La Battaglia di Legnano (Verdi)

Publié le 8 Février 2008

Genèse de l’œuvre

Le 18 mars 1848, les Milanais se soulèvent, et, en cinq jours, chassent les Autrichiens.
Charles-Albert, chef des partisans du Risorgimento, lève des troupes.

Verdi, à peine guéri, accourt dans sa patrie et rencontre Mazzini, fondateur du mouvement « Jeune Italie ».  Exilé depuis 1831, puis revenu en Lombardie, ce dernier fonde l’ « Italia del popolo ».

Pour ne pas assister aux représailles des Autrichiens, les deux hommes fuient Milan.
Après un passage à Naples, Verdi revient à Paris.

Les troupes de Radetsky reprennent Milan le 6 août. Le Piémont est contraint d’abandonner la Lombardie et Venise.

Garibaldi
résiste jusqu’au 26 août avant de perdre la bataille de Morazzone.

Pendant ce temps, Verdi doit une partition à l’éditeur Ricordi qui le prie de se rendre à Rome pour y mettre en scène le livret sur lequel planche Salvatore Cammarono.

Dans les derniers jours d’octobre, il reçoit le troisième acte de « La Battaglia di Legnano ».  Il s’agit de la première victoire italienne de l’histoire sur un empereur allemand. Voilà qui va rallumer la foi de tous dans la renaissance nationale.

Le 15 novembre, le premier ministre Pellegrino Rossi est assassiné. Les démocrates prennent le pouvoir et des élections sont programmées pour 1849.

Verdi arrive début janvier 1849 à Rome, et le 27 a lieu la première de son opéra patriotique.
Impossible de trouver de places quand on sait que le peuple avait voulu assister de force à la répétition.
Dès le chœur d’ouverture les acclamations « Viva Verdi ! » éclatent dans un tumulte général.
Le 5 février, un officier se débarrasse de ses attributs militaires sur scène.
Le 9 février, Mazzini participe à la proclamation de la république romaine.

A ce moment là, La Battaglia di Legnano est considéré comme l’un des opéras les plus puissants de Verdi. Le compositeur quitte Rome immédiatement après la première représentation.

La France, soucieuse de ne pas laisser l’Autriche s’étendre au sud de l’Italie, envoie des troupes pour affronter les 10000 « Chemises rouges » de Garibaldi.
Rome est prise le 2 et 3 juillet 1849 par le général Oudinot. Pie IX peut y revenir et restaurer les anciennes institutions.

La Battaglia di Legnano

Depuis la mort d’Henri V en 1125,  le souverain allemand n’a plus guerre de pouvoir que sur ses propres domaines, les coalitions féodales de Bavière et de Franconie s’affrontant en des luttes constantes.
Avec l’élection de Frédéric Ier en 1152, duc de Soaube, les conflits sont réglés.

Le 11 juin 1155, Frédéric Ier Barberousse est couronné à Rome Empereur Romain Germanique par le pape Adrien IV.
Peu de temps avant, il a contribué à l’arrestation d’Arnaud Brescia, opposant au pouvoir temporel du pape et instaurateur d’une république inspirée de la cité antique.

Il lui reste maintenant à consolider son pouvoir en Italie.

En 1158, la promulgation du décret de Roncaglia exigeant l’abandon par les villes Italiennes de droits exclusivement impériaux (comme celui de frapper sa propre monnaie) entraîne la révolte de Crémone.
Frédéric fait détruire la ville en 1160 puis Milan en 1162 après un siège d’un an.

La lutte de l’Empereur contre les villes italiennes s’accompagne d’une rupture avec le pape. Une erreur de traduction d’une déclaration fait croire effectivement à Barberousse qu’il est considéré comme un vassal de Rome, par le nouveau pape Alexandre III.

Suite à ces évènements tragiques, la Ligue Lombarde se constitue en 1167, en même temps que Barberousse prend Rome.

Les Lombards s’allient à Alexandre III et infligent une cuisante défaite à Frédéric lors de la bataille de Legnano en 1176.

L’Empereur s’efforce alors de trouver un arrangement lors de la paix de Venise, précisant ainsi les rôles respectifs de chacun.

Frédéric Barberousse meurt noyé le 10 juin 1190 lors de la IIIième croisade juste après la prise de Koniah.

La trame de « La Battaglia di Legnano » se situe à Milan. Le jeune Arrigo a échappé au siège de Suse (Piémont) par Barberousse. Sa fiancée, Lidia, le croyant mort, s’est mariée avec Rolando, son ancien compagnon d’armes.

Arrigo et Rolando, messagers de la Ligue Lombarde, n’arrivent pas à convaincre la ville de Côme de s’allier à eux contre l’Empereur, qui menace de détruire à nouveau Milan. Alors le jeune patriote, n’ayant en plus aucun espoir de retrouver son ancienne fiancée, se joint aux « Chevaliers de la Mort » chargés d’en finir avec Frédéric Ier.


Rolando découvre la relation entre Lidia et Arrigo, et, fou de rage, tente de déshonorer Arrigo en l’empêchant de partir. Il échoue. Quelques jours plus tard on apprend que Barberousse a été tué par un chevalier mortellement blessé : c’est Arrigo.

 

La suite Luisa Miller

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Rédigé par David

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