Publié le 3 Mai 2014

Jeudi 01 mai 2014 sur France 2 à 0h30
Symphonies n°4 & 5, Egmont de Beethoven

Phil. de Vienne, dir. Thielemann

Samedi 03 mai 2014 sur France 3 à 0h20
La Damnation de Faust (Berlioz)

Fenton, Gautrot, Rouillon, Herriau.
Opéra de Rouen, dir. Kruger. Roëls, m.s.

Dimanche 04 mai 2014 sur Arte à 18h30
Puccini, Gershwin, Massenet.

Peretyako, Montero
Orch. de la Radio de Badeb-Baden et Freiburg, dir. Roth.

Jeudi 08 mai 2014 sur France 2 à 0h30
Aïda (Verdi)

Aaron, Paksoglou, Shvachka, Eyglier, De Rooster...
Orch. national de Montpellier,
dir. Vakoulsky. Roubaud, m.s.

Samedi 10 mai 2014 sur France 3 à 0h20
Dialogues des Carmélites (Poulenc)

Caton, Barbeyrac, Gillet, Lamprecht, Junker, Fassbender, Hunold...
Opéra de Nantes, dir. Lacombe. Delunsch, m.s.

Dimanche 11 mai 2014 sur Arte à 18h30
L'Apprenti sorcier (Dukas)

Lionel Bringuier, chef d'orchestre

Jeudi 15 mai 2014 sur France 2 à 0h30
Symphonies n°9 & 10 de Mahler

Symph. de Londres, dir. Gergiev

Samedi 17 mai 2014 sur France 3 à 0h20
Don Giovanni (Mozart)

Werba, Persson, Behle, Marin-Dégor, Gleadow, Malfi, Di Pierro, Humes.
Le Cercle de l'Harmonie, dir. Rhorer. Braunschweig

Dimanche 18 mai 2014 sur Arte à 18h30
Rachmaninov, Chopin, Scriabine, Strauss.

Trifonov (piano).

Jeudi 22 mai 2014 sur France 2 à 0h30
Les Enfants du Paradis (Ballet de Dupin)

Orch. de l'Opéra de Paris
dir. Verdier. Martinez, chorégraphie

Samedi 24 mai 2014 sur France 3 à 0h20
Le Petit Cheval bossu, ballet de Chedrine.

Théâtre Mariinsky, dir.Gergiev.
Ratmansky, chorégraphie.

Dimanche 25 mai 2014 sur Arte à 18h30
Extraits Peer Gynt, Cto en la m. de Grieg.

Buniatishvili (piano), Capitole de Toulouse,
dir. Tugan Sokhiev

Jeudi 29 mai 2014 sur France 2 à 0h30
Grands Motets de campra, Bernier, De Lalande.

Toth, Getchell, Geslot, Buet.
Les Agréments, dir. Van Waas.

Samedi 31 mai 2014 sur France 3 à 0h20
Britten, Berlioz, Ravel.

Jansen (violon), Tamestit (alto),
Orch. de Paris, dir. Järvi.

Web : Opéras en accès libre

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Brokeback Mountain (Teatro Real de Madrid)
Elektra (Festival d'Aix en Provence)
Au Monde (Théâtre de La Monnaie)
The Indian Queen (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 25 mai 2014
Alceste (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 14 juin 2014
Hamlet (Thomas) au Théâtre Royal de la Monnaie jusqu'au 17 juin 2014
Dialogues des Carmélites (Théâtre des Champs Elysées) jusqu'au 20 juin 2014
Einstein on the Beach (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 07 juillet 2014
Les Indes Galantes (Opéra National de Bordeaux) jusqu'au 26 août 2014
Platée (Opéra Comique) jusqu'au 03 octobre 2014
La Finta Giardiniera (Opéra de Lille) jusqu'au 25 septembre 2014
Il Mondo della Luna (Opéra de Montecarlo) jusqu'au 25 mars 2015

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Rédigé par David

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Publié le 23 Avril 2014

Lohengrin (Richard Wagner)
Représentations du 19 et 20 avril 2014
Teatro Real de Madrid

Le Roi Heinrich Goran Jurić  / Franz Hawlata
Lohengrin Michael König / Christopher Ventris
Elsa Anne Schwanewilms  / Catherine Naglestad
Friedrich von Telramund Thomas Jesatko / Thomas Johannes Mayer
Ortrud Dolora Zajick / Deborah Polaski
Le Héraud Anders Larsson

Direction musicale Walter Althammer / Hartmut Haenchen
Mise en scène Lukas Hemleb
Scénographie Alexander Polzin

                                                                                       Anne Schwanewilms (Elsa)

 

A Madrid et à Paris, deux œuvres de Richard Wagner sont spécifiquement dédiées à Gerard Mortier. Nicolas Joel est venu demander une minute de silence lors de la première de  Tristan et Isolde, alors que, au Teatro Real, l’ensemble des écrans digitaux des salons et de la salle principale passent en boucle le film ‘In memoriam Gerard Mortier’, court métrage beau et nostalgique reprenant les principales productions qui marquèrent son passage dans le théâtre.

Anders Larsson (Le Hérault) et Goran Juric (Le Roi)

Anders Larsson (Le Hérault) et Goran Juric (Le Roi)

A l’entrée, deux larges cahiers permettent de recueillir chaque soir les marques de sympathie des spectateurs – certaines n’hésitant pas à parler d’un grand homme que Madrid ne méritait pas – et, avant que le prélude ne débute dans le noir total, la formule en hommage au directeur apparaît une dernière fois à l’emplacement des surtitres.

Pour cette nouvelle production de Lohengrin, deux distributions alternent chaque soir dans les rôles principaux et, pour le week-end de Pâques, deux chefs sont également au pupitre.
Chacune de ces soirées a ses points forts, celle du samedi les interprètes féminines, Anne Schwanewilms et Dolora Zajick, celle du dimanche les interprètes masculins, Christopher Ventris, Thomas Johannes Mayer et le chef, Hartmut Haenchen.

Le concept de ce Lohengrin repose sur l’impressionnante grotte sculptée par Alexander Polzin qui en constitue le décor unique pour les trois actes. Cette grotte renvoie ainsi le monde du Brabant à son primitivisme, et, parmi toutes ces stries irrégulières qui couvrent l’ensemble des parois de l’édifice et toutes ces ouvertures par lesquelles les lumières extérieures pénètrent, les formes humaines gravées dans la roche évoquent une humanité inachevée – ou bien les silhouettes idolâtres de Wotan et Freia - en quête d’un aboutissement civilisationnel salutaire.

                                                                                         Thomas Jesatko (Telramund)

L’arrivée du chevalier est alors symbolisée par le survol invisible du cygne – seule l’évolution d’une lumière blanche suggère cette arrivée, et plus loin son départ, fantastique – et par l’apparition depuis le sol d’un monolithe blanc opaque éblouissant. A ce moment-là, le chœur encercle cet objet mystérieux dans un grand mouvement de surprise incrédule, et cela rappelle la scène mythique de 2001 l’Odyssée de l’Espace, quand des pré-humains tombaient fascinés devant l’apparition d’un monolithe noir et sa propre lumière.

Dolora Zajick (Ortrud)

Dolora Zajick (Ortrud)

Mais, au fur et à mesure que l’intrique avance, ce bloc de cristal blanc laisse transparaître une forme humaine prisonnière dans sa matrice. Et pendant tout l’opéra, Lukas Hemleb pousse le spectateur à un questionnement incessant, jusqu’à la disparition de ce monolithe qui laisse place à une vague forme humaine inachevée. L’homme, souillé par le mal, a donc raté sa transcendance, et le cœur d’Elsa, lisible rien que dans le regard, s’est définitivement durci.

Ce n’est véritablement pas à travers le jeu d’acteur individuel que Lukas Hemleb s’exprime le mieux, même s’il fait vivre le chœur avec beaucoup de signification, mais plutôt dans les dispositions symboliques, le choix des textures des vêtements pour différencier les groupes d’hommes et de femmes, notamment ceux qui sont salis par le sang des autres.
 

Il rend surtout les différentes scènes impressives par les ambiances lumineuses qui colorent chacune d’entre elles avec des teintes très froides quand Telramund et Ortrud conspirent, où bien irréellement bleues au moment du mariage.

Bien évidemment, c’est avant tout l’interprétation musicale qui permet d’emporter l’auditeur vers ce monde replié sur lui-même. Hartmut Haenchen dirige la formation du Teatro Real avec une respectueuse inspiration et une majestueuse amplitude orchestrale. Dès le prélude, l’ondoyance des cordes est magnifique, les cuivres fort sombres mais bien fondus dans la masse, et les vents, en solo, se détachent avec une chaleur très présente.

 

                                                                     Michael Konig (Lohengrin) et Anne Schwanewilms (Elsa)

Cependant, dans l’urgence de l’action, au début du second acte par exemple, l’orchestre atteint ses limites et ne peut recréer ces entrelacements de textures violentes qui galvanisent le drame. La célérité de la musique ne permet plus que d’entendre l’esquisse de reliefs violacés. Hormis cette limitation, la plénitude sonore et les subtilités de cette lecture sont envoutantes de bout en bout et Walter Althammer, la veille, tire une interprétation comparable dans le dernier acte, mais plus approximative dans le premier, car excessivement spectaculaire, sans qu’il n’arrive à être aussi lumineux.

Dispositif scénique joliment mis en valeur, les quatre sonneurs de trompettes apparaissent en léger surplomb sur le côté de la scène, détachés devant le fond rocheux.

Deborah Polaski (Ortrud) et Thomas Johannes Mayer (Telramund)

Deborah Polaski (Ortrud) et Thomas Johannes Mayer (Telramund)

La distribution que dirige Hartmut Haenchen, le dimanche, se distingue d’emblée par les capacités théâtrales bien rodées de ses protagonistes. Thomas Johannes Mayer, lui qui fut un très émouvant Wotan à Bastille, fait de Telramund un indescriptible fauve violent et charismatique. C’est un acteur doué, on le savait déjà, mais l’accomplissement vocal est stupéfiant de noirceur. Son combat avec Lohengrin est ainsi bien plus fort et bien plus vivant que celui de la veille, trop maladroit. Il a face à lui le chevalier au cygne le plus entier et le plus impressionnant du moment, Christopher Ventris. Sa belle clarté vocale, que seul Klaus Florian Vogt pourrait dépasser en pureté, n’enlève en rien cette présence si charnelle et terrestre qui aboutit à un immense personnage totalement et sincèrement humain.

Catherine Naglestad (Elsa)

Catherine Naglestad (Elsa)

Catherine Naglestad, inoubliable Salomé et Vitellia à l’Opéra de Paris, a une présence puissante et dramatique par nature. Elle est, en revanche, beaucoup trop physique dans son rapport à Lohengrin, avec ce galbe vocal profondément lyrique qui évoque plus Tosca, dans sa robe dispendieuse, que l’âme évanescente d’Elsa.

Et Franz Hawlata, à l’usure sensible, compose le Roi avec son art de l’incarnation et le charme intact de son timbre, art que Deborah Polaski, elle, a perdu. Certes, elle débute ses manigances avec de surprenantes déclamations sombres et inquiétantes, et extériorise une intensité dramatique qu’elle ne peut pousser à bout faute d’un souffle suffisamment long. Il ne reste cependant plus grand-chose de son registre grave, et ses dernières incantations ne sont que trop abimées.

Les petits chanteurs de la Jorcam (les pages)

Les petits chanteurs de la Jorcam (les pages)

Quant à Anders Larsson, le Hérault, il possède une noble allure, une tessiture douce mais un peu pâle.

La seconde distribution permet de retrouver sur scène Anne Schwanewilms. Bien qu’annoncée souffrante, elle est une Elsa belle de fragilité, si sensible et pure que l’on ne peut que croire à cette femme capable de compassion pour ceux qui souhaitent la détruire.
La vie de son être et de son regard perdu ailleurs évoque autant l’idéalisme de ses rêves que la tristesse de son impuissance. Elle est la perle de la soirée, car ses partenaires n’ont pas le même naturel théâtral.

Catherine Naglestad (Elsa) et Christopher Ventris (Lohengrin)

Catherine Naglestad (Elsa) et Christopher Ventris (Lohengrin)

Michael König a pour lui de l’impact et de l’assurance vocale, Dolora Zajick n’est pas plus à l’aise mais chante avec une tenue de souffle prodigieuse qui fond tout son phrasé dans une seule coulée en suivant les lignes orchestrales. Ces inflexions n’offrent pas toutes les couleurs à la dimension de ce personnage machiavélique, mais cette magnifique continuité dans le chant laisse admiratif.

Roi fier, Goran Jurić évoque un véritable leader charismatique, pas si loin de Don Giovanni, et Thomas Jesatko, caricaturalement méchant, plombe la crédibilité de Telramund avec un jeu trop sommaire.

Catherine Naglestad (Elsa)

Catherine Naglestad (Elsa)

Mais le grand héros de ces représentations est le chœur. Puissant et uni, il est extraordinaire dans les grands élans mystiques qui semblent pouvoir soulever la scène entière. Cet immense souffle d’espérance qui envahit toute la salle en galvanise d'autant l’ensemble du public madrilène. Et celui-ci le lui rend intégralement avec une égale force au rideau final, ainsi qu’aux petits chanteurs de la Jorcam qui chantèrent le court passage des quatre pages, apportant ainsi une touche mozartienne ravissante.

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Publié le 18 Avril 2014

Retrouver la spiritualité : (ré) apprendre à communiquer
La fondation Juan March rend hommage à Gerard Mortier avec ce court métrage extrait de son intervention « Conversations à la fondation » du 24 février 2012.
Mortier, accompagné par Antonio San José, explique combien il est important de retrouver de la spiritualité, réapprendre à regarder, écouter et sentir les autres, pour communiquer avec vérité. Pour conclure, Mortier évoque Goethe pour mettre en valeur que l’action doit aller dans le prolongement de la réflexion.

In Memoriam Gerard Mortier (1943-2014)

Les belles choses sont difficiles (Platon-La République)
Vidéo souvenir de Gerard Mortier réalisée en son honneur au Teatro Real de Madrid le 02 avril 2014.
Réflexions sur la dramaturgie et extraits de spectacles :
Life an Death of Marina Abramovic, C(H)oeurs, Grandeur et Décadence de la ville de Mahagonny, Wozzeck, La conquista de Mexico, Brokeback Mountain, La Clémence de Titus, Cosi fan Tutte, Poppea et Nerone, Iolanta / Perséphone, Tristan et Isolde, Saint François d’Assise.

Hommage à Gerard Mortier
Un documentaire audio de Camille De Rijck réalisé par Thierry Lequeux
Lien : Hommage à Gerard Mortier

Avec des interviews de :

Philippe Boesmans, compositeur
Peter de Caluwe, directeur de La Monnaie
Christoph von Dohnányi, chef d'orchestre
Serge Dorny, directeur de l'Opéra de Lyon
Bernard Foccroulle, directeur du Festival d'Aix-en-Provence
Christian Longchamp, dramaturge
Felicity Lott, soprano
Mehdi Mahdavi, journaliste
Marc Minkowski, chef d'orchestre
Alex Ollé (La Fura dels Baus), metteur en scène
Christine Schäfer, soprano
Dmitri Tcherniakov, metteur en scène
Krzysztof Warlikowski, metteur en scène

 

Une Saison d’Opéra
Une saison à l’Opéra National de Paris où Gerard Mortier monta, en 2008, Wozzeck, Parsifal et Les Noces de Figaro.

Gerard Mortier présente Brokeback Mountain

Gerard Mortier au Parlement Flamand (2013) (En néerlandais)

Gerard Mortier, crise, culture et le Teatro Real
Conférence donnée après l’annonce de la baisse de 33% de la subvention au Teatro Real.

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Publié le 13 Avril 2014

Tristan et Iseult (Richard Wagner)
Répétition générale du 05 avril &
Représentations du 08 et 12 avril 2014
Opéra Bastille

Isolde Violeta Urmana
Tristan Robert Dean Smith
Le roi Marke Franz-Josef Selig
Brangäne Janina Baechle
Kurwenal Jochen Schmeckenbecker
Melot Raimund Nolte
Un marin, un berger Pavol Breslik

Mise en scène Peter Sellars (2005)
Artiste Vidéo Bill Viola

Direction musicale Philippe Jordan

 

                                                                                          Violeta Urmana (Isolde)

On le sait en y allant, la série de représentations de Tristan et Isolde interprétée à l’Opéra Bastille est une reprise dédiée à l’homme qui eut l’intuition de faire confiance à ceux qui en sont les artisans scéniques, Bill Viola et Peter Sellars.
En apparaissant de façon spectaculaire sur le côté de la scène entouré du personnel qui souhaitait rendre hommage à Gerard Mortier, Nicolas Joel a donc simplement demandé une minute de silence de la part du public en l’honneur du directeur disparu.

Ce silence, dans l’immensité de la salle, fit ressentir toute la froideur du vide après la vie, si bien que ne se perçut plus que le granite gris des murs et l’impression d’être à l’intérieur d’un ensemble tombal.

Robert Dean Smith (Tristan) & Violeta Urmana (Isolde)

Robert Dean Smith (Tristan) & Violeta Urmana (Isolde)

Après un tel sentiment d’irréalité, l’ouverture insufflée par Philippe Jordan n’en apparait que plus onirique. L’entière direction s’évertue à tisser d’infinies structures d’une finesse irrésistible et sillonnées d’un dynamisme fuyant. Le rendu des cuivres sert ainsi moins la noirceur violente et la tension de l’oeuvre que l’esthétisme de ces longs et magnifiques élans emplis de couleurs qui dominent totalement l’orchestre en se déployant dans une lenteur majestueuse.
Parfois, il arrive que le son des cordes reste sensiblement atténué quand, au début du second acte, Isolde écoute l’onde de la source qui s’écoule, légère et murmure. Là, l’enchantement de ces murmures pourrait être plus prenant.

Video Bill Viola Acte II

Video Bill Viola Acte II

Mais Philippe Jordan est un prodigieux enlumineur. Il enrichit d’une profusion de détails aussi bien le tissu musical dans sa discrétion la plus extrême que les grands mouvements lyriques, comme s’il peignait une fresque aux mille reflets. L’alliage à la vidéographie de Bill Viola prend ainsi une tonalité Art-nouveau sans aucune superficialité.
En outre, lors de la seconde représentation, il draine un mouvement de fond grandiose d’où, à tout moment, peuvent surgir des éruptions dramatiques, ou de larges entailles sombres à coup de contrebasses. Et personne ne peut oublier le chagrin des inflexions des cordes au cours de l’intervention du Roi Marke.
Cette inspiration inouïe rappelle comment ce chef avait trouvé, lors des représentations d’ Aïda, et de la même manière, une expression musicale forte par un travail de mise au point qui s’était développé sur trois représentations depuis la dernière répétition.

Violeta Urmana (Isolde) et Janina Baechle (Brangäne)

Violeta Urmana (Isolde) et Janina Baechle (Brangäne)

Et une autre surprise attend le spectateur au cours de cette seconde représentation. Violeta Urmana, grande artiste au tempérament de feu et souvent pourfendue dans le répertoire italien – qu’elle adore pourtant – est dans un état de grâce éblouissant. Son chant déclamé est paré d'une variété de couleurs depuis les graves torturés aux aigus piqués et vaillants, et d’une véhémence extraordinaire lorsqu’elle s’en prend à Tristan, au premier acte. Il y a de l’insolence et du défi, de la compassion également.

Violeta Urmana (Isolde), Raimund Nolte (Melot), Robert Dean Smith (Tristan), Franz-Josef Selig (Marke)

Violeta Urmana (Isolde), Raimund Nolte (Melot), Robert Dean Smith (Tristan), Franz-Josef Selig (Marke)

Robert Dean Smith était souffrant lors des représentations de Madrid deux mois plutôt. La différence s’entend maintenant, car sa voix est beaucoup plus sombre et pleine, ce qui lui permet de composer un très beau Tristan pendant les deux premiers actes. Dans le troisième, la concurrence avec le volume sonore de l’orchestre est rude – Jordan est d’une luxuriance telle que les images de l’artiste américain prennent le dessus sur le chanteur – si bien que son jeu scénique inutilement démonstratif nuit plus qu’autre chose à la crédibilité de son incarnation.

Et cela est d'autant plus sensible que nous avions quitté le second acte sur la présence immanente de Franz-Josef Selig. Il est le Roi Marke de la décennie à l’Opéra Bastille, magnifié par la mise en scène de Sellars qui montre un roi dépouillé de tout, affligé par sa propre peine intérieure qui le fait fléchir sans qu’il ne chute pour autant, et ce rapport de force s’exprime par la justesse du geste et par son accord avec l’expression du visage. La voix est immense, saisissante d’humanité.

Violeta Urmana (Isolde)

Violeta Urmana (Isolde)

Janina Baechle, elle, est une Brangäne à cœur perdu. Présente et lucide, elle est celle qui voit tout, celle qui ressent tout. La maturité du timbre n’en fait pas un personnage idéalisé sinon théâtralement aussi fort qu’Isolde, et c’est dans les appels qu’elle trouve une amplitude bienveillante qui se répand, depuis l’une des galeries, dans la grandeur de la salle.

Et Jochen Schmeckenbecker, avec ses inflexions complexes de clarté émergées d’une tessiture sombre, est un fort touchant Kurwenal. Il y a aussi l’allure racée de Raimund Nolte, en Melot, et la voix chaude de Pavol Breslik, le jeune marin.

Violeta Urmana (Isolde) Philippe Jordan et Janina Baechle (Brangäne)

Violeta Urmana (Isolde) Philippe Jordan et Janina Baechle (Brangäne)

Cette très grande soirée se conclut non seulement sur une impressionnante standing ovation, un hommage tonitruant à Violeta Urmana, tant émue, mais aussi, par une formidable clameur projetée depuis les balcons à l'arrivée de Philippe Jordan qui, à la direction de l’Orchestre de l’Opéra National de Paris, a réalisé une interprétation qui aura atteint les plus ardents wagnériens.

 

Lire également :

Tristan & Isolde au Teatro Real de Madrid (Urmana-Dean Smith-Piollet-02/2014)

Tristan & Isolde à l'Opéra Bastille (Meier-Forbis-Bychkov-11/2008)

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Publié le 9 Avril 2014

Histoire du Soldat (Igor Stravinsky) &
El amor brujo (Manuel de Falla)
Représentation du 07 avril 2014
Opéra-Comique

L'Histoire du Soldat (1917)
Récitant, Johan Leysen
Le Soldat, Alexandre Steiger
Le Diable, Arnaud Simon

La Princesse Alexane Albert


El amor brujo (1915)
Candelas, Olivia Ruiz
Récitant, Johan Leysen


Direction musicale Marc Minkowski
Mise en scène Jacques Osinski
Chorégraphie Jean-Claude Gallotta

                                                                                Johan Leysen (Le Soldat) et Alexane Albert (La Princesse)

 Danseurs, Groupe Emile Dubois/ Centre chorégraphique national de Grenoble
Orchestre, Les Musiciens du Louvre Grenoble             
Coproduction, MC2 : Grenoble, Les Musiciens du Louvre Grenoble, Centre dramatique national des Alpes, Centre chorégraphique national de Grenoble, Opéra-Comique, Opéra de Lyon

Pour le centenaire de sa création à l’Opéra-Comique, en 1914, la salle Favart aurait pu programmer la Vida Breve, un drame lyrique que Manuel de Falla composa en 1905 à  Madrid sans pouvoir le mettre en scène.

C’est pourtant El amor brujo, composé en 1915, mais donné à Paris dix ans plus tard, qu’il est possible d’entendre ce soir, couplé à l’Histoire du Soldat d’Igor Stravinsky.

Danseurs de l'Histoire du Soldat

Danseurs de l'Histoire du Soldat

Le rapprochement de ces deux œuvres d’après la Première Guerre mondiale évoque alors la belle manière avec laquelle, le mois précédent, l’Opéra National de Paris avait réuni deux ballets d’après la Seconde Guerre mondiale, Fall River Legend et Mademoiselle Julie.

C’est d’abord à la troupe de danseurs et aux musiciens du Louvre que l’on doit l’enchantement de ce spectacle.

Dans la première partie, le soldat, Alexandre Steiger, vit son histoire dans les limites de son petit espace personnel, terrestre et cubique, mais ouvert, à l’extérieur duquel évolue tout ce qui peut constituer son imaginaire, les esprits, le diable, l’icône de la femme de sa vie, la voix du récitant.

Il est seul, et les danseurs font plus que dessiner simplement les variations des lignes musicales. Ils semblent tous comme raconter de petites histoires personnelles que le spectateur peut lui-même imaginer en les regardant interagir. Certaines expriment des souffrances, des tentatives expressives de débattements intérieurs, d’autres la joie de vivre, le plaisir de l’échange quand ils sont lancés dans de grands élans tournoyants et qu’ils repartent, calmement, main dans la main, avant de revenir. La légèreté de leur corps est comme signifiante, et jambes, bras et têtes vivent des dynamiques différentes et étourdissantes que l’on quitte d’attention, parfois, pour diriger le regard vers l’intimité de la fosse d’orchestre.

 

                                                                                          Olivia Ruiz (Candelas) et les Danseurs

Là, sous les flammettes chaleureuses, le petit groupe de musiciens fait face à Marc Minkowski et joue cette musique, en apparence si simple, où chaque instrument chante sa mélodie aux couleurs magnifiquement dispendieuses et dans un son formidablement présent et poétique.

Dans la seconde partie, cet orchestre, largement plus étoffé, est encore plus généreux de plénitude sonore, et son romantisme hispanique prononcé surprend un peu de la part d’un orchestre et d’un chef que l’on connait bien mieux dans le répertoire baroque et classique.

Johan Leysen (Le Soldat) et Alexane Albert (La Princesse)

Johan Leysen (Le Soldat) et Alexane Albert (La Princesse)

La chorégraphie, centrée sur le vécu intérieur de l’héroïne, stimule moins nos sentiments qu’en première partie, et Olivia Ruiz, impressionnante d’aplomb et de détermination, a contre elle sa jeunesse qui ne permet pas de faire entendre les fêlures du temps et de la voix que seule une chanteuse plus âgée pourrait restituer avec un pathétisme qui prend au cœur.

Néanmoins, le charme de cette soirée est préservé, et c’est déjà beaucoup.

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Publié le 5 Avril 2014

Jeudi 03 avril 2014 sur France 2 à 0h30
Moussorgski on the Rocks

Murano (piano), Démago (groupe rock)
Philh. Radio France, dir. Chung

Samedi 05 avril 2014 sur France 3 à 0h20
La Bête et la Belle de Daquin, Haydn, Ligeti, Ravel.

Capitole de Toulouse, chorégraphie Belarbi.

Dimanche 06 avril 2014 sur Arte à 18h30
Mozart (airs amoureux)

Piau (soprano), Roth (baryton).
Philh. radio France, dir.Labadie.

Jeudi 10 avril 2014 sur France 2 à 0h30
Sunday in the park with George (Sondheim)

Ovenden, Dann, Grace, Pont Davies
Philh. Radio France, dir Abell. Blakeley, m.s.

Samedi 12 avril 2014 sur France 3 à 0h20
Rossini, Alonso, Vives...

Berganza, Alvarez, Bros, Bayo, Malfi, Massis, Moloviy, Van Dam.
Teatro Real de Madrid, dir Cambreling.

Dimanche 13 avril 2014 sur Arte à 17h30
Opéra-Comique, naissance d'une académie

Documentaire de Rémi Lainé.

Dimanche 13 avril 2014 sur Arte à 18h30
Lehar, Wagner, Bruch, Strauss

Domingo (ténor), Oeste, Blue (sopranos)
Philh. Baden-Baden, dir.Kohn.

Jeudi 17 avril 2014 sur France 2 à 0h30
Le Messie de Handel/Mozart

Landshamer, Stephany, Lichdi, Jeffery.
Philh. Radio France, dir Haenchen. Kulik, m.s.

Samedi 19 avril 2014 sur France 3 à 0h20
Pärt, Brahms, Schumann, Ravel.

Grimaud (piano), R.Capuçon (violon).

Dimanche 20 avril 2014 sur Arte à 18h30
Wagner, Elgar, Stravinsky, Ligeti.

Gabetta (violoncelle)
Philh.Berlin, dir.Rattle. En direct.

Samedi 26 avril 2014 sur France 3 à 0h20
L'Heure espagnole, L'Enfant et les Sortilèges de Ravel.

Madore, Piolino, d'Oustrac, Schrader, Gadelia, Méchain.
Philh. de Londres, dir.Ono. Pelly, m.s.

Dimanche 27 avril 2014 sur Arte à 18h00
Symphonies n° 40 & 41 de Mozart.

Philh.Berlin, dir.Rattle.

Web : Opéras en accès libre

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Brokeback Mountain (Teatro Real de Madrid)
Elektra (Festival d'Aix en Provence)
L'Allegro, il Penseroso ed il Moderato (Festival de Beaune) jusqu'au 27 avril 2014
L'Or du Rhin (Bayreuth-ms Chéreau) jusqu'au 11 avril 2014
La Walkyrie (Bayreuth-ms Chéreau) jusqu'au 11 avril 2014
Siegfried (Bayreuth-ms Chéreau) jusqu'au 09 avril 2014
Le Crépuscucle des Dieux (Bayreuth-ms Chéreau) jusqu'au 11 avril 2014
The Indian Queen (Teatro Real de madrid) jusqu'au 25 mai 2014
Alceste (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 14 juin 2014
Hamlet (Thomas) au Théâtre Royal de la Monnaie jusqu'au 17 juin 2014
Dialogues des Carmélites (Théâtre des Champs Elysées) jusqu'au 20 juin 2014
Einstein on the Beach (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 07 juillet 2014
Les Indes Galantes (Opéra National de Bordeaux) jusqu'au 26 août 2014
Platée (Opéra Comique) jusqu'au 03 octobre 2014
La Finta Giardiniera (Opéra de Lille) jusqu'au 25 septembre 2014
Il Mondo della Luna (Opéra de Montecarlo) jusqu'au 25 mars 2015

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique

Publié le 26 Mars 2014

Lady Macbeth de Mzensk

 (Dimitri Chostakovitch)
Version originale de 1932
Représentation du 23 mars 2014
Vlaamse Opera Antwerpen

Katerina Izmajlova Ausrine Stundyte
Boris Izmajlov John Tomlinson
Zinovi Izmajlov Ludovit Ludha
Sergej Ladislav Elgr
Aksinja Liene Kinca
De Haveloze boer Michael J.Scott
Pope Andrew Greenan
Commisaris Maxim Mikhailov
Sonjetka Kai Rüütel

Mise en scène Calixto Bieito
Direction musicale Dmitri Jurowski                          Ausrine Stundyte (Katerina Izmajlova) 

Au cours de sa dernière saison à la direction de l’Opéra National de Paris, Gerard Mortier réalisa un impressionnant coup d’éclat en montant sur la scène de l’Opéra Bastille Lady Macbeth de Mzensk dans la production de Martin Kusej. Eva-Maria Westbroek n’y interprétait pas moins le rôle de sa vie, Harmut Haenchen, quelques mois après un inoubliable  Parsifal, soulevait à nouveau un immense océan musical, si bien que ce spectacle reçut à la fin de la saison lyrique le « Grand Prix Musique ».

Ausrine Stundyte (Katerina Izmajlova) et John Tomlinson (Boris Izmajlov)

Ausrine Stundyte (Katerina Izmajlova) et John Tomlinson (Boris Izmajlov)

On pourrait croire que Calixto Bieito s’est inspiré de cette scénographie lorsque l’on découvre sur la scène de l’opéra flamand un appartement d’une intense blancheur immaculée, ouvert vers la salle, et surnageant au milieu d’un marais boueux et des ombres du décorum d’un fond de puits minier. Mais le metteur en scène catalan va beaucoup plus loin dans l’expression de la sujétion aux désirs du corps. Ausrine Stundyte - Katerina Izmajlova – et Ladislav Elgr – Sergej – sont avant tout saisissants par l’exigence d’un jeu scénique qui les pousse à simuler à plusieurs reprises, sans aucune pudeur, des actes sexuels ahurissants de réalisme. Ils agissent ainsi comme s’ils étaient entièrement possédés par la dynamique, les à-coups et la tension de la musique.

Mais Bieito a aussi une vision sociale dans son interprétation. C’est un monde ultra décadent et sordide qu’il décrit, écrasant et humiliant pour tout ce qui ne s’inscrit pas dans une logique masculine dominatrice. Il montre cela avec des images extrêmes, en situant en hauteur l’appartement de Boris à l’intérieur duquel il attirera Aksinja, enchaînée et obligée d’assister à un défilé d’images pornographiques, ou bien, dans le dernier acte, en exhibant, dans la pénombre, le calvaire d’un jeune homme gay, et il en va de même pour toutes les violences sexuelles qui font partie de son langage théâtral radical.

Ausrine Stundyte (Katerina Izmajlova) et Ladislav Elgr (Sergej)

Ausrine Stundyte (Katerina Izmajlova) et Ladislav Elgr (Sergej)

Eructations du Pope, corps sans charmes et salis par la boue, gémissements, l’homme rejoint l’animal, pour se fondre dans sa terre d’origine. Et même la lutte entre Katerina et Sonietka s’achève dans la fange par un incroyable combat acharné entre les deux femmes.

Quant au passage vers le dernier acte, celui de la prison, il se déroule sur plusieurs minutes le temps qu’une équipe de techniciens débarrasse à la hâte toute trace de l’appartement de Katerina sur un fond sonore apocalyptique strié de cris d’effrois.

Il y a cependant quelque chose d’absolument extraordinaire et amusant à observer le public, souvent très bien habillé, discuter très naturellement le verre à la main, en toute mondanité, lors de la pause d’un tel spectacle interdit au moins de 16 ans.

Ausrine Stundyte (Katerina Izmajlova) et Ladislav Elgr (Sergej)

Ausrine Stundyte (Katerina Izmajlova) et Ladislav Elgr (Sergej)

Cette description reptilienne et prédatrice de l’humain ne peut fonctionner qu’avec des chanteurs prêts à s’engager physiquement et entièrement. Ausrine Stundyte est une jeune soprano lituanienne au regard de panthère. Ce tempéramment fort et félin se retrouve dans son incarnation vocale, solide, qui rappelle celle de Nadja Michael, mélange de puissance sombre, sauvage et profonde, et de subtile sensualité. Le timbre reste toutefois un peu brut et peu de fragilité se devine par conséquent de son personnage. Et pour cause, c’est le déchainement violent qu’elle est capable d’extérioriser sur scène qui impressionne le plus, aussi bien lorsqu’elle se débat pour sauver son amant des coups de fouet, le meurtre à l’étouffée de son mari, que lors de l’assassinat par strangulation de sa rivale. Eprouvée, mais très émue par l’accueil élogieux de la part du public, on ressent toujours fortement la beauté qu’il y a chez ce type d’artiste à aller jusqu’au bout de leur rôle, même si, probablement, il est très éloigné de leur propre vie.

Scène du commissariat

Scène du commissariat

Son partenaire, Ladislav Elgr, n’a pas le même charisme immédiat. Mais le manque de séduction du timbre n’occulte pas la formidable tension et la force théâtrale, violente, de son interprétation et la souplesse de son corps mince qui est, en lui-même, un moyen de langage saisissant dans les scènes de confrontation.

Parmi les basses, John Tomlinson, en Boris, est aussi impressionnant qu’un Matti Salminen sur scène, une présence autoritaire, directe, qui hurle sans états d’âme sa violence hallucinée. Et Andrew Greenan est amené à jouer un rôle qui le pousse à incarner un Pope dont toutes les vulgarités achèvent de détruire le symbole d’espérance qu’il devrait représenter.

Kai Rüütel (Sonjetka)

Kai Rüütel (Sonjetka)

Et tous ces chanteurs, comme Ludovit Ludha, qui interprétait déjà le rôle de Zinovi à Bastille, ou bien Kai Rüütel, au galbe vocal sensiblement érotique, sont liés par un univers dont la déchéance rejoint celui que l’on peut voir en ce moment à Chaillot, les Métamorphosis, la description d’une société russe qui sombre lamentablement sans laisser aucun espoir à la jeunesse. Derrière cela, l'ombre de Putine.

Pour unir cet ensemble, Dmitri Jurowski joue à la fois sur la théâtralité brutale et rythmée de la musique et sur le détachement poétique des motifs des hautbois ou des flûtes qui magnifient à eux seuls une scène totalement obscure. Cette noirceur est accentuée par les contrastes grinçants des basses, mais le théâtre est un peu trop étroit pour permettre à toutes les dimensions orchestrales de se déployer, si bien que c’est la puissance métallique des cuivres qui est privilégiée. Une énergie qui happe l’auditeur sans possibilité de distance, et une très grande réussite sublimée par l’âme du chœur.

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Publié le 19 Mars 2014

Alceste (Christoph Willibald Gluck)
Version parisienne de 1776
Représentations du 14 et 15 mars 2014
Teatro Real de Madrid

Admète Tom Randle / Paul Groves
Alceste Sofia Soloviy / Angela Denoke
Le Grand Prêtre / Thanatos Willard White
Evandre Magnus Staveland
Hercule Thomas Oliemans
Apollon Isaac Galan
Coryphées César de Frutos
            Maria Miro
            Rodrigo Alvarez
            Oxana Arabadzhieva
L’Oracle Fernando Rado

Mise en scène Krzysztof Warlikowski
Scénographie et costumes Malgorzata Szczesniak
Dramaturge Damien Chardonnet-Darmaillacq
Direction musicale Ivor Bolton
Chœur et Orchestre du Teatro Real                             Angela Denoke (Alceste)


Entre Paris et Madrid, la saison lyrique 2013/2014 offre deux nouvelles productions scéniques d'Alceste, dans sa version parisienne : l'une, poétique et romantique, idéalisée par les motifs et les paysages éphémères tracés soigneusement à la craie par les dessinateurs d’Olivier Py, l'autre, traduite en une tragédie moderne qui en bouleverse l'interprétation.

Alors que l'œuvre peut se lire comme un conflit entre la culpabilité d'Admète et la profondeur d'amour du peuple et de sa femme pour lui, Krzysztof Warlikowski propose de voir sous les actes et les déclarations de la reine de Thessalie la traduction d'une culpabilité intériorisée par les pressions de sa famille monarchique et de sa religion.

Le metteur en scène remet donc en question les motivations subconscientes de l'héroïne en la rapprochant d'une grande personnalité du XXème siècle, Lady Di.

Angela Denoke (Alceste)

Angela Denoke (Alceste)

Et, en préambule, il ouvre le spectacle sur la projection d'une séquence de plus de cinq minutes qui reprend une interview que la princesse de Galles avait accordée à Martin Bashir, un journaliste de la BBC, en 1995, au moment où elle vivait une crise de couple qui l'amènera au divorce.

On y voit une femme forte, très classe, interprétée par Angela Denoke ou bien Sofia Soloviy, selon les soirs - Angela Denoke joue ce rôle avec une maturité naturelle impressionnante -, et toutes deux sont fascinantes dans cet exercice très crédible de reconstitution, et plus crédibles que Diana elle-même.

 Tout ce qui est dit au cours de cet échange introduit ce que l'on va voir par la suite, une femme rodée aux protocoles en toutes circonstances, une femme dévouée envers les grands accidentés de la vie, une femme piégée par les attentes de son entourage.

Or, dans cette interview, on y entend aussi très clairement la princesse déclarer tout son amour pour le prince, comme le fait Alceste, alors que personne ne pouvait plus y croire.

Sofia Soloviy (Alceste)

Sofia Soloviy (Alceste)

C’est le point de départ de Krzysztof Warlikowski : Alceste n’aime plus le roi, mais, culpabilisée à l’idée de le quitter dans un état mourant, elle décide de continuer à habiter un rôle qui n’est plus que représentatif. L’amour qu’elle invoque n’est donc qu’une façade, et ses derniers mots sur l’avenir de la monarchie s’achèvent sur les premiers accords dramatiques de la musique.

De bout en bout, Angela Denoke est une merveille d’incarnation. Non seulement elle joue avec un réalisme extrêmement émouvant le rôle de cette femme qui souffre désespérément en privé - au point de ne plus pouvoir se tenir debout - et qui doit se montrer à la hauteur en public, y compris dans le rôle d’épouse, mais aussi, elle exprime dans le chant, comme avec son corps, des torsions qui ne sont pas sans rappeler celles de Maria Callas.

Angela Denoke (Alceste)

Angela Denoke (Alceste)

Rien à voir pourtant avec l’ardent lyrisme d’une Leyla Geycer ou d’une Jessy Norman. Elle a conservé intact cette candeur angélique et une délicatesse de diction qui sont la beauté irradiante de cette douce tragédienne. Et il y a ces fluctuations dans son chant de pleureuse, trahissant quelques fois les limites de sa tessiture, qui se ressentent comme l’émanation d’une pure fragilité qui tranche avec l’assurance qu’elle témoignait dans le film d’introduction.

Il est vraisemblable qu’Angela Denoke soit elle-même dépassée par l’humaine affliction de son personnage, et qu’elle ne réalise pas à quel point elle peut toucher au cœur les nombreux admirateurs de son chant et de sa grâce d’être.

 Warlikowski ne fait que la magnifier encore plus, car il aime mettre en scène la tendresse douloureuse de ces femmes entières contraintes par une société qui cherche à faire plier leur force intérieure.

Willard White (Le Grand Prêtre)

Willard White (Le Grand Prêtre)

Même si, en seconde distribution, Sofia Soloviy n’atteint pas une telle complexité d’expressivité, elle compose un personnage plus immature et écorché.

Après une première scène où l’on voit Alceste venir soutenir des personnes malades réunies dans l’espace froid d’un hôpital – le chœur du Teatro Real est élégiaque dans les lamentations mais il lui arrive aussi de se désynchroniser de l’orchestre, en première partie, quand l’urgence s’intensifie -, son passage au temple est tout aussi empreint d’une beauté sacrificielle lorsque, sous la dentelle de son voile noir, elle se dévoue à nouveau pour les croyants.

Willard White, personnage impressionnant par lui-même, campe naturellement un Grand Prêtre protestant affable et intimidant, et sa voix a toujours cette rude expressivité humaine qui s’accentue avec le temps.

Angela Denoke (Alceste)

Angela Denoke (Alceste)

Dans cette scène, au temple d’Apollon, on retrouve un des grands thèmes de Krzysztof Warlikowski, les forces culpabilisatrices et oppressives de la religion, qui se manifeste au moment où une lumière éclatante, les éclairs d’une immense croix murale, vient ancrer en Alceste un sentiment qui va la décider à renoncer à la vie. Elle s’en évanouit.

Suit alors une magnifique vidéo qui dessine les visages endeuillés d’Alceste et de la famille royale, avec une beauté funèbre déchirante

Le deuxième acte, au palais, permet de voir enfin comment Warlikowski arrive à faire vivre un chœur sur scène, chœur qu’il représente comme la cour du roi Admète se réjouissant de son retour autour d’une immense table de réception. Admète, interprété par un Paul Groves dramatique, clair et mordant, mais souvent imprécis dans les aigus, est un homme à l’apparence sûre et impitoyable, imbu de sa situation sociale.
Tom Randle, les autres soirs, est plus sombre et bien moins compréhensible, mais d’une sincérité plus sensible, et tellement impliqué scéniquement qu’il finit même par se blesser à la fin de sa dernière représentation.

Angela Denoke (Alceste) et Paul Groves (Admète)

Angela Denoke (Alceste) et Paul Groves (Admète)

Angela Denoke, après une incantation à la fois tourmentée et retenue de «divinité du Styx», se retrouve à incarner une femme se retranchant dans sa solitude, incomprise, et l’on reconnait les images d’Iphigénie en Tauride avec lesquelles Paris avait découvert la première mise en scène lyrique du directeur polonais pour la France.

Ce retour à Gluck donne effectivement l’impression d’une boucle qui se referme sur un univers de personnages tragiquement vrais, sans bouffonnerie. Cela n’empêche pas Warlikowski de faire appel au burlesque et, pour décrire la superficialité des sentiments de ce peuple au milieu duquel Alceste ne se reconnait pas, il crée une césure sous forme d’un air de flamenco, totalement décalé, qui peut avoir plu, ou pas, au public espagnol.
On ne peut s’empêcher de penser à la Tatiana mise en scène par Tcherniakov dans Eugène Onéguine, ou au film Melancholia de Lars von Trier quand Alceste se jette au coup d’Evandre pour se raccrocher à la vie– très fin Magnus Staveland.

Les enfers

Les enfers

Alors que la disparition de Gerard Mortier au cours de ce cycle de représentations attriste l’atmosphère du théâtre, la conception de la mort telle qu’elle est représentée accentue lourdement le pouvoir émotionnel du dernier acte, avec ces images de comédiens se relevant, à demi-nus, au milieu d’un flot de brume, pour mimer une scène d’amour comme un désir impossible de retour à la vie. Un des acteurs en transe en rajoute même à ce malaise de façon trop appuyée.

Et, désireux d'enrichir certains rôles secondaires, Warlikowski épaissit le personnage d’Hercule – excellent comédien Thomas Oliemans par ailleurs- en en faisant un homme qui part aux enfers par désir de racheter ses meurtres passés, mais qui n’y gagne rien d’autre qu’un insignifiant masque de clown. Tout, dans cette mise en scène, voue à l'échec les actes suggérés par le sentiment de culpabilité, et, même si Alceste ne meurt pas - et l'on sait pour quelle raison -, on n'en reste pas moins saisi par l'incarnation incroyable d'Angela Denoke. Elle était l'artiste pour laquelle Gerard Mortier avait programmé un dernier récital à l'Opéra Garnier avant son départ de Paris...

L’orchestre du Teatro Real confirme à nouveau, sous la direction d’Ivor Bolton, qu’il est capable de peindre la limpidité et la finesse des ondes vivantes d’une telle musique en se laissant parcourir d’une légèreté dramatique enivrante qui mêle magnifiquement pathétisme et poésie, couleurs claires et métalliques.

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Publié le 11 Mars 2014

Mardi 11 mars 2014

Depuis plusieurs jours, de mauvais pressentiments sur l’état de santé de Gerard Mortier pouvaient se lire à travers ses interviews dans le journal De Standaard, et la précipitation de nombre d’hommages, dont la création du  Mortier Award est le signe le plus fort, témoignait d’une volonté profonde du milieu lyrique de lui apporter des marques d’estime et de réconfort qui le touchent et lui donnent de la force.

Pour ma part, le dernier échange que j’ai pu avoir avec lui remonte à octobre dernier, lors d’une représentation de la Clémence de Titus, son opéra fétiche, à la Monnaie de Bruxelles.  Fatigué, mais d’une douceur inoubliable, il était encore imprégné des dernières répétitions de la Conquête du Mexique, et je lui assurais, très timidement, que j’irai tout voir à Madrid.

Gerard Mortier

Gerard Mortier

Début janvier, il avait courageusement tenu à présenter, lors d’une conférence réunissant tous les artistes de la production, la création mondiale de  Brokeback Mountain, l’histoire d’amour de deux cowboys inspirée de la nouvelle d’Annie Proulx et soutenue par la musique de Charles Wuorinen.

On peut ainsi revoir des extraits de ses présentations de l’ouvrage, en anglais et en espagnol, sur la plateforme youtube.

Il se préparait également, cette semaine, le 13 mars précisément, à tenir une conférence sur le thème de l’Identité européenne et du refus des nationalismes pour la tribune des Grandes Conférences Catholiques à Bruxelles, avant de recevoir, la semaine suivante, le titre de Docteur honoris causa de l’Université de Gand.

Mais, déjà, la semaine dernière, une personnalité très engagée dans l’Association pour le Rayonnement de l’Opéra de Paris m’annonçait qu’elle avait rencontré à la Cité de la Musique Jan Vandenhouwe, le dramaturge musical avec lequel travaillait Mortier, et il lui avait dit que celui-ci allait très mal.

Un présage pesant dont ne se doutait pas un lecteur de ce blog qui se reconnaîtra, lors de la répétition de la Flûte Enchantée à Bastille le samedi soir, c’est en arrivant au Palais Garnier dimanche matin, pour la présentation de la nouvelle saison de l’Opéra National de Paris, qu’un jeune abonné m’informa des bruits sur la disparition du directeur. Un coup d’œil vite fait sur le téléphone mobile, La Libre Belgique annonçait effectivement le décès.

A l’intérieur de l’Opéra, en revanche, Brigitte Lefèvre commençait à présenter avec beaucoup d’émotion la saison qu’elle venait d’achever de préparer avant de quitter la direction de la Danse, et elle invoqua chaleureusement le souvenir de sa collaboration avec Mortier en témoignant un enthousiasme qui révélait qu’elle n’était pas encore au courant de la nouvelle. Et pour cause, pendant la projection de la vidéo des spectacles de danses, le directeur du développement de l’Opéra de Paris, Jean Yves Kaced, vint lui glisser un mot, à elle et Christophe Ghristy, le dramaturge de Nicolas Joel.

Elle, se figea, lui, arbora une moue traduisant la mesure de l’onde de choc qui allait se propager pendant toute la journée. Une fois le film achevé, Brigitte Lefèvre reprit sa présentation, avant d’annoncer de manière laconique, fort émue et avec retenue, la disparition du directeur.

Gerard Mortier et Angela Denoke lors du récital d'adieu parisien du 28 juin 2009

Gerard Mortier et Angela Denoke lors du récital d'adieu parisien du 28 juin 2009

Durant toute cette journée de tristesse irréelle, malgré la luminosité inhabituelle de ce dimanche, les hommages et les articles ne cessèrent de pleuvoir.

Je ne citerais que trois de ces hommages, celui de Robert Wilson " Gerard Mortier was a giant ! uncompromising and unequaled in his vision for Plastic Art, Music, Poetry, Drama, Literature and Opera. He commissioned new work with a deep knowledge of the past. His intelligence, good humor, and loyality will be greatly missed, he was simply the best. Robert Wilson march 9th 2014. ", celui de Krzysztof Warlikowski "Du reste, je pense que son dernier casting pour Alceste fut celui d’un “crépuscule des dieux”, avec en perspective  une évocation de la fin pour chacun de nous... Et surtout, cela devint évident lorsqu’on apprit durant les répétitions la maladie de Gerard, avec  la terrible certitude de sa fin prochaine. La descente aux enfers d’Alceste a pris tout à coup un tour métaphorique, comme un décalque du réel. On savait dès le début que l’Inferno de l’acte III se devait d’être quelque chose qu’on lui dédierait, qui parlerait de la situation qu’on était en train de vivre, transcendée par l’ultime désir de le voir continuer d’exister." et celui de Stéphane Lissner  "J’apprends avec une grande tristesse la mort de Gerard Mortier, que nous redoutions depuis plusieurs semaines. Tout au long de sa carrière, (...) il aura été le dramaturge de sa passion, pour reprendre une expression qui lui était chère. Défenseur d’un art lyrique résolument inscrit dans le XXe puis dans le XXIe siècle, toujours désireux d’ancrer sa démarche artistique dans la vie de la cité, Gerard Mortier a combattu les conservatismes, les routines et les traditions dans ce qu’elles ont de plus rétrograde ".

Après une telle déclaration, j’attends beaucoup de Stéphane Lissner, qui prévoit plusieurs coproductions avec la Monnaie de Bruxelles, afin qu’il rétablisse la ligne artistique grandement effacée par Nicolas Joel, d’autant plus que la disparition du plus grand directeur d’opéra de notre époque et la libération des sentiments qui s’en suit doivent être le fondement d’une volonté encore plus forte de faire vivre l’art lyrique dans la vie d’aujourd’hui.

Au-delà de son professionnalisme et de son engagement musical, Gerard Mortier est celui qui a comblé des âmes. Il a ouvert un espace théâtral de manière à ce qu’il ne soit plus le carcan que le public le plus conservateur voudrait qu‘il soit, et privilégié les œuvres musicales les plus complexes. Il a même fait cela en allant aux limites des potentialités économiques, en considérant toujours les enjeux financiers comme un moyen de liberté et, en aucun cas, comme une finalité. Seul comptait son art, seul comptait d’aller au bout de ses visions.

Angela Denoke et Gerard Mortier lors du récital d'adieu parisien du 28 juin 2009

Angela Denoke et Gerard Mortier lors du récital d'adieu parisien du 28 juin 2009

Voici ce qu’il déclarait, il y a quelques semaines, au journal La Libre de Belgique sur le rôle de l’Art : " L'obscurité est la conséquence d’une crise dont nous refusons de voir les raisons en nous obstinant à n’y voir qu’une question d'économie. Non, c'est toute une mutation de la société qui est en jeu, et y inclus, la situation économique. Les grands thèmes -vieillissement, globalisation, fédéralisme européen, digitalisation, Education dans ce monde, réchauffement climatique, énergie nucléaire, détresse de nos démocraties parlementaires- ne sont pas abordés. Quant aux arts, ce n'est même pas un thème car c'est un jouet qu'on n'achète plus quand il n'y a plus d'argent. "

Il avait expliqué : " Qualifier les artistes d’élitistes, c’est un sophisme. La tâche des hommes politiques devrait être de rapprocher le peuple des artistes, mais les populistes ne veulent pas le faire car ils préfèrent garder le peuple sous leur seule emprise. Ils ont d’autres projets que le bonheur du peuple (…). Mon rôle est d’essayer de semer le doute dans les esprits "

Un tel personnage révèle à quel point la société dans laquelle nous vivons manque de référents valables.

La peine qu’il laisse est, paradoxalement, une nouvelle énergie pour l’avenir.

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Publié le 11 Mars 2014

Samedi 01 mars 2014 sur France 3 à 0h20
La Traviata (Verdi)
Kerey, Pondjiclis, Angebault
Dir Hermus, ms Vesperini

Dimanche 02 mars 2014 sur Arte à 18h30
Les Quatre saisons de Richter/Vivaldi
Violon & dir Hope

Jeudi 06 mars 2014 sur France 2 à 0h30
Rameau
Le concert des Nations, Dir Savall

Samedi 08 mars 2014 sur France 3 à 0h20
Acis et Galatée (Haendel)
Junker, Ellicoot.
King's Consort, dir King

Jeudi 13 mars 2014 sur France 2 à 0h30
L'Offrande musicale (Bach)
Capella Reial de Catalunya
Concert des Nations, Dir Savall

Samedi 15 mars 2014 sur France 3 à 0h20
Le Barbier de Séville (Rossini)
Stayton, Bracci, Melo, Noguera
Dir Allemandi, ms Sivadier

Dimanche 16 mars 2014 sur Arte à 18h30
Mozart, Grétry
Karthäuser (Soprano)
L'Orfeo, dir Gaigg

Dimanche 16 mars 2014 sur Arte à 23h25
Elektra (Strauss)
Meier, Herlitzius, Pieczonka, Randle
Dir Salonen, ms Chéreau

Jeudi 20 mars 2014 sur France 2 à 0h30
Arabella (Strauss)
Magee, Kühmeier, Konieczny, Schade
Opéra de Vienne, dir Welser-Möst
Ms Bechtolf

Samedi 22 mars 2014 sur France 3 à 0h20
Les Troyens (Berlioz)
Antonacci, Capitanucci, Hymel, Westbroek
Dir Pappano, ms McVicar

Dimanche 23 mars 2014 sur Arte à 17h35
Ma musique, un voyage pour la vie
Riccardo Chailly. Film de Smaczny

Dimanche 23 mars 2014 sur Arte à 18h30
Triple Concerto de Beethoven
Laurenceau, Gastinel, Chamayou
Capitole de Toulouse, dir Sokhiev

Samedi 29 mars 2014 sur France 3 à 0h20
Le Trouvère (Verdi)
Hendricks, Tiliakos, Dilyk, Brunnet
Dir Minkowski, ms Tcherniakov
La Monnaie de Bruxelles

Web : Opéras en accès libre

Lien direct sur les titres et sur les vidéos)  

Brokeback Mountain (Teatro Real de Madrid)
Alceste (Teatro Real de Madrid)
Oedipe Rex (Amel Opera Festival) jusqu'au 24 mars 2014
Le Tour d'écrou (Amel Opera Festival) jusqu'au 31 mars 2014
Le Songe d'une nuit d'été (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 02 avril 2014
Le Couronnement de Poppée (Opéra de Lille) jusqu'au 12 avril 2014
L'Allegro, il Penseroso ed il Moderato (Festival de Beaune) jusqu'au 27 avril 2014
L'Or du Rhin (Bayreuth-ms Chéreau) jusqu'au 11 avril 2014
La Walkyrie (Bayreuth-ms Chéreau) jusqu'au 11 avril 2014
Siegfried (Bayreuth-ms Chéreau) jusqu'au 09 avril 2014
Le Crépuscucle des Dieux (Bayreuth-ms Chéreau) jusqu'au 11 avril 2014
Einstein on the Beach (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 07 mai 2014
The Indian Queen (Teatro Real de madrid) jusqu'au 25 mai 2014
Hamlet (Thomas) au Théâtre Royal de la Monnaie jusqu'au 17 juin 2014
Dialogues des Carmélites (Théâtre des Champs Elysées) jusqu'au 20 juin 2014
Un Ballo in Maschera (Teatro Regio di Parma) jusqu'au 01 octobre 2014

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique