Publié le 1 Mars 2020

TV-Web Mars 2020 Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Dimanche 01 mars 2020 sur Arte à 18h55
Concerto (Elgar) - Philharmonique de Rotterdam

Dimanche 01 mars 2020 sur Arte à 23h45
Clara Haskil, le mystère de l'interprète

Mardi 03 mars 2020 sur France 2 à 00h30
Alcyone (Marais) - Le Concert des Nations  - dm Savall - ms Moaty

Desandre, Auvity, Mauillon, Abadie

Dimanche 08 mars 2020 sur France 3 à 00h30
Butterfly, itinéraire d'une jeune femme désorientée - Opéra de Limoges

Dimanche 08 mars 2020 sur France 3 à 02h40
Viva la Mamma! (Rossini) - Opéra de Lyon

Dimanche 08 mars 2020 sur Arte à 18h25
Concerto (C.Schumann) & Symphonie n°1 (Schumann) - dm nelsons

Mardi 10 mars 2020 sur France 2 à 00h05
Eliogabalo (Cavalli) - Opéra de Paris - dm Garcia Alarcon - ms Jolly

Groves, Sierra, Fagioli

Dimanche 15 mars 2020 sur France 3 à 00h30
Rigoletto (Verdi) - dm Franck - ms Roubeaud

Todorovitch, Nucci, Albelo, Kocan

Dimanche 15 mars 2020 sur Arte à 19h
Bach - Hylari Hahn violon.

Dimanche 16 mars 2020 sur Arte à 00h10
La Traviata (Verdi) par Sofia Coppola et Valentino

Lundi 16 mars 2020 sur France 3 à 00h30
Butterfly, itinéraire d'une jeune femme désorientée - Opéra de Limoges

Mardi 17 mars 2020 sur France 2 à 00h05
Les clés de l'orchestre - Rhapsodie espagnole (Ravel)

Dimanche 22 mars 2020 sur France 3 à 00h30
Concert des étoiles Mozart

Devielhe, Fuchs, Nahoun, Nafornita, Crebassa, peretyatko, Spyres, Sempey

Dimanche 22 mars 2020 sur Arte à 18h40
Barbara - Chansons pour une absente

Mardi 24 mars 2020 sur France 2 à 00h05
Et in Arcadio ego - Les éléments - dm Rousset

Desandre

Dimanche 29 mars 2020 sur France 3 à 00h30
Lucas Debargue, tout à la Musique

Dimanche 29 mars 2020 sur Arte à 17h50
Symphonie n°2 (Mahler) - dm Dudamel

Lundi 30 mars 2020 sur Arte à 00h45
Concerto, ma patrie (Smetana) -  Tritonov

Mardi 31 mars 2020 sur France 2 à 00h05
Rachmaninov, Beethoven, Schoenberg

 

Mezzo et Mezzo HD

Dimanche 01 mars 2020 sur Mezzo HD à 21h00
Manon Lescaut de Puccini au Liceu de Barcelone

Mercredi 04 mars sur Mezzo à 20h30
Madama Butterfly de Puccini au Royal Opera House

Vendredi 06 mars 2020 sur Mezzo HD à 21h00
Macbeth de Giuseppe Verdi au Gran Teatre del Liceu de Barcelone

Samedi 07 mars 2020 sur Mezzo à 20h30
Norma de Bellini au Royal Opera House

Dimanche 08 mars 2020 sur Mezzo HD à 21h00
Le barbier de Séville de Rossini au Grand Théâtre de Genève

Mercredi 11 mars sur Mezzo à 20h30
Cendrillon de Massenet au Festival de Glyndebourne

Vendredi 13 mars 2020 sur Mezzo HD à 21h00
La Gioconda de Ponchielli au Liceu de Barcelone

Samedi 14 mars 2020 sur Mezzo à 20h30
Valery Gergiev dirige Samson et Dalila de Saint-Saëns

Dimanche 15 mars 2020 sur Mezzo HD à 21h00
Il Giasone de Cavalli au Grand Théâtre de Genève

Mercredi 18 mars sur Mezzo à 20h30
Macbeth de Giuseppe Verdi au Gran Teatre del Liceu de Barcelone

Vendredi 20 mars 2020 sur Mezzo et Mezzo HD à 19h00 (direct)
Fidelio de Beethoven au Theater an der Wien

Samedi 21 mars 2020 sur Mezzo à 20h30
Daniele Gatti dirige Salome de Strauss au Dutch National Opera & Ballet Amsterdam

Dimanche 22 mars 2020 sur Mezzo HD à 21h00
Orphée et Eurydice de Gluck à la Scala de Milan

Mercredi 25 mars sur Mezzo à 20h30
La Flûte enchantée de Mozart à la Monnaie de Bruxelles

Vendredi 27 mars 2020 sur Mezzo HD à 21h00
Sadko de Rimski-Korsakov au Bolchoï de Moscou

Samedi 28 mars 2020 sur Mezzo à 20h30
Mitridate de Mozart au Théâtre des Champs-Elysées

Dimanche 29 mars 2020 sur Mezzo HD à 21h00
Les Noces de Figaro de Mozart au Grand Théâtre de Genève

Mercredi 01 avril sur Mezzo à 20h30
Carmen de Bizet à l'Opéra Royal de Wallonie

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Operavision, Culturebox, ConcertArte etc...

Attention : depuis le 15 avril 2019, le site Culturebox a été renommé, et pour le trouver il faut aller sur www.France.TV, sélectionner en haut du menu "Catégorie", puis "Culture". Ensuite, se rendre aux vidéos "Opéra et Musique Classique". Les dates de fin de validité des vidéos d'opéras ne sont pas toujours correctes, et certaines vidéo toujours accessibles directement, ne sont plus visibles depuis ce nouveau site.

 

La Bohème (NCPA, Mumbai) jusqu'au 05 mars 2020

Aida (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 08 mars 2020

Beethoven : "L'Académie de 1808" - Philippe Jordan - jusqu'au 10 mars 2020

Hamlet (OPERA2DAY) jusqu'au 12 mars 2020

Esa-Pekka Salonen dirige Chostackovitch et Bruchner jusqu'au 12 mars 2020

Mam'zelle Nitouche (Opéra de Lausanne) jusqu'au 14 mars 2020

Halka (Poznan Opera) jusqu'au 19 mars 2020

Jonas Kaufmann (Mélodie Viennoises) jusqu'au 20 mars 2020

Butterfly : itinéraire d'une jeune fille désorientée jusqu'au 23 mars 2020

Karine Deshayes et l'ONF interprètent Ravel et Debussy jusqu'au 26 mars 2020

Sternenhoch (National Theatre Prague) jusqu'au 26 mars 2020

Jessye Norman et Kathleen Battle chantent des spirituals jusqu'au 30 mars 2020

 

Jenufa (National Theatre Brno) jusqu'au 01 avril 2020

L'Inondation (Opéra Comique) jusqu'au 02 avril 2020

Le Barbier de Séville (Opéra de Rouen) jusqu'au 05 avril 2020

Requiem de Mozart (Festival d'Aix en Provence 2019) jusqu'au 05 avril 2020

La fontaine de Bakhtchisaraï (Mariinsky) juqu'au 09 avril 2020

Norma (Capitole de Toulouse) jusqu'au 11 avril 2020

The Bassarids (Komische Oper Berlin) jusqu'au 12 avril 2020

La Traviata (Sofia Coppola) jusqu'au 13 avril 2020

Anna Bolena (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 16 avril 2020

Der ferne Klang (Royal Swedish Opera) jusqu'au 18 avril 2020

Falstaff (Opera de Hambourg) jusqu'au 18 avril 2020

Phaéton (Opéra Royal de Versailles) jusqu'au 24 avril 2020

Carmen (NPCA Beijing) jusqu'au 24 avril 2020

Don Giovanni (Opéra de Rome) jusqu'au 25 avril 2020

L'enlèvement au sérail (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 25 avril 2020

Le Barbier de Séville (Teatro Municipal de Santiago) jusqu'au 26 avril 2020

L'Odyssée Offenbach jusqu'au 26 avril 2020

Nikolai Subic Arinjski (Croatian National Theaterb in Zagreb) jusqu'au 01 mai 2020

La Passion selon Saint-Jean (Festival de Pâques) jusqu'au 04 mai 2020

Ermione (Teatri di San Carlo) jusqu'au 08 mai 2020

Roméo et Juliette (Prokofiev) - Royal Ballet de Londres jusqu'au 08 mai 2020

Les Carmina Burana (Radio France) jusqu'au 10 mai 2020

Le Projet Beethoven de John Neumeier jusqu'au 12 mai 2020

Les Boréades (Opéra de Dijon) jusqu'au 15 mai 2020

Les Contes d'Hoffmann (Théâtre Royal de la Monnaie) jusqu'au 18 mai 2020

Cendrillon (Opéra National de Paris) jusqu'au 21 mai 2020

La Clémence de Titus (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 24 mai 2020

Les Vêpres siciliennes (Théâtre Mariinsky) juqu'au 25 mai 2020

La messe en si (Philharmonie de Paris) jusqu'au 26 mai 2020

The Bartered Bride (Garsington Opera) jusqu'au 29 mai 2020

Tosca (Polish National Opera) jusqu'au 05 juin 2020

Brothers (Icelandic Opera) jusqu'au 12 juin 2020

Parade (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 14 juin 2020

Fidelio (Festival de Salzburg 2015) jusqu'au 14 juin 2020

Berlioz, le concert monstre (Philharmonie de Paris) jusqu'au 24 juin 2020

Requiem de Mozart, Yoann Bourgeois (La Seine musicale) jusqu'au 29 juin 2020

Turandot (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 29 juin 2020

La Cenerentola (Irish National Opera) jusqu'au 30 juin 2020

Gala pour la réouverture de l'Opéra d'Etat de Prague jusqu'au 03 juillet 2020

The Rake's Progress (Festival d'Aix-en-Provence) jusqu'au 10 juillet 2020

Tosca (Festival d'Aix en Provence 2019) jusqu'au 10 juillet 2020

Madame Butterfly (Royal Swedish Opera) jusqu'au 17 juillet 2020

Musiques baroques d'Espagne et d'Italie (Festival de Grenade) jusqu'au 22 juillet 2020

Tempêtes de printemps (Komisch Oper Berlin) jusqu'au 24 juillet 2020

Leonore (Opéra de Vienne) jusqu'au 30 juillet 2020

I played , I danced (Latvian National Ballet & Opera) jusqu'au 31 juillet 2020

Giselle (Opéra National de Paris) jusqu’au 05 août 2020

Rusalka (Opera Ballet Vlaanderen) jusqu'au 14 août 2020

The Turn of the Screw (Opera North) jusqu'au 21 août 2020

Violanta (Opera Regio Torino) jusqu'au 28 août 2020

 

"Aus Licht" de Stockhausen (Dutch National Opera) jusqu'au 31 août 2020

Don Giovani (Finnish National Opera & Ballet) jusqu'au 11 septembre 2020

Peer Gynt par David Bobee (Maison des Arts de Créteil) jusqu'au 21 septembre 2020

Un soir de fête avec Roberto Alagna jusqu'au 22 septembre 2020

Madame Butterfly (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 25 septembre 2020

Les Indes Galantes (Opéra National de Paris) jusqu'au 09 octobre 2020

The Indian Queen (Opéra de Lille) jusqu'au 11 octobre 2020

Turandot (Gran Teatre del Liceu de Barcelone) jusqu'au 14 octobre 2020

Maria de Buenos Aires (Opéra de Strasbourg) jusqu'au 14 octobre 2020

Richard Cœur de Lyon (Opéra Royal de Versailles) jusqu'au 17 octobre 2020

Shell Shock, a Requiem for a War (Philharmonie) jusqu'au 30 octobre 2020

Ercole Amante (Opéra Comique) jusqu'au 30 novembre2020

Laurence Equilbey dirige Thamos de Mozart (Seine Musicale) jusqu'au 13 décembre 2020

Prométhée, ballet de Beethoven jusqu'au 13 décembre 2020

The Opera Locos (Théâtre libre) jusqu'au 21 janvier 2021

Les fantômes de Versailles (Château de Versailles) jusqu'au 14 février 2021

Don Carlos (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 15 février 2021

Requiem de Campra (Opéra de Versailles) jusqu'au 06 mars 2021

Symphonies n°5 & 7 "Apothéose de la danse" (Opéra de Versailles) jusqu'au 14 mars 2021

Odyssée Baroque - Les 40 ans des Arts Florissants - jusqu'au 21 décembre 2020

Les Fantômes de Versailles (John Corigliano) jusqu'au 23 décembre 2020

Barbara Hannigan dirige Bartok, Haydn, Ligeti et Kurtag (Radio France) jusqu'au 24 juillet 2021

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique

Publié le 20 Février 2020

Die Frau ohne Schatten (Richard Strauss - 1919)
Version de concert du 17 février 2020
Théâtre des Champs-Élysées

La Teinturière Lise Lindstrom
La Nourrice Michaela Schuster
L’Impératrice Elza van den Heever
L’Empereur Stephen Gould
Barak Michael Volle
La voix du faucon Katrien Baerts
L’apparition d’un jeune homme Bror Magnus Tødenes
Le Bossu Andreas Conrad
Le Borgne Michael Wilmering
Le Messager de Keikobad Thomas Oliemans
Le Manchot Nathan Berg

Direction musicale Yannick Nézet-Séguin
Rotterdams Philharmonisch Orkest
Rotterdam Symphony Chorus et Maîtrise de Radio France

                                                                                                      Yannick Nézet-Séguin

Bien que programmée un lundi soir d’hiver à 18h30, l’unique représentation de La Femme sans Ombre jouée en version de concert au Théâtre des Champs-Élysées a attiré une bonne partie du Paris lyrique, des grands habitués aux jeunes passionnés, aussi bien pour sa distribution prestigieuse que par attrait pour un compositeur un peu négligé dans la capitale ces dernières années.

12 ans se sont écoulés depuis que l’œuvre la plus monumentale de Richard Strauss immergea une dernière fois l’Opéra Bastille dans le bleu nuit glacé de Robert Wilson, par un dimanche après-midi du 10 février 2008, et ses tout justes 100 ans rappellent qu’elle fut composée au cours de la Première Guerre mondiale, geste artistique qui accompagnait ainsi la chute des derniers empires.

Elza van den Heever (L’Impératrice)

Elza van den Heever (L’Impératrice)

Et bien que Yannick Nézet-Séguin soit à la fois le nouveau directeur musical du Metropolitan Opera de New-York, de l’Orchestre Métropolitain de Montréal et du Philadelphia Orchestra, il retrouve pour une courte tournée européenne reliant Paris, Dortmund et Rotterdam, l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam dont il est devenu le directeur honoraire depuis 2018. Avec cette phalange qui lui reste attachée, il prend à bras le corps pour la première fois un ouvrage qu’il aura l’occasion de défendre en version scénique à New-York en avril 2021.

Sur la scène du célèbre théâtre musical de l’avenue Montaigne, l’orchestre et le chœur semblent sensiblement confinés, mais l'interprétation musicale est de bout en bout captivante, tout autant qu’elle puisse surprendre au début, car elle cherche à faire entendre différemment l'orchestration avec l'aide de l'acoustique chambriste de la salle, volonté créative que l’on attend toujours en art.

Le Rotterdams Philharmonisch Orkest, le Rotterdam Symphony Chorus et la Maîtrise de Radio France

Le Rotterdams Philharmonisch Orkest, le Rotterdam Symphony Chorus et la Maîtrise de Radio France

Fort doué, Yannick Nézet-Séguin avait la même approche pour Wozzeck au MET le mois dernier, c’est-à-dire un travail sur les lignes mélodiques et sur la valeur ornementale des différents matériaux musicaux, noblesse et chaleur du basson, richesse des vibrations du violoncelle, même s’il y eut des fragilités dans le passage au violon solo du 3e acte dont le style souple et caressant fixa pourtant totalement l'attention de tous vers la musicienne.

La profondeur avec laquelle le chef d’orchestre dépeint les moindres reliefs de l’écriture straussienne nous rapproche de l’intimité du compositeur et lui donne une authenticité palpable, avec toutefois une atténuation de l’effet immersif lié à l’irréalité subconsciente d’un songe que suggère la fluidité de la musique. Un plus grand sentiment d’unité de l’œuvre se dégage au second acte, sans perdre en détails, et hormis son final qui éclate dans un déchaînement chaotique d’éléments d’évocation martiale, les mouvements les plus sombres et dramatiques restent toujours maîtrisés afin de préserver la présence de chaque artiste.

Lise Lindstrom (La Teinturière)

Lise Lindstrom (La Teinturière)

Car c’est aussi la confrontation des humanités qui passionne dans La Femme sans Ombre, et les portraits dressés ce soir ne sont pas en manque de personnalités. La Teinturière de Lise Lindstrom, véritable être nerveux, débute dans une tension portée à cran par des accents vocaux incisifs, d’un airain clair et farouche, peu prononcés dans les graves. On sent bien que l’allure de méchante qu’elle arbore va se défaire pour offrir un visage chargé d’émotions complexes et émouvantes au fil du drame.

Elza van den Heever (L’Impératrice)

Elza van den Heever (L’Impératrice)

Elle est ainsi l’opposée d’Elza van den Heever pour qui l’Impératrice est une prise de rôle, une voix d’une flexibilité hallucinante qui a la résistance d’un bois le plus purement luxueux. Se lovant au creux de furtives poses picturales dont la sérénité aurait tant inspiré Léonard de Vinci, la soprano sud-africaine privilégie le versant quasi religieux de son héroïne, pour ne lui céder le basculement vers une humanité débordée par sa tension interne qu'au moment où la malédiction de l’Empereur s’accomplit, jouant même avec les déformations soudaines du reflet de son visage.

Quand on connaît l’exubérance de l’actrice entière qu’elle est, cette retenue pendant plus de deux actes est un exercice de style qui engendre un véritable plaisir par l’observation minutieuse de tous ses signes de vie.

Stephen Gould (L'Empereur)

Stephen Gould (L'Empereur)

L’Empereur de Stephen Gould est encore plus figé dans son personnage issu d’un autre monde, un monolithe unique qu’il tient, certes, avec une constance dans une émission aiguë si souvent tendue qui ne se décolore pourtant pas, comme trop souvent d’autres interprètes en ont la faiblesse, mais il aurait pu choisir d’appuyer une forme de volonté conquérante qui l’aurait rendu encore plus impressionnant et présent.

Cependant, l’incarnation vocale idéale par l’éclat de ses intonations chantantes, et dont le cœur débarrassé d’entraves névrotiques se ressent immédiatement, est vécue par Michael Volle, une chaleur irradiante portée par une voix large et sonore au timbre riche et pleinement mûr où rien ne semble trafiqué. On comprend tout ce qu’il éprouve sans avoir besoin de suivre le texte, il est d’une totale lisibilité et d’une prégnance généreuse, et rarement le Teinturier n'aura paru comme la clé de voûte d’une compassion humaine inflexible. Ce très grand chanteur n’en finit décidément pas de toucher un large public par le naturel de sa justesse.

Michaela Schuster (La Nourrice)

Michaela Schuster (La Nourrice)

Et Michaela Schuster, dont on aurait pu attendre une interprétation peu ambivalente de la Nourrice, porte sur elle, bien au contraire, un regard trompeur, mélange de confiance et de trouble tant son attachement à l’Impératrice paraît essentiel. Sa voix a de la vaillance, des altérations de couleurs mélangées à des meurtrissures exaltées, ce qui a tendance à rendre plutôt sympathique une personnalité pourtant fort manipulatrice.

Elza van den Heever, Yannick Nézet-Séguin et Lise Lindstrom

Elza van den Heever, Yannick Nézet-Séguin et Lise Lindstrom

Quant aux chœurs, divisés en sections selon l’homogénéité de leurs timbres, femmes, hommes et plus jeunes chanteurs, ils dégagent une douceur élégiaque qui conforte la valeur de ce moment irrésistible de la saison du Théâtre des Champs-Élysées. 

Son directeur, Michel Franck, fidèle à Yannick Nézet-Séguin depuis une décennie, ne peut que rapprocher cette soirée de celle de Totenfeier et Babi Yar qui fut dirigée par le chef canadien la saison passée, et la compter parmi les grands moments dont il soit le plus fier.

Et pour la réécouter, cette version de Die Frau ohne Schatten sera diffusée sur France Musique le 16 mai 2020.

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Publié le 6 Février 2020

Lulu (Alban Berg – 1935)
Représentation du 02 février 2020
Opéra d’État de Hambourg

Lulu Mojca Erdmann
Gräfin Geschwitz Anne Sofie von Otter
Dr. Schön / Jack Jochen Schmeckenbecher
Alwa Charles Workman
Ein Tierbändiger / Ein Athlet Ivan Ludlow
Schigolch Sergei Leiferkus
Der Maler / Der Neger Peter Lodahl
Eine Theatergarderobiere / Ein Gymnasiast Marta Świderska
Der Prinz / Kammerdiener / Marquis Dietmar Kerschbaum
Der Medizinalrat Dr. Goll / Polizist / Der Professor Martin Pawlowsky
Theaterdirektor Denis Velev

Eine Violinistin Veronika Eberle
Ein Pianist Bendix Dethleffsen                            
Anne Sofie von Otter (Gräfin Geschwitz)

Direction musicale Kent Nagano
Mise en scène Christoph Marthaler (2017)
Décors Anna Viebrock

Même sans Barbara Hannigan, la reprise de Lulu dans la version de Christoph Marthaler et Kent Nagano est un incontournable des scènes lyriques européennes actuelles de par son originalité musicale et sa construction poétique.
Tout se passe comme si nous étions dans les coulisses à l’arrière scène d’un théâtre bourgeois – un cadre surélevé, décoré de frises dorées, est éclairé par des spots de théâtre qui se détachent sur un fond noir, suggérant un public tapi dans l’ombre -, et le dompteur présente, au milieu d’éléments d’un décor de cirque, les différents personnages qu’il dispose comme des objets.

Mojca Erdmann (Lulu)

Mojca Erdmann (Lulu)

Mais plutôt que de dérouler une dramaturgie qui ferait se confronter les pouvoirs sexuels d’une femme et un monde d’hommes qui la désirent, Christoph Marthaler et Anna Viebrock évitent tout sexualisation – une gageure dans un tel opéra – pour se focaliser sur les boucles absurdes de la vie qui mènent à la mort. Car dans la vie de Lulu, le passage d’amant en amant, qui lui valent son ascension sociale jusqu’à la rencontre avec Jack l’éventreur, relève de ce même procédé à répétition qui ne peut que mal finir. Le peintre saisit Lulu dormant en robe bleu ciel, dos aux spectateurs, pose que des figurantes dédoublent au fur et à mesure de la représentation, la jeune femme devenant un personnage qui joue de son image, en toute consciente, animée elle aussi par des comportements répétitifs.

De très belles scènes émergent, comme lorsqu’elle se déguise en chanteuse dissimulée sous cape et chapeau, ou bien quand elle se trouve prise dans un rapport de force physique avec Schön, une violence qui se ressent intensément en salle.

Lulu (Erdmann-von Otter-Schmeckenbecher-Workman-Nagano-Marthaler) Staatsoper Hamburg

Mojca Erdmann reprend le rôle principal après Barbara Hannigan, dont elle a la même plastique, fine et souple, et un impact assez fort dans les aigus aux couleurs parfois étranges. Elle respire l’impertinence, mélange de charme intriguant et de phrasé piquant, et ne montre aucune hésitation. Jochen Schmeckenbecher lui oppose un inhabituel Dr. Schön animal, voir carnivore, plus désespéré qu’autre chose, et Charles Workman, en Alwa, trouve toujours en son timbre ouaté une lumière poétique teintée par la naïveté de son accoutrement, dont la perruque orange s’harmonise si bien avec les couleurs désuètes qu’affectionnent les deux scénographes.

Charles Workman (Alwa), Anne Sofie von Otter (Gräfin Geschwitz)

Charles Workman (Alwa), Anne Sofie von Otter (Gräfin Geschwitz)

C’est cependant au troisième acte que l’opéra bascule dans l’inédit, car à ce moment précis l’orchestre s’éteint et ce sont les notes laissées par Berg avant sa mort qui sont interprétées par deux pianos, dont l’un est situé en coulisse et l’autre en avant-scène. La fort talentueuse violoniste Veronika Eberle rejoint nonchalamment depuis la salle le centre de la scène pour jouer avec tranchant et travail de la matière le « Concerto à la mémoire d’un ange »,  juste après que la Comtesse Geschwitz ne s’effondre d’une façon saisissante, presque en paix, sur l’arrière scène, sous les coups de Jack l’éventreur.

Veronika Eberle (Violoniste)

Veronika Eberle (Violoniste)

Anne Sofie von Otter se livre à une interprétation extraordinairement émouvante de la Comtesse au point qu’à elle seule elle symbolise entièrement le sentiment de la mélancolie de la vie si cher à Marthaler et Viebrock. Sa voix a du corps, une expressivité dans la douleur nimbée de pudeur qui touche par sa vérité, et sous son habillement noir simple et triste, sa démarche lente fait ressentir tout le poids de l’amour qu’elle porte en elle pour son ange Lulu.

Jochen Schmeckenbecher, Veronika Eberle, Kent Nagano, Mojca Erdmann, Charles Workman, Anne Sofie von Otter

Jochen Schmeckenbecher, Veronika Eberle, Kent Nagano, Mojca Erdmann, Charles Workman, Anne Sofie von Otter

Kent Nagano est d’une méticulosité redoutable, soutien de chaque geste et chaque mot de chaque artiste, garant d’une pâte musicale profonde et qui ne submerge aucun interprète, et montre à quel point il partage le goût pour cette atmosphère si particulière, familière par son intimité, et respectueuse d’un esprit humble et clairvoyant devant une vie prisonnière de sa condition.

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Publié le 4 Février 2020

La Damnation de Faust (Hector Berlioz – 1846)
Version de concert du 25 janvier 2020
Metropolitan Opera de New-York

Marguerite Elīna Garanča
Faust Bryan Hymel
Méphistophélès Ildar Abdrazakov

Brander Patrick Carfizzi

Direction musicale Edward Gardner

La Damnation de Faust fit son apparition en version de concert le 02 février 1896 dans la première salle du MET localisée sur Broadway et 39e street, et connut sa première mise en scène en ce même lieu le 07 décembre 1906.  Un an après, une autre production sera par ailleurs montée au Manhattan Opera House d’Oscar Hammerstein, le concurrent du MET, ce qui montre combien cet ouvrage faisait partie des œuvres jugées innovantes à ce moment là.

Elīna Garanča (Marguerite)

Elīna Garanča (Marguerite)

Jouée à l’Opéra Bastille à 3 reprises en début d’été 2001, 2004 et 2006, la production de La Damnation de Faust de Robert Lepage, d’une très grande force visuelle, devait être reprise au Metropolitan Opera de New-York en ce début d’année 2020, mais des contraintes techniques et financières non clairement explicitées n’ont pas permis de la revoir.

Si bien qu’en ce samedi 25 janvier, et en tout début d’après-midi, c’est une version de concert qui est proposée aux auditeurs.

Elīna Garanča (Marguerite)

Elīna Garanča (Marguerite)

Malgré une salle relativement peu remplie, à 60 % au maximum, c’est une version d’une très grande solennité et d’un généreux envoûtement vocal et orchestral qui est pourtant jouée, et un petit évènement renforce son intérêt avec le retour sur scène de Bryan Hymel.

Ce chanteur, qui s’était fait connaître à l’été 2012 lorsqu’il avait remplacé Jonas Kaufmann dans Les Troyens de Berlioz, au Covent Garden de Londres, s’était fait rare depuis 18 mois, entretenant toutes sortes de spéculations à son sujet.

Bryan Hymel (Faust)

Bryan Hymel (Faust)

Quel n’est pas l’émerveillement en découvrant un artiste de retour sur scène qui se révèle dès la première représentation à l'un des sommets de sa carrière. Ampleur du souffle, quiétude et solidité infaillible, il est de bout-en-bout un Faust véritablement métamorphosé en colosse de la nature. Son attitude donne une stature prophétique inhabituelle au vieux savant, et l’une des caractéristiques de son timbre qui avait tendance auparavant à perdre en couleur et étoffe dans les aigus conserve cette fois une homogénéité beaucoup plus affirmée.

Cette sensation d’assurance devient à elle seule un motif d’emprise visuelle et vocale absolument fascinante.

Ildar Abdrazakov (Méphistophélès)

Ildar Abdrazakov (Méphistophélès)

A ses côtés, Ildar Abdrazakov apparaît presque plus modeste, voué avec décontraction à rendre à Méphistophélès une noirceur luxuriante intériorisée et sympathique, sans pour autant afficher un mordant intense qui lui permette de dominer la puissance ancrée sur scène par Bryan Hymel.

Elīna Garanča (Marguerite)

Elīna Garanča (Marguerite)

L’arrivée majestueuse et grave d’Elīna Garanča conforte alors cet étrange sentiment de déité qui imprègne toute l’interprétation de l’œuvre. Aucun pathos, aucun sentimentalisme au bord des lèvres, la chanteuse lettone apparaît telle une Athéna irradiante qui, surtout, s’appuie sur la flamboyance et l’intensité de ses aigus pour donner à sa présence une dimension implacable.

« D’Amour l’ardente flamme» dévoile progressivement que la classe de sa voix puissante ne verse pas pour autant dans la volupté d’ébène, et que son tempérament est celui d’une soprano tragique.

Elīna Garanča et le choeur d'enfants

Elīna Garanča et le choeur d'enfants

Enveloppés par un chœur empli de sentiment de recueillement, riche de l’intensité de ses voix féminines et du charme de ses voix d’enfants lors de la scène finale, ces trois grands artistes sont également portés par un Edward Gardner passionnément engagé à exprimer la flamme de la musique de Berlioz et sa théâtralité sans concession.

Patrick Carfizzi, Elīna Garanča, Edward Gardner, Bryan Hymel

Patrick Carfizzi, Elīna Garanča, Edward Gardner, Bryan Hymel

Que de grandes envolées et de déchaînements d’éléments évoquant la force des océans qui s’abattent contre la scène, de mélanges de textures consistantes et souples à la fois, de sonorités fortes et atypiques de la part des vents, une énergie dont on ressort renforcé et heureux par l’amour de l’art que tous avons partagé au plus haut degré d’expression musicale!

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Publié le 4 Février 2020

TV-Web Février 2020 Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Dimanche 02 février 2020 sur Arte à 17h30
Concert de clôture de la Folle Journée

Orchestre philharmonique de Radio France, dm Zhang

Dimanche 02 février 2020 sur Arte à 23h45
La 9e de Beethoven

Mardi 04 février 2020 sur France 2 à 00h15
Intégrale des symphonies de Beethoven - Gustavo Dudamel

Dimanche 09 février 2020 sur France 3 à 00h15
Viva la Mamma (Donizetti) - Opéra de Lyon - dm Viotti - ms Pelly

Naouri, Ciofi, Scala, Rice, Meloni

Dimanche 09 février 2020 sur Arte à 01h25
Le maestro, à la recherche de la musique des camps

Dimanche 09 février 2020 sur France 3 à 02h15
La Chauve Souris (Strauss) - Opéra de Marseille

Dimanche 09 février 2020 sur Arte à 18h55
Triple Concerto (Beethoven) - Mutter - orchestre du Divan oriental, Barenhoim

Dimanche 09 février 2020 sur Arte à 23h50
Roméo et Juliette (Prokofiev) - Royal Ballet de Londres

Lundi 10 février 2020 sur Arte à 01h20
Missa Solemnis (Beethoven) - Abbaye allemande d'Eberbach

Mardi 11 février 2020 sur France 2 à 00h20
Intégrale des symphonies de Beethoven - Gustavo Dudamel

Dimanche 16 février 2020 sur France 3 à 00h20
Semiramide (Rossini) - Opéra National de Lorraine - dm Hindoyan - ms Raab

Jicia, Fagioli, Grills, Di Pierro, Beggi

Dimanche 16 février 2020 sur Arte à 18h30
La Pathétique (Beethoven) - Kissin (piano)

Lundi 17 février 2020 sur Arte à 01h20
Le Barbier de Séville (Rossini) - Théâtre des Champs-Elysées - dm Rhorer - ms Pelly

Sempey - Gleadow - Angelini - Trottmann

Lundi 17 février 2020 sur France 3 à 01h40
Viva la Mamma (Donizetti) - Opéra de Lyon - dm Viotti - ms Pelly

Naouri, Ciofi, Scala, Rice, Meloni

Mardi 18 février 2020 sur France 2 à 00h15
Intégrale des symphonies de Beethoven - Gustavo Dudamel

Vendredi 21 février 2020 sur France 3 à 21h00
Les victoires la musique classique 2020

Dimanche 23 février 2020 sur France 3 à 00h20
Les Vêpres siciliennes (Verdi) - dm Gergiev - ms Bernard

Sulimsky, Agadzhanian, Abdrazakov, Churilova

Dimanche 23 février 2020 sur Arte à 19h00
Maurizio Pollini interprète Beethoven

Lundi 24 février 2020 sur Arte à 01h35
Alan Gilbert dirige la 7e de Beethoven

Lundi 24 février 2020 sur France 3 à 01h35
Semiramide (Rossini) - Opéra National de Lorraine - dm Hindoyan - ms Raab

Jicia, Fagioli, Grills, Di Pierro, Beggi

Mardi 25 février 2020 sur Arte à 02h35
Roméo et Juliette (Prokofiev) - Royal Ballet de Londres

Dimanche 01 mars 2020 sur Arte à 18h55
Sonates n°30 et 31 (Beethoven) - Pollini (piano)

Dimanche 01 mars 2020 sur France 3 à 00h30
Requiem (Mozart) - ONF - dm Gaffigan

Solberg, Deshayes, Kaiser, Vinogradov


Mezzo et Mezzo HD

Mercredi 05 février sur Mezzo à 20h30
Don Pasquale de Donizetti à l'Opéra national Montpellier Occitanie

Vendredi 07 février 2020 sur Mezzo HD à 21h00
Vanessa de Samuel Barber, Festival de Glyndebourne

Samedi 08 février 2020 sur Mezzo à 20h30
Les Vêpres Siciliennes de Verdi au Mariinski

Dimanche 09 février 2020 sur Mezzo HD à 21h00
La Fiancée du Tsar de Rimski-Korsakov au Bolchoï de Moscou

Mercredi 12 février sur Mezzo à 20h30
L'Orfeo de Monteverdi au Festival de Saint-Denis

Vendredi 14 février 2020 sur Mezzo HD à 21h00
Boris Godounov au Bolshoi

Samedi 15 février 2020 sur Mezzo à 20h30
Orphée et Eurydice de Gluck à la Scala de Milan

Dimanche 16 février 2020 sur Mezzo HD à 21h00
Macbeth de Giuseppe Verdi au Gran Teatre del Liceu de Barcelone

Mercredi 19 février sur Mezzo à 20h30
Mam'zelle Nitouche de Hervé à l'Opéra de Lausanne

Vendredi 21 février 2020 sur Mezzo HD à 21h00
Manon Lescaut de Puccini au Liceu de Barcelone

Samedi 22 février 2020 sur Mezzo à 20h30
Vanessa de Samuel Barber, Festival de Glyndebourne

Dimanche 23 février 2020 sur Mezzo HD à 21h00
La Bohème de Puccini au Liceu de Barcelone

Mercredi 26 février sur Mezzo à 20h30
La Clémence de Titus de Mozart à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

Vendredi 28 février 2020 sur Mezzo HD à 21h00
La Gioconda de Ponchielli au Liceu de Barcelone

Samedi 29 février 2020 sur Mezzo à 20h30
La Bohème de Puccini au Liceu de Barcelone

Dimanche 01 mars 2020 sur Mezzo HD à 21h00
Manon Lescaut de Puccini au Liceu de Barcelone

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Operavision, Culturebox, ConcertArte etc...

Attention : depuis le 15 avril 2019, le site Culturebox a été renommé, et pour le trouver il faut aller sur www.France.TV, sélectionner en haut du menu "Catégorie", puis "Culture". Ensuite, se rendre aux vidéos "Opéra et Musique Classique". Les dates de fin de validité des vidéos d'opéras ne sont pas toujours correctes, et certaines vidéo toujours accessibles directement, ne sont plus visibles depuis ce nouveau site.

 

Macbeth (Staatsoper Berlin) jusqu'au 02 février 2020

Maria de Buenos Aires (Opéra de Strasbourg) jusqu'au 14 février 2020

Les Contes d'Hoffmann (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 17 février 2020

Falstaff (Opéra de Hambourg) jusqu'au 18 février 2020

Il Sogno Di Scipione (La Fenice) jusqu'au 18 février 2020

The Importance of Being Earnest  (Nouvel opéra de Friebourg) jusqu'au 21 février 2020

Le Barbier de Séville (Théâtre des Champs-Élysées) jusqu'au 22 février 2020

Giselle (Mariinsky avec Mathieu Ganio) jusqu'au 23 février 2020

 

La Bohème (NCPA, Mumbai) jusqu'au 05 mars 2020

Aida (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 08 mars 2020

Beethoven : "L'Académie de 1808" - Philippe Jordan - jusqu'au 10 mars 2020

Hamlet (OPERA2DAY) jusqu'au 12 mars 2020

Esa-Pekka Salonen dirige Chostackovitch et Bruchner jusqu'au 12 mars 2020

Mam'zelle Nitouche (Opéra de Lausanne) jusqu'au 14 mars 2020

Halka (Poznan Opera) jusqu'au 19 mars 2020

Jonas Kaufmann (Mélodie Viennoises) jusqu'au 20 mai 2020

Karine Deshayes et l'ONF interprètent Ravel et Debussy jusqu'au 26 mars 2020

Sternenhoch (National Theatre Prague) jusqu'au 26 mars 2020

Jessye Norman et Kathleen Battle chantent des spirituals jusqu'au 30 mars 2020

 

Jenufa (National Theatre Brno) jusqu'au 01 avril 2020

L'Inondation (Opéra Comique) jusqu'au 02 avril 2020

Le Barbier de Séville (Opéra de Rouen) jusqu'au 05 avril 2020

Requiem de Mozart (Festival d'Aix en Provence 2019) jusqu'au 05 avril 2020

La fontaine de Bakhtchisaraï (Mariinsky) juqu'au 09 avril 2020

Norma (Capitole de Toulouse) jusqu'au 11 avril 2020

The Bassarids (Komische Oper Berlin) jusqu'au 12 avril 2020

Anna Bolena (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 16 avril 2020

Der ferne Klang (Royal Swedish Opera) jusqu'au 18 avril 2020

Phaéton (Opéra Royal de Versailles) jusqu'au 24 avril 2020

Carmen (NPCA Beijing) jusqu'au 24 avril 2020

Don Giovanni (Opéra de Rome) jusqu'au 25 avril 2020

L'enlèvement au sérail (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 25 avril 2020

Le Barbier de Séville (Teatro Municipal de Santiago) jusqu'au 26 avril 2020

L'Odyssée Offenbach jusqu'au 26 avril 2020

Nikolai Subic Arinjski (Croatian National Theaterb in Zagreb) jusqu'au 01 mai 2020

La Passion selon Saint-Jean (Festival de Pâques) jusqu'au 04 mai 2020

Ermione (Teatri di San Carlo) jusqu'au 08 mai 2020

Roméo et Juliette (Prokofiev) - Royal Ballet de Londres jusqu'au 08 mai 2020

Les Carmina Burana (Radio France) jusqu'au 10 mai 2020

Le Projet Beethoven de John Neumeier jusqu'au 12 mai 2020

Les Boréades (Opéra de Dijon) jusqu'au 15 mai 2020

Cendrillon (Opéra National de Paris) jusqu'au 21 mai 2020

La Clémence de Titus (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 24 mai 2020

La messe en si (Philharmonie de Paris) jusqu'au 26 mai 2020

The Bartered Bride (Garsington Opera) jusqu'au 29 mai 2020

Tosca (Polish National Opera) jusqu'au 05 juin 2020

Brothers (Icelandic Opera) jusqu'au 12 juin 2020

Parade (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 14 juin 2020

Fidelio (Festival de Salzburg 2015) jusqu'au 14 juin 2020

Berlioz, le concert monstre (Philharmonie de Paris) jusqu'au 24 juin 2020

Requiem de Mozart, Yoann Bourgeois (La Seine musicale) jusqu'au 29 juin 2020

Turandot (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 29 juin 2020

La Cenerentola (Irish National Opera) jusqu'au 30 juin 2020

Gala pour la réouverture de l'Opéra d'Etat de Prague jusqu'au 03 juillet 2020

The Rake's Progress (Festival d'Aix-en-Provence) jusqu'au 10 juillet 2020

Tosca (Festival d'Aix en Provence 2019) jusqu'au 10 juillet 2020

Madame Butterfly (Royal Swedish Opera) jusqu'au 17 juillet 2020

Musiques baroques d'Espagne et d'Italie (Festival de Grenade) jusqu'au 22 juillet 2020

Tempêtes de printemps (Komisch Oper Berlin) jusqu'au 24 juillet 2020

Leonore (Opéra de Vienne) jusqu'au 30 juillet 2020

I played , I danced (Latvian National Ballet & Opera) jusqu'au 31 juillet 2020

Giselle (Opéra National de Paris) jusqu’au 05 août 2020

Rusalka (Opera Ballet Vlaanderen) jusqu'au 14 août 2020

"Aus Licht" de Stockhausen (Dutch National Opera) jusqu'au 31 août 2020

Peer Gynt par David Bobee (Maison des Arts de Créteil) jusqu'au 21 septembre 2020

Un soir de fête avec Roberto Alagna jusqu'au 22 septembre 2020

Madame Butterfly (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 25 septembre 2020

Les Indes Galantes (Opéra National de Paris) jusqu'au 09 octobre 2020

The Indian Queen (Opéra de Lille) jusqu'au 11 octobre 2020

Turandot (Gran Teatre del Liceu de Barcelone) jusqu'au 14 octobre 2020

Richard Cœur de Lyon (Opéra Royal de Versailles) jusqu'au 17 octobre 2020

Shell Shock, a Requiem for a War (Philharmonie) jusqu'au 30 octobre 2020

Ercole Amante (Opéra Comique) jusqu'au 30 novembre2020

Laurence Equilbey dirige Thamos de Mozart (Seine Musicale) jusqu'au 13 décembre 2020

Prométhée, ballet de Beethoven jusqu'au 13 décembre 2020

Odyssée Baroque - Les 40 ans des Arts Florissants - jusqu'au 21 décembre 2020

Les Fantômes de Versailles (John Corigliano) jusqu'au 23 décembre 2020

Barbara Hannigan dirige Bartok, Haydn, Ligeti et Kurtag (Radio France) jusqu'au 24 juillet 2021

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique

Publié le 31 Janvier 2020

Wozzeck (Alban Berg – 1925)
Représentation du 22 janvier 2020
Metropolitan Opera de New-York

Wozzeck Peter Mattei
Marie Elza van den Heever
Le Tambour-Major Christopher Ventris
Le Docteur Christian Van Horn
Le capitaine Gerhard Siegel
Andres Andrew Staples
Margret Tamara Mumford

Direction Musicale Yannick Nézet-Séguin
Mise en scène William Kentridge (2017)

Coproduction Festival de Salzbourg, Canadian Opera Company, Opera Australia

                                               Yannick Nézet-Séguin

La nouvelle production de Wozzeck par William Kentridge, présentée au Festival de Salzbourg en 2017, est reprise au MET dans un cadre qui donne toute sa force à la monumentalité et la verticalité de sa scénographie.
On peut ainsi y lire un entrelacement entre l’histoire du soldat Wozzeck et la vie d’Alban Berg, qui connut les examens médicaux avant de participer à la première guerre mondiale.

Peter Mattei (Wozzeck)

Peter Mattei (Wozzeck)

Mais bien qu’Alban Berg n’en faisait pas le sujet premier de son futur chef-d’œuvre, la motivation principale étant l’impression laissée sur le compositeur par la pièce de Büchner, Woyzech, William Kentridge en fait le centre de sa mise en scène qui déploie un travail graphique et vidéographique qui rend une image sensitive forte des horreurs de la guerre et de ses traumatismes sur les hommes. Couleurs aux tonalités gris-vert, violences des traits et des contrastes, images de bombardements, de destructions, de visages de militaires blessés et tuméfiés, le spectateur s’imprègne totalement d’un univers inaltérable où le destin de Wozzeck est celui d’un homme écrasé par son environnement qui le détache de la réalité et le pousse à l’irréparable en assassinant celle qu’il aime.

Gerhard Siegel (Le capitaine) et Peter Mattei (Wozzeck)

Gerhard Siegel (Le capitaine) et Peter Mattei (Wozzeck)

L’expression théâtrale perd cependant en force et les rapports émotionnels entre les protagonistes paraissent négligés tant la réflexion sur l'impact psychique de la guerre passe au premier plan. De par sa personnalité, Peter Mattei rend à Wozzeck une humanité blessée, ce que la tendresse du timbre ne fait qu’intensifier.  Elza van den Heever joue une Marie critique, riant peut-être pour se protéger du drame, mais dont l’absence d’enfant sur scène (seule une marionnette est utilisée pour suggérer la manipulation des êtres) lui ote une dimension importante, l’amour maternel.

Sa voix a ainsi une indéniable présence et une grande pénétrance mais cela ne suffit pas à créer de l’empathie pour la femme du militaire.

Elza van den Heever (Marie)

Elza van den Heever (Marie)

Mais si Christopher Ventris compose un Tambour-Major enjoué, voir plus sympathique qu’il ne le devrait, c’est pourtant le capitaine de Gerhard Siegel qui est particulièrement impressif dans cette production, le véritable personnage central qui gouverne la destinée de son petit monde, auquel le chanteur apporte une crédibilité et une consistance rarement aussi marquante.

Façade du MET avec l'affiche de Wozzeck

Façade du MET avec l'affiche de Wozzeck

Il est toutefois surprenant de constater, en milieu de semaine, que ce Wozzeck ait attiré plus de public que La Bohème ou La Traviata. C’est tout à l’honneur des New-yorkais, mais peut-être est-ce aussi dû à la présence de Yannick Nézet-Séguin à la direction musicale. En effet, ce jeune chef infiniment sympathique et entièrement original fait entendre un chatoiement sonore absolument inédit, comme si son goût personnel pour la luxuriance baroque réussissait à métamorphoser la sensualité de l’écriture de Berg. L’oreille est ainsi stimulée par une magnificence de détails, des altérations de reflets, et un travail sur la texture des cordes qui s’harmonise avec les striures des peintures de scène, ce qui en fait une des lectures les plus imaginatives entendues à ce jour.

Peter Mattei, Yannick Nézet-Séguin, Elza van den Heever

Peter Mattei, Yannick Nézet-Séguin, Elza van den Heever

Yannick Nézet-Séguin est attaché au MET pour faire aimer au plus large public possible toutes les musiques de l’art lyrique, même les plus exigeantes pour les auditeurs, ce qui est une grande chance pour cette maison.

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Publié le 28 Janvier 2020

La Bohème (Giacomo Puccini - 1896)
Représentation du 21 janvier 2020

Metropolitan Opera de New-York

Mimì Maria Agresta
Musetta Susanna Phillips
Rodolfo Roberto Alagna
Marcello Artur Ruciński
Schaunard Elliot Madore
Colline Christian Van Horn
Alcindoro Donald Maxwell
Parpignol Gregory Warren
Sergente dei doganari Joseph Turi

Direction musicale Marco Armiliato
Mise en scène Franco Zeffirelli (1981)

                                                                                   Susanna Phillips (Musetta)

Avec 1343 représentations de La Bohème depuis l'ouverture du MET en 1883, et 521 représentations dans la mise en scène de Franco Zeffirelli, c'est à New-York que l'opéra le plus populaire de Puccini est le plus joué au monde et touche le plus grand nombre de spectateurs.

Maria Agresta (Mimi) et Roberto Alagna (Rodolfo)

Maria Agresta (Mimi) et Roberto Alagna (Rodolfo)

Cette production renvoie à de vieilles images de cartes postales de la vie parisienne, une mansarde dépliée sur les toits abîmés de la ville, une immense place sur plusieurs niveaux située sur l’un des flancs de Montmartre, avec ses enseignes à l’ancienne et sa foule de badauds qui se promènent lentement en se bousculant sans trop savoir ce qu’ils cherchent, une petite allée bordée d’arbres, peut-être près d’un cimetière, s’attriste sous les couches de neige, et l’effet artificiel prend le dessus sur le sentiment de réalité.

On se rend compte alors des mérites de l'ancienne scénographie de Jonathan Miller, à Bastille, qui, certes, renvoyait à un cadre un peu plus récent, mais n’en rajoutait pas autant en termes de clichés. Le deuxième acte, par exemple, pourrait encore servir à illustrer une scène de vie actuelle à Saint-Germain.

Visages d'enfants autour de Parpignol

Visages d'enfants autour de Parpignol

A New-York, le spectacle verse complaisamment dans l’outrance des jeux d’opérettes, notamment au second acte, totalement soutenue par les rires amusés de la salle, et il devient presque obligé que le personnage de Musette atteigne le paroxysme de la fantaisie.

Dans ce rôle, Susanna Phillips se livre sans retenue à un grand numéro de comédie qui plaît à nombre de cœurs aussi bien jeunes que plus âgés, une virtuosité indéniable dont le timbre un brin perçant ne nourrit cependant pas assez la rondeur et la sensualité que devrait inspirer son être libre et séducteur.

Maria Agresta (Mimi) et Roberto Alagna (Rodolfo)

Maria Agresta (Mimi) et Roberto Alagna (Rodolfo)

On aurait imaginé Roberto Alagna trop âgé pour incarner l’humanité sensible et amoureuse de Rodolfo, pourtant, que d’âme et de poésie dans son chant aux teintes brunes, superbe texture d’écorce, qui inspire le sentiment de maturité. Il en prend même une allure un peu trop sérieuse.

Il faut dire qu’il a pour partenaire Maria Agresta, magnifique interprète puccinienne qui ennoblit considérablement la jeune voisine, Mimi, et en fait une femme plus tragique que naïve, avec une sensibilité à fleur de peau à la belle voix veloutée qui donne des frissons, ponctuée parfois de petites inflexions spontanées et subitement claires, comme de légères pulsions de vie intempestives.

Maria Agresta (Mimi) et Roberto Alagna (Rodolfo)

Maria Agresta (Mimi) et Roberto Alagna (Rodolfo)

Quant à Artur Ruciński, il interprète le Marcello qu’on lui connaît bien, un tantinet dandy mais qui se lâche irrésistiblement au dernier acte en compagnie du Schaunard d’Elliot Madore, voix de baryton ferme et homogène galvanisée par la gaîté venue distraire pour un temps du déclin final de Mimi.

Artur Ruciński (Marcello)

Artur Ruciński (Marcello)

La direction de Marco Armiliato s’équilibre ainsi très bien avec le jeu de scène et les chanteurs, fait toujours raisonner soigneusement les motifs les plus charmants, préserve une constante douceur intime, mais ne soulève pas de grande emphase pour autant.

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Publié le 12 Janvier 2020

Quatuor Van Kuijk (Christian Rivet - 2019, Wolfgang Rihm - 2004, Robert Schumann - 1842)
Biennale de quatuors à cordes - Concert du 11 janvier 2020
Amphithéâtre de la Cité de la musique

Christian Rivet Quatuor n° 1 - Amahlathi amanzi
2019, création mondiale, co-commande de ProQuartet et Het Concertgebow d’Amsterdam
Wolfgang Rihm Quartettstudie
Robert Schumann Quatuor à cordes n° 3

Quatuor Van Kuijk
Nicolas Van Kuijk , violon  Sylvain Favre-Bulle, violon
Emmanuel François, alto     François Robin, violoncelle

8 ans après la 5e biennale des quatuors à cordes à laquelle participait avec un programme Rihm, Schumann et Beethoven le Quatuor Ysayë, le Quatuor Van Kuijk prend la relève de cet ensemble auprès duquel il a grandi, pour interpréter à nouveau Rihm et Schumann mais dans un esprit alternatif à Beethoven qui est à l'honneur de cette 9e biennale à la Cité de la musique.

 Sylvain Favre-Bulle, violon

Sylvain Favre-Bulle, violon

Sur la scène de ce magnifique auditorium surmonté d’un orgue au buffet de bois originalement sculpté en une forme de coupe sacrale (facture Jean-François Dupont 1994), les quatre musiciens ouvrent leur concert par le Quatuor n° 1 - Amahlathi amanzi que Christian Rivet, présent dans la salle, a créé spécialement pour eux, et qu’ils avaient pu préalablement jouer à Amsterdam au cours de l’automne dernier.

Le quatuor Van Kuijk et l'orgue de l'amphithéâtre de la Cité de la Musique

Le quatuor Van Kuijk et l'orgue de l'amphithéâtre de la Cité de la Musique

L’acoustique à la fois chaude et concentrée de l’amphithéâtre permet d’entendre la moindre vibration et sentir la rondeur de chaque trait musical, et les sonorités isolées de cette pièce inspirée par l’ambiance des forêts africaines sont comme un jeu de correspondance entre chaque instrument, et défilent sur un fond de silence comme si l’on parcourait le ciel en rencontrant telle ou telle étoile alors que, parfois, elles se regroupent en une nappe impressive et finement dentelée. L’effet méditatif est par ailleurs renforcé par l’attention totale du public.

Nicolas Van Kuijk et Sylvain Favre-Bulle, violons

Nicolas Van Kuijk et Sylvain Favre-Bulle, violons

La remontée progressive dans le temps s’arrête ensuite sur le Quartettstudie composé par Wolfgang Rihm et créé à Munich le 16 septembre 2004 par le Quatuor Ebène.

La musique s’étire en élongations d’archets quasi-cristallins entrelacés de motifs allègres ou pathétiques, décrit le sentiment nostalgique des souvenirs, change brusquement de rythme, surprend donc l’auditeur, et la fougue des musiciens surgit ainsi de l’intensité avec laquelle ils imprègnent la tension qui irrigue les mouvements qui les relient.

Quatuor Van Kuijk (Amahlathi amanzi - Wolfgang Rihm -   Robert Schumann) Cité de la musique

On retrouve dans la seconde partie du concert cette même intensité saisissante qui correspond si bien aux émotions du jeune Robert Schumann qui débutait sa vie familiale avec Clara à Liepzig en 1842.
Le jeu de regards croisés entre les quatre artistes, second violon (Sylvain Favre-Bulle) vers premier violon (Nicolas Van Kuijk), alto (Emmanuel François) vers violoncelle (François Robin) est une surveillance de tous les instants et prend même des allures ludiques, mais à d’autres moments l’intensité des émotions se charge d’une douce colère et d’une insistance qui entraîne ce 3e quatuor à cordes dans un romantisme quasi-révolutionnaire dont on ressort chargé et empli de densité.

François Robin (violoncelle), Emmanuel François (alto), Sylvain Favre-Bulle et Nicolas Van Kuijk (violons)

François Robin (violoncelle), Emmanuel François (alto), Sylvain Favre-Bulle et Nicolas Van Kuijk (violons)

Et pour finir, sous forme de bis, le quatuor nous fait redécouvrir l'adagietto de l'Arlésienne, musique de scène dédiée aux cordes d'un grand ensemble qui fut composée par Georges Bizet en 1872, dans une interprétation frémissante et inaltérée de la partition originale.

Le concert était enregistré par Radio France, on ne peut qu’espérer le réécouter ultérieurement sur France Musique.

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Publié le 1 Janvier 2020

TV-Web Janvier 2020 Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Mercredi 01 janvier 2020 sur France 2 à 11h15
Concert du Nouvel An - Orch Philh de Vienne - dm Nelsons

Dimanche 01 janvier 2020 sur Arte à 18h40
Concert du Nouvel An à la Fenice de Venise

Lundi 02 janvier 2020 sur Arte à 00h15
Gershwin, le classique américain

Mardi 03 janvier 2020 sur Arte à 23h00
Max Raabe et le Palast Orchester - Une nuit à Berlin

Dimanche 05 janvier 2020 sur France 3 à 00h25
Carmen, Violetta, Mimi, romantiques et fatales

Dimanche 05 janvier 2020 sur Arte à 18h50
Boléro, le refrain du monde

Dimanche 05 janvier 2020 sur Arte à 22h45
Joséphine Baker - Première icône noire

Mardi 07 janvier 2020 sur France 2 à 00h05
Le couronnement du Roi Georges II (Haendel) - Chapelle du Château de Versailles

Dimanche 12 janvier 2020 sur France 3 à 00h15
La Chauve-Souris (J.Strauss) - Opéra de Marseille

Dimanche 12 janvier 2020 sur France 3 à 02h40
Carmina Burana (Orff) - Chr Brumachon

Dimanche 12 janvier 2020 sur Arte à 18h55
Le tricorne de Manuel de Falla : un festival sous l'orage

Lundi 13 janvier 2020 sur Arte à 00h25
Arturo Benedetti Michelangeli, un pianiste d'exception

Lundi 13 janvier 2020 sur Arte à 01h20
Sanerling dirige Chostakowitch

Lundi 13 janvier 2020 sur France 3 à 02h25
Der Freischütz (Weber) - Scala de Milan

Mardi 14 janvier 2020 sur France 2 à 00h05
Tannhaüser (Wagner) - dm Welber - ms Bieito - La Fenice

Stundyte, McNamara, Kinca

Jeudi 16 janvier 2020 sur France 3 à 02h00
Dalida, la femme qui rêvait d'une autre scène

Dimanche 19 janvier 2020 sur France 3 à 01h20
Der Freischütz (Weber) - Scala de Milan

Dimanche 19 janvier 2020 sur Arte à 18h00
Les grands duels de l'art - Michel-Ange vs Léonoard de Vinci

Dimanche 19 janvier 2020 sur Arte à 19h00
Fred Astaire donne le la

Lundi 20 janvier 2020 sur Arte à 00h05
Ariane à Naxos (Strauss) - dm Albrecht - ms Mitchell

Davidsen, Cutler, Devieilhe, Brower, Rendall

Mardi 21 janvier 2020 sur France 2 à 00h30
Sémiramide (Rossini) - dm Frizza - ms Ligorio

Pratt, Lervolino, Esposito, Scala

Dimanche 26 janvier 2020 sur France 3 à 00h30
Symphonies n°3 et n°6 (Tchaïkovski) - Opéra de Paris - dm Philippe Jordan

Dimanche 26 janvier 2020 sur France 3 à 02h15
Nabucco (Verdi) - Arènes de Vérone

Dimanche 26 janvier 2020 sur Arte à 18h55
Wagner, Liszt - Armstrong (piano)

Lundi 27 janvier 2020 sur France 3 à 01h30
La Chauve-Souris (J.Strauss) - Opéra de Marseille

Lundi 27 janvier 2020 sur Arte à 01h55
Arthur Schnabel, compositeur en exil

Mardi 28 janvier 2020 sur France 2 à 00h05
Le devin du village (Rousseau) - dm D'Hérin

Mutel, Dubois, Caton


Mezzo et Mezzo HD

Mercredi 01 janvier 2020 sur Mezzo à 20h30
Le Comte Ory de Rossini à l'Opéra Comique

Vendredi 03 janvier 2020 sur Mezzo HD à 21h00
La Clémence de Titus de Mozart au Festival de Salzbourg

Samedi 04 janvier 2020 sur Mezzo à 20h30
La Clémence de Titus de Mozart au Festival de Salzbourg

Dimanche 05 janvier 2020 sur Mezzo HD à 21h00
La Clémence de Titus de Mozart au Festival de Salzbourg

Mercredi 08 janvier 2020 sur Mezzo à 20h30
Il Corsaro de Giuseppe Verdi au Palau de les Arts de Valencia

Vendredi 10 janvier 2020 sur Mezzo HD à 21h00
De la maison des morts de Janacek au Bayerische Staatsoper

Samedi 11 janvier 2020 sur Mezzo à 20h30
Il Trovatore de Verdi à l'Opéra de Paris

Dimanche 12 janvier 2020 sur Mezzo HD à 21h00
Lohengrin de Wagner à La Monnaie de Bruxelles

Mercredi 15 janvier 2020 sur Mezzo à 20h30
De la maison des morts de Janacek au Bayerische Staatsoper

Vendredi 17 janvier 2020 sur Mezzo & Mezzo HD à 20h30 (direct)
Andris Nelsons et l'Orchestre Royal du Concertgebouw d'Amsterdam : Beethoven, Dean, Scriabine

Samedi 18 janvier 2020 sur Mezzo HD à 18h40
Lohengrin de Wagner à La Monnaie de Bruxelles

Samedi 18 janvier 2020 sur Mezzo à 21h40
Le Comte Ory de Rossini à l'Opéra Comique

Dimanche 19 janvier 2020 sur Mezzo HD à 21h00
Mazepa de Tchaïkovski au Mariinski de Saint-Pétersbourg

Mercredi 22 janvier 2020 sur Mezzo à 20h30
Madama Butterfly de Giacomo Puccini au Festival de Glyndebourne

Vendredi 24 janvier 2020 sur Mezzo HD à 21h35
Les Vêpres Siciliennes de Verdi au Mariinski

Samedi 25 janvier 2020 sur Mezzo à 20h30
Street Scene de Kurt Weill au Teatro Real de Madrid

Dimanche 26 janvier 2020 sur Mezzo HD à 22h35
Le Conte du Tsar Tsaltan de Rimski-Korsakov à la Monnaie de Bruxelles

Mercredi 29 janvier 2020 sur Mezzo à 20h30
Orlando Furioso de Vivaldi à Venise

Vendredi 31 janvier 2020 sur Mezzo HD à 21h00
Lohengrin de Wagner à La Monnaie de Bruxelles

Samedi 01 février 2020 sur Mezzo à 20h30
Lohengrin de Wagner à La Monnaie de Bruxelles

Dimanche 02 février 2020 sur Mezzo HD à 21h00
Les Vêpres Siciliennes de Verdi au Mariinski

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Operavision, Culturebox, ConcertArte etc...

Attention : depuis le 15 avril 2019, le site Culturebox a été renommé, et pour le trouver il faut aller sur www.France.TV, sélectionner en haut du menu "Catégorie", puis "Culture". Ensuite, se rendre aux vidéos "Opéra et Musique Classique". Les dates de fin de validité des vidéos d'opéras ne sont pas toujours correctes, et certaines vidéo toujours accessibles directement, ne sont plus visibles depuis ce nouveau site.

 

Brothers (Armel Opera Festival) jusqu'au 01 janvier 2020

Journal d'un disparu (Armel Opera Festival) jusqu'au 02 janvier 2020

Les Noces de Figaro (Armel Opera Festival) jusqu'au 03 janvier 2020

Away, no matter where (Armel Opera Festival) jusqu'au 04 janvier 2020

Don Giovanni (Armel Opera Festival) jusqu'au 05 janvier 2020

Nabucco (Arènes de Vérone) jusqu'au 05 janvier 2020

Placido Domingo aux Arènes de Vérone jusqu'au 06 janvier 2020

Il Trovatore (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 06 janvier 2020

Ariane et Barbe Bleue (Capitole de Toulouse) jusqu'au 11 janvier 2020

La Chauve Souris (Opéra de Marseille) jusqu'au 19 janvier 2020

Les 150 ans de l'Opéra de Vienne jusqu'au 20 janvier 2020

Simone Young - Opérettes à Vienne - jusqu'au 20 janvier 2020

Les Troyens (Opéra National de Paris) jusqu'au 20 janvier 2020

La Fille de Neige (Opéra National de Paris) jusqu'au 20 janvier 2020

Les Huguenots (Opéra National de Paris) jusqu'au 21 janvier 2020

La Belle Hélène (Opéra de Lausanne) jusqu'au 27 janvier 2020

8eme symphonie de Mahler (Chorégies d'Orange) jusqu'au 27 janvier 2020

Concert du nouvel an à la Fenice jusqu'au 30 janvier 2020

 

Macbeth (Staatsoper Berlin) jusqu'au 02 février 2020

Maria de Buenos Aires (Opéra de Strasbourg) jusqu'au 14 février 2020

Les Contes d'Hoffmann (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 17 février 2020

Il Sogno Di Scipione (La Fenice) jusqu'au 18 février 2020

The Importance of Being Earnest  (Nouvel opéra de Friebourg) jusqu'au 21 février 2020

Giselle (Opéra de Paris) jusqu'au 23 février 2020

 

La Bohème (NCPA, Mumbai) jusqu'au 05 mars 2020

Aida (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 08 mars 2020

Beethoven : "L'Académie de 1808" - Philippe Jordan - jusqu'au 10 mars 2020

Hamlet (OPERA2DAY) jusqu'au 12 mars 2020

Esa-Pekka Salonen dirige Chostackovitch et Bruchner jusqu'au 12 mars 2020

Mam'zelle Nitouche (Opéra de Lausanne) jusqu'au 14 mars 2020

Halka (Poznan Opera) jusqu'au 19 mars 2020

Jonas Kaufmann (Mélodie Viennoises) jusqu'au 20 mai 2020

Karine Deshayes et l'ONF interprètent Ravel et Debussy jusqu'au 26 mars 2020

Sternenhoch (National Theatre Prague) jusqu'au 26 mars 2020

Jessye Norman et Kathleen Battle chantent des spirituals jusqu'au 30 mars 2020

Jenufa (National Theatre Brno) jusqu'au 01 avril 2020

L'Inondation (Opéra Comique) jusqu'au 02 avril 2020

Le Barbier de Séville (Opéra de Rouen) jusqu'au 05 avril 2020

Requiem de Mozart (Festival d'Aix en Provence 2019) jusqu'au 05 avril 2020

La fontaine de Bakhtchisaraï (Mariinsky) juqu'au 09 avril 2020

Norma (Capitole de Toulouse) jusqu'au 11 avril 2020

The Bassarids (Komische Oper Berlin) jusqu'au 12 avril 2020

Anna Bolena (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 16 avril 2020

Der ferne Klang (Royal Swedish Opera) jusqu'au 18 avril 2020

Phaéton (Opéra Royal de Versailles) jusqu'au 24 avril 2020

Carmen (NPCA Beijing) jusqu'au 24 avril 2020

Don Giovanni (Opéra de Rome) jusqu'au 25 avril 2020

Le Barbier de Séville (Teatro Municipal de Santiago) jusqu'au 26 avril 2020

L'Odyssée Offenbach jusqu'au 26 avril 2020

Nikolai Subic Arinjski (Croatian National Theaterb in Zagreb) jusqu'au 01 mai 2020

La Passion selon Saint-Jean (Festival de Pâques) jusqu'au 04 mai 2020

Ermione (Teatri di San Carlo) jusqu'au 08 mai 2020

Les Carmina Burana (Radio France) jusqu'au 10 mai 2020

Les Boréades (Opéra de Dijon) jusqu'au 15 mai 2020

Cendrillon (Opéra National de Paris) jusqu'au 21 mai 2020

La Clémence de Titus (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 24 mai 2020

La messe en si (Philharmonie de Paris) jusqu'au 26 mai 2020

The Bartered Bride (Garsington Opera) jusqu'au 29 mai 2020

Tosca (Polish National Opera) jusqu'au 05 juin 2020

Brothers (Icelandic Opera) jusqu'au 12 juin 2020

Parade (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 14 juin 2020

Fidelio (Festival de Salzburg 2015) jusqu'au 14 juin 2020

Berlioz, le concert monstre (Philharmonie de Paris) jusqu'au 24 juin 2020

Requiem de Mozart, Yoann Bourgeois (La Seine musicale) jusqu'au 29 juin 2020

Turandot (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 29 juin 2020

La Cenerentola (Irish National Opera) jusqu'au 30 juin 2020

The Rake's Progress (Festival d'Aix-en-Provence) jusqu'au 10 juillet 2020

Tosca (Festival d'Aix en Provence 2019) jusqu'au 10 juillet 2020

Musiques baroques d'Espagne et d'Italie (Festival de Grenade) jusqu'au 22 juillet 2020

"Aus Licht" de Stockhausen (Dutch National Opera) jusqu'au 31 août 2020

Peer Gynt par David Bobee (Maison des Arts de Créteil) jusqu'au 21 septembre 2020

Un soir de fête avec Roberto Alagna jusqu'au 22 septembre 2020

Madame Butterfly (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 25 septembre 2020

Les Indes Galantes (Opéra National de Paris) jusqu'au 09 octobre 2020

The Indian Queen (Opéra de Lille) jusqu'au 11 octobre 2020

Turandot (Gran Teatre del Liceu de Barcelone) jusqu'au 14 octobre 2020

Richard Cœur de Lyon (Opéra Royal de Versailles) jusqu'au 17 octobre 2020

Shell Shock, a Requiem for a War (Philharmonie) jusqu'au 30 octobre 2020

Ercole Amante (Opéra Comique) jusqu'au 30 novembre2020

Laurence Equilbey dirige Thamos de Mozart (Seine Musicale) jusqu'au 13 décembre 2020

Odyssée Baroque - Les 40 ans des Arts Florissants - jusqu'au 21 décembre 2020

Les Fantômes de Versailles (John Corigliano) jusqu'au 23 décembre 2020

Barbara Hannigan dirige Bartok, Haydn, Ligeti et Kurtag (Radio France) jusqu'au 24 juillet 2021

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique

Publié le 30 Décembre 2019

Eclipse annulaire de soleil du jeudi 26 décembre 2019 à Oman

Circonstances de l’éclipse annulaire de soleil

L’éclipse annulaire de soleil qui vient de traverser la région de Ad-Dākhilīyah est la première d’un doublet qui croise le Sultanat d’Oman en 6 mois, la seconde ayant lieu le dimanche 21 juin 2020.
Elle a débuté au lever du soleil sur le Qatar, l’Arabie Saoudite et les Emirats-Arabes Unis, puis quitté Oman avant de se diriger sur le sud de l’Inde, le nord du Sri-Lanka, la Malaisie, Singapour, l’Indonésie, pour s’achever sur L’Île de Guam.

Le lever du soleil à 6h47 au dessus du désert omanais, le 26 décembre 2019

Le lever du soleil à 6h47 au dessus du désert omanais, le 26 décembre 2019

Présentation d’Oman

Fier de son identité, de sa simplicité, de son histoire millénaire, de sa religion Ibadite dominante, une branche de l’Islam  ouverte à toutes les religions et qui se refuse aux effusions de sang pour des questions de lignage, Oman est une terre de bédouins où les déserts couvrent 80 % de sa superficie – le plus beau étant celui des Wahiba Sands – et les montagnes, composées de la chaîne des Monts Hajar, au nord, et des Monts du Dhofar, au sud, s’élèvent sur 15 % du territoire.

Mascate, vue vers l'ouest depuis le quartier Al-Khuwair

Mascate, vue vers l'ouest depuis le quartier Al-Khuwair

Occupée par les Portugais au XVIe siècle, dont elle se libérera au milieu du XVIIe siècle avant de repousser les Iraniens un siècle après, la région d’Oman devint un Empire colonial qui s’étendit le long de la côte de l’Afrique de l’Est jusqu’à l’arrivée des Britanniques, dans la seconde partie du XIXe siècle, qui en firent un protectorat indépendant.

Le coup d’État de juillet 1970 porta alors au pouvoir le sultan Qabus bin Said Al Said qui transformera l’économie de son pays, ce qui l'amènera à la prospérité qu’il connaît aujourd’hui, tout en prônant la paix avec tous ses voisins, et tout en réfléchissant à un moyen d’arriver à la paix entre l’Autorité palestinienne et l’État israélien afin de favoriser la création d’un État palestinien.

Le parcours vers le point d'observation et le tracé de l'anté-ombre du 26 décembre 2019

Le parcours vers le point d'observation et le tracé de l'anté-ombre du 26 décembre 2019

La Capitale Mascate (Muscat)

La capitale du Sultanat s’étale sur près de 50 km au bord du Golfe d’Oman et tourne le dos aux montagnes qui abritent des canyons, des paysages spectaculaires, et une nature qui permettent de se ressourcer. Passionné de culture européenne, le Sultan a fait construire à Mascate un Opéra royal inauguré le 12 octobre 2011 avec Turandot, bâtiment tout en marbre de Carrare et de Turquie, et qui abrite à l'intérieur une superbe marqueterie en bois de Birmanie. Il se situe à quelques mètres de l’océan, sur le chemin du vieux Mascate.

L'Opéra Royal House Muscat

L'Opéra Royal House Muscat

Et c’est en partie avec ces mêmes matériaux que la Grande Mosquée du Sultan Qabus fut construite 10 ans plus tôt, plus à l’ouest de la ville, édifice immense où la grande salle de prière est dominée par un dôme et un luxueux luminaire en or et cristal Swarovski. Il est ouvert à tous les croyants du monde entier entre 8h et 11h du matin, avant d’être réservé le reste de la journée aux musulmans.

Le dôme de la Grande Mosquée du Sultan Qabus

Le dôme de la Grande Mosquée du Sultan Qabus

Route vers le point d’observation

Afin d’observer l’éclipse de Soleil au lever du jour, l’endroit le plus facile d’accès se situe le long de la route 31 qui relie le nord d’Oman à Salalah sur 700 km. Pour la rejoindre, une autoroute quitte Mascate vers le sud-ouest et s’enfonce dans le Jebel Nakhal pour rejoindre Nizwa après 2 heures de route.
Cette ancienne capitale d’Oman du VIe et VIIe siècle abrite un fort, une mosquée, un souk, gardés par une double porte toute récente.

Une mosquée proche du point d'observation

Une mosquée proche du point d'observation

En quittant cette ville, point de départ de nombre d’excursions, on rejoint vers le sud la ville d’Adam à partir de laquelle la route 31 débute son tracé à travers un désert totalement plat et ennuyeux.

Mais cette route à double voie et double sens ne dispose que de peu d’endroits pour faire demi-tour, et c’est donc au niveau d’un pont échangeur qui enjambe la route à 45 km d’Adam, que le point d’observation est choisi, d’autant plus qu’il faut près d’une heure et demi de route pour l’atteindre depuis Nizwa.

Une petite mosquée se présente à l’embranchement, érigée au milieu de nulle part.

Le poste d'observation dirigé vers l'horizon est-sud-est

Le poste d'observation dirigé vers l'horizon est-sud-est

Observation de l’éclipse

A 6h10 du matin, le soleil se trouve encore à 8° sous l’horizon. Quelques observateurs sont déjà disposés hors de la route, dans le sable poussiéreux, et l’atmosphère rougeoie à l’horizon en illuminant le bleu pur et tamisé du reste du ciel.
L’éclipse débute à 6h30, mais le soleil n’est toujours pas levé, et c’est à 6h47 que l’astre stellaire apparaît en partie écorné au dessus des brumes.

Lever du jour sur le désert omanais à 6h10, le 26 décembre 2019

Lever du jour sur le désert omanais à 6h10, le 26 décembre 2019

L’anté-ombre arrivant à plus de 16 000 km/h, il ne faudra que 50 mn pour que la Lune ne recouvre totalement le soleil en dessinant une corne qui s’affine petit à petit afin de former un anneau de lumière. L’évolution de cette corne qui s’amincit et qui fait se rejoindre ses deux extrémités en quelques minutes est le moment le plus magique du phénomène.

Les différentes phases de l'éclipse annulaire entre 6h55 et 7h45 du matin, le 26 décembre 2019

Les différentes phases de l'éclipse annulaire entre 6h55 et 7h45 du matin, le 26 décembre 2019

Mais comme le point d’observation n’est pas situé sur la ligne de centralité, l’anneau n’est pas parfaitement homogène, et l’annularité ne dure ici que deux minutes, entre 7h37 et 7h39, contre 3 minutes 40km plus loin, à seulement 10° au dessus de l’horizon. Des clameurs de joie montent du désert.

Un observateur dans le soleil levant

Un observateur dans le soleil levant

La baisse de luminosité et l’ambiance particulière de cette lumière argentée est sensible dans les 10 dernières minutes, mais le ciel ne bascule pas pour autant dans l’ombre, car 3 % du soleil perce encore, et aucune planète ou étoile n’est visible.
Puis, la lune quitte petit à petit le soleil jusqu’à 8h55 alors que les véhicules arrivés en cours de matinée pour se poster face au désert repartent doucement.

Les minutes autour de l'éclipse annulaire du 26 décembre 2019

Les minutes autour de l'éclipse annulaire du 26 décembre 2019

Après l’éclipse

De retour à Nizwa, la route monte au nord de la vieille ville pour rejoindre Bahla où une immense forteresse bâtie du XIIe siècle au XVe siècle, une des 4 forteresses situées au pied du Jebel al Akhdar (les montagnes vertes), est un véritable dédale de ruelles, de salles et d'escaliers qui en fait un lieu de découvertes aux mille points de vue sur sa structure comme sur ses paysages environnants.

Elle a servi de modèle à l’Opéra royal de Mascate, et est classée au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1987. A partir de puits creusés à 200 m sous terre, la population pouvait ainsi être autonome en eau en cas de siège.

La Forteresse de Bahla

La Forteresse de Bahla

Plus bas, à quelques kilomètres, le château de Jabreen domine une oasis, et comme il est isolé de la ville, sa vue sur le Jebel et sa palmeraie se savoure dans le quasi silence, mais sous un soleil frappant. Palais résidentiel construit par l’imam Bil-Arab bin Sultan en 1675, il fut une importante école d’astrologie, de médecine et de droit islamique.

La Forteresse de Bahla

La Forteresse de Bahla

La descente sur Mascate à travers le Jebel embelli par les couleurs du couchant se poursuit à l’allure pressée des automobilistes omanais, et l’accueil souriant et bienveillant des gens, qui fait le charme de cette échappée belle vers les montagnes, se mesure même lors du passage dans une station service. Le retour à la capitale permet de rallier ses grandes autoroutes qui la traversent de part en part.

Le Château de Jabreen

Le Château de Jabreen

La prochaine éclipse annulaire passera donc dans 6 mois sur la même région, le 21 juin 2020, et se situera plus haut dans le ciel, tout en étant plus sombre, à 99 %, et il faudra attendre le 03 septembre 2081 pour que les Omanais puissent observer une éclipse totale de soleil, celle qui justement sera passée sur Paris 1h 30 auparavant le même jour.

Le luminaire de la Grande Mosquée du Sultan Qabus

Le luminaire de la Grande Mosquée du Sultan Qabus

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Rédigé par David

Publié dans #Astres, #Eclipse