Il Trovatore (Radvanovsky-Hvorostovsky-Zajick) Met Opera

Publié le 27 Avril 2011

Il Trovatore (Giuseppe Verdi)
Représentation du 23 avril 2011
New York Metropolitan Opera

Ferrando Stefan Kocan
Inez Maria Zifchak
Leonora Sondra Radvanovsky
Count di Luna Dmitri Hvorostovsky
Manrico Marcelo Alvarez / Arnold Rawls
Azucena Dolora Zajick

Direction musicale Marco Armiliato
Mise en scène David McVicar

 

                                                                                                      Arnold Rawls (Manrico)

Hormis le rôle de Ferrando, la distribution de la reprise d’ Il Trovatore est identique à celle de 2009.

Marco Armiliato la dirige avec une telle superficialité, un laisser-aller cacophonique et des motifs lugubres à peine esquissés lorsque Leonore va se recueillir sous la tour du palais de l’Aljaferia, qu’il fait regretter l’art feutré de Gianandrea Noseda.

Après son retrait des dernières représentations de Luisa Miller le mois dernier à Paris, Marcelo Alvarez apparaît en meilleure forme au début, même si le timbre brille peu. Mais le doute s’installe lorsqu’il recourt à des effets fortement affectés pour couper court à un souffle qu’il a du mal à tenir.

Et effectivement, il ne revient pas dans la seconde partie, Manrico devant s’en remettre au solide Arnold Rawls qui, avec une projection rayonnante, des couleurs sombres et métalliques jusque dans le haut médium, et un sensible frémissement, le situe dans les mêmes dimensions vocales que Sondra Radvanovsky.

Sondra Radvanovsky (Leonore)

Sondra Radvanovsky (Leonore)

La soprano américaine, que l’on commence à revoir en Europe, n’a aucun mal à dominer la soirée. Phénoménale, on ne comprend d’ailleurs pas en la regardant chanter comment elle arrive à dégager un tel flot d’ondes nocturnes et minérales, elle est la passion verdienne dans son expression la plus mélancolique et la plus humble.

Dmitri Hvorostovsky, malgré certaines séquences qui le couvrent, brosse un portrait noble du comte, et offre une très tendre interprétation de son grand air au second acte.

Si Stefan Kocan est un Ferrando primaire, et Maria Zifchak une bien plus digne dame de compagnie pour Leonore, Dolora Zajick s’appuie sur ses graves impressionnants et l’agressivité de ses aigus pour compenser un vibrato prononcé mais qui n’affaiblit en rien la personnalité rancunière d’Azucena.

Inspirée par les coloris des tableaux de Goya, la mise en scène de David McVicar fait ressortir la violence de ce monde en guerre, et sa tragique diffusion, même dans les rapports mère-fils.

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D
<br /> J'avais bien une place pour ce concert, mais je n'ai pu m'y rendre.<br /> Je devrais pouvoir réentendre Sandra Radvanovsky lors de la Tosca madrilène.<br /> Merci pour vos impressions.<br /> <br /> <br />
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R
<br /> merci pour les informations du concert parisien de S Radvanovky, je m'y suis donc rendu mercredi soir (peut-être y étiez vous également?), et elle a été une fois de plus magnifique ... puissance,<br /> précision, chaleur, avec cette décontraction toute américaine. Les partenaires étaient très bien mais un ton en dessous, j'ai même été un peu gêné par G. Kunde à qui je trouvais parfois un peu<br /> d'apprêté dans le medium.<br /> Cordialement.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Sondra Radvanovsky sera présente au TCE le 25 mai puis à Madrid en juillet pour Tosca.<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Merci David pour vos commentaires sur Sondra Radvanovsky. Je l'avais vu dans cet opéra à Vérone fin juillet 2010, et l'avais trouvé somptueuse du début à la fin. J'aurais bien aimé être à votre<br /> place pour frémir à la noblesse de son chant.<br /> <br /> <br />
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