Publié le 19 Mars 2018

Alcina (Georg Friedrich Haendel)
Représentation du 16 mars 2018
Théâtre des Champs-Ely
sées

Alcina Cecilia Bartoli
Ruggiero Philippe Jaroussky
Morgane Emöke Barath / Julie Fuchs
Bradamante Varduhi Abrahamyan
Oronte Christoph Strehl
Melisso Krzysztof Bączyk
Cupido Barbara Goodman

Direction musicale Emmanuelle Haïm
Mise en scène Christof Loy (2014)
Orchestre et Chœur du Concert d’Astrée

Production de l'opéra de Zurich                                                Varduhi Abrahamyan (Bradamante)

Œuvre créée au Covent Garden de Londres le 16 avril 1735, Alcina ne fit son entrée au répertoire de l'Opéra National de Paris que le 10 juin 1999 dans la mise en scène bourgeoise et hédoniste de Robert Carsen. Renée Fleming, Susan Graham et Natalie Dessay ont depuis laissé un souvenir immuable de ces soirées, immortalisé par un enregistrement chez Erato devenu incontournable.

Cecilia Bartoli (Alcina)

Cecilia Bartoli (Alcina)

En conviant la production de Christof Loy en son théâtre, Michel Franck doit donc se mesurer au souvenir de ces représentations parisiennes de référence, et la distribution qu'il a réuni ce soir entend bien écrire une nouvelle page dans l'interprétation d'un des plus beaux opéras d'Haendel.

Dans cette version qui joue habilement sur le contraste entre l'esthétique artificielle du théâtre XVIIIe siècle et le revers de la vie d'une diva, Alcina, rattrapée par le temps et le vieillissement (Christof Loy oublie tout effet grandiose pour replacer ce drame sur un plan purement humain, et fort émouvant au second acte), est incarnée par une technicienne hors pair, Cecilia Bartoli.

Philippe Jaroussky (Ruggiero)

Philippe Jaroussky (Ruggiero)

Le raffinement des vibrations du timbre, leur pastel couleur ocre, la véhémence autant que l'extrême retenue qui, dès le premier acte, atteint un premier moment de grâce intemporelle quand Alcina susurre sa fidélité à Ruggiero, s'allie à une présence totalement réelle.

Le personnage est entier, joué avec une spontanéité qui passe par tous les états d'âme possibles, la volonté de front, mais la mélancolie en arrière plan, et il y a ce moment lunaire, quand Cecilia chante seule sous un simple faisceau lumineux, qui nous rappelle une scène identique dans La Traviata mise en scène par Christoph Marthaler et chantée par Christine Schäfer. L'illusion d'exprimer pour un instant qui l'on est sous les regards convergents du monde admiratif n'est qu'un rêve d'adolescente.

Philippe Jaroussky (Ruggiero) et Krzysztof Bączyk (Melisso)

Philippe Jaroussky (Ruggiero) et Krzysztof Bączyk (Melisso)

Et pour séduire cette magicienne de l'art métaphorique théâtral, la juvénilité androgyne de Philippe Jaroussky lui offre un écho d'une enjôleuse légèreté, inaltérable aurait-on envie de dire, ce qui rend encore plus précieux cette version pour contre-ténor qui préserve le charme ambigu de l'univers haendelien. Mais Christof Loy lui réserve également un instant de fantaisie enjoué déjanté lorsqu'il se joint au ballet amusant des hommes esclaves d'Alcina.

Varduhi Abrahamyan (Bradamante)

Varduhi Abrahamyan (Bradamante)

La plus belle des surprises, c'est pourtant Varduhi Abrahamyan qui nous l'offre généreusement. On pouvait y songer depuis son magnifique Othon sombre au Palais Garnier, car émanent d'elle un aplomb et une profondeur sensuelle inhérente à l'univers baroque, et Bradamante en épouse les mêmes charmes et douceurs. A terre, le visage tourné vers le sol, déplorant que Ruggiero la délaisse, voir son corps exprimer les souffrances que son chant abandonne est d'une poignante beauté charnelle.

Philippe Jaroussky, Cecilia Bartoli, Julie Fuchs, Emöke Barath

Philippe Jaroussky, Cecilia Bartoli, Julie Fuchs, Emöke Barath

Il y a cependant une petite déception à voir Julie Fuchs, touchée par un coup de froid, simplement jouer le rôle de Morgana, mais l'interprétation d'Emöke Barath, située au milieu de l'orchestre face à Emmanuelle Haïm, est si fraîche et si lumineuse que la musicalité et le théâtre visuel se rejoignent naturellement.

Et dans le rôle de Melisso, Krzysztof Bączyk, le jeune moine du Don Carlos de Bastille, montre malgré une solide stature impressionnante et des sonorités sérieuses sa capacité à porter un personnage bien plus léger. Christoph Strehl, lui, n'intervient que ponctuellement, et assure à Oronte une expressivité pathétique bien tenue.

Emmanuelle Haïm

Emmanuelle Haïm

Quant au Concert d'Astrée, donc nous connaissons et apprécions la densité sonore et la rythmique parfois fort mathématique, il se révèle ce soir encore plus luxuriant et nuancé. Emmanuelle Haïm travaille la souplesse des mouvements, le dessin des détails, mais n'hésite pas non plus à provoquer un tranchant presque vindicatif sur les accents amers et langoureux d'Alcina pleurant l'abandon de Ruggiero.

Salle du Théâtre des Champs-Elysées - représentation d'Alcina, le 16 mars 2018

Salle du Théâtre des Champs-Elysées - représentation d'Alcina, le 16 mars 2018

Ce spectacle démonstratif et intelligent ne laisse à peu près aucune chance aux indécis d'y assister au dernier moment. Le théâtre musical de l'avenue Montaigne est en effet plein à craquer chaque soir.

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Publié le 11 Mars 2018

Z mrtvého domu - From the House of the Dead (Leoš Janáček)
Représentation du 10 mars 2018
Royal Opera House - Covent Garden, Londres

Alexandr Gorjancikov Willard W.White
Aljeja Pascal Charbonneau
Luka Kuzmič Štefan Margita
Skuratov Ladislav Elgr
Šiškov/Priest Johan Reuter
Prison Governor Alexander Vassiliev
Big Prisoner/Nikita Nicky Spence
Small Prisoner/Cook Grant Doyle
Elderly Prisoner Graham Clark
Voice Konu Kim
Drunk Prisoner Jeffrey Lloyd-Roberts
Šapkin Peter Hoare
Prisoner/Kedril John Graham-Hall
Prisoner/Don Juan/Brahmin Aleš Jenis
Young Prisoner Florian Hoffmann
Prostitute Allison Cook
Čerevin Alexander Kravets                                        
Guard Andrew O'Connor

Direction musicale Mark Wigglesworth                       Florian Hoffmann (Young Prisoner) &
Mise en scène Krzysztof Warlikowski (2018)              Pascal Charbonneau (Aljeja)
Coproduction La Monnaie de Bruxelles et Opéra de Lyon

Bien que joué sur les scènes du monde entier, De la Maison des morts fait partie des cinq ouvrages qui entrent cette saison au répertoire du Royal Opera House de Londres, point de départ d’un cycle dédié au compositeur tchèque.
Il s'agit également de la première réalisation de Krzysztof Warlikowski dans un théâtre du Royaume-Uni, terre de naissance de William Shakespeare, son auteur de référence.

Willard W.White (Gorjancikov) et Pascal Charbonneau (Aljeja)

Willard W.White (Gorjancikov) et Pascal Charbonneau (Aljeja)

Après la reprise de la production de Patrice Chéreau à l'Opéra Bastille l'automne dernier, et avant la création de la version de Frank Castorf à Munich au cours du printemps prochain, le point de vue que propose le directeur polonais au public londonien sur l'ultime opéra de Leoš Janáček allie force de vie et misérabilisme, et érige la fantaisie comme un moyen d'expression des fantasmes et des désirs morbides des prisonniers, tout en entraînant le spectateur dans une réflexion philosophique et sociétale à un moment où les systèmes pénitenciers arrivent à bout dans nombre de pays du monde entier.

De la Maison des morts (White-Margita-Charbonneau-Reuter-Wigglesworth-Warlikowski) Londres

Dans un décor carcéral qui évolue d'une salle de sport vers un espace clos incluant une pièce, latérale puis centrale montée sur pivot, qui fait office de bureau administratif occupé par un juge corrompu, puis de salon où se rejoueront les scènes du passé des condamnés, Krzysztof Warlikowski fait revivre intensément la vulgarité de la vie dans une prison d'aujourd'hui.

Un basketteur noir symbolise par son adresse et son énergie de vie le désir de liberté de l'aigle - espoir qui sera vite détruit -, Luka est un personnage dominateur mais autant en errance que les autres résidents, et le jeune Aljeja joue un rôle de liant entre les hommes pour prendre une place centrale dans le jeu théâtral où il apparaît comme un travesti fou et désinhibé.

La prostituée brillante et sexy incarnée par Allison Cook reste sur scène jusqu'à la fin et suscite même l'imaginaire de Siskov qui y voit la femme qu'il a tuée.

Johan Reuter (Šiškov)

Johan Reuter (Šiškov)

Mais il n'est fondamentalement question que de corps et de désirs brûlants inassouvis à travers les pantomimes impliquant des poupées sexuelles et des figurants monstrueusement masqués, et aussi d'une quette d'identité à travers les jeux de rôles.

Enfin, Krzysztof Warlikowski fait précéder chaque acte d'extraits de films, d'abord une interview du philosophe Michel Foucault sur le pouvoir judiciaire, puis un récit d'un prisonnier réel qui explique comment son retour à son animalité va de pair avec un sentiment de mort obnubilant.

Et à la toute fin de l'opéra, l'on voit le juge gouverneur payer la prostituée ce qui souligne sa complicité avec un système manipulateur et déshumanisant.

Pascal Charbonneau (Aljeja)

Pascal Charbonneau (Aljeja)

Pour faire revivre cet univers où le joyeux se superpose à la violence, le directeur musical Mark Wigglesworth s'est donc associé à un metteur en scène qui n'a pas peur d'aller au plus profond de la psyché humaine. On peut même y voir un semblable engagement et une suite logique puisque qu’il dirigeait le mois dernier l'orchestre du Teatro Real de Madrid dans Dead Man Walking, un opéra américain sur la peine de mort, ce que le programme oublie de mentionner par ailleurs.

Et l'on retrouve dans les sonorités orchestrales cette influence anglo-saxonne qui colore les cuivres d'une patine chaude et fluidifie la forme dramatique qui, si elle ne dénature pas la tension théâtrale, gomme néanmoins les aspérités et la rudesse des traits d'écriture de Janacek.

L'audience du Royal Opera House doit probablement se sentir familière avec ce style narratif si proche des oeuvres américaines d'aujourd'hui.

Jordan Ajadi (Danseur) et Ales Jenis (Le Brahmane)

Jordan Ajadi (Danseur) et Ales Jenis (Le Brahmane)

Sur scène, Stefan Margita est d'un éclat et d'une brillance sans pareils, et son personnage de Luka est joué avec une totalité qui englobe même les petits signes de vie qui se déroulent en arrière-plan quand le champ des projecteurs n'est plus sur lui.

Son alter ego, Siskov, est plus brut et anguleux, mais Johan Reuter a des expressions du regard qui mêlent danger et lueurs d'émerveillement au point d'humaniser avec réalisme le portrait de ce tueur dément.

Graham Clark (Vieux prisonnier) et Stefan Margita (Luka)

Graham Clark (Vieux prisonnier) et Stefan Margita (Luka)

Willard White, profondément touchant d'humilité, et Pascal Charbonneau, ténor expressif sans fard, forment à eux deux un autre couple pivot de ce drame carcéral auquel ils impriment une présence et une sensibilité qui en sont le cœur chaleureux.

Tous les autres chanteurs font par ailleurs corps commun avec l'esprit de ce travail débordant de folie, et l'on reconnait, au détour d'une exclamation, le timbre franc de Graham Clarke, un des fidèles de Chéreau.

Johan Reuter, Willard W.White, Mark Wigglesworth, Stefan Margita et Florian Hoffmann

Johan Reuter, Willard W.White, Mark Wigglesworth, Stefan Margita et Florian Hoffmann

Le chœur, lui, laisse entendre des murmures dépressifs, et ne suggère aucun espoir possible.

Krzysztof Warlikowski n’est pas venu saluer à la seconde représentation, mais l’on peut supposer qu’il est déjà de retour à Paris pour préparer la première représentation du Château de Barbe-Bleue et la Voix humaine qui aura lieu le week-end prochain au Palais Garnier.

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Publié le 4 Mars 2018

Elektra (Richard Strauss)
Représentation du 01 mars 2018
Metropolitan Opera, New-York

Elektra Christine Goerke
Chrysothemis Elza van den Heever
Klytämnestra Michaela Schuster
Aegisth Jay Hunter Morris
Orest Mikhail Petrenko

 

Direction musicale Yannick Nézet-Séguin                    Elza van der Heever (Chrysothémis)
Mise en scène Patrice Chéreau (2013) dirigée par Vincent Huguet.

La reprise d’Elektra dans la mise en scène de Patrice Chéreau créée au Festival d’Aix en Provence et représentée à New-York trois ans plus tard en 2016 était sans doute trop proche pour réussir à attirer un public nombreux, et pour cette première voir la salle à moitié remplie avait de quoi donner un coup au moral, comme si l'on assistait au crépuscule d’un art trop grand pour le commun des hommes.

Christine Goerke (Elektra)

Christine Goerke (Elektra)

Mais Yannick Nézet-Séguin se trouvant à nouveau à la direction orchestrale deux jours après avoir dirigé une série de Parsifal, cette dernière semaine de février était l’occasion de profiter de sa jeunesse et de mesurer la puissance d’un talent qui prépare la réussite des futures saisons du Metropolitan Opera de New-York, puisqu’il en sera le directeur musical dès la rentrée prochaine.

Et le chef canadien prouve d’emblée qu’il a une affinité naturelle avec l’univers de Richard Strauss, son foisonnement orchestral qu’il manie avec une dextérité juvénile brillante, son ampleur dramatique et ses accents de brutalité, et aussi ses splendeurs abyssales qui finissent par engloutir l’auditeur dans un océan sonore envoutant à l’arrivée d’Oreste.

La célérité avec laquelle il obtient de tels changements d’ambiances sonores finit par former une trame qui vous emporte sans temps mort, la source d’enthousiasme fondamentale de cette représentation.

Michaela Schuster (Clytemnestre)

Michaela Schuster (Clytemnestre)

Dans le rôle d’Elektra, Christine Goerke s’appuie sur un solide médium et des intonations vocales naturalistes fortement marquées dans les graves qui accentuent le caractère névrosé de son incarnation. En revanche, tous ses aigus s’amenuisent sensiblement en un son filé clair et très fin ce qui atténue l’impact dramatique de ses éclats émotionnels. Et elle n’est pas à l’aise non plus avec le jeu théâtral de Patrice Chéreau arrangé par Vincent Huguet, trop saccadé et artificiel pour être crédible.

Michaela Schuster surprend alors par la mesure avec laquelle elle anime Clytemnestre d’une noblesse vocale, car on aurait pu l’imaginer plus sordide et froide, ce qui enferme encore plus Elektra dans sa nature maladive.

Elza van der Heever (Chrysothémis)

Elza van der Heever (Chrysothémis)

Elza van den Heever, elle, est une magnifique Chrysothémis, formidablement touchante et impressionnante sous couvert d’aigus amples et tragiques fulgurants qui tétanisent l’audience, d’autant plus qu’ils émanent d’une actrice superbe et d’allure fragile.

Et l’arrivée de Mikhail Petrenko est également un des grands moments du drame par cette façon posée et inquiétante de donner de la présence à Oreste et de l'accompagner d'une stature théâtrale simple et pleine à la fois. On comprend dès son arrivée qu'il est le seul à avoir le sang froid pour commettre les deux meurtres désirés par sa sœur.

Mikhail Petrenko (Oreste)

Mikhail Petrenko (Oreste)

Un Egiste, Jay Hunter Morris, aux couleurs sombres qui le démarquent de la légèreté habituellement attribuée à l’amant de Clytemnestre, des servantes vouées à leurs petits rôles fortement détaillés du début à la fin, l’essentiel du travail de Chéreau est préservé même si les nuances des éclairages qui décrivent l’évolution de cette journée vers la tombée de la nuit semblent moins progressives qu’à la création.

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Publié le 4 Mars 2018

TV-Web Mars 2018 - Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Dimanche 04 mars 2018 sur France 3 à 00h00
Carmen (Bizet) - dm Franck - ms Désiré

Aldrich, Mula, Guilmette, Karall, Kaufmann, Ketelsen

Dimanche 04 mars 2018 sur Arte à 18h30
Rolando Villazon présente les stars de demain

Lundi 05 mars 2018 sur Arte à 01h25
Obéron (von Weber) - Bayerische Staatsoper

Vendredi 09 mars 2018 sur France 2 à 00h00
Tamerlano (Haendel) - dm Rousset - ms Audi

Dumaux, Ovenden, Katrauser, Hallenberg

Dimanche 11 mars 2018 sur France 3 à 00h30
Orfeo (Rossi) - ms Mijnssen - dm Pichon

Wanroij, ASpromonte, Bridelli, Semenzato, Donato, Chenez

Dimanche 11 mars 2018 sur Arte à 18h30
Rolando Villazon présente les stars de demain

Dimanche 11 mars 2018 sur Arte à 23h25
Mission Mozart : Lang Lang & Nikolaus Harnoncourt

Vendredi 16 mars 2018 sur France 2 à 00h00
Rafael Schächter - Requiem pour la vie (Documentaire)

Dimanche 18 mars 2018 sur Arte à 18h30
Rolando Villazon présente les stars de demain

Lundi 19 mars 2018 sur Arte à 01h05
Young Euro Classic 2017

Vendredi 23 mars 2018 sur France 2 à 00h00
La Passion selon Saint Matthieu (Bach) - dm Pichon

Degout, Prégardien, Immler, Devieilhe

Dimanche 25 mars 2018 sur France 3 à 00h30
Le Roi Carotte (Offenbach) - Opéra de Lyon - dm Aviat - ms Pelly

Boulianne, Beuron, Mortagne, Grappe, Bou, Briot, Dennfeld, Pruvot

Dimanche 25 mars 2018 sur Arte à 18h30
Rolando Villazon présnete les stars de demain

Dimanche 01 avril 2018 sur France 3 à 00h30
Madame Butterfly (Puccini) - Opéra de Lille - dm Fogliani - ms Sivadier

Farnocchia, Yarovaya, Vitulskis, Noguera


Mezzo et Mezzo HD


Vendredi 02 mars 2018 sur Mezzo HD à 20h30
I Capuleti e i Montecchi de Bellini au Liceu de Barcelone

Samedi 03 mars 2018 sur Mezzo à 20h30
Lucia di Lammermoor de Donizetti au Liceu de Barcelone

Dimanche 04 mars 2018 sur Mezzo HD à 21h00
Le Comte Ory de Rossini à l'Opéra-Comique

Mercredi 07 mars 2018 sur Mezzo à 21h00
L'Or du Rhin de Wagner au Liceu de Barcelone

Vendredi 09 mars 2018 sur Mezzo HD à 20h30
Les Noces de Figaro de Mozart au Grand Théâtre de Genève

Samedi 10 mars 2018 sur Mezzo à 21h00
Alcina de Haendel à la Monnaie de Bruxelles

Dimanche 11 mars 2018 sur Mezzo HD à 20h30
Alcione de Marin Marais à l'Opéra-Comique

Mercredi 14 mars 2018 sur Mezzo à 21h00
Tamerlano de Haendel à la Monnaie de Bruxelles

Vendredi 16 mars 2018 sur Mezzo HD à 20h30
Le barbier de Séville de Rossini au Grand Théâtre de Genève

Samedi 17 mars 2018 sur Mezzo à 20h30
Manon Lescaut de Puccini à la Monnaie de Bruxelles

Dimanche 18 mars 2018 sur Mezzo HD à 22h00
Les Noces de Figaro de Mozart au Grand Théâtre de Genève

Mercredi 21 mars 2018 sur Mezzo à 20h30
Tannhaüser de Richard Wagner au Teatro La Fenice

Vendredi 23 mars 2018 sur Mezzo HD à 21h00
Le Comte Ory de Rossini à l'Opéra-Comique

Samedi 24 mars 2018 sur Mezzo à 21h00
Les Indes Galantes de Rameau par Christophe Rousset

Dimanche 25 mars 2018 sur Mezzo HD à 20h30
Le barbier de Séville de Rossini au Grand Théâtre de Genève

Mercredi 28 mars 2018 sur Mezzo à 20h30
The Tempest de Thomas Adès au Metropolitan Opera

Vendredi 30 mars 2018 sur Mezzo HD à 21h00
Alcione de Marin Marais à l'Opéra-Comique

Samedi 31 mars 2018 sur Mezzo & Mezzo HD à 20h30 (Direct)
Raphaël Pichon dirige la Passion selon Saint Jean de Bach à la Philharmonie de Paris

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Concert Arte, Medici.Tv et Br Klassik

Die Meistersinger von Nüremberg (Bayreuth) - ms Barrie Kosky

 

Sur Operavision, Culturebox, ConcertArte etc...

Tosca (Opéra National de Norvège) jusqu'au 02 mars 2018

Elektra (Aix-en-Provence) jusqu'au 04 mars 2018

André Chénier (Teatro alla Scala) jusqu'au 07 mars 2018

Aida (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 13 mars 2018

Le retour d'Ulysse dans sa patrie (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 13 mars 2018

Carmen (Teatro Massimo Palermo) jusqu'au 14 mars 2018

Don Carlos (Opéra National de Paris) jusqu'au 18 mars 2018

Le Barbier de Séville (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 19 mars 2018

Figaro divorce (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 21 mars 2018

Les Noces de Figaro (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 21 mars 2018

Sonate d'automne (Finnish National Opera) jusqu'au 22 mars 2018

Les Victoires de la Musique classique 2018 jusqu'au 23 mars 2018

Jérusalem (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 24 mars 2018

Miranda (Opéra Comique) jusqu'au 29 mars 2018

 

Semele (Garsington Opera) jusqu'au 01 avril 2018

Pelléas et Mélisande (Komische Oper Berlin) jusqu'au 14 avril 2018

Kein Licht (Opéra Comique) jusqu'au 20 avril 2018

Guillaume Tell (Sarrebruck) jusqu'au 20 avril 2018

Le Mystère de l'écureuil bleu (Opéra Comique) jusqu'au 22 avril 2018

L'Or du Rhin (Opera North) jusqu'au 27 avril 2018

La Dame de Pique (Théâtre Mariinsky) jusqu'au 29 avril 2018

 

Les Noces de Figaro (Garsington Opera) jusqu'au 02 mai 2018

Lucio Silla (La Monnaie) jusqu'au 09 mai 2018

La Walkyrie (Opera North) jusqu'au 17 mai 2018

Faust (Opéra de Lettonie) jusqu'au 21 mai 2018

Tannhäuser (Staatsoper Berlin) juqu'au 24 mai 2018

La Chauve-Souris (Opéra de Marseille) jusqu'au 27 mai 2018

Juliette (Opéra de Prague) jusqu'au 02 juin 2018

Siegfried (Opera North) jusqu'au 08 juin 2018

Le chant de la Terre (Festival de Saint-Denis) jusqu'au 09 juin 2018

Legenda Baltyku (Poznan Opera House) jusqu'au 09 juin 2018

Le songe d'une nuit d'été (Alexandre Ekman) jusqu'au 14 juin 2018

Dialogues des Carmélites (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 14 juin 2018

La Bohème (Opéra National de Paris) jusqu'au 15 juin 2018

Le Barbier de Séville (Théâtre des Champs-Élysées) jusqu'au 15 juin 2018

Hänsel und Gretel (Hungarian State Opera) jusqu'au 21 juin 2018

Götterdämmerung (Opera North) jusqu'au 21 juin 2018

Otello (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 27 juin 2018

Le Comte Ory (Opéra Comique) jusqu'au 30 juin 2018

La Folie Offenbach (Folies Bergères) jusqu'au 02 juillet 2018

L'Orfeo (New Belgrade Opera) jusqu'au 03 juillet 2018

Rigoletto (Chorégies d'Orange) jusqu'au 11 juillet 2018

Erismena (Festival d'Aix en Provence) jusqu'au 12 juillet 2018

Dans les coulisses du Festival d'Avignon jusqu'au 21 juillet 2018

Turandot (Teatro Regio Torino) jusqu'au 24 juillet 2018

Les Contes d'Hoffmann (Opéra de Monte-Carlo) jusqu'au 01 août 2018

The second violonist (Irish National Opera) jusqu'au 01 août 2018

Et in Arcadia ego (Opéra Comique) jusqu'au 09 août 2018

Guerre et Paix (Théâtre Mariinsky) jusqu'au 25 août 2018

Roméo et Juliette et Le Château de Barbe-Bleue (Helsinski) jusqu'au 13 septembre 2018

Manon Lescaut (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 29 septembre 2018

Lucia di Lammermoor (Opéra de Lausanne) jusqu'au 05 octobre 2018

Il Terremoto (Festival Misteria Paschalia) jusqu'au 18 octobre 2018

Fra Diavolo (Théâtre de l'Opéra de Rome) jusqu'au 20 octobre 2018

Don Giovanni (Teatro La Fenice) jusqu'au 21 octobre 2018

Norma (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 29 octobre 2018

Le Devin du village (Opéra de Versailles) jusqu'au 29 décembre 2018

Carmen (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 03 février 2019

The Rake'sProgress (Festival d'Aix-en-Provence) jusqu'au 10 juillet 2020

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique

Publié le 3 Mars 2018

Parsifal (Richard Wagner)
Représentation du 27 février 2018
The Metropolitan Opera, New-York

Kundry Evelyn Herlitzius
Parsifal Klaus Florian Vogt
Amfortas Peter Mattei
Klingsor Evgeny Nikitin
Gurnemanz René Pape
Titurel Alfred Walker

Direction musicale Yannick Nézet-Séguin
Mise en scène François Girard (2012)

Coproduction Opéra National de Lyon et Canadian Opera Company

                                               Klaus Florian Vogt (Parsifal)

Créée à l'Opéra de Lyon puis au Metropolitan Opera en 2013, la mise en scène de François Girard repose sur une scénographie qui fait la part belle au pouvoir suggestif d'une imagerie vidéographique qui associe phénomènes atmosphériques et paysages planétaires aux réactions brûlantes des désirs sexuels humains.

Klaus Florian Vogt (Parsifal)

Klaus Florian Vogt (Parsifal)

Le premier acte se déroule sur une terre désolée où le monde contemporain des hommes est nettement séparé du groupe des femmes, sombre et sauvage, par une faille parcourue d'un courant d'eau, l'origine de la vie.

Ce sont de jeunes hommes qui supportent péniblement le poids d'Amfortas, et Parsifal se présente comme un individu neutre intrigué par cette communauté souffrante et sans joie.

Et pendant tout le récit de son histoire, des images planétaires en clair-obscur décrivent de splendides espaces désertiques cosmiques aux lignes arrondies comme des dunes, avant que notre imaginaire ne vienne y reconnaître les formes et les aspérités de la peau du corps d'une femme, cambrure des reins et rondeurs de la poitrine défilant lentement sous les lueurs rasantes d'un Soleil couchant.

Evelyn Herlitzius (Kundry) et Klaus Florian Vogt (Parsifal)

Evelyn Herlitzius (Kundry) et Klaus Florian Vogt (Parsifal)

Quand, à l'ultime scène, Parsifal se baisse pour toucher du doigt la faille qui serpente le long du sol, celle-ci s'éclaire d'un rouge sang magmatique et s'élargit afin de préparer l'entrée dans l'univers du second acte.

Cet acte, vivement coloré de rouge, un étang empli de sang noir cerise reflète une gigantesque faille d'où s'élèvent des vapeurs fulminantes orange carmin, représente avec évidence la puissance et la violence de la vie aussi bien du corps féminin de Kundry que des veines d'Amfortas.

Les filles-fleurs tiennent des lances à l'image de tout ce que la négativité des passions humaines peut contenir d'agressif pour l'autre, et il suffit à Parsifal, cible désignée par ces lances pointées en une seule flèche, de s'emparer de l'une d'entre elles pour détruire d'un geste, toutefois trop serein pour être crédible, ces êtres inquiétants qui sont pourtant une essence même de la vie.

Peter Mattei (Amfortas)

Peter Mattei (Amfortas)

Visuellement, la simple évocation d'une plaie béante qui couve des forces maléfiques dangereuses suffit à donner un sens fort à ce grand tableau qui ne laisse place à aucune légèreté y compris à l'arrivée des filles-fleurs.

Le dernier acte rejoint ensuite les tonalités visuelles grisâtres et crépusculaires du premier, le second acte étant, quelle que soit la mise en scène, toujours le plus coloré en réponse aux mouvements chromatiques de la musique, et à nouveau ciel orageux, phénomènes atmosphériques et scènes de survol planétaire - on pense beaucoup à Melancholia de Lars von Triers -  esthétisent le dénouement du retour à la communauté.

Parsifal revient épuisé de son errance, mais la lance, elle, est flambant neuve, et le trio resserré avec Gurnemanz et Kundry aboutit à une scène christique et un rituel oriental qui engendrent la mort douce de celle-ci et l'apparition d'une autre femme, probablement plus apaisée dans sa spiritualité, qui représente un nouvel espoir.

Evelyn Herlitzius (Kundry)

Evelyn Herlitzius (Kundry)

François Girard refuse donc un avenir sans femme, mais ne rend pas plus lisible une œuvre complexe sinon qu'il place Amfortas et sa blessure au cœur des problèmes du monde. Parsifal apparaît donc surtout comme un révélateur et non comme une conscience qui se construit.

Il en découle que Peter Mattei bénéficie en premier lieu de cette mise en avant qui démontre qu'il est encore et toujours un des interprètes masculins les plus attachants de l'univers lyrique d'aujourd'hui. Sensualité alanguie d'un timbre de voix au charme amoureux, justesse des expressions de souffrance sans le moindre effet d'affection superflu, tout en lui magnétise l'audience sans que pour autant il ne cherche à exprimer une profondeur dans la douleur qui ne fasse ressortir l'insupportable.

Klaus Florian Vogt (Parsifal)

Klaus Florian Vogt (Parsifal)

Klaus Florian Vogt, peu avantagé par la direction d'acteurs qui l'isole du monde, joue à la fois sur l'angélisme lumineux de sa voix unique que sur des couleurs plus sombres qu'il développe comme s'il cherchait à rapprocher son humanité des autres personnages.

Et Evelyn Herlitzius, pour ses débuts au MET, privilégie une intensité agressive proche de l'hystérie afin de décrire une Kundry vénéneuse, joue avec une simplicité totalement opposée à l'approche de la rédemption du dernier acte, mais réussit moins à développer l'autre face maternelle et sensuelle de cet être multiple. Ce point est cependant peu gênant car François Girard ne s'intéresse pas à ce versant du visage pourtant fondamental de cet être multiforme.

René Pape (Gurnemanz) et Klaus Florian Vogt (Parsifal)

René Pape (Gurnemanz) et Klaus Florian Vogt (Parsifal)

Quant à René Pape, bien qu'il ait perdu sensiblement en impact sonore, il veille à doter Gurnemanz d'une ligne sobre et bienveillante, et Evgeny Nikitin s'emploie à rendre le plus efficacement possible la noirceur fière et unilatérale de Klingsor.

Enfin, du Titurel d'Alfred Walker on n'entend qu'une belle voix homogène provenant des hauts de la salle.

Peter Mattei (Amfortas)

Peter Mattei (Amfortas)

Pour sa première apparition de la saison, Yannick Nézet-Séguin montre avant tout un sens de l'ornement orchestral fin et original qui souligne le souffle introspectif des vents et les tonalités sombres et ambrées des cordes.

Les élancements de cuivres et l'évanescence des cordes les plus aiguës sont en revanche perceptiblement atténués au profit d'une lenteur qui gagne en densité au second et surtout dernier acte.

Evelyn Herlitzius, Yannick Nézet-Séguin et Klaus Florian Vogt

Evelyn Herlitzius, Yannick Nézet-Séguin et Klaus Florian Vogt

Sans aucune lourdeur, mais également sans flamboyance exaltée, il crée ainsi un espace serein pour chaque chanteur comme si la musique devait être une symphonie de l'intime de bout en bout.

Chœur à l'unisson de cet univers spirituel et désenchanté, musicalement soigné.

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Publié le 14 Février 2018

Tristan und Isolde (Richard Wagner)
Représentation du 11 février 2018
Staatsoper Unter den Linden, Berlin

Tristan Andreas Schager
King Marke Stephen Milling
Isolde Anja Kampe
Kurwenal Boaz Daniel
Melot Stephan Rügamer
Brangäne Ekaterina Gubanova
A helmsman Adam Kutny
Stimme eines jungen Seemanns Linard Vrielink

Direction musicale Daniel Barenboim
Mise en scène Dmitri Tcherniakov (2018)

 

                                   Ekaterina Gubanova (Brangäne)

N’ayant jusqu’à présent dirigé que quatre représentations des scènes de Faust de Robert Schumann depuis la réouverture de ce théâtre entouré d’architecture néo-renaissance, Daniel Barenboim a repris définitivement possession du Staatsoper de Berlin pour diriger la nouvelle production de Tristan und Isolde mise en scène par Dmitri Tcherniakov.

Le régisseur russe ne part cependant pas de rien car il a déjà monté cet ouvrage au théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg dès 2005, et c’est de cette production qu’il s’inspire tout en repensant le décor des deux premiers actes. Le premier se passe dans une grande chambre d’un bateau de croisière de luxe, richement décorée de bois laqué aux formes arrondies, et le second dans un salon séparé d’une grande salle de réception, tapissé d’une fresque représentant une forêt.

Ekaterina Gubanova (Brangäne) et Anja Kampe (Isolde)

Ekaterina Gubanova (Brangäne) et Anja Kampe (Isolde)

Isolde est une femme d’affaire, plutôt capricieuse, Brangäne une amie aussi explosive qu’elle, et Tristan un jeune homme au niveau de vie aisé.

Dans cette première partie, Tcherniakov fait vivre à outrance la relation orageuse entre les deux femmes – Isolde manque de peu d’assommer Brangäne – et la relation qui se noue entre Isolde et Tristan explose dans un grand fou rire, une légèreté qui vise à s’affranchir du symbole de l’amour absolu qui leur est habituellement attaché.

Dans la seconde partie, leur connivence se lit sur les visages, Tristan propose même, billets à la main, une évasion vers un pays lointain, et le réalisme statique et un peu décevant laisse enfin place à l’arrivée du Roi Marke, que l’on découvre en chef d’une famille installée autour d’une grande table de réception.

Andreas Schager (Tristan)

Andreas Schager (Tristan)

C’est à partir de ce moment que le propos de Tcherniakov devient pleinement intéressant, car Tristan ne succombe pas de la main armée de Melot, mais perd tous les privilèges et le statut que sa fidélité au Roi lui prodiguait. En revanche, Isolde choisit clairement de rester au bras du Roi, car ses sentiments, quels qu’ils soient pour Tristan, ne valent pas qu’elle perde sa position sociale.
 
Le troisième acte se déroule alors, comme dans la première version du Mariinsky, dans la petite maison vide et désolée à peine éclairée où naquit Tristan. La chute sociale l’a ainsi renvoyé à son lieu d’origine, et dans son délire apparaît l’image de ses parents, mimés par deux acteurs, amour simple sans fioriture mais profondément ancré en eux, qui rejouent les derniers instants de prévenance avant sa naissance.
 
L’attachement de Kurwenal à son maître est cependant raillé car Tristan s’en amuse, mais l’arrivée d’Isolde, elle aussi habillée simplement comme si elle avait finalement quitté les ors de la royauté, ressemble à une fin d’Eugène Onéguine à l’envers. Elle qui avait laissé tomber le neveu déchu du Roi, vient se repentir trop tard auprès de celui qui était prêt à tout perdre pour son amour.
Ekaterina Gubanova (Brangäne)

Ekaterina Gubanova (Brangäne)

C’est ce magnifique et sensible dernier acte qui montre toute l’intelligence du metteur en scène, bien qu’il abandonne le thème de l’amour impossible pour le ramener à quelque chose de plus humain.

Et comme l’engagement de tous les artistes est totalement aligné sur la volonté chevillée-au-corps de leur directeur scénique, le résultat théâtral gagne en crédibilité ce qu’il cède au symbole du grand Amour.

Anja Kampe, véhémente et pleine d’une assurance audacieuse, affiche un tempérament aussi incendiaire qu’il peut être passionné ou léger, s’appuie sur une projection et une couleur de timbre chaleureuse malgré la puissance exigée, et joue avec une confiance telle que sa confrontation avec Ekaterina Gubanova, enflammée comme jamais, devient un des plus forts affrontements féminins de l’histoire lyrique.

Anja Kampe (Isolde)

Anja Kampe (Isolde)

Par ailleurs, Ekaterina Gubanova, malgré ses fulgurances impressionnantes, fait par la suite entendre un appel au clair de lune magnifiquement planant et longuement suspendu.

Andreas Schager, fantastique Tristan dans le dernier acte qu’il joue avec une hystérie intenable, la voix superbement claire et poignante, semble un inusable adolescent totalement libéré d’élans spontanés, une folie qu’il le rend encore plus émouvant dès lors qu’il s’effondre, tant sa force de vie soudainement éteinte n'a eu de cesse d'éblouir la salle entière.

Excellent acteur surtout quand il s’agit d’en faire des tonnes, il est également le Tristan le plus halluciné et le moins dépressif entendu à ce jour.

Annoncé souffrant, l’impressionnant Stephen Milling assure cependant une dignité sobre au roi Marke, et Stephan Rügamer impose un Melot fortement présent, noir et percutant.

Quant à Boaz Daniel, terriblement touchant en Kurwenal, son portrait du fidèle compagnon de Tristan est un amour de sensibilité, une rondeur de sentiment qui contrebalance idéalement la personnalité démente de son maitre.

Andreas Schager (Tristan) et Anja Kampe (Isolde)

Andreas Schager (Tristan) et Anja Kampe (Isolde)

Et l’orchestre, volubile, à l’unisson des remous vertigineux de l’intériorité humaine, s’emporte dans un tourbillon mat et tourmenté, une épreuve pour les chanteurs qui tous le dépassent malgré l’ampleur sonore, pour finalement prendre une distance avec l’interprétation d'un déploiement de tissures irréelles que l’on pourrait attendre.

Les remous sanguins des influx musicaux extériorisent complètement les forces qui animent si intensément les interprètes, et Daniel Barenboim, soufflant sur ces volumes profonds et envahissants, insuffle une énergie galvanisante avec la fière bonhomie qui le caractérise toujours autant. 

 

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Publié le 12 Février 2018

Die Gezeichneten (Franz Schreker)
Représentation du 10 février 2018
Komische Oper Berlin

Adorno Joachim Goltz
Tamare Michael Nagy
Lodovico Jens Larsen
Carlotta Ausrine Stundyte
Alviano Peter Hoare
Guidobald Adrian Strooper
Menaldo Ivan Turšić
Michelotto Tom Erik Lie
Gonsalvo Denis Milo

Direction musicale Stefan Soltesz
Mise en scène Calixto Bieito (2018)

Peter Hoare (Alviano) et Ausrine Stundyte (Carlotta)

Pour l'anniversaire des cent ans de la création des Stigmatisés, le Komische Oper de Berlin porte sur scène une nouvelle production de l’œuvre la plus connue de Franz Schreker en la livrant au regard saillant et sans indulgence de Calixto Bieito, un de ces metteurs en scène qui n'a pas peur de porter au cœur du théâtre des problématiques sociales crues, surtout quand il s'agit de montrer à quel point la dignité humaine peut subir les pires oppressions de la part de ceux qui détiennent le pouvoir.

Die Gezeichneten (Hoare-Stundyte-Nagy-Soltesz-Bieito) Komische Oper Berlin

Il choisit ici de représenter Alviano, un riche génois difforme qui a créé une île paradisiaque dans l’idée de dépasser les souffrances infligées par sa maladie, sous les traits d'un homme affectivement déséquilibré, en proie à une attirance sexuelle pour les enfants.

C'est donc ce qui se passe sur cette île, utilisée par des notables de la ville pour y organiser des orgies, qui est au cœur du sujet.

Pousser à ce point l'interprétation en confrontant le spectateur à la violence de cette folie déforme incontestablement la structure dramatique originelle de l’œuvre, mais la radicalité théâtrale avec laquelle ce point de vue est analysé pour aboutir à une conclusion qui fait sens est d'une telle vérité psychologique, que tout se comprend sans qu'il n'y ait besoin de se rattacher au texte.

Ausrine Stundyte (Carlotta)

Ausrine Stundyte (Carlotta)

Des visages d'enfants, parfois tuméfiés, s'affichent en grand de toute part. En avant scène, Alviano se débat avec ses souffrances, une poupée à la main, alors que des hommes attachent et attirent des jeunes hors du plateau.

Carlotta, elle, n'est plus une artiste peintre, mais une femme atteinte de nymphomanie. Le portrait qu'elle dessine de celui qui la fascine est cependant découpé au couteau sur un fond uniforme, sous forme d'un contour anguleux.

Die Gezeichneten (Hoare-Stundyte-Nagy-Soltesz-Bieito) Komische Oper Berlin

Au fur et à mesure que le mystère se désépaissit, ce jeu d'échanges entre Alviano et Carlotta laisse place à la représentation de l'île enchantée, un univers où des jouets gigantesques, train qui tourne en boucle et peluches inertes multicolores, évoquent les manques affectifs des hommes et leur compensation par leurs déviances sexuelles. Les enfants ne sont plus que des objets à fantasmes.

La rivalité entre Alviano et Tamare ne fait plus sens selon ce propos, et c'est Carlotta elle même qui tue ce dernier, comme un exutoire au traumatisme qu'elle a connu dans sa jeunesse et qui l'a totalement déséquilibrée. Un meurtre pour vengeance d'un viol.

Michael Nagy (Tamare)

Michael Nagy (Tamare)

Ausrine Stundyte, athlétique et puissamment féline, use de sa voix expressive et sauvage, pleine et sensuelle dans la tessiture médiane, pour incarner sans ambages la présence et les pulsions sexuelles de cette héroïne écorchée. Elle connaît déjà bien Calixto Bieito depuis Tannhäuser et Lady Macbeth de Mzensk à l'opéra des Flandres, et c'est sur une nouvelle production de cette Lady de Chostakovitch qu'elle retrouvera Krzysztof Warlikowski la saison prochaine pour faire ses débuts à l'Opéra de Paris.

Michael Nagy (Tamare)

Michael Nagy (Tamare)

Les rôles masculins, eux, ont tous de ce vérisme musical que revendique Schreker et qui donne une tonalité froide et perçante à leur chant, et parmi eux, Peter Hoare s'investit totalement avec un sens de l'urgence glaçant. Il faut véritablement une forte capacité d'effacement de soi pour pousser aussi loin ce jeu de torpeurs misérables.

Mais finalement, peu le différencie de Michael Nagy qui, toutefois, a meilleure emprise scénique pour imprimer à Tamare un aplomb viril et inquiétant.

Ausrine Stundyte (Carlotta)

Ausrine Stundyte (Carlotta)

Et loin de reproduire la luxuriance fantastique d'Ingo Metzmacher qui dirigeait l'été dernier l'orchestre du Bayerische Staatsoper dans la production des Stigmatisés de Krzysztof WarlikowskiStefan Soltesz propose une lecture plus compacte mais tout aussi complexe, qui sert formidablement l'engagement violemment théâtral des artistes, si bien que l'on se trouve complètement happé par ce délire d'adultes dans un monde d'enfant à en finir profondément estomaqué.

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Publié le 12 Février 2018

Dialogues des Carmélites (Francis Poulenc)
Représentation du 07 février 2018
Théâtre des Champs-Élysées

Blanche de la Force Patricia Petibon 
Mère Marie de l’Incarnation Sophie Koch 
Madame Lidoine Véronique Gens

Sœur Constance Sabine Devieilhe 
Madame de Croissy Anne Sofie von Otter 
Le Chevalier de la Force Stanislas de Barbeyrac 
Le Marquis de la Force Nicolas Cavallier 
Mère Jeanne de l’Enfant Jésus Sarah Jouffroy 
Sœur Mathilde Lucie Roche 
Le Père confesseur du couvent François Piolino 
Le premier commissaire Enguerrand de Hys 
Le second commissaire Arnaud Richard
Le médecin, le geôlier Matthieu Lécroart 

Direction musicale Jérémie Rhorer                               Véronique Gens (Madame Lidoine)
Mise en scène Olivier Py
Orchestre National de France
Chœur du Théâtre des Champs-Elysées
Ensemble Aedes

Michel Franck, le directeur du Théâtre des Champs-Élysées, confiait l'année dernière à ces abonnés qu'il avait hésité à rejouer Dialogues des Carmélites dans la production d'Olivier Py, tant son interprétation en décembre 2013 avait marqué les esprits.

Sabine Devieilhe (Sœur Constance) et Patricia Petibon (Blanche de la Force)

Sabine Devieilhe (Sœur Constance) et Patricia Petibon (Blanche de la Force)

En effet, la volonté du metteur en scène d'unir deux de ses univers personnels, la foi et le théâtre, aurait pu aboutir à une surcharge baroque, mais en ce théâtre de l'avenue Montaigne, c'est un spectacle d'une fluidité cinématographique lisible, souvent noir-de-gris mais riche en contrastes d'ombres et de lumières, qui se déroule en passant d'un monde à un autre à travers des scènes visuellement très fortes : la chambre mortuaire de la prieure, terrifiante dans sa solitude, les évocations de tableaux religieux à partir de symboles simples et naïfs découpés dans un bois pâle, la forêt et ses mystères, ou bien l'envol final des âmes vers l'infini de l'univers.

Anne Sofie von Otter (Madame de Croissy)

Anne Sofie von Otter (Madame de Croissy)

Et la distribution réunie pour cette reprise, un mois après les représentations bruxelloises, offre à nouveau un ensemble de portraits vocaux qui particularise clairement chaque personnalité.

Sophie Koch, en mère Marie, représente la fermeté, un timbre mat et une projection homogène d'un affront autoritaire un peu dur mais naturellement noble, Véronique Gens, en Madame Lidoine, laisse transparaître plus de sensibilité et de doute, mais rejoint également la sévérité de Marie, et Anne Sofie von Otter, surprenante madame de Croissy à l'aigu clair et chantant, retrouve dans les graves ce grain vibrant qui la rapproche si intimement de notre cœur.

Ce balancement vocal entre lumière d'espoir et sursauts de peur a alors pour effet d'adoucir l'effroi radical qui émane habituellement de la première prieure.

Sophie Koch (Mère Marie de l’Incarnation) et Patricia Petibon (Blanche de la Force)

Sophie Koch (Mère Marie de l’Incarnation) et Patricia Petibon (Blanche de la Force)

Les deux plus jeunes femmes, sœur Constance et Blanche-de-la-Force, rappellent naturellement d'autres portraits de sœurs ou cousines fort liées mais aux tempéraments opposés. Sabine Devieilhe joue ainsi une personnalité pleine d'élan piquant et exalté avec l'entière fraicheur pure d'une voix venue d'un ciel sans nuage.

Et Patricia Petibon, lunaire et hors du temps, incarne de façon plus complexe une innocente et enfantine Blanche, comme si sa force intérieure s'imposait avec une sincérité totalement désarmante. Très grande impression de conscience humaine par ailleurs dans son dialogue avec Constance.

Nicolas Cavallier (Le Marquis de la Force)

Nicolas Cavallier (Le Marquis de la Force)

Quant aux rôles masculins, entièrement renouvelés, ils bénéficient de deux grands représentants du chant français racé, Stanislas de Barbeyrac, mature et d'une stature sérieuse qui inspire un sens du devoir fortement affirmé, et Nicolas Cavallier, dans une veine semblable mais d'une tessiture plus sombre.

Pour réussir à ce point à immerger l'auditeur dans un univers sonore stimulant, recouvrir de couleurs superbement chatoyantes le tissu orchestral, tout en atteignant une fluidité saisissante qui rejoint l'inspiration musicale mystique d'un Modest Moussorgsky, l'Orchestre National de France et Jérémie Rhorer semblent comme emportés par un geste réflexif voué à une beauté élancée et des effets d'envoutement inoubliables.

Stanislas de Barbeyrac (Le Chevalier de la Force)

Stanislas de Barbeyrac (Le Chevalier de la Force)

Et le chœur du théâtre associé à l'ensemble Aedes, ne fait qu'ajouter élégie et sérénité à cette composition impossible à abandonner un seul instant.

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Publié le 4 Février 2018

Dead Man Walking (Jake Heggie - 2000)
Représentation du 03 février 2018
Teatro Real de Madrid

Sœur Helen Prejean Joyce DiDonato
Joseph de Rocher Michael Mayes
La Mère de Patrick de Rocher Maria Zifchak
Sœur Rose Measha Brueggergosman
George Benton Damian del Castillo
Padre de Grenville Roger Padullés
Killy Hart Maria Hinojosa
Owen Hart Toni Marsol
Jade Boucher Marta de Castro
Howard Boucher Viçenc Esteve

Direction musicale Mark Wigglesworth
Mise en scène Leonard Foglia (2010)
Chœur et orchestre du Teatro Real de Madrid           
Measha Brueggergosman (Soeur Rose)
Petits chanteurs de la Jorcam
Production du Lyric Opera de Chicago

Dead Man Walking, opéra inspiré du livre éponyme (1995) de sœur Helen Prejean, est une création contemporaine apparue sur la scène du War Memorial Opera House de San Francisco, le 07 octobre 2000.

A partir d'un évènement tragique ayant entraîné la mort de deux adolescents, cette œuvre pose sans détour la question du sens de la peine de mort et de l'humanité des meurtriers.

Michael Mayes (Joseph de Rocher) et Joyce DiDonato (Soeur Helen)

Michael Mayes (Joseph de Rocher) et Joyce DiDonato (Soeur Helen)

La première partie relate les faits criminels, puis décrit l'entrée de sœur Helen dans un espace carcéral dur, le pénitencier d’État de Louisiane, dénommé aussi Angola, pour aboutir à la  rencontre avec le meurtrier et à la confrontation avec sa mère et les parents des victimes.

Et dès l'ouverture, la musique de Jake Heggie nous fait pénétrer dans un univers familier, une trame de cordes sombres et de violons aiguisés qui décrivent une tension sonore lancinante omniprésente, des cuivres et des percussions qui imprègnent fortement les coups de théâtre qui surviennent au cours des échanges, des motifs mélodiques confiés au vents qui, parfois, se perdent dans les déclamations vocales, et des sonorités descriptives qui animent l'action scénique.

Joyce DiDonato (Soeur Helen) et les petits chanteurs de la Jorcam

Joyce DiDonato (Soeur Helen) et les petits chanteurs de la Jorcam

Mark Wigglesworth, en fin interprète du répertoire anglo-saxon, livre une lecture limpide et soigneusement déliée sans craindre les fortissimo inhérents à une partition instinctivement empreinte d'un climat obsessionnel.

C'est d'ailleurs clairement dans l'écriture des ensembles vocaux que l'on ressent la plus grande force, et que l'on se trouve confronté à des expressions de haine et de douleur inédites. Benjamin Britten et la violence de Peter Crimes ne sont plus très loin.

Et cette puissance démonstrative caractérise également le quatuor des parents interprété par Marta de Castro, Viçenc Esteve, Maria Hinojosa et Toni Marsol, quatre artistes espagnols d'une vérité expressive absolue et crédibles par la dignité ferme qu'ils assument pleinement.

Joyce DiDonato (Soeur Helen)

Joyce DiDonato (Soeur Helen)

La mise en scène de Leonard Loglia, elle, se veut purement narrative, utilise parfois la vidéo pour décrire les changements de lieu, et trouve sa force principalement dans la représentation du microcosme carcéral, cadré par toutes sortes de grillages montants et descendants évocateurs du monde d'hommes fermé que l'on pourrait retrouver dans Billy Budd.

Dans la seconde partie, l'humeur est plus à la réflexion sur le nécessaire dépassement de soi meurtri par l'horreur du crime, mais peine cependant à convaincre, car quel mérite peut-on attribuer à une sœur capable de surmonter l'abject, quand elle même n'est pas atteinte dans sa propre vie?

On perçoit finalement plus de profondeur dans l'âme de sœur Rose, instinctivement probante quand elle est chantée avec une telle directe simplicité par Measha Brueggergosman, que dans le personnalité de soeur Helen qui s'apparente plus à un guide dont rien ne permet de mesurer la nature des épreuves qu'elle a rencontré dans la vie.

Maria Zifchak (La Mère de Patrick de Rocher)

Maria Zifchak (La Mère de Patrick de Rocher)

Joyce DiDonato incarne ainsi un personnage un peu à part, une conscience pure et tourmentée qui mélange perceptiblement ses sentiments personnels - l'espoir est une valeur forte de la mezzo-soprano américaine - à la psychologie pédagogique d'Helen.

Mais c'est véritablement Maria Zifchak qui met en relief l'individualité la plus saisissante, car elle a une capacité à s'appuyer sur l'orchestre afin de donner une emprise implacable à son chant doloriste et chargé de sens.

L'instant pendant lequel elle regarde Joseph, juste avant que la marche vers l'exécution ne commence, est parfaitement évocateur du regard idéalisé que peut porter une mère sur son fils lorsqu'elle ne voit en lui que l'enfant du passé, plutôt que l'adulte perverti qu'il est devenu aujourd'hui.

Joyce DiDonato (Soeur Helen)

Joyce DiDonato (Soeur Helen)

Et Michael Mayes, bardé de tatouages, et d'allure sauvage, joue ce rôle de criminel non seulement en restituant ses sentiments de contrition avec les tressaillements les plus justes, mais également en faisant entendre les plus belles qualités d'allègement élégiaque que son timbre d'apparence rude peut révéler.

La scène finale d'exécution, froide et jouée en silence, ne fait pas oublier le formidable travail du chœur et des petits chanteurs de la Jorcam qui forment un des plus beaux ensembles vocaux de toute l'Europe.

 

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Publié le 1 Février 2018

TV-Web Février 2018 - Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Dimanche 04 février 2018 sur France 3 à 00h30
Aleko & Francesca da Rimini (Rachmaninov) – Opéra de Nancy - ms Purcarete – dm Calderon

Vinogradov, Gaskarova, Maksutov

Dimanche 04 février 2018 sur Arte à 18h45
La Folle journée de Nantes 2018

Dimanche 04 février 2018 sur Arte à 23h40
Arthur Schnabel – Documentaire

Lundi 05 février 2018 sur Arte à 00h35
Œuvres de Chopin, Viktorova et Khatchaturian – Piano B. Berezovsky – dm Liss

Vendredi 09 février 2018 sur France 2 à 21h00
Les victoires de la musique 2018

Dimanche 11 février 2018 sur Arte à 18h20
Concerto pour orchestre (Bartok) – dm Rattle

Dimanche 11 février 2018 sur France 3 à 00h35
Rameau, maître à danser - La naissance d'Osiris & Daphnis et Eglé

Théâtre de Caen et les Arts Florissants

Lundi 12 février 2018 sur Arte à 00h20
Œuvres de Bernstein, Tan Dun et Marquez – dm Liss

Dimanche 18 février 2018 sur France 3 à 00h30
La Traviata (Verdi) – Opéra de Bordeaux – ms Désiré – dm Rustioni

Jaho, Meli, Domingo, Mhamdi, Werster

Dimanche 18 février 2018 sur Arte à 18h20
Concerto pour piano n°1 (Montero) – Piano Gabriela Montero – dm Prieto

Dimanche 25 février 2018 sur France 3 à 00h30
Guerre et Paix (Prokofiev) – Mariinski – ms Vick – dm Gergiev

Bondarenko, Garifulina, Diadkova, Matochkina, Aleksashkin

Dimanche 25 février 2018 sur Arte à 18h20
Andris Nelsons dirige Dvorak

Lundi 26 février 2018 sur Arte à 00h15
Elektra (Strauss) – Festival d’Aix-en-Provence- ms Chéreau – dm Salonen

Meier, Herlitzius, Pieczonka, Randle, Petrenko

 

Mezzo et Mezzo HD

Samedi 03 févrrier 2018 sur Mezzo à 20h30
La Traviata de Verdi à l'Opéra de Paris

Dimanche 04 février 2018 sur Mezzo HD à 20h30
L'Or du Rhin de Wagner au Liceu de Barcelone

Mercredi 06 février 2018 sur Mezzo à 20h30
Alceste de Gluck à La Fenice de Venise

Vendredi 09 février 2018 sur Mezzo HD à 20h00 (direct)
Rameau : Et in Arcadia ego à l'Opéra-Comique

Samedi 10 février 2018 sur Mezzo à 20h30
Alcione de Marin Marais à l'Opéra-Comique

Dimanche 11 février 2018 sur Mezzo HD à 20h30
I Capuleti e i Montecchi de Bellini au Liceu de Barcelone

Mercredi 14 février 2018 sur Mezzo à 20h30
I Capuleti e I Montecchi de Bellini à la Fenice de Venise

Vendredi 16 février 2018 sur Mezzo HD à 20h00 (direct)
Street Scene de Kurt Weill au Teatro Real de Madrid

Samedi 17 février 2018 sur Mezzo à 20h30
Iolanta de Tchaïkovski et Le Château de Barbe-Bleue de Bartók au Metropolitan Opera

Dimanche 18 février 2018 sur Mezzo HD à 20h30
La Bohème de Puccini au Liceu de Barcelone

Mercredi 21 février 2018 sur Mezzo à 20h30
Platée de Rameau à 'Opéra Comique

Vendredi 23 février 2018 sur Mezzo HD à 22h00
L'Or du Rhin de Wagner au Liceu de Barcelone

Samedi 24 février 2018 sur Mezzo à 20h30
Katerina Ismaïlova de Chostakovitch au Bolchoï de Moscou

Dimanche 25 février 2018 sur Mezzo HD à 20h30
Lucia di Lammermoor de Donizetti au Liceu de Barcelone

Mercredi 28 février 2018 sur Mezzo à 20h30
Mozart : Les Noces de Figaro (Cour d'honneur de l'Hôtel National des Invalides)

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Concert Arte, Medici.Tv et Br Klassik

Die Meistersinger von Nüremberg (Bayreuth) - ms Barrie Kosky

 

Sur Operavision, Culturebox, ConcertArte etc...

La Damnation de Faust (ms Ruggero Raimondi) jusqu'au 01 février 2018

La clémence de Titus (Festival de Glyndebourne) jusqu'au 03 février 2018

Les amants magnifiques (Opéra de Rennes) jusqu'au 04 février 2018

Les pêcheurs de perles (Auditorium du nouveau siècle) jusqu'au 05 février 2018

L'ombre de Venceslao (Capitole de Toulouse) jusqu'au 06 février 2018

Le Pays du sourire (Opéra de Zurich) jusqu'au 06 février 2018

Aida (Chorégies d'Orange) jusqu'au 10 février 2018

Don Carlos (Opéra National de Paris) jusqu'au 18 février 2018

 

 

Tosca (Opéra National de Norvège) jusqu'au 02 mars 2018

André Chénier (Teatro alla Scala) jusqu'au 07 mars 2018

Aida (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 13 mars 2018

Le retour d'Ulysse dans sa patrie (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 13 mars 2018

Carmen (Teatro Massimo Palermo) jusqu'au 14 mars 2018

Le Barbier de Séville (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 19 mars 2018

Figaro divorce (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 21 mars 2018

Les Noces de Figaro (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 21 mars 2018

Sonate d'automne (Finnish National Opera) jusqu'au 22 mars 2018

Les Victoires de la Musique classique 2018 jusqu'au 23 mars 2018

Jérusalem (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 24 mars 2018

Miranda (Opéra Comique) jusqu'au 29 mars 2018

Semele (Garsington Opera) jusqu'au 01 avril 2018

Pelléas et Mélisande (Komische Oper Berlin) jusqu'au 14 avril 2018

Kein Licht (Opéra Comique) jusqu'au 20 avril 2018

Guillaume Tell (Sarrebruck) jusqu'au 20 avril 2018

L'Or du Rhin (Opera North) jusqu'au 27 avril 2018

La Dame de Pique (Théâtre Mariinsky) jusqu'au 29 avril 2018

Les Noces de Figaro (Garsington Opera) jusqu'au 02 mai 2018

Lucio Silla (La Monnaie) jusqu'au 09 mai 2018

La Walkyrie (Opera North) jusqu'au 17 mai 2018

Faust (Opéra de Lettonie) jusqu'au 21 mai 2018

Tannhäuser (Staatsoper Berlin) juqu'au 24 mai 2018

La Chauve-Souris (Opéra de Marseille) jusqu'au 27 mai 2018

Siegfried (Opera North) jusqu'au 08 juin 2018

Le chant de la Terre (Festival de Saint-Denis) jusqu'au 09 juin 2018

Legenda Baltyku (Poznan Opera House) jusqu'au 09 juin 2018

Le songe d'une nuit d'été (Alexandre Ekman) jusqu'au 14 juin 2018

Dialogues des Carmélites (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 14 juin 2018

La Bohème (Opéra National de Paris) jusqu'au 15 juin 2018

Le Barbier de Séville (Théâtre des Champs-Élysées) jusqu'au 15 juin 2018

Hänsel und Gretel (Hungarian State Opera) jusqu'au 21 juin 2018

Götterdämmerung (Opera North) jusqu'au 21 juin 2018

Otello (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 27 juin 2018

Le Comte Ory (Opéra Comique) jusqu'au 30 juin 2018

La Folie Offenbach (Folies Bergères) jusqu'au 02 juillet 2018

L'Orfeo (New Belgrade Opera) jusqu'au 03 juillet 2018

Rigoletto (Chorégies d'Orange) jusqu'au 11 juillet 2018

Erismena (Festival d'Aix en Provence) jusqu'au 12 juillet 2018

Dans les coulisses du Festival d'Avignon jusqu'au 21 juillet 2018

Turandot (Teatro Regio Torino) jusqu'au 24 juillet 2018

Les Contes d'Hoffmann (Opéra de Monte-Carlo) jusqu'au 01 août 2018

The second violonist (Irish National Opera) jusqu'au 01 août 2018

Et in Arcadia ego (Opéra Comique) jusqu'au 09 août 2018

Guerre et Paix (Théâtre Mariinsky) jusqu'au 25 août 2018

Roméo et Juliette et Le Château de Barbe-Bleue (Helsinski) jusqu'au 13 septembre 2018

Manon Lescaut (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 29 septembre 2018

Lucia di Lammermoor (Opéra de Lausanne) jusqu'au 05 octobre 2018

Il Terremoto (Festival Misteria Paschalia) jusqu'au 18 octobre 2018

Fra Diavolo (Théâtre de l'Opéra de Rome) jusqu'au 20 octobre 2018

Don Giovanni (Teatro La Fenice) jusqu'au 21 octobre 2018

Norma (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 29 octobre 2018

Le Devin du village (Opéra de Versailles) jusqu'au 29 décembre 2018

Carmen (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 03 février 2019

The Rake'sProgress (Festival d'Aix-en-Provence) jusqu'au 10 juillet 2020

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique