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Publié le 6 Mai 2008

La Fida Ninfa (Vivaldi)

Représentation du 05 mai 2008 (Théâtre des Champs Elysées)

Veronica Cangemi, Morasto
Sandrine Piau, Licori
Philippe Jaroussky, Osmino
Barbara di Castri, Giunone, Elpina
Topi Lehtipuu, Narete
Lorenzo Regazzo, Eolo, Oralto

Ensemble Matheus

Jean-Christophe Spinosi, direction

C’est avec un sens immense de la nuance, un raffinement proche de la préciosité, que Jean Christophe Spinosi et l’ensemble Matheus nous ont installé d’emblée dans un état d’esprit béat.

Veronica Cangemi

Veronica Cangemi

Il y eut bien sûr les subtiles coloratures de Sandrine Piau, la légèreté des envolées de Topi Lehtipuu, les vocalises à n’en pas finir de Veronica Cangemi, porteuse également d’une intensité dramatique d’une vérité toujours touchante, l’inaltérable candeur de Philippe Jaroussky, mais surtout une présence énigmatique, une âme qui fait corps entre tous les artistes et le public pour aboutir à cette sorte d’enchantement qui laisse chacun encore tout étourdi au sortir du théâtre.

Mystère, mystère, mystère !

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Publié le 9 Juillet 2007

Les Noces de Figaro (Mozart)

Répétition générale du 09 mars 2006 (Garnier)
 
Mise en scène Christoph Marthaler
Direction musicale Sylvain Cambreling
 
Figaro Lorenzo Regazzo
Suzanne Heidi Grant Murphy
La comtesse Dwayne Croft
Chérubin Christine Schäfer
Bartolo Roland Bracht
Marcelline Helene Schneiderman
 
Une générale à Garnier se savoure dés l’ouverture des portes. Il y règne une décontraction inhabituelle, l’on retrouve les visages connus, certains sourires sont charmants.
Puis la lumière faiblit et un petit homme arrive sur scène : j’apprend qu’il s’appelle Gerard Mortier et qu’il est le directeur de la maison. Avec nostalgie son hommage à Strehler, qui fit l’ouverture de la première saison Liebermann, nous prépare à un tournant historique dans la mise en scène des Noces de Figaro. Mais cette fois il paraît que l’on va rire.
 
Alors effectivement, l’entrée d’une grande maison où toute l’action va se dérouler constitue l’univers unique. Un grenier surplombe l’ensemble.
Loin de chercher à éclairer l’œuvre, la pièce est prétexte à un déploiement de gags, de scènes cocasses pour le plaisir du non-sens. Mais je laisse à chacun d’aller apprécier directement au théâtre surtout que la première n’a pas encore eu lieu.
 
Sur scène, bien que ce ne soit qu’une répétition, il nous est donné une occasion d’entendre une interprétation de bonne qualité à quelques réserves prés :
Lorenzo Regazzo est un Figaro vocalement soigné mais qui doit faire face à un Peter Mattei qui survole tout avec ses accents mordants et sa prestance naturelle.
L’on découvre une Christiane Oelze au premier abord un peu gauche. Elle est cependant très vite entraînée dans la farce et présente une comtesse douce, musicale mais un peu pâle.
La très vivante Heidi Grant Murphy laisse perplexe : il y a bien peu d’élégance dans son chant aux graves peu marqués et pourtant son dernier air nous laisse en suspend.
 
Mais quelle stupéfaction en découvrant Chérubin : Christine Schäfer est totalement méconnaissable en adolescent et seule sa très belle interprétation permet de lever le doute sur le fait que ce n’est pas un gamin de 15 ans qui joue sur scène.
 
J’ai été très touché par l’humanité que Roland Bracht apporte au personnage de Bartolo (et il a du coffre). D’autant plus que le chanteur doit composer avec les tics voulus par Marthaler et il m’est difficile de ne pas être sensible à la difficulté supplémentaire qu’ils engendrent.
 
Enfin Helene Schneiderman fait rayonner une Marcelline espiègle, joueuse et vocalement enivrante à en éclipser Suzanne.
 
Dans la fosse, pas de surprise, l’orchestre fait ce qu’il peut avec un chef qui n’est jamais aussi bon que lorsqu’il participe lui-même aux gags.
 
Le contraste entre le délire sur scène et l’image nostalgique et triste du grenier est troublant.
 
Inutile de dire que les puristes crieront à l’outrage (notamment par la manière dont les passages au clavecin ont été remaniés).
Il s’agit seulement ici de célébrer l’exubérance et la fantaisie de la vie et de l’accepter dès le départ.

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