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Publié le 23 Mai 2017

Damien Bigourdan
Henri Duparc – Chansons tristes
Récital du 22 mai 2017

Les lundis musicaux
Athénée – Théâtre Louis-Jouvet

Henri Duparc      15 mélodies (1864-1886)
                            Feuilles volantes (1869)
Richard Wagner  Elégie (1869)

Ténor Damien Bigourdan
Soprano Elise Chauvin
Piano Alphonse Cemin

                                    Elise chauvin (Soprano)

 

Alors que Paris est à l'orée de l’été, le Théâtre de l’Athénée accueille en ce lundi soir le comédien, metteur en scène et ténor Damien Bigourdan, venu interpréter, en compagnie d’Elise Chauvin, 15 des 17 mélodies que composa Henri Duparc entre 1864 et 1886. Néanmoins, Le Galop et Testament, inspirées des poèmes de Sully Prudhomme et d' Armand Silvestre, sont omises.

Damien Bigourdan (ténor) - le 22 mai 2017, Théâtre de l'Athénée

Damien Bigourdan (ténor) - le 22 mai 2017, Théâtre de l'Athénée

Debout et seul en avant du piano, l’attitude solidement ancrée au sol et le front éclairé par un faisceau tombant d’aplomb qui dépeint des ombres tristes et mortifères sur son visage, l’artiste met son sens inné du théâtre au service de ces vers, afin d’en tirer la saveur expressive et le chagrin poignant.

Certes, la tonalité musicale sollicite la tessiture la plus élevée de sa voix et extirpe de son âme des déchirements tourmentés teintés d’effets blafards, mais c’est dans les profondeurs vocales d’un médium large et viscéral qu’il donne le plus de corps à ces airs mélancoliques et fortement présents.

Il semble être à l’art du chant ce qu’Egon Schiele est à la peinture, car il ose exprimer sans détour l’évocation physique de la mort.

Alphonse Cemin (pianiste) - le 22 mai 2017, Théâtre de l'Athénée

Alphonse Cemin (pianiste) - le 22 mai 2017, Théâtre de l'Athénée

C’est Elise Chauvin, soprano au timbre éperdu, dispensatrice de jolis effets sur le poème de Théophile Gautier Au pays où se fait la guerre, qui interprète deux mélodies au tempérament féminin, sous des éclairages frontaux qui l’illuminent et l’allègent ainsi du poids dramatique que porte son partenaire.

Et Alphonse Cemin, au piano et à leur côté, les nimbe d’une atmosphère poétique et cristalline qui adoucit naturellement l’ensemble de la composition.

Scène et salle de l'Athénée

Scène et salle de l'Athénée

Il entrecoupe également le récital d’interludes basés sur la musique des Feuilles volantes, œuvre qu’Henri Duparc créa en 1869, l’année où il rencontra Richard Wagner. En ce souvenir, son Elégie, un chant de deuil, est jouée juste avant la dernière mélodie, car elle prit vie, elle aussi, l’année de la création de l’Or du Rhin.

Et après un simple et bel hommage à ses amis et à sa femme, Damien Bigourdan a finalement offert à ses auditeurs une chanson de Jacques Brel, interprétée, cette fois, avec l’accent si symbolique de l’univers du poète.

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