Le Voyage d'hiver (G.Andrieux-T.Némoto-Y.Oïda) à l'Athénée

Publié le 19 Février 2012

Voyage d’hiver (Franz Schubert)
Représentation du 17 février 2012
Athénée Théâtre Louis-Jouvet

Winterreisse
01 Gute Nacht                            03 Gefrorene Tränen    
02 Die Wetterfahne                    12 Einsamkeit    
08 Rückblick                              05 Der Lindenbaum
17 Im Dorfe                                 19 Täuschung    
06 Wasserflut                              07 Auf dem Flusse
13 Die Post                                 09 Irrlicht
10 Rast                                        11 Frühlingstraum    
04 Erstarrung                            14 Der greise Kopf
18 Der stürmische Morgen     15 Die Krähe    
20 Der Wegweiser                    16 Letzte Hoffnung    
21 Das Wirtshaus                     22 Mut        
23 Die Nebensonnen              24 Der Leiermann

La Femme Mélanie Boisvert
Le Poète Guillaume Andrieux
Le Musicien vagabond Didier Henry                                  Mélanie Boisvert (La jeune femme)

Mise en scène Yoshi Oïda
Direction musicale Takénori Némoto
Ensemble Musica Nigella
(2 violons, alto, violoncelle, basse, clarinette, basson, cor)

Le Voyage d’hiver - cycle de lieder composé à l’origine pour piano et ténor - est présenté ce soir dans une version profondément remaniée.
Avec huit de ses musiciens, tous issus de l’ensemble Musica Nigella, Takémory Némoto en a réalisé une version pour orchestre qui, au creux de l’intimité de la salle aux allures de théâtre en miniature, prend une dimension ouateuse et très enveloppante.
On est pris dans une atmosphère nostalgique, des couleurs à la fois rudes et chaleureuses généreusement dissipées par les résonances et les frissonnements du corps des instruments à cordes, alors que la rondeur des motifs des trois instruments à vent dialogue avec les sensations de l’âme que l’on surprend à évoquer les plaintes de Tristan.

La mise en scène de Yoshi Oïda fait intervenir trois chanteurs, le poète errant, mais aussi la femme pour laquelle il éprouve des sentiments non partagés, et un vagabond qui est son seul compagnon et un regard désarmé sur ces vagues à l’âme sans espoir.
Pour des raisons dramaturgiques l’ordre des lieder est parfois modifié, mais l’intégralité des textes est interprétée.

Guillaume Andrieux (Le poète) et Didier Henry (Le vagabond)

Guillaume Andrieux (Le poète) et Didier Henry (Le vagabond)

La belle découverte est le talentueux Guillaume Andrieux, un jeune baryton clair qui chante cette insondable peine non seulement avec un art pleinement poétique et des effets d’allègement de voix qui évoquent un autre grand romantique du répertoire allemand, Wolfram, mais également avec une incarnation qui rend lisible la perdition dans le regard.

Mélanie Boisvert, belle femme par ailleurs, se situe dans un registre beaucoup plus terre à terre, impeccablement précis, mais bien moins sensuel et touchant, comme pour marquer le fossé qui sépare la vision amoureuse du jeune homme de la personnalité assez indifférente du personnage réel.

Didier Henry apporte, quand à lui,  une touche paternelle solide et humaine au vagabond.

De la scénographie se distinguent surtout le bel arbre blanc et les variations tristes des ambiances lumineuses plutôt que les petits détails sonores qui ont pour effets de divertir de l’impression d’ensemble.

Rédigé par David

Publié dans #Saison 2011-2012, #Athénée, #Récital, #Schubert, #Oïda, #Némoto

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