Publié le 14 Juillet 2015

Tristan und Isolde (Richard Wagner)
Représentation du 12 juillet 2015
Munich Opera Festival
Bayerishe Staatsoper

König Marke René Pape
Isolde Waltraud Meier
Tristan Robert Dean Smith
Brangäne Michelle Breedt
Kurwenal Alan Held
Melot Francesco Petrozzi
Ein Hirte Kevin Conners
Ein Steuermann Christian Rieger
Ein junger Seemann Dean Power

Mise en scène Peter Konwitschny (1998)
Direction musicale Philippe Jordan

Bayerisches Staatsorchester
Chor der Bayerischen Staatsoper

                                                                                   Waltraud Meier (Isolde)

Après 32 ans d’un engagement lyrique principalement wagnérien qui a suscité dans le cœur de tant d’amateurs lyriques du monde entier un attachement émotionnel d’une rare intensité, Waltraud Meier vient faire ses adieux, ce soir, au rôle d’Isolde.

Mais, heureusement pour nous tous, ce ne sont pas des adieux à la scène, puisqu’elle va continuer à interpréter Kundry, Clytemnestre et Ortrud dans les mois qui viennent.
Elle est de plus très attendue dans le rôle de la femme du Comte de Telramund à Bayreuth en 2018, une interprétation qui sera commentée ici même, c’est un engagement.

Waltraud Meier (Isolde) et Michelle Breedt (Brangäne)

Waltraud Meier (Isolde) et Michelle Breedt (Brangäne)

La production de Tristan et Isolde qui est remontée au Bayerishe Staatsoper à l’occasion du festival, y fut créée le 30 juin 1998. Waltraud Meier y incarnait déjà la princesse d’Irlande, six ans après sa prise de rôle à Bayreuth.
Cette réalisation peut paraître démodée, elle est pourtant une leçon de vie de la part de Peter Konwitschny, et peut-être n’imagine toujours-t-il pas à quel point elle est si actuelle et si nécessaire.

Waltraud Meier (Isolde)

Waltraud Meier (Isolde)

Le premier acte se déroule en effet sur un paquebot de croisière blanc, voguant vers la Cornouailles, et qui se détache sur un fond marin bleu-ciel, peint naïvement comme s’il s’agissait d’une œuvre d’enfants.
Ce fond évolue ainsi afin d’évoquer avec amusement le mouvement du navire.

La scène qui se déroule sur le pont est banale, à mille lieux de l’imaginaire moyenâgeux. Tristan apparaît sans avoir fini de se raser, et si le spectateur n’est pas dans un état de distanciation, il risque d’être encore plus déconcerté au second acte.

Waltraud Meier (Isolde)

Waltraud Meier (Isolde)

Ce second acte semble à nouveau prendre pour décor les symboles originaux du livret, un fond de troncs d’arbres surmontés d’un ciel vert mélancolique qui en représente également les feuillages, surplombé par une Lune en forme de croissant perdue dans l’espace. A nouveau, un ensemble peint comme une œuvre d’enfant.

L’ambiance se couvre alors d’une teinte violacée, et l’arrivée de Tristan est annoncée par un jeté bruyant et désinvolte d’un divan en avant-scène. Cependant, ce geste humoristique n’empêche pas l’auditeur de se laisser prendre par le duo d’amour chanté sous la lumière tamisée d’un ensemble d’innombrables projecteurs. De surcroît, leurs lueurs ressemblent à celles des cierges qu’Isolde et Brangäne déposent consciencieusement au sol.

Robert Dean Smith (Tristan)

Robert Dean Smith (Tristan)

Survient un coup de théâtre lorsque l’intervention du roi Marke fait immédiatement tomber les illusions. Tristan et Isolde se départissent de leurs costumes, puis s’écartent du cadre de scène, le théâtre dans le théâtre, vêtus de noir. Au même moment, la salle se rallume subitement, toute l’artificialité du spectacle s’évanouissant dans l’instant.

Cette rupture marque une volonté d’en finir avec une vision totalement délirante de l’Amour. Mais ce qu’il y a entre Tristan et Isolde est trop fort, et le besoin de revenir dans ce monde idéalisé reprend le dessus au moment de la mise en scène finale du meurtre de Tristan.

Waltraud Meier (Isolde) et Robert Dean Smith (Tristan)

Waltraud Meier (Isolde) et Robert Dean Smith (Tristan)

Tout le troisième acte devient ensuite une ode terrible au bonheur perdu, et l’on observe Tristan se complaire à visualiser sans cesse le film en diapositives de ses jours heureux passés. Jusqu’à ce que la seconde entrée du Roi Marke et de Brangäne pulvérise le décor, laissant Tristan et Isolde, repoussés hors du cadre, achever l’opéra devant deux cercueils blancs et inertes sur un fond uniformément noir.

Ce spectacle mémorable et cohérent peut donc se lire comme une histoire qui démonte le mythe occidental de l’Amour impossible. Celui-ci ne conduit qu’à un décrochage complet avec la réalité, et l’arrêt brutal de l’extase entraîne un symptôme dépressif irréversible.

Alan Held (Kurwenal) et Robert Dean Smith (Tristan)

Alan Held (Kurwenal) et Robert Dean Smith (Tristan)

Tristan et Isolde ne vivent jamais dans le présent, ni au deuxième acte – devant un décor sans charme particulier donnant l’illusion du Cosmos quand il est pris sous les lumières du théâtre -, ni au troisième acte – face à des photographies idéalisant un passé révolu.
Tous deux sont passés à côté de leur vie, car ils n’ont pas su être heureux avec leur existence réelle.

Le plus extraordinaire est que Peter Konwitschny suit parfaitement la dramaturgie du livret, et arrive à faire comprendre son sentiment face à l’œuvre en séparant, dans cette histoire, ce qui est de l’ordre de l’imaginaire et du réel grâce à des effets de mise en abyme.

Robert Dean Smith (Tristan)

Robert Dean Smith (Tristan)

Son travail est éminemment spirituel, en ce sens qu’il nous montre ce dont on n’a pas besoin. On a besoin d’idéaux, mais pas de ceux qui détruisent la vie.

On peut juste lui reprocher, en homme de théâtre, d’être désemparé devant le fait à devoir parler de l’état indicible de ce qu’est l’Amour, état qui n’est pas représentable sous forme d’action. Car seule la musique peut le faire.

Il est possible que la reprise de cette mise en scène soit la dernière. Alors, si la soirée de ce 12 juillet 2015 a été une réussite, elle le doit à l’unité des artistes, et peut-être d’abord à celui qui les a tous soudés, Philippe Jordan.

Robert Dean Smith (Tristan) et Waltraud Meier (Isolde)

Robert Dean Smith (Tristan) et Waltraud Meier (Isolde)

Dans la continuité de sa direction envoutante à l’opéra Bastille au printemps dernier, le directeur musical de l’Opéra National de Paris mène une lecture lumineuse et fluide mais encore plus puissante, avec d’extraordinaires secousses sismiques pour renverser le drame.

Riche d’allant, le poème de Tristan et Isolde est de bout en bout une coulée d’amples respirations dont la jeunesse rejoint celle de l’histoire racontée par le visuel de Peter Konwitschny.
Et la première à être portée par cet orchestre dense et prenant est bien entendu Waltraud Meier.

Waltraud Meier et Robert Dean Smith

Waltraud Meier et Robert Dean Smith

C’est avec une insolence stupéfiante qu’elle incarne au premier acte une Isolde d’une fureur tellurique au point de laisser craindre pour la vie même de Brangäne, tant elle semble parfois la menacer. Ses aigus sont toujours aussi vibrants de feu, son regard toujours aussi mystérieux, quand elle parle avec une charge de sens sur chaque mot prononcé, et compense par ses élans à cœur perdu l’épreuve des suraigus les plus insurmontables.

Elle est belle et émouvante, car elle semble dire qu’Isolde est plus que jamais vivante et désirante en elle. Elle donne absolument tout.

Michelle Breedt et Philippe Jordan

Michelle Breedt et Philippe Jordan

Et quelle fin lorsqu’elle retrouve Tristan au troisième acte ! Les deux visages qui se cherchent, l’urgence de l’orchestre, une voix de rage suppliante reconnaissable entre toutes, et un Liebestod chanté dans un état de libération totale, une joie que l’on aura ressentie durant la soirée entière.

L’intensité de ce dernier acte est également due au volontarisme de Robert Dean Smith qui, comme il en a pris l’habitude, attend ce long monologue pour déployer sa voix au grain séduisant dans le médium et le haut médium, et étaler dans une extase presque trop heureuse les souffrances hallucinées de Tristan.

Waltraud Meier

Waltraud Meier

A l’instar de ce qu’il fait pour le personnage dépressif de Paul dans Die Tote Stadt, il montre qu’il n’est complètement à l’aise que lorsqu’il est seul sur scène, plutôt que dans les scènes interactives avec les protagonistes du drame.

Les déluges sonores qu’aime emplir de toute la vastitude du théâtre Philippe Jordan le couvrent parfois, mais n’altèrent en rien l’affectation attendrissante qu’il imprègne au neveu du Roi Marke.

Waltraud Meier

Waltraud Meier

D’une très grande prestance et jouant avec une égale profondeur tourmentée que Waltraud Meier, Michelle Breedt rencontre cependant plus de difficultés à surmonter l’ampleur sonore de l’orchestre. Elle est plus dramatique que lyrique si bien que l’on peut trouver ses appels un peu courts.

En revanche, l’impressionnant Kurwenal d’Alan Held, noir et passionné, est une parfaite représentation de l’Amour qui vient secouer la vie quand elle est sur le point de perdre pied.

Discours en hommage à Waltraud Meier

Discours en hommage à Waltraud Meier

Et pour finir, on ne peut qu’admirer l’inaltérable stature de René Pape qui, s’il n’est pas un Roi Marke des plus affectés, est le symbole de l’autorité infaillible, solide comme un roc, présente mais distanciée par rapport à ceux qui le déçoivent. Il aime jeter vers le public son regard d’aigle d’une acuité qui symbolise le mieux l’intelligence humaine.

Après un tel spectacle miraculeux, l’ensemble des artistes est accueilli par une standing ovation, et cet accueil se prolonge en un hommage formel mais très simple du directeur de la Bayerishe Staatsoper pour la carrière de Waltraud Meier, avant que ne reprennent cris et applaudissements pour, au total, 29 rappels sur plus de 25 minutes.

Waltraud Meier

Waltraud Meier

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Publié le 14 Juillet 2015

Arabella (Richard Strauss)
Représentation du 11 juillet 2015
Munich Opera Festival
Bayerishe Staatsoper

Graf Waldner Kurt Rydl
Adelaide Doris Soffel
Arabella Anja Harteros
Zdenka Hanna-Elisabeth Müller
Mandryka Thomas J. Mayer
Matteo Joseph Kaiser
Die Fiakermilli Eir Inderhaug

Mise en scène Andreas Dresen
Direction musicale Philippe Jordan

Bayerisches Staatsorchester
Chor der Bayerischen Staatsoper

                                                 Hanna-Elisabeth Müller (Zdenka) et Anja Harteros (Arabella)

Trois ans après sa première interprétation d’Arabella à l’Opéra Bastille, Philippe Jordan fait une sensationnelle entrée à l’Opéra d’Etat de Bavière, accompagné par une partie de la distribution parisienne, Kurt Rydl, Doris Soffel et Joseph Kaiser.

La Bayerishe Staatsoper

La Bayerishe Staatsoper

Trois grandes lignes artistiques caractérisent ainsi sa direction, l’art de l’émerveillement, c’est à dire ce sens enchanteur du scintillement auroral qui saisit l’âme dans un instant d’éternité, lors du duo Arabella-Zdenka par exemple, puis, la finesse des détails sentimentaux de chaque instrument, les violons plus particulièrement dans cette oeuvre, qu’il prend grand soin à laisser se détacher très nettement, et enfin, l’impressionnante montée des grondements des forces souterraines et majestueuses qui traverse la masse orchestrale pour annoncer le basculement d’un monde finissant.

Et trois artistes concentrent les faisceaux de notre regard admiratif, aussi bien pour leur chant que pour leur être tout entier.

Anja Harteros (Arabella)

Anja Harteros (Arabella)

La première, Anja Harteros, est chez elle, sur la scène du théâtre de sa vie. Sa ligne aristocratique et sa manière de laisser ressortir subtilement son âme de jeune fille, tout en maintenant une présence accomplie retranchée dans un univers intérieur mélancolique, la gardent de toute artificialité et de tout glamour inutile. Et le plus magique, dans sa voix, est bien entendu la grâce nostalgique de sa tessiture hautement aérienne, et le plus surprenant, l’humaine simplicité de la conversation courante de ses mots déclamés.

La seconde, Hanna-Elisabeth Müller, est infiniment touchante dans ce rôle d’une jeune fille capable de laisser de côté ses aspirations profondes et intimes pour aider celui qu’elle aime à conquérir Arabella. En effet, il y a dans le personnage de Zdenka cette aptitude folle à l’abnégation par amour, ce qui n’est évidemment pas un trait de caractère courant de la vie.

Et la soprano fait ressortir de façon poignante une jeunesse vibrante, teintée d’idéalisme, en extériorisant son chant perçant et rayonnant qui laisse poindre ses agitations intérieures qu’elle ne sait apaiser autrement.

Thomas Johannes Mayer (Mandryka)

Thomas Johannes Mayer (Mandryka)

Naturellement excellent acteur, Thomas Johannes Mayer use de son charisme de fauve au grand cœur pour dépeindre un Mandryka fier, mais humain. Tout sonne juste chez lui, son timbre a de la noblesse sans puissance excessive, ce qui en fait le personnage masculin le plus accompli de la distribution.

Quant à Doris Soffel et Kurt Rydl, ils forment un couple fort par l’exagération voulue de leurs caractères bouffes. Cependant, Joseph Kaiser dilue trop Matteo dans un jeu de comédie de boulevard pour paraître sincère, et quelque chose de son timbre d’or semble s’être perdu ce soir.

Eir Inderhaug (Die Fiakermilli) et Anja Harteros (Arabella)

Eir Inderhaug (Die Fiakermilli) et Anja Harteros (Arabella)

La jolie surprise vient du Fiakermilli agile et décomplexé de la soprano norvégienne Eir Inderhaug, qui fait une entrée spectaculaire à l’Opéra de Munich dans une transposition en femme dominatrice, égérie d’une société en perdition.

A partir d’un décor unique et pivotant d’un quart de tout à chaque acte, Andreas Dresen ravit les amateurs de contrastes, d’ombres et de lumières aveuglantes en noir et blanc.
Sous deux grands escaliers qui se croisent et se séparent pour rejoindre le sol tout en s’élargissant vers des hauteurs sans fin également, il évoque au premier acte l’architecture inquiétante des tableaux expressionnistes allemands du début du XXème siècle, dans lequel notre imaginaire peut y réinterpréter ses arêtes vivent et ses formes géométriques suggestives.

Anja Harteros (Arabella) et Thomas Johannes Mayer (Mandryka)

Anja Harteros (Arabella) et Thomas Johannes Mayer (Mandryka)

Au second acte, une partie des rampes apparaît, et le défilé d’une société masquée cherchant à résoudre ses fantasmes orgiaques rappelle la description identique que vient d’en faire Benoit Jacquot à l’Opéra National de Paris dans sa nouvelle production de La Traviata. On se sentirait blasé de ces images d’où émergent de-ci de-là quelques corps nus, s’il n’y avait la vision frontale, au dernier acte, de ces deux escaliers qui prennent la forme d’une croix stylisée, blanche sur fond noir, et qui annonce ainsi le refus d’une société perdue – on aurait envie de rajouter, par prolongement, le refus d’une société qui a définitivement embrassé l’idéal fou du National-Socialisme.

Anja Harteros (Arabella)

Anja Harteros (Arabella)

Même si la crédibilité des personnages repose surtout sur les talents de comédiens des chanteurs, cette vision a le mérite d’extraire de son contexte fermé et petit-bourgeois l’univers ennuyeux d’Arabella.

Elle apparaît ainsi comme celle qui, tentée un temps par le mouvement décadent du monde, comme l’est également Mandryka à travers son aventure avec Die Fiakermilli – ouvertement sexuelle ici -, va retrouver le goût de l’innocence et du jeu dans sa relation à un homme qui l’aime pour elle-même.

Magnifique descente finale d’Anja Harteros le long du grand escalier, un grand classique.

Anja Harteros et Philippe Jordan

Anja Harteros et Philippe Jordan

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Publié le 7 Juillet 2015

Alceste (Christoph Willibald Gluck)
Représentations du 05 et 07 juillet 2015
Palais Garnier

Admète Stanilas de Barbeyrac
Alceste Véronique Gens
Le Grand Prêtre / Hercule Stéphane Degout
Coryphées Kevin Amiel
                 Chiara Skerath
                 Manuel Nunez Camelino
                 Tomislav Lavoie

L’Oracle François Lis

Mise en scène Olivier Py (2013)
Direction musicale Marc Minkowski
Chœur et Orchestre des Musiciens du Louvre

 

                                                                                Stanislas de Barbeyrac (Admète)

La reprise d’Alceste, dans la production imaginée par Olivier Py sous la forme d'une succession de tableaux éphémères dessinés patiemment et élégamment à la craie, a débuté avec l’annonce de la disparition de Franck Ferrari qui aurait dû reprendre le rôle d’Hercule.

Nombre d’entre nous ont alors découvert, à ce moment-là, l’attachement qu’ils avaient pour ce chanteur, preuve qu’une part de nous-même avait su inconsciemment reconnaître l’implication de cœur de cet artiste attachant, et lui donner ainsi une valeur affective latente et permanente.

 

Véronique Gens (Alceste)

Véronique Gens (Alceste)

La réflexion sur le rapport de la mort à la vie, à travers le sacrifice, un échange d’états, qui fonde cet opéra de Gluck, nous replonge ainsi dans les profondeurs poétiques et morbides d’une scénographie qui célèbre la vie, et n’envisage la mort que comme une illusion qui mène à une autre forme de vie.  A l’entracte, le baisser de rideau sur une large reproduction de la montée des âmes vers l’Empyrée de Jérôme Bosch symbolise cette croyance, de la part du metteur en scène, que la mort n’existe pas.

Stanislas de Barbeyrac (Admète)

Stanislas de Barbeyrac (Admète)

En 2013, Marc Minkowski, le Chœur et l’Orchestre des Musiciens du Louvre avaient rendu toute la puissance dramatique et la véhémence de la musique d’Alceste. L’accomplissement musical aujourd’hui est encore plus vivant, une exaltation sonore où les virevoltes des cordes semblent accompagnées par de fugitives images fantômes qui se régénèrent perpétuellement.

Ce son d’acier souple et ample, en mouvement permanent, est d’une limpidité magnifique, préservant ainsi toute la beauté des motifs malgré l’urgence de la direction. Une très grande lecture de la partition.

Véronique Gens (Alceste) et Stanislas de Barbeyrac (Admète)

Véronique Gens (Alceste) et Stanislas de Barbeyrac (Admète)

Les voix du chœur s’y mêlent dans un même souffle recueilli qui atteint son apogée quand, provenant de l’invisible arrière scène, elles déplorent la mort inéluctable d’Alceste.

Le couple royal, lui, est incarné par deux artistes aux timbres de voix très proches par leur classicisme épuré, Véronique Gens et Stanislas de Barbeyrac. Tous deux envisagent en effet leurs personnages selon la même ligne expressive et retenue, une élégance de geste et de timbre, la soprano pouvant compter sur de fragiles vibrations pour traduire son émotion profonde, et le jeune ténor sur une forme de douceur virile et humanisante qui ne force pas l’affectation. Ils sont donc en harmonie complète avec le chant orchestral.

Danse finale d’Apollon

Danse finale d’Apollon

Selon une veine de chant généreuse et charmeuse, les deux apparitions de Stéphane Degout en Grand Prêtre et Hercule sont un modèle de composition, mais ne font pas oublier que c’est dans des interprétations de caractères sensibles que la douceur de son timbre se fond le mieux.

Seconds rôles bien tenus, qui entretiennent les petits éclats de vie poétiques d’une œuvre funèbre.

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Publié le 3 Juillet 2015

TV-Web Juillet-Août 2015 Lyrique et Musique

Mercredi 01 Juillet 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Emmanuelle Haïm dirige Hippolyte et Aricie de Rameau à l'Opéra de Paris

Samedi 04 Juillet 2015 sur Mezzo à 20h30
Iolanta de Tchaïkovski et Perséphone de Stravinsky au Teatro Real de Madrid

Teodor Currentzis (direction), Peter Sellars (mise en scène)

Dimanche 05 Juillet 2015 sur France 3 à 00h30
Claude (Escaich)

Lafont, Ferreira Albin, Alvaro
dir. Rhorer, ms. Py, Opéra de Lyon

Dimanche 05 Juillet 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Le Comte Ory De Rossini Au Met De New York

Mardi 07 Juillet 2015 sur Mezzo à 20h30
Renée Fleming chante Capriccio de Strauss au Met de New York

Enregistré au Metropolitan Opera House, New York, en 2011

Mercredi 8 Juillet 2015 sur France 2 à 00h30
Ariodante (Handel)

Connolly, Petibon, Piau, Prina
Festival d'Aix en Provence

Mercredi 08 Juillet 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Christian Thielemann dirige la Femme sans ombre de Strauss à Salzbourg

Vendredi 10 Juillet 2015 sur Mezzo HD à 20h30
LE SONGE D'UNE NUIT D'ÉTÉ DE BRITTEN AU LICEO DE BARCELONA

Vendredi 10 Juillet 2015 sur Arte à 22h00
Alcina (Handel)

Petibon, Jaroussky, ms. Katie Mitchell
Festival d'Aix en Provence 2015

Samedi 11 Juillet 2015 sur Mezzo à 20h30
La Traviata de Verdi à l'Opéra de Paris

Francesco Ivan Ciampa (direction musicale), Benoît Jacquot (Mise en scène)
Enregistré à l'Opéra de Paris le 17 juin 2014

Samedi 11 Juillet 2015 sur France 3 à 22h30
Carmen (Bizet)

Aldrich, Kaufmann, Mula, Guilmette
Dir. Franck, ms. Désiré, Orange 2015

Dimanche 12 Juillet 2015 sur Arte à 18h30
Airs baroques italiens

Dimanche 12 Juillet 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Falstaff de Verdi dirigé par Daniele Gatti à l'Opernahaus de Zurich

Mardi 14 Juillet 2015 sur Mezzo à 20h30
Une Tragédie Florentine D'Alexander Von Zemlinsky &
Sancta Susanna De Paul Hindemith À L'Opéra De Lyon

Mardi 14 Juillet 2015 sur France 2 à 20h55
DiDonato, Fuchs, Yoncheva, Terfel, Lang, Capuçon

Choeur et Orchestre National de France
dir. Gatti, direct du Champs de Mars

Mardi 14 Juillet 2015 sur France 2 à 23h40
Le Songe d'une Nuit d'Eté (Britten)

Piau, Zazzo, dir. Ono, ms Carsen
Festival d'Aix en Provence 1991

Mercredi 15 Juillet 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Esa-Pekka Salonen dirige L'Affaire Makropoulos de Janacek à Salzbourg

Vendredi 17 Juillet 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Cecilia Bartoli chante Clari de Halévy à l'Opéra de Zurich

Samedi 18 Juillet 2015 sur Mezzo à 20h30
Les Contes d'Hoffmann d'Offenbach au Teatro Real de Madrid

Sylvain Cambreling (direction), Christoph Marthaler (mise en scène)

Dimanche 19 Juillet 2015 sur France 3 à 00h30
Carmina Burana (Orff)

Bauer, Cencic, Noguera
Dir. Karoui, Drulliet, ms. Philippe, Orange 2014

Dimanche 19 Juillet 2015 sur Arte à 18h30
Concerto de Tchaikovski et Symphonie n°1 de Mahler

Dimanche 19 Juillet 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Le Comte Ory De Rossini Au Met De New York

Lundi 20 Juillet 2015 sur Arte à 01h00
Le Turc en Italie (Rossini)

Dir Minkowski
Festival d'Aix en Provence 2014

Mardi 21 Juillet 2015 sur Mezzo à 20h30
Cosi Fan Tutte De Mozart À L'Opéra National De Lyon

Stefano Montanari (Direction musicale), Adrian Noble (Mise en scène)

Mercredi 22 Juillet 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Christian Thielemann dirige la Femme sans ombre de Strauss à Salzbourg

Vendredi 24 Juillet 2015 sur Mezzo HD à 20h30
LE SONGE D'UNE NUIT D'ÉTÉ DE BRITTEN AU LICEO DE BARCELONA

Samedi 25 Juillet 2015 sur Mezzo à 20h30
Il Trittico De Puccini À L'Opéra De Lyon

Gaetano d'Espinosa (direction), David Pountney (mise en scène)

Dimanche 26 Juillet 2015 sur France 3 à 00h30
Les années de pèlerinage, l'Italie (Liszt)

Angelich, piano

Dimanche 26 Juillet 2015 sur Arte à 18h30
Les quatre saisons (Vivaldi)

Dimanche 26 Juillet 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Falstaff de Verdi dirigé par Daniele Gatti à l'Opernahaus de Zurich

Mardi 28 Juillet 2015 sur Mezzo à 20h30
Les Enfants Terribles de Philip Glass à l'Opéra de Bordeaux &
Les Mamelles de Tirésias de Poulenc à l'Opéra de Lyon

Mercredi 29 Juillet 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Esa-Pekka Salonen dirige L'Affaire Makropoulos de Janacek à Salzbourg

Vendredi 31 Juillet 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Cecilia Bartoli chante Clari de Halévy à l'Opéra de Zurich

Samedi 01 Août 2015 sur Mezzo à 20h30
Valery Gergiev dirige Boris Godounov de Moussorgski au Met de New York

Dimanche 02 Août 2015 sur France 3 à 00h30
Les parapluies de Cherbourg (Legrand)

Dessay, Naouri

Dimanche 02 Août 2015 sur Arte à 18h30
Symphonie n°9 du 'Nouveau Monde'(Dvorak)

Dimanche 02 Août 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Ariane et Barbe-Bleue de Paul Dukas au Liceu de Barcelone

Lundi 03 Août 2015 sur Arte à 01h20
Carmen (Bizet)

Semenchuk, Lungu, Ventre, Alvarez
dir. Nanasi, ms. Zeffireli, Verone 2014

Mardi 04 Août 2015 sur Mezzo à 20h30
Anna Netrebko chante I Puritani de Bellini au Met

Mardi 04 Août 2015 sur France 2 à 21h55
Le Trouvère (Verdi)

Alagna, He, Lemieux, Gombert, Petean
dir. Billy, ms. Roubaud
En léger différé du Festival d'Orange

Mercredi 05 Août 2015 sur France 2 à 01h00
Otello (Verdi)

Alagna, Mula, Pondjiclis, Ko, Laconi
dir. Chung, ms. Duffaut
Festival d'Orange 2014

Mercredi 05 Août 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Macbeth De Verdi Au Royal Opera House De Londres

Vendredi 07 Août 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Magdalena Kožená chante Médée de Charpentier

Samedi 08 Août 2015 sur Mezzo à 20h30
Le Comte Ory De Rossini Au Met De New York

Dimanche 09 Août 2015 sur France 3 à 00h30
Concerto pour violon n°2 (Bartok)

Documentaire de Bruno Monsaingeon

Dimanche 09 Août 2015 sur Arte à 18h30
Concerto de Tchaikovski

Dimanche 09 Août 2015 sur Mezzo HD à 20h30
William Christie Dirige Atys de Lully À L'Opéra-Comique

Lundi 10 Août 2015 sur Arte à 01h10
Le Chevalier à la Rose (Strauss)

Gheorghiu, Woldt, Royal
Dir. Ticiati, ms. Jones, Glyndebourne 2014

Mardi 11 Août 2015 sur Mezzo à 20h30
Christian Thielemann dirige la Femme sans ombre de Strauss à Salzbourg

Mercredi 12 Août 2015 sur France 2 à 00h30
Les Vêpres solennelles de la Vierge Marie (Monteverdi)

Frigato, Galli, Mulroy, Adam
English Baroque Soloiste, dir. Gardiner
Chateau de Versailles 2014

Mercredi 12 Août 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Anna Netrebko chante Anna Bolena de Donizetti au Met

Vendredi 14 Août 2015 sur Mezzo HD à 20h30
L'Elisir d'Amore de Gaetano Donizetti à l'Opéra de Lausanne

Samedi 15 Août 2015 sur Mezzo à 20h30
Falstaff de Verdi dirigé par Daniele Gatti à l'Opernahaus de Zurich

Samedi 15 Août 2015 sur Arte à 20h50
L'Enlèvement au Serail (Mozart)

Matthews, Montvidas, kehrer, Eriksmoen
dir. Ticciati, ms. McVicar, Glyndebourne 2015

Dimanche 16 Août 2015 sur Arte à 18h30
Liszt, Moussorgski

Dimanche 16 Août 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Ariane et Barbe-Bleue de Paul Dukas au Liceu de Barcelone

Mardi 18 Août 2015 sur Mezzo à 20h30
Anna Netrebko chante Don Pasquale de Donizetti au Met

Mercredi 19 Août 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Macbeth De Verdi Au Royal Opera House De Londres

Vendredi 21 Août 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Magdalena Kožená chante Médée de Charpentier

Samedi 22 Août 2015 sur Mezzo à 20h30
Roberto Alagna chante Don Carlo de Verdi au Met de New York

Dimanche 23 Août 2015 sur France 3 à 00h30
La Traviata (Verdi)

Gimadieva, Fabiano
Dir Elder, ms. Cairns, Glyndebourne 2014

Dimanche 23 Août 2015 sur Arte à 18h30
Airs de Vivaldi, Gasparini

Dimanche 23 Août 2015 sur Mezzo HD à 20h30
William Christie Dirige Atys de Lully À L'Opéra-Comique

Dimanche 23 Août 2015 sur Arte à 23h30
Mondonville (Rameau)

Les Arts Florissants, Christie.

Mardi 25 Août 2015 sur Mezzo à 20h30
LE SONGE D'UNE NUIT D'ÉTÉ DE BRITTEN AU LICEO DE BARCELONA

Mercredi 26 Août 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Anna Netrebko chante Anna Bolena de Donizetti au Met

Vendredi 28 Août 2015 sur Mezzo HD à 20h30
L'Elisir d'Amore de Gaetano Donizetti à l'Opéra de Lausanne

Web : Opéras en accès libre
Lien direct sur les titres et sur les vidéos
Hommage à Gerard Mortier (Théâtre de la Monnaie de Bruxelles)


Tamerlano (La Monnaie) jusqu’au 06  août 2015
Don Quichotte de Shirley et Dino (Opéra Royal de Versailles) jusqu’au 08  août 2015
Alcina (La Monnaie) jusqu’au 10  août 2015
Médée (Bâle) jusqu’au 16  août 2015
Francesca da Rimini (Nancy) jusqu’au 18  août 2015
Aleko (Nancy) jusqu’au 18  août 2015
Les Fêtes Vénitiennes (Opéra Comique) jusqu’au 27 août 2015


El Publico (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 06 septembre 2015
Don Pasquale (Opéra de Vichy) jusqu'au 06 septembre 2015
Platée (Opéra National de Paris) jusqu'au 06 septembre 2015
Les Indes Galantes (Opéra National de Paris) jusqu'au 06 septembre 2015
Les Paladins (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 06 septembre 2015
Benvenuto Cellini (Opéra d'Amsterdam) jusqu'au 16 septembre 2015
Orlando ou l'impatience par Olivier Py jusqu'au 17 septembre 2015
Les Mousquetaires au Couvent (Opéra Comique) jusqu'au 17 septembre 2015
La Belle Hélène (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 22 septembre 2015
Don Giovanni (Opéra de Monte Carlo) jusqu'au 23 septembre 2015
Alceste (La Fenice de Venise) jusqu'au 23 septembre 2015
Orfeo Chaman de Pluhar (Teatro Mayor de Bogota) jusqu'au 24 septembre 2015


Bérénice, Reine d'Arménie (Staatsoper de Stuttgart) jusqu'au 01 octobre 2015
I Capuleti e i Montecchi (Opera de Zurich) jusqu'au 16 octobre 2015
Parsifal (Staatsoper de Berlin) jusqu'au 20 octobre 2015
Médée (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 24 octobre 2015


La Traviata (Teatro Real de Madrid) jusqu’au 09 novembre 2015
Le Roi Roger (Royal Opera House - Covent Garden) jusqu'au 17 novembre 2015


Valentina (Opéra National de Lettonie) jusqu’au 01 décembre 2015
Le Roi Arthus (Opéra National de Paris) jusqu’au 02 décembre 2015
Luisa Miller (Opéra Royal de Wallonie) jusqu’au 03 décembre 2015
Madame Butterfly (Opéra de Lille) jusqu’au 03 décembre 2015
Götterdämmerung (Opéra de Vienne) jusqu’au 07 décembre 2015
Tosca (Opéra Royal de Wallonie) jusqu’au 30 décembre 2015

La Flûte Enchantée (Armel Opera Festival) jusqu'au 30 décembre 2015


Les Noces de Figaro (Armel Opera Festival) jusqu'au 02 janvier 2016
Private View (Armel Opera Festival) jusqu'au 03 janvier 2016
Carmen (Chorégies d'Orange) jusqu'au 07 janvier 2016
Le Roi Lear par Olivier Py jusqu'au 07 janvier 2016
Le Monstre du Labyrinthe (Aix en Provence) jusqu'au 10 janvier 2016
Alcina (Aix en Provence) jusqu'au 10 janvier 2016
Svabda (Aix en Provence) jusqu'au 11 janvier 2016
Le Songe d'une nuit d'été (Aix en Provence) jusqu'au 13 janvier 2016
I Capuleti e i Montecchi (La Fenice de Venise) jusqu’au 18 janvier 2016
Rigoletto (Opéra Royal de Wallonie) jusqu’au 28 mars 2016
Dardanus (Grand Théâtre de Bordeaux) jusqu’au 23 avril 2016

Ariane et Barbe-Bleue (Opéra de Strasbourg) jusqu'au 06 mai 2016

Rocio Marquez à Rio Loco jusqu'au 19 juin 2016

 

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique

Publié le 1 Juillet 2015

Rapprochement Vénus-Jupiter du 30 juin 2015

Régulièrement, une ou deux fois par an, Vénus et Jupiter se croisent dans le ciel à quelques degrés d’écart.
Mais il est beaucoup plus rare que cet écart se réduise à moins d’un degré, deux fois le diamètre apparent de la Lune seulement, sur plusieurs soirs.

Ainsi, du lundi 29 juin au jeudi 02 juillet, dans sa course qui la rapproche de la Terre, Vénus, dans sa brillance éclatante, semble comme effleurer la banlieue de Jupiter, respectivement à 0.75°, 0.35°, 0.5° et 0.9°.

Jupiter (magnitude -1.4), la moins brillante, erre à 910 millions de kilomètres, alors que Vénus (magnitude -4.1) se déplace à moins de 80 millions de kilomètres de la Terre.

Un spectacle merveilleux, naturel et bien réel, qui se reproduira le 27 août 2016 dans des conditions exceptionnellement serrées (0.07° d’écart), soit à une distance angulaire 5 fois plus faible, mais à seulement 3° au dessus de l'horizon, 30mn après le coucher du Soleil.

Jupiter et Vénus, le mercredi 24 juin 2015 à 22h35 – distance apparente de 3.5°. Cathédrale Notre-Dame de Paris.

Jupiter et Vénus, le mercredi 24 juin 2015 à 22h35 – distance apparente de 3.5°. Cathédrale Notre-Dame de Paris.

Jupiter et Vénus, le lundi 29 juin 2015 à 23h20 – distance apparente de 0.75°. Vue sur le Pont de la Tournelle et la Cathédrale Notre-Dame.

Jupiter et Vénus, le lundi 29 juin 2015 à 23h20 – distance apparente de 0.75°. Vue sur le Pont de la Tournelle et la Cathédrale Notre-Dame.

Jupiter et Vénus, le lundi 29 juin 2015 à 23h25 – distance apparente de 0.75°. Statue de Sainte Geneviève – Pont de la Tournelle.

Jupiter et Vénus, le lundi 29 juin 2015 à 23h25 – distance apparente de 0.75°. Statue de Sainte Geneviève – Pont de la Tournelle.

Jupiter et Vénus, le mardi 30 juin 2015 à 22h45 – distance apparente de 0.35°. Vue sur le Pont Neuf et le Quai de l’Horloge.

Jupiter et Vénus, le mardi 30 juin 2015 à 22h45 – distance apparente de 0.35°. Vue sur le Pont Neuf et le Quai de l’Horloge.

Jupiter et Vénus, le mardi 30 juin 2015 à 23h00 – distance apparente de 0.35°. Visibilité des satellites de Jupiter, à gauche, Ganymède, à droite, Io, Europe, Callisto.

Jupiter et Vénus, le mardi 30 juin 2015 à 23h00 – distance apparente de 0.35°. Visibilité des satellites de Jupiter, à gauche, Ganymède, à droite, Io, Europe, Callisto.

Jupiter et Vénus, le mardi 30 juin 2015 à 23h30 – distance apparente de 0.35°. Vue sur le Pont Neuf.

Jupiter et Vénus, le mardi 30 juin 2015 à 23h30 – distance apparente de 0.35°. Vue sur le Pont Neuf.

Vénus et Jupiter, le mercredi 01 juillet 2015 à 23h00 – distance apparente de 0.5°. Vue sur le Pont des Arts et la Tour Eiffel.

Vénus et Jupiter, le mercredi 01 juillet 2015 à 23h00 – distance apparente de 0.5°. Vue sur le Pont des Arts et la Tour Eiffel.

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Rédigé par David

Publié dans #Astres

Publié le 23 Juin 2015

Adriana Lecouvreur (Francesco Cilea)
Répétition générale du 20 juin et
Représentations du 23 et 29 juin 2015
Opéra Bastille

Adriana Lecouvreur Angela Gheorghiu
                               Svetla Vassileva
Maurizio Marcelo Alvarez
La Princesse de Bouillon Luciana d’Intino
Le Prince de Bouillon Wojtek Smilek
L’Abbé de Chazeuil Raul Gimenez
Michonnet Alessandro Corbelli
Quinault Alexandre Duhamel
Poisson Carlo Bosi

Direction musicale Daniel Oren
Mise en scène David McVicar (2010)
                       Angela Gheorghiu (Adriana Lecouvreur)

Coproduction Royal Opera House, Covent Garden, Londres,
Le Gran Teatre del Liceu, Barcelone,
Le Wiener Staatsoper et Le San Francisco Opera

Après vingt ans d’absence, le retour d’Adriana Lecouvreur sur la grande scène de l’opéra Bastille clôt le cycle vériste italien développé au cours du mandat de Nicolas Joel.

Angela Gheorghiu (Adriana Lecouvreur)

Angela Gheorghiu (Adriana Lecouvreur)

Ce courant musical, qui cherchait une suite à Giuseppe Verdi en prenant pour objet des scènes de vie simples et passionnelles, a laissé des œuvres théâtralement fortes, mais, et ses propres auteurs le reconnurent à l’orée de l’entre-deux guerres, jamais il ne put surpasser le talent du compositeur devenu le symbole du rassemblement italien.

L’opéra le plus célèbre de Francesco Cilea a pour lui l’originalité d’inclure un extrait du Monologue de Phèdre (Jean Racine) récité par la comédienne de la Comédie Française, un véritable défi pour toute chanteuse désireuse de vivre intensément ses talents de pure tragédienne.

Luciana d’Intino (La Comtesse de Bouillon)

Luciana d’Intino (La Comtesse de Bouillon)

Un des premiers enregistrements intégraux au disque permet ainsi d’entendre l’interprétation incroyablement poignante de Carla Gavazzi (Fonit Cetra – 1951) dans un son très épuré pour l’époque, et de mesurer ce que l’on peut attendre de ce rôle en profondeur humaine.

Carla Gavazzi « Giusto cielo! » Adriana Lecouvreur – 1951

Dans la production montée ce mois-ci à l’Opéra National de Paris, Adriana Lecouvreur est figurée, en alternance, par deux artistes, Angela Gheorghiu et Svetla Vassileva (à partir du 29 juin).

La soprano roumaine affectionne beaucoup le personnage de cette actrice telle que l’œuvre la présente, amoureuse au point de mettre sur un piédestal un homme, Maurice de Saxe, qui joue pourtant avec ses sentiments et ceux de la Comtesse de Bouillon.

Angela Gheorghiu (Adriana Lecouvreur) et Marcelo Alvarez (Maurice de Saxe)

Angela Gheorghiu (Adriana Lecouvreur) et Marcelo Alvarez (Maurice de Saxe)

Angela Gheorghiu sur-joue d’emblée le maniérisme et les penchants narcissiques d’Adriana Lecouvreur qui se reflètent dans son propre miroir de théâtre, et fait sourire tant elle parait elle-même dans ce portrait plaisant qui lui offre une première occasion de laisser entendre son ineffable chant infiniment filé et doucereusement moiré, parfois même surligné par un subtil souffle d'une des flûtes de l’orchestre.

Marcelo Alvarez la rejoint pour un duo plein de légèreté comme s’il cherchait en premier lieu à plaire aux spectateurs. Au second acte, lorsqu’il retrouve la Comtesse de Bouillon, il paraît toujours aussi cavalier, forçant la vaillance, mais avec une plus grande implication dans sa relation à cette femme qu’il se prépare à quitter. On croit cependant bien plus aux pleurs de sa partenaire.

Luciana d’Intino (La Comtesse de Bouillon) et Angela Gheorghiu (Adriana Lecouvreur)

Luciana d’Intino (La Comtesse de Bouillon) et Angela Gheorghiu (Adriana Lecouvreur)

Luciana d’Intino, mezzo-soprano qui l’incarne avec une voix unique faite de graves généreux et impressionnants subitement transformés en aigus fauves, aime tellement partager sa noble noirceur qu’elle en oublie parfois l’exigence de vérité qui consiste à donner du nerf à ses répliques – un tale insulto! Lo scontera !-.  La Comtesse apparaît alors plus comme une femme ayant la tête froide et réfléchie que le sang chaud, même face aux effets appuyés d’Angela Gheorghiu au cours de son monologue saisissant par nature, mais loin d’être l’expression d’une insondable déchirure, la déclamation lui étant par ailleurs plus difficile à projeter.

Angela Gheorghiu (Adriana Lecouvreur)

Angela Gheorghiu (Adriana Lecouvreur)

Et tout au long des trois premiers actes, Daniel Oren prend soin des moindres motifs de la partition pour jouer avec leurs lignes – profitant des belles sonorités de l’Orchestre de l’Opéra National de Paris -, et en souligner les atmosphères intimes – magnifique lueur musicale nocturne au moment mystérieux où Adriana assombrit le pavillon bleuté de la Duclos.
En revanche, il étend l’emphase des mouvements orchestraux, tout en les nuançant, sans jamais chercher à donner plus de vie aussi bien dans les premières scènes se déroulant en coulisse, que dans les grands moments théâtraux dont il atténue le volcanisme pour une raison qui se révèle au dernier acte.

Alessandro Corbelli (Michonnet) et Angela Gheorghiu (Adriana Lecouvreur)

Alessandro Corbelli (Michonnet) et Angela Gheorghiu (Adriana Lecouvreur)

En effet, la dernière partie devient un sublime moment d’élégie – et le mot est faible pour décrire l’irréalité et la grâce des tissus infinis qui nous mettent à genoux – où s’entendent les moindres frémissements, comme de fins courants d’air, tirant ainsi l’expression du sentimentalisme vers un raffinement qui exalte notre joie intérieure.
Angela Gheorghiu est par ailleurs à son accomplissement le plus entier dans cette scène qui rejoint les souffrances de Violetta, maladie d’amour qui file sous son chant fragile et immensément caressant.

De bout en bout, Alessandro Corbelli fait de Michonnet une référence sincère dont l’âme tranche avec les faux-semblants du milieu qu’il fréquente. Lorsqu’on le voit et l’entend, les mots et le cœur sonnent juste, et l’on regrette alors qu’Adriana n’ait pas la conscience suffisante pour comprendre l’objet de ses souffrances.

Acte I - Le Théâtre de la Comédie

Acte I - Le Théâtre de la Comédie

Pour sa mise en scène dévoilée au Covent Garden de Londres en 2010, David McVicar a recréé l’arrière scène de La Comédie en 1730 et son architecture en bois, dans laquelle se déroulent les rencontres entre actrices et notables de la ville, le salon de la Duclos et le théâtre Kitsch du Prince de Bouillon. Le jeu d’acteur est conforme aux conventions, et le plus beau réside dans le noir qui isole la scène centrale des coulisses.

Et en regard de l’interprétation charmeuse et mélodramatique d’Angela Gheorghiu, le rôle d’Adriana est repris pour trois soirs par la soprano bulgare Svetla Vassileva, qui avait rendu un portrait bouleversant de Madame Butterfly sur cette même scène l’année dernière.

Svetla Vassileva (Adriana Lecouvreur)

Svetla Vassileva (Adriana Lecouvreur)

Les traits de voix filés et irréels de la première s’évanouissent pour laisser place à des expressions vocales plus franches, claires et surtout plus dramatiques, même si les sonorités basses deviennent inaudibles, avant que, soudainement, ses éclats perçants, les cris du cœur, émergent puissamment.

Et après un premier acte où l’on entend une femme s’ennuyer un peu en marge de sa vie de scène, le tempérament immensément théâtral de Svetla Vassileva se révèle dès la seconde partie, tout d’abord dans sa relation à Maurice de Saxe, puis, dans sa confrontation intense et prenante avec la Comtesse de Bouillon. Tout est vécu sans fausses larmes.

Svetla Vassileva (Adriana Lecouvreur)

Svetla Vassileva (Adriana Lecouvreur)

Ainsi, Marcelo Alvarez apparaît particulièrement protecteur vis-à-vis de sa partenaire, comme si les fragilités qu’elle exprimait pouvaient induire une plus grande vérité et sincérité dans le jeu du chanteur. C’est quelque chose d’absolument fascinant à voir, et cette artiste n’a pas fini de nous surprendre au moment du très attendu monologue de Phèdre.

Bien que projetée inégalement, sa déclamation du texte est infailliblement celle d'une âme blessée, et nous avons là, sur scène, une véritable tragédienne qui sait hausser le ton quand il le faut, exprimer failles et troubles de tout son corps, et décrire une humanité spectaculairement incarnée.

Svetla Vassileva (Adriana Lecouvreur)

Svetla Vassileva (Adriana Lecouvreur)

Son dernier acte joint Adriana à la candeur bafouée de Desdémone, les douleurs intérieures prennent à partie la salle entière, et sa grandeur se magnifie dans un dernier souffle.

Orchestre tout aussi merveilleux, plus théâtral, violemment coloré.

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Publié le 20 Juin 2015

Maria Stuarda (Gaetano Donizetti)
Représentation du 18 juin 2015
Théâtre des Champs-Elysées

Maria Stuarda Aleksandra Kurzak
Elisabeth Carmen Giannattasio
Robert Dudley Francesco Demuro
Talbot Carlo Colombara
Cecil Christian Helmer
Anna Kennedy Sophie Pondjiclis

Mise en scène Moshe Leiser et Patrice Caurier
Direction Musicale Daniele Callegari  
Orchestre de chambre de Paris
Chœur du Théâtre des Champs-Élysées

                                                                                   Carmen Giannattasio (Elisabeth)

La vie a ses mystères qui la rendent passionnante. Comment ne pas être stupéfait devant les affiches de deux grandes salles lyriques parisiennes qui représentent au même moment, sur scène, deux œuvres dans lesquelles s’affrontent à mort deux femmes fortes, Adriana Lecouvreur et la comtesse de Bouillon à l’Opéra Bastille, et Maria Stuarda et Elisabeth Ier au Théâtre des Champs Élysées ? Et comment ne pas céder à l’esprit ‘people’ de la capitale parisienne qui remarquera que la comédienne de la Comédie Française et la Reine d’Ecosse sont interprétées par deux femmes qui comptent dans la vie du ténor Roberto Alagna ?

Aleksandra Kurzak (Maria Stuarda)

Aleksandra Kurzak (Maria Stuarda)

Cette remarque dite, on peut ensuite entièrement s’abandonner aux élans passionnels qui sont la raison de cet ouvrage de Donizetti. Le décor simple, appartement bourgeois au premier acte, puis prison moderne aux second et troisième actes évoque peu, hormis la déconnexion à la vie que représente l’enfermement.

Mais la vie est d’abord dans la fosse d’orchestre, entrainée avec le même allant qu’avait insufflé Daniele Callegari à l’opéra de Strasbourg pour Ariane et Barbe-Bleue, le mois dernier. Le dynamisme de l’Orchestre de chambre de Paris se fait flux passionnel, sans excès, teinte fumée où les enlacements de petits motifs d’instruments émergent, furtivement, tout en ayant l’humilité de maintenir une intensité qui ne prenne pas le dessus sur les chanteurs. Sa soudaine surtension glacée au paroxysme de la confrontation entre les deux reines laisse la trace violente d’une profonde crispation du cœur.

Carmen Giannattasio (Elisabeth) et Francesco Demuro (Robert Dudley)

Carmen Giannattasio (Elisabeth) et Francesco Demuro (Robert Dudley)

Sur scène, Carmen Giannattasio fait une apparition spectaculaire en Elisabeth, s’attachant à peindre un portrait agressif et névrosé de la Reine d’Angleterre, pour mieux cliver la part défaillante de sa personnalité et celle de son rôle impérial. Les aigus d’ivoire percent, portés par un souffle qui n’a de cesse de couler en un seul lien ses exclamations saisissantes et son discours introspectif. Son chant est ainsi très bien mené si l’on en accepte sa froideur.

Et celle qu’elle jalouse, Marie Stuart, trouve en Aleksandra Kurzak une âme d’une sensibilité dramatique qui cache une assurance fatale. En effet, au second acte, sa présence repose sur un enchainement de nuances et de sons joliment filés, accompagnés en filigrane par de subtils sentiments noirs, qui font ressentir une intériorité profondément pathétique.

C’est pourtant dans la scène finale que le manque de soutien de la part des metteurs en scène, Moshe Leiser et Patrice Caurier, devient flagrant, car cette belle artiste n’arrive pas à prolonger par l’expression du geste et du corps l’accumulation des souffrances d’une histoire qui arrive à son terme et que son chant raconte. On ne croit donc pas assez à ce que l’on voit pour être touché par ce que l’on entend.

Aleksandra Kurzak (Maria Stuarda)

Aleksandra Kurzak (Maria Stuarda)

La sincérité totale s’incarne donc en Francesco Demuro, qui fait de Robert Dudley un homme intègre et passionné, voué corps et âme à la reine écossaise. Dans la première partie, il donne certes l’impression que sa tessiture aiguë limite la portée des éclats de son cœur, mais il gagne en densité au fil de la représentation, et il a constamment une musicalité qui exprime l’urgence de la jeunesse.

Quant aux deux rôles de basses, il esquissent des tempéraments très différents, la sagesse résignée, sombre et introvertie de Carlo Colombara en Talbot, et la noblesse claire et affirmée de Christian Helmer en Cecil. Sophie Pondjiclis est une Anna Kennedy royale, dans l’attente qu’un rôle plus important lui soit un jour confié.

Bel hymne de la mort pour le chœur, avant la scène ultime.

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Publié le 7 Juin 2015

Les éclipses de soleil dans le monde de 2016 à 2020

Au cours des 5 années à venir, 8 éclipses solaires (4 totales et 4 annulaires) vont se produire sur Terre. Elles seront toutes d’une durée modeste, au plus 3mn15, mais certaines seront assez spectaculaires.

L’article qui suit présente brièvement les régions où elles se dérouleront ainsi que les conditions astronomiques et climatiques.

Ces éclipses sont de véritables motifs pour découvrir la vie et les paysages du monde au dessus desquels elles se dérouleront, et toute suggestion de voyage pour aller les observer est bienvenue.

Lire également Les éclipses de soleil dans le monde de 2021 à 2025

Éclipse du 01 août 2008 en Mongolie.

Éclipse du 01 août 2008 en Mongolie.

Eclipse Totale du mercredi 09 mars 2016

Indonésie – Sumatra, durée 2mn 05, grandeur 1,01622, largeur 115 km, hauteur sur l’horizon 19°, Météo : 10% Soleil

Indonésie – Moluques du Nord, durée 3mn 15 mn, grandeur 1,02034, largeur 145 km, hauteur 48°, Météo : 20% Soleil

 

Trajectoire de l’éclipse totale du 09 mars 2016 en Indonésie. Carte : Xavier Jubier.

Trajectoire de l’éclipse totale du 09 mars 2016 en Indonésie. Carte : Xavier Jubier.

Cette éclipse sera la plus longue de ces 5 prochaines années, mais elle va parcourir la péninsule équatoriale indonésienne au moment de la saison humide. Elle est ainsi celle qui a le moins de chance d’être visible.

Aux Moluques du Nord, où elle durera 3mn15, elle aura un peu plus de chance qu’ailleurs de ne pas être couverte par les nuages, avec une probabilité de 20% seulement. De nombreux volcans en activités parsèment ces iles (Dukono, Ibu, Gamalama), promettant des randonnées spectaculaires.

Les Moluques du Nord. Photo : Croisée-des-routes.

Les Moluques du Nord. Photo : Croisée-des-routes.

Eclipse Annulaire du 01 jeudi septembre 2016

Tanzanie – Sud-Est, durée 3mn05, grandeur 0.98659, largeur 100 km, hauteur 70°, Météo : 60% Soleil

Madagascar – Nord-Ouest, durée 3mn05, grandeur 0.98627, largeur 100 km, hauteur 64°, Météo : 65% Soleil

La Réunion – Sud, durée 2mn50, grandeur 0.98091, largeur 110 km, hauteur 50°, Météo : 50% Soleil

Trajectoire de l’éclipse annulaire du 01 septembre 2016 en Tanzanie, Madagascar et Ile de la Réunion. Carte : Xavier Jubier.

Trajectoire de l’éclipse annulaire du 01 septembre 2016 en Tanzanie, Madagascar et Ile de la Réunion. Carte : Xavier Jubier.

Cette éclipse annulaire se déroulera très haut dans le ciel, et l’anneau solaire sera très brillant. Elle pourrait être le prétexte pour parcourir les parcs nationaux du nord de la Tanzanie, proches du Kilimanjaro, bien que l’éclipse ait lieu au sud, au-dessus du lac Tanganyka. Toutefois, la Tanzanie est un pays où le braconnage a entrainé sur les cinq dernières années la disparition de 60% de la population d’éléphants afin de satisfaire la demande chinoise en ivoire.

Autre destination possible, Madagascar, riche d’une nature où prolifèrent nombre de lémuriens, l’éclipse y aura la même grandeur et les conditions météorologiques y seront également très favorables (probabilité d’ensoleillement de 65%). Mais là aussi, il s’agit d’un territoire où le braconnage de tortues sévit pour répondre à la demande asiatique.

Reste alors la possibilité de l’observer depuis l’Ile de la Réunion où elle durera 2mn50 (2mn15 au-dessus du piton de la Fournaise) avec des conditions météorologiques favorables (50% de probabilité d’ensoleillement). Par ailleurs, l’ile dispose d’un observatoire astronomique ouvert aux astronomes amateurs, l’observatoire des Makes.

Volcan de la Fournaise. Photo : île-de-la-réunion.

Volcan de la Fournaise. Photo : île-de-la-réunion.

Eclipse Annulaire du dimanche 26 février 2017

Argentine – pointe Est, durée 1mn, grandeur 0.99345, largeur 50 km, hauteur 38°, Météo : 40% Soleil

Argentine – Frontière du Chili, durée 1mn05, grandeur 0.99297, largeur 55 km, hauteur 33°, Météo : 35% Soleil

Trajectoire de l’éclipse annulaire du 26 février 2017 au Chili et en Argentine. Carte : Xavier Jubier.

Trajectoire de l’éclipse annulaire du 26 février 2017 au Chili et en Argentine. Carte : Xavier Jubier.

D’une durée d’une minute seulement, cette éclipse annulaire devrait être assez spectaculaire au-dessus des plateaux arides de la Patagonie d’Argentine. A 250 km au nord, les baleines auront déjà quitté la péninsule de Valdès, mais manchots, dauphins, lions et éléphants de mers y seront très abondants le long des plages. Les orques y seront également présentes.

Forêt fossile de Sarmiento. Photo : Helloworld.

Forêt fossile de Sarmiento. Photo : Helloworld.

Les conditions météorologiques sont assez favorables sur la côte atlantique (40% de chance d’avoir un ciel dégagé).

Lire également le compte-rendu Eclipse annulaire de soleil du 26 février 2017 en Patagonie Argentine.

Photomontage de l'éclipse du 26 février 2017, vue depuis le lac Musters (nord de Sarmiento).

Photomontage de l'éclipse du 26 février 2017, vue depuis le lac Musters (nord de Sarmiento).

Eclipse Totale du lundi 21 août 2017

USA – Oregon, durée 2mn 00, grandeur 1,01318, largeur 100 km, hauteur 39°, Météo : 60% Soleil

USA – Idaho Est, durée 2mn 20, grandeur 1,01419, largeur 105 km, hauteur 49°, Météo : 60% Soleil

USA – Wyoming Centre, durée 2mn 25, grandeur 1,01451, largeur 110 km, hauteur 53°, Météo : 50% Soleil

USA – Nebraska Centre, durée 2mn 35, grandeur 1,01498, largeur 110 km, hauteur 59°, Météo : 50% Soleil

USA – Kentucky, durée 2mn 40, grandeur 1,01528, largeur 115 km, hauteur 64°, Météo : 40% Soleil

Trajectoire de l’éclipse totale du 21 août 2017 aux États-Unis. Carte : Xavier Jubier.

Trajectoire de l’éclipse totale du 21 août 2017 aux États-Unis. Carte : Xavier Jubier.

Cette éclipse totale est très attendue car elle est la réplique de l’éclipse du 11 août 1999 qui était passée à 50km seulement au nord de Paris. En 2017, elle va traverser d’ouest en est les Etats-Unis pendant la période estivale, ce qui va faire de l’Amérique du Nord une destination touristique très prisée.

L’ombre de la lune arrivant par l’océan Pacifique va traverser plusieurs Etats où se sont déroulés des films très intimistes, ‘Old Joy’ en Oregon, ‘My own private Idaho’ en Idaho, ‘Brokeback Mountain’ au Wyoming, ‘Boys don’t Cry’ au Nekraska. Les prévisions météorologiques sont très favorables à cette période, mais se dégradent vers l’est.

Coucher de soleil au Wyoming. Photo : MTI-USA.

Coucher de soleil au Wyoming. Photo : MTI-USA.

De 2mn00 en Oregon, l’éclipse durera 2mn20 en Idaho et 2mn40 au Kentucky.

Lire également le compte-rendu Eclipse totale de soleil du 21 août 2017 au Wyoming.

Eclipse Totale du mardi 02 juillet 2019

Chili –La Serena, durée 2mn 35, grandeur 1,01834, largeur 145 km, hauteur 14°, Météo : 50% Soleil

Argentine–Ouest, durée 2mn 25, grandeur 1,01786, largeur 140 km, hauteur 9°, Météo : 55% Soleil

Trajectoire de l’éclipse totale du 02 juillet 2019 au Chili et en Argentine. Carte : Xavier Jubier.

Trajectoire de l’éclipse totale du 02 juillet 2019 au Chili et en Argentine. Carte : Xavier Jubier.

Cette éclipse sera très spectaculaire car elle aura lieu une heure avant le coucher du soleil au-dessus de l’océan Pacifique face à la ville coloniale de La Serena. Il sera également possible de la suivre depuis l’Argentine, de l’autre côté de la frontière du Chili. Les conditions météorologiques sont favorables, et, à cette époque, les baleines et les dauphins de Commerson fréquentent les côtes Pacifique et Atlantique.

Coucher de soleil sur La Serena. Photo : Panoramio.

Coucher de soleil sur La Serena. Photo : Panoramio.

Eclipse Annulaire du jeudi 26 décembre 2019

Oman – pointe Est, durée 3mn, grandeur 0.97914, largeur 150 km, hauteur 11°, Météo : 65% Soleil

Inde – pointe Sud-Ouest, durée 3mn10, grandeur 0.98222, largeur 130 km, hauteur 33°, Météo : 60% Soleil

Singapour, durée 3mn40, grandeur 0.98496, largeur 120 km, hauteur 66°, Météo : 15% Soleil

Trajectoire de l’éclipse annulaire du 26 décembre 2019 sur la Péninsule arabique, l’Inde et l’Indonésie. Carte : Xavier Jubier.

Trajectoire de l’éclipse annulaire du 26 décembre 2019 sur la Péninsule arabique, l’Inde et l’Indonésie. Carte : Xavier Jubier.

Cette éclipse annulaire très brillante va parcourir le nord de l’Océan indien, depuis la pointe de la péninsule arabique, jusqu’à l’archipel indonésien.

Le meilleur endroit pour l’observer est l’Inde, dans la province de Kerala, région riche et luxuriante. Il sera également possible de l’observer au lever du soleil depuis Oman, mais, 6 mois plus tard, une autre éclipse annulaire va à nouveau traverser le Sultanat.

Paysage du Kerala (Inde). Photo : Travel-nationalgeographic.

Paysage du Kerala (Inde). Photo : Travel-nationalgeographic.

Eclipse Annulaire du 21 juin 2020

Ethiopie-Nord, durée 1mn10, grandeur 0.99223, largeur 55 km, hauteur 27°, Météo : 40% Soleil

Oman – pointe Est, durée 0mn50, grandeur 0.99544, largeur 33 km, hauteur 56°, Météo : 50% Soleil

Inde – Uttarakhand, durée 0mn40, grandeur 0.99695, largeur 20 km, hauteur 83°, Météo : 20% Soleil

Trajectoire de l’éclipse annulaire du 21 juin 2020 sur le Soudan, l’Éthiopie, le Yémen, Oman, le Pakistan, l’Inde et le Tibet. Carte : Xavier Jubier.

Trajectoire de l’éclipse annulaire du 21 juin 2020 sur le Soudan, l’Éthiopie, le Yémen, Oman, le Pakistan, l’Inde et le Tibet. Carte : Xavier Jubier.

Cette éclipse annulaire très spectaculaire, presque perlée car le diamètre apparent de la Lune sera très proche de celui du soleil, passera au-dessus des montagnes de la région de Uttarakhand en Inde, mais sous des conditions météorologiques très défavorables.

Oman sera le meilleur endroit pour observer cette éclipse, mais il fera très chaud au sud de Mascate, la capitale, tout comme en Éthiopie, ce qui permet d’envisager uniquement un déplacement de courte durée.

Le Royal Opera House Muscat. Photo : Archaeoadventures.

Le Royal Opera House Muscat. Photo : Archaeoadventures.

Eclipse Totale du lundi 14 décembre 2020

Chili –Ouest, durée 2mn 05, grandeur 1,01256, largeur 90 km, hauteur 71°, Météo : 55% Soleil

Argentine–Centre, durée 2mn 10, grandeur 1,01263, largeur 90 km, hauteur 73°, Météo : 50% Soleil

Trajectoire de l’éclipse totale de soleil du 14 décembre 2020 sur le Chili et l’Argentine. Carte : Xavier Jubier.

Trajectoire de l’éclipse totale de soleil du 14 décembre 2020 sur le Chili et l’Argentine. Carte : Xavier Jubier.

Pour la troisième fois en cinq ans, l’Amérique du Sud est parcourue par l’ombre de la Lune en pleine journée à 100 km au nord de la péninsule de Valdès en Argentine. Le soleil est très haut (plus de 70°), et en cette période, la faune maritime est variée, même si les baleines et les dauphins de Commerson se font rares.

Baleine au large de la péninsule de Valdés. Photo : Theargentinaspecialists.

Baleine au large de la péninsule de Valdés. Photo : Theargentinaspecialists.

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Rédigé par David

Publié dans #Astres, #Eclipse

Publié le 6 Juin 2015

TV-Web Juin 2015 Lyrique et Musique

Mardi 02 juin 2015 sur Mezzo à 19h30
Le Roi Arthus (Chausson)

Alagna, Koch, Hampson, Dubois, de Barbeyrac
ms Vick, dir Jordan, Opéra National de Paris

Mercredi 03 juin 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Hippolyte et Aricie (Rameau)

Degout, Connolly, Gillet, dir Haïm, ms Alexandre
Opéra National de Paris

Jeudi 04 juin 2015 sur France 3 à 1h30
La Traviata (Verdi)

Dunn, Wade, Hipp ...
dir Elder, ms Cairns - Glyndebourne 2014

Vendredi 05 juin 2015 sur France 2 à 0h30
La Force du destin (Verdi)

Luperi, Urmana, Alvarez, Stoyanov
dir Jordan, ms Auvray - Opéra National de Paris

Dimanche 07 juin 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Les Contes d'Hoffmann (Offenbach)

dir Cambreling, ms Marthaler - Teatro Real de Madrid

Lundi 08 juin 2015 sur Arte à 00h30
Satie's fictions, promenades avec Erik Satie

Documentaire de Anna-Kathrin Peitz

Vendredi 12 juin 2015 sur France 2 à 0h30
Schumann : symph n°1 et 4

Introduction et Allegro appassionato

Vendredi 12 juin 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Iolanta/Perséphone (Tchaikovski/Stravinsky)

dir Currentzis, ms Sellars - Teatro Real de Madrid

Samedi 13 juin 2015 sur Mezzo à 20h30
Parsifal (Wagner)

MET (Kaufmann, Gatti)

Dimanche 14 juin 2015 sur Mezzo HD à 20h30
La Traviata (Verdi)

Opéra National de Paris (Damrau)

Lundi 15 juin 2015 sur Arte à 0h15
Road Movie, un portrait de John Adams

Lundi 15 juin 2015 sur Arte à 1h10
Prokofiev, Gounod, Tchaïkovski

Mardi 16 juin sur Mezzo à 20h30
Le Crépuscule des Dieux (Wagner)

MET (Owens, Meier, Morris, Voigt, Luisi)

Mercredi 17 juin 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Hippolyte et Aricie (Rameau)

Degout, Connolly, Gillet, dir Haïm, ms Alexandre
Opéra National de Paris

Jeudi 18 juin 2015 sur France 3 à 0h30
Carmen (Bizet)

Sememchuk,Lungu, Ventre, Alvarez ...
dir Nanasi, ms Zeffirelli

Vendredi 19 juin 2015 sur France 2 à 0h30
Messe du Couronnement (Mozart)

Le Roi Etienne (Beethoven)
Bataille et Victoire (Weber)

Vendredi 19 juin 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Aida (Verdi)

Dyka, Alvarez, dir Jordan, ms Py
Opéra National de Paris

Vendredi 19 juin 2015 sur France 3 à 20h50
Musiques en fête

En direct des chorégies d'Orange.

Samedi 20 juin 2015 sur Mezzo à 20h30
Le Prince Igor (Borodine)

Bolchoi de Moscou (Azizov, Shulakov, Shilova, Sinaisky)

Dimanche 21 juin 2015 sur Arte de 12h55 à 00h30
Fête de la musique

13h00 Staatskapelle de Berlin, Barenboim

15h00 La Belle Hélène (Offenbach) - Châtelet

18h40 Le manège des rochers (Bartabas) - David Penitente

20h50 La Traviata (Verdi) - ms Villazon

23h15 Les trois ténors (Rome - 1990)

Dimanche 21 juin 2015 sur Mezzo HD à 20h30
Les Contes d'Hoffmann (Offenbach)

dir Cambreling, ms Marthaler - Teatro Real de Madrid

Mardi 23 juin 2015 sur Mezzo à 20h30
Rinaldo (Haendel)

Orch. of the Age of Enlightenment, ms Carsen.

Vendredi 25 juin 2015 sur France 2 à 0h30
La Gioconda (Ponchielli)

Urmana, Intino, Anastassov, Montiel, Alvarez
dir Oren, ms Pizzi - Opéra National de Paris

Samedi 27 juin 2015 sur Mezzo à 20h30
Guerre et Paix (Prokofiev)

Mariinsky de St-Petersbourg, dir Gergiev, ms Vick.

Dimanche 28 juin 2015 sur Arte à 18h30
Mondonville : In exitu Israel (extraits)

Rameau : Les Indes Galantes (extraits)
dir Christie.

Dimanche 28 juin 2015 sur Mezzo HD à 20h30
The Indian Queen (Purcell)

dir Currentzis, ms Sellars - Teatro Real de Madrid

Lundi 29 juin 2015 sur Arte à 1h00
Mahler : Symphonie n°7

Orch. du Gewandhaus de Leipzig, dir. Chailly.

Mercredi 01 juillet 2015 sur France 2 à 0h30
Strauss, Nielsen, Grieg, Sibelius

Web : Opéras en accès libre
Lien direct sur les titres et sur les vidéos
Hommage à Gerard Mortier (Théâtre de la Monnaie de Bruxelles)


Moïse et Pharaon (Opéra de Marseille) jusqu’au 03 juin 2015
La Clémence de Titus (Théâtre des Champs Elysées) jusqu’au 18 juin 2015
Artaserse de Vinci (Opéra National de Lorraine) jusqu’au 23 juin 2015
Valentina (Opéra National de Lettonie) jusqu’au 30 juin 2015


Tamerlano (La Monnaie) jusqu’au 06  août 2015
Don Quichotte de Shirley et Dino (Opéra Royal de Versailles) jusqu’au 08  août 2015
Alcina (La Monnaie) jusqu’au 10  août 2015
Médée (Bâle) jusqu’au 16  août 2015
Francesca da Rimini (Nancy) jusqu’au 18  août 2015
Aleko (Nancy) jusqu’au 18  août 2015
Les Fêtes Vénitiennes (Opéra Comique) jusqu’au 27 août 2015
El Publico (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 06 septembre 2015
Don Pasquale (Opéra de Vichy) jusqu'au 06 septembre 2015
Platée (Opéra National de Paris) jusqu'au 06 septembre 2015
Les Indes Galantes (Opéra National de Paris) jusqu'au 06 septembre 2015
Les Paladins (Théâtre du Châtelet) jusqu'au 06 septembre 2015
Don Giovanni (Opéra de Monte Carlo) jusqu'au 23 septembre 2015
Alceste (La Fenice de Venise) jusqu'au 23 septembre 2015
Orfeo Chaman de Pluhar (Teatro Mayor de Bogota) jusqu'au 24 septembre 2015
Parsifal (Staatsoper de Berlin) jusqu'au 20 octobre 2015
Médée (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 24 octobre 2015
La Traviata (Teatro Real de Madrid) jusqu’au 09 novembre 2015
Le Roi Roger (Royal Opera House - Covent Garden) jusqu'au 17 novembre 2015
Le Roi Arthus (Opéra National de Paris) jusqu’au 02 décembre 2015
Luisa Miller (Opéra Royal de Wallonie) jusqu’au 03 décembre 2015
Madame Butterfly (Opéra de Lille) jusqu’au 03 décembre 2015
Tosca (Opéra Royal de Wallonie) jusqu’au 30 décembre 2015


I Capuleti e i Montecchi (La Fenice de Venise) jusqu’au 18 janvier 2016
Rigoletto (Opéra Royal de Wallonie) jusqu’au 28 mars 2016
Dardanus (Grand Théâtre de Bordeaux) jusqu’au 23 avril 2016

Ariane et Barbe-Bleue (Opéra de Strasbourg) jusqu'au 06 mai 2016

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique

Publié le 3 Juin 2015

Benvenuto Cellini (Hector Berlioz)
Version parisienne en deux actes
Représentation du 31 mai 2015
De Nationale Opera – Amsterdam

Benvenuto Cellini John Osborn
Giacomo Balducci Maurizio Muraro
Fieramosca Laurent Naouri
Le pape Clement VII Orlin Anastassov
Francesco Nicky Spence
Bernadino Scott Conner
Pompero André Morsch
Le Cabaretier Marcel Beekman
Teresa Mariangela Sicilia
Ascanio Michèle Losier

Direction Musicale Sir Mark Elder 
Orchestre Philharmonique de Rotterdam & Chœur du National Opera
Mise en scène Terry Gilliam (2014) 

Coproduction avec l’English National Opera et le Teatro dell’Opera di Roma

Premier opéra d’Hector Berlioz dont l’échec parisien le poussera à trouver soutien hors de France, Benvenuto Cellini a connu un nombre de modifications et de versions aussi important que le Don Carlos de Verdi.

La version que présente l’Opéra d’Amsterdam est basée sur la version originale de 1838, la version des répétitions dite Paris 1, à laquelle sont intégrés des passages ajoutés lors de la création, en 1839, comme la Romance de Cellini et l’Air d’Ascanio. Berlioz tenait énormément à ces airs.

Mariangela Sicilia (Teresa)

Mariangela Sicilia (Teresa)

Cette seconde version, dite Paris 2, aurait pu être celle retenue si elle ne comprenait pas de nombreuses modifications dues, en partie, à la censure qui ne voulait pas que l’on représente le Pape sur scène.

Au disque, il existe une version qui se rapproche de celle jouée au Nationale Opera, qui mixte le meilleur des deux versions parisiennes. Elle fut dirigée par Sir Colin Davis pour Philips en 1972, et est basée sur la version créée à Covent-Garden en 1966. Cependant, on note, à Amsterdam, un certain nombre de coupures dans le premier tableau durant les quarante premières minutes : l’air d’introduction de Balducci et l’air des masques sont écourtés, l’ensemble qui suit comprend d’importantes simplifications, et le duo entre Cellini et Teresa « Oui, la mort est éternelle » est supprimé.

Néanmoins, cette version respecte l’esprit et la dramaturgie souhaitée par Berlioz, et conserve la part de burlesque qui disparut plus tard dans la version dite de « Weimar » composée par Liszt en 1853.

Benvenuto Cellini – Photo : English National Opera

Benvenuto Cellini – Photo : English National Opera

Terry Gilliam, réalisateur de cinéma et membre des Monty Python, en est à son deuxième opéra, le premier étant ‘La Damnation de Faust’ représenté à l’English National Opera en 2011.

Son travail est d’une vitalité époustouflante, incroyable même pour une personnalité qui ne vient pas du monde du théâtre et encore moins du monde de l’opéra.

Les scènes de carnaval sont travaillées avec une rigueur invisible sous la confusion apparente des mouvements de foules, et des acrobates et contorsionnistes fascinants ajoutent une virtuosité qui démultiplie celle de la musique de Berlioz. Les caractères sensibles sont traités avec beaucoup de finesse : Teresa encore immature et narcissique,  Ascanio au cœur sur la main mais les pieds sur terre, Benvenuto Cellini romantique un peu perdu.

Mariangela Sicilia (Teresa)

Mariangela Sicilia (Teresa)

Les lumières et couleurs sont un mélange de luxuriance et d’ombres macabres, les éclairages chaleureux et dorés mettent en valeur principalement l’avant-scène, alors que l’arrière scène laisse deviner l’architecture gothique de Rome, puis, les rougeurs magmatiques de l’atelier.

Le réalisateur décrit une ambiance décadente et paillarde, et le Pape apparaît en sorte d’empereur extrême-oriental fantaisiste sensible aux formes humaines bien en chair qui meublent l’atelier du sculpteur. On peut y voir une allusion au goût du clergé catholique pour l’art humaniste de la Renaissance…Mais ce côté bouffe bien assumé a quand même pour inconvénient de provoquer les rires un peu trop faciles dans l’assistance.

John Osborn (Benvenuto Cellini) et Mariangela Sicilia (Teresa)

John Osborn (Benvenuto Cellini) et Mariangela Sicilia (Teresa)

Au final, on ne sait plus trop si l’on se trouve à la cour du Duc de Mantoue, dans la taverne d’Hoffmann ou dans la forge de Siegfried, tant cet univers est étourdissant.

Dans la fosse, l’orchestre Philharmonique de Rotterdam et Mark Elder animent la partition de Berlioz d’un courant fluide, dynamisant et caressant, qui lisse de manière très sensuelle les sonorités des instruments solos. Les noirceurs des cordes creusent également des sous-entendus maléfiques,  mais la texture d’ensemble ne détaille pas suffisamment le foisonnement novateur de la musique pour la rendre stimulante et jubilatoire.

Sur scène, Laurent Naouri brille par la clarté de sa diction, l’humour et la folie de son personnage qui éclipsent un peu tout le monde. Certes, John Osborn a de la vaillance et compose une romance empreinte d’une mélancolie faustienne qui fait ressentir le mal-être de l’artiste face à son besoin de création, mais il est loin de donner une image charismatique du sculpteur. Il apparaît plus comme un anti-héros écorché vif, un peu à la manière avec laquelle joue et chante Rolando Villazon.

John Osborn (Benvenuto Cellini)

John Osborn (Benvenuto Cellini)

Mariangela Sicilia, remplaçante de Patricia Petibon, incarne Teresa avec aisance, espièglerie et chaleur, et les rondeurs de sa voix semblent fondre en une seule voix la personnalité d’Olympia et d’Antonia, deux femmes inspiratrices des Contes d’Hoffmann. Elle a cependant plus le sens du charme que le sens de l’intelligibilité,  sens que Michèle Losier détient plus naturellement pour brosser un très touchant portrait d’Ascanio, juvénile et attendrissant.

Avec un grand sens du burlesque, Orlin Anastassov pousse son interprétation du Pape vers une caricature de mauvais goût, et semble être le contraire de Maurizio Muraro, terne et parfois inaudible. Et les seconds rôles sont d’une vitalité qui compense le manque de compréhensibilité de leurs paroles

Quant au Chœur du National Opera, il est entrainé dans un tourbillon éclatant qui doit être un régal pour les chanteurs, d’autant plus que ceux-ci sont mis en avant comme un des personnages fondamentaux de ces trois jours de fête dans les rues de Rome.

La production de Terry Gilliam sera reprise à l’Opéra Bastille lors de la saison 2017/2018, un grand spectacle parisien en perspective.

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