Publié le 15 Février 2025

Onéguine (John Cranko – Stuttgart Staatstheater,
le 13 avril 1965)
Représentation du 12 février 2025
Palais Garnier

Eugène Onéguine Hugo Marchand
Tatiana Dorothée Gilbert
Lenski Guillaume Diop
Olga Aubane Philbert
Le Prince Antonio Conforti

Direction musicale Vello Pähn
Chorégraphie John Cranko (1965)
Décors et costumes Jürgen Rose

Musique Piotr Ilytch Tchaïkovski (Les Saisons op. 37, Ouverture de Roméo et Juliette, Les Caprices d’Oxane / Tcherevitchki, Six pièces pour piano op.19, Romance pour piano op. 51, Ouverture de Francesca da Rimini)
Orchestration Kurt-Heinz Stolze

Depuis sa création au Staatstheater de Stuttgart le 13 avril 1965, et après deux ans de remaniements ayant abouti à sa version définitive en octobre 1967, la version du roman d’Alexandre Pouchkine chorégraphiée par John Cranko s’est installée au répertoire des plus grandes scènes du monde, Munich (1972), l’Australian Ballet (1976), Toronto (1984), La Scala (1993), le Metropolitan Opera de New-York (2001), le Royal Opera House Covent Garden (2001), le Staatsoper de Berlin (2003), l’Opéra de Vienne (2008), l’Opéra national de Paris (2009) et même le Teatro Colon (2022).

Dorothée Gilbert (Tatiana) et Hugo Marchand (Onéguine)

Dorothée Gilbert (Tatiana) et Hugo Marchand (Onéguine)

‘Onegin’ est en effet un ballet narratif d’une excellente lisibilité qui raconte l’influence néfaste du jeune et cynique pétersbourgeois au creux d’une succession de décors évoquant la vie champêtre et pittoresque russe, la sobre et spacieuse chambre de Tatiana – avec un fort contraste entre la petitesse de son lit à baldaquin et l’espace de son imaginaire ouvert face à un faux miroir -, la fastueuse salle de bal et sa cour conventionnelle, et la lugubre clairière témoin du duel funeste par une nuit de pleine lune.

Dorothée Gilbert (Tatiana)

Dorothée Gilbert (Tatiana)

Et à l’Opéra de Paris, en particulier, ces éléments scéniques sont sensiblement mis en valeur dans leur partie supérieure en trompe l’œil par le soin qui est dévoué aux lumières qui donnent de l’effet aux lignes de fuite et une saisissante impression de profondeur. Une finesse visuelle se dégage également par des ornements décoratifs en dentelles dont la transparence permet d’alléger la scénographie.

Hugo Marchand (Onéguine) et Dorothée Gilbert (Tatiana)

Hugo Marchand (Onéguine) et Dorothée Gilbert (Tatiana)

Dans ce cadre raffiné, la chorégraphie de John Cranko peut s’épanouir à travers ses charmants ensembles folkloriques et ses pas de deux néoclassiques qui animent de leurs lignes graciles l’environnement humain de Tatiana et Onéguine.

Mais c’est bien évidemment la dynamisation de la relation entre les deux protagonistes principaux qui fait l’intérêt du spectacle, car, si elle repose en partie sur un ressort théâtral réaliste, le chorégraphe sud-africain lui profile de superbes élans et accélérations qui mettent au défi la souplesse des corps.

Dans cette version, les deux personnages féminins, Olga et Tatiana, ont une personnalité moins consistante que dans l’opéra de Tchaïkovski, le lien entre Lenski et Onéguine en paraissant rehaussé, mais tout dépend de la personnalité des danseurs à enrichir les personnages qu’ils font vivre pour donner une tonalité particulière à la représentation.

Hugo Marchand (Onéguine) et Dorothée Gilbert (Tatiana)

Hugo Marchand (Onéguine) et Dorothée Gilbert (Tatiana)

Et à l’Opéra de Paris nous avons Hugo Marchand (danseur étoile depuis le 03 mars 2017) et Dorothée Gilbert (danseuse étoile depuis le 19 novembre 2007), un couple dont l’alchimie va se montrer prodigieuse en ce mercredi 12 février soir.

Car tous deux, doués d’une expressivité dramatique hors du commun et enflammés par une verve chorégraphique au geste magnifiquement élancé, vont démontrer comment leur immense confiance en l’autre et leur propre vécu intérieur peuvent donner un relief inouï à une incarnation .

Dorothée Gilbert (Tatiana)

Dorothée Gilbert (Tatiana)

Il faut voir comment Dorothée Gilbert - elle qui était déjà Tatiana en avril 2009 - raconte le vécu intime de la jeune fille par la simple force du regard et du laisser-aller des bras. On peut y lire la joie un peu feinte, ou bien l’ennui, notamment lors de la première rencontre avec Le Prince Grémine, puis l’abandon romantique dans les bras d’Onéguine avec une impulsivité maîtrisée à la perfection qui vous prend au cœur tant se lit en elle, comme en son partenaire, une assurance qui vous fait ressentir la part de mystère qui transcende son art, tout en donnant en même temps, et c’est le plus fort, une impression de fragilité quand ses bras ondoient avec une grâce aussi lascive. Mais l’on verra aussi l’âpre désillusion et la froideur outrée se figer au moment de la mort scandaleuse de Lenski.

Hugo Marchand (Onéguine) et Dorothée Gilbert (Tatiana)

Hugo Marchand (Onéguine) et Dorothée Gilbert (Tatiana)

Et Hugo Marchand, qui avait interprété quelques jours auparavant un irrésistible et conquérant ‘Boléro’ de Ravel lors du Gala des 150 ans du Palais Garnier, joue de son dramatisme tourmenté avec une ampleur et une apparente gracilité qui semblent métamorphoser sa puissance en une fougue juvénile fulgurante. Il privilégie la sincérité des tendances inconséquentes d’Onéguine à trop de froideur calculatrice, et laisse transparaître une complexité qui rend difficile de condamner unilatéralement son personnage. 

Voir ainsi Hugo Marchand et Dorothée Gilbert raconter cet enchevêtrement sentimental avec une telle force vous donne la sensation privilégiée d’assister au plus beau de l’art humain, et d’avoir une chance unique de vivre rien que pour contempler ce concentré d’absolu.

Hugo Marchand (Onéguine), Antonio Conforti (Le Prince Grémine) et Dorothée Gilbert (Tatiana)

Hugo Marchand (Onéguine), Antonio Conforti (Le Prince Grémine) et Dorothée Gilbert (Tatiana)

Autour d’eux, Guillaume Diop (jeune danseur étoile depuis le 11 mars 2023) signe un Lenski lumineux d’une magnifique élégance, mais sa transformation psychologique face au jeu dangereux entre Olga et d’Onéguine manque encore de noirceur et de perte de contrôle, son sens de l’honneur bafoué étant plus mis en avant que les tressaillements du cœur qui devraient plus déstabiliser sa personnalité pour en faire ressortir toute sa violence.

Quant à Aubane Philbert, elle dépeint une Olga enjouée et volontaire au charme délicat, et la jeunesse d'Antonio Conforti détonne dans le rôle du Prince tout en faisant très bonne figure.

Aubane Philbert (Olga) et Guillaume Diop (Lenski)

Aubane Philbert (Olga) et Guillaume Diop (Lenski)

Mais loin de simplement assurer une solide direction d’accompagnement musical, il faut dire aussi que Vello Pähn entraîne ce soir les musiciens de l’Orchestre de l’Opéra de Paris dans un déploiement dramatique d’une grande intensité, en parfaite osmose avec le rendu émotionnel des danseurs. Il extirpe de la musique de Tchaïkovski - un assemblage d’œuvres parfois peu connues mais qui décrivent avec justesse le climat des différents tableaux - un éclat somptueux et généreux en vibrations pénétrantes, les méandres du mouvement musical se muant perpétuellement avec une netteté des lignes qui donne beaucoup de présence à la personnalité du compositeur.

Dorothée Gilbert (Tatiana) et Hugo Marchand (Onéguine)

Dorothée Gilbert (Tatiana) et Hugo Marchand (Onéguine)

C’est cette convergence de forces destinées à chambouler l’intériorité du spectateur et à le mettre sous tension qui fait la valeur d’une telle soirée marquée du sceau du surpassement.

Hugo Marchand (Onéguine) et Dorothée Gilbert (Tatiana)

Hugo Marchand (Onéguine) et Dorothée Gilbert (Tatiana)

Voir les commentaires

Publié le 10 Février 2025

Médée (Luigi Cherubini – Théâtre Feydeau – Paris, le 13 mars 1787)
Représentation du 08 février 2025
Opéra Comique – Salle Favar
t

Médée Joyce El-Khoury
Jason Julien Behr
Créon Edwin Crossley-Mercer
Dircé Lila Dufy
Néris Marie-Andrée Bouchard-Lesieur
Première suivante de Dircé Michèle Bréant
Deuxième suivante de Dircé Fanny Soyer
Comédienne Caroline Frossard
Figurantes Inès Dhahbi, Sira Lenoble N’diaye, Lisa Razniewski et Mirabela Vian
Solistes de l’Académie, des enfants de la Maîtrise Populaire de l’Opéra-Comique Inès Emara, Félix Lavoix Donadieu et Edna Nancy

Direction musicale Laurence Equilbey
Mise en scène Marie-Ève Signeyrole (2025)
Orchestre Insula orchestra, Chœur Accentus

Coproduction Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie

La légende de Médée imprègne régulièrement les scènes théâtrales – récemment La Comédie Français a confié une interprétation radicale de la pièce d’Euripide à Lisaboa Houbrechts, pour la réalisation, et Séphora Pondi, pour le rôle principal, sur fond de revanche des pays du Sud sur le Nord prospère -, et si la version de Marc Charpentier (1693) a réussi son retour à l’Opéra de Paris au printemps 2024 avec Lea Desandre dans le rôle titre, la version de Luigi Cherubini a connu peu de réalisations scéniques à Paris depuis son entrée au Palais Garnier en 1962 dans la mise en scène de José Beckmans et avec Rita Gorr en écrasante prêtresse.

Il y eut bien la mise en scène de Liliana Cavani en 1986, toujours à Garnier et avec Shirley Verrett en féline Médée, puis celle de Yannis Kokkos au Théâtre du Châtelet en 2005 avec Anna Catarina Antonaci, mais c’est surtout la mise en scène de Krzysztof Warlikowski, livrée aux griffes de Nadja Michael et reprise en 2012 au Théâtre des Champs-Élysées, qui fait aujourd’hui référence incontestable.

Joyce El-Khoury (Médée)

Joyce El-Khoury (Médée)

Il y a donc grand intérêt à découvrir cette version lyrique de l’ouvrage qui fait son entrée au répertoire de la salle Favart située à 300 mètres de l’ancien Théâtre Feydeau où elle fut originellement créée en 1797.

Le point de vue que propose d’explorer Marie-Ève Signeyrole est de montrer comment Médée est victime d’une société occidentale opulente et bourgeoise - elle qui est une étrangère -, et de dénoncer la violence qui traverse en bas-fond cette société qu’elle subit et qui donne pourtant une image propre et superficielle d’elle-même.

Elle s’attache également à donner de l’existence au regard et à la parole de ses enfants.

Lila Dufy (Dircé) et Edwin Crossley-Mercer (Créon)

Lila Dufy (Dircé) et Edwin Crossley-Mercer (Créon)

Elle introduit également une comédienne (Caroline Frossard) qui représente une mère infanticide contemporaine, dorénavant en prison, de façon à tirer un premier lien entre le personnage mythologique et ces cas de femmes ayant souffert du ‘Syndrome de Médée’ que l’on retrouve dans l’actualité. L’intérêt premier de cet insert est d’enfermer le décor de la scène dans une sorte de cellule sombre aux parois mobiles, qui se referment et font peser à la fois le sentiment de culpabilité et l’état de claustration dans le milieu carcéral.

Par ailleurs, la scène d’ouverture, orchestralement agitée, montre Jason et Dircée emportant dans leur aventure les enfants de Médée sur une forme de radeau symbolique, image qui à elle seule dit tout du désespoir de cette dernière.

Un grand soin est accordé aux détails et lumières chaleureuses qui recréent l’ambiance festive initiale à Corinthe autour des différentes tables des convives qui paraissent tous assez fades et conventionnels.

Mais tout au long du drame, Marie-Ève Signeyrole utilise la vidéo avec beaucoup de justesse pour décrypter les visages, notamment ceux des garçons, ce qui est toujours source de réflexion esthétique sur les pensées sous-jacentes, d’autant plus que les vidéos temps-réel sont filmées par une camérawomen qui s’immisce avec discrétion parmi les artistes.

Caroline Frossard (Médée)

Caroline Frossard (Médée)

Le second acte prend très vite une tournure polémique, car devant un décor archaïsant et primitif, nous retrouvons Médée entourée de suivantes à la peau mate qui vont devoir supporter les violences de Créon et de sa clique. Il est clairement montré ici une violence raciste et une forme de refoulement de tout ce qui figure les origines païennes de la société bourgeoise blanche.

Même si l’on comprend le message très direct qu’envoie la metteuse en scène, ce tableau arrive de façon inattendue sans être véritablement connecté à la première partie. Car, si avait été appliquée sur le teint de Joyce El-Khoury une coloration brune, comme l’avait fait Andrea Breth dans sa production berlinoise de 2018 avec Sonya Yoncheva, une certaine continuité d’origine se serait tout de suite comprise.

Mais, uniquement affublée d’un costume orientalisant, telle une Sarah Bernhardt jouant dans ‘Bajazet’, Médée paraît ici plus proche du milieu de Jason et donc insuffisamment en décalage, si bien que la dénonciation raciste paraît un peu trop ‘plaquée’, d’autant plus que l’actrice qui joue une Médée moderne est aussi typée occidentale.

Dans le même temps, l’attaque est frontale, et dans les temps politiques que nous vivons, l’image conserve toute sa force.

Michèle Bréant (Première suivante de Dircé)

Michèle Bréant (Première suivante de Dircé)

Autre élément intéressant dans cette mise en scène est de laisser entrevoir le jugement peu flatteur que porte l’un des garçons sur son père et son infidélité à Médée.

En fait, le regard que porte Marie-Ève Signeyrole vise à montrer que malgré ce qu’elle a fait, Médée n’a jamais perdu son amour pour ses enfants, ce que l’on ressent très bien à travers la séquence finale qui montre le regard d’une mère horrifiée et anéantie après avoir noyé la chair de sa chair.

Et c’est parce que la metteuse en scène ne doute jamais de la réalité de cet amour - seulement dépassé par la haine et l’agression qu’a vécu Médée -, qu’elle cherche ainsi à défendre l'héroine quitte à faire passer tous les hommes du plateau pour les pires des ordures.

Julien Behr (Jason)

Julien Behr (Jason)

Justement, Julien Behr incarne avec beaucoup de crédibilité un Jason violent et totalement antipathique. Le chanteur lyonnais détient une ligne vocale intense, conduite avec une coloration fortement ambrée et bien homogène, et son geste nerveux allié à un regard noir omniprésent - même si l’on verra furtivement une tendresse retrouvée avec Médée – guident efficacement son engagement théâtral.

Il se trouve confronté à une Joyce El-Khoury qui peut compter sur un médium sensuel et généreux pour exhaler une prestance qui s’insère plus facilement qu’elle ne tranche avec la société moderne corinthienne. Elle affiche un côté ‘jeu dans le jeu’ quand elle s’impose à ses protagonistes, mais sait aussi se laisser aller à des élans mélodramatiques dans la relation à ses enfants, comme avec Néris.

La dimension incendiaire est, elle, plus atténuée car sa tessiture aigüe, fuselée et corsée, nécessiterait plus d’ampleur et de métal pour qu’elle prenne une présence pleinement tragique.
Elle reste donc très humaine, et c’est peut-être aussi ce que souhaite obtenir Marie-Ève Signeyrole pour défendre sa vision d'une femme victime avant tout.

Marie-Andrée Bouchard-Lesieur (Néris) et Joyce El-Khoury (Médée)

Marie-Andrée Bouchard-Lesieur (Néris) et Joyce El-Khoury (Médée)

C’est cependant Marie-Andrée Bouchard-Lesieur qui dépeint le portrait le plus accompli, car sa richesse de timbre, opulente et composée de mille reflets, exprime une puissance vitale d’une très grande sensibilité qui se lit aussi avec justesse à travers les traits du visage et le regard. Néris est ici une femme enveloppante, maternelle et assurée.

Et si la Dircé de Lila Dufy affiche une fraîcheur qui lui permet de jouer un rôle de femme heureuse d’éprouver un rêve de jeune fille, Edwin Crossley-Mercer, timbre fumé et impénétrable, interprète un Créon d’apparence vieux jeu, mais qui se révélera vulgaire sans attirer la moindre compassion.

Enfin, Michèle Bréant, en suivante de Dircé, fera entendre une légèreté printanière absolument charmante dès le premier tableau.

Joyce El-Khoury (Médée) et les enfants

Joyce El-Khoury (Médée) et les enfants

En fosse, l’orchestre Insula orchestra défend le drame haut en couleur avec ses traits cuivrés expressifs et ses vents qui jaillissent avec panache, et Laurence Equilbey privilégie le caractère fauve de la peinture à une trop forte précipitation rythmique. L’ensemble en tire ainsi une saillante envergure théâtrale, et les chœurs vivifiants sont d’une tonicité à toute épreuve.

Un parti pris scénique, certes, fortement discutable, mais qui soutient l’intérêt jusqu’au bout.

Voir les commentaires

Publié le 2 Février 2025

Der Ring des Nibelungen - Das Rheingold (Richard Wagner – Munich, le 22 septembre 1869)
Répétition générale du 21 janvier 2025 et représentations du 29 janvier, 11 et 19 février 2025
Opéra Bastille

Wotan Iain Paterson
Fricka Eve-Maud Hubeaux
Loge Simon O’Neill
Alberich Brian Mulligan
Mime Gerhard Siegel
Fasolt Kwangchul Youn
Fafner Mika Kares
Freia Eliza Boom
Erda Marie-Nicole Lemieux
Donner Florent Mbia
Froh Matthew Cairns
Woglinde Margarita Polonskaya
Wellgunde Isabel Signoret
Flosshilde Katharina Magiera

Direction Musicale Pablo Heras-Casado
Mise en scène Calixto Bieito (2025)
Nouvelle production

Diffusion sur France Musique le 15 mars 2025 à 20h dans l’émission de Judith Chaîne ‘Samedi à l’Opéra’.

Synopsis                                                                      Marie-Nicole Lemieux (Erda)

Le pacte des géants
Wotan, souverain des dieux, règne sur les géants, les hommes et les nains Nibelungen. Gardien des pactes gravés sur la hampe de sa lance, il a violé un contrat : pour rétribuer les géants Fafner et Fasolt qui lui ont construit le Walhalla, résidence des dieux, il leur a promis la déesse Freia. Mais une fois le Walhalla bâti, désireux de garder Freia dispensatrice aux dieux des pommes de l’éternelle jeunesse, il revient sur sa parole et offre un autre paiement. Les géants acceptent de recevoir le trésor d’Alberich le Nibelung.

Le pouvoir de l’anneau
Alberich a volé l’or gardé par les trois ondines du Rhin ; il en a forgé un anneau qui donne à celui qui le porte, à condition de renoncer à l’amour, la maîtrise du monde. Wotan n’a nulle intention de renoncer à l’amour, mais il veut l’anneau (outre le trésor) et le prend de force à Alberich avec la complicité de Loge, le dieu du Feu.
Le nain lance sur l’anneau une malédiction redoutable.

La malédiction de l’anneau
Wotan remet le trésor aux géants, mais garderait l’anneau si la sage déesse Erda, mère des trois Nornes fileuses du destin, ne l’avertissait du danger que constitue l’anneau, ainsi que de la fin approchante des dieux. Il remet l’anneau aux géants, et la malédiction d’Alberich fait aussitôt son effet : pour avoir la plus grande partie du trésor, Fafner tue son frère Fasolt et s’approprie la totalité. Puis, il va entasser le trésor dans une grotte des profondeurs de la forêt, et pour le garder, se transforme en un monstrueux dragon, grâce au heaume magique forgé par Mime, le frère d’Alberich.
Alors que les dieux entrent dans leur nouvelle demeure, Wotan songe à la race de demi-dieux qu’il prépare pour vaincre le Nibelung.

Iain Paterson (Wotan)

Iain Paterson (Wotan)

Après le Ring de Pierre Strosser, son préféré, donné au Théâtre du Châtelet en 1994, puis celui de Stéphane Braunschweig joué au Festival d’Aix-en-Provence de 2006 à 2009, et enfin celui de Guy Cassier créé pour La Scala de Milan de 2010 à 2013, le nouveau Ring de l’Opéra de Paris confié à Calixto Bieito aurait du être le quatrième monté par Stéphane Lissner au cours de sa carrière de directeur d’opéra.

La pandémie de 2020 ayant entraîné l’annulation scénique de cette nouvelle Tétralogie wagnérienne, Alexander Neef a toutefois réussi à le faire jouer en version de concert à huis clos fin 2020, puis a repris le flambeau en le déclinant sur trois saisons de 2025 à 2027, mais avec une distribution bien différente. Un Ring est toujours l’occasion de fédérer l’ensemble des énergies artistiques et techniques d’une maison lyrique autour d’un projet qui en vaille la peine.

Et à la vision du prologue présenté en ce mois d’hiver, la première question qui se pose est si elle correspond bien au projet initial élaboré par le metteur en scène catalan il y a six ou sept ans.

Katharina Magiera (Flosshilde), Isabel Signoret (Wellgunde), Brian Mulligan (Alberich) et Margarita Polonskaya (Woglinde)

Katharina Magiera (Flosshilde), Isabel Signoret (Wellgunde), Brian Mulligan (Alberich) et Margarita Polonskaya (Woglinde)

Calixto Bieito commence en effet ce Ring par une image assez confuse où l’on voit Alberich, traînant derrière lui un amalgame de câbles numériques et flirtant avec trois plongeuses devant un grand rideau où sont projetées des images fantasmées d’une luxueuse banque remplie de coffres de lingots d’or – la Banque de France a généreusement prêté ses locaux et son matériel de tournage pour monter cette vidéo -. 

Margarita Polonskaya, Isabel Signoret et Katharina Magiera dessinent toutes trois une peinture vocale jeune et lumineuse des ondines, avec une très harmonieuse homogénéité magnifiée par les coloris de l’orchestre.

Mais cette accumulation d’or disparaît subitement lorsque le Nibelung arrache ce rideau et fait tomber l’illusion qui berçait les trois filles, pour faire apparaître un immense monolithe froid et métallique.

Iain Paterson (Wotan) et Eve-Maud Hubeaux (Fricka)

Iain Paterson (Wotan) et Eve-Maud Hubeaux (Fricka)

Comprendre alors que le grand cube noir recouvert de plaques rectangulaires est un immense centre informatique sur lequel veille Wotan n’est pas forcément immédiat pour qui n’est pas suffisamment familiarisé avec les architectures informatiques, mais une fois ce point de vue accepté, la métaphore du pouvoir par l’accumulation du savoir devient évidente, car nous vivons à une époque où le contrôle de l’information est devenu un enjeu majeur de domination et de survie pour le sociétés.

Et à l’origine du mythe, Wotan perdit un œil pour paiement d’avoir bu à la source de la sagesse qui coule entre les racines du frêne sacré, pour en capter le savoir.

Eliza Boom (Freia), Mika Kares (Fafner), Kwangchul Youn (Fasolt), Iain Paterson (Wotan), Simon O’Neill (Loge) et Eve-Maud Hubeaux (Fricka)

Eliza Boom (Freia), Mika Kares (Fafner), Kwangchul Youn (Fasolt), Iain Paterson (Wotan), Simon O’Neill (Loge) et Eve-Maud Hubeaux (Fricka)

A travers une direction d’acteur très bien tenue et agressive, Calixto Bieito met en scène les relations entre Wotan et Fricka, hystérique, Freia et sa famille, violente et masochiste, Loge et Wotan, complice et presque fraternelle, et celle des géants avec leurs donneurs d’ordres, affairiste et sans loi. 

Ce qui frappe d’emblée est la façon dont tous les chanteurs sont investis à fond dans leur interprétation qui décrit un milieu de bandits violents et survoltés.

Dans ce décor noir, meublé uniquement d’un large canapé de salon, Iain Paterson - en remplacement de Ludovic Tézier qui n'a pu répéter car souffrant - incarne un homme de pouvoir sûr de lui et franchement vulgaire, et son Wotan, dont le chant se déploie facilement dans une tessiture dénuée toutefois de toute noirceur, montre une aisance dans la manière d’être et une véritable maîtrise théâtrale.

Eliza Boom (Freia) et Mika Kares (Fafner)

Eliza Boom (Freia) et Mika Kares (Fafner)

Eve-Maud Hubeaux est absolument fascinante de par la félinité gracile et outrancière avec laquelle elle oppose Fricka à un mari qui semble inébranlable, attitude déchaînée qui pourrait être perçue comme trop exagérée par certains spectateurs, mais dépasser ainsi les limites du comportement contrôlé permet aussi de montrer une personnalité qui ne supporte plus de voir la déconsidération des femmes dans ce milieu, et qui entend bien ne pas se laisser faire. Ses aigus sauvages sont d’ailleurs profilés avec une pleine netteté.

Autre chanteur épatant, malgré un timbre très nasal, Simon O’Neill est loin de décrire un Loge sensuel et amusant, mais bien une sorte de riche collaborateur en casquette de baseball, comme signe de réussite, décomplexé mais parfaitement crédible, qui cherche à tirer intelligemment son épingle du jeu. Ses couleurs de voix acérées et la clarté de son élocution contribuent ainsi à lui donner une nature très forte, et à en faire le véritable manipulateur de ce prologue.

Gerhard Siegel (Mime)

Gerhard Siegel (Mime)

Scéniquement, la première partie est une présentation condensée des protagonistes puisque tous les conflits s’étalent autour du grand canapé familial. Mais le basculement vers le Nibelheim – à ce moment, le plateau Bastille se surélève pour révéler l’antre d’Alberich – ouvre sur un large champ de questionnements, puisque l’on y voit le Nibelung maîtriser une importante installation informatique qui vise à instiller la vie à travers des humanoïdes féminins.

Nombre de câbles noirs sinueux, d’écrans colorés installés en forme de croix chrétienne et permettant d’observer l’intérieur du vivant reconstitué, et de bustes plus ou moins complets, font surgir toutes les angoisses contemporaines que générèrent aujourd'hui les recherches à base d’intelligence artificielle pour recréer la vie et lui donner une forme d’immortalité.

Nous sommes au cœur de la problématique soulevée récemment par Elon Musk, par exemple, avec son projet Neuralink d’implantation de puces dans le cerveau humain, qui peut être perçu comme une menace pour la vie en fonction de la nature des hommes qui exercent le pouvoir.

Ces technologies sont aujourd’hui poussées par des intérêts privés et des milliardaires mégalomaniaques, avec également tous les risques d’altération sur le vivant qu’elles font peser.

Brian Mulligan (Alberich)

Brian Mulligan (Alberich)

Au sein de ce laboratoire – un inextricable fatras de science numérique -, le métal de la voix de Brian Mulligan donne à Alberich un mordant saisissant, d’autant plus que l’acteur est prodigieux et que c’est lui qui tire la scène la plus forte de ce premier volet, car nous y voyons par quel moyen un Wotan pourrait, en s’emparant de ces moyens, réaliser son emprise sur le monde sans agir directement. 

L’apparition tourmentée de Fricka, en surplomb de cette scène, peut signifier qu’elle a perçu le danger pour elle et les autres femmes de ne plus être à l’origine naturelle du monde.
Mais cette grande scène du Nibelheim montre aussi le poids de multiples asservissements. Il y a d’abord celui de Mime, frère et manœuvre d’Alberich, violenté par ce dernier, qui a fabriqué le Tarnhelm, un casque humanoïde basé sur des technologies de réalité virtuelle, selon l’interprétation de cette production.

Eliza Boom (Freia)

Eliza Boom (Freia)

Non seulement Gerhard Siegel joue avec force la victimisation de Mime à travers toutes ses souffrances, mais il lui offre un rayonnement vocal très percutant avec une projection bien assurée et une plénitude de couleurs.

Il y a ensuite l’asservissement d’Alberich à l’anneau d’or qu’il porte autour du cou de façon pesante, et que Wotan aura encore plus de mal à soutenir quand il le portera devant Fricka, une fois de retour au pied du Walhalla.

Enfin, Loge se permet de tenir le Nibelung en laisse de façon très dominatrice pour lui substituer l’anneau.

C’est le risque de subordination de toute l’humanité qui est ici soulevé avec effroi, les manipulateurs pouvant eux-mêmes devenir les manipulés.

Iain Paterson (Wotan) et Eve-Maud Hubeaux (Fricka)

Iain Paterson (Wotan) et Eve-Maud Hubeaux (Fricka)

La dernière partie reprend le cours des échanges conflictuels au sein du clan familial, mais l’on voit cette fois Wotan plier devant l’anneau et les injonctions de Fricka munie de la lance, en geste inversé, et Erda, incarnée par Marie-Nicole Lemieux grimée en mendiante et dont le style déclamatoire fier est étrangement clair pour une contralto, arbore une attitude caressante et séductrice vis-à-vis de celui qui sera le père de ses Walkyries.

C’est le moment où la nature féminine retrouve pour un instant sa place essentielle, car ensuite, Freia, inspirée par la fraîcheur dramatique d’Eliza Boom, s’infligera une automutilation en se recouvrant d’un fluide noir auquel Loge cherchera à mettre le feu, signant de fait la destruction de la vie et de la jeunesse, et la forte responsabilité de celui qui symbolise le mieux l’appât du gain et la destruction de l’environnement naturel.

Iain Paterson (Wotan) et Eve-Maud Hubeaux (Fricka)

Iain Paterson (Wotan) et Eve-Maud Hubeaux (Fricka)

Et, auparavant, la scène de la montée au Walhalla se sera déployée avec l’émergence spectaculaire d’un immense pont recouvert de câbles noirs et tortueux qui permettra à Wotan de prendre le pouvoir sur le savoir universel au sein de son centre d’information.

Le meurtre de Fasolt par Fafner est, lui, joué par un geste d’étranglement afin de n’en faire qu’un acte gratuit et médiocre, les deux frères étant chantés respectivement par la belle prestance nobiliaire de Kwangchul Youn, et les inflexions mélancoliques de Mika Kares. Et même le rapport de Fasolt à Freia, pourtant doté d’un beau motif musical tristanesque, est traité de façon agressive.

Enfin, le baryton camerounais Florent Mbia, actuel membre de la troupe lyrique, développe une ligne très équilibrée ce qui pose un Donner bien présent et perméable à l’ambiance violente qui règne sur scène, alors que Matthew Cairns joue un discret Froh aux apparences de prophète, probablement parce qu’il ne souhaite pas renoncer à l’amour, dans un sens plus chrétien.

Simon O’Neill (Loge) et Eliza Boom (Freia)

Simon O’Neill (Loge) et Eliza Boom (Freia)

Cette première représentation de ‘L’Or du Rhin’ est aussi l’occasion d’assister aux débuts dans la fosse de l’Opéra Bastille de Pablo Heras Casado, principal directeur musical invité du Teatro Real de Madrid depuis 2014, où il a dirigé le Ring dans la production de Robert Carsen.

La scène d’ouverture avec les filles du Rhin est très réussie aussi bien pour la tension orchestrale que pour les flamboiements des motifs qui se mêlent à irradiance des trois chanteuses.

D’un geste qui s’avère fortement théâtralisant, riche en couleurs et en intensité, le chef d’orchestre andalou recherche l’effet en se mettant au service de la dramaturgie incisive de Calixto Bieito, avec une excellente précision rythmique.

Il se permet une certaine massivité du son sans sacrifier à la finesse des détails, impulse aux musiciens de l’Orchestre de l’Opéra de Paris des mouvements galvanisants toujours bien timbrés, si bien que l’ensemble a déjà beaucoup d’allure et laisse penser que cette électrisation du discours risque de se renforcer aux représentations qui vont suivre.

Pablo Heras-Casado

Pablo Heras-Casado

Calixto Bieito achève ce prologue sur une image d’un jeune bébé dont le cerveau est déjà hérissé d’implants numériques, manière aussi bien de s’adresser au spectateur dans son rapport à la société de l’information, que de suggérer ce qui pourrait arriver à l’humanité qui va naître au cours des prochains volets d’un Ring qui intrigue par la ligne qu’il vient d’amorcer.

Mika Kares, Kwangchul Youn, Simon O’Neill, Iain Paterson, Brian Mulligan et Eve-Maud Hubeaux

Mika Kares, Kwangchul Youn, Simon O’Neill, Iain Paterson, Brian Mulligan et Eve-Maud Hubeaux

Voir les commentaires

Publié le 1 Février 2025

TV-Web Février 2025 Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Dimanche 02 février 2025 sur France 3 à 00h20
Così fan tutte (Mozart) - Théâtre des Champs-Elysées - dm Haim - ms Pelly

Dimanche 02 février 2025 sur Arte à 03h00
Concert de solidarité pour l'Ukraine (2022) - dm Alan Gilbert

Dimanche 02 février 2025 sur France 5 à 14h35
Jean-François Zygel & André Manoukian, le concert aux Invalides

Dimanche 02 février 2025 sur Arte à 17h30
La Folle Journée de Nantes 2025 - Villes phares : Vienne et Paris

Dimanche 02 février 2025 sur Arte à 23h50
Joana Mallwitz - Une cheffe d'orchestre - Le chemin vers Berlin

Lundi 03 février 2025 sur Arte à 00h45
Joana Mallwitz dirige Mahler - Symphonie n° 1 "Titan"

Lundi 03 février 2025 sur Arte à 01h50
Mahler - 7e symphonie - Mahler-Festival Leipzig 2023

Mardi 04 février 2025 sur France 4 à 21h00
Vissi d'arte : gala Maria Callas

Mardi 04 février 2025 sur France 4 à 22h50
Nadine Sierra & Pretty Yende à la Philarmonie de Paris

Vendredi 07 février 2025 sur Arte à 03h10
Ballet jeunesse (2018)

Dimanche 02 février 2025 sur France 3 à 00h25
Vivantes (Mickaël Le Mer) - Festival Suresnes Cités Danse

Dimanche 09 février 2025 sur Arte à 17h55
Giuseppe Verdi - Requiem

Dimanche 09 février 2025 sur Arte à 23h30
Dance On! Repousser les limites ?

Lundi 10 février 2025 sur Arte à 00h25
Ballet BC - Vancouver X3

Lundi 10 février 2025 sur Arte à 02h15
L'ange de feu - Teatro Real, Madrid

Mardi 11 février 2025 sur France 4 à 21h00
Amor, Furor

Mardi 11 février 2025 sur France 4 à 22h15
Les clefs de l'orchestre de Jean-François Zygel - Shéhérazade de Nikolaï Rimski-Korsakov

Jeudi 13 février 2025 sur Arte à 00h05
Lars Eidinger - Être ou ne pas être

Vendredi 14 février 2025 sur Arte à 22h30
Frank Sinatra ou l'âge d'or de l'Amérique

Vendredi 14 février 2025 sur Arte à 23h25
Gene Kelly mène la danse

Dimanche 16 février 2025 sur Arte à 03h40
Seven Songs - Daniel Hope

Dimanche 16 février 2025 sur Arte à 18h40
Felix Mendelssohn : "Le songe d'une nuit d'été" à Sanssouci - Renaissance d’une œuvre

Lundi 17 février 2025 sur Arte à 01h25
HVOB Live@Wiener Konzerthaus

Mardi 18 février 2025 sur France 4 à 21h00
Gala d'anniversaire, 150 ans du Palais Garnier

Mardi 18 février 2025 sur France 4 à 23h10
Une journée (extra)ordinaire : 24h à l'Opéra Garnier

Samedi 22 février 2025 sur Arte à 23h20
Un château idéal : la Wartbourg

Dimanche 23 février 2025 sur France 3 à 01h50
«Mythologies» - Angelin  Preljocaj - Ballet de l'Opéra national de Bordeaux

Dimanche 23 février 2025 sur Arte à 18h40
Bertrand Chamayou & Leif Ove Andsnes - Festival de piano de la Ruhr 2024

Dimanche 23 février 2025 sur Arte à 20h05
Frank Sinatra ou l'âge d'or de l'Amérique

Dimanche 23 février 2025 sur Arte à 23h30
Johannes Brahms - Le vouloir artistique

Lundi 24 février 2025 sur Arte à 01h05
Human Requiem in Eleusis

Mardi 25 février 2025 sur France 4 à 21h00
C'est magnifique! Roberto Alagna aux arènes de Bayonne (2010)

Mardi 25 février 2025 sur France 4 à 22h50
Un été en France : Gautier Capuçon

TV-Web Février 2025 Lyrique et Musique

Mezzo et Mezzo HD

Samedi 01 février 2025 sur Mezzo à 20h30
Mozart : Don Giovanni - Staatsoper Berlin

Dimanche 02 février 2025 sur Mezzo HD à 21h00
Wagner: Tristan und Isolde - Staatsoper Dresde

Lundi 03 février 2025 ur Mezzo à 20h30
Rachmaninov revisité

Mardi 04 février 2025 sur Mezzo à 23h50
Beethoven: Fidelio - Dutch National Opera

Mercredi 05 février 2025 sur Mezzo à 20h30
Sartorio: L'Orfeo - Philippe Jaroussky - Opéra de Montpellier

Vendredi 07 février 2025 sur Mezzo HD à 21h00
Dalbavie: Mélancolie de la résistance - Staatsoper Berlin

Samedi 08 février 2025 sur Mezzo à 20h30
Delibes : Lakmé - Jodie Devos

Dimanche 09 février 2025 sur Mezzo HD à 21h00
Respighi: La fiamma - Deutsche Oper Berlin

Lundi 10 février 2025 ur Mezzo à 20h30
So what?! – Friedrich Gulda

Mardi 11 février 2025 sur Mezzo à 23h10
Rotterdam Philharmonic Orchestra, Yannick Nézet-Séguin - Wagner: Die Walküre

Mercredi 12 février 2025 sur Mezzo à 20h30
Monteverdi : Le Couronnement de Poppée - Théâtre des Champs-Elysées

Vendredi 14 février 2025 sur Mezzo HD à 19h30 (Direct)
Tchaïkovski: Eugène Onéguine - Teatro Real, Madrid

Vendredi 14 février 2025 sur Mezzo HD à 22h30
'Così fan tutte' de Mozart au Staatsoper de Berlin

Vendredi 14 février 2025 sur Mezzo à 23h50
Jonas Kaufmann chante 'Werther' de Massenet à l'Opéra de Paris

Samedi 15 février 2025 sur Mezzo à 20h30
Strauss : Salome - Opéra national de Paris

Dimanche 16 février 2025 sur Mezzo HD à 21h00
Dalbavie: Mélancolie de la résistance - Staatsoper Berlin

Lundi 17 février 2025 ur Mezzo à 20h30
Glenn Gould - Hereafter

Mercredi 19 février 2025 sur Mezzo à 20h30
Rameau : Hippolyte et Aricie - Simon Rattle

Vendredi 21 février 2025 sur Mezzo HD à 21h00
Wagner: Tristan und Isolde - Staatsoper Dresde

Vendredi 21 février 2025 sur Mezzo à 23h00
Mozart : Don Giovanni - Staatsoper Berlin

Samedi 22 février 2025 sur Mezzo à 20h30
Tchaïkovski : La Dame de Pique - Bayerische Staatsoper

Dimanche 23 février 2025 sur Mezzo HD à 21h00
'Così fan tutte' de Mozart au Staatsoper de Berlin

Lundi 24 février 2025 ur Mezzo à 20h30
Richter, l'énigme

Mercredi 26 février 2025 sur Mezzo à 20h30
'The Perfect American' de Philip Glass au Teatro Real de Madrid

Mercredi 26 février 2025 sur Mezzo à 22h20
La Petite Renarde rusée de Leoš Janácek à l'Opéra de Paris

Vendredi 28 février 2025 sur Mezzo HD à 21h00
Respighi: La fiamma - Deutsche Oper Berlin

Vendredi 28 février 2025 sur Mezzo à 23h50
Delibes : Lakmé - Jodie Devos

TV-Web Février 2025 Lyrique et Musique

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Operavision, Culturebox, Arte Concert etc...

                            Accès illimité dans le temps

Placido Domingo, l'homme aux mille vies

La Traviata (Chorégies d'Orange 2016) avec Domingo, Jaho, Meli

Le Requiem de Verdi (Chorégies d'Orange)

Le Barbier de Séville (Chorégies d'Orange 2018) avec Peretyatko, Sempey, Hotea

Roberto Alagna - Ma vie est un opéra

Le Royaume des Deux-Siciles (Roberto Alagna)

Patrick Dupond, un danseur chez les étoiles

Michaël Denard, le « prince » de l'Opéra de Paris

Le Lac des Cygnes, l'Ambitieux projet de Tchaïkovski

Maria Callas - Il était une voix

Body and Soul (Opéra national de Paris)

Dans les coulisses de Casse-Noisette

Dans les coulisses de Roméo et Juliette

Dans les coulisses de La Fille mal gardée

Dans les coulisses de Don Quichotte

Dans les coulisses de Mayerling

Martha Graham, danser avec l'âme

Accès Live à l'Opéra Bastille pour « Le Lac des Cygnes »

Accès live à l'Opéra Garnier dans les coulisses de « La Cenerentola »

                           Février 2025

Operatic Oniricon (Polish National Opera and Ballet) jusqu'au 02 février 2025

Asmik Grigorian (Festival de Salzbourg) jusqu'au 03 février 2025

Colorature, Mrs Jenkins et son pianiste - Opéra Grand Avignon jusqu'au 09 février 2025

La Walkyrie (LongBorough Festival Opera) jusqu'au 09 février 2025

Charpentier à l'honneur - Festival de musique sacrée à Madrid jusqu'au 14 février 2025

Il viaggio a Reims (Rossini Opera Festival) jusqu'au 16 février 2025

Il Trittico (La Monnaie) jusqu'au 21 février 2025

Graines d'étoiles, les années de maturité jusqu'au 22 février 2025

Le Comte Ory (Rossini in Wildbad) jusqu'au 23 février 2025

Un chant de Noël (Finnisches Nationalballett) jusqu'au 27 février 2025

Il Barbiere di Siviglia (Royal Swedish Opera) jusqu'au 28 février 2025

                           Mars 2025

Fidelio courte animation jusqu'au 01 mars 2025

La Vestale (Opéra national de Paris) jusqu'au 06 mars 2025

L'Ange de Feu (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 06 mars 2025

Jonas Kaufmann - Les plus belles musiques de film jusqu'au 07 mars 2025

Sandrine Piau et Les Talens Lyriques (Bayreuth Baroque Opera Festival 2024) jusqu'au 08 mars 2025

La Forza del destino (La Scala de Milan) jusqu'au 08 mars 2025

Ravel, la grande soirée de ballets (Les ballets de Monte-Carlo) jusqu'au 10 mars 2025

Nuria Rial & Fahmi Alqhai (Bayreuth Baroque Opera Festival 2024) jusqu'au 12 mars 2025

La Chauve-Souris (Opéra de Lille) jusqu'au 13 mars 2025

Fauteuils d'orchestre (Opéra Comique) jusqu'au 13 mars 2025

Moise et Aaron (Opéra national de Paris) jusqu'au 14 mars 2025

Aladin de David Bintley (Nouveau Théâtre/Ballet national de Tokyo) jusqu'au 20 mars 2025

Fauteuils d'orchestre (Anne Sinclair) jusqu'au 21 mars 2025

Car/Men (Théâtre municipal de Béthune) jusqu'au 22 mars 2025

"Peter I. Tschaikowski", ballet de Cayetano Soto jusqu'au 22 mars 2025

Maria Callas au cinéma jusqu'au 23 mars 2025

Noël en Bavière jusqu'au 23 mars 2025

Un Noël musical avec la famille Kanneh-Mason jusqu'au 23 mars 2025

Vivaldi et Mozart au musée du Louvre jusqu'au 24 mars 2025

Gala Puccini (La Fenice) jusqu'au 28 mars 2025

Anna Netrebko et Jonas Kaufmann chantent Puccini (Scala de Milan) jusqu'au 28 mars 2025

"La bohème" avec Anna Netrebko et Piotr Beczala (Festival de Salzbourg 2012) jusqu'au 28 mars 2025

Nixon in China (Opéra d'Etat Hongrois) jusqu'au 29 mars 2025

Un Lac des Cygnes (Semperoper Ballet) jusqu'au 30 mars 2025

Concert de la Saint-Sylvestre 2024 des Berliner Philharmoniker (Kirill Petrenko et Daniil Trifonov) jusqu'au 31 mars 2025

L'heure espagnole & Pulcinella (Opéra Comique) jusqu'au 31 mars 2025

                           Avril 2025

Madame Butterfly  (Opéra national de Paris) jusqu'au 01 avril 2025

Concert du Nouvel An à la Fenice de Venise jusqu'au 01 avril 2025

D'ARC (Opéra national de Varsovie) jusqu'au 01 avril 2025

Le Messie (Festival de Pâques d'Aix-en-Provence) jusqu'au 03 avril 2025

Max Emanuel Cencic & les Talens Lyriques) jusqu'au 04 avril 2025

Finale IVC 2024 2024 jusqu'au 05 avril 2025

Finale du concours Neue Stimmen 2024 jusqu'au 11 avril 2025

Vienne célèbre Beethoven - Philippe Jordan et l'Orchestre symphonique de Vienne jusqu'au 11 avril 2025

The Shell Trial (Opéra national des Pays-Bas) jusqu'au 14 avril 2025

Mikael Karlsson : Melancholia (Opéra Royal de Suède, Stockholm) jusqu'au 20 avril 2025

Oper! Awards 2025 (Théâtre Royal de la Monnaie) jusqu'au 21 avril 2025

Finale de chant du concours de Genève 2024 jusqu'au 22 avril 2025

Norma (Theater an der Wien) jusqu'au 24 avril 2025

Le Bohème (Opéra de Montpellier) jusqu'au 25 avril 2025

Benjamin Millepied à l'Opéra de Paris jusqu'au 30 avril 2025

                            Mai 2025

Le convenienze ed inconvenienze teatrali (Wexford Festival Opera) jusqu'au 02 mai 2025

La Flûte enchantée (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 07 mai 2025

La Traviata (Théâtre national de Mannheim) jusqu'au 09 mai 2025

Mayerling (Opéra national de Paris) jusqu'au 10 mai 2025

Ifigenia in Auline (Opéra national de Paris) jusqu'au 15 mai 2025

Platée (Garsington Opera) jusqu'au 15 mai 2025

Felix Mendelssohn - Le Sonde d'une nuit d'été à Sanssouci jusqu'au 16 mai 2025

The Rake's Progress (Opéra et Ballet national de Norvège) jusqu'au 22 mai 2025

Guercoeur (Opéra national du Rhin) jusqu'au 24 mai 2025

Guillaume Tell (Opéra de Lausanne) jusqu'au 27 mai 2025

Médée (Opéra national de Paris) jusqu'au 29 mai 2025

Le Monde de Hans Zimmer jusqu'au 30 mai 2025

La Forza del destino (Gran Teatre del Liceu) jusqu'au 30 mai 2025

La Chauve-Souris (Opéra de Lille) jusqu'au 31 mai 2025

Giselle (Dutch National Ballet) jusqu'au 31 mai 2025

                           Juin 2025

Les Voyages de monsieur Broucek (Théâtre national de Brno) jusqu'au 04 juin 2025

Etre noir à l'Opéra (Opéra de Paris) jusqu'au 07 juin 2025

Le Mariage (Opéra de Poznan) jusqu'au 08 juin 2025

264, That One Star (Daegu Opera House) jusqu'au 13 juin 2025

Adriana Lecouvreur (Opéra national de Lettonie, Riga) jusqu'au 15 juin 2025

L'Enlèvement au Sérail (Opéra Royal de Versailles) jusqu'au 17 juin 2025

Eugène Onéguine (Opéra national de Finlande) jusqu'au 20 juin 2025

Jour de fête chez Offenbach (Radio France) jusqu'au 22 juin 2025

Sonya Yoncheva, un Noël à Versailles jusqu'au 24 juin 2025

Rigoletto (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 26 juin 2025

Une journée (extra)ordinaire : 24h à l'opéra Garnier jusqu'au 29 juin 2025

                       Juillet 2025

Salomé (Opéra de Hambourg) jusqu'au 03 juillet 2025

Alain Altinoglu et Stéphane Degout (Festival de Colmar) jusqu'au 04 juillet 2025

Judith (Théâtre national Croate de Zagreb) jusqu'au 17 juillet 2025

Être noir à l'Opéra jusqu'au 22 juillet 2025

Afanador (Ballet Nacional de España) jusqu'au 23 juillet 2025

Finale du Concours Tenor Viñas (Gran Teatre del Liceu) jusqu'au 24 juillet 2025

Echo 72 (Opéra d'Etat de Hanovre) jusqu'au 25 juillet 2025

Les Noces de Figaro (Festival de Salzbourg 2023) jusqu'au 28 juillet 2025

Maria Callas chante Tosca (Royal Opera House - Covent Garden) jusqu'au 30 juillet 2025

Gala d'anniversaire, 150 ans du Palais Garnier jusqu'au 30 juillet 2025

Gala Lyrique (Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie) jusqu'au 31 juillet 2025

                       Août 2025

INO Studio Showcase (Irish national Opera)jusqu'au 01 août 2025

Salomé (Opera Ballet de Flandre) jusqu'au 07 août 2025

Marina Viotti - Amor, Furor jusqu'au 10 août 2025

Der Prozess (MusikTheater an der Wien au Kammeroper Wien) jusqu'au 14 août 2025

Wozzeck (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 19 août 2025

Götterdämmerung (Théâtre Royal de la Monnaie) jusqu'au 23 août 2025

                         Septembre 2025

Le Ring sans paroles (Philharmonique de Strasbourg) jusqu'au 06 septembre 2025

Angelin Preljocaj : La visite (Picasso Danse) jusqu'au 19 septembre 2025

The Fairy Queen (Opéra Royal de Versailles) jusqu'au 23 septembre 2025

Zimmer90 (Reeperbahn Festival 2024) jusqu'au 26 septembre 2025

La Reine des neiges (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 29 septembre 2025

 

                         Novembre 2025

On Danse Chez Vous : Mehdi Kerkouche (Chaillot) jusqu'au 07 novembre 2025

Une soirée de ballet à l’Opéra national dʼUkraine jusqu'au 10 novembre 2025

Orphée et Eurydice (Festival Pulsations) jusqu'au 28 novembre 2025

                         Décembre 2025

Camille Saint-Saëns : Oratorio de Noël (Orchestre philharmonique de Strasbourg) jusqu'au 16 décembre 2025

La Fête de la chanson orientale jusqu'au 17 décembre 2025

                           Janvier 2026

Klaus Mäkelä et Gustavo Dudamel dirigent Boulez, Beethoven et Poulenc (10 ans de la Philharmonie de Paris) jusqu'au 10 janvier 2026

Iphigénie en Aulide - Iphigénie en Tauride (Festival d'Aix-en-Provence 2024) jusqu'au 11 janvier 2026

Leevi Madetoja : Les Ostrobothniens (Opéra national de Finlande, Helsinki) jusqu'au 12 janvier 2026

Didon et Enée (Opéra Royal de Versailles) jusqu'au 28 janvier 2026

                           Février 2026

Alexander Rodin : Kateryna (Création mondiale à l'Opéra d'Odessa) jusqu'au 9 février 2026

Voix des Outre-Mer 2023 (Amphithéâtre Bastille) jusqu'au 22 février 2026

                           Mars 2026

Concert en soutien au peuple ukrainien (Maison de Radio France) jusqu'au 04 mars 2026

                           Mai 2026

Barry Lyndon Tribute jusqu'au 13 mai 2026

Michel Legrand, la musique enchantée (Dessay, Bertault) jusqu'au 13 mai 2026

 

                           Juillet 2026

Kiev, un opéra en guerre (1/4) - Danser pour résister jusqu'au 12 juillet 2026

 

                           Septembre 2026

Kiev, un opéra en guerre (2/4) - Exister ou disparaître jusqu'au 12 septembre 2026

JR, Damien Jalet & Thomas Bangalter : Chiroptera (Parvis du Palais Garnier) jusqu'au 30 septembre 2026

                           Octobre 2026

Barbara Hannigan dirige Ligeti et Stravinsky jusqu'au 10 octobre 2026

                         Novembre 2026

Kiev, un opéra en guerre (3/4) - Exilés jusqu'au 14 novembre 2026

Les trois ballets de Stravinsky (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 25 novembre 2026

                         Décembre 2026

Concert du nouvel an de l'Orchestre national de France (Radio France) jusqu'au 30 décembre 2026

   

                          Janvier 2027

Samson (Festival d'Aix-en-Provence 2024) jusqu'au 11 janvier 2027

Madame Butterfly (Festival d'Aix-en-Provence 2024) jusqu'au 13 janvier 2027

                        Février 2027

Kiev, un opéra en guerre (4/4) - Transmettre jusqu'au 08 février 2024

 

                         Avril 2028

Wartime Elegy - Ballet national d'Ukraine  jusqu'au 01 avril 2028

 

                         Juin 2028

Dream Requiem - Rufus Wainwright (Radio France) jusqu'au 13 juin 2028

 

 

                         Novembre 2028

Mikko Franck dirige Dutilleux, Mahler et Strauss (chant Marie-Nicole Lemieux) jusqu'au 21 novembre 2028

Voir les commentaires

Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique

Publié le 27 Janvier 2025

Marcelo Alvarez (Massenet, Gomes, Cilea, Torroba, Sorozabal, Puccini, Rota, Cardillo) Salle Cortot
Récital du 22 janvier 2025
Salle Cortot

Jules Massenet    Le Cid ‘Ô souverain, Ô juge’
Georges Bizet        Carmen ‘Entracte de l’acte III’ (piano solo)
Carlos Gomes        Lo Schiavo ‘Quando nascesti tu’
Alfredo Catalani    ‘Rêverie’ (piano solo)
Francesco Cilea    L’Arlesiana ‘Lamento di Federico’
Giacomo Puccini    ‘Foglio d’album’ (piano solo)
                                Tosca ‘E lucevan le stelle’
Ennio Morricone    ‘Playing love’ (piano solo)
Nino Rota               ‘Parla piu piano’
Ruggero Leoncavallo  ‘Tarentalla’ (piano solo)
Salvatore Cardillo     ‘Core n’grato’
Enrique Granados    ‘Danses espagnoles n°5: Andaluza’ (piano solo)
Federico Moreno Torroba    Maravilla ‘Amor vida de mi vida’
Isaac Albeniz        ‘Tango’ (piano solo)
Pablo Sorozabal    La Tabernera del puerto ‘No puede ser’

Ténor Marcelo Alvarez
Piano Guilio Laguzzi
Bandonéon Francesco Bruno

Genève, le 05 novembre 2024 et Berlin, le 27 janvier 2025, dans le cadre de la Saison 2024/2025 Bellae Voces

Après un premier récital donné au Théâtre du Capitole de Toulouse le 01 février 2024 avec un programme similaire, Marcelo Alvarez relie Genève à Berlin en passant par Paris pour poursuivre une série de récitals d’airs d’opéra, de zarzuela et de chansons latino-américaines.

Le ténor argentin, qui approche ses 63 ans sans le paraître si l’on écoute le public de la salle Cortot qui lui donne plutôt une cinquantaine d’années à tout casser, n’a débuté sa carrière lyrique qu’en 1994 dans ‘Il Barbiere di Siviglia’ à Córdoba, à plus de 30 ans, après avoir chanté auparavant des airs populaires et du tango dans les bars argentins.

Il sera auditionné une première fois par Giuseppe Di Stefano qui est son véritable révélateur.

Marcelo Alvarez

Marcelo Alvarez

En France, Nicolas Joel, qui l’avait découvert à l’occasion de la première du ‘Leyla Voice Competition’ organisé à Istanbul en 1995, lui donna sa chance dans ‘Rigoletto’ pour interpréter le Duc de Mantoue au Théâtre du Capitole de Toulouse en 1997, et l’année d’après, Hugues Gall le fit débuter dans ‘La Traviata’ à l’Opéra Bastille, ce qui sera le point de départ d’une aventure parisienne qui durera 20 ans dans les grands ouvrages italiens, ‘Rigoletto’, ‘La Bohème, ‘Un Ballo in maschera‘, ‘Andrea Chénier’, ‘Luisa Miller’, ‘La Forza del destino’, ‘La Gioconda’, ‘Aida’, Adriana Lecouvreur’, ‘Tosca’, ‘Il Trovatore’, mais aussi ‘Manon' de Massenet.

Les spectateurs présents à Bastille en juillet 2018 n’oublieront jamais son interprétation enfiévrée et dramatique de Manrico auprès de Sondra Radvanovsky.

Guilio Laguzzi et Marcelo Alvarez

Guilio Laguzzi et Marcelo Alvarez

Ce soir, ce véritable ténor verdien a toutefois préféré se tourner principalement vers des références hispaniques en débutant le récital par l’air de Rodrigue extrait du ‘Cid’ de Massenet, 'Ô souverain, Ô juge, Ô père’.

Affectionnant énormément le rôle de ce jeune seigneur de la cour d’Espagne qu’il aurait aimé incarner à la scène, il l’interprète dans un style fortement affirmé qui montre immédiatement qu’il est toujours aussi à l’aise dans les larges aigus lancés avec une vaillance fièrement héroïque.

C’est donc un Rodrique sanguin avec beaucoup d’épaisseur et de couleurs ombrées qui s’adresse à un public qui va rester magnétisé toute la soirée par cette présence en apparence décontractée mais très concentrée.

Marcelo Alvarez

Marcelo Alvarez

En liant chaque aria par une mélodie lyrique jouée au piano par Giulio Laguzzi avec beaucoup d’intériorité, Marcelo Alvarez aborde ensuite les grands airs populaires, ‘Quando nascesti tu’ du compositeur brésilien Antonio Carlos Gomes, le ‘Lamento di Federico’ extrait de ‘L’Arlesiana’ de Francesco Cilea que Mario Lanza interprétait de manière enfiévrée dans le film d’Anthony Mann ‘Serenade’ (1956) sur la scène de Mexico, ou bien le célèbre ‘E Lucevan le stelle’ de ‘Tosca’ chanté non sans nuances.

Il vit tous ces airs intensément avec une générosité surdimensionnée par rapport au modeste volume de la salle Cortot, et c’est cette passion jusqu’au-boutiste que le public est venu entendre.

Francesco Bruno, Marcelo Alvarez et Guilio Laguzzi

Francesco Bruno, Marcelo Alvarez et Guilio Laguzzi

Il y met également un jeu affecté parfaitement dosé qui permet de dessiner des portraits d’une grande présence, ce qui renforce le sentiment d’admiration mêlé à une douce nostalgie que ce chant évoque tant.

Par des mimiques amusantes, il communique simplement avec le public qu’il applaudit même pour son enthousiasme, et, en dernière partie du récital, il laisse place au bandonéon de Francesco Bruno qui nous ramène aux attaches profondes du chanteur argentin en interprétant du tango au charme suranné et mélancolique.

Francesco Bruno, Marcelo Alvarez et Guilio Laguzzi

Francesco Bruno, Marcelo Alvarez et Guilio Laguzzi

Cette soirée est ainsi une manière de rendre hommage à un très grand chanteur qui a laissé au public parisien des souvenirs inoubliables pendant deux décennies par sa fougue et son rayonnement fabuleux, et de retrouver aussi cette puissante ardeur communicative qui remet chacun en contact avec ces grands airs d’opéras attachants que des personnalités telles Luciano Pavarotti, Placido Domingo ou José Carreras ont cherché à partager avec le plus grand nombre.

Voir les commentaires

Publié le 24 Janvier 2025

La Petite Renarde Rusée (Leoš Janáček  – Brno, le 06 novembre 1924)
Répétition générale du 13 janvier 2025 et représentation du 21 janvier 2025
Opéra Bastille

Le Garde-Chasse Milan Siljanov
La Renarde Elena Tsallagova
Le Renard Paula Murrihy
Le Prêtre Frédéric Caton
L'Instituteur, le Moustique Éric Huchet
Le chien Maria Warenberg
Le Blaireau Slawomir Szychowiak
Le Coq, le Geai Rocio Ruiz Cobarro
La Poule huppée Irina Kopylova
Le vagabond Tadeáš Hoza
Le Pivert Marie-Cécile Chevassus
L'Aubergiste Se-Jin Hwang
La femme de l'Aubergiste Anne-Sophie Ducret
Le Hibou, la femme du Garde-Chasse Marie Gautrot

Direction musicale Juraj Valčuha
Mise en scène André Engel

(Opéra de Lyon 2000 – Opéra de Paris 2008)
Prague Philharmonic Children’s Choir

 

Entrée tardivement au répertoire de l’Opéra national de Paris le 13 octobre 2008, ‘La Petite Renarde Rusée’ (‘Příhody lišky Bystroušky’ en tchèque) est une œuvre qui porte en elle une croyance en la vie, une croyance que tout se renouvelle.

La renarde représente ici la projection de cette jeunesse, de cet éternel féminin pour lequel Leoš Janáček était tombé amoureux sous l’inspiration de Kamila Stösslová, une femme mariée âgée de 38 ans de moins que lui.

Elena Tsallagova (La Renarde)

Elena Tsallagova (La Renarde)

André Engel porta sur la scène de l’opéra de Lyon, au mois d’avril 2000, une production de ‘La Petite Renarde Rusée’ taillée pour une scène d’une quinzaine de mètres d’ouverture, qui fut reprise au Théâtre des Champs-Élysées deux ans plus tard.

Puis, cette production fut adaptée à l’immense scène Bastille en 2008, bien plus vaste, qui est celle présentée encore aujourd’hui. Naturellement, un effet de dilution se ressent, mais l’avantage est que les changements de décors peuvent se dérouler avec une meilleure fluidité derrière un rideau finement décoré des portraits des différents personnages.

Le Prague Philharmonic Children’s Choir

Le Prague Philharmonic Children’s Choir

Le principal tableau comprend un champ de tournesols – en lieu et place de la forêt - traversé par une voie ferroviaire qui représente l’empreinte de l’homme sur la nature, et, au troisième acte, le metteur en scène fait varier les saisons de manière à représenter cet acte en hiver et sous la neige avec des teintes lumineuses subtilement dosées

Ce dernier acte revient en effet au conflit entre l’homme et la nature au moment de la mort brutale de la petite renarde – un choc pour les jeunes spectateurs, qui se trouve amplifié par le silence stupéfiant qui règne sur scène après la violence du coup de fusil tiré par le vagabond -, et l’ouvrage s’achève sur la prise de conscience que le cycle de la nature est bien plus court que celui de l’homme et se régénère plus rapidement. Le Garde-chasse finit par s’effacer sous les tournesols pour laisser la nature reprendre son cours.

Paula Murrihy (Le Renard) et Elena Tsallagova (La Renarde)

Paula Murrihy (Le Renard) et Elena Tsallagova (La Renarde)

Mais le cœur de l’ouvrage se situe en fait au second acte, à travers le développement de la relation amoureuse entre la renarde et le renard, où la musique évoque si finement les sentiments intérieurs par une mélodie douce et triste-heureuse.

Tout au long de la soirée, les chanteurs et les figurants apparaissent grimés en différents animaux dans des costumes colorés et parfois très inventifs et ludiques, telle la chenille jouant du bandonéon où bien les moustiques opérant des prises de sang sur le Garde-chasse, et les différentes interactions entre les multiples protagonistes en restent à des gestes simples et naturels. 

Milan Siljanov (Le Garde-Chasse)

Milan Siljanov (Le Garde-Chasse)

Pour cette reprise, la direction musicale est confiée à Juraj Valčuha, musicien slovaque qui a débuté sa carrière en France comme assistant auprès de l’Orchestre et l’Opéra national de Montpellier en 2003, et qui enregistra dès 2005, avec l’Orchestre national de France, ‘Mirra’ de Domenico Alaleona

Et depuis, il est l’invité de grandes scènes lyriques internationales telles le Bayerische Staatsoper, le Deutsche Oper Berlin, l’Houston Opera ou le Teatro di San Carlo.

Ce soir, il offre une lecture luxuriante de cette fable onirique, tissant avec les ensembles de cordes une texture dense aux chromatismes complexes extrêmement prenante et enveloppante dans l’enceinte Bastille. Une profonde respiration se ressent également, et les moindres détails sont dépeints avec vivacité et finesse de geste.

Jeunes chanteuses du Prague Philharmonic Children’s Choir

Jeunes chanteuses du Prague Philharmonic Children’s Choir

Elena Tsallagova incarnait déjà la petite renarde en 2008 sur cette scène, peu après son passage à l’Atelier lyrique de l'Opéra de Paris, mais dorénavant son parcours s’est étoffé et sa voix a acquis une luminosité ombrée et une intensité de projection qui lui permettent de soutenir aisément l’opulence de la direction de Juraj Valčuha. Et elle n’a rien perdu de son allure si svelte !

Elle est opposée au Garde-chasse incarné par Milan Siljanov qui est un jeune baryton-basse issu de l'Ensemble du Bayerische Staatsoper, chanteur doué d’une belle ligne de chant, sombre et noble, qui lui donne aisément la carrure d’un Barbe-Bleue, et donc un charme vocal supplémentaire.

Milan Siljanov (Le Garde-Chasse) et Tadeáš Hoza (Le Vagabond)

Milan Siljanov (Le Garde-Chasse) et Tadeáš Hoza (Le Vagabond)

Le Renard, lui, est chanté par Paula Murrihy qui démontre un lyrisme touchant que l’on n’entend pas toujours dans ce rôle, alors que le Chien joué par Maria Warenberg ne manque pas de ressort et d’enthousiasme.

Les nombreux petits rôles sont très bien tenus, notamment un jeune soliste attaché à l'Ensemble du Théâtre national de Brno, Tadeáš Hoza, qui incarne le vagabond avec caractère et noirceur.

Enfin, le Chœur d’enfants du Philharmonique de Prague, qui surprend tout le monde dès son arrivée en famille de petits renardeaux, apporte en seconde partie une vitalité et une touche d’authenticité qui rendent la représentation encore plus attachante.

Le Prague Philharmonic Children’s Choir

Le Prague Philharmonic Children’s Choir

A observer la salle et les nombreux enfants présents, l’Opéra de Paris a visiblement su attirer un large public grâce à une solide campagne d’annonces et une tarification attractive, ce qui ajoute à l’excellente soirée qu’il est permit de vivre à l’écoute du seul ouvrage lyrique d’Europe centrale et de l’Est programmé cette saison.

Paula Murrihy, Elena Tsallagova, une jeune choriste du Prague Philharmonic Children’s Choir, Juraj Valčuha, Petr Louženský (chef du chœur d'enfants) et Milan Siljanov

Paula Murrihy, Elena Tsallagova, une jeune choriste du Prague Philharmonic Children’s Choir, Juraj Valčuha, Petr Louženský (chef du chœur d'enfants) et Milan Siljanov

Voir les commentaires

Publié le 21 Janvier 2025

Castor et Pollux (Jean-Philippe Rameau – Palais Royal à Paris, le 24 octobre 1737)
Répétition générale du 16 janvier 2025 et représentations du 20 et 28 janvier 2025
Palais Garnier

Castor Reinoud Van Mechelen
Pollux Marc Mauillon
Télaïre Jeanine De Bique
Phébé Stéphanie d'Oustrac
Grand Prêtre de Jupiter, Un Athlète, L'Amour Laurence Kilsby
Minerve, Une suivante d'Hébé Claire Antoine
Une Ombre heureuse, Vénus Natalia Smirnova
Jupiter, Un Athlète, Mars Nicholas Newton

Direction musicale Teodor Currentzis
Mise en scène Peter Sellars (2025)
Chorégraphie Cal Hunt
Orchestre et Chœur Utopia
Nouvelle Production

Retransmission en direct le 01 février 2025 sur POP – Paris Opera Play, la plateforme de l’Opéra national de Paris
Diffusion le 22 février 2025 sur France Musique dans l’émission ‘Samedi à l’Opéra’ de Judith Chaine

Héros antiques des poèmes d’Homère et d’Hésiode, les enfants de Léda, Castor et Pollux, le premier fils de Tyndare et frère de Clytemnestre, le second fils de Zeus et frère d’Hélène, ont inspiré à Jean-Philippe Rameau l’un de ses chefs-d’œuvre incontestés.

Reinoud Van Mechelen (Castor) et Jeanine De Bique (Télaïre)

Reinoud Van Mechelen (Castor) et Jeanine De Bique (Télaïre)

La première version, créée au Théâtre du Palais Royal en 1737, eut un succès d’estime, mais la version révisée de 1754, qui supprimait le prologue (une commémoration de la fin de la Guerre de Succession de Pologne) et réécrivait le premier acte tout en raccourcissant les récitatifs, fut jouée en continu jusqu’en 1785 au point de faire partie des cinq ouvrages les plus représentés de l’Académie Royale de Musique, auprès des grands succès de Christoph Willibald Gluck, jusqu’à la Révolution française.

Puis, après 133 ans d’absence, l’ouvrage réapparut au Palais Garnier en 1918 dans une mise en scène de Jacques Rouché, selon une orchestration d’Alfred Bachelet et une chorégraphie de Nicolas Guerra qui seront reprises jusqu’au 26 octobre 1940.

Chœur Utopia,  Laurence Kilsby (L'Amour) et Natalia Smirnova (Vénus)

Chœur Utopia, Laurence Kilsby (L'Amour) et Natalia Smirnova (Vénus)

A Paris, la version de 1754 connut ensuite par deux fois les honneurs de la scène au Théâtre des Champs-Élysées, d’abord dans une production de l’English Bach Festival en 1982, puis en 2014 dans une mise en scène de Christian Schiaretti et l’interprétation du Concert Spirituel, avec Reinoud van Mechelen en Mercure.

Et en cette même année où l’on célébrait les 250 ans de la disparition de Jean-Philippe Rameau, Raphaël Pichon et son Ensemble Pygmalion s’arrêtaient pour un soir à la salle Favart afin de jouer une version de concert de ‘Castor et Pollux’, tandis que le chef d’orchestre Teodor Currentzis éditait, pour sa part, un album hommage au compositeur français intitulé ‘The sound of light’ (Sony Classical).

Danseurs de FlexN devant Jupiter

Danseurs de FlexN devant Jupiter

Le retour de ‘Castor et Pollux’ au répertoire de l’Opéra de Paris dans la version de 1737 est donc un évènement historique pour l’institution puisqu’il s’agit d’une véritable renaissance, d’autant plus que la direction artistique est confiée à Peter Sellars et Teodor Currentzis, deux compagnons de route qui laissèrent un mémorable souvenir de leur interprétation de ‘The Indian Queen’ d’Henry Purcell, jouée en 2013 au Teatro Real de Madrid.

Pour la scène Garnier, Peter Sellars s’est associé au chorégraphe Cal Hunt qui avait interprété en 2019 un magnifique mouvement avec Sabine Devieilhe dans la production des ‘Indes Galantes’ mise en scène par Clément Cogitore et Bintou Dembélé à l’Opéra Bastille, un immense succès public qui avait fortement ringardisé la critique française passée complètement à côté du sens de ce spectacle.

Natalia Smirnova (Vénus), Claire Antoine (Minerve) et Laurence Kilsby (L'Amour)

Natalia Smirnova (Vénus), Claire Antoine (Minerve) et Laurence Kilsby (L'Amour)

A nouveau, l’univers de la rue et sa violence sont le point de départ narratif choisi par les deux artistes nord-américains qui se sont entourés de treize danseuses et danseurs, dont le mannequin Ablaye Birahim Diop, qui, tout au long du spectacle, vont insérer des mouvements chorégraphiques de style FlexN dont les sinuosités et l’agilité représenteront la dynamique musicale de l’écriture ramiste souvent parcellée de danses.

Ainsi, en choisissant la version de 1737, Peter Sellars développe une analyse intemporelle d’une œuvre qui invite l’esprit de guerre à s’incliner face à un sentiment d’amour humain relié à l’univers.

Cal Hunt (Castor), Jeanine De Bique (Télaïre), Stéphanie d'Oustrac (Phébé) et Marc Mauillon (Pollux)

Cal Hunt (Castor), Jeanine De Bique (Télaïre), Stéphanie d'Oustrac (Phébé) et Marc Mauillon (Pollux)

Le prologue met en scène de façon allégorique l’Amour qui cherche à vaincre Mars - Laurence Kilsby interprète dans cette version les rôles du Grand Prêtre de Jupiter, d’un Athlète et de l’Amour avec une sublime sensibilité céleste, alors que le dieu de la guerre est incarné par le timbre de basse épais mais aux accents doucereux de Nicholas Newton -, et les morts respectives de Castor et Lyncée vont découler de rixes interprétées dans l’esprit des combats de rues new-yorkais de ‘West Side Story’, mais dans un espace très restreint sur scène.

 Laurence Kilsby (L'Amour), Nicholas Newton (Jupiter) et Marc Mauillon (Pollux)

Laurence Kilsby (L'Amour), Nicholas Newton (Jupiter) et Marc Mauillon (Pollux)

En fond d’écran, une vidéo en plan fixe montre des images de cet environnement urbain rude et sans charme, puis, tout au long de l’ouvrage, ces films vont prendre de la distance avec la réalité terrestre pour amener le spectateur à contempler les chapelets de lumières des villes vues depuis l’espace, les aurores boréales et météores de l’atmosphère et, plus loin, les superbes images de la planète Jupiter, du Soleil et de l’univers interstellaire, comme une réponse poétique aux nombreuses allusions aux dieux et sources lumineuses invoquées dans le livret du début à la fin. 

Marc Mauillon (Pollux) et Stéphanie d'Oustrac (Phébé)

Marc Mauillon (Pollux) et Stéphanie d'Oustrac (Phébé)

Et au final, le retour à la réalité met en perspective tout ce que l’environnement immédiat de l’homme aura occulté de sa place dans l’univers, la vidéo revenant à la banalité du quotidien sous un ciel sans étoiles.

Et comme Peter Sellars s’inscrit dans une approche très spirituelle et onirique, il n’éprouve pas le besoin de changer de lieux – quelques éléments de décors concrets décrivent un petit appartement de ville -, préférant jouer sur la subtilité et la délicatesse des éclairages, ainsi que sur l’expressivité émotionnelle des chanteurs par un travail fin et précis sur le rendu de leurs émotions.

Jeanine De Bique (Télaïre) et Marc Mauillon (Pollux)

Jeanine De Bique (Télaïre) et Marc Mauillon (Pollux)

Ainsi, l’air de Télaïre ‘Tristes apprêts’ du premier acte condense à lui seul toutes les qualités de ce très beau spectacle où l’on peut entendre Jeanine De Bique chanter une souffrance indiciblement intériorisée d’un sombre souffle de voix à la somptueuse sensualité de velours, prolongée par la peinture orchestrale irrésistible de l’ensemble Utopia dont Teodor Currentzis mixe les couleurs avec une finesse qui vise à l’imperceptibilité de l’expression du sentiment, le tout sous un merveilleux fond d’étoiles et des lumières intimes qui effleurent de leur chaleur la sensibilité du cœur.

On pourrait prendre une place pour chaque soirée rien que pour revivre ce moment de grâce qui est une fusion poignante de tant de talents artistiques.

Cal Hunt (Castor) et Jeanine De Bique (Télaïre)

Cal Hunt (Castor) et Jeanine De Bique (Télaïre)

Le passage aux enfers de Pollux et le retour éphémère de Castor, sortant d’un cercueil, auprès de Télaïre se jouent donc dans ce même appartement sous des lumières encore plus sombres qui évoquent le songe, les danseurs évoluant pour un moment dans des costumes constellés de lueurs stellaires.

Pollux n’a clairement pas le beau rôle, affublé d’un treillis pour souligner sa nature belliqueuse, et Marc Mauillon use d’un timbre déclamatoire très franc, tout en étant plaintif, pour ne revenir à la tendresse qu’au dernier acte afin de manifester un changement intérieur en lui-même.

Stéphanie d'Oustrac (Phébé) et les danseurs de FlexN

Stéphanie d'Oustrac (Phébé) et les danseurs de FlexN

Stéphanie d'Oustrac – l’inaltérable et aérienne Argie dans ‘Les Paladins’ chorégraphié en 2006 au Théâtre du Châtelet par José Montalvo - dépeint également une Phébé farouche douée de la présence éclatante qu’on lui connaît, avec dorénavant des variations de couleurs plus tourmentées qui, finalement, donnent un portrait plutôt terrestre qui s’accorde bien avec celui de Pollux, en fort contraste avec celui formé par Télaïre et Castor qui représentent l’harmonie amoureuse dans ce qu’elle a de plus pur.

Taya König-Tarasevich (Flûte), Jeanine De Bique (Télaïre) et Reinoud Van Mechelen (Castor)

Taya König-Tarasevich (Flûte), Jeanine De Bique (Télaïre) et Reinoud Van Mechelen (Castor)

Et dans le rôle de Castor, Reinoud Van Mechelen envoûte d’emblée l’auditeur en chantant ‘Séjour de l’éternel paix’ avec une suavité enjôleuse dont il ne va jamais se départir, mais aussi à travers un naturel des poses travaillées avec Peter Sellars pour transmettre les émotions les plus justes.

Tout le jeu amoureux avec Jeanine De Bique est d’une extrême sensibilité jusqu’au final où leur relation devient tendre et joueuse, Peter Sellars choisissant exclusivement la lumière comme issue possible – même la salle Garnier s’illuminera sur les dernières mesures – de façon à rendre une forme de rédemption à Phébé et Pollux qui partageront, eux aussi, leur bonheur convivial.

Enfin, deux sopranos, Natalia Smirnova et Claire Antoine, se distinguent au fil de l'ouvrage, la première dans le prologue en offrant à Vénus un timbre dramatique et vibrant, alors que la seconde, en ombre heureuse, inscrit en seconde partie son chant dans une ornementation qui fleure la légèreté malicieuse de l’amour.

Teodor Currentzis

Teodor Currentzis

Dans cette version donnée quasiment sans coupures majeures – la fin du prologue entre Vénus, L’Amour, Mars et Mercure est toutefois simplifiée –, Teodor Currentzis prend beaucoup de soin à polir le son en lui induisant une rondeur sensuelle et une noirceur crépusculaire dans les passages lents, mêlant aux récitatifs le scintillement chaleureux du clavecin et les sonorités médiévales des luths, tout en insufflant une vie pétillante aux danses qui préserve les couleurs des instruments de l’orchestre Utopia.

Le chœur, lui, apparaissant aussi bien sur scène pour jouer de manière démonstrative sa joie et ses inquiétudes, qu’au milieu des musiciens pour mieux fondre ses voix aux cordes plaintives, est d’une impeccable éloquence, doublée d’une expressivité humaine agréablement authentique.

Chœur Utopia

Chœur Utopia

Dès son arrivée en fosse, Teodor Currentzis fut chaleureusement accueilli, prémisses à des réactions qui se montreront dithyrambiques dès la fin de la première partie, avant même qu’au rideau final une standing ovation submerge l’ensemble des artistes dans une joie exubérante. 

Encore une première à laquelle il fallait être, pour constater aussi le plaisir et l’intérêt que ce spectacle a su créer en salle!

Nicholas Newton , Reinoud Van Mechelen, Cal Hunt, Peter Sellars, Jeanine De Bique, Ablaye Birahim Diop, Kenza Kabisso, Edwin Saco, Teodor Currentzis, Marc Mauillon, Océane Valence, Stéphanie d'Oustrac et l'Orchestre Utopia

Nicholas Newton , Reinoud Van Mechelen, Cal Hunt, Peter Sellars, Jeanine De Bique, Ablaye Birahim Diop, Kenza Kabisso, Edwin Saco, Teodor Currentzis, Marc Mauillon, Océane Valence, Stéphanie d'Oustrac et l'Orchestre Utopia

Voir les commentaires

Publié le 15 Janvier 2025

Salomé (Richard Strauss – Dresde, le 09 décembre 1905)
Représentation du 12 janvier 2025
Opera Ballet Vlaanderen - Gand

Salomé Allison Cook
Herodes Florian Stern
Herodias Angela Denoke
Jochanaan Kostas Smoriginas
Narraboth Denzil Delaere
Page der Herodias Linsey Coppens
Erster Jude Daniel Arnaldos
Zweiter Jude Hugo Kampschreur
Dritter Jude Timothy Veryser
Vierter Jude Hyunduk Kim
Fünfter Jude Marcel Brunner
Erster Nazarener Reuben Mbonambi
Zweiter Nazarener Leander Carlier
Erster Soldat Igor Bakan
Zweiter Soldat Marcel Brunner
Ein Kappadozier Reuben Mbonambi
Ein Sklave Linsey Coppens

Direction musicale Alejo Pérez
Mise en scène Ersan Mondtag (2024)

Né à Berlin en 1987 d’une famille d’immigrés turcs, Ersan Mondtag est un metteur en scène formé à l’histoire de l’art, le cinéma et la musique qui réalisa sa première pièce officielle au Staatstheater Kassel en 2015, ‘TYRANNIS’. D’autres spectacles suivirent dont ‘Das Internat’ créé en 2016 au Schauspiel Dortmund dans un décor gothique tournant, hanté par le mal.

Puis, en février 2018, il mit en scène au Théâtre Maxim Gorki de Berlin ‘Salome’, d’après Oscar Wilde, sur des textes arrangés par Orit Nahmias, et ce n’est que par la suite qu’il appréhenda la mise en scène d’opéra avec ‘Der Schmied von Gent’ de Franz Schreker donné en 2020 à l’Opéra des Flandres, suivi en ce même théâtre par ‘Le Lac d’argent’ de Kurt Weill.

Allison Cook (Salomé) et Linsey Coppens (Le Page)

Allison Cook (Salomé) et Linsey Coppens (Le Page)

Il est donc de retour en ce lieu empreint, dès la fin des années 60, de l’influence de Gerard Mortier, pour mettre en scène ‘Salome’ de Richard Strauss.

Son interprétation s’appuie de façon saisissante sur un décor d’une grande force évocatrice comprenant deux faces, l’une représentant l’extérieur des façades du Palais d’Hérode à travers des jeux d’ombres qui se dessinent sur des escaliers, alcôves, créneaux et remparts qui donnent une allure fantastique et expressionniste à ce château, dont les tours représentent les bustes immenses des maîtres du palais.

C’est ici que se jouera la relation entre Salomé et Jochanaan.

Salome (Cook Denoke Stern Smoriginas Pérez Mondtag Vlaanderen) Gand

Puis, par effet pivotant, notre regard découvre l’intérieur du Palais, centre de pouvoir à nouveau sculpté avec une finesse de détails impressionnante représentant deux escaliers en courbes élégantes flanqués de luxueuses loges latérales cérémonielles et cosy, qui encadrent en plein centre les symboles du pouvoir, une queue de paon surmontée d’une pyramide protégée par cinq statues - les gardiens du temple - qui remémorent les temps soviétiques. Mais les teintes rouges et les éléments de confort évoquent surtout un monde de luxure.

Et lors du passage d’un lieu à l’autre, deux immenses graphismes représentent la nature monstrueuse d’Hérode et Hérodias, le premier dévoreur de chair fraîche, la seconde animée par un sadisme diabolique.

Les corps de tous les figurants sont en revanche enlaidis par des effets qui donnent une couleur terne et flétrie à leur chair.

Tout figure le centralisme fasciste et monumental.

Salome (Cook Denoke Stern Smoriginas Pérez Mondtag Vlaanderen) Gand

Mais ce que raconte Ersan Mondtag est comment une jeune princesse née dans ce milieu là va, en premier lieu, en reproduire les codes, d’abord dans sa relation avec Jochanaan qui est lui-même fortement sexualisé avec son allure de jeune homme affublé d’un peignoir bleu, puis, par la manière dont elle va sembler jouer la connivence, notamment avec sa mère, lors des scènes festives, pour ensuite se retourner contre tout ce monde qui a abusé d’elle.

En effet, l’on assiste à la disparition un par un de tous les hommes présents sur scène, de Narraboth assassiné depuis un sombre interstice, car complice de l’oppression, jusqu'aux juifs et Hérode lui-même, éliminés par un groupe de femmes vivant à la cour. Et Salomé brandira fièrement la tête de Jochanaan comme pour parachever une victoire féministe sur un univers brutaliste dominé par le pouvoir masculin, Hérodias finissant dans le cachot du prophète.

Cette lecture qui invoque un renversement du monde est sans doute moins forte que la vision qu’a porté à la scène Lydia Steier à l’Opéra Bastille qui dissociait, au tableau final, l’acte monstrueux de Salomé de sa perception amoureuse envers Jochanaan. Mais on retrouve à nouveau une utilisation très politique de l’œuvre qui tente de sauver les femmes.

Et le jeu d’acteur est aussi très bien exploité de la part de tous les artistes, avec un recours au grotesque qui vise à contrebalancer la violence en jeu.

Kostas Smoriginas (Jochanaan)

Kostas Smoriginas (Jochanaan)

A l’opéra des Flandres, la cohésion entre l’expression scénique et l’interprétation orchestrale est souvent profondément travaillée, et l’on retrouve dans la direction d’Alejo Pérez une théâtralité sombre et un peu brute mais qui fait entendre le foisonnement de l’orchestration straussienne dans toute sa complexité, en dégageant avec soin les contrastes et les lignes étincelantes que les musiciens du Symfonisch Orkest Opera Ballet Vlaanderen décrivent avec un vrai sens de l’intime.

Les cuivres semblent un peu étouffés, mais le travail des cordes est de toute beauté, et le discours dramaturgique est fermement appuyé. Manque sans doute une forme d’évanescence lyrique qui amplifierait le mystère et l’atmosphère surnaturelle qui se rattachent fortement à cet univers.

Angela Denoke (Herodias), Florian Stern (Herodes), Allison Cook (Salomé) et Linsey Coppens (Le Page)

Angela Denoke (Herodias), Florian Stern (Herodes), Allison Cook (Salomé) et Linsey Coppens (Le Page)

Sur scène, Allison Cook fait sienne une personnalité qu’elle entend bien défendre avec un art du phrasé méticuleusement sculpté, et d’une grande clarté discursive inhérente à la signature straussienne.

Fine d’apparence, elle joue d’une animalité subtile, féminine et lucide, chante avec un souffle percutant, pas forcement très puissant, mais qui est toujours bien profilé. Elle mélange ainsi une maturité d’être à un comportement ludique ce qui la situe quelque part entre la jeune fille inconsciente et le monstre prêt à passer à l’acte.

Kostas Smoriginas possède de belles expressions autoritaires qui dépeignent un portrait rajeuni du Prophète, si bien qu’il est bien moins le représentant d’une force divine implacable que celui d’un homme ayant une sensualité vocale et physique qui trouble l’image archaïque que l’on pourrait avoir de Jochanaan, même si les effets théâtraux de l'orchestre prennent parfois le dessus.

Angela Denoke (Herodias)

Angela Denoke (Herodias)

Si Florian Stern dépeint une figure d’Hérode plus faible que sarcastique, ce qui va aussi dans l’esprit de la mise en scène qui fait la part belle aux femmes, Angela Denoke rend au contraire à Hérodias une présence physique et un aplomb vocal qui dominent les scènes du palais. Elle est la seule à donner franchement l’impression que la salle est trop petite pour elle.

Son timbre sibyllin est coloré d’inflexions qui la rendent unique mais qui sont moins prononcées dans ce rôle, car l’une des caractéristiques d’Angela Denoke est de savoir profondément incarner la souffrance humaine. C’est donc un immense plaisir de la voir autant au premier plan dans cette production, tout en repensant aux rôles sensibles qu’elle sait aussi représenter.

Kostas Smoriginas et Angela Denoke

Kostas Smoriginas et Angela Denoke

Parmi les rôles secondaires, Denzil Delaere donne une impression de solidité et de sensibilité qui défendent très bien Narraboth, et même si le page incarné par Linsey Coppens est un peu en retrait en terme de noirceur, tout son chant est dessiné avec précision.

Et en juif et cappadocien, Reuben Mbonambi impose un timbre de basse rocailleux qui annonce une obscurité prémonitoire.

Florian Stern, Allison Cook, Alejo Pérez, Kostas Smoriginas, Angela Denoke et Linsey Coppens

Florian Stern, Allison Cook, Alejo Pérez, Kostas Smoriginas, Angela Denoke et Linsey Coppens

Tous les éléments de cette production artistique réussissent ainsi à former un tout vivant et autonome dont le sens de l’action peut paraître au départ plutôt traditionnel, mais dont les écarts se révèlent petit à petit. L’interprétation féministe est certes réductrice, mais il y a ici un travail de mise en scène et de qualité dans le mixage des éclairages à la complexité du relief des décors qui séduit, et la radicalité qui se précipite dans la dernière partie participe aussi à la pureté sauvage que draine l’ouvrage.

Voir les commentaires

Publié le 8 Janvier 2025

Article de juillet 2016 mis à jour le 08 janvier 2025

L'article qui suit est une mise à jour intégrale de son contenu rédigé la première fois en juillet 2016.
Il fait un état des lieux de l’audience des sites internet de théâtres lyriques, de salles de concert classique, d’orchestres philharmoniques, de revues musicales, de radios musicales, de chaînes culturelles, de bases de données classiques et de sites de vidéos en streaming et cherche à en tirer quelques enseignements.

Le point de départ est le site de mesure d'audience Similarweb.com (une jeune compagnie britannique de technologie de l'information) qui donne, gratuitement, quelques indicateurs, à ne considérer que pour leurs ordres de grandeur, et un classement mondial des sites sélectionnés (classement basé sur le nombre de consultations mais aussi le temps passé et le nombre de pages consultées par les lecteurs).

Il fournit, notamment, le nombre de consultations par mois, la part du trafic lié à un accès direct au site (plus la part des accès directs est importante, plus la part des lecteurs fidèles est élevée), et la nationalité des visiteurs. Contrairement aux idées reçues, la part de lecteurs amenée par les réseaux sociaux (Facebook, twitter, Instagram ..) est très faible et représente dans la plupart des cas moins de 5% du trafic. Ces sites sont avant tout consultés par accès direct (pour les fidèles) ou par recherche google pour lequel leur bon référencement est indispensable à leur visibilité.

Un même visiteur pouvant consulter un même site plusieurs fois par mois, voir par jour, et depuis différents moyens électroniques, le nombre de consultations est donc très supérieur au nombre de personnes physiques distinctes ayant accédé à un site internet.  Ainsi, ‘Google’, le site n°1, reçoit 90 milliards de consultations par mois, alors que seuls 4 milliards d’habitants ont accès à internet dans le monde. Le nombre de visiteurs réels d’un site web est donc probablement 20 à 100 fois inférieur au nombre de consultations.

Klaus Mäkelä et l'Orchestre de Paris à la Philharmonie de Paris en septembre 2021

Klaus Mäkelä et l'Orchestre de Paris à la Philharmonie de Paris en septembre 2021

 Le tableau qui suit présente le classement de 200 sites lyriques et musicaux pour les 11 catégories suivantes auxquelles un code couleur différent est associé (bleu foncé pour les maisons d'opéras, bleu clair pour les centres de musiques et les orchestres, rose pour les webzine et blog, etc.), à savoir :

  • 2 chaînes culturelles à titre de référence : Arte et 3Sat
  • 6 radios musicales (Classik FM, France Musique, Radio Classique, WQXR, BR Klassik ...)
  • 100 maisons d’opéras internationales (Opéra national de Paris, MET, Covent Garden, Mariinski etc.)
  • 37 salles de concerts et orchestres philharmoniques ou symphoniques et centres musicaux
  • 4 sites qui agrègent plusieurs salles (Kennedy Center, Aalto Theater Essen, Château de Versailles Spectacles et Opera Australia)
  • 23 webzines (Slipped Disc, Forum Opera, Bachtrack, etc.)
  • 4 sites dédiés aux violonistes (Violinist, The Strad, Strings Magazine, The Violin Channel)
  • 4 sites de streaming (Operavision, Medici TV, Digital Concert Hall, Opera on video)
  • 9 bases de données de partitions et d'archives (IMSLP, Opera Arias, La Flûte de Pan, Bärenreiter etc.)
  • 10 sites de ventes en ligne d’enregistrements musicaux (JPC, Qobuz, Presto Music, Naxos etc.)
  • 1 site de billetterie (Music Opéra)

 

Le choix du seuil de 200 sites permet d'inclure quasiment tous les sites recevant au minimum 50 000 consultations par mois (soit de quelques milliers de lecteurs individuels pour les plus modestes à plusieurs centaines de milliers pour Arte). Ce nombre de consultations mensuelles est une moyenne calculée sur le second semestre 2024 (Similar Web affiche les résultats des 3 derniers mois ce qui oblige à faire plusieurs sondages au cours de l'année).

Pour chaque site est affiché :

  • son classement mondial (moyenne des 6 derniers mois)
  • l'évolution de son classement par rapport au premier semestre 2024
  • le nombre de consultation par mois (moyenne des 6 derniers mois)
  • la part de visiteurs qui accèdent directement au site (sans recherche google ou réseaux sociaux)
  • la part de visiteurs français

 

Une mise à jour d'ensemble de ce classement aura lieu tous les 6 mois, chaque mois de janvier et juillet, afin de suivre l'évolution annuelle du succès de ces sites. 

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2024)

Classic FM, première chaîne de musique classique
Avec plus de 3 millions d’accès par mois sur internet, et 5 millions d’auditeurs chaque week-end sur les ondes hertziennes, la chaîne de musique classique britannique Classic FM a fêté ses 30 ans le 7 septembre 2022 et est devenue la première chaîne de musique classique au monde. 

 

En France, France Musique et Radio classique sont au coude à coude avec environ 1 million d’auditeurs par jour en hertzien. Mais sur internet, France Musique prend le dessus sur sa concurrente avec 1,4 millions de consultations du site par mois (1,2 millions en 2016), ce qui peut être du à la richesse de son contenu numérique. Plus de 80 % des auditeurs numériques des deux radios sont français, mais 10 % du trafic de Radio Classique provient d’auditeurs belges, alors que 10 % du trafic web de France Musique provient d’auditeurs canadiens, suisses, espagnols et grecs.

Toutefois, depuis février 2022, Radio France agrège sur un même site ses différentes chaînes radios (France Culture, France Inter etc..) si bien qu'il n'est plus possible de suivre l'évolution de France Musique. Le nombre de consultations affiché ici est donc une estimation à partir de l'évolution de la fréquentation de Radio France.

Le ROH, l’ONP, le MET, le Mariinsky et le Bolshoi en tête des sites web de maisons lyriques les plus consultés au monde.
Le Royal Opera House Covent Garden, l’Opéra national de Paris, le MET Opera de New-York, le Théâtre du Mariinsky et le Bolshoi sont les cinq maisons d’opéra qui disposent de sites internet classés parmi les 100 000 plus consultés au monde avec plus de 500 000 connexions par mois (et même 1 million pour le ROH). On observe cependant une nuance entre les maisons occidentales et les maisons russes.

70 % des visiteurs numériques des maisons occidentales sont nationaux, et 8 % proviennent aussi des USA pour le Covent Garden et l’Opéra de Paris, tandis que 8 % des visiteurs numériques du MET sont britanniques ou canadiens.

 

Avec plus de 500 000 consultations par mois, les maisons russes de Saint-Pétersbourg (Le Mariinski) et Moscou (Le Bolshoi) talonnent ces trois maisons phares, mais  90 % de leurs visiteurs sont cette fois nationaux et 2 % sont américains. Et depuis fin 2023, et la nomination de Valery Gergiev, le site du Théâtre du Bolshoi est même le plus consulté des sites d'institutions lyriques.

Avec 400 000 visiteurs par mois, le site de l’Opéra de Vienne a une structuration de sa fréquentation un peu différente. Seuls 30 % des visiteurs sont nationaux, 15 % sont allemands, 10 % sont américains, 6% sont britanniques et 5% sont français, ce qui reflète une image de maison de répertoire ouverte au monde entier. Les Russes, qui représentaient 10% du public avant la guerre en Ukraine, en sont dorénavant absents.

Et hors Opéra de Paris, le Théâtre des Champs-Élysées, le Théâtre du Châtelet, l'Opéra de Lyon et l'Opéra de Bordeaux sont les seuls sites de théâtre lyrique et classique français à dépasser largement les 50 000 consultations par mois.

Les opéras allemands sont bien représentés en seconde partie de ce classement, le Bayerische Staatsoper de Munich (300 000 consultations) en tête, mais également les maisons européennes telles le Norwegian Opera, le Royal Danish Opera, le Teatro Real de Madrid, l'Opéra d'Amsterdam, l’Opéra d’État de Prague et le Théâtre national de Brno.

Hors Europe, le Teatro Colon de Buenos Aires se détache nettement avec 400 000 visiteurs par mois.

Les succès de la Philharmonie de Paris et de l’ElbPhilharmonie et la reconnaissance internationale du Philharmonique de Vienne
Ouvertes respectivement en 2015 et 2017, la Philharmonie de Paris et l’ElbPhilharmonie de Hambourg sont devenues en quelques années les salles de concerts philharmoniques disposant des sites les plus consultés au monde.

Quant au site du Philharmonique de Vienne (plus de 250 000 consultations par mois) – l’orchestre a célébré ses 180 ans en 2022 -, il dispose d’une structuration de ses visiteurs totalement internationale dont seuls 15 % sont autrichiens, 15 % allemands, 10 % américains, 5% polonais, 5% italiens et 5% japonais..

Il est de plus fréquenté à 50 % par une multitude d’autres nationalités. Vienne est véritablement associée à une image de culture musicale mondiale - mais le concert du nouvel an qui augmente l'afflux de visiteurs sur le site du Wiener Philharmoniker en janvier joue beaucoup sur cette mise en avant -.

Enfin, pas moins de 13 sites d'orchestres américains apparaissent dans ce classement, dont le New York Philharmonic qui est en tête (300 000 visites par mois) suivi par le Boston Symphony Orchestra et le Los Angeles Philharmonic, et le site de l'emblème musicale des Pays-Bas, le Concertgebow d'Amsterdam, atteint désormais les 250 000 consultations par mois.


 

Slipped Disc et Classical Music en tête des Webzines internationaux, Forum Opera n°1 français pour l'Opéra.
Les magazines en ligne de musique classique se sont développés au même rythme que les sites lyriques. On y trouve des interviews d’artistes, des chroniques de spectacles ou d’enregistrements, l’actualité musicale, et parfois des lieux de discussions. Les groupes anglo-saxons dominent sans partage ce genre de média et sont les véritables promoteurs de cet art dans le monde.

Fondé en 2007 par l’écrivain et critique Norman Lebrecht, Slipped Disc est devenu le n°1 mondial des webzines avec plus de 1 million de consultations par mois. Son lectorat est à 40 % américain, à 25 % britannique, 8 % allemand et 7 % canadien.

Classical Music, le site de la revue BBC Music Magazine (1992), obtient un nombre de consultations qui atteint 700 000 par mois, et d’autres webzines tels Gramophone Uk (la revue fut créée en 1923 par Compton MacKenzie) ou Classics Today (au contenu mis à jour de façon journalière) obtiennent respectivement 350 000 et 200 000 consultations par mois.

Et depuis 2016, un site américain, Operawire (déjà 300 000 visites par mois), monte pour mettre en valeur les artistes de l’art lyrique.

Fondé en 2008 par David et Alison Karlin, le site Bachtrack regroupe des interviews et des comptes-rendus internationaux de concerts, opéras et spectacles chorégraphiques, et peut être consulté en français depuis 2013 (même si seules 10 % de ses 300 000 consultations mensuelles proviennent de l’hexagone).

Tel un gigantesque hub, cet outil propose de nombreux liens vers les évènements et les captations vidéos accessibles en ligne. Il regroupe 150 chroniqueurs dans le monde qui publient 250 articles par mois.

D'autres webzines internationaux ont acquis une importance significative tels Connesi all Opera (Italie), Concerti (Allemagne), Schweizer Musikzeitung (Suisse) ou Opera Plus (Tchéquie).

BelCanto (depuis 2002) et Classical Music News (depuis 2006 - Rédacteur en Chef : Boris Lifanovsky) sont les deux sites russes phares qui dépassent les 300 000 visiteurs par mois.

 

Créé en 2001 par Camille de Rijck, et numéro 1 en France avec plus de 120 000 consultations par mois, Forum Opera est spécifiquement orienté Opéra et Art lyrique. 85 % de son lectorat est français, 4% belge, 2 % américain et 2 % tchèque.

Quatre autres webzines français le rejoignent, Resmusica (qui a quasiment doublé son niveau de fréquentation ces 5 dernières années pour devenir le site généraliste n°1 en France - puisqu'il couvre la danse, les concerts et les représentations lyriques), Opera Online (45% de lecteurs français, 10% allemands, 20% anglo-saxons) avec 110 000 visites par mois et des critiques aussi reconnus qu'Alain Duault ou Dominique Adrian (également présent sur Resmusica), Diapason Magazine, la vitrine du magazine papier du même nom, et Olyrix, exclusivement centré sur l’Opéra et qui s’est bien implanté ces 5 dernières années également (environ 90 000 consultations par mois).

D’autres sites français permettent d’avoir accès à des comptes-rendus de concerts et d’opéras (Concertonet, Altamusica, Anaclase, Classykeo, Carnets sur Sol, Concert Classic, Wanderer ...) avec toutefois une audience plus confidentielle (de quelques centaines de lecteurs à 1000 lecteurs pour 10 000 à 35 000 lectures mensuelles).

Quant aux forums de discussions, mal référencés car pénalisés par Google, ils ne réunissent que quelques centaines de lecteurs habituels.

Il est toutefois assez étrange de constater que l'Union européenne ne dispose pas de grand site de musique classique et lyrique au niveau de ceux des britanniques. Serait-ce parce que ces derniers sont plus commerçants dans l'âme?

 

Les réussites des sites de commerce et de streaming Qobuz, JPC, Presto Music, Arte concert, Medici TV 
Fondé par Alexandre Leforestier et Yves Riesel, dirigeants d'Abeille Musique, et avec près de 3 000 000 de consultations par mois, Qobuz s’est imposé comme la référence des sites de commerce en ligne et de streaming musicaux, suivi par Presto Music (spécialisé en musique classique). 

Au même niveau de fréquentation que Qobuz, la compagnie JPC fondée en 1973 par Gerhard Georg Ortmann dispose du premier site de commerce en ligne européen pour la musique classique (bien qu'elle ne se limite pas à cette catégorie de musique). Elle propose des enregistrements à prix très attractifs, des DVD, des livres et des partitions.

 

Arte concert (gratuit) et Medici TV (payant) se partagent le créneau de la diffusion d’opéras et de concerts en vidéo, et Opera Vision (exclusivement européen), avec seulement 80 000 consultations par mois, semble en perte de vitesse et surtout consulté par des russes. Il est en fait probable que ses accords de diffusion sur Youtube diluent les informations de consultations dans ceux de la chaîne américaine et qu’il ne devienne plus possible de mesurer son audience réelle de manière immédiate.

Enfin, impossible de ne pas citer le Digital Concert Hall du Philharmonique de Berlin qui permet d'avoir accès pour 150 euros par an à plus de 650 concerts enregistrés au cours des 60 dernières années. Ce site remarquable reçoit près de 300 000 visites par mois, et 25% des visiteurs sont anglo-saxons.

 

Naxos, leader mondial des labels d'enregistrements de musique classique
Né en 1987 à l'initiative de Klaus Heymann, un entrepreneur allemand, Naxos est devenu le premier éditeur label mondial de nouveaux enregistrements classiques, avec un catalogue réunissant plus de 15 000 disques à prix économiques.

 

Egalement, signalons les sites de bases de données de partitions, IMSLP (International Music Score Library Project ), Free score et Opera Arias, un site de calendriers de spectacles d’opéras (Operabase) qui couvre les salles du monde entier, ainsi que le très original Bach Cantatas, projet collectif débuté en 1999 sur les 209 Cantates de Bach.

 

Voir les commentaires

Publié le 4 Janvier 2025

L’année 2025 est probablement la plus pauvre de la décennie 2020 à 2030 en évènements astronomiques majeurs. Aucune éclipse totale de Soleil n’aura lieu sur Terre, mais deux éclipses partielles de Soleil se produiront, l’une centrée sur le nord du Québec le 29 mars (à 93%), l'autre centrée sur la mer de Tasmanie le 21 septembre (à 85%), et, à Paris, celle du 29 mars sera observable avec seulement 23 % du disque solaire occulté.

Ces deux phénomènes seront précédés 15 jours plus tôt d’une éclipse totale de Lune, mais elles seront difficilement observables en France car très basses sur l’horizon.

Rapprochement de la Lune et Vénus vu depuis Paris le 03 janvier 2025, à 18h40 près du drapeau de l'Assemblée nationale, puis à 18h55 près du sommet de la Tour Eiffel

Rapprochement de la Lune et Vénus vu depuis Paris le 03 janvier 2025, à 18h40 près du drapeau de l'Assemblée nationale, puis à 18h55 près du sommet de la Tour Eiffel

Pour observer les planètes et les photographier, Mars sera au plus près de la Terre en janvier (à 100 millions de km de nous), Vénus sera à observer de janvier à mi-mars le soir, puis le matin de mi juin à fin juillet, dans de moins bonnes conditions cependant.

La planète Mercure sera le mieux visible la première semaine de janvier, puis mi-mars, au solstice d’été, fin août et surtout début décembre.

Occultation de Saturne par la Lune de 18h20 à 19h30 (heure de Paris), le 04 janvier 2025 (Prévisions https://stellarium.org/)

Occultation de Saturne par la Lune de 18h20 à 19h30 (heure de Paris), le 04 janvier 2025 (Prévisions https://stellarium.org/)

Quant aux planètes situées au-delà de la ceinture d’astéroïdes, Jupiter brillera de tout son éclat en janvier et décembre, Saturne d’août à novembre, Uranus en janvier, puis de septembre à décembre, et Neptune en janvier puis de mai à décembre.

Les plus beaux rapprochements de ces astres se produiront le 03 janvier (Lune-Vénus), le 14 janvier et 9 février (Lune-Mars), le 18 janvier (Vénus-Saturne, d'une part, Castor-Pollux-Mars et l’ISS, d'autre part), etle 19 septembre (Lune-Vénus-Régulus).

Enfin, l’occultation de Saturne par le Lune le 04 janvier soir sera à suivre, si les conditions météorologiques le permettent.

Le très beau rapprochement entre la pleine Lune (378 200 km de la Terre) et Mars (96 122 000 km de la Terre) du mardi 14 janvier 2025, photographié depuis Paris à 5h du matin heure locale.

Le très beau rapprochement entre la pleine Lune (378 200 km de la Terre) et Mars (96 122 000 km de la Terre) du mardi 14 janvier 2025, photographié depuis Paris à 5h du matin heure locale.

Jour Heure Evènements Azimuth Hauteur Commentaires
01 janvier 20h30 Mars en début de nuit 75° 20° Ø 14,3’’
03 janvier 08h00 Mercure en fin de nuit 135° Ø 6,7’’
03 janvier 16h00 Maximum des Quadrantides 360° 10° Toutes directions
03 janvier 18h30 Conjonction Lune-Vénus 220° 20° Ecart de 2°
04 janvier 18h20 Occultation de Saturne par la Lune 205° 30° Durée 1h10
07 janvier 20h00 Mars en début de nuit 75° 20° Ø 14,5’'
12 janvier 18h15 Vénus en début de nuit 215° 25° Ø 25’'
13 janvier 01h15 Mars en milieu de nuit 180° 66° Ø 14,6’

 

Alignement de Mars, Castor et Pollux rejoints par l'ISS le 18 janvier à 18h43 (Prévisions https://stellarium.org/)

Alignement de Mars, Castor et Pollux rejoints par l'ISS le 18 janvier à 18h43 (Prévisions https://stellarium.org/)

Jour Heure Evènements Azimuth Hauteur Commentaires
14 janvier 05h00 Mars orne la pleine Lune 260° 40° Ecart de 0,5°
17 janvier 19h00 Mars alignée avec Castor et Pollux 75° 20° Sur 7,5°
18 janvier 18h30 Conjonction Vénus-Saturne 220° 25° Ecart de 2,5°
18 janvier 18h43 Alignement Mars, Castor, Pollux et l'ISS 70° 20°  
21 janvier 18h30 Vénus en début de nuit 225° 25° Ø 28’'
23 janvier 19h00 Jupiter en début de nuit 120° 50° Ø 44,5’'
29 janvier 19h00 Mars en début de nuit 85° 30° Ø 13,9’

 

Mars sous la pleine Lune le 09 février à 19h (Prévisions https://stellarium.org/)

Mars sous la pleine Lune le 09 février à 19h (Prévisions https://stellarium.org/)

Jour Heure Evènements Azimuth Hauteur Commentaires
01 février 18h45 Alignement Vénus, Lune, Saturne 230° 25° Sur 11°
02 février 18h50 Vénus en début de nuit 235° 30° Ø 33’'
09 février 19h00 Mars sous la pleine Lune 95° 40° Ecart de 0,5°
16 février 19h15 Vénus en début de nuit 250° 25° Ø 40’'
21 février 19h30 Début de période Lumière zodiacale 270°    
28 février 19h30 Fin de période Lumière zodiacale 270°    

 

Mercure et Vénus le 10 mars à 19h30 , horizon ouest (Prévisions https://stellarium.org/)

Mercure et Vénus le 10 mars à 19h30 , horizon ouest (Prévisions https://stellarium.org/)

Jour Heure Evènements Azimuth Hauteur Commentaires
02 mars 19h30 Vénus en début de nuit 265° 20° Ø 50’'
09 mars 19h40 Vénus en début de nuit 275° 12° Ø 55’'
10 mars 19h30 Mercure dans le ciel du soir 270° Ø 7,9’'

 

L'éclipse partielle de Lune le 14 mars à 6h30, 40 mn avant le lever du Soleil (Prévisions https://stellarium.org/)

L'éclipse partielle de Lune le 14 mars à 6h30, 40 mn avant le lever du Soleil (Prévisions https://stellarium.org/)

Jour Heure Evènements Azimuth Hauteur Commentaires
14 mars 06h10 Début éclipse partielle de Lune 265°  
14 mars 07h10 Coucher de Lune éclipsée (Paris) 275° Totale à Brest à 07h26
17 mars 19h35 Mercure dans le ciel du soir 275° Ø 9,8’'
29 mars 11h08 Début éclipse de Soleil (Paris) 145° 40° Ø 13,9’
29 mars 12h02 Maximum de l'éclipse partielle de Soleil (Paris) 160° 45° 23% (32% à Brest)
29 mars 12h56 Fin de l'éclipse partielle de Soleil (Paris) 180° 45°  

 

Maximum de l'éclipse partielle de Soleil (23%) à Paris le 29 mars à 12h02 (Prévisions https://stellarium.org/)

Maximum de l'éclipse partielle de Soleil (23%) à Paris le 29 mars à 12h02 (Prévisions https://stellarium.org/)

Jour Heure Evènements Azimuth Hauteur Commentaires
23 avril 01h00 Maximum des Lyrides 75° 35° Toutes directions
30 avril 22h15 Conjonction Lune-Jupiter-Elnath 285° 25° Sur 6°

 

Conjonction Lune-Jupiter-Elnath le 30 avril à 22h15 (Prévisions https://stellarium.org/)

Conjonction Lune-Jupiter-Elnath le 30 avril à 22h15 (Prévisions https://stellarium.org/)

Jour Heure Evènements Azimuth Hauteur Commentaires
13 juin 04h40 Vénus dans le ciel du matin 80° Ø 21’'
16 et 17 juin 23h20 Rapprochement Mars-Régulus 265° 20° Ecart de 1,5°
21 juin 22h50 Mercure dans le ciel du soir 300° Ø 6,5’'
24 juillet 05h00 Vénus dans le ciel du matin 75° 15° Ø 15’'
26 juillet 04h30 Saturne en fin de nuit 155° 35° Ø 18,5’'

 

Conjonction Lune-Jupiter-Vénus-ISS le 20 août à 05h00 (Prévisions https://stellarium.org/)

Conjonction Lune-Jupiter-Vénus-ISS le 20 août à 05h00 (Prévisions https://stellarium.org/)

Jour Heure Evènements Azimuth Hauteur Commentaires
12 août 00h00 Maximum des Perséides 35° 30° Toutes directions
12 août 05h30 Conjonction Vénus-Jupiter 75° 15° Ecart de 1°
17 août 05h45 Mercure dans le ciel du matin 70° Ø 7,9’'
20 août 05h00 Conjonction Lune-Jupiter-Vénus-ISS 70° 10° Zone de 10°
21 août 5h50 Mercure dans le ciel du matin 70° Ø 7,1’'

 

Eclipse totale de Lune le 07 septembre à 20h53 à 5° horizon S-S-E (Prévisions https://stellarium.org/)

Eclipse totale de Lune le 07 septembre à 20h53 à 5° horizon S-S-E (Prévisions https://stellarium.org/)

Jour Heure Evènements Azimuth Hauteur Commentaires
07 septembre 20h22 Lever de Lune éclipsée (Paris) 100°  
07 septembre 20h53 Fin de l'éclipse totale de Lune 105°  
07 septembre 21h56 Fin de l'éclipse partielle de Lune 115° 15°  
19 septembre 06h30 Conjonction Lune-Vénus-Régulus 85° 15° Ecart de 3°
21 septembre 01h00 Uranus en milieu de nuit 90° 25° Ø 3,7’'
22 septembre 01h45 Saturne en milieu de nuit 180° 40° Ø 19,5’'
23 septembre 01h45 Neptune en milieu de nuit 180° 40° Ø 2,36’'

 

Mercure le 02 décembre à 07h20 (Prévisions https://stellarium.org/)

Mercure le 02 décembre à 07h20 (Prévisions https://stellarium.org/)

Jour Heure Evènements Azimuth Hauteur Commentaires
01 octobre 0215 Cérès en opposition 180° 31° Magnitude 7,6
19 octobre 07h00 Conjonction Lune-Vénus 95° Ecart de 6°
22 octobre 00h00 Maximum des Orionides 75° 10° Toutes directions
16 novembre 21h00 Saturne en début de nuit 180° 35° Ø 18,5’'
01 décembre 23h15 Jupiter en début de nuit 90° 30° Ø 44,3’'
02 décembre 07h20 Mercure dans le ciel du matin 120° Ø 7,7’'
14 décembre 02h00 Maximum des Géminides 145° 70° Toutes directions

 

Rapprochement Lune-Vénus vu depuis le pont Alexandre III à Paris, le 03 janvier 2025 à 18h05

Rapprochement Lune-Vénus vu depuis le pont Alexandre III à Paris, le 03 janvier 2025 à 18h05

Voir les commentaires

Rédigé par David

Publié dans #Astres