Histoire de l'Opéra, vie culturelle parisienne et ailleurs, et évènements astronomiques. Comptes rendus de spectacles de l'Opéra National de Paris, de théâtres parisiens (Châtelet, Champs Élysées, Odéon ...), des opéras en province (Rouen, Strasbourg, Lyon ...) et à l'étranger (Belgique, Hollande, Allemagne, Espagne, Angleterre...).
2009 est désignée Année Mondiale de l’Astronomie par les Nations Unies, 400 ans après les premières observations du ciel par l’Italien Galilée avec des lunettes rudimentaires.
Les manifestations des astronomes amateurs vont être nombreuses à cette occasion mais il est intéressant de revenir sur l’un des symboles de l’année 1609.
Lorsque les découvertes de Galileo Galilei, dit Galilée, paraissent en 1610 dans Sidereus nuncius « Le Messager Céleste», et sont complétées quelques mois après par d’autres observations, les hypothèses de Copernic sur l’Héliocentrisme sont renforcées (l‘apparence des phases de Vénus fournissent une preuve indiscutable).
Cependant, le premier savant moderne va se retrouver dans l’impossibilité de publier les résultats de ses recherches suite aux persécutions de l’Église Catholique et de sa Sainte Inquisition.
Sa condamnation en 1633 l’oblige à abjurer.
C’est donc aux Pays-Bas, Terre Protestante, que les travaux seront publiés et exploités.
Si la religion avait été la même sur tout le continent, les travaux auraient été totalement interrompus comme le rappelle l‘historien Tzvetan Todorov dans son dernier essai « La peur des barbares ».
La force de l’Europe, malgré ses antagonismes, réside donc dans sa pluralité garante d’une certaine liberté de pensée.
D’ailleurs, la première lunette construite par Galilée en 1609 fût une copie de celle proposée par un marchand hollandais d’origine allemande, Hans Lippershey.
1609 est ainsi bien un emblème des bénéfices de la pluralité et de l’ouverture aux influences extérieures.
Il est également fascinant de relever à quel point l’astronomie et la musique sont liées.
Dans « La République » , Platon, convaincu de la concordance entre l’âme humaine et l’âme de l’univers, affirme « Il semble, répondis-je, que comme les yeux ont été formés pour l'astronomie, les oreilles l'ont été pour le mouvement harmonique, et que ces sciences sont sœurs, comme l'affirment les Pythagoriciens, et comme nous, Glaucon, nous l'admettons, n'est-ce pas ? ».
Et plus étrangement, Vincenzo Galilei, publia à Florence en 1581 « Dialogo della musica antica e della moderne ».
Il y attaque notamment les théories sur la tonalité élaborées par son maître Gioseffo Zarlino.
Il fût membre de la « Camerata Florentina », groupe d’étude qui sera à l’origine de la création de l‘Opéra Italien.
Ses études sur l’harmonie de la musique révisent les théories musicales connues depuis l’antiquité (relations entre la tension d’une corde et ses fréquences de vibrations), et seront suivies d’expérimentations en 1588 auxquelles aurait pu assister son fils Galilée âgé de 22 ans.
Formé aux mathématiques, le futur savant aura donc hérité de son père musicien le goût pour la confrontation des théories à la réalité, esprit qui sera décisif quand à partir de 45 ans il tournera sa première longue vue vers le ciel.
Très curieusement, les théories musicales de Vincenzo et les théories astronomiques de Galileo vont se construire par rapport à celles d’un Philosophe grec, Aristote, mais de manière très différentes.
Ce sont les affirmations d’Aristote sur le chant comme principal vecteur d’imitation dans la Tragédie (La Poétique : « J'entends par "langage rendu agréable" celui qui réunit le rythme, l'harmonie et le chant » … « En cinquième lieu vient la mélopée, partie la plus importante au point de vue du plaisir à produire ») qui orientèrent les musiciens de la Camerata Florentina vers la conception d’un art chanté.
En revanche, Galilée détruisit les théories d’Aristote sur les révolutions célestes (De Caelo et Mundo) qui impliquaient que tous les objets célestes gravitaient autour de la Terre, le centre du Monde.
L’Astronomie moderne et l’Opéra Italien se sont donc bien développés au même moment par une reprise des théories de l’Antiquité grecque notamment par la famille Galilei.
Une véritable démonstration de ce qu’est l’ouverture d’esprit : une remise en question des croyances à la lumière des preuves.
Le 29 mars 2006, l’éclipse de soleil qui surplombait la Libye s’était achevée sur la pointe nord de la Mongolie au moment du coucher des deux astres.
Et bien un peu à la manière d’un passage de relais, la Mongolie est devenu la nouvelle destination pour observer l’éclipse de soleil du 01 août 2008.
L’éclipse n’est bien sûr qu’un prétexte, une motivation supplémentaire pour se rendre dans une région peu connue et compléter notre mémoire d'une nouvelle vision humaine.
Photomontage de l'éclipse de soleil du 01 août 2008. 10 minutes séparent chaque phase du chapelet. La protubérance en bas à droite est visible partiellement faute d'une photo du 3ième contact.
La première vision a de quoi surprendre car une fois passé le spectacle des tristes blocs soviétiques que les nouvelles constructions de verre viennent petit à petit remplacer, une évidence s’impose : la population d’Ulan Bator est maintenant embarquée dans le flot de la société de consommation, le concert de klaxons ne s’arrête jamais, et même les enseignes françaises se distinguent parmi les affiches invitant à la célébration de Ghengis Khan, un guerrier ! Mais peut être ce culte traduit-il surtout l’attente d’une direction ?
Vient alors la seconde vision depuis un avion de ligne intérieure, celle des steppes vertes où s’éparpillent les yourtes, puis les dunes de sables avant d’atterrir à Khovd point d’entrée vers les steppes montagneuses de l’Altaï Mongol.
Camp de yourtes au bord du Lac Noir (Khar Nuur), site de l'éclipse.
En remontant vers la province de Bayan-Olgiy, à l’extrême nord ouest, c’est vers un tout autre peuple que nous nous dirigeons.
Car pas moins de 100.000 Kazakhs à la culture nomade et de religion musulmane vivent ici.
Les visages des jeunes n’expriment que curiosité et sympathie, les enfants conduisent crânement leurs chevaux dés l’âge de 5 ans et tout respire le naturel, sans artifice.
Coucher de soleil sur les sommets de Chine, paysage que l'ombre de la Lune parcourera le lendemain.
Arrivés sur le camp de yourtes de Khar Nuur (le Lac Noir) à 100kms sud-ouest d’Olgiy, nous dénichons au coucher du soleil un site d’observation de l’éclipse depuis un petit col situé à 2600m.
L’horizon est dégagé sur 40 Kms à l’ouest vers les montagnes chinoises.
Lors de ce moment magnifique, deux très jeunes cavaliers s’approchent, s’arrêtent pour nous observer en silence, puis reprennent indifféremment leur balade.
Jeunes cavaliers participant à une course de chevaux.
Le lendemain c’est jour de fête. Aux courses de chevaux succèdent les compétitions de tir à l’arc, pas sûr que l’éclipse ne suscite plus d’intérêt chez la population.
En fin de journée, le soleil surplombe l’horizon à une trentaine de degrés dégagé de toute nébulosité.
Le grand spectacle commence par la perte des premiers degrés de température, la variation de luminosité qui accroît étrangement les contrastes puis l’arrivée dramatique de l’ombre de la lune.
Le diamant. ISO 100, Focale 432mm, vitesse 1/500s, ouverture 5.6 (Panasonic Lumix DMC-FZ8)
Au nord ouest, les sommets de plus de 3500m disparaissent, les nuages blancs s'assombrissent, le diamant scintille et l’élégante couronne solaire accompagnée de Mercure et Vénus surgit dans un ciel anthracite tandis que l’horizon s’illumine de couleurs dans toutes les directions.
De 28°C il ne reste plus que 20°C et même 17°C après la phase de totalité avant que la température ne commence à remonter une demie heure plus tard pour se stabiliser à 23°C et retomber avec le coucher du soleil.
Paysage et totalité. ISO 100, Focale 36mm, vitesse 1/6s, ouverture 3.2 (Panasonic Lumix DMC-FZ8). Mercure surplombe la couronne solaire. La forme elliptique de l'ombre à l'horizon est nettement visible, le soleil n'étant qu'à une hauteur de 25°.
Afin de profiter de ces 2 minutes et des poussières, le temps dédié aux photographies est volontairement réduit. Ce moment a nécessité une préparation rigoureuse de la mise au point, une estimation précise des temps de poses et des ouvertures nécessaires pour ne pas avoir à réfléchir dans le feu de l’action.
Indubitablement, une éclipse au dessus d’un paysage grandiose quand le soleil et l’horizon sont dans le même champ de vision (25° ce soir là) est d’une force impressive supérieure à des conditions où le phénomène se produit vers midi, proche du zénith.
Spectaculaire coucher de soleil sur le lac Hoton.
Le plaisir de cet instant est accru par le fait que les statistiques météorologiques pour le lieu ont été contredites (55% de chance d’avoir un ciel couvert) et maintenant la suite du voyage va nous amener encore plus loin dans cette zone extrême de la Mongolie en longeant la frontière chinoise le long du lac Hoton jusqu’au glacier Potanin d’abord en Oaz (4x4 russes) puis à pied accompagnés de chevaux et chameaux.
Souslik et Gerboise mongole.
Les sousliks (écureuils terrestres) et gerboises mongoles avertissent leurs compagnons sur notre passage, les oiseaux migrateurs viennent parfois noircir le ciel du soir sur nos têtes, la nécessaire adaptation à cette nature sauvage s’opère.
Bien sûr il va falloir batailler avec les moustiques mais ce petit inconvénient s’oublie face à l’émotion d’un bain au milieu du lac Hoton (au moins 17°C malgré les 2000m d’altitude) où dans les ruisseaux vivifiants.
Edelweiss et Gentianes, flore de Mongolie adaptée à des altitudes de plus de 3000m.
Les Edelweiss abondent, la végétation s’enrichit à 3000m et jusqu'à l’arrivée au pied de cette extraordinaire langue glacière qui dévale au milieu des sommets de plus de 4000m.
Le glacier Potanin
En grimpant sur le flanc sud d’une falaise nous découvrons l’étendue de l’Altaï russe jusqu’au Belukha (4506m), heureusement sans personne pour nous demander notre visa.
Il nous faudra ensuite 3 jours pour quitter cette région qui peut connaître les conditions les plus difficiles pour retrouver Khovd puis rejoindre Ulan Bator.
Le massif du Beluka vu depuis la frontière russe
L’inconfort des pistes mongoles (ce qui n’est pas une surprise dans les endroits peu peuplés) suggère que la Mongolie est un pays qui se découvre à cheval.
Peu de chance qu’une éclipse soit la motivation principale pour revenir car la prochaine à s’y produire surviendra en août 2063 après deux éclipses annulaires en 2041 et 2057.
Trajectoires des éclipses totales (bleu) et annulaires (rouge) sur la Mongolie au XXI ième siècle
Quant à la réplique de cette éclipse, il suffira de se rendre dans le nord de l’Espagne le 12 août 2026 pour l’observer en soirée.
Pays très peu documenté et pourtant le plus proche de la culture européenne de toute l’Amérique latine, le Chili mérite de retrouver le rayonnement que l’épisode Pinochet lui a fait perdre.
Le film de Carmen Castillo« Rue Santa Fe »n’occulte aucune zone d’ombre de cette période mais en s’achevant sur une espérance nouvelle il donne à ce pays fabuleux une ouverture pour révolutionner la discrétion de sa mentalité.
Pourquoi les conditions d’observation au Chili sont-elles uniques ?
C’est donc l’occasion de s’y rendre pour révéler une de ses facettes peu connue; terre d’accueil des astronomes du monde entier, le Chili dispose de conditions exceptionnelles pour l’observation du ciel toutes réunies dans la partie nord du pays.
Jugez plutôt :
1. très faible couverture nuageuse (95% de nuits dégagées). Le désert d’Atacama est le plus aride au monde et certaines régions n’ont jamais connu la pluie.
2. réduction de l’épaisseur atmosphérique (25% à 2500m d’altitude et près de 50% à 5000m) ce qui permet de réduire le taux d’humidité, l’eau étant un filtre pour le rayonnement infrarouge et visible.
3. faible turbulence atmosphérique grâce à la proximité de la mer. L’océan joue un rôle de régulateur thermique ce qui limite fortement la force du vent. Sans cela, tout aussi performant que soit un instrument, son pouvoir de résolution serait limité par les mouvements de l’air.
4. faible pollution lumineuse bien que les lumières de La Serena commencent à se voir depuis l’observatoire de La Silla.
Quelles questions les Astronomes cherchent-ils à éluder ?
Il n’est évidemment pas possible en un seul article de rendre compte de tous les aspects d’un voyage au Chili qui a duré trois semaines et où les volets humains, botaniques, géologiques et animaliers y ont eu une place très importante.
Le point de vue proposé est de montrer certains des instruments rencontrés qui permettent aux astronomes de chercher les réponses à des questions qui dépassent notre imagination :
1. Comment les planètes se sont-elles formées ?
2. Comment la vie s’est-elle développée sur Terre et est-elle répandue dans tout l’Univers ?
3. Comment les Galaxies se sont-elles formées ?
4. Que sont la matière et l’énergie sombres ?
Grand et Petit Nuages de Magellan (tels que visibles à l'oeil nu)
Direction donc pour la région d’Antofagasta où deux 4x4 attendent les amis du Club Eclipse prêts pour rejoindre deux instruments professionnels : le Very Large Telescope européen et le RadiotélescopeALMA en cours de construction.
Le VLT (Very Large Telescope)
Depuis le plateau face au VLT (2635m) à 110kms au sud d’Antofagasta, la nuit à la belle étoile est douce (plus de 10°C) et dans ce désert sec aucune bestiole ne vient ramper jusqu’à votre sac de couchage. Ce serait donc l’endroit idéal pour s’endormir si dame Pleine Lune n’avait pas choisi ce moment pour rayonner feux à puissance maximale.
Lumières de la pleine Lune sur le Paranal
Arrivés le lendemain au sommet du Paranal, nous allons avoir deux jours pour découvrir ce complexe astronomique et profiter de ce qui est la véritable perle d’un observatoire : le restaurant… des grillades sont même proposées sur une terrasse en plein soleil !
L’ESO (European Organisation for Astronomical Research in the Southern Hemisphere) a été créée en 1962 et dispose d’une contribution annuelle de 120 millions d’euros tout en employant 570 personnes dans ses trois sites chiliens.
UT1 (Soleil), UT2 (Lune), UT3 (Croix du Sud) et UT4 (Vénus), les 4 miroirs géants du VLT.
Et c’est le 1er avril 1999, que le premier des 4 télescopes du VLT entre en service.
Chacune des coupoles abrite un miroir de 8m20 de diamètre permettant d’obtenir des images d’objets célestes de magnitude 30.
Le spectacle de ces gigantesques plateformes qui s’ouvrent le soir dans les lueurs du crépuscule est d’autant plus saisissant que tout se passe dans un silence absolu sans le moindre grincement mécanique.
Optique adaptative : la structure fabriquée par Nexter Basculement du miroir de UT2
Ce joyau technologique est d’ailleurs équipé d’un système d’Optique Adaptative qui permet de corriger les turbulences atmosphériques.
En effet chaque miroir repose sur une structure de vérins fabriquée par Giat Industries
(devenu Nexter en 2007 et constructeur notamment du char Leclerc et du véhicule d’infanterie VBCI) de façon à pouvoir modifier sa forme et générer ainsi des images d’une qualité de détails inatteignable même par le télescope spatial Hubble.
Pour aider à la mesure de la turbulence, un laser est installé dans une des coupoles afin de créer une étoile artificielle dans l’atmosphère (à 90kms d’altitude). L’écart entre l’étoile observée et sa position théorique permet de calculer les compensations optiques nécessaires.
Utilisation d'un Laser par UT4 pour créer une étoile artificielle.
Mais ce n’est pas tout : 4 petites coupoles de 1.8m de diamètres coulissent sur des rails à quelques dizaines de mètres des grands miroirs.
Elles constituent en fait comme un second œil. En visant le même objet, un grand miroir et un miroir auxiliaire peuvent être associés en fusionnant leurs signaux. Ainsi la lumière d’un bord étoile (de nature ondulatoire bien entendu) ne va pas arriver avec le même temps de trajet sur chaque miroir.
En variant la position du télescope auxiliaire il est possible d’obtenir des ondes en phases ou déphasées.
Ce principe d’interférométrie rend ainsi possible la mesure du diamètre des étoiles
Au coucher du soleil, un des télescopes auxiliaires dirige son miroir vers l'est.
Observant principalement dans l’infrarouge et le visible, c’est avec le VLT que des astronomes ont pu obtenir également la première image d’un faible point représentant une exo planète c'est-à-dire une planète située hors de notre système solaire.
ALMA (Atacama Large Millimiter Array)
Même si les 4 grands télescopes du VLT peuvent fonctionner ensembles quelques nuits par an (par combinaison de 2 ou 3), ils ne suffisent pas pour traquer les signaux émis à la création de l’Univers.
C’est pourquoi l’ESO construit à présent un réseau de radiotélescopes sur les hauteurs du plateau de Chajnantor.
Nous revenons donc à Antofagasta pour prendre la piste vers San Pedro à quelques 300kms à l’Est.
Le Salar d'Atacama
Traversée du Tropique du Capricorne, de la Pampa désertique, du Salar d’Atacama d’où 1/3 du Lithium mondial est extrait, escapade vers la Laguna Leija (4300m) pour s’acclimater à l’altitude et finalement direction le poste de garde de l’ALMA pour réaliser la plus haute expédition en 4x4 que chacun n’ait fait jusqu’à présent.
Laguna Leija (4300m). En second plan, Aguacalientes (5890m) et Acamarachi (6050m)
Car pour étudier les objets les plus froids de l’Univers (-263°C), les astronomes n’ont pas d’autre choix que de trouver un site où la vapeur d’eau ne pourra qu’absorber faiblement ces signaux.
A 5100m d’altitude, l’air est deux fois plus rare qu’en plaine ce qui n’est pas sans risque et il est recommander de monter à ce niveau avec des bouteilles d’oxygène de secours.
Arrivée sur le plateau de Chajnantor (5100m), site du futur Atacama Large Millimiter Array
Le projet ALMA est un partenariat international entre Européen, Nord Américains, Japonais en coopération avec la République du Chili.
Chaque partenaire construit des antennes radio télescopiques qui commenceront à être installées sur le plateau dès 2008 pour une mise en service en 2012.
Antennes japonaises Antenne américaine
Le réseau de 54 antennes (12m de diamètre chacune), auquel s’ajouteront 12 antennes japonaises de 8m, formera un seul instrument travaillant dans les longueurs d’ondes de 0.3 à 10 millimètres.
Les antennes pourront ainsi se déplacer sur une distance de 15kms pour effectuer des opérations de zoom radio et offrir une fenêtre sur les origines célestes, la naissance d’étoiles dans les premiers nuages de gaz et enfin la formation des toutes premières galaxies.
En attendant, un prototype d’antenne est déjà en service.
APEX (Atacama Pathfinder EXperiment) est déjà utilisé par les scientifiques pour étudier la composition de certaines nébuleuses dans des longueurs d’ondes variant de 0.2 à 1.5mm.
Récemment de la Fluorine a été découverte dans Orion ce qui n’avait jamais été perçu avant.
Le radiotélescope APEX
La montée sur ce site reste un moment fascinant, le rythme respiratoire y est bien entendu accru, les contrastes de luminosité s’accentuent, et seul un journaliste du quotidien belge Le Soir en sera quitte pour une redescente express.
Nous retrouvons des ingénieurs japonais à la base d’assemblage qui vont nous détailler les caractéristiques des antennes radio avant de quitter ce lieu hors du commun.
Lever de soleil sur le Chascon (5548m) vu depuis San Pedro
S’en suit une escapade de 4 jours sur l’Altiplano Bolivien où nous sommes saturés de couleurs incroyables, de montagnes entrelacées de strates en dégradés de couleurs rouge, ocre et terre de Sienne, des lagunes d’un vert de magnésium fascinant ou submergés de micro-organismes pourpres.
La Lune et Vénus (à droite) visibles à midi à l'oeil nu (frontière Bolivie-Chili)
Puis nous rejoignons le Chili et l’aéroport de Calama pour revenir à Santiago.
LA SILLA
Depuis Santiago, l’autoroute mène rapidement à La Serena (400kms au nord de la capitale) puis une piste se dégage vers le Nord-Est pour grimper à l’observatoire de La Silla.
Alors que le VLT du Paranal est le grand vaisseau moderne de l’ESO, le site d’observation original de l’organisation européenne se trouve sur les montagnes de La Silla (2400m).
En 1977 un télescope de 3.6m entre en opération,œuvre d’un gigantisme mécanique ahurissant lorsque l’on se retrouve au pied de sa monture en fer à cheval.
A cette époque, les montures des télescopes sont équatoriales, c'est-à-dire agencées autour d’un axe construit parallèlement à l’axe Nord-Sud de la Terre.
Ceci facilite le suivi d’objets célestes par compensation de la rotation du globe, mais au prix d’une architecture extraordinairement massive et précise.
Monture "Fer à Cheval" du 3.6m de La Silla
Le Fer à cheval permet de répartir le poids du télescope à la fois sur son axe principal et sur le point de contact entre le fer et le sol, point nécessairement huilé pour limiter les frottements.
Suivant différentes améliorations, cet instrument est toujours en service et est équipé de matériels de mesures pour chasser les planètes extrasolaires.
C’est alors qu’en 1989, un télescope d’un genre nouveau entre en service.
Le NTT (New Technology Telescope) est monté sur une monture Altazimutale (rotation horizontale et verticale pour trouver un objet) plus simple car maintenant tous ses mouvements sont contrôlés par ordinateur.
Les coupoles de La Silla vues depuis le 3.6m : à droite au premier plan le NTT
Mais surtout, il est le pionnier d’une nouvelle technologie : l’optique active.
Il est le prototype des télescopes du VLT. Son optique est active car elle permet de corriger les défauts du mince miroir. Elle ne permet cependant pas de corriger la turbulence atmosphérique (optique adaptative), ce qui sera mis au point avec son successeur du Paranal.
Avec son diamètre de 3.58m et des images 3 fois plus piquées que le plus ancien 3.6m, le NTT reste un acteur majeur dans l’observation des galaxies lointaines.
La majorité des 19 coupoles de La Silla n'est plus en service.
Se distingue alors le petit télescope genevois Euler.
Rouge et de 1.2m de diamètre, il est devenu un des grands outils dans la recherche d’exo planètes.
Le 1er mai 2007 c’est lui qui observa le transit complet d’une planète de la taille de Neptune, GJ436b, découverte quelques jours avant dans les Alpes valaisannes à l’observatoire suisse François-Xavier Bagnoud (OFXB) mais dans des conditions météorologiques difficiles.
Et c'est avec surprise que la constitution de cette planète s'est révélée être de la glace d'eau chaude !?
Le télescope suisse Euler
Il ne reste plus qu’à observer le ciel austral à la nuit tombée avec nos instruments bien modestes, nulle part ailleurs la Voie Lactée ne nous a paru plus brillante que lors des nuits chiliennes.
La voie Lactée vers le Sagittaire, la Lune se couchant suivie par Jupiter. En bas à gauche, les lumières de la Serena sont perceptibles.
Mais après avoir fait le tour des installations européennes, il est temps de s’intéresser à la concurrence américaine.
Rien de plus simple, car à 30kms au nord, l’observatoire de Las Campanas nous attend avec l’accueil le plus informel que nous ayons rencontré.
LAS CAMPANAS
C’est en 1902 que l’industriel Andrew Carnegie fonde le Carnegie Institution of Washington.
Son ambition est que cette organisation de recherche scientifique regroupe des hommes et des femmes exceptionnels et capables de travailler à la pointe de leur domaine.
Les deux coupoles Magellan, Baade et Clay
Plus tard, cette institution créé un consortium avec les Universités d’Harvard, du Michigan et d’Arizona pour construire l’outil astronomique le plus performant au monde.
Ainsi, c’est en septembre 2002 que les deux télescopes Magellan sont entièrement exploités par les astronomes depuis les hauts de Las Campanas.
Miroir d'un des télescopes Magellan
Avec leurs diamètres de 6.5m et une technologie miroir innovante (l’épaisseur du film d’aluminium qui sert de réflecteur n’est que de 0.1 micron !), Baade et Clay atteignent des performances proches de celles du VLT pour des programmes de recherches similaires que ce soit l’étude de trous noirs de galaxies ou bien l’observation d’exo planètes.
Et de même qu’en 1977 La Silla inaugurait un 3.6m équatorial, Las Campanas mettait à disposition Irénée du Pont Télescope (hommage à l’homme d’affaire américain), d’un diamètre de 2.5m mais avec un champ de vision très large pour réaliser de l’astrophotographie directe.
Nous avions prévu initialement de finir notre voyage en passant par les observatoires américains de Cerro Tololo (avec un télescope de 4m) et Cerro Panchon (la construction du télescope de 8m s’achève en 2008) mais le manque de temps ne nous a pas laissé d’autre choix que de revenir à Santiago après un petit détour vers une ville pleine de chaleur d’âme : Valparaiso.
Le télescope Irénée du Pont
Nul doute qu’un retour au Chili vers 2020 s’annonce encore plus spectaculaire car la course aux télescopes géants est tout juste lancée :
Las Campanas vient d’être choisi pour accueillir le futur télescope de diamètre équivalent 24m avec optique adaptative pour une mise en service vers 2016, alors que l’ESO désireuse de maintenir sa supériorité en astronomie sol vient de lancer l’étude préliminaire d’un télescope géant de 42m de diamètre (Le European Extremely Large Telescope E-ELT) pour une première utilisation en 2018!
Car malgré tout, 95% de notre univers est toujours inconnu et constitué de ces mystérieuses matière et énergie noires.
Deux régions très différentes à l’ouest de la Mongolie sont sur le point d’être prises d’assaut par des amateurs de nature et d’astronomie du monde entier.
La province du Bayan-Ölgiy à la frontière de la Russie, dont les glaciers dévalent depuis des sommets de plus de 4300m, et la région sud de Hovd située à quelques 500 km au sud et au climat beaucoup plus sec.
Cette éclipse s’annonce bien plus spectaculaire que celle de mars 2006 enLibye.
Elle va en effet se produire en fin de journée vers 11H00 TU (13H00 heure à Paris) soit vers 19H00 ou 18H00 en heure locale (le décalage horaire n’étant pas très clair).
Le soleil ne sera donc plus qu’à 25° au dessus de l’horizon, et même 22° au sud de Hovd. Également, la largeur de la zone d’ombre sera de 256 Km (au lieu de 184 km en Libye), laissant prévoir une atmosphère très sombre.
En revanche, avec une durée d’à peine plus de 2 minutes, cela laissera peu de temps pour réaliser des photos de la couronne solaire et donc je ne saurais trop recommander de profiter d’abord de l’ambiance fantastique d’une nature réagissant à la baisse de température et de luminosité dans un cadre extrêmement sauvage.
La carte ci-dessus rappelle quelques éléments de cette éclipse (ligne de centralité en rouge et limites de l’ombre en vert) :
A Bayan-Ölgiy, l’éclipse débutera à 9H 56mn 45s TU et atteindra le point maximal de la phase de totalité à 10H58 TU. Le soleil sera noir pendant 2 minutes et 12 secondes.
La vitesse de l’ombre de la Lune au sol sera de 65km/mn (près de 4000 km/h c'est à dire Paris-Orléans en deux minutes).
Dans la zone sud de l'Altaï Mongol, le phénomène se produira 7 minutes plus tard mais déjà l'ombre de la Lune aura atteint une vitesse de 75 km/mn pour 2mn 05s de totalité.
Durée de l'éclipse selon la localisation de l'observateur sur la zone d'ombre
Se pose souvent aux observateurs la question de la durée de l'éclipse s'ils ne se situent pas exactement sur la zone de centralité.
Une seule formule est à connaître :d= D/2*√(1-(T1/T) ²) avec D diamètre de l'ombre au sol (256 km dans ce cas)
T durée de l'éclipse sur la ligne de centralité (2mn 12s dans la région d'Olgiy)
d distance du lieu d'observation à la ligne de centralité
T1 durée de l'éclipse à la distance d de la ligne de centralité
Si t est la perte de durée de l'éclipse (c'est à dire T0-T1), cette formule peut s'approximer pour devenir
d=D√(t/2T)pour des valeurs de t < T/5
Ainsi pour
t= 1s d= 15km
t= 5s d= 35km
t= 10s d= 50km
t= 25s d= 80km
Autrement dit, à 15 km de la ligne de centralité, la durée de l'éclipse n'est réduite que de 1s!
Inutile de dire qu'envisager de se décaler de quelques kilomètres vers l'ouest de la ligne centrale pour compenser l'erreur due à l'altitude et à la forte l'inclinaison de l'ombre de la Lune par rapport à la verticale (le phénomène a lieu en soirée) est d'un raffinement négligeable.
Eclipse partielle vers 1h15 du matin (heure locale)
Si une éclipse de lune ne recèle que peu d’importance scientifique,un photomontage ne relate que bien peu de cette merveille naturelle.L’œil nu remarque l’assombrissement vague du bord de l’astre sélène quand une courbe nette avance sur le disque croqué par l’ombre de la Terre.
Mais la clarté du satellite noie encore les subtiles rougeurs de la face sombre si bien qu’il nous faut attendre la disparitionde toute trace de réflexion lumineuse directe pour que seule demeure la lueur des rayons solaires tamisés par notre atmosphère.
Dés cet instant il est possible de se représenter le spectacle vu d’abord depuis la frange brillante – le globe terrestre treize fois plus étendu que « Diane Séléné » et hérissé d’une auréole éclatante surplombe l’horizon – puis depuis la bande la plus sombre – la même sphère palpitant de faibles éclats vermillions dans un ciel constellé.
Dimanche 9 novembre 2003, la lune est entrée dans l'ombre de de la Terre à 00h30 pour intégralement s’éclipser entre 2h05 et 2h30. Elle n'a retrouvé son éclat total qu'à 4h05. La trajectoire de la Lune est passée en bordure de l'ombre, ce qui explique la faible durée du phénomène (25 minutes).
L’annonce à votre entourage proche que vous partez en Libye pour observer une éclipse engendre regards amusés et ironiques, parfois interloqués et tout de même quelques fois approbatifs.
Si le moteur interne de chaque membre du groupe est cette motivation intrinsèque qui nous porte à se diriger vers l’observation de phénomènes célestes, bien d’autres émotions sont en jeu : la prise de contact avec une autre réalité, la rencontre avec le passé, le choc des paysages et de notre imaginaire et enfin la vitalité des liens entre les individus.
Le club Eclipse créé par Thierry Midavaine s’accoutume à ces échappées et cette fois, une équipe de tournage de la société Armada nous accompagne alors qu’un groupe de trois italiens nous rejoint à la frontière libyenne. Un bus, puis Huit 4x4 sont alloués pour le transport.
Nous rejoignons le guide, les chauffeurs, les cuisiniers et bien sûr les deux policiers chargés de nous encadrer.
Nous voici donc aux portes d’un territoire d’où sort une interminable colonne de camions vides.
Plus tard ils reviendront du voisin tunisien chargés de matériau de construction. Cependant nous ne verrons pas les flux de pétrole filer vers les pays fournisseurs en échange de ces biens.
Sabratha
En longeant la côte, les kilomètres de route entre désert et Méditerranée conduisent aux villes de Sabratha puis Leptis Magna. Elles témoignent de plus de 2500 ans d’histoire.
Dans leur conquête des côtes de l’Afrique du Nord initiée depuis les terres du Levant, les Phéniciens créèrent ces comptoirs que les Romains conquirent après la défaite définitive de Carthage.
L’empereur Septime Sévère naquit lui-même à Leptis et amplifia l’urbanisme développé par Hadrien.
Leptis Magna
Mais savez vous que cette ville est beaucoup plus proche de Paris que vous ne l’imaginez ?
En 1686 le consul Claude Maire obtint le droit d’exporter ses colonnes de marbre rose et de cipolin vert.
Depuis cette époque, plusieurs centaines de ces fûts polychromes embellissent l’architecture de Versailles, Saint Germain des Près et la cathédrale de Rouen.
Heureusement ces cités sont maintenant préservées et la faible fréquentation y autorise des balades solitaires pour rêver à leur passé, aux représentations de théâtre face à la mer par exemple.
Par ailleurs, la civilisation latine ne perdura pas et les basiliques chrétiennes s’effacèrent devant l’arabisation du VIIIième siècle d’essence sémitique et donc identique à celle des Puniques.
Arrivés à Tripoli nous nous envolons vers le sud Libyen.
De la ville universitaire de Sebbah, les pistes du désert s’ouvrent sur un océan de sable et de saisissements. Comment décrire ce processus de recomposition de soi révélé par le Sahara ?
En se couchant, le soleil livre une étendue de patine dorée, les emphases de la musique de Maurice Jarre ressurgissent alors avec le romantisme hollywoodien de Lawrence d’Arabie.
Erg d’Ubari (Fezzan)
Les jours qui suivent illustrent tous les visages géologiques façonnés depuis le retrait de la mer il y a 65 millions d’années.
Les sédiments se sont déposés laissant le vent les transporter pour édifier les dunes du Fezzan, ou bien laissant l’érosion des roches modeler des paysages grandioses de plateaux que j’imagine battus par les eaux.
Un matin, en sortant fraîchement de la tente pour profiter de 5 généreux degrés, le sol apparaît constellé de petites billes au relief allongé par les premiers rayons du jours. Comment expliquer ces formations ?
Wan-an-Namus
Encore plus spectaculaire, l’approche du volcan de Wan-an-Namus s’achève par la traversée d’une couche de basalte noire que la rougeur des rayons du soir enjolive de couleur pourpre.
Le jour tant attendu est arrivé.
Les éphémérides et le GPS sont les deux outils indispensables pour déterminer un lieu d’observation idéal sur la ligne de centralité.
Si nous sommes venus aussi loin, c’est que nous savons à l’avance que la durée de l’éclipse de soleil sera maximale ici (près de 4 minutes 10 secondes) et les conditions météorologiques très favorables.
Une fois le camp installé, l’attente se fait dans un décompte du temps savamment orchestré, rythmé par l’annonce des différents contacts : premier contact à 10h56, la lune glisse petit à petit devant le soleil jusqu’à 12h13 où subitement la lumière crépusculaire signe un arrêt net du vent et le jaillissement soudain de la couronne solaire.
Couronne solaire
Cette auréole qui s’étend bien au-delà de notre étoile est trompeuse.
Sa nature est encore mal connue et est perçue pour l’instant comme la matérialisation d’une énergie expulsée qui ne peut se libérer directement en surface. Elle s’accumulerait alors dans l’atmosphère du soleil pour être enfin irradiée d’une intense lumière blanche par les couches de magnésium et calcium gazeux chauffées à plus de 2 millions de degrés !
Et pourtant il fait moins de 6000 degrés à la limite du disque.
Protubérances et chromosphère au second contact
En réduisant le temps de pose, il est possible de découvrir la chromosphère, fine couche atmosphérique rouge qui témoigne de la présence d’hydrogène, premier élément à dissiper cette obscure énergie.
Protubérances et chromosphère au troisième contact
Enfin les protubérances trahissent l’inimaginable puissance des remous internes du soleil.
A 12h17, la lune achève l’occultation totale de notre astre vital, tandis que la température continue sa chute (6° au total) et que le vent réapparaît.
Les émotions se détachent.
Le lendemain soir, sur la route du retour, le croissant Sélène de 1 jour vient sertir la lumière cendrée.
Le scénario est décidément trop bien écrit.
Transit de Vénus le 08 juin 2004 vu depuis Paris entre 7H25 et 13H15 heure locale
Une fameuse mésaventure
La rareté du passage de Vénus devant le soleil se mesure aux harmoniques de son cycle : 121ans ½-8 ans-105ans ½-8ans-121ans ½. Autrement dit la probabilité d’observer le phénomène dans la vie se situe entre 0 et 2 maximum selon la date de naissance. C’est pourquoi l’astronome français Gentil de La Galaisière se lance sur les mers en 1760 pour rejoindre les Indes. La passion avive l’optimisme au point de lui faire négliger les circonstances géopolitiques de l’époque : la France à ce moment là est en guerre avec la Grande Bretagne, son projet d’armement naval avec l’Espagne ayant sensiblement levé quelques inquiétudes.
Au final le courageux scientifique ne peut arriver à temps et décide de rester 8 ans au comptoir de Pondichéry pour observer le prochain passage. Lorsque le moment crucial arrive, le soleil revêt une couverture nuageuse épaisse. La Galaisière tombe malade, rentre en France en 1771 et apprend qu’il a été pris pour mort : ses biens ont été vendus, sa femme s’est remariée et son poste à l’Académie des sciences ré attribué !
L’observation pourquoi ?
Au XVIIième siècle, l’enjeu est considérable : la mesure de la distance Terre-Soleil à partir des positions de Vénus observées de lieux distants de plusieurs milliers de kilomètres à la surface du globe terrestre.
Sa précision est fondamentale car elle conditionne toutes les autres distances estimées dans l’univers. Aujourd’hui, 8 juin 2004, suivre l’évènement depuis son balcon est uniquement manière d’obliger l’âme à se tourner vers les cieux pour nous guider de ce monde vers un autre (trop fort Platon !). Une simple paire de jumelles grossissant 7 fois, un filtre solaire et un appareil photo numérique permettent de fixer cette occasion.
Pourquoi est-ce si rare ? Parce que l’orbite de Vénus s’écarte de plus de 3° de celui de la Terre, et comme en apparence le soleil ne fait que 0.5° de diamètre, la planète passe généralement au dessus ou au dessous de l’axe Terre-Soleil. Le prochain passage est prévu le 6 juin 2012. La dernière occasion avant le XXIIième siècle.