Visions de l’Ouest – Photographies de l’exploration américaine, 1860-1880.
Du 10 juillet au 31 octobre 2007 (Giverny).
Pour qui est sensible à l’austérité des vallées, canyons et déserts américains, le Musée d’Art américain de Giverny reçoit une exposition qui met en scène ces décors durs.
Ils ont été photographiés pendant et après la guerre de sécession, pour attiser rêve et esprit de découverte.
Rien ne rassure, car les teintes ocres unifient atmosphère, végétation et roches. Les lumières écrasent les sols et les cieux, contrastent les courbes des strates géologiques, et saturent les yeux des moindres détails des pierres.
La maîtrise de ce savoir faire photographique, surprenant pour cette époque, se lit dans les cadrages, le choix des angles de vue, les jeux de reflets mais aussi un parfait contrôle des temps de pose vis à vis de l’ouverture des objectifs.
Les cours d’eaux surexposés révèlent leurs lignes de fuite, parfois rendues anarchiques lorsqu’elles se heurtent aux rochers. La pure blancheur des chutes se détache du chaos.
Les portraits des Indiens soulignent également la richesse et la beauté de leurs visages.
Je retiens l’un d’entre eux, arc au poing mais garde baissée, au corps croisé de lanières au niveau des épaules et en diagonale, un pied sur une pierre, regard détendu et sûr, une finesse du visage et des mains presque féminine.
Un monde que l’espace d’exposition et la fréquentation éparse rend facilement captivant.