Publié le 28 Avril 2008

Lundi 05 mai 2008 sur Arte à 22H30 (durée 120 mn)

Ibsen: Mabou Mines'Dolhouse
Arte diffuse la Maison de poupée d'Ibsen, dans la version réalisée et mise en scène par Lee Breuer, et l'équipe de la Compagnie New Yorkaise Mabou Mines, événement du Festival d'Automne 2005.

Lundi 12 mai 2008 sur Arte à 22H30 (durée 3H15)

Mozart: Cosi fan tutte
Avec Erin Wall (Firodiligi), Elina Garanca (Dorabella), Barbara Bonney (Despina), Ruggero Raimondi (Don Alfonso)... Mahler Chamber Orchestra, Arnold Schoenberg Chor. Daniel Harding, direction

Samedi 17 mai 2008 sur France 3 à 23H20

L´heure de l´opéra

Jacques Offenbach: La Belle Hélène (à 00H25)
Magazine sur l'opéra. Présenté par Alain Duault

Dimanche 18 mai 2008 sur Arte à 19H00

Sakamoto joue de la musique de films

Lundi 19 mai 2008 sur Arte à 22H30 (durée 52 mn)

Ombres au paradis
L'Exil de Brecht, Schoenberg et Marlène Dietrich aux Etats Unis.

Samedi 24 mai 2008 sur Arte à 22H30

Concours international Reine Elisabeth 2008: Chant
Avec l'Orchestre symphonique de La Monnaie, sous la direction de Kazushi Ono.

Dimanche 25 mai 2008 sur Arte à 19H00

Haendel: Feux d'artifice royaux
Avec Kate Royal (soprano) et Ian Bostridge (ténor), Orchestre baroque de Freiburg, Orchestra of the Age of Enlightenment.

Lundi 26 mai 2008 sur Arte à 22H30 (durée 52 mn)

Isadora Duncan, je n'ai fait que danser ma vie
Documentaire. Réalisé par Elisabeth Kapnist

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique

Publié le 28 Avril 2008

Genèse de l’œuvre

Six jours après la création de « Luisa Miller  », Verdi quitte Naples blessé par le comportement de l’administration du théâtre.

 

De retour à Busseto, Verdi engage des pourparlers avec Riccordi pour lui céder la propriété de « Stiffelio » destiné au Grand Théâtre de Trieste.

En même temps, le désir de se mettre au Roi Lear le reprend, et de sur croix, le président de la Fenice lui demande en mars 1850 d’écrire un nouvel opéra.

 

Dans ces conditions, la musique de « Stiffelio » va être bâtie à la hâte; en se calquant sur le modèle de Luisa Miller .

 

Cependant, cet opéra est le premier d’une série qui aborde des sujets avec une hardiesse toute nouvelle. Ici un prêtre marié à une femme adultère lui pardonne au final avec la noblesse surhumaine du Christ.

Le sujet est tiré d’une pièce française « Le Pasteur » ou « L’Evangile et le foyer », pièce d’Eugène Bourgeois et Emile Souvestre donnée pour la première fois au Théâtre de la Porte Saint Martin en février 1849.
Et c’est à Francesco Maria Piave que Verdi s’adresse pour en réaliser l’adaptation.

 

Les censures autrichienne et ecclésiastique modifient le livret et surtout la scène finale à destination de laquelle toute l’œuvre est bâtie. Le prêtre devient un ministre d’une principauté allemande, l’église n’en est plus une, et l’Evangile n’est plus cité.

 

Le 16 novembre 1850, cet opéra échoue donc prévisiblement à Trieste. Verdi ne fait d’ailleurs aucun effort pour le défendre.

 

Stiffelio

 

Pour la première fois, Verdi met en scène une œuvre en phase avec son temps.

Depuis le retour de Pie IX en juillet 1849, le pouvoir du pape est devenu autoritaire avec un spectaculaire revirement traditionnel.

Cependant ce pouvoir millénaire va s’effriter au cours des deux prochaines décennies.

En 1851, la proclamation du Second Empire en France et l’avènement de Napoléon III seront le déclencheur d’une politique favorable au mouvement des nationalités.

Le Piémont annexera les états Pontificaux en 1860, puis, après le départ des troupes françaises en 1870, inclura Rome dans le Royaume d’Italie.

Quelque part, « Stiffelio » est  une œuvre symbolique des dernières années du pouvoir temporel du Pape par la manière dont elle a été défigurée.

 

L’œuvre se situe en Allemagne au début du XIXième siècle au château du Comte Stankar.

Sa fille, Lina, est mariée à Stiffelio, chef d’une secte protestante.

Certains faits sont rapportés à ce dernier qui, mis en rapport avec la disparition de la bague de sa femme, l’amènent à soupçonner qu’elle le trompe.

Seul Stankar a compris que c’est avec Raffaele.  Hypocrite comme le sera plus tard Germont dans Traviata , il signifie à Lina de ne rien dire à Stiffelio de peur de voir l’honneur de sa famille terni.

 

Il est même décidé à se débarrasser lui-même de l’amant, tandis que celui-ci souhaite partir avec celle qu’il aime.

Stiffelio apprend la vérité et laisse présager qu’il donnera prochainement à l’église un sermon terrible.

Malgré tout, il propose à Lina de divorcer, ce qu’elle refuse jusqu’à ce que son père apparaisse souillé par le sang de Raffaele.

Contre toute attente, lors de la dernière scène à l’intérieur de l’église, le prêtre ouvre la Bible et lit, à la surprise de tous, les lignes relatant la femme adultère et appelant au pardon.

 

La suite Rigoletto

L'ouvrage précédent Luisa Miller 

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Rédigé par David

Publié dans #Verdi

Publié le 20 Avril 2008

Mort à Venise (chorégraphie de John Neumeier)
Une danse Macabre librement adaptée de la nouvelle de Thomas Mann
Représentation du 19 avril 2008 (Théâtre du Châtelet)

Ballet de Hambourg
Gustav von Aschenbach           Lloyd Riggins       (Américain)
Tadzio                                     Edvin Revazov     (Ukrainien)
La mère de Tadzio                   Joëlle Boulogne   (Française)
L’ami de Tadzio                      Arsen Megrabian (Arménien)
Frédéric le Grand                    Dario Franconi      (Argentin)

La Barbarina                           Hélène Bouchet    (Française)
Aschenbach Adolescent          Konstantin Tselikov (Ukrainien)

Piano                                      Elizabeth Cooper

C’est une chance extraordinaire de pouvoir admirer en vrai ce ballet qu’Arte avait diffusé en 2005 lors d’une captation du Festspielhaus de Baden Baden ; elle est d’autant plus grande que les danseurs principaux sont les mêmes. 

Loyd Riggins (Aschenbach) et Edvin Revazov (Tadzio)

Loyd Riggins (Aschenbach) et Edvin Revazov (Tadzio)

Certes, il ne s’agit plus exactement de la fascination d’un écrivain vieillissant pour la beauté d’un adolescent, dans un monde qui tombe en décrépitude.

Aschenbach, chorégraphe en mal d’inspiration, s’accroche pourtant à son univers conventionnel et rationnel que suggère la musique de Bach.

Nous comprenons bien que le personnage de Frédéric le Grand lui pose problème et étend son emprise sur sa conscience.

Et puis surviennent les premiers accords wagnériens au piano, comme un écho au « Ludwig » de Visconti et aux tourments du Roi de Bavière.

Il y a bien tentative de maîtrise intellectuelle mais le créateur a de plus en plus de mal à résister à ses émotions.

John Neumeier nous offre alors une magnifique image de l'amour de jeunesse de Gustav à travers un jeune couple vivant, heureux et s’enlaçant au fil des motifs de l’ouverture de Tristan et Isolde avec une étourdissante fraîcheur.

Suivant son destin, Aschenbach part pour Venise et arrive à la réception de l’Hôtel du Lido ; élégance et légèreté s’estompent à l’apparition de Tadzio sur les notes du duo d'amour de Tristan.

Edvin Revazov est un bel éphèbe sans doute mais d’une grande force également qui s’exprime à travers une portée qui renverse totalement son admirateur avant de le livrer à la sensualité irrésistible des jeunes hommes jouant sur la plage.

                                                                                                                   La Bacchanale

Mais lorsque le malheureux se laisse aller aux songes, le pouvoir suggestif de la musique de Wagner se manifeste à nouveau par la bacchanale de Tannhäuser et enveloppe les pulsions les plus animales de ses rêves dans une scène d’orgie qui ne lui laisse finalement qu’aversion.

 Vient la tentative de rajeunissement, la rencontre avec les saltimbanques en musiciens de rock macabres et ridicules, puis cette scène où Aschenbach endosse les habits de Frédéric le Grand pour exprimer l’intensité qui liait l’Empereur à son ami Keith sur le thème de la mort d’Isolde fort émouvante au moment de l’enlacement imaginaire avec Tadzio.

Loyd Riggins (Aschenbach) et Edvin Revazov (Tadzio)

Loyd Riggins (Aschenbach) et Edvin Revazov (Tadzio)

Tout cela mis en scène dans une chorégraphie belle par sa sensibilité, ses traits de joies et de tristesses, la délicatesse du piano d’Elizabeth Cooper, les éclairages subtils, ces danseurs splendides, et le regard pathétique de Loyd Riggins.

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Publié le 19 Avril 2008

Le Prisonnier (Luigi Dallapiccola)
Représentation du 15 avril 2008 (Opéra Garnier)

La Madre Rosalind Plowright                       Il Prigioniero Evgeny Nikitin
Il Carceriere, Il Grande Inquisitore Chris Merritt

Direction musicale Lothar Zagrosek
Mise en scène Lluis Pasqual

Quelques jours seulement après avoir vu « Cabaret » de Bob Fosse, image de la vie indifférente à la montée du nazisme dans les années 30 et aux arrestations politiques, l’Ode à Napoléon d’Arnold  Schönberg pour récitant, piano et quatuor à Cordes nous replonge dans le climat oppressant du film. Surtout représenté de cette manière!

Dale Duessing, travesti en Lisa Minelli, récite son texte devant un rideau de l’Opéra Garnier qui se lève sur le rideau rouge du cabaret accentuant ainsi un sentiment de malaise.

                                                                                       Lothar Zagrosek (l'Ode à Napoléon)
Car il est impossible de ne pas songer aux dernières images du film reflétant les
spectateurs portant les brassards du parti national socialiste.

Et l’on repense alors que Luigi Dallapiccola fût (de son propre aveu) fasciné par le fascisme en Italie avant qu’il ne prenne conscience de son erreur en 1938, lors de la promulgation des lois antisémites, et adopte une attitude radicalement différente.

Il se consacra aussitôt à l'écriture de « Canti di prigionia » puis Il Prigioniero mis en scène ici, à Garnier, dans une atmosphère répugnante. Un escalier serpente autour de la cage en rétrécissant pour aboutir sur le vide. Un fond étoilé se découvre quelquefois pour torturer encore plus d’espoir le prisonnier qui acceptera presque sans broncher l’injection létale.
Il y a bien sûr l’humanité d’ Evgeny  Nikitin, la froideur de Chris Merritt , mais qui peut faire mieux que Rosalind Plowright dans les rôles de cauchemars et nous remémorer ainsi la terrible marâtre de Jenufa au Châtelet en 2003 ?

Lothar Zagrosek s’éclate « à mort ! » dans cette partition agressive.
Après une heure glauque comme celle là, cela donne envie d’aller parler avec tout le monde.

  

Chris Merritt (l'Inquisiteur)

 

 

Donc en résumé, nous avons abordé en moins d’un mois les thèmes de la glorification de la souffrance dans Parsifal, de la pauvreté de l’homme sans pouvoir économique dans Wozzeck, de l’homme sans liberté et de l’usage mauvais de la religion dans Il Prigioniero ;  avec quel esprit faut-il alors aborder le Barbier de Séville à présent ?

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