22h15 Rigoletto (Verdi) - Chorégies d'Orange - ms Roubaud - dm Franck
Vendredi 14 juillet 2017 sur France 2 à 21h00 Le Concert de Paris (Damrau, Tézier, Hymel, Rachvelishvili)
Dimanche 16 juillet 2017 sur France 3 à 00h30 Eugène Onéguine (Tchaïkovski) - Mariinsky - ms Stepanyuk - dm Gergiev
Dimanche 16 juillet 2017 sur France 3 à 22h30 Carmen (Bizet) - Opéra de Paris - ms Bieito - dm Elder
Dimanche 23 juillet 2017 sur France 3 à 00h30 Mozart - Les Noces de Figaro - Symph n°41 - dm et violon Nemtanu
Dimanche 23 juillet 2017 sur France 3 à 01h35 Anna Karenine (Ballet) - Mariinsky
Dimanche 23 juillet 2017 sur Arte à 12h30 Ma Patrie (Smetana) - dm Belohlavek
Vendredi 28 juillet 2017 sur France 2 à 00h50 Gustavo Dudamel dirige Beethoven, Wagner, Mahler
Dimanche 30 juillet 2017 sur France 3 à 00h30 Moïse et Pharaon (Rossini) - Opéra de Marseille - dm Arrivabeni
Mercredi 02 août 2017 sur Arte à 22h15 Symphonie n°9 (Beethoven) - dm Chung
Dimanche 06 août 2017 sur Arte à 00h30 Jonas Kaufmann chante l'Italie
Dimanche 06 août 2017 sur Arte à 12h30 Ravel - West-Eastern Divan Orchestra - Barenboim
Samedi 12 août 2017 sur Arte à 18h00 Requiem de Mozart - Bartabas - dm Minkowski
Samedi 12 août 2017 sur Arte à 20h50 Aida (Verdi) - dm Muti - ms Neshat Netrebko-Semenchuk-Meli
Dimanche 13 août 2017 sur France 3 à 01h10 Roberto Alagna - Le dernier jour d'un condamné
Dimanche 13 août 2017 sur Arte à 12h30 Beethoven - dm Mehta
Lundi 14 août 2017 sur Arte à 01h50 Voyage d'hiver - un trio pour Schubert
Vendredi 18 août 2017 sur France 2 à 00h05 Valery Gergiev dirige Chostakovitch
Dimanche 20 août 2017 sur France 3 à 00h30 'Dances at a Gathering' & 'Psyché' - Ballet de l'Opéra National de Paris
Dimanche 20 août 2017 sur France 3 à 02h35 Les plus beaux duos de Roberto Alagna
Dimanche 20 août 2017 sur Arte à 12h30 Brahms - dm Nelsons
Lundi 21 août 2017 sur France 3 à 00h55 La Fiancée du Tsar (Rimski-Korsakov) - ms Tcherniakov - Berlin
Vendredi 25 août 2017 sur France 2 à 00h05 Jordy Savall à Frontfroide 2014 - La nuit des 3 classiques - Jordy Savall le musicien de la paix
Samedi 26 août 2017 sur Arte à 23h20 Nabucco (Verdi) - Arènes de Vérone - ms Arnaud Bernard - dm Oren
Dimanche 27 août 2017 sur Arte à 00h30 La Damnation de Faust (Berlioz) - ms Hermanis - dm Jordan Kaufmann, Koch, Terfel
Dimanche 27 août 2017 sur Arte à 12h45 Symphonie Manfred (Tchaïkovski) - dm Chailly
Dimanche 27 août 2017 sur Arte à 23h30 Clara Haskil, Le mystère de l'interprète
Lundi 28 août 2017 sur Arte à 00h40 Renaud Capuçon joue Brahms, Chostakovitch et Kaija Saariaho
Lundi 28 août 2017 sur Arte à 02h10 Quatre garçons dans le vents
Mezzo et Mezzo HD
Samedi 01 juillet 2017 sur Mezzo à 20h30 Rigoletto de Verdi au Metropolitan Opera de New York
Dimanche 02 juillet 2017 sur Mezzo HD à 20h30 Il Trionfo del Tempo e del Disinganno de Haendel au Festival d'Aix
Mercredi 05 juillet 2017 sur Mezzo à 20h30 Dardanus de Rameau au Grand-Théâtre de Bordeaux
Vendredi 07 juillet 2017 sur Mezzo HD à 20h30 Les Maîtres chanteurs de Nuremberg de Wagner au Festival de Salzbourg
Samedi 08 juillet 2017 sur Mezzo à 20h30 Jonas Kaufmann chante Parsifal de Wagner au Metropolitan Opera de New York
Lundi 10 juillet 2017 sur Mezzo / Mezzo HD à 21h30 Don Giovanni de Mozart au Festival d'Aix-en-Provence
Vendredi 14 juillet 2017 sur Mezzo HD à 20h30 L'Enlèvement au Sérail de Mozart au Festival de Glyndebourne
Samedi 15 juillet 2017 sur Mezzo à 20h30 Joyce DiDonato chante Maria Stuarda de Donizetti au Metropolitan Opera de New York
Dimanche 16 juillet 2017 sur Mezzo HD à 20h30 Ariane à Naxos de Strauss au Festival de Glyndebourne
Mardi 18 juillet 2017 sur Mezzo à 16h30 Mitridate de Mozart au Théâtre des Champs-Elysées
Mercredi 19 juillet 2017 sur Mezzo à 20h30 William Christie dirige Hercules de Haendel à l'Opéra national de Paris
Vendredi 21 juillet 2017 sur Mezzo HD à 20h30 William Christie dirige Hippolyte et Aricie de JP Rameau à Glyndebourne
Samedi 22 juillet 2017 sur Mezzo à 20h30 Roméo et Juliette de Gounod aux Arènes de Vérone
Dimanche 23 juillet 2017 sur Mezzo HD à 20h30 Poliuto de Gaetano Donizetti au Festival de Glyndebourne
Mercredi 26 juillet 2017 sur Mezzo à 20h30 Only the Sound remains de Kaija Saariaho à Amsterdam
Vendredi 28 juillet 2017 sur Mezzo HD à 20h30 L'Enlèvement au Sérail de Mozart au Festival de Glyndebourne
Samedi 29 juillet 2017 sur Mezzo à 20h30 Les Maîtres chanteurs de Nuremberg de Wagner au Festival de Salzbourg
Dimanche 30 juillet 2017 sur Mezzo HD à 20h30 Jonas Kaufmann chante Parsifal de Wagner au Metropolitan Opera de New York
Mercredi 02 août 2017 sur Mezzo à 20h30 Don Giovanni de Mozart au Festival d'Aix-en-Provence
Vendredi 04 août 2017 sur Mezzo HD à 20h30 Rigoletto de Verdi au Metropolitan Opera de New York
Samedi 05 août 2017 sur Mezzo à 20h30 Alcina de Haendel au Festival d'Aix en Provence
Dimanche 06 août 2017 sur Mezzo HD à 20h30 Joyce DiDonato chante Maria Stuarda de Donizetti au Metropolitan Opera de New York
Mercredi 09 août 2017 sur Mezzo à 20h30 Daniele Gatti dirige Salome de Strauss au Dutch National Opera & Ballet Amsterdam
Vendredi 11 août 2017 sur Mezzo HD à 20h30 Roméo et Juliette de Gounod aux Arènes de Vérone
Samedi 12 août 2017 sur Mezzo à 20h30 Turandot de Puccini aux Arènes de Vérone
Dimanche 13 août 2017 sur Mezzo HD à 20h30 Rigoletto de Verdi au Metropolitan Opera de New York
Mercredi 16 août 2017 sur Mezzo à 20h30 Jalil de Nazib Zhiganov au Théâtre d'Opéra et de ballet académique d'état Tatar, Kazan
Vendredi 18 août 2017 sur Mezzo HD à 20h30 Jonas Kaufmann chante Parsifal de Wagner au Metropolitan Opera de New York
Samedi 19 août 2017 sur Mezzo à 20h30 Ariane à Naxos de Strauss au Festival de Glyndebourne
Dimanche 20 août 2017 sur Mezzo HD à 20h30 Roméo et Juliette de Gounod aux Arènes de Vérone
Mercredi 23 août 2017 sur Mezzo à 20h30 Jérémie Rohrer dirige Il Monde della Luna de Haydn à l'Opéra de Monte-Carlo
Vendredi 25 août 2017 sur Mezzo HD à 20h30 Joyce DiDonato chante Maria Stuarda de Donizetti au Metropolitan Opera de New York
Samedi 26 août 2017 sur Mezzo à 20h30 William Christie dirige Hippolyte et Aricie de JP Rameau à Glyndebourne
Dimanche 27 août 2017 sur Mezzo HD à 20h30 William Christie dirige Hercules de Haendel à l'Opéra national de Paris
Mercredi 30 août 2017 sur Mezzo à 20h30 La Bohème de Puccini à Paris
Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)
Die Gezeichneten / Les stigmatisés (Franz Schreker) Représentation du 01 juillet 2017 Bayerische Staatsoper - München
Herzog Antoniotto Adorno Tomasz Konieczny Graf Andrea Vitellozzo Tamare Christopher Maltman Lodovico Nardi Alastair Miles Carlotta Nardi Catherine Naglestad Alviano Salvago John Daszak Guidobaldo Usodimare Matthew Grills Menaldo Negroni Kevin Conners Michelotto Cibo Sean Michael Plumb Gonsalvo Fieschi Andrea Borghini Julian Pinelli Peter Lobert Paolo Calvi Andreas Wolf Capitano di giustizia Tomasz Konieczny Ginevra Scotti Paula Iancic Martuccia Heike Grötzinger Pietro Dean Power Ein Jüngling Galeano Salas Dessen Freund Milan Siljanov Ein Mädchen Selene Zanett
Direction musicale Ingo Metzmacher Mise en scène Krzysztof Warlikowski (2017) Décors et costumes Małgorzata Szczęśniak Catherine Naglestad (Carlotta)
Avant d’ouvrir la troisième saison de Stéphane Lissner à la direction de l’Opéra de Paris par une nouvelle production de la version parisienne intégrale de Don Carlos, Krzysztof Warlikowski a choisi de mettre en scène, en quelques mois, trois ouvrages dont l’intrigue est construite sur la rivalité entre deux hommes épris de la même femme, et qui s’achève par la mort de celle-ci et l’éclatement de la folie meurtrière de l’amant éconduit.
John Daszak (Alviano Salvago)
Cette trilogie, initiée par Wozzeckd’Alban Berg – l’oeuvre fut jouée à l’Opéra d’Amsterdam en mars dernier -, s’achèvera par les représentations de Pelléas et Mélisande au Festival de la Ruhrtriennale à Bochum, cet été.
Entre temps, le régisseur polonais est invité au Bayerische Staatsoper pour l’ouverture du Festival lyrique 2017 de Munich, afin de diriger la nouvelle production de Die Gezeichneten.
Il s'agit d'un opéra créé en 1918 qui impressionna tellement le monde musical par sa structure opulente et la qualité de son livret, qu'un critique musical installé à Frankfurt, Paul Bekker, déclara que le musicien autrichien était le successeur le plus crédible de Richard Wagner. Ce sera le point de départ d'une campagne antisémite qui s'insinuera dans la vie de Schreker, qui n'était pas juif mais qui avait beaucoup d'amis juifs, au point de causer sa mort en 1934 et stopper net la reconnaissance de son oeuvre.
Catherine Naglestad (Carlotta)
Un tel contexte ne pouvait que toucher profondément Krzysztof Warlikowski et l'inciter à y faire référence dans son travail de mise en scène.
Ainsi, la présence d'une imposante paroi réfléchissante, dressée au milieu du décor glacé conçu par Małgorzata Szczęśniak, est le signe avant-coureur que la conscience du public sera directement frappée.
Alviano, ce riche génois difforme qui a créé une île paradisiaque dans l’idée de dépasser les souffrances infligées par sa maladie, prend ici les traits de Joseph Merrick, dit Éléphant Man.
Il appartient bien à la même classe des hommes d'affaires de la cité, dissimule son visage autant que possible, et boit.
John Daszak en restitue un portrait d'une franchise vocale entièrement extériorisée, ni lisse, ni séductrice, sinon révélatrice de la violence de sa détresse.
Christopher Maltman (Graf Andrea Vitellozzo Tamare)
Carlotta, somptueuse sous les traits de Catherine Naglestad, apparaît enveloppée d’un long manteau sombre et, d'emblée, exprime des sentiments d'une sensualité écorchée torride et animale.
Si les premières scènes sont jouées avec un sens absolu du dénuement intimiste, l'art vidéographique de Warlikowski et de son comparse, Denis Guéguin, prend par la suite une dimension fantastique et envahissante. Un film, représentant une famille aux visages de souris vivant dans son petit intérieur, fait alors écho aux révélations mystérieuses de Carlotta.
Catherine Naglestad (Carlotta)
Aux doutes et aux interrogations, cette imagerie laisse place à l'évocation d'un judaïsme qui s'immisce dans cette histoire, et se renforce au fil du drame. Ainsi, parmi la saisissante projection d'extraits de films du cinéma expressionniste d’entre deux-guerres - tels Frankenstein, The Phantom of the Opera ou Nosferatu, qui montrent l'attirance mortelle des héroïnes pour ces monstres -, un extrait de l'adaptation du Golem de Paul Wegener, diffusé devant un chœur d'enfants grimés, eux aussi, en souris, suggère les origines juives de Carlotta.
Son amour pour Alviano paraît fatalement résulter d'un conditionnement culturel - une croyance en une créature nouvelle, symbole de la création surhumaine.
Catherine Naglestad (Carlotta)
Mais les souris, directement inspirées de la bande dessinée d'Art Spiegelman, Maus, évoquent surtout la perspective mortelle des camps de concentration et le climat délétère que connut Franz Schreker dès les années 1920.
Warlikowski profite ensuite du début du troisième acte, avant que la musique ne commence, pour régler les comptes du compositeur avec l'antisémitisme et le nazisme.
Il fait réciter par le personnage d'Alviano, dans le silence et la solitude théâtrale de la salle, un autoportrait qu'écrivit Schreker pour une revue musicale autrichienne : 'Je suis impressionniste, expressionniste, futuriste, adepte du vérisme musical. Je me suis élevé grâce à la puissance du judaïsme, chrétien, je suis 'arrivé' soutenu par une clique catholique sous le haut patronage d'une princesse viennoise ultra-catholique’.
Tomasz Konieczny (Herzog Antoniotto Adorno)
C'est sans aucun doute cette volonté de déborder du cadre même des profondeurs de l'oeuvre, pour revenir à la personnalité de Schreker, que ne lui pardonnera pas une partie du public au rideau final.
Le propos s'allège avec la révélation des magnificences de l'île. Le rapport à l'érotisme est figuré par un groupe de danseurs sur pointes et d'apparence nue, chorégraphiant des pas sous la forme d’un divertissement de luxe qui ne constitue donc pas une vision artistique signifiante.
L'esprit de cette scène est ainsi très proche de la danse des corps séniles que Warlikowski introduisit dans sa mise en scène de Krol Roger à l'Opéra Bastille.
John Daszak (Alviano Salvago récitant une lettre de Franz Schreker)
L'ultime tableau, lui, est terriblement fascinant. En fond de scène, une grotte en forme de cage de verre surmontée de cinq piliers froidement lumineux cristallise l’instant de la catastrophe imminente. Tamare en surgit tout en tentant maladroitement de se rhabiller.
Carlotta se réveille ensuite dans une atmosphère indiscernable et fantastique, telle une Lucia ou une Lady Macbeth devenue folle, et tend une pomme rouge au moment du meurtre de son amant.
A ce moment précis, la puissante stupeur de Catherine Naglestad, décuplée par la violence de l'orchestre, donne à cette scène théâtrale une force incroyablement irrésistible et d'une noirceur insondable. Un immense soleil, rougeoyant dans l’instant de la passion, et glacé quand l’âme n’est plus qu’en perdition, symbolise dans sa totalité l’état des pulsions vitales en jeu.
Catherine Naglestad (Carlotta)
Krzysztof Warlikowski resserre ainsi le climat psychologique sur la relation étouffante entre ces trois protagonistes non conventionnels, et élude totalement la représentation d'architectures démesurées ou bien d'orgies démonstratives contenues dans le livret, mais de valeur secondaire.
Il est aidé par le lyrisme unifiant et envoûtant de la direction d'Ingo Metzmacher, qui surmonte magnifiquement la difficulté de lier l'enchaînement des ambiances orchestrales, passant de l'enjôlement nostalgique à l'agressivité, plongeant dans les méandres subliminaux, et exultant soudainement en une vague de luxuriance délirante.
Beauté des coloris, patine sculpturale, impression de luxe sonore et fluidité vive et inaltérable, l'entière interprétation est dépassée par un art de la modulation merveilleux qui traverse l'auditeur de son énergie insidieuse.
Tous les chanteurs, absolument tous, ne cèdent rien à la force expressive de leurs caractères. Christopher Maltman, en Tamare, imprègne une inflexible maturité par sa voix incisive plus percutante qu'à Amsterdam où il incarnait Wozzeck peu avant. Il est un chanteur dramatique, puissant, et arrive à résister face à l'Adorno de Tomasz Konieczny dont la noirceur carnassière fortement séductrice est légèrement retenue pour cette première représentation.
Catherine Naglestad, inattendue dans un rôle à la fois sensible et démesuré, donne des accents de Walkyrie débordants de lyrisme et pénétrants, et démontre qu'elle est toujours une des artistes les plus accomplies du grand répertoire allemand.
John Daszak, comme décrit plus haut, joue sans ambages le naturalisme expressif éclatant d'effroi.
Et chaque rôle secondaire a naturellement son mot à dire et une présence à affirmer, comme le talent de Warlikowski permet de les faire vivre dans les moindres détails.
Małgorzata Szczęśniak, Catherine Naglestad, Krzysztof Warlikowski
Une noirceur omniprésente, un énorme engagement de l'ensemble des artistes, Franz Schreker est réhabilité dans toute son audace créative et sa contemporanéité individualiste et tragique.