Publié le 22 Novembre 2022

Stiffelio (Giuseppe Verdi – 1850)
Edition critique de Kathleen Kuzmick Hansell (2003)
Représentation du 20 novembre 2022
Opéra de Dijon - Auditorium Robert Poujade

Stiffelio Stefano Secco
Lina Erika Beretti
Stankar Dario Solari
Raffaele Raffaele Abete
Jorg Önay Köse
Dorotea Julie Dey
Federico Jonas Yajure
Figurants  :
Fritz Jean-Christophe Sandmeier
Dame Véronique Rouge

Direction musicale Debora Waldman                            Raffaele Abete (Raffaele)
Mise en scène Bruno Ravella (2022)
Orchestre Dijon Bourgogne
Chœur de l’Opéra de Dijon

Coproduction Opéra national du Rhin

16e opéra du compositeur, 'Stiffelio' est aussi le premier opéra de Giuseppe Verdi qui soit en phase avec son temps. Il survient après 'La battaglia di Legnano', son plus puissant opéra patriotique créé le 27 janvier 1849 à Rome, quelques mois avant l'arrivée des Français venus contrer l'avancée des Autrichiens, ce qui aboutira au retour de Pie IX et au rétablissement des anciennes institutions, et après 'Luisa Miller', créé à Naples le 08 décembre 1849, avec lequel il abandonne les grands sujets historiques et héroïques pour se concentrer sur un portrait intimiste.

Erika Beretti (Lina) et Stefano Secco (Stiffelio)

Erika Beretti (Lina) et Stefano Secco (Stiffelio)

'Stiffelio' s'inscrit ainsi dans la continuité de 'Luisa Miller', tout en étant emblématique des dernières années du pouvoir temporel de l'église catholique par la manière dont l'ouvrage sera défiguré, dans le texte autant que dans la mise en scène, pour ses références à la religion, même si l’intrigue se situe dans une communauté allemande protestante du début du XIXe siècle.

Plusieurs années après la création inévitablement décevante le 16 novembre 1850 à Trieste, Giuseppe Verdi entreprendra de remanier ‘Stiffelio’ en transposant l’action au retour de la troisième croisade et en faisant du prêtre un guerrier. Cette nouvelle version s’intitulera ‘Aroldo’ et sera créée sans succès à Rimini le 16 août 1857.

Stefano Secco (Stiffelio)

Stefano Secco (Stiffelio)

Redécouvrir ‘Stiffelio’ sur scène est donc un véritable évènement – il n’est programmé cette saison qu’à Dijon et Aix-la-Chapelle – qui permet d’entendre un chaînon signifiant de l’histoire créative du musicien. Et lorsque l’on connaît les ouvrages qui suivirent, on se prend à identifier de façon très touchante les prémisses d’airs et de caractères qui seront ultérieurement développés -  on peut par ailleurs remarquer que l’Opéra national de Paris n’a joué depuis les 10 dernières années que les 12 grands titres de Giuseppe Verdi créés après ‘Stiffelio’ -.

Dario Solari (Stankar)

Dario Solari (Stankar)

La production de Bruno Ravella présentée à l’Opéra de Dijon dans le grand Auditorium a été jouée à Strasbourg en octobre 2021. Elle repose sur un décor centré sur une petite église en bois surmontée d’une croix à son entrée avec, en arrière-plan, une projection vidéographique d’un ciel sombre et orageux.

Le jeu d’acteur, de facture conventionnelle, suit l’intrigue naturellement, et la scénographie fait appel à des images religieuses immédiatement saisissantes telles celle de la Cène, ou bien, ce qui est plus inattendu, à celle du déluge final et à la marche de Jésus sur l’eau – la scène est totalement recouverte d’eau au final -.

Raffaele Abete (Raffaele) et Erika Beretti (Lina)

Raffaele Abete (Raffaele) et Erika Beretti (Lina)

Mais seuls deux portraits sont significativement dépeints, celui de Stiffelio, pasteur d’une secte protestante trompé par sa femme, qui est en lutte avec sa difficulté de voir la réalité et avec sa volonté de s’accrocher à un idéal spirituel, et Stankar, le père de Lina, qui est beaucoup plus soucieux de son image sociale au point de ne plus maîtriser ses impulsions violentes. Il annonce, par son esprit de manigance hypocrite, le futur Germont de ‘La Traviata’.

Dario Solari fait de ce personnage peu sympathique une authentique figure verdienne avec son chant d’une superbe ligne, quasiment sans altération. La longueur de souffle, l’homogène tessiture aux teintes fumées et sa stature fière et austère apportent à son chant une grande intensité qui crée une attachante résonance avec un imaginaire pittoresque nostalgique.

Dario Solari (Stankar)

Dario Solari (Stankar)

Autre grand interprète qui fut un habitué des rôles verdiens de l’Opéra Bastille pendant une décennie, Stefano Secco trouve en Stiffelio une personnalité d’envergure qui lui donne l’occasion de fouiller avec une grande force théâtrale les ressorts d’une âme solide mais torturée par la situation qu’il vit. Le ténor italien dispose d’une médium riche et chantant et d’une belle vaillance dans les aigus, certes à l’éclat plus mat qu’il y a quelques années, mais toujours avec style, et la profondeur de son incarnation traduit une grande maturité interprétative. Le public ne s’y est pas trompé et a salué justement un tel engagement.

Önay Köse (Jorg), Stefano Secco (Stiffelio) et Dario Solari (Stankar)

Önay Köse (Jorg), Stefano Secco (Stiffelio) et Dario Solari (Stankar)

A ses côtés, Önay Köse fait vivre un Jorg jeune, sérieux et bienveillant d’une sombre douceur, et Erika Beretti subit de manière très mélodramatique la situation, en décrivant Lina comme une femme encore un peu adolescente, une sorte de Gilda, la fille du futur ‘Rigoletto’, dont on peine à croire qu’elle se soit vouée à l’adultère. Voix claire, corsée et agile, elle exprime fragilité et détresse, et reste mesurée dans son jeu. 

Son amant, Raffaele, est incarné par Raffaele Abete, ténor napolitain au doux médium légèrement introverti, dont on peut trouver un peu étrange le flegmatisme dont il imprègne son caractère.

Les autres partenaires, Julie Dey, en Dorotea, et Jonas Yajure, en Federico, se glissent aisément dans le fil de l’action, et contribuent au charme de cette peinture d’un milieu où tout doit être précisément à sa place.

Stefano Secco

Stefano Secco

Le chœur de l’Opéra de Dijon brille par sa force déclamatoire et sa chaleur d’ensemble, et Debora Waldman conduit l’Orchestre Dijon Bourgogne dans un discours ample et vivant où les cuivres au son policé se détachent très nettement.

La souplesse du geste préserve un ressenti couvert dans les passages où l’orchestration s’emballe, les détails fins des cordes s’inscrivent plus en filigrane, mais l’acoustique généreuse de l’auditorium avantage le rayonnement des chanteurs et la nature immersive de l’interprétation musicale.

Pour celles et ceux qui affectionnent la personnalité entière de Giuseppe Verdi et l’évolution de sa démarche créative tout au long de sa vie, entendre cette œuvre dans des conditions qui lui font honneur procure la joie d’avoir ressenti et apprécié une facette peu dévoilée du compositeur autour de ses questionnements sur la foi. 

Erika Beretti, Stefano Secco et Dario Solari

Erika Beretti, Stefano Secco et Dario Solari

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Publié le 19 Novembre 2022

Nocturne Vidéo enchantée (Schubert, Lekeu, Duparc, Brahms, Wolf, Liszt)
Concert du 18 novembre 2022
Amphithéâtre Olivier Messiaen (Opéra Bastille)

Franz Schubert – Wandrers Nachtlied I & II (1822) 
Poèmes de Johann Wolfgang Goethe (1776 / 1780)
Guillaume Lekeu – Nocturne (extrait de ‘Trois Poèmes’ – 1892)
Poème de Guillaume Lekeu (1892)
Henri Duparc – Romance de Mignon (1869)
Poème de Johann Wolfgang Goethe (1796)
Henri Duparc – L’Invitation au voyage (1870)
‘Les fleurs du mal’ de Charles Baudelaire (1857)
Johannes Brahms – Vier ernste Gesänge op.21 (1896)
Textes extraits de l’Ancien et du Nouveau testament
Guillaume Lekeu – Molto adagio sempre cantante doloroso (1886-1887)
‘Mon âme est triste jusqu’à la mort’
Johannes Brahms – Der Tod, das ist die kühle Nacht Op.96 (1884)
Poème de Heinrich Heine (1824)
Hugo Wolf – Mignon Lieder Op.96 (1888)
Poèmes de Johann Wolfgang Goethe (1795)
Franz Liszt – Wandrers Nachtlied I & II (1848 / 1859)
Poèmes de Johann Wolfgang Goethe (1776 / 1780)

Équipe artistique
Conception, réalisation, vidéo Denis Guéguin             
Adrien Mathonat (Basse)
Scénographie Faustine Zanardo

Artistes de l’Académie de l’Opéra national de Paris
Laurence Kilsby (Ténor), Marine Chagnon (Mezzo-soprano), Seray Pinar (Mezzo-soprano), Thomas Ricart (Ténor), Adrien Mathonat (Basse), Martina Russomanno (Soprano), Andres Cascante (Baryton)
Carlos Sanchis Aguirre et Guillem Aubry (Piano)
Alexandra Lecocq (Violon), Keika Kawashima (Violon), Perrine Gakovic (Alto), Auguste Rahon (Violoncelle)

L’invitation au voyage, que présentent pour un seul soir à l’amphithéâtre Bastille les artistes lyriques de l’Opéra national de Paris, prend la forme d’un récital de lieder et de mélodies de compositeurs romantiques du XIXe siècle voué principalement à l’univers poétique de Goethe, pour lequel Denis Guéguin, artiste vidéaste associé à nombre de productions de Krzysztof Warlikowski, a repensé la forme visuelle en créant des résonances entre l’esprit des mots, la manière d’être des solistes et des images d’une envoûtante mélancolie.

Martina Russomanno - 'Mignon Lieder'

Martina Russomanno - 'Mignon Lieder'

Ode à la nuit et à la nature, allusion à la mort, aspiration au retour aux origines et à l’évitement des vanités du monde, mais aussi besoin de réconfort, sont racontés à travers une conception lyrique qui débute comme elle s’achève sur les paroles de ‘Wandrers Nachtlied’, portées, au début, par la musique de Franz Schubert, puis, à la toute fin, par celle de Franz Liszt.

Et en plein cœur du récital, l’auditeur est amené à découvrir la poignance du quatuor à cordes ‘Molto adagio’ composé par Guillaume Lekeu entre 1886 et 1887, qui s’ouvre comme il s’achève, lui aussi, sur le même motif méditatif du violoncelle.

Alexandra Lecocq (Violon), Keika Kawashima (Violon), Perrine Gakovic (Alto) et Auguste Rahon (Violoncelle) - 'Molto adagio' de Guillaume Lekeu

Alexandra Lecocq (Violon), Keika Kawashima (Violon), Perrine Gakovic (Alto) et Auguste Rahon (Violoncelle) - 'Molto adagio' de Guillaume Lekeu

Dans la lueur en contre-jour d’un projecteur, les quatre interprètes, Alexandra Lecocq, Keika Kawashima, Perrine Gakovic et Auguste Rahon, innervent cette pièce peu connue du compositeur belge d’une irrésistible virtuosité, mais aussi d’une douceur langoureuse qui s’étire et enfonce dans l’ombre alors que l’on discerne à peine les visages des musiciens.

C’est en fait sur l’écran situé en arrière-plan que l’on découvre les jeunes artistes filmés en noir et blanc dans une pose calme et rêveuse. Ils défilent avec la lenteur du mouvement musical.

Vidéo sur 'Molto adagio sempre cantante doloroso' de Guillaume Lekeu

Vidéo sur 'Molto adagio sempre cantante doloroso' de Guillaume Lekeu

Mais les premières images bleutées du spectacle renvoient à celles d’un vieux théâtre en ruine, à une vision poétique d’un temps passé et à des premières visions d’élévation et d’apesanteur.

Laurence Kilsby procure d’emblée beaucoup de charme aux Lieder de Schubert avec consistance et clarté lunaire, une sensation idéale pour entrer dans l’esprit du soir.

Le troisième poème, ‘Nocturne’, de Guillaume Lekeu, poète et compositeur à l'instar de Richard Wagner qu'il admirait, prolonge ce début intense et serein, seule séquence entièrement enregistrée par Marine Chagnon (magnifiquement mise en valeur par la vidéo et ses reflets lumineux) et le quatuor à cordes.

Seray Pinar - 'Romance de Mignon'

Seray Pinar - 'Romance de Mignon'

Puis, l’expressivité devient plus viscérale pour Henri Duparc, quand Seray Pinar fend l’espace sonore d’une intense luminosité teintée de gravité pour la ‘Romance de Mignon’ – intensité que l’on retrouvera plus loin dans ‘ Der Tod, das ist die kühle Nacht’ de Brahms - , alors que Thomas Ricart partage une générosité expansive dans ‘L’invitation au voyage’

La vidéographie complexifie les enchevêtrements d’espaces, notamment en insérant des images du château de Nymphenburg tirées de ‘L’année dernière à Marienbad’, film d’Alain Resnais qui avait aussi inspiré la production de ‘Die Frau ohne Schatten’ par Krzyzstof Warlikowski à l’Opéra d’État de Bavière en 2013.

Denis Guéguin altère ainsi réalité et imaginaire en donnant l’illusion de fondre l’image filmée du jeune ténor dans les scènes du Palais qui furent tournées il y a plus de 60 ans.

Une autre séquence cinématographique issue d'une autre production mise en scène à La Monnaie de Bruxelles en 2012, 'Lulu', apparait également en surimpression, celle d'une Lune un peu étrange, objet céleste fortement inspirant chez Goethe.

Vidéo sur 'Vier ernste Gesänge' de Johannes Brahms

Vidéo sur 'Vier ernste Gesänge' de Johannes Brahms

Et sur les ‘Quatre chants sérieux’ composés par Johannes Brahms en 1896 à Vienne, à partir de textes de l’Ancien et du Nouveau testament, Adrien Mathonat impose une stature impressionnante pour son jeune âge, donnant à sa présence l’autorité d’un ‘Prince Grémine’. Les images renvoient à la faiblesse humaine, à la dépression, puis à la joie simple en communion avec la nature, et l’évocation des vanités fait alors écho au crâne humain laissé au sol près du piano. 

Guillem Aubry (Piano) et Martina Russomanno (Soprano) - 'Mignon Lieder'

Guillem Aubry (Piano) et Martina Russomanno (Soprano) - 'Mignon Lieder'

C’est dans les ‘Mignon Lieder’ que la vidéo est ensuite utilisée de manière à mettre en valeur corps, visage et sentiments intérieurs de l’interprète, Martina Russomanno, qui incarne avec un grand sens de l’extériorisation adolescente, et un lyrisme vibrant et émouvant, les états d’âmes et le cœur battant décrits par Hugo Wolf.

L’image contribue à la sophistication du personnage, à l'expression du désir de séduire par la couleur des maquillages en bleu et violet, et à la mise en perspective du souvenir d’un être qui hante la mémoire.

Carlos Sanchis Aguirre (Piano)

Carlos Sanchis Aguirre (Piano)

Enfin, c’est à un retour à une bienveillante sérénité qu’Andres Cascante, au timbre doux et souriant, invite le spectateur à refermer ce livre ouvert sur la psyché humaine, où les deux pianistes, Carlos Sanchis Aguirre et Guillem Aubry, ont alternativement dispensé une expression poétique chatoyante et chaleureuse enveloppante pour les solistes tout au long de la soirée.

Carlos Sanchis Aguirre, Alexandra Lecocq, Guillem Aubry, Adrien Mathonat, Seray Pinar, Keika Kawashima, Auguste Rahon, Andres Cascante, Perrine Gakovic, Laurence Kilsby, Thomas Ricart et Martina Russomanno

Carlos Sanchis Aguirre, Alexandra Lecocq, Guillem Aubry, Adrien Mathonat, Seray Pinar, Keika Kawashima, Auguste Rahon, Andres Cascante, Perrine Gakovic, Laurence Kilsby, Thomas Ricart et Martina Russomanno

Le plus incroyable est qu’un tel moment d’évasion qui renvoie chacun à ses propres émotions, soigné dans sa mise en espace, en image et en lumière, qui se construit sur un choix de textes et de mélodies qui amène l’auditeur vers des découvertes musicales, et qui permet de le confronter à des expressions vocales très différentes, avec l’intention de le ramener en douceur au point de départ de ce voyage, n'a pu s'apprécier que le temps d'un soir.

Laurence Kilsby, Thomas Ricart, Denis Guéguin, Martina Russomanno, Carlos Sanchis Aguirre, Alexandra Lecocq et Guillem Aubry

Laurence Kilsby, Thomas Ricart, Denis Guéguin, Martina Russomanno, Carlos Sanchis Aguirre, Alexandra Lecocq et Guillem Aubry

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Publié le 13 Novembre 2022

Ariodante (Georg Friedrich Haendel – 1735)
Version de concert du 07 novembre 2022
Théâtre des Champs-Élysées

Ariodante Franco Fagioli
Ginevra Melissa Petit
Dalinda Sarah Gilford
Polinesso Luciana Mancini
Lurcanio Nicholas Phan
Le Roi d’Ecosse Alex Rosen

Direction musicale George Petrou
Il Pomo d’Oro

                                                  Melissa Petit (Ginevra)

 

Après ‘Giulio Cesare’ et ‘Alcina’, ‘Ariodante’ est l’opéra de Georg Friedrich Haendel le plus interprété depuis la production de Pier Luigi Pizzi créée à la Scala de Milan le 24 mars 1981, qui circula à Édimbourg (septembre 1982), Nancy (octobre 1983) et même Genève (février 1986).

Melissa Petit (Ginevra) et Franco Fagioli (Ariodante)

Melissa Petit (Ginevra) et Franco Fagioli (Ariodante)

Comme il s’agissait d’une coproduction de l’Opéra de Paris, Pierre Bergé et du Théâtre des Champs-Élysées, ce spectacle fit son entrée sur la scène parisienne de l’avenue Montaigne le 25 mars 1985, pour 5 représentations, sous la direction de Jean-Claude Malgoire.

Dès lors, le Théâtre des Champs-Élysées a accueilli une seconde production par Lukas Hemleb en mars 2007, avec Angelika Kirchschlager dans le rôle-titre et Christophe Rousset à la direction musicale, et pas moins de deux versions de concert données en mai 2011, avec Joyce DiDonato sous la direction d’Alan Curtis, puis en mai 2017 avec Alice Coote sous la direction d’Harry Bicket qui le dirigera également à l'Opéra de Paris en avril 2023.

Sarah Gilford (Dalinda)

Sarah Gilford (Dalinda)

La version de concert dirigée ce soir est cette fois confiée à George Petrou, directeur artistique du Festival Haendel International de Göttingen, qui a débuté cette tournée ‘Ariodante’ à Barcelone pour se poursuivre à Essen, Paris et La Coruña. 

Il est associé à dix-neuf musiciens de l’ensemble Il Pomo d’Oro qui jouent sur instruments d’époque avec une ravissante habileté à distiller des sonorités brillantes et raffinées sur un tempo qui engage à l’allégresse, malgré les noirceurs et tristesses de ce drame sentimental. 

Les musiciens d'Il Pomo d’Oro

Les musiciens d'Il Pomo d’Oro

Profiter de cette clarté musicale permet d’apprécier la délicatesse et la volupté de chaque instrument, tel le magnifique lamento sombre et mélancolique du basson (Katrin Lazar), et de créer une impression de sérénité qui saisit l’audience d’autant plus que la distribution réunie fait honneur à la nature belcantiste du chant haendélien.

Le chef d'orchestre veille ainsi à assurer la cohésion entre solistes et instrumentistes tout en insufflant tension, théâtralité et nuances dans un esprit de symbiose très réussi.

Luciana Mancini (Polinesso) et Sarah Gilford (Dalinda)

Luciana Mancini (Polinesso) et Sarah Gilford (Dalinda)

C’est dans une version pour contre-ténor que le second opéra d’Haendel inspiré par l’’Orlando Furioso’ de l’Arioste – le premier était ‘Orlando’ en 1733 – est chanté, et Franco Fagioli est éblouissant de virtuosité dans les airs purement dédiés à des exercices de grande agilité dont il préserve avec talent la suavité vocale qui naturellement se magnifie dans l’air central ‘Scherza infida’.

Se perd toutefois le charme trouble qui se manifeste lorsque ce rôle est confié à une mezzo-soprano, effet que l’on pourra cependant retrouver dans la prochaine production du Palais Garnier prévue au printemps prochain.

Melissa Petit, qui incarne la fille du Roi d’Écosse, se révèle être une partenaire parfaite de par sa dignité classique un peu austère dont le chant aux teintes ambrées prend aussi des accents d’urgence dramatique qui en font un grand personnage de tragédie. 

Nicholas Phan (Lurcanio)

Nicholas Phan (Lurcanio)

Sarah Gilford, elle, offre un portrait de Dalinda riant, lumineux et juvénile qui a énormément de fraîcheur, pouvant compter sur la pureté de sa voix aux lignes courbes et légères, comme une fleur s'épanouissant, ce qui crée un contraste saisissant avec le Polinesso intrigant et manipulateur que Luciana Mancini fait vivre avec un esprit acéré et charismatique, tout en affichant une aisance à traverser des airs véloces sans que cela ne dénature la texture brune, condensée et très homogène de son timbre de voix. 

Nicholas Phan, Alex Rosen, George Petrou et Franco Fagioli

Nicholas Phan, Alex Rosen, George Petrou et Franco Fagioli

Déjà présent en mai 2011 dans le rôle de Lurcanio, le frère d’Ariodante, Nicholas Phan est un très élégant interprète qui exprime les sentiments avec une subtile profondeur. C’est un ténor qui mêle clarté, maturité des couleurs et très grande souplesse qui lui permettent d’exprimer des élans passionnés très assurés dans les aigus, alliés à une langueur sensiblement mozartienne.

Enfin, Alex Rosen brosse un portrait du Le Roi d’Ecosse posé et réservé avec une belle tessiture qui dépeint gravité, noblesse et jeunesse, ce qui parachève avantageusement ce grand tableau de valeur, défendu par des artistes qui sont une découverte pour beaucoup de spectateurs comblés en ce lundi soir.

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Publié le 6 Novembre 2022

Mayerling (Kenneth MacMillan – 1978)
Représentations du 26 octobre et 04 novembre 2022
Palais Garnier

Prince Rudolf Mathieu Ganio
Baronne Mary Vetsera Ludmila Pagliero
Comtesse Marie Larisch Laura Hecquet
Princesse Stéphanie Eleonore Guérineau
Empereur Franz Joseph Yann Chailloux
Impératrice Elizabeth Héloïse Bourdon
Mitzi Caspar Bleuenn Battistoni
Princesse Louise Charline Giezendanner
Bratfisch Andréa Sarri
Colonel Bay Middleton Jérémy Loup-Quer (26), Pablo Legasa (04)
Les officiers  Pablo Legasa (26), Nikolaus Tudorin (04), Mathieu Contat, Guillaume Diop et Grégory Dominiak
Katharina Schratt Juliette Mey

Chorégraphie Kenneth MacMillan (1978)
Direction musicale Martin Yates
Compositeur Franz Liszt
Orchestration John Lanchberry
Extraits de Faust Symphonie S108; Héroïde funèbre S102; Waltzes Soirées de Vienne S427; Cinq petites pièce pour piano S192 (2); Valse mélancolique S210; Festklänge, S101; Morceaux en style de danses anciennes hongrois (S737); Sept portraits hongrois, S205 (1-2, 5, 7); Valse oubliée S215/2; Berceuse, S174; Tasso S96; Études d’exécution transcendante S139 (3-4, 11-12); Weihnachtsbaum, S186/7; ‘Csárdas obstiné’ S225/2; Mephisto Waltz No.1 S110/2; Fleurs mélodiques des Alpes S156/2; Consolation S172/1; Ich Scheide S319; Mephisto Polka S217; Vallée d'Obermann S156/4; Die Ideale S106; Danse hongroise S245/4; Funérailles S173/7

Le drame de Mayerling, petit hameau situé au sud-ouest de Vienne, qui s’est déroulé dans la nuit du 29 au 30 janvier 1889, est un sujet passionnant pour sa dimension historique teintée de mystère irrésolu. Il implique l’archiduc héritier de la couronne des Habsbourg, Rodolphe, dont la disparition aura pour conséquence la désignation, 7 ans plus tard, de François-Ferdinand comme héritier du trône impérial, avant qu’il ne soit assassiné à Sarajevo le 29 juin 1914. 

Cette affaire privée est donc un évènement parmi tous ceux qui jalonnent la marche vers le déclin de l’Empire d’Autriche et l’entrée dans la première Guerre Mondiale.

Mathieu Ganio (Prince Rudolf) et Ludmila Pagliero (Mary Vetsera)

Mathieu Ganio (Prince Rudolf) et Ludmila Pagliero (Mary Vetsera)

Le cinéma s’est d’ailleurs emparé assez tôt de cette histoire, d’abord avec la version lumineuse et poétique d’Anatole Litvak, en 1936, qui réunit Danielle Darrieux et Charles Boyer, puis il y eut celle de Jean Delannoy en 1949, ‘Le Secret de Mayerling’, où figurent Jean Marais et Dominique Blanchar, et enfin vint s'imposer la version plus célèbre de Terence Young qui afficha Omar Sharif et Catherine Deneuve en 1968.

Puis, le 14 février 1978, jour de la Saint Valentin, le ballet du Royal Opera House de Londres interpréta une version chorégraphique de ‘Mayerling’ créée par Kenneth MacMillan qui aura connu 146 représentations au 30 novembre 2022 (ce ballet est repris à Londres au même moment qu'il est créé à Paris à l'automne 2022).

Mathieu Ganio (Prince Rudolf) et Laura Hecquet (Marie Larisch)

Mathieu Ganio (Prince Rudolf) et Laura Hecquet (Marie Larisch)

L’entrée au répertoire de l’Opéra de Paris de cette version, dans les décors et costumes issus des ateliers de l’institution parisienne, est donc un grand évènement, salué par le public tous les soirs, parce qu’il permet d’aller à la rencontre d’un profil psychologique noir et très intéressant.

Car la vision que présente Kenneth MacMillan de Rodolphe est celle d’un jeune homme en révolte contre une cour qui l’oppresse, et qui en souffre au point d’être engagé dans une quête suicidaire de la femme avec laquelle il pourra inscrire définitivement leur amour dans la mort.

L’histoire est complexe à suivre et nécessite d’être étudiée en amont, d’autant plus que pas moins de 6 femmes interviennent dans la vie du Prince

Mathieu Ganio (Prince Rudolf) et Héloïse Bourdon (Impératrice Elizabeth)

Mathieu Ganio (Prince Rudolf) et Héloïse Bourdon (Impératrice Elizabeth)

Il y a d’abord Stéphanie, qu’il a épousé mais qu’il n’aime pas, puis Louise, la sœur de sa femme, qu’il courtise par jeu, puis sa mère, l’Impératrice Elisabeth, plus connue sous le nom de Sissi, qui lui témoigne peu d’amour, voir aucun, la Comtesse Marie Larisch, son ancienne amante qui le comprend le mieux, Mizzi Caspar, la courtisane qui refusera de mourir avec lui, et enfin Mary Vetsera qui, elle, va s’éprendre pour lui d’un amour romantique et dangereux qui aboutira au double suicide final.

Ludmila Pagliero (Mary Vetsera)

Ludmila Pagliero (Mary Vetsera)

Dans la première partie, toute la pompe et la lourdeur de la cour impériale sont restituées dans les décors sombres où se devinent les colonnes de portraits de la Hofburg de Vienne. Mathieu Ganio incarne un Prince qui se livre à contre cœur aux règles formelles, et dans sa danse transparaissent des petites faiblesses à respecter le classicisme de la chorégraphie initiale. La relation affective à sa mère qui le dédaigne est poignante, au point de clairement faire apparaître qu’elle est un élément d’explication du comportement destructeur qui va suivre.

Ludmila Pagliero (Mary Vetsera) et Mathieu Ganio (Prince Rudolf)

Ludmila Pagliero (Mary Vetsera) et Mathieu Ganio (Prince Rudolf)

Car à partir du développement de sa relation avec Mary, au second acte, on peut voir le grand tragédien prendre le dessus, se plier à la gestuelle piquée et torturée, et décrire un magnifique portrait d’un homme qui plonge dans le désespoir avec de la détermination et une véritable profondeur.

Il faut dire que Ludmila Pagliero est pour lui une immense partenaire. Tonicité aussi bien dans l’impulsivité que la délicatesse, sens du tragique, perfection du jeu, expressivité de ses torsions, tout est juste dans sa manière de faire vivre Mary et d’en faire une femme forte maîtresse de ses désirs. Une simple robe légère noire suffit à suggérer l’âme de cette femme qui progressivement se révèle.

Eleonore Guérineau (Princesse Stéphanie)

Eleonore Guérineau (Princesse Stéphanie)

Et les autres partenaires de Mathieu Ganio sont tout aussi signifiantes dans leurs rôles respectifs, Eleonore Guérineau dans le très beau solo aux formes galbées qui se mue en duo faussement joyeux pour en révéler sa tristesse quand Stéphanie finit par ployer sous la violence ironique du Prince, Laura Hecquet, qui incarne une femme blessée mais prévenante, conventionnelle et fluide, et guidée par le souvenir d’un bonheur disparu, ou bien la sophistication de Bleuenn Battistoni, nommée première danseuse quelques jours plus tard le 05 novembre, très assurée et déjà excellente comédienne dans la rôle de Mitzi.

Ce qui frappe également, dans cette production, est à quel point l’Impératrice, jouée avec allure par Héloïse Bourdon, est un personnage froid, manipulateur et bien peu sympathique.

Pablo Legasa (Officier hongrois) - représentation du 26 octobre 2022

Pablo Legasa (Officier hongrois) - représentation du 26 octobre 2022

Mais il y a aussi les quatre officiers hongrois qui représentent l’inspiration libérale et libertaire nécessaire à l’équilibre de Rodolphe. Le premier d’entre-eux est incarné pour un soir par Pablo Legasa, splendide de tenue et excellent dans son jeu trouble, et un autre soir par Nikolaus Tudorin, d’une vivacité qui en fait tout son panache.

Enfin, impeccable de droiture, le Bratfisch très inspiré d’Andréa Sarri fait tout autant grande impression.

La chorégraphie de Kenneth MacMillan atteint sa plus haute vérité expressive dans les grands pas de deux qui donnent beaucoup de force aux fins des 3 actes, d'autant plus qu’ils sont associés au meilleur de la musique de Franz Liszt extraite des ‘Études d’exécution transcendante’. La réorchestration symphonique de John Lanchberry accroit l'ampleur tragique de ces passages, qui résonne avec des sonorités bien connues de la musique de Tchaikovski ou bien de Rachmaninov.

Mathieu Ganio (Prince Rudolf) et Bleuenn Battistoni (Mitzi Caspar)

Mathieu Ganio (Prince Rudolf) et Bleuenn Battistoni (Mitzi Caspar)

On retrouve aussi cette noirceur romantique dans la ‘Faust Symphonie‘, l’ ‘Héroïde funèbre’ et les ‘Funérailles’ qui ouvrent et ferment le ballet sur l’image du corps de Mary amenée vers un cercueil afin d’effacer les traces du drame. 

Mais à d’autres moments, la musique est plus triviale, dans la scène de cabaret par exemple, ce qui engendre une traduction chorégraphique un peu trop illustrative, et à d’autres moments, à l’instar de la scène des cartes, elle devient plus inspirée, alors qu’il ne se passe pas grand-chose sur scène. L’épisode de la partie de chasse qui débute le 3e acte reste par ailleurs très convenu sans qu’il ne soit utilisé de manière déterminante dans le discours dramaturgique.

Et au cœur du second acte, quelques minutes de recueillement sont dévouées à l'écoute d'un des lieder de Franz Liszt 'Ich Scheide', composé en 1860, qui est interprété par une jeune artiste lyrique, Juliette Mey, qui incarne Katharina Schratt, actrice autrichienne qui fut une amie de l'Empereur Franz Joseph.

Juliette Mey (Katharina Schratt) interprétant 'Ich Scheide'

Juliette Mey (Katharina Schratt) interprétant 'Ich Scheide'

Il n’y a donc pas une unité stylistique tout au long du ballet, et Martin Yates tire de la musique de Liszt des sonorités un peu trop rêches sans donner un élan suffisamment enlevé, même si lors de la soirée du 04 novembre l’orchestre a paru plus dense et chaleureux.

Mais un tel sujet est si inspirant que, paradoxalement, l’entrée tardive de ‘Mayerling’ au répertoire de la maison suggère déjà qu’il serait un parfait sujet pour une version moderne de cette histoire, aussi bien sur le plan musical que chorégraphique.

Pablo Legasa, Ludmila Pagliero, Mathieu Ganio et Laura Hecquet

Pablo Legasa, Ludmila Pagliero, Mathieu Ganio et Laura Hecquet

Matinée du 01 novembre 2022

Fortement sollicitant pour les danseuses et danseurs, ‘Mayerling’ est joué tous les soirs , si bien que plusieurs distributions sont prévues.

L’une d’elles fait intervenir dans les deux rôles principaux un couple différent de celui formé par Ludmila Pagliero et Mathieu Ganio, car bien plus jeune, qui réunit Hohyun Kang et Paul Marque.

Hohyun Kang (Mary Vetsera) et Paul Marque (Prince Rudolf)

Hohyun Kang (Mary Vetsera) et Paul Marque (Prince Rudolf)

Le danseur étoile joue un personnage plus fin et élégant dans la gestuelle classique, mais aussi plus dur de tempérament. L’alliage avec la danseuse coréenne, qui a été promue ‘sujet’ à l’issue du concours annuel du corps de ballet qui s’est tenu au Palais Garnier les 4 et 5 novembre, fonctionne à merveille, et Hohyun Kang renvoie une image de pureté dramatique qui éblouit par sa virtuosité.

L’histoire de ce couple gagne ainsi en fraîcheur et spontanéité, ce qui contraste avec la noirceur perverse plus mortifère de leurs aînés.

Paul Marque et Hohyun Kang

Paul Marque et Hohyun Kang

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Publié le 1 Novembre 2022

TV-Web Novembre 2022 Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Mercredi 02 novembre 2022 sur Arte à 20h55
Match Point (Woody Allen)

Vendredi 04 novembre 2022 sur France 5 à 21h00
Fauteuil d'Orchestre (Anne Sinclair) - Alexandre Kantorow, Jean-Jacques Kantorow, Aurélien Pascal, Alexandra Marcellier, Lucie Leguay - Orchestre de Chambre de Paris

Vendredi 04 novembre 2022 sur France 5 à 23h00
Laurence Equilbey, pour la beauté du geste

Samedi 05 novembre 2022 sur France 4 à 21h10
La symphonie des jeux vidéo aux Chorégies d'Orange

Dimanche 06 novembre 2022 sur France 3 à 00h20
La Bayadère (Minkus) - Mariinsky

Dimanche 06 novembre 2022 sur Arte à 18h45
Concert pique-nique à Vienne - dm Kaftan

Dimanche 06 novembre 2022 sur Arte à 20h55
Le pianiste (Polanski)

Lundi 07 novembre 2022 sur Arte à 00h10
Heinrich Schütz - À l'origine de la musique baroque allemande

Lundi 07 novembre 2022 sur Arte à 01h05
Heinrich Schütz - Musiques sacrées

Lundi 07 novembre 2022 sur France 4 à 21h10
Yael Naim à l'église Saint-Eustache

Samedi 12 novembre 2022 sur France 4 à 21h10
Cosi fan Tutte (Mozart) - Théâtre des Champs-Elysées - dm Haim

Dimanche 13 novembre 2022 sur France 3 à 00h20
La dame Blanche (Boieldieu) - Opéra de Rennes

Dimanche 13 novembre 2022 sur Arte à 18h40
Le West-Eastern Divan Orchestra à Ramallah

Lundi 14 novembre 2022 sur Arte à 00h25
L’académie Barenboim-Saïd - Au-delà de la musique

Lundi 14 novembre 2022 sur Arte à 01h25
Daniel Barenboim dirige Beethoven - Symphonie n°8

Mardi 15 novembre 2022 sur France 4 à 21h10
L'envolée, les virtuoses de Guadeloupe

Mardi 15 novembre 2022 sur France 4 à 22h00
Christine Salem, une âme maloya

Mardi 15 novembre 2022 sur France 4 à 23h00
Alors on danse (De jeunes personnes handicapées polynésiennes montent un spectacle de danse)

Samedi 19 novembre 2022 sur France 4 à 21h10
Les clefs de l'orchestre de Jean-François Zygel - Les ouvertures de Mozart

Samedi 19 novembre 2022 sur France 4 à 22h40
Magic Mozart... concert spectaculaire !

Samedi 19 novembre 2022 sur France 4 à 23h55
Saint-Georges, le Mozart noir

Dimanche 20 novembre 2022 sur France 3 à 00h20
Don Quichotte (Minkus) - Mariinski 

Dimanche 20 novembre 2022 sur Arte à 18h40
Le West-Eastern Divan Orchestra, Daniel Barenboim & Lang Lang

Lundi 21 novembre 2022 sur Arte à 00h05
Dance On! Repousser les limites ?

Lundi 21 novembre 2022 sur Arte à 01h00
Beethoven : "Missa Solemnis" - Kent Nagano

Samedi 26 novembre 2022 sur France 4 à 21h10
Concert de poche - 150 choristes amateurs de toutes les générations et un quatuor de musiciens emblématiques seront sur scène pour interpréter Brahms et Mozart

Samedi 26 novembre 2022 sur France 4 à 22h20
Concert de la maîtrise populaire de l'Opéra-Comique (Bizet, Purcell, Jean-Jacques Goldman, The Platters, Leonard Cohen ...)

Samedi 26 novembre 2022 sur France 4 à 23h05
Concerts de Sergey Khachatryan et l'orchestre philharmonique de Monte-Carlo

Dimanche 27 novembre 2022 sur France 3 à 00h15
Magic Mozart ... Concert spectaculaire!

Dimanche 27 novembre 2022 sur France 3 à 01h40
Les chœurs des Outre-mer.

Dimanche 27 novembre 2022 sur Arte à 18h45
"Où vais-je ?" - Un voyage musical avec Gustav Mahler

Lundi 28 novembre 2022 sur Arte à 00h35
A Symphony of Noise : une révolution sonore selon Matthew Herbert

Lundi 28 novembre 2022 sur Arte à 01h30
Odessa Classics Tallinn

Programme à compléter ultérieurement

TV-Web Novembre 2022 Lyrique et Musique

Mezzo et Mezzo HD

Mercredi 02 novembre 2022 sur Mezzo à 20h30
Les Noces de Figaro de Mozart au Staatsoper Berlin

Vendredi 04 novembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
'Salome' de Strauss à l'Opéra national de Paris

Samedi 05 novembre 2022 sur Mezzo  à 20h30
Tristan et Isolde de Wagner au Staatsoper de Berlin

Dimanche 06 novembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Faust de Gounod au Teatro Real de Madrid

Mercredi 09 novembre 2022 sur Mezzo à 20h30
'Così fan tutte' de Mozart au Staatsoper de Berlin

Vendredi 11 novembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Il Trovatore de Verdi au Gran Teatre del Liceu

Samedi 12 novembre 2022 sur Mezzo  à 20h30
'Don Giovanni' de Mozart au Staatsoper Berlin

Dimanche 13 novembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
La meurtrière de Giorgos Koumendakis à l'Opéra National de Grèce

Mercredi 16 novembre 2022 sur Mezzo à 20h30
A Midsummer Night’s Dream de Britten à l'Opéra de Lille

Vendredi 18 novembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Un bal masqué de Verdi au Liceu de Barcelone

Samedi 19 novembre 2022 sur Mezzo HD à 20h00
'La Damnation de Faust' de Berlioz au Grimaldi Forum de Monaco

Samedi 19 novembre 2022 sur Mezzo  à 20h30
Les Fiançailles au Couvent de Prokofiev au Staatsoper de Berlin

Dimanche 20 novembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Un bal masqué de Verdi au Liceu de Barcelone

Mercredi 23 novembre 2022 sur Mezzo à 20h30
'Le Barbier de Séville' de Rossini à La Fenice de Venise

Vendredi 25 novembre 2022 sur Mezzo HD à 22h15
Wozzeck de Berg à l'Opéra National Grec

Samedi 26 novembre 2022 sur Mezzo  à 20h30
Aïda de Verdi au Grand Théâtre de Genève

Dimanche 27 novembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
'Salome' de Strauss à l'Opéra national de Paris

Mardi 29 novembre 2022 sur Mezzo HD à 21h00
Il Giardino Armonico, Giovanni Antonini : Cavalieri

Mercredi 30 novembre 2022 sur Mezzo à 20h30
La Clémence de Titus de Mozart à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

TV-Web Novembre 2022 Lyrique et Musique
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Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Operavision, Culturebox, Arte Concert etc...

                            Illimité

Placido Domingo, l'homme aux mille vies

La Traviata (Chorégies d'Orange 2016) avec Domingo, Jaho, Meli

Le Barbier de Séville (Chorégies d'Orange 2018) avec Peretyatko, Sempey, Hotea

Roberto Alagna - Ma vie est un opéra

Le Royaume des Deux-Siciles (Roberto Alagna)

                          Novembre 2022

Notre-Dame de Paris (Opéra national de Paris) jusqu'au 02 novembre 2022

Cendrillon (Opéra national de Lorraine) jusqu'au 03 novembre 2022

Herbert Blomstedt (Festival de Salzbourg 2021) jusqu'au 04 novembre 2022

La Dame blanche (Opéra de Renne) jusqu'au 05 novembre 2022

The Rake's progress (Aix-en-Provence) jusqu'au 06 novembre 2022

Facce d’amore par Jakub Józef Orlinski (Capitole de Toulouse) jusqu'au 09 novembre 2022

Rebeka Warriors & Julien Pregardien jouent Schubert jusqu'au 11 novembre 2022

Il Trittico (Festival de Salzbourg 2022) jusqu'au 11 novembre 2022

Total Karita (Finnish National Opera and Ballet) jusqu'au 18 novembre 2022

La Flûte enchantée (Festival de Salzbourg 2022) jusqu'au 18 novembre 2022

La Dame de Pique (Baden Baden) jusqu'au 18 novembre 2022

La Dame blanche (Opéra de Renne) jusqu'au 20 novembre 2022

Leonore 40/45 - Liebermann (Theater Bonn) jusqu'au 27 novembre 2022

                          Décembre 2022

Oksana Lyniv dirige Bohdana Frolyak, Brahms et Beethoven jusqu'au 02 décembre 2022

Trisha Brown x 100 au Festival d'Automne jusqu'au 03 décembre 2022

Fauteuil d'orchestre (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 04 décembre 2022

Bach, Haendel par l'ensemble Pygmalion (Philharmonie) jusqu'au 06 décembre 2022

Jeanine De Bique chante Haendel (Bayreuth 2022) jusqu'au 08 décembre 2022

11th International Stanislaw Moniuszko Vocal competition jusqu'au 11 décembre 2022

Le cœur converti (Opera Ballet Vlaanderen) jusqu'au 18 décembre 2022

Platée (Opéra national de Paris) jusqu'au 18 décembre 2022

La Fura dels Baus - Free Bach 212 (Festival Fratopia Frankfurt) jusqu'au 21 décembre 2022

Richard Wagner et la Suisse jusqu'au 24 décembre 2022

 

                           Janvier 2023

The Tragedy of Hamlet (ms Peter Brook) jusqu'au 02 janvier 2023

Eugène Onéquine (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 05 janvier 2023

Maria Stuarda (Irish National Opera) jusqu'au 08 janvier 2023

Turandot (Staatsoper Berlin) jusqu'au 13 janvier 2023

Like Flesh (Opéra de Lille) jusqu'au 15 janvier 2023

Turandot (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 22 janvier 2023

Ernani (Teatro dell'opera di Roma) jusqu'au 29 janvier 2023

                           Février 2023

Les oiseaux (Opéra national du Rhin) jusqu'au 04 février 2023

Récital Nadine Sierra (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 12 février 2023

Il viaggio a Reims (Rossini Festival) jusqu'au 13 février 2023

Orphée aux Enfers (Festival d'Aix-en-Provence) jusqu'au 14 février 2023

L'Or du Rhin (Staatsoper Berlin) jusqu'au 17 février 2023

La Walkyrie (Staatsoper Berlin) jusqu'au 17 février 2023

Siegfried (Staatsoper Berlin) jusqu'au 17 février 2023

Le Crépuscule des Dieux (Staatsoper Berlin) jusqu'au 17 février 2023

Mese Mariano de Giordano et Suor Angelica de Puccini (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 18 février 2023

Siegfried (Longborough Festival Opera) jusqu'au 19 février 2023

Master Classes Thomas Hampson & Lawrence Brownlee jusqu'au 26 février 2023

Concert de solidarité pour l'Ukraine (Théâtre national de Vilnius) jusqu'au 28 février 2023

Concert de solidarité pour l'Ukraine (Riga) jusqu'au 28 février 2023

                           Mars 2023

Alice (Ballet de l'Opéra national du Rhin) jusqu'au 02 mars 2023

La mégère apprivoisée (Ballets de Monte Carlo) jusqu'au 03 mars 2023

Veillée pour l'Ukraine (Théâtre national de Chaillot) jusqu'au 05 mars 2023

L'Or du Rhin (Birmingham Opera Company) jusqu'au 09 mars 2023

Esa Pekka Salonen - Turangalîla Symphonie (Philharmonie) jusqu'au 13 mars 2023

Fauteuil d'Orchestre au Théâtre du Châtelet jusqu'au 14 mars 2023

Une soirée d'opérette et de zarzuela (Palau de les Arts, Reina Sofia) jusqu'au 16 mars 2023

La Dame de Pique (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 23 mars 2023

I Capuleti e i Montecchi (Opéra national de Paris) jusqu'au 29 mars 2023

Barbara Hannigan : rêve de Hongrie jusqu'au 29 mars 2023

Macbeth (Deutsche Oper am Rhein) jusqu'au 30 mars 2023

Falstaff (Festival d'Aix-en-Provence) jusqu'au 30 mars 2023

                         Avril 2023

L'Ange de feu (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 05 avril 2023

Orfeo ed Euridice (New National Theater New-York) jusqu'au 7 avril 2023

Mignon (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 12 avril 2023

Orfeo (Garsington Opera) jusqu'au 20 avril 2023

La Couronne d'Or (Liatochinski) jusqu'au 25 avril 2023

L'Elixir d'Amour (Chorégies d'Orange 2022) jusqu'au 28 avril 2023

                         Mai 2023

Les 30 ans des Talens Lyriques jusqu'au 05 mai 2023

De la Maison des Morts / Messe Glagolitique (Opéra national de Brno) jusqu'au 06 mai 2023

Salomé (Opéra d'Helsinki) jusqu'au 12 mai 2023

Cosi fan tutte (Théâtre des Champs Elysées) jusqu'au 12 mai 2023

The Listener (Den Norske Opera & Ballett) jusqu'au 12 mai 2023

Der Rosenkavalier (La Monnaie) jusqu'au 16 mai 2023

                           Juin 2023

Der Freischütz (La Fura dels Baus) - moments choisis -  jusqu'au 16 juin 2023

Fidelio (Opéra Comique) jusqu'au 20 juin 2023

Ariane à Naxos (Festival d'Aix-en-Provence 2018) jusqu'au 23 juin 2023

Simon Boccanegra (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 24 juin 2023

                           Juillet 2023

Moïse et Pharaon (Festival d'Aix-en-Provence) -  jusqu'au 11 juillet 2023

L'Orfeo (Festival de Beaune)  jusqu'au 22 juillet 2023

Ukrainian Freedom Orchestra (Concert de Varsovie) jusqu'au 29 juillet 2023

T                       Septembre 2023

Jules César en Egypte (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 07 septembre 2023

Max Emanuel Cencic chante Haendel (Bayreuth 2022) jusqu'au 09 septembre 2023

Alessandro nell' Indie de Leonardo Vinci (Bayreuth 2022) jusqu'au 10 septembre 2023

'Amazon' par Lea Desandre, Thomas Dunford et l'Ensemble Jupiter  jusqu'au 20 septembre 2023

La Boxeuse amoureuse de Marie Agnès Gillot et Arthur H  jusqu'au 21 septembre 2023

Rigoletto (Opéra de Rouen) jusqu'au 23 septembre 2023

                           Octobre 2023

Lakmé (Opéra Comique) jusqu'au 05 octobre 2023

Haendel au Théâtre du Châtelet jusqu'au 06 octobre 2023

Kaija dans le miroir jusqu'au 13 octobre 2023

Nathalie Stutzmann dirige l'Orchestre de Paris jusqu'au 20 octobre 2023

L'Oiseau de Feu (Philharmonique de Radio France) jusqu'au 24 octobre 2023

                           Novembre 2023

Atys (Opéra de Versailles) jusqu'au 09 novembre 2023

Les Talens Lyriques (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 11 novembre 2023

Haendel au Théâtre du Châtelet jusqu'au 23 novembre 2023

                           Décembre 2023

Concert de Noël 2020 du Philharmonique de Radio France jusqu'au 17 décembre 2023

Léa Desandre, récital baroque jusqu'au 31 décembre 2023

 

                           Juin 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 30 juin 2024

                           Juillet 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 01 juillet 2024

                           Septembre 2024

Christiane Eda-Pierre, en scène jusqu'au 05 septembre 2024

                          Décembre 2024

Grand concert symphonique Saint-Saëns (Auditorium de Radio France) jusqu'au 14 décembre 2024

 

                           Février 2025

Voix des Outre-mer (Amphithéâtre de l'Opéra Bastille) jusqu'au 20 février 2025

 

                           Mars 2026

Concert en soutien au peuple ukrainien (Maison de Radio France) jusqu'au 04 mars 2026

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique