Luisa Miller (Verdi)
Publié le 15 Février 2008
Genèse de l’œuvre
Aussitôt après la représentation à Rome de la Battaglia di Legnano, Verdi Repart à Paris.
Pendant ce temps, à Naples, Cammarono achève de versifier « L’Assedio di Firenze » de Guarezzi pour le compte du compositeur.
Le sujet est déjà à l’étude depuis juillet 1848, et c’est en avril 1849 que le texte est présenté à « L’Autorité qui supervise les théâtre de Naples ».
Vu les circonstances en Italie et à Florence en particulier, le sujet est refusé.
Dans ces conditions, Cammarono se rabat sur « Amore e raggiro » de Friedrich Schiller (3ième livret après Giovanna d’Arco et I Masnadieri).
Verdi a déjà en vue « Le Roi s’amuse » et « les Joyeuses commères de Windsor », ce qui montre son désir maintenant d’introduire ses passions humaines, c'est-à-dire s’intéresser à l’âme d’un personnage.
On chuchote surtout que Rossini a émis l’avis que Verdi ne fera jamais d’Opéra semi sérieux.
C’est de cette époque que date son obsession pour « Falstaff ».
En août, Verdi et la Strepponi quittent Paris où vient d’éclater l’épidémie de Choléra.
Ils se rendent à Bussetto, au palais Orlandi, puis Naples en octobre. L’instrumentation de « Luisa Miller » reste à faire.
Après avoir tenu tête au duc de Ventignano, administrateur qui prétend ne pas le payer immédiatement, le compositeur voit le sorcier Capecelatro entrer en scène.
Verdi craint le pouvoir de ce genre d’homme mais ne peut empêcher le jeteur de sort d’entrer dans la salle lors de la première représentation du 8 décembre 1849.
Un décor se détache et rate de peu le musicien.
L’œuvre n’obtient pas tout de suite le succès qu’elle mérite, l’enthousiasme se démontre au fur et à mesure des représentations.
L’union de la musique et de la parole devient plus intime et le discours des épisodes orchestraux plus ample.
Luisa Miller
L'action de "Kabale und Liebe" se situe dans un état allemand vers 1776.
Après la mort de l'Empereur Charles VI en 1740, l'histoire du Saint Empire Romain Germanique est marquée par la guerre de succession d'Autriche entre Marie Thérèse (23 ans) et Frédéric II de Prusse car aucun héritier masculin n'est clairement identifié.
La fille de Charles réussit à faire élire son mari François Ier, se rapproche de l'Angleterre et repousse les Français alliés des Prusses. Elle doit cependant céder la Silésie à Frédéric lors du traité d'Aix la Chapelle en 1748.
La guerre entre la France et l'Angleterre se poursuit alors dans les colonies.
A partir de 1775, la Guerre d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique oblige les Britanniques à trouver des renforts.
Certains princes Allemands ( lands de Hesse-Cassel et Brunswick notamment) acceptent de fournir des hommes à Georges III, et c'est ainsi que 30000 mercenaires partent en Amérique en échange de revenus confortables pour leurs petits états.
Schiller s'insurge de ces ventes d'hommes dans son drame, qui est un véritable réquisitoire pour la liberté.
En 1847, Alexandre Dumas réécrit l'oeuvre ("Intrique et Amour") en privilégiant la dimension privée, et 2 ans plus tard Verdi élimine toute référence politique pour faire de "Luisa Miller" un mélodrame qui se déroule au Tyrol au milieu du XVIIIième siècle.
Luisa et Rodolpho s’aiment. Mais le Comte Walter, le père du jeune homme, souhaite le marier à la Duchesse Federica. Dans le même temps, Wurm aime (ou plutôt désire) Luisa en secret.
Quand Walter découvre la liaison de son fils, il fait enfermer Luisa et son Père. Wurm survient et propose à Luisa d’écrire une lettre reniant son amour puis de le suivre.
Elle accepte la suggestion, ce qui permet de libérer son père. Rodolphe prend connaissance de la lettre, retrouve Luisa, et, dégouté, la force à partager avec lui une coupe de poison.
Elle lui révèle alors la vérité. Furieux, il a le temps de tuer Wurm et ils meurent.