Les secrets du Palais Garnier - Studios/Ateliers/Plateau/Bibliothèque

Publié le 26 Mars 2016

Visite du Palais Garnier - le 20 mars 2016

Pour la première journée de printemps, l’Association pour le Rayonnement de l’Opéra de Paris organisait une visite de deux heures, le dimanche 20 mars matin, afin de faire découvrir les lieux les plus intéressants du Palais Garnier.

Des groupes d’une vingtaine de personnes étaient alors invités, tous les quarts-d’ heure, à monter le grand escalier puis à prendre les ascenseurs pour rejoindre directement les hauteurs du bâtiment.

Après un premier parcours à travers des couloirs étroits qui ouvraient sur des vues uniques de Paris, la visite débuta tout d'abord par le Studio Petipa de la grande Coupole.

Les secrets du Palais Garnier - Studios/Ateliers/Plateau/Bibliothèque

La Coupole – Studio Marius Petipa

Le Foyer de la Danse et le Studio Marius Petipa sont les studios de danse les plus prestigieux du Palais Garnier.

Juste au-dessous, se trouvent les petits studios Rudolf Noureev et Serge Lifar, séparés par une paroi centrale amovible qui permet d’en agrandir l’espace.

Les studios Chauviré et Zambelli se situent, eux, sous les deux autres coupoles latérales.

Marius Petipa est notamment connu pour sa carrière de chorégraphe et sa création du "Lac des Cygnes" avec Piotr Ilitch Tchaïkovski en 1895.

Nous sommes donc au-dessus de la salle de spectacle et de son grand lustre, mais nous ne sommes pas à l’endroit le plus élevé du bâtiment, puisque la cage de scène, utilisée pour camoufler les peintures en trompe l’œil et le fameux rideau de scène, se trouve encore plus haut.

Coupole du studio Marius Petipa

Coupole du studio Marius Petipa

Camouflé sous les stucs et les mosaïques, le squelette du bâtiment, visible dans ce studio, est en métal, et rappelle l’univers de la Tour Eiffel dont la construction débuta 12 ans après l’inauguration de l’Opéra, preuve que Charles Garnier eut recours aux technologies les plus modernes.

Le sol du studio est incliné de 5% afin de permettre aux danseurs de répéter en s’habituant à la pente de la scène conçue pour créer un effet de perspective vers la salle.

Avenue de l'Opéra

Avenue de l'Opéra

Les ateliers de couture

Le parcours se poursuit en descendant le long des flancs du Palais, pour atteindre les ateliers de couture, vaste complexe où pas moins de 150 tailleurs, couturières, modistes, décorateurs … œuvrent à l’embellissement des costumes ou à la réalisation de moulages à travers plusieurs ateliers.

Atelier de couture

Atelier de couture

L’atelier décoration

L’atelier décoration couvre tout ce qui complète la réalisation des costumes : peinture sur chaussons, raccords des collants, patine, affinage de la taille, épaisseur du volume.

On peut également y vieillir les costumes, les adapter à la morphologie des danseurs, confectionner les bijoux d’ornement et les accessoires de tête.

Les peintures utilisées sont par ailleurs testées sur les tissus.

On y trouve également des moulages pour la mise en volume, comme ceux des jouets de « Casse-Noisette » présentés sur des étagères. Ces jouets en petit modèle sont ensuite agrandis.

Atelier décoration

Atelier décoration

Le central costumes

C’est dans ce très intime comptoir recouvert de bois que tous les costumes sont rangés.

Nous sommes ainsi à la jonction entre le service Couture et le service Patrimoine – le stockage des costumes est réparti entre Bastille, Garnier et les ateliers Berthier.

Le service Couture utilise ces comptoirs pour préparer les costumes, la planification permettant de connaître la programmation des 2 ou 3 prochaines saisons.

En ce moment, on prépare les costumes pour "Giselle", maintenant que la distribution est connue, la première étant prévue le 28 mai 2016.

On regarde si les costumes vont encore aux danseuses ou bien s’ils doivent être refaits. Par exemple, cette couronne dont les couleurs du contour doivent être ajustées aux couleurs des cheveux de la danseuse.

Central costumes

Central costumes

Le central dispose d’un atelier laverie/pressing qui offre plusieurs possibilités de nettoyage, comme le nettoyage à sec, et dispose d’une machine à ozone, substance qui détruit la transpiration.

Les costumes sont enfin classés par catégories, ici les tutus de défilés, là les vestes des hommes …

Au total, 32 personnes en contrats à durée indéterminée et un nombre comparable d’intermittents travaillent pour ce service.

Maquette de l'Opéra Garnier en coupe longitudinale, visible au Musée d'Orsay

Maquette de l'Opéra Garnier en coupe longitudinale, visible au Musée d'Orsay

Le Foyer de la danse

Nous redescendons ensuite à l’arrière du Palais Garnier pour rejoindre le Foyer de la danse que les spectateurs ont pu revoir dans la reprise de la production de « Capriccio » par Robert Carsen.

Il est surmonté de 20 médaillons qui représentent les danseuses les plus célèbres depuis sa création, mais il est dorénavant fermé au public depuis 1935, quand Jacques Rouché, le directeur de l’époque, ne voulut plus permettre aux abonnés de venir au Palais Garnier pour rencontrer les danseuses

Cette salle d’échauffement possède, à l’instar du Studio Marius Petipa, une pente de 5%, orientée à l’opposé de celle du plateau.

Le Foyer de la danse

Le Foyer de la danse

Le Plateau

Quelques mètres suffisent pour rejoindre le plateau où se trouve actuellement l’arrière du décor de « Iolanta ».

Le treuil et la pente de la scène sont utilisés pour avancer ce décor vers la salle, pente que l’on retrouve dans tous les théâtres à l’italienne pour permettre aux scénographes du XVIIème et XVIIIème siècle de créer des illusions d’optique.

Charles Garnier a donc hérité du savoir-faire de ses prédécesseurs, mais a également profité de l’apport de la Révolution Industrielle pour construire son théâtre de fer et de fonte.

Ainsi, l’apparition des décors, depuis le dessous de scène situé 15m en profondeur, est rendue possible par l’utilisation d’une ossature de fer.

Cette cage de scène a ensuite été sensiblement modifiée en 1995 par l’électrification du cintre sur lequel sont installés des moteurs électriques reliés à des ordinateurs.

Les techniciens peuvent actionner 83 porteuses, chacune pouvant porter 850 kg, et les manœuvrer à n’importe quelle vitesse pour engendrer des apparitions ou des disparitions.

Décor arrière de "Iolanta" vu depuis le plateau de scène

Décor arrière de "Iolanta" vu depuis le plateau de scène

Au théâtre on utilise les mots « charger » et « appuyer », termes très particuliers à ce monde qui est l’héritier de celui de la voile. En effet, les premiers machinistes étaient sûrement des charpentiers de marine qui réalisaient les cages de scène, les cabestans et les dessous de scène. Faire apparaitre une toile ou carguer une voile relève finalement du même métier.
 

Et pour « Iolanta/Casse-Noisette », par moins de 12 machinistes, 3 cintriers, 8 électriciens, 6 accessoiristes, et 3 techniciens vidéo sont nécessaires au déroulement du spectacle.

Allée de la Bibliothèque

Allée de la Bibliothèque

La Bibliothèque

En longeant le plateau par la droite, nous rejoignons la bibliothèque qui est partiellement ouverte au public. Quinze personnes y travaillent.

La salle de lecture de la Bibliothèque Nationale de France, où l’on trouve les partitions des compositeurs depuis le XVIIième siècle, est totalement dédiée au monde de l’opéra.

18 places sont ainsi réservées à ceux qui disposent de sujets de recherches suffisamment sérieux pour y avoir accès.

Détail de la salle de lecture

Détail de la salle de lecture

La Bibliothèque a été créée en 1866, et fut installée dans ces lieux en 1880, à la place de l’ancien salon de Napoléon III situé au-dessus de l’entrée qui porte le même nom.

On y conserve deux exemplaires de tout ce qui est imprimé, et des chefs d’orchestre y viennent pour comparer les différentes partitions et préparer leurs interprétations.

Rédigé par David

Publié dans #Actualité, #Conférences

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