Histoire de l'Opéra, vie culturelle parisienne et ailleurs, et évènements astronomiques. Comptes rendus de spectacles de l'Opéra National de Paris, de théâtres parisiens (Châtelet, Champs Élysées, Odéon ...), des opéras en province (Rouen, Strasbourg, Lyon ...) et à l'étranger (Belgique, Hollande, Allemagne, Espagne, Angleterre...).
Pour deux soirs, mardi 13 et mercredi 14 mars, Jupiter et Vénus donnent l’apparence de se croiser dans le ciel à seulement 3° de distance. La moins brillante mais la plus importante, Jupiter (magnitude - 2), erre à 840 millions de kilomètres, alors que Vénus (magnitude -4) se déplace en fait à 108 millions de kilomètres de la Terre.
Un spectacle tout simple à regarder à l’œil nu, auquel se joindra un fin croissant de Lune les soirs du 25 et 26 mars, quand les planètes seront à 10° d’écart.
Jupiter et Vénus dans le ciel parisien le 14 mars 2012
L'article qui suit énumère les principaux évènements de notre système solaire visibles en 2011 depuis Paris. Les périodes de visibilités favorables des planètes sont calculées sur une variation du diamètre apparent de 5% et avec un soleil au moins à 5° en dessous de l'horizon. Les horaires sont donnés en heure locale.
Diamètres et phases apparents des planètes en 2011, tels qu'ils peuvent être vus dans un télescope grossissant environ 225X.
Mercure du 01 au 10 janvier avec diamètre 7,3’’ à 09° plein Sud-Est vers 08H15
Vénus du 01 au 30 janvier avec diamètre jusqu’à 27’’ à 08° plein Sud-Est vers 08H15
Eclipse partielle de soleil (65%) le 04 janvier dès le lever du soleil (8H50)
Saturne du 05 février au 01 juin avec diamètre jusqu’à 19,2’’ à 38° plein Sud vers 01h00
Mercure du 15 au 30 mars avec diamètre à 7,3’’ à 12° plein Ouest vers 19H40
Rapprochement Mercure/Jupiter/Vénus les 11 et 12 mai (2°) à 3° au dessus de l'horizon vers 06H00
Eclipse Totale de Lune au coucher du soleil le 15 juin dès 22H00
Mercure du 28 août au 10 septembre avec diamètre à 7,3’’ à 10° plein Est vers 06H50
Jupiter du 20 septembre au 04 décembre avec diamètre jusqu’à 49,7’’ à 53° plein Sud vers 02h00
Mercure du 12 au 23 décembre avec diamètre jusqu’à 8,0’’ à 10° plein Ouest vers 19H40
Graphique de l'éclipse de soleil du 04 janvier 2011 à 9H05, à 2° au dessus de l'horizon Sud-Est.
Détail des principaux évènements Date Heure H Dir. Phénomène
Juin 2011 01/06 22H30 37° Sud Saturne 18,2'' 12/06 04H15 10° Est Jupiter Transit Io + ombres de Io & Europe 15/06 21H55 0° Sud-Est Eclipse Totale de Lune 15/06 23H00 7° Sud-Est Fin Totalité Eclipse de Lune 16/06 00H00 12° Sud-Est Fin Eclipse de Lune 26/06 05H15 25° Est Rapprochement Lune-Jupiter (4,5°)
L'article qui suit énumère les principaux évènements de notre système solaire visibles en 2010 depuis Paris. Les périodes de visibilités favorables des planètes sont calculées sur une variation du diamètre apparent de 5% et avec un soleil au moins à 5° en dessous de l'horizon.
Les horaires sont donnés en heure locale.
Diamètres et phases apparents des planètes en 2010, tels qu'ils peuvent être vus dans un télescope grossissant environ 225X.
Saturne du 25 janvier au 20 mai avec diamètre jusqu’à 19,4’’à 45° plein Sud vers 01h00
Mars du 10 janvier au 15 février avec diamètre jusqu’à 14’’ à 60° plein Sud vers 02h00
Mercure du 10 au 15 avril avec diamètre jusqu’à 9,3’’ à 11° plein Ouest vers 22H00 avec rapprochement lunaire le 15 (2°11‘)
Comète C/2009 R1 McNaught du 18 au 28 juin visible à l’œil nu (magnitude 5) mais à 11° au dessus de l’horizon Nord-Est vers 04h00.
Occultation de Delta Ophiuchus par l'astéröide 472 Roma le 9 juillet visible à l’œil nu en pleine ville (magnitude 2.7) à 31° au dessus de l’horizon Sud-Ouest vers 00h58 (sur une ligne Metz-Limoges-St Sébastian)
Rapprochement Mars/Saturne/Vénus le 08 août à 23h00
Jupiter du 15 août au 31 octobre avec diamètre jusqu’à 50’’ à 40° plein Sud vers 02h00
Uranus du 10 au 30 septembre avec rapprochement de Jupiter le 20 (0°48’)
Mercure du 20 au 25 septembre avec diamètre jusqu’à 8,2’’ à 10° plein Est vers 07H00
Rapprochement Lune/Vénus très difficile le 05 novembre à 08h15 (0°37’) car à 2° au dessus de l’horizon mais très intéressant (2 fins croissants à observer).
Vénus du 15 novembre au 31 décembre avec diamètre jusqu’à 54’’à 17° plein Sud-Est vers 07h30
Eclipse Totale de Lune le 21 décembre au coucher de Lune à 8h40. Il faudra être à la pointe de la Bretagne pour avoir de meilleures conditions (Lune à près de 4° au dessus de l’horizon au début de la totalité).
Rapprochement de Mars, Vénus et Saturne le 08 août 2010.
Détail des principaux évènements (Date - Heure - Hauteur et direction - Objet)
Janvier 2010
10/01 04H00 60° Sud Mars 13,4’’
25/01 05h00 41° Sud Saturne 18,5’’ 30/01 02h00 63° Sud Mars 14,0’’
Février/Mars 2010
15/02 00h30 65° Sud Mars 13,4’’ 15/03 01h30 43° Sud Saturne 19,4’’
L'éclipse annulaire du 03 octobre 2005, vue partiellement à Paris. Montage photo avec phases toutes les 5 minutes entre 10H10 et 12h05 du matin (heure locale).
Au cours de la matinée du 03 octobre 2005, Madrid avait la chance de voir le soleil prendre la forme d’un anneau.
A Paris, l’éclipse n’était que partielle, mais la portion du disque solaire recouverte était suffisamment importante (70%) pour que le changement de luminosité soit perceptible et que les contrastes s’intensifient, l'astre du jour ne culminant qu'à 27° au dessus de l'horizon au moment du maximum
Rarement le bleu du ciel ne prend une telle profondeur.
Parcours de l'éclipse annulaire du 03 octobre 2005.
Deux ans après l’éclipse de 1999 en France, vécue par beaucoup sous les nuages, l’envie d’aller au rendez vous de l’éclipse suivante en Afrique devint irrépressible. Plus stable que l’Angola, la Zambie offre des conditions météorologiques favorables aussi bien pour l’observation que pour la vie quotidienne.
Sur un plateau à plus de 1000 mètres d’altitude et en plein hiver, l’air moins chaud et moins humide qu’en été est un confort qui compense en partie la qualité rudimentaire du mode de voyage.
Au cœur d’un pays peu touristique, la nature est plus sauvage qu’ailleurs. Elle se tient à distance, difficile d’approcher de près les antilopes, et les éléphants peuvent être très agressifs, comme en témoigne l’état d’un bus que nous avons croisé après une charge frontale.
Une nuit, le fracas des branches d’un pachyderme se nourrissant tout en arpentant le camp jonché de tentes, avec obligation de ne pas bouger tout en craignant de se faire écraser, reste un excellent test de mémoire auditive.
Ne pouvant rejoindre la réserve de Kafue vers l’ouest à cause du mauvais état de la piste, nous devons nous replier au nord de Lusaka près du site aménagé pour les touristes venus en grand nombre.
Le jeudi 21 en pleine savane, les instruments astronomiques de tous types sont disséminés au milieu des tentes dès le début de l’après midi.
La trajectoire de l'ombre de la Lune le jeudi 21 juin 2001 en Zambie
L’attente est animée par l’estimation en temps réel de la localisation de l’ombre de la Lune.
A 13H00 heure locale, l’éclipse partielle commence sur la côte angolaise, à 13H25 elle débute à l’ouest de la Zambie, à 13H40 le premier contact se produit sur notre site, et à 14H40 l’ombre de la lune entre sur le territoire africain.
Pour nous, le second contact (début de la totalité) se produit à 15H08mn40s, l’ombre se déplace à près de 4300km/h. Le spectacle à 30° au dessus de l’horizon est sensationnel, l’enthousiasme s’approche de la panique car seules trois petites minutes et trente six secondes nous sont laissées pour tout saisir.
La chute de température est très sensible, nous passons de 25°C à 18°C au moment de la totalité, mais la descente se poursuit jusqu'à 13°C, 45 minutes après l'éclipse totale, une inertie thermique considérable due à l'altitude, la faible hauteur du soleil sur l'horizon, et le fait que nous sommes en hiver.
Le diamant. Appareil argentique Zenith 11, focale 200mm, ouverture 3.9, Iso 100
La nature est à ce moment endormie. Le retour spontané du soleil réveille subitement un groupe de vanneaux couronnés, perturbés par le phénomène et par notre inhabituelle présence.
Leur vol tournoyant au dessus de nos têtes tout en criant va durer quelques minutes.
La Zambie, c’est aussi le souvenir des chutes Victoria se jetant le long d’une large falaise pour se concentrer dans un couloir étroit, le coucher de soleil sur le Zambèze, les crocodiles somnolents, la beauté des visages et des habits des femmes.
L'éclipse de soleil du 11 août 1999, vue depuis Laon 20 minutes avant la totalité. Appareil Zenith 11 argentique, focale 200mm, ouverture 3.9, Iso 100
Dix ans sont déjà passés depuis l’éclipse de soleil dont l’ombre au sol balaya la campagne à 30 km au Nord de Paris.
La capitale ne fut pas plongée dans le noir, mais le soleil apparut tel qu’il pouvait être vu 30 secondes avant la totalité.
Il fallut donc se déplacer à plusieurs dizaines de kilomètres afin de se positionner sur la ligne de centralité.
Trajectoire en France de l'ombre de la lune lors de l'éclipse solaire du 11 août 1999 (diamètre 110 km)
La Normandie était une possibilité, le Nord Est en était une autre. Le sud de Laon s’avéra être un mauvais choix, mais il était trop tard pour bouger une fois sur place.
Néanmoins, la phase partielle vue à travers les nuages dans un bain de lumière de plus en plus verdâtre dramatisa l’attente, jusqu’à l’arrivée de l’ombre de la lune qui, en quelques secondes, éteignit successivement toutes les couches nuageuses (le soleil n‘était plus visible depuis 15 minutes).
C’était trop inhabituel pour de pas en être choqué, d’autant plus que j’attendais cette éclipse depuis 15 ans.
L’obscurité dura 2mn12s autour de 12h25 heure locale, et il fallait être à Bucarest pour profiter jusqu'à 2mn23s d'éclipse totale.
Trajectoire des éclipses du 11 août 1999 et du 21 août 2017 (Saros 145)
Appartenant à une série récente (Saros 145), cette éclipse de soleil se reproduira le lundi 21 août 2017 ( voir compte-rendu ici) pour traverser d’ouest en est les Etats-Unis, et, cette fois, le noir total s’étendra sur 2mn40s.
Il y a douze ans, la Comète Hale Bopp venait au plus proche du Soleil chercher une vitesse vertigineuse approchant les 160.000 km/h.
En mars et avril 1997 elle était visible à l’œil nu dés le crépuscule, et en quittant la pollution lumineuse de la région parisienne, il devenait alors possible d’aller observer la splendide coma le soir même à son périhélie, son plan orbital s’inclinant à 90° par rapport à celui de la Terre autour du Soleil.
La comète Hale-Bopp en mars 1997 depuis l'Ouest de Paris - Boitier Zenith objectif 50mm, ouverture 2.8
omète Hale-Bopp en mars 1997 depuis l'Ouest de Paris - Boitier Zenith objectif 50mm, ouverture 2.8
A l’époque, la photographie argentique n’était pas encore dominée par la photographie numérique. Deux clichés pris simplement avec un boîtier Zénith sur trépied et sans suivi viennent s’ajouter aux nombreux témoignages accessibles.
Avec les distances respectives au périhélie et à l’aphélie de 0.914 UA et 370,8 UA (1 Unité Astronomique = 150 millions de kilomètres = rayon orbite terrestre), le retour de cette comète n’est pas prévu avant 4530.
La comète Hale-Bopp en avril 1997 depuis la région de Blois - Boitier Zenith objectif 200mm, ouverture 3.9
Si ces quelques chiffres nous apprennent surtout que nous avons pu admirer une comète qui est repartie pour traverser le système solaire 10 fois plus loin de notre étoile que ne l’est Pluton, ils nous rappellent également une erreur de Jules Verne dans un de ses roman peu connu, Hector Servadac -Voyages et aventures à travers le monde solaire (1877).
Il y est question d’une comète nommée Gallia, dont la trajectoire est cette fois située dans le même plan solaire que la Terre, et qui la frôle en emportant 36 êtres humains.
Elle est décrite comme ayant une période de 2 ans, une distance à l’Aphélie de 220 millions de lieues (5.87 UA), mais également une distance au Périhélie égale à la distance de Vénus au Soleil (soit 0.72 UA environ).
Et là, quelques amateurs du calcul astronomique sortent la table des lois de Kepler, posent simplement la troisième de ces lois, a³=P², c’est à dire qu’il y a un rapport constant entre le demi grand axe de l’orbite d’un corps céleste (a) et sa période de révolution (P).
Ainsi, au vu des caractéristiques métriques fournies par Jules Verne, la période de cette comète ne devrait pas être de 2 ans, mais de 6 ans.
Cette inexactitude n’est peut être pas involontaire. Le romancier cite lui même les lois de Kepler dans Hector Servadac, mais sa dramaturgie se fonde sur l’influence de la planète Jupiter sur la trajectoire de la comète, et sur la faible périodicité de cette dernière.
C’est incompatible de la troisième loi de Kepler, et il se pourrait que ce soit la raison pour laquelle la distance au périhélie de Gallia n’est pas donnée directement, alors que tout y est d’habitude très précisément chiffré.
Le soleil avant l'éclipse (8h08) - ISO 100, Focale 432mm, Vitesse 1/10s, Ouverture 3.3, filtre orange.
Nous nous attendions bien à avoir des difficultés à observer l’éclipse de soleil depuis Shanghaï, car les statistiques et les prévisions météorologiques n’étaient pas favorables.
La ville la plus dynamique de Chine ne se situant pas sur la ligne de centralité (voir l’article préparatoire sur l’éclipse), il fallait tout de même arriver à tirer quelque chose de beau et fort, d’un phénomène qui risquait très probablement de se produire sous les nuages.
Les passants s'installent petit à petit sur le Bund.
Je n’ai donc pas choisi de suivre ceux qui se sont rendus très tôt le matin à 70kms au sud, et m’en suis allé sur le boulevard du Bund, démoli par les travaux préparatoires à l’exposition universelle de 2010, pour obtenir un point de vue intéressant sur les tours du quartier de Pudong.
Je le trouvais devant le vieux bâtiment néoclassique de la Bank of China, construit par les architectes Palmer et Turner entre 1918 et 1920.
Posté à côté d’un homme élégant et très âgé, mais au visage d’une sereine beauté, l’attente se déroula sous un ciel chargé, d’où émergeait parfois le disque solaire avant le début de l‘éclipse.
Et pendant tout ce temps, les passants s’arrêtèrent pour nous tenir compagnie, l’instinct de regroupement était le plus fort.
Parmi eux, un jeune garçon trouva comme occupation de dessiner la « Perle de l’Orient » (1994), tour qui évoque une structure sur laquelle se fixent comme des perles un peu kitsch.
Enfant dessinant l'Oriental Pearl TV Tower
A partir du début de l’éclipse (8H23), nous ne verrons quasiment plus le soleil, et l’espoir s’évanouit définitivement quand la pluie surgit 10 minutes avant la totalité, d’abord avec une intensité soutenue, puis sous forme d’un véritable déluge 15 minutes après la totalité.
On aurait pu croire à une volonté du ciel de perturber au mieux le vécu sur Terre du passage de la Lune devant le Soleil, mais il ne fait pas trop de doute que l’explication soit simplement physique.
L’air étant saturé d’humidité, le refroidissement du à l’éclipse n’a fait que faire précipiter les nuages, et comme la chute de température s’est poursuivie au delà des 5 minutes passées dans la nuit, la condensation devint alors plus violente.Malgré tout, il reste ce moment extraordinaire où tout s’accélère dans la dernière minute avant la totalité, les nuages s’assombrissent de plus en plus rapidement, les contrastes s’accentuent, et puis survient comme un grand plongeon sur un ciel uniformément noir, une étrange sensation d‘infini. Nous sommes dans l'ombre de la Lune.
C’est cette fois une nuit noire et profonde de 9H36 du matin jusqu’à 9H41.
Il ne reste plus qu'à contempler les tours et leurs petites lumières, parmi lesquelles scintillent les flashs des observateurs.
Un groupe d'amateurs de l'Association Française d'Astronomie (AFA) s'est rendu le long de la côte Pacifique, mais malgré quelques bribes de la phase partielle, il n'a pas été possible de voir la couronne solaire. Et selon CNN, il en fût de même sur les îlesYangshan.
Ceux qui s'installèrent en altitude, à plus d'une centaine de kilomètres à l'ouest de Shanghaï (Jiangnan par exemple),ont eu plus de chance.
Evolution de la luminosité sur le quartier de Pudong pendant les 25 dernières minutes
Pudong à 09H11 (H-25mn) ISO 100, Focale 36mm, Vitesse 1/200s, Ouverture 2.8
Pudong à 09H21 (H-15mn) ISO 100, Focale 36mm, Vitesse 1/200s, Ouverture 2.8
Pudong à 09H29 (H-7mn) ISO 100, Focale 36mm, Vitesse 1/200s, Ouverture 2.8
Pudong à 09H37 (Eclipse totale) ISO 100, Focale 36mm, Vitesse 1/2s, Ouverture 2.8
Alors même les médias les plus sérieux n’ont pas arrêté de dire que c’était l’éclipse la plus longue du siècle. C’est vrai, et la trajectoire de l'ombre de la Lune traversait 2 pays les plus peuplés au monde, l'Inde et la Chine, ce qui signifie que de l'ordre de 300 millions d'humains se trouvaient dans la bande de totalité, chose qui est très rare.
Mais pour obtenir une durée de 6mn 39s, il fallait être en plein Pacifique sur de petites îles.
Le soleil n’a jamais disparu plus de 5mn 58s sur le continent asiatique.
Et donc, il ne faudra pas rater la réplique de cette éclipse dans 18 ans, 11 jours et 8 heures, le 2 août 2027 exactement, car cette fois la trajectoire traversera le Maroc (4mn50), l’Algérie (5mn30), la Tunisie (5mn40), la Lybie (6mn15), l’Egypte (6mn20), l’Arabie Saoudite (6mn10) et La Mecque, le Yémen (5mn55) et la Somalie (5mn30). Les statistiques météorologiques sont autrement plus favorables.
C’est réellement ce jour là que se produira l’éclipse la plus longue du siècle sur le continent, en plein sur le Temple d’Amon à Louxor (un vrai symbole), et pour une durée de 6mn 23s.
Plus de 100 millions de personnes, vivant principalement en Egypte, se situeront dans la zone de totalité.
L'éclipse du 22 juillet 2009 appartient au Saros 136 qui donne actuellement les éclipses les plus longues.
Elle se reproduira le 02 août 2027 sur l'Afrique du Nord, soit à 120° vers l'Ouest (ce sont les 8 heures du cycle de 18 ans, 11 jours et 8 heures qui provoquent ce décalage) pour une durée maximale de 6mn23s .
A partir de mai 2096, les éclipses du Saros 139 (auquel appartient l'éclipse de Lybie en 2006) deviendront les plus longues (6m06s cette année là), pour atteindre 7mn29 en juillet 2186.
Ce sera donc l’éclipse la plus longue du siècle (plus de 6minutes et 40 secondes en plein océan Pacifique) partant de l’ouest de l’Inde jusqu’à l’est de la Chine en 1H40, pour survoler ensuite le plus grand océan de la planète pendant 2H40.
Alors il est couru d’avance que les conditions météorologiques en pleine Mousson ne sont pas favorables, mais la grande mégalopole chinoise bénéficie des statistiques les plus avantageuses (1 chance sur deux de ne pas avoir un ciel couvert).
Trajectoire de l'ombre de la Lune le 22 juillet 2009 dans la région de Shanghaï
Nous ne sommes pas exactement sur la ligne de centralité (à 65km plus au Sud), ce qui malgré tout offre 5 minutes de totalité en pleine ville, au milieu des clameurs de la population, avec un effet dramatique spectaculaire.
Au niveau de l’Opéra de Shanghai, face à la place du Peuple, l’éclipse du soleil va s’amorcer à 8h23mn25s, son disque basculera dans le noir de 9h36mn45s à 9H41mn45s (à 56° au dessus de l‘horizon Est), la Lune se dégageant définitivement de l’astre solaire à 11h01mn40s et à près de 73° d’élévation.
La place du Peuple (au centre) et le Grand Theatre de Shanghai (batiment blanc à gauche)
En pleine phase de décélération pendant ce temps, l’ombre au sol (d’un diamètre de 252kms) fusera à 3000 km/h vers la côte puis vers l’Ile de Ishinomura-Kinkajou (à 60kms d’Iwo Jima), où certains amateurs coriaces pourront bénéficier des 6minutes et 40 secondes de totalité, 50mn après Shanghaï.
A deux heures de train express, il est également possible de se rendre à Hangzhou, lieu plus charmant que les Shanghaiens affectionnent. Cela permet d’augmenter la durée du phénomène de 25 s.
Si l’accès à l’harmonie des œuvres lyriques et musicales est facile pour l’amateur résidant en région parisienne, il n’en va pas de même pour l’astronomie, la pollution lumineuse faisant radicalement barrage.
Il est vrai que la Lune et les planètes font exception.
Leur forte luminosité s’en accommode très bien et de plus, la pollution atmosphérique d’une grande ville comme Paris réduit les écarts de températures entre jour et nuit, ce qui a pour effet de réduire la turbulence atmosphérique.
Il suffit donc de s’équiper d’une bonne lunette astronomique (1) avec un rapport F/D supérieur à 8 et un diamètre minimum de 80mm (2) pour profiter des objets les plus brillants de notre système solaire avec les plus forts grossissements (3) même en pleine ville.
(1) nettement préférable au télescope de par l‘absence d‘obturation centrale.
(2) bien garder à l’esprit que l’achromatisme de la lunette est de bonne qualité quand F/D > D en cm
(3) jusqu’à 1.5*D
Egalement, un télescope type Maksutov est idéalement dédié à l'observation planétaire car conçu avec des rapports F/D > 12 pour un prix comparable à une lunette de même diamètre.
En revanche pour les objets du ciel profond (amas, nébuleuses, galaxies, comètes), s’éloigner de la capitale s’avère nécessaire et le choix d’un autre type d’instrument également.
Les caractéristiques de la lunette astronomique conseillée ci avant pour l’observation planétaire n’offrent pas la meilleure luminosité possible pour les objets faiblement lumineux car un rapport F/D inférieur à 6.5 est indispensable (4).
(4) Pour atteindre le grossissement minimum G=D/6 le plus lumineux d’un instrument, il faut pouvoir avoir G=F/f = D/6 soit F/D = f /6 où f est la focale de l’oculaire et 6 l‘ouverture de la pupille de l‘œil en mm.
Comme les oculaires du marché ont des focales d’au plus 40 mm, le rapport F/D doit être inférieur à 6.5.
Le diamètre doit être le plus grand possible dans la limite de la transportabilité en voiture.
Alors si tout comme moi l’on attache d’abord de l’importance au plaisir de chercher par soi même les objets en étudiant précisément le ciel, et que l’on préfère la contemplation directe à la recherche de performances en astrophotographie, le télescope Dobson démontable est l’outil idéal avec un rapport surface / prix imbattable (5).
(5) 1,3 euro/cm2 pour un dobson de grand diamètre contre 2,5 euros /cm2 pour un télescope Newton standard et 5 euros /cm2 pour une lunette ou un télescope Maksutov.
Je me suis équipé d’un Dobson de diamètre 305mm et de focale 1524mm (D=F/5).
Il n’y a donc pas de monture équatoriale à régler, pas de système de pointage automatique, pas de motorisation : tout est manuel.
Seul un viseur laser point rouge d’intensité variable est fourni pour aider au pointage.
L’unique inconvénient est la nécessité de vérifier la collimation (alignement des miroirs primaire et secondaire) avant chaque utilisation.
Dobson pointant vers Vénus
Mais si l’on se limite aux objets diffus du ciel noir, seul le plus faible grossissement est utile (50 X avec un 305mm) et par conséquent la qualité d’image ne nécessite pas un réglage de haute précision.
Reste à déterminer le lieu d’observation.
Les cartes de pollutions lumineuses montrent que le Perche est une des régions les plus proches de Paris avec d’excellentes conditions de vues.
Pollution lumineuse en région parisienne (bleu : ciel très bon, blanc/rose : ciel exécrable) et identification (en bas à gauche) d'une zone disposant d'un ciel de bonne qualité.
En route donc pour l’Orne, direction Longny-au-Perche. Après 150 km et 1h45mm de route depuis Paris, une petite route de forêt aboutit au Lieu dit « Le vieux village » près de La Lande-sur-Eure.
L’horizon est dégagé dans toutes les directions et il aisé d‘installer le matériel à proximité de cet axe peu fréquenté (environ 5 véhicules/heure).
Localisation du site d'observation près de La Lande sur Eure
Samedi 27 décembre à 16H00 TU (17H00) le soleil se couche, Vénus resplendit dans une atmosphère sèche et froide (-2°C), puis la nuit noire tombe vers 18H00 TU (19H00) (6).
(6) si l'on définit la nuit noire comme la période où le soleil est à plus de 16° en dessous de l'horizon et que l'on évalue sa durée selon les saisons, cela donne :
Le 20 décembre : début 1h50mm après le coucher du soleil pour une durée de 12h20
Le 20 mars et 20 septembre : début 1h40 après le coucher du soleil pour une durée de 8h40
Le 20 juin : début 3h00 après le coucher du soleil pour une durée de 2h00
La voie lactée est bien visible, les Pléiades flashent, et au foyer du télescope l‘ensemble est comme une parure brillante et glacée dont l‘intensité n’est pas restituable en photographie.
C’est l’occasion de tester d’autres objets aisément reconnaissables à l‘œil nu comme la galaxie d’Andromède M31 ou l’amas ouvert NGC 7686.
Il n’est pas possible d’aller plus loin car j’ai sous estimé l’équipement nécessaire pour résister au froid notamment au niveau des pieds, mais la mission qui consistait à repérer un site facile d’accès pour les amateurs d’astronomie de la région parisienne est remplie.