Concert pour la Paix - dimanche 27 mars 2022 - Palais Garnier

Publié le 29 Mars 2022

Concert pour la Paix 
Représentation du 27 mars 2022
Palais Garnier

Giuseppe Verdi
La forza del destino « Ouverture », « Pace, pace mio Dio » - Liudmyla Monastyrska
Macbeth « Patria oppressa » - Chœur et Orchestre de l’Opéra de Paris
Kyrylo Stetsenko
« Pisni moji » - Russell Braun, Piano Olga Dubynska
Serguei Rachmaninov
«Ne poy, Krasavitsa pri mne» - Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, Piano Olga Dubynska
Claude Debussy 
"Clair de lune"Chorégraphie Alastair Marriott - Mathieu Ganio, Piano Elena Bonnay
Serguei Rachmaninov
« Polyubila ya na pechal' svoyu » - Emanuela Pascu, Piano Olga Dubynska
Taras Chevtchenko
« Reve ta Stohne Dnipr shirokyy » - John Daszak, Piano Olga Dubynska
Mykola Lyssenko
« Na pivnochi, na kruchi » - John Daszak, Russell Braun, Piano Olga Dubynska
Body and SoulChorégraphie Crystal PiteMusique Frédéric Chopin - Marion Barbeau, Simon Le Borgne
Modeste Moussorgski
« Prière des Streltsy » - Chœur et Orchestre de l’Opéra de Paris

Concert pour la Paix - dimanche 27 mars 2022 - Palais Garnier

Pietro Mascagni « Cavalleria rusticana » - Chœur et Orchestre de l’Opéra de Paris
Georges Bizet
« Carmen suite » - Chorégraphie Alberto Alonso - Alexander Stoyanov, Kateryna Kukhar
Richard Wagner
« Wesendonck Lieder No. 5, Träume » - Marie-Andrée Bouchard-Lesieur
Camille Saint-Saëns
La Mort du cygne - Chorégraphie Mikhael Fokine / Serge Lifar - Dorothée Gilbert, Violoncelliste Aurélien Sabouret, Piano Ryoko Hisayama
Vincenzo Bellini
« Casta Diva », Norma - Liudmyla Monastyrska
Le Parc musique Wolfgang Amadeus Mozart - Chorégraphie Angelin Preljocaj - Alice Renavand, Stéphane Bullion, Piano Jean-Yves Sebillotte
Giuseppe Verdi
Nabucco « Va pensiero » - Chœur et Orchestre de l’Opéra de Paris

Direction musicale Carlo Rizzi
Cheffe des chœurs Ching-Lien Wu

Après le Théâtre du Châtelet et la Salle Favart, le Palais Garnier présentait en ce dimanche soir un concert mêlant symphonies lyriques, airs d’opéras, mélodies russes et ukrainiennes, chœurs monumentaux et extraits de ballets.

Liudmyla Monastyrska - 'Pace, pace mio Dio' (La Force du destin)

Liudmyla Monastyrska - 'Pace, pace mio Dio' (La Force du destin)

En début de ce spectacle introspectif fortement évocateur et très bien conçu afin de restituer tous les sentiments en jeu envers les victimes de la guerre en Ukraine, l’énergie un peu rude de Carlo Rizzi avait quelque chose d’implacable pour l'ouverture de la ‘Force du destin’, et le « Pace, pace mio Dio » de Liudmyla Monastyrska, chanté avec un timbre d’airain ambré et ému, s’achevait même sur un splendide bras protecteur tendu vers le ciel.

Chœur de l'Opéra national de Paris - ‘Patria Oppressa’ (Macbeth)

Chœur de l'Opéra national de Paris - ‘Patria Oppressa’ (Macbeth)

D’une grande force tellurique, le ‘Patria Oppressa’ composé par Verdi pour la version parisienne de ‘Macbeth’ ne pouvait être alors plus juste, chant déploratif d’un peuple contre lequel un Roi cherchait à éliminer ses enfants.

Emanuela Pascu - 'Polyubila ya na pechal' svoyu' (Rachmaninov)

Emanuela Pascu - 'Polyubila ya na pechal' svoyu' (Rachmaninov)

Si le «Ne poy, Krasavitsa pri mne» de Rachmaninov interprété par Marie-Andrée Bouchard-Lesieur avec sobriété et une belle assurance, au son des accords terriblement sombres d’Olga Dubynska, était connu, les autres airs russes et ukrainiens étaient plutôt une découverte, qu’ils soient vécus avec le tranchant d’ivoire d’ Emanuela Pascu, ou la clarté puissante aux éclats très marquants de John Daszak.

 Mathieu Ganio - 'Clair de Lune'

Mathieu Ganio - 'Clair de Lune'

Puis, il y eut la solitude élancée de Mathieu Ganio au ‘Clair de Lune’, et le fameux duo de ‘Body and Soul’ dansé par Marion Barbeau et Simon Le Borgne en s’alliant avec finesse au texte énoncé.

Russell Braun et John Daszak - 'Na pivnochi, na kruchi Mykola' (Lyssenko)

Russell Braun et John Daszak - 'Na pivnochi, na kruchi Mykola' (Lyssenko)

Et la prière finale de ‘La Khovantchina’ que nous entendions encore sur la scène Bastille quelques jours avant l’agression russe s’est achevée dans un murmure tout en retenue. Mais aujourd’hui, c’est un peuple tourné vers l’avenir et vers la liberté qui est opprimé par le retour de l’ancienne Russie.

Marie-Andrée Bouchard-Lesieur - ‘Traüme’ (Richard Wagner)

Marie-Andrée Bouchard-Lesieur - ‘Traüme’ (Richard Wagner)

Ouvrant de façon plus conventionnelle sur l’intermezzo de ‘Cavalleria rusticana’ et un extrait de ‘Carmen suite’ – passage incarné par deux artistes de l’Opéra National d’Ukraine, Alexander Stoyanov et Kateryna Kukhar -, la présence centrale de Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, offrant un ‘Traüme’ chanté avec orchestre sur une scène hantée par la pénombre, permettait l’épanouissement d’une intériorité profonde, avant que l’on ne retrouva les ondoyances immatérielles de Dorothée Gilbert dans le ‘Chant du Cygne’ et la fraîcheur d’Alice Renavand et Stéphane Bullion, tournoyant d’amour sur l’adagio du concerto pour piano n°23 de Mozart. Comme un appel à l’espérance, en fait.

Alice Renavand et Stéphane Bullion - Le Parc (Preljocaj)

Alice Renavand et Stéphane Bullion - Le Parc (Preljocaj)

Liudmyla Monastyrska s’est jointe enfin au Chœur, d’abord pour interpréter un ‘Casta Diva’ dans une tonalité très intériorisée, puis pour se fondre dans la solennité du chœur des esclaves de ‘Nabucco’.

Kateryna Kukhar, Olga Dubynska et Liudmyla Monastyrska

Kateryna Kukhar, Olga Dubynska et Liudmyla Monastyrska

La soirée avait pour finalité de réunir des fonds pour le collectif Alliance urgences en Ukraine, aussi modestes qu’ils soient au vu de la situation, véritablement dans un esprit réflexif et non démonstratif.

Kateryna Kukhar, Carlo Rizzi, Ching-Lien Wu, Olga Dubynska et Liudmyla Monastyrska

Kateryna Kukhar, Carlo Rizzi, Ching-Lien Wu, Olga Dubynska et Liudmyla Monastyrska

Commenter cet article