Orchestre de chambre de Paris (Britten-Tippett-Purcell-dm D.Boyd) Champs Elysées

Publié le 6 Novembre 2015

Orchestre de chambre de Paris (Britten-Tippett)
Un jeu d'échos du baroque à Britten entre l'Angleterre et l'Italie.

Concert du 03 novembre 2015
Théâtre des Champs Elysées

Corelli  Concerto grosso op. 6 n° 2
Tippett  Fantaisie concertante sur un thème de Corelli
Britten  Sérénade pour ténor, cor et cordes op. 31
Purcell  Fantasia
Britten  Variations sur un thème de Frank Bridge op. 10

Ténor   Andrew Staples                                           Cor Stefan Dohr
Direction musicale Douglas Boyd

                                                   Stefan Dohr        

Les couleurs et l’atmosphère que l’on associe naturellement à la musique de chambre sont d’une intériorité austère, parfois joyeuse, et renferment toujours une part de vérité grinçante.

C’est donc une surprise pour l’auditeur que d’entendre l’Orchestre de Chambre de Paris débuter ce concert sur la musique de Corelli, qui est une pièce vibrante et légère, propice aux évocations des ambiances de fêtes vénitiennes imaginaires, dominées par la brillance des premiers violons.

Andrew Staples

Andrew Staples

Par la suite, on comprend que Michael Tippett a repris les thèmes de ce concerto pour composer une fantaisie concertante. Les mouvements de cette composition sont cependant bien plus profonds, et Douglas Boyd, chef volubile et entrainant, montre comment un orchestre composé d’une trentaine de musiciens, tous munis de bois et d’archers, peut renvoyer vers la salle, plongée dans une pénombre un peu triste, un univers ample et sensuel traversé de noirceur et de sonorités pigmentées de métal.

Se présentent alors Andrew Staples,  le regard en paix, calme et concentré, et le corniste Stefan Dohr. Andrew Staples est un ténor britannique peu connu en France, pour le moment, ce qui rend l’attente avant qu’il ne chante que plus intrigante. Suavité éthérée d’une douceur magnifique, harmonie totale avec les lignes mélancoliques de la sérénade de Benjamin Britten, ce qu’il fait en duo au son du cuivre tout aussi chaleureux et poli du cor est d’une grâce captivante qui nous recentre dans l’instant.

Orchestre de Chambre de Paris

Orchestre de Chambre de Paris

On retrouve ensuite, dans la seconde partie, ces mêmes lignes orchestrales, fines et saillantes, aussi bien dans Britten que Purcell, un orchestre audacieux qui dispense une énergie communicative pour le reste de la nuit.

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