L'Opéra à Paris de 1900 à 1980

Publié le 15 Juillet 2007

La Belle Epoque

 
L’Aristocratie, très sûre d’elle-même, continue à jouer les Mécènes (citons Madame de Guermantes)
 
1902     Répétition Générale de Pelléas et Mélisande à l’Opéra Comique.
Albert Carré (Directeur de l’Opéra) et André Messager (Chef d’orchestre) croient en Debussy.
La pièce est de Maeterlinck avec lequel le compositeur s’est brouillé ce qui lui vaut une cabale.
Mais cette fois l’intelligentsia (Romain Roland, Gide) réussit rapidement à imposer Debussy ce que Verlaine, Mallarmé avaient manqué avec Wagner.
 
1904     L’imprésario Gabriel Astruc (basé au Châtelet) convainc le directeur de l’Opéra de s’intéresser à Salomé. Les embûches sont nombreuses : problèmes de droits, de scandale et de traduction.
L’œuvre est créée au Châtelet avec une troupe allemande 3 ans avant Garnier.
Aristide Briand propose au président de nommer Strauss Chevalier de la Légion d’Honneur.
Paris redevient une métropole de l’art lyrique international.
 
Albert Carré monte à l’Opéra Comique les Puccini en français (Bohème 1898, Tosca 1903, Butterfly 1906). L’accueil est délirant, la critique hostile.
 
1910     Tout le Metropolitan, dont Toscanini, est là pour interpréter les Puccini. Astruc, le Moderniste, monte des œuvres véristes à Paris.
 
1911     Paris finit par accepter Wagner de manière durable et la première Tétralogie est produite.
 
1913     Astruc, dédie Le Théâtre des Champs Elysées aux créations les plus modernes.
Le 29 mai, les huées accueillent La Sacre du Printemps. Le 12 octobre le Théâtre ferme. Astruc est ruiné.
 
La période Rouché
 
1913     Jacques Rouché engagé à fond en faveur de la modernité est un polytechnicien qui a la faveur des salons. Il devient directeur de l’Opéra sachant que depuis Louis XIV, l’administrateur partage les pertes avec l’état. Il le restera jusqu’en 1945.
Sa générosité naturelle en fait un directeur mécène ce qui est très rare en France
 
Si « Le Rossignol » de Stravinsky est froidement accueilli, « La Légende de Joseph » (argument Hofmannsthal, musique de Strauss) est très bien reçue.
 
1916     L’Opéra retrouve une dimension politique
Rouché produit « Jeanne d’Arc », « Les Girondins » et « Chants de Guerre ».
Le pays se retourne vers ses arts et ses traditions. Jamais le répertoire national n’a autant été cultivé que dans les années 20-40.
Garnier est suivi par l’Opéra Comique avec Padmavati, Le Festin de l’Araignée, Nausicaa, Le Marchand de Venise).
 
1918    Satie se voit commander "Socrate" dont la froideur choque le public.
Le groupe des 6 (Durey, Milhaud, Honegger, Tailleferre, Auric et Poulenc) se constitue dans la ligne de Satie pour écrire de la bonne musique française dans un esprit d'avant-garde. Leurs oeuvres ne seront appréciées qu'à partir des années 50 (Honegger : Jeanne au bûcher en 1950 et Le Roi David 1960).
 
1923     La princesse de Polignac commande « le Tréteau de Maître Pierre » à Falla. Enthousiasmé par ses aspects burlesques, Ravel crée « L’Enfant et les sortilèges » en 1926.
 
Avec « Œdipe Rex », Stravinsky amène à son apogée un style d’Opéra Parisien bien à soi qui se distingue du post Wagnérien et des Véristes Italiens.
 
Le Temps de Rouché est comparable à celui de Mahler à Vienne. Il réussit à faire cohabiter répertoire et Avant-garde. L’école de chant française est défendue par Georges Thill, Lily Pons, André Pernet, Marcel Journet.
 
1939     Le 14 novembre, les théâtres lyriques nationaux sont réunis. Le personnel ne se sent plus au service exclusif d’une maison. Les corporatismes et revendications redoublent.
A la fin de la guerre, Rouché est accusé à tort d’être un collaborateur et doit partir.
 
L’après guerre
 
C’est une période faible marquée par quelques coups d’essais :
 
1952     Les Indes galantes
1953     The Rake’s Progress
1956     Dialogues des Carmélites
 
L’Ere Liebermann
 
Avec Rolf Liebermann, l’Opéra sera l’évènement de Paris.
 
1973     En mars, les Noces de Figaro (Strehler) signent au Théâtre royal du Château de Versailles, et sous la direction de Solti, la renaissance de la vie lyrique parisienne.
Liebermann inculque l’idée que l’Opéra reste un genre actuel et engagé.
Ce n’est pas une partie de chant mais du vrai, du grand Théâtre.
 
Avec la Scala, l’Opéra de Paris produit Simon Boccanegra (Strehler, Abbado) mais le Ring sera limité à L’Or du Rhin et La Walkyrie.
 
1979     Avec Lulu, il réussit à monter les 3 actes malgré l’opposition de la fondation Berg (Mise en scène Chéreau, Lulu incarnée par Stratas).
 
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Rédigé par David

Publié dans #Histoire de l'Opéra

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