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Publié le 3 Juin 2025

Il Trittico (Giacomo Puccini – New-York, Metropolitan Opera, le 14 décembre 1918)
Répétition générale du 23 avril 2025 et représentation du 25 mai 2025
Opéra Bastille

Gianni Schicchi
Gianni Schicchi Misha Kiria
Lauretta Asmik Grigorian
Zita Enkelejda Shkoza
Rinuccio Alexey Neklyudov
Gherardo Dean Power
Betto Manel Esteve Madrid
Simone Scott Wilde
La Ciesca Theresa Kronthaler
Amantio di Nicolao Alejandro Balinas Vieites

Il Tabarro
Michele Roman Burdenko
Luigi Joshua Guerrero
Giorgetta Asmik Grigorian
Il Tinca Andrea Giovannini
La Frugola Enkelejda Shkoza
Il Talpa Scott Wilde

Suor Angelica
Suor Angelica Asmik Grigorian
La Zia Principessa Karita Mattila
La Badessa Hanna Schwarz
La Maestra delle Novize Theresa Kronthaler
La Suora Zelatrice Enkelejda Shkoza
Suor Genovieffa Margarita Polonskaya
Suor Osmina Ilanah Lobel-Torres
La Suor Infirmiera Maria Warenberg

Mise en scène Christof Loy (2022)
Direction musicale Carlo Rizzi
Coproduction avec le Festival de Salzburg

Retransmission en direct sur Paris Opera Play, la plateforme numérique de l’Opéra national de Paris, le 16 mai 2025 à 19h, puis en différé sur OperaVision à partir du 18 juillet 2025, et diffusion sur France Musique le 14 juin 2025 à 20h dans l’émission ‘Samedi à l’Opéra’ présentée par Judith Chaine.

Les amateurs lyriques restés à Paris au cours du mois de mai 2025 auront vécu des soirées inoubliables avec la reprise de la production salzbourgeoise d’’Il Trittico’ présentée sur la scène Bastille pour les débuts scéniques d’Asmik Grigorian sur les planches de la capitale française.

La soprano lituanienne aurait du cependant faire ses débuts au Palais Garnier quatre ans plus tôt dans la nouvelle production de ‘La Dame de Pique’ mise en scène par Dmitri Tcherniakov, si la situation sanitaire n’avait balayé ce projet qui aura peut-être une chance de se concrétiser ultérieurement.

Asmik Grigorian (Suor Angelica)

Asmik Grigorian (Suor Angelica)

Depuis une première version donnée en français en 1967, puis une seconde donnée en langue originale en 1987, toutes deux à la salle Favart, ‘Le Triptyque’ n’est réapparu sur la scène Bastille qu'en 2010 dans la production de Luca Ronconi (Scala de Milan).

Moins connu que les autres ouvrages phares de Giacomo Puccini, on pouvait s’attendre à une moindre curiosité de la part du public pour ces trois histoires, si l’onde de choc de ce spectacle intense ne s’était propagée dès la répétition générale qui laissa tout le monde saisi, d’autant plus qu’Asmik Grigorian avait demandé pour cette reprise parisienne à placer la comédie ‘Gianni Schicchi’ en premier pour conclure sur ‘Suor Angelica’, une progressivité vers le drame dont l’effet s’avérera implacable.

Gianni Schicchi (ms Christof Loy)

Gianni Schicchi (ms Christof Loy)

Le travail de Christof Loy est connu partout en Europe où ses productions redonnent de la force théâtrale aux œuvres lyriques depuis 25 ans sur la base de scénographies taillées au juste nécessaire, mais avec un soin certain accordé aux lumières. Il fait ainsi ses débuts tardifs à l’Opéra de Paris, et le fait que les principaux chanteurs présents lors de la création de sa production soient invités lors de la reprise parisienne va contribuer à renforcer les qualités de cette dernière.

Alexey Neklyudov (Rinuccio), Misha Kiria (Gianni Schicchi) et Asmik Grigorian (Lauretta)

Alexey Neklyudov (Rinuccio), Misha Kiria (Gianni Schicchi) et Asmik Grigorian (Lauretta)

‘Gianni Schicchi’, seule œuvre du ‘Triptyque’ inspirée de la ‘Divine Comédie’ de Dante, se déroule autour d’un grand lit bourgeois adossé à un mur orné, côté jardin, d’une grande porte laissant entrevoir un bout de la pièce arrière (un dispositif récurrent chez Loy).

Les talents d’acteurs de tous les protagonistes sont développés afin de créer une image de chaos, une forme de dislocation sociale des héritiers lorsqu’ils réalisent que quasiment rien ne leur a été laissé par le défunt. Leur folie rappelle beaucoup celle de ‘The Exterminating Angel’ dirigée par Calixto Bieito l’an passé, où l’on retrouvait cette même forme de désordre humain en vase clos.

Alexey Neklyudov, Asmik Grigorian, Misha Kiria et Enkelejda Shkoza

Alexey Neklyudov, Asmik Grigorian, Misha Kiria et Enkelejda Shkoza

A cette occasion, le public parisien a le plaisir de découvrir l’immense interprétation de Misha Kiria, baryton géorgien d’une verve et d’une splendide sonorité bonhomme qui impose un Gianni Schicchi au burlesque sarcastique éclatant. Asmik Grigorian est déjà franche et rayonnante, mais encore maintenue dans un rôle modeste illuminé par le fameux ‘Oh mio babbino caro’.

Bon acteur, le ténor Alexey Neklyudov a toutefois tendance à être couvert par l’orchestre, mais il achève son rôle de Rinuccio sur une brillante exaltation, alors que le personnage de Zita va permettre à Enkelejda Shkoza de démontrer, plus que dans les deux autres volets, son grand abattage scénique ainsi que ses vaillances vocales. Et en Simone, Scott Wilde joue sur du velours, alors qu’Alejandro Balinas Vieites rend une noble noirceur au notaire Ser Amantio di Nicolao.

Asmik Grigorian (Giorgetta) et Roman Burdenko (Michele)

Asmik Grigorian (Giorgetta) et Roman Burdenko (Michele)

En seconde partie, le décor constitué côté cour d’une péniche installée dans un espace fermé par des murs monochromes, et d’une sorte de salon d’intérieur côté jardin, donne une impression de théâtre dans le théâtre en apparence un peu décevant, mais qui a l’avantage de mettre en valeur ce qu’il y a de comédie au début d’‘Il Tabarro’. Il y a donc bien une continuité de ton avec ‘Gianni Schicchi’, mais les éclairages crus vont s’assombrir imperceptiblement jusqu’à ce que le spectateur ne réalise à quel point le piège dramatique s’est refermé sur le couple d’amants.

L’expressivité d’Asmik Grigorian est au service d’une femme qui veut séduire mais sans trop en faire, tout en gardant la conscience que quelque chose la lie toujours à Michele, une forme de compassion qu’il n’éprouve pourtant pas en retour.

Joshua Guerrero (Luigi)

Joshua Guerrero (Luigi)

En Joshua Guerrero elle trouve un partenaire qui incarne très justement un naturel sanguin aux poignantes expressions véristes, fascinant alliage de style et d’animalité latins, si bien que leur duo est un cri viscéral au chant intense qui agrège de multiples reflets vibrants.

Roman Burdengo dépeint lui aussi un personnage animé par une forte volonté mais au relief sombre, une image de la vie tourmentée par ses tristes passions et qui charrie un insondable maelstrom de ressentiments noirs et incisifs. Le meurtre de Tonio est saisissant par son apparence de froide sauvagerie, et le cri d’effroi d’Asmik Grigorian résonne d’une morbidité pleurante qui prend aux tripes.

Tous les rôles secondaires qui évoluent autour du trio damné sont très bien tenus, avec naturel et contraste.

Suor Angelica (ms Christof Loy)

Suor Angelica (ms Christof Loy)

Mais c’est bien entendu la troisième nouvelle ‘Suor Angelica’ qui constitue le clou du spectacle, car après la comédie haut en couleur et la puissance passionnelle, l’auditeur va être confronté au sentiment de révolte induit par l’écrasement du sentiment maternel d’une femme ayant été séparée de son fils.

A nouveau des murs nus et une petite porte surélevée à gauche de la scène, un petit jardin symbolique à l’avant scène, quelques chaises, une table, et trois luminaires éclairant de leurs lueurs lunaires la scène, ce décor unique évoluera sous un éclairage de plus en plus nocturne.

Karita Mattila (La Zia Principessa)

Karita Mattila (La Zia Principessa)

Asmik Grigorian est intégralement vêtue de noir et étudie alors que les autres sœurs s’animent autour d’elle, jusqu’à l’arrivée de la Zia Principessa qui va engendrer le grand moment de confrontation entre deux grandes artistes de la scène lyrique. Karita Mattila, l’air hautain, d’une grande classe froide avec ses cheveux blanc-blond impeccablement lissés, vient mentalement torturer Suor Angelica, une scène d’une glaçante noirceur musicale. La soprano finlandaise use d’un art déclamatoire insidieux, une noirceur crème ensorcelante qui tranche avec le lyrisme écorché de sa victime, Asmik Grigorian disposant d’une palette de couleurs aux intonations noires et slaves, et prenant une force rugissante émaillée d’une brillance fantastique dans les aigus.

Karita Mattila (La Zia Principessa) et Asmik Grigorian (Suor Angelica)

Karita Mattila (La Zia Principessa) et Asmik Grigorian (Suor Angelica)

Face à une telle outrance, la Zia Principessa semble en état de panique, et à la révélation de la mort de son fils, Asmik Grigorian libère Suor Angelica du poids de sa culpabilité pour se retrouver en femme libre de son destin une fois départie de son habillement religieux. Magnifique dans sa manière de retrouver un semblant de respiration et de revenir à la vie, Christof Loy choisit pourtant de la faire s’atrophier les yeux, alors que ce n’est pas forcément nécessaire, mais se rattrape en faisant réapparaitre l’enfant sur scène au moment où Suor Angelica le rejoint au ciel. Cette scène, jouée de façon poignante par Asmik Grigorian, laisse l’ensemble du public touché au cœur, ce qui déclenchera, chaque soir, une ovation d’une rare puissance émotionnelle.

Asmik Grigorian (Suor Angelica)

Asmik Grigorian (Suor Angelica)

A la tête de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris qui se délecte du mélisme puccinien et de son savoir faire dramatique, Carlo Rizzi réussit à passer d’un bouillonnement impétueux et lumineux, à la limite de la perte de contrôle dans ‘Gianni Schicchi’, à un flamboiement à la fois sombre et irisé qui va par la suite unifier les trois ouvrages à travers une peinture au lyrisme souverain et raffiné dans ses moindres variations de couleurs. Cette grande sophistication du son sert une magnificence qui évite l'effet théâtral par trop facile. 

Asmik Grigorian (Suor Angelica) et l'enfant

Asmik Grigorian (Suor Angelica) et l'enfant

Après de telles soirées où l’on a pu voir des spectateurs, surpris par un tel choc, chercher à revenir bien qu'habitant assez loin de Bastille, le retour d’Asmik Grigorian sur la scène lyrique parisienne s’impose avec évidence. Mais elle est très demandée.

Karita Mattila, l'enfant et Asmik Grigorian

Karita Mattila, l'enfant et Asmik Grigorian

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Publié le 2 Décembre 2024

Rigoletto (Giuseppe Verdi – 11 mars 1851, Venise)
Répétition générale du 28 novembre et représentations du 01 et 24 décembre 2024
Opéra Bastille

Rigoletto Roman Burdenko
Gilda Rosa Feola
Il Duca di Mantova Liparit Avetisyan
Sparafucile Goderdzi Janelidze
Maddalena Aude Extrémo
Giovanna Marine Chagnon
Il Conte di Monterone Blake Denson
Marullo Florent Mbia
Matteo Borsa Manase Latu 
La Contessa di Ceprano Teona Todua
Il Conte di Ceprano Amin Ahangaran
Usciere di corte Julien Joguet
Paggio della Duchessa Seray Pinar
Double de Rigoletto Henri Bernard Guizirian

Direction musicale Domingo Hindoyan
Mise en scène Claus Guth (2016)

10e opéra le plus joué à l’Opéra national de Paris depuis le début de la période Rolf Liebermann (1973) avec 143 représentations au 01 décembre 2024 – mais plus de 1230 soirées depuis son entrée au répertoire le 27 février 1885 -, ‘Rigoletto’ représentait initialement, en tant qu’adaptation du ‘Roi s’amuse’ de Victor Hugo, une ouverture à la modernité alliée à la tradition littéraire française, et servait de vecteur de résistance aux œuvres de Richard Wagner qui bénéficiaient du soutien de très influents mécènes au tournant du XXe siècle.

Roman Burdenko (Rigoletto) et Rosa Feola (Gilda)

Roman Burdenko (Rigoletto) et Rosa Feola (Gilda)

Aujourd’hui, il est devenu un drame riche en grands airs et ensembles populaires qui peuvent être très entraînants malgré la façon dont les femmes y sont considérées, drame qui montre comment un homme, Rigoletto, amené à jouer de façon complice avec une société immorale, va voir cette société se retourner contre lui et sa fille, Gilda, totalement inconsciente de la manipulation qu’elle subit du fait du Duc de Mantoue, et pour lequel elle va pourtant sacrifier sa vie de manière insensée.

Rigoletto (Burdenko Feola Avetisyan Hindoyan Guth) Opéra de Paris

Depuis le 11 avril 2016, une nouvelle mise en scène de Claus Guth est régulièrement reprise sur la scène Bastille (voir les comptes-rendus de 2016, ‘Rigoletto (Kelsey-Fabiano-Peretyatko-Luisotti-Guth)’, et 2021, Rigoletto (Calleja - Lučić - Lungu - Sagripanti - Guth)’ qui décrivent en détail son esprit théâtral), production qui accentue le ressenti pathétique du spectateur en représentant en avant scène une immense boite en carton, déployée vers la salle, où toute l’action se déroule. 

Ce dispositif représente ainsi la petite boite qu’a conservé un Rigoletto âgé, incarné par un acteur - il s’agit d’Henri Bernard Guizirian ce soir -, qui se remémore sa vie passée détruite par le jeu sordide auquel il s’est lui même livré. Ne lui reste pour pleurer que la robe souillée de sa fille qu’il conserve maladivement.

Naturellement, tout décor somptueux est évacué pour éviter une séduction facile, et le metteur en scène cherche avant tout à resserrer l’action au plus près du public en compensant ce visuel, abîmé et déchiré, par des jeux d’ombres et de lumières qui mettent en relief la monstruosité des personnages tout autant que l’artifice de la cour de Mantoue.

La chute soudaine du rideau de spectacle bleu final au moment du meurtre de Gilda est particulièrement glaçante.

Henri Bernard Guizirian (Rigoletto - rôle muet)

Henri Bernard Guizirian (Rigoletto - rôle muet)

Pourtant Claus Guth réserve les plus belles images, un peu naïves, pour Gilda, à travers une imagerie vidéographique bucolique et une évocation toute inventée de l’aspiration de la jeune fille au monde de la danse.

Et pour cette nouvelle série, la distribution réunie est particulièrement liée par une implication totalement généreuse, à la mesure de la salle.

Tous ont en effet des voix très sonores et des statures qui leur donnent une présence forte.

Aude Extrémo (Maddalena)

Aude Extrémo (Maddalena)

C’est ainsi le cas du couple formé par Maddalena et Sparafucile dont Aude Extrémo, au galbe noir d’une résonance saisissante, et Goderdzi Janelidze, grande basse au mordant vif et expressif, mettent en relief la dureté de sa mentalité criminelle, mais aussi du Conte di Monterone de Blake Denson qui jette des vibrations violemment fusées au front de Rigoletto avec un aplomb fascinant.

Blake Denson (Il Conte di Monterone)

Blake Denson (Il Conte di Monterone)

Le baryton russe, Roman Burdenko, pourrait d’ailleurs paraître dans la première scène assez réservé, mais il va faire ressortir peu après les blessures de l’âme mélancolique du bouffon en gardant une excellente tenue de voix qui va s'imposer progressivement avec une assise solide et une tessiture assez souple et peu heurtée.

Le chanteur, 40 ans, est encore jeune et peut paraître plus frêle que son collègue acteur, Henri Bernard Guizirian, et pourtant son sens du tragique s’impose à la hauteur d’autres grands caractères verdiens, comme Macbeth qu’il évoque très souvent ce soir. C'est cette nature tragique qui passe d'ailleurs au premier plan, devant la relation paternelle à Gilda.

Liparit Avetisyan (Il Duca di Mantova)

Liparit Avetisyan (Il Duca di Mantova)

Et quel formidable Duc de Mantoue que fait vivre le ténor arménien Liparit Avetisyan, absolument sensationnel par sa manière de préserver l’unité de son timbre tout en tenant des aigus avec un souffle splendide, mêlant des accents graves à sa tessiture mature et très agréable à l’écoute!

Il y a surtout chez lui une impulsivité qui répond au rythme imprimé par le chef d’orchestre, et il se livre à des gamineries et un jeu de jeune homme immature qui rendent crédible son potentiel séducteur. Et la confiance qu'il affiche tout au long de la soirée donne du baume au cœur car elle inspire l'optimisme, surtout qu'elle émane d'un artiste qui vient d'une région du monde qui n'est pas aussi privilégiée que la France, et c'est tout à son honneur.

Véritablement, c’est un personnage entier et passionnant à suivre qu’il décrit avec toute sa joie de vivre et son esprit de liberté, au point de faire parfois oublier l'univers dépravé auquel il participe.

Rosa Feola (Gilda)

Rosa Feola (Gilda)

Entourée par tous ces caractères marquants, Rosa Feola s’en détache par la sensibilité qu’elle est sensée dégager. Son timbre a de la personnalité dans le médium, ce qui lui permet de donner beaucoup d’authenticité et de féminité à Gilda.

Elle est capable d’afficher un rayonnement puissant avec finesse, et de rendre la poésie rêveuse de la jeune fille sans pour autant la confiner dans un rôle transparent. Cette fraîcheur mêlée à une technique expérimentée donne ainsi une entièreté à son personnage que l’on ne ressent pas toujours avec autant de naturel.

Rosa Feola (Gilda) et Marine Chagnon (Giovanna)

Rosa Feola (Gilda) et Marine Chagnon (Giovanna)

Et parmi les seconds rôles, on découvre un jeune ténor néo-zélandais, Manase Latu, en Matteo Borsa, qui tient fièrement les échanges avec le Duc de Mantoue, et plusieurs interprètes de l’Académie et de la troupe de l’Opéra de Paris, Teona Todua, Amin Ahangaran, Seray Pinar, le très sympathique Florent Mbia, en Marullo, et la Giovanna précieuse de Marine Chagnon, qui tous contribuent à la coloration vocale et vivante des différents tableaux.

Domingo Hindoyan

Domingo Hindoyan

Les chœurs sont eux aussi à leur affaire dans ce répertoire qu’ils connaissant si bien, mais dans la fosse d’orchestre, Domingo Hindoyan entretient une fougue et un dramatisme flamboyants d’une grande tension, forçant les attaques pour ne par lâcher l’action, se montrant très souple et plus léché dans les moments détendus où la beauté de l’atmosphère prime, réussissant à ce que la violence de l’action n’induise pas un écrasement des couleurs. 

Rosa Feola et Roman Burdenko

Rosa Feola et Roman Burdenko

La rougeur des cuivres s’amalgame ainsi au flux des cordes et clarté des vents dans un même courant ambré, les contrebasses noircissent l'austérité ambiante, et avec son allure de jeune Verdi ambitieux, le chef d’orchestre vénézuélien nous emporte lui aussi un peu plus vers les régions d’Émilie-Romagne et de Lombardie.

Rosa Feola et Roman Burdenko, le 24 décembre 2024 soir

Rosa Feola et Roman Burdenko, le 24 décembre 2024 soir

Salle comble dès la première représentation de cette reprise, et c’est bien mérité quand un tel éclat et un tel allant emportent les cœurs des auditeurs.

Domingo Hindoyan, Rosa Feola, Henri Bernard Guizirian, Roman Burdenko, Liparit Avetisyan, Goderdzi Janelidze et Blake Denson

Domingo Hindoyan, Rosa Feola, Henri Bernard Guizirian, Roman Burdenko, Liparit Avetisyan, Goderdzi Janelidze et Blake Denson

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