Publié le 22 Avril 2025

Saison lyrique 2025/2026 du Teatro Real de Madrid

Teatro Real - Nueva temporada 2025 / 2026

La onzième saison de Joan Matabosch à la direction artistique du Teatro Real de Madrid a été révélée le lundi 07 avril 2025, et le moins que l’on puisse dire est que les saisons lyriques s’y suivent et ne se ressemblent guère.

En effet, l’annonce de la saison 2024/2025 en cours avait donné l’impression d’un abandon des ouvrages du XXe et XXIe siècles pour revenir au pur répertoire traditionnel, si bien qu'elle semblait traduire un renoncement au risque et à la modernité.

La saison 2025/2026 rassure sur ce point, car elle va offrir aux Madrilènes une expérience lyrique plus riche alors que plusieurs ouvrages qui sortent des sentiers battus seront présentés.

Asmik Grigorian (Desdemone) dans 'Otello'

Asmik Grigorian (Desdemone) dans 'Otello'

Ainsi, cette nouvelle saison présentera dans la grande salle 11 spectacles lyriques en version scénique ou semi-scénique, à l'identique de cette saison, et 9 soirées d’opéras en version de concert, pour un total de 101 représentations, soit 5 soirées de plus qu'actuellement, auxquelles s’ajouteront 12 représentations d’une création mondiale au Teatros del Canal.

Et 7 ouvrages seront représentés sur cette scène pour la première fois.

Gustavo Gimeno, directeur musical du Teatro Real de Madrid

Gustavo Gimeno, directeur musical du Teatro Real de Madrid

Les ouvrages du XXe et XXIe siècles

La salle principale du Teatro Real va ainsi accueillir cinq ouvrages du XXe et XXIe siècles sous forme de quatre spectacles dans quatre langues différentes.

Créés la même année, en 1911, l’unique opéra de Belà Bartók, 'Le Château de Barbe-Bleue’, est parfois associé au ballet-pantomime ‘Le Mandarin Merveilleux’, La Monnaie de Bruxelles ayant par exemple monté en 2018 une production de ce diptyque mise en scène par Christophe Coppens.

Ce sera cette fois une production de Christof Loy créée à Bâle en 2022 qui sera reprise au Teatro Real de Madrid en novembre 2025, sous la baguette du tout nouveau directeur musical, Gustavo Gimeno.

Il s’agira d’une double entrée au répertoire pour le compositeur hongrois, avec le plaisir de retrouver Evelyn Herlitzius et Christof Fischesser en Judith et Barbe-Bleue.

Trois mois plus tard, ce sera au tour de ‘Ariane et Barbe-Bleue’ de Paul Dukas (1906), opéra basé sur le même livret de Maurice Maeterlinck que ‘Le Château de Barbe-Bleue’, de refaire son apparition sur la scène du Teatro Real de Madrid depuis 1913!

Il s’agira de la production de l’Opéra de Lyon mise en scène par Àlex Ollé qui n’a été jouée jusqu'à présent qu’à huis-clos en mars 2021. 

Pinchas Steinberg en assurera la direction, et Paula Murrihy interprétera le rôle d’Ariane.

Francisco Coll, compositeur et directeur musical de ‘Enemigo del pueblo’

Francisco Coll, compositeur et directeur musical de ‘Enemigo del pueblo’

En parallèle des représentations d’'Ariane et Barbe-Bleue’, le compositeur espagnol Francisco Coll Garcia, auteur depuis 2005 de plus d’une cinquantaine de pièces pour instruments ou orchestre, et seul élève de Thomas Adès à ce jour, créera en première mondiale son second opéra ‘Enemigo del pueblo’, d’après la célèbre pièce d’Henrik Ibsen (1882), après avoir créé au Linbury Theatre de Londres, en mars 2014, un opéra de chambre en un acte, ‘Café Kafka’ .

Cette coproduction avec le Palau de les Arts de Valencia sera mise en scène par Àlex Rigola qui signera aussi le livret, et sera dirigée par le compositeur lui-même. A découvrir avec beaucoup de curiosité!

Autre ouvrage très attendu, ‘Le Songe d’une nuit d’été’ de Benjamin Britten sera à nouveau mis en scène par Deborah Warner après les succès de ‘Billy Budd’ en 2017 et ‘Peter Grimes’ en 2021, toutes des coproductions avec le Royal Ballet and Opera de Londres.

Ce sera la seconde production de l’ouvrage au Teatro Real depuis celle de Luigi Pizzi présentée en janvier 2006, et, sous la direction musicale d’Ivor Bolton, une excellente distribution sera réunie pour l’occasion avec Iestyn Davies, Liv Redpath, Jacquelyn Wagner, Christine Rice, Simon Keenlyside, Clive Bayley, John Graham-Hall.

Enfin, une seconde création mondiale sera donnée au Teatros del Canal, ‘Los Estunmen’ (‘Les cascadeurs’) de Fernando Velázquez, compositeur espagnol de musiques de films (‘El orfanato’, ‘Lo imposible’ …) depuis 20 ans.

La mise en scène sera confiée aux créateurs et acteurs catalans Nao Albet et Marcel Borràs, ce qui marquera leur première immersion dans le monde de l’opéra où ils aborderont le thème du ‘héros’.

Deborah Warner, metteuse en scène du 'Songe d'une nuit d'été' de Benjamin Britten

Deborah Warner, metteuse en scène du 'Songe d'une nuit d'été' de Benjamin Britten

L’Opéra Italien du XIXe siècle

Les compositeurs italiens du XIXe siècle surreprésentés cette saison ne représenteront plus qu’un grand tiers des soirées, avec principalement deux piliers du répertoire traditionnel italien qui ouvriront et clôtureront la saison 2025/2026 pour un total de 29 soirées, comme le fait chaque année le Teatro Real en ces périodes d’avant et d’après congés estivaux.

En ouverture, ‘Otello’ de Giuseppe Verdi (reprise de la production de David Alden présentée à Madrid en 2016 après sa création à Londres en 2014) permettra de retrouver selon les soirs Brian Jagde, Igor Golovatenko et Asmik Grigorian, ou bien Jorge de León, Artur Rucinski et Maria Agresta, sous la direction de Nicola Luisotti.

Et à l’été 2026, ‘Il Trovatore’ de Giuseppe Verdi (reprise de la production de Francisco Negrín présentée à Madrid en 2019 après sa création au Royal Danish Theatre en 2018), sera également interprété par une quadruple distribution comprenant notamment Artur Rucinski, George Petean, Marina Rebeka, Saioa Hernández, Anna Netrebko, Ksenia Dudnikova, Anita Rachvelishvili, Clémentine Margaine ou bien Piotr Beczała, également sous la direction de Nicola Luisotti.

Un autre ouvrage du jeune Giuseppe Verdi, ‘I Masnadieri’, sera représenté avec Lisette Oropesa, ainsi qu’une entrée au répertoire, ‘Iris’de Pietro Mascagni, avec Ermonela Jaho et Gregory Kunde, tous deux donnés en version de concert pour deux soirs chacun.

Ermonela Jaho et Gregory Kunde, interprètes de 'Iris' de Pietro Mascagni

Ermonela Jaho et Gregory Kunde, interprètes de 'Iris' de Pietro Mascagni

L’Opéra français du XIXe siècle

Absent de la programmation du Teatro Real de Madrid durant trois saisons consécutives, l’opéra français du XIXe siècle sera à l’honneur cette saison à travers deux ouvrages emblématiques pour un total de 29 soirées, à stricte égalité avec Verdi.

‘Carmen’ célébrera les fêtes de Noël dans la production de Damiano Michieletto (Londres, 2024), avec une distribution multiple affichant notamment Aigul Akhmetshina, J’Nai Bridges, Charles Castronovo, Michael Fabiano, Lucas Meachem et Adriana González, sous la direction de Eun Sun Kim.

Puis, à l’approche de l’été, ‘Roméo et Juliette’ de Charles Gounod sera donné dans la production de Thomas Jolly jouée à l’Opéra Bastille au début de l’été 2023, avec à nouveau Carlo Rizzi à la direction musicale.

Deux distributions sont prévues en alternance, Nadine Sierra, Javier Camarena, Roberto Tagliavini, Andrzej Filończyk d’une part, Golda Schultz, Ismaël Jordi, Jean Teitgen et Carles Pachon, avec dans les deux cas Laurent Naouri en Capulet.

Thomas Jolly, metteur en scène de 'Roméo et Juliette' de Charles Gounod

Thomas Jolly, metteur en scène de 'Roméo et Juliette' de Charles Gounod

L’Opéra slave du XIXe siècle

Si l’opéra russe est absent cette saison, ‘La Fiancée vendue’ de Bedřich Smetana fera son entrée au répertoire dans une mise en scène de Laurent Pelly, une coproduction avec l’Opéra de Lyon, l’Opéra de Cologne et la Monnaie de Bruxelles.

Le compositeur thèque sera défendu à la direction musicale par Gustavo Gimeno, avec une distribution qui réunira selon les soirs Svetlana Aksenova, Natalia Tanasii, Mikeldi Atxalandabaso, Moisés Marín, Pavel Černoch, Sean Panikkar, Günther Groissböck ou Martin Winkler.

Vincent Dumestre et Le Poème Harmonique dans 'Armide' de Lully

Vincent Dumestre et Le Poème Harmonique dans 'Armide' de Lully

Les ouvrages baroques en versions de concert ou semi-scénique

Enfin, après les exceptionnels 20% de soirées baroques programmées au cours de la saison 2024/2025, les amateurs du genre auront droit à six ouvrages donnés en version de concert, ‘The Fairy Queen’  d’Henry Purcell, version semi scénique présentée en écho au ‘Songe d’une nuit d’été’ de Benjamin Britten, sous la direction de Lionel Meunier et son ensemble Vox Luminis, ‘Armide’ de Jean-Baptiste Lully, sous la direction de Vincent Dumestre et son ensemble Le Poème Harmonique, deux ouvrages de Vivaldi, ‘Farnace’ en version semi-scénique sous la direction d’Emiliano González Toro et son ensemble Il Gemelli, et ‘Il Giustino’ sous la direction de René Jacobs et son ensemble Freiburger Barockorchester, et deux ouvrages de Georg Friedrich Haendel, ‘Ariodante’, sous la direction d’Andrea Marcon et son ensemble La Cetra Barockorchester Basel, et ‘Giulio Cesare’ sous la direction de Francesco Corti, chef invité principal de l’ensemble Il Pomo d’Oro.

Nao Albet et Marcel Borràs, metteurs en scène de ‘Los Estunmen’ au Teatros del Canal

Nao Albet et Marcel Borràs, metteurs en scène de ‘Los Estunmen’ au Teatros del Canal

Cette saison sans compositeur allemand, sans Giacomo Puccini, ni même Wolfgang Amadé Mozart, est tout aussi atypique que la saison en cours, d’autant plus que les compositeurs italiens et français se répartiront à part égale les trois quart des représentations.

Le modèle économique du Teatro Real basé principalement sur des coproductions rarement reprises lui permet en effet d’envisager des programmations très différentes saison après saison - toutefois, s'il y a beaucoup de coproductions, la direction souligne qu'aucune production n'est une location à un autre théâtre cette année -.

Il est ainsi très rare de voir au Teatro Real de Madrid une œuvre revenir à l’affiche moins de 5 ans après sa dernière reprise, ce qui accroît la diversité d’ouvrages proposés aux spectateurs, avec chaque année une ou plusieurs créations à découvrir. C'est pourquoi ce théâtre est intéressant pour le spectateur étranger en recherche de propositions d'ouvrages moins courants.

Cette saison 2025/2026 laisse ainsi transparaître de très grandes soirées pour les ouvrages du XXe et XXIe siècles (dont deux créations de compositeurs espagnols), mais aussi pour le répertoire traditionnel avec Thomas Jolly à la mise en scène de ‘Roméo et Juliette’ et Laurent Pelly pour ‘La Fiancée vendue’.

Voir les commentaires

Publié le 16 Avril 2025

Musiques des compositeurs d’Europe Centrale
Concert du 6 avril 2025
Eglise St.Pierre (Plaisir)

Johannes Brahms (1833-1897)
Zigeunerlieder (Mélodies tziganes n°1, 2, 3, 5, 7) Op.103

Antonín Dvořák (1841-1904)
Cigánské písně (Mélodies tziganes n°2, 4, 5, 6, 7) Op.55

Leoš Janáček (1854-1928)
Sonate ’1er octobre 1905’ pour piano

Béla Bartók (1881-1945)
Six Danses populaires roumaines pour violon et piano

Simon Laks (1901-1983)
Huit chants populaires juifs

Mezzo-soprano Marie Kopecká Verhoeven (Ensemble Rés(O)nances)
Violon Cyril Verhoeven (Accompagnateur Atelier Lyrique du 3ND)
Piano Jan Krejčík (Ensemble Rés(O)nances)

C’est à un vrai voyage à travers les impressions musicales de la Bohème et de ses territoires voisins, depuis les années 1880 jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, que Marie Kopecká Verhoeven et Jan Krejčík, artistes lyriques tchèques fondateurs de l’ensemble Rés(O)nances, ont invité les auditeurs venus les écouter à l’Église St Pierre de Plaisir un dimanche après-midi splendidement ensoleillé.

Et cette traversée de plus d’un demi-siècle ne va pas se limiter à uniquement transmettre le caractère fort et populaire de ces musiques, mais va aussi permettre d'évoquer l’évolution de courants nationaux et identitaires d’Europe centrale au moment même où s’aggravaient les oppressions antisémites sous les grands empire autoritaires.

Jan Krejčík et Marie Kopecká Verhoeven

Jan Krejčík et Marie Kopecká Verhoeven

Le concert débute ainsi par cinq des onze mélodies tziganes écrites par Johannes Brahms de février à octobre 1888, interprétées par Marie Kopecká Verhoeven d’un timbre assuré aux couleurs de mezzo intenses dans les tonalités aiguës.

Bien qu’allemand, le compositeur hambourgeois s’était en effet découvert sensible, dès sa jeunesse, à la musique traditionnelle tzigane, ce qui donna naissance de 1858 à 1880 à ses célèbres 'Danses hongroises'.

Les 'Zigeunerlieder' sont le pendant vocal de ces danses, et ils sont chantés cet après-midi dans leur version pour soliste ce qui crée un rapport très centré sur l’expressivité de sentiments humains sans fioritures, avec une forme de lucidité dénuée de tous pathos, alors que ces airs racontent le souvenir d’êtres aimés ou aimants.

Marie Kopecká Verhoeven

Marie Kopecká Verhoeven

Puis, dans le même esprit, Marie Kopecká Verhoeven donne vie aux mélodies tziganes composées au début des années 1880 par Antonín Dvořák, compositeur tchèque qui avait gagné l’amitié de Johannes Brahms lors d’une présentation de sa ‘3e symphonie’ à un jury viennois dont faisait partie son aîné installé à Vienne durant toute sa carrière.

Car à cette époque où la langue allemande dominait l’empire d’Autriche, et par voie de conséquence la Bohème – la Tchéquie originelle -, les deux hommes se retrouvaient dans l’émancipation d’une identité musicale slave.

Et parmi ces mélodies, impossible de ne pas ressentir une vibration particulière pour le quatrième de ces lieder, ‘Les chansons que ma mère m’apprenait’, un air introspectif et nostalgique immortalisé par nombre de grands chanteurs, et régulièrement repris en bis.

Jan Krejčík

Jan Krejčík

Si pour ces deux premiers cycles de mélodies Jan Krejčík joue piano fermé de son toucher bienveillant et allant, la pièce qui suit l’autorise à l’ouvrir complètement de façon à lui donner sa pleine résonance.

Leoš Janáček, qui venait de créer à Brno en janvier 1904 un drame lyrique, ‘Jenůfa’, assista l’année d’après à une manifestation d’étudiants revendiquant la création d’une université tchèque.
La répression menée par les troupes autrichiennes conduisit à la mort d’un ouvrier, František Pavlík, ce qui marqua profondément le compositeur. 

Cet évènement lui inspira naturellement la composition de la Sonate ’1er octobre 1905’ pour piano, mais fort mécontent après la première, il détruisit la partition.

Heureusement, la pianiste Ludmila Tučková avait eu l'idée de recopier les deux premiers mouvements, ce qui sauva en partie cette œuvre engagée.

La violence des sentiments qu’elle recèle prend une puissance chargée à l’écoute de cette partition rendue avec un sens narratif prégnant de la part de Jan Krejčík, d’autant plus que ce dernier a pris le temps de présenter en préambule le contexte de la création, l’auditeur pouvant ainsi faire toute une association d’idées au cours de l’interprétation.

Cyril Verhoeven

Cyril Verhoeven

Puis vient un moment d’une grande proximité quand Cyril Verhoeven interprète au violon les 'Six danses populaires roumaines' que composa Béla Bartók en 1915. Compositeur hongrois né à l’ouest de l’actuelle Roumanie et sensible, lui aussi, à l’âme populaire locale, il signa à travers ces courtes danses un tableau pittoresque et haut-en-couleur de la Transylvanie.

Accompagné au piano, le jeune violoniste donne à ces danses un cachet à la fois d’une grande finesse mais aussi bardé de sonorités âpres qui dessinent des traits de caractères forts et charmants.
L’immersion dans un univers typique de l’Europe centrale stimule inévitablement un imaginaire réconfortant.

La Bohème enchantée (Marie Kopecká Verhoeven Cyril Verhoeven Jan Krejčík) Église St Pierre Plaisir

Cette légèreté attachante va pourtant s’achever par un cycle d’airs nés d’un drame absolu.
Les premières pièces de ce récital composées au tournant des années 1880 sont contemporaines de l’assassinat d’Alexandre II en 1881 à Saint-Pétersbourg, Tsar qui avait instauré une politique de tolérance à l’égard des juifs. Mais des réactionnaires firent croire à un attentat organisé par ces derniers, ce qui mit fin à cette politique d’ouverture alors que l’antisémitisme se renforçait partout en Europe.
Un pogrom se déclencha à Varsovie.

Jan Krejčík et Marie Kopecká Verhoeven

Jan Krejčík et Marie Kopecká Verhoeven

En 1925, le compositeur et violoniste polonais Simon Laks s’installa à Paris, la France étant reconnue comme le premier pays européen à avoir accordé la pleine égalité de droits aux Juifs à l’issue de la Révolution française. Il fut cependant arrêté au moment de l’occupation allemande, interné dans un camp de Pithiviers en 1941, car juif, et devint chef d’orchestre des prisonniers du camp d’Auschwitz - le fait qu’il soit musicien lui ayant probablement sauvé la vie -.

Une fois libéré, il composa en 1947 un cycle de 'Huit chants populaires juifs' en souvenir d’une culture détruite, et ce sont ces chants méditatifs que Marie Kopecká Verhoeven interprète en conclusion de ce concert avec ce même soin accordé aux nuances du phrasé.

Jan Krejčík, Cyril Verhoeven et Marie Kopecká Verhoeven

Jan Krejčík, Cyril Verhoeven et Marie Kopecká Verhoeven

Intitulé ‘La Bohème enchantée’, ce concert-récital est autant l’occasion de s’imprégner d’une identité musicale forte que de sentir comment elle est le témoignage de la sensibilité de musiciens pris dans le fil de l’Histoire.

Voir les commentaires

Publié le 8 Avril 2025

Programme de la saison Lyrique 2025 / 2026 de l’Opéra national de Paris
Le vendredi 04 avril 2025 à l’Hotel Intercontinental Paris Le Grand

Présentation de la saison Lyrique 2025 / 2026 de l’Opéra national de Paris

Le mercredi 02 avril 2025 à 11h00, la cinquième saison d’Alexander Neef à la direction de l’Opéra national de Paris a été officiellement dévoilée au grand public sur le site internet de l’institution.

La saison 2025 / 2026 comprend ainsi 5 nouvelles productions maison et 1 nouvelle production adaptée du Festival de Salzbourg, dont 2 entrées au répertoire, et 10 reprises.

Aux 16 œuvres scéniques jouées dans les grandes salles (contre 18 cette saison), s’ajoute également une production de l’Académie de l’Opéra de Paris qui sera représentée à la MC93 de Bobigny.

Au total, 182 représentations lyriques seront ainsi données, soit 5 de moins que la précédente saison, alors que le ballet proposera 194 représentations - en prenant en compte les spectacles de l’école de danse -, soit 5 de plus que la saison passée. Le ballet prend donc un léger avantage, et c’est une nouveauté.

Jean-Yves Kaced (Directeur de l'AROP) et Alexander Neef (Directeur général de l'Opéra de Paris)

Jean-Yves Kaced (Directeur de l'AROP) et Alexander Neef (Directeur général de l'Opéra de Paris)

Au même moment, le rapport d’activité de l’année 2024 est rendu public sur le site de l’Opéra de Paris, et pour la seconde année, un léger bénéfice se dégage à hauteur de 1.3 M€, soit deux années positives consécutives, ce qui ne s’était pas vu depuis 10 ans.

La billetterie s’est encore améliorée de 3M€ pour atteindre 70,5 M€, avec une fréquentation moyenne de 92% tous genres confondus, ce qui est du à l’augmentation du nombre de représentations (30 de plus), alors que l’augmentation de 2 M€ l’année précédente était due à l’amélioration de la fréquentation passée de 86% à 93%.

Quant au mécénat, il augmente encore de 3 M€ (à 27,3M€), les recettes commerciales de 3,2 M€, et la subvention progresse de 0,8 M€ pour revenir à 100,7 M€ (soit 40% du budget de l’Opéra).

Ces augmentations de recettes ont ainsi permis de couvrir les augmentations de masse salariale fixe et variable, alors que les coûts de productions restent stables à 38 M€, soit 15% du budget total de l‘institution (251 M€), contre 20% il y a 10 ans.

L’année 2024 marque donc le retour à la trajectoire de croisière d’avant covid, et l’année 2025 devrait donc être celle de sa consolidation.

Et c'est sur ces bons résultats de développement du Mécénat, qui dépasse pour la première fois 10% du budget de l'Opéra, que Jean-Yves Kaced quittera à l'été prochain la direction de l'AROP après 30 ans de mission, annonce qui a immédiatement été suivie de saluts très chaleureux au cours de cette soirée de présentation.

La salle de Bal de l'Opéra de l'Hotel Intercontinental Paris Le Grand lors de la présentation de la Saison 2025 / 2026 de l'Opéra national de Paris

La salle de Bal de l'Opéra de l'Hotel Intercontinental Paris Le Grand lors de la présentation de la Saison 2025 / 2026 de l'Opéra national de Paris

En terme de répertoire, si aucune pièce française oubliée n’est à l’affiche de la saison 2025 / 2026, Alexander Neef concrétise un projet qu’il avait évoqué en septembre 2021, lors des rencontres Télérama données au Théâtre du Rond-Point, à propos, tel qu’il le présentait, ‘d’un très bel opéra que l’on vient de découvrir, ouvrage commandé par Louis XIV à une compositrice qui n’avait jamais été créé de son vivant’.

Il s’agit donc bien de l’Ercole Amante’ (1707) d’Antonia Bembo, ouvrage qui sera créé pour la première fois au monde en version scénique, sur la scène Bastille.

Mais cette saison verra aussi l’entrée au répertoire de ‘Satyagraha’ de Philip Glass, ce qui en fera le troisième compositeur anglo-saxon vivant qu’Alexander Neef aura invité à l’Opéra de Paris, après Thomas Adès et John Adams.

Nous avons là deux piliers essentiels de la programmation, le premier renforçant le lien de Paris avec son passé musical, le second ancrant un peu plus Paris dans l’interprétation des musiques contemporaines.

Journée Télérama du 27 septembre 2021 : Alexander Neef évoquant devant Sophie Bourdais la découverte d'un ouvrage commandé par Louis XIV à une compositrice

Journée Télérama du 27 septembre 2021 : Alexander Neef évoquant devant Sophie Bourdais la découverte d'un ouvrage commandé par Louis XIV à une compositrice

Cependant, seuls deux récitals lyriques seront donnés à Garnier sous forme de galas, l’un interprété par les jeunes artistes de l’Académie, sous la direction de Pablo Heras-Casado, l’autre dédié à Anthony Roth Costanzo, contre-ténor découvert à Paris dans ‘The Exterminating Angel’ en 2024 et qui incarnera Gandhi dans ‘Satyagraha’. En plus de sa carrière lyrique, il faut savoir qu’il est aussi le Président et Directeur général de l’Opéra de Philadelphie depuis juin 2024, où il s’est illustré dès son arrivée en proposant toutes les places de spectacles accessibles à partir de 11 euros.

Autre soirée très attendue, la représentation du 'Requiem' de Berlioz à la Philharmonie de Paris, fin mai 2026, convoquera les forces musicales et lyriques de l'Opéra de Paris sous la direction de Philippe Jordan pour donner tout son effet à cette monumentale messe des morts.

Et comme chaque année, les équipes de communication de l’Opéra de Paris ont préparé un ensemble d’interviews de metteurs en scènes, Shirin Neshat, Netia Jones, Bobbi Jene Smith, Ralph Fiennes … ou de chefs d’orchestre, Pablo Heras-Casado, Leonardo García-Alarcón …, pour partager avec le public leur rapport aux œuvres.

Remise des prix de l'AROP 2023/2024 par José Martinez à Adrien Mathonat, Jack Gasztowtt, Sima Ouahman et Hortense Millet-Maurin

Remise des prix de l'AROP 2023/2024 par José Martinez à Adrien Mathonat, Jack Gasztowtt, Sima Ouahman et Hortense Millet-Maurin

Enfin, à l'occasion de la présentation au Grand Hôtel, les lauréats des prix de l'AROP 2023/2024 ont été récompensés en personnes, Hortense Millet-Maurin et Jack Gasztowtt pour les Prix de la Danse, Sima Ouahman et Adrien Mathonat pour les Prix Lyriques.

Shirin Neshat (metteuse en scène d''Aida')

Shirin Neshat (metteuse en scène d''Aida')

Les nouvelles productions

Aida (Giuseppe Verdi – 1871) – Nouvelle production
Du 24 septembre au 04 novembre 2025 (12 représentations à l’Opéra Bastille)

Direction musicale Michele Mariotti / Dmitry Matvienko, mise en scène Shirin Neshat
Saioa Hernández / Ewa Płonka, Piotr Beczała / Gregory Kunde, Eve-Maud Hubeaux / Judit Kutasi, Roman Burdenko / Enkhbat Amartüvshin, Alexander Köpeczi, Krzysztof Bączyk, Manase Latu, Margarita Polonskaya
Œuvre jouée pour la dernière fois en public à l’opéra Bastille le 16 juillet 2016 (et à huis clos le 18 février 2021)

Œuvre conçue dans le fracas de la guerre déclarée par la France à l’Allemagne le 17 juillet 1870, il faudra attendre la fin du siège de Paris pour que les décors et costumes puissent quitter la capitale afin de permettre la création d’’Aida’ au Théâtre Italien du Caire, la veille de Noël, le 24 décembre 1871.

Après la production d’Olivier Py (2013) qui se voulait à la fois monumentale et évocatrice des méfaits du colonialisme au XIXe siècle, la production confiée en 2021 à Lotte de Beer, en pleine crise de covid, n’a été créée qu’à huis clos et rediffusée sur streaming, mais s’est trouvée malheureusement inadaptée aux chanteurs.

C’est donc la nouvelle vision de l’artiste iranienne Shirin Neshat qui va renaître sur la scène Bastille, après qu’elle ait elle-même élaboré deux versions de l’ouvrage pour le Festival de Salzbourg, une première fois en 2017 avec Anna Netrebko dans le rôle titre, et une seconde fois en 2022 avec Elena Stikhina en Aida.

A nouveau, vidéographie et scénographie de la plasticienne seront retravaillées à cette occasion. En outre, le programme de l’Opéra ne mentionne pas de coproduction avec Salzbourg.

Pablo Heras-Casado (directeur musical de 'La Walkyrie' et 'Siegfried')

Pablo Heras-Casado (directeur musical de 'La Walkyrie' et 'Siegfried')

Die Walküre (Richard Wagner – 1870) – Nouvelle production
Du 11 au 30 novembre 2025 (7 représentations à l’Opéra Bastille)

Direction musicale Pablo Heras-Casado, mise en scène Calixto Bieito
Stanislas de Barbeyrac, Iain Paterson, Günther Groissböck, Elza van den Heever, Tamara Wilson, Eve-Maud Hubeaux, Louise Foor, Laura Wilde, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, Katharina Magiera, Jessica Faselt, Ida Aldrian
Ida Aldrian, Marvic Monreal, Eugénie Joneau
Œuvre jouée pour la dernière fois en public à l’opéra Bastille le 19 juin 2013 (et à huis clos le 24 novembre 2020)

 

Siegfried (Richard Wagner – 1876) – Nouvelle production
Du 17 au 31 janvier 2026 (5 représentations à l’Opéra Bastille)

Direction musicale Pablo Heras-Casado, mise en scène Calixto Bieito
Andreas Schager, Gerhard Siegel, Iain Paterson, Brian Mulligan, Mika Kares, Marie-Nicole Lemieux, Tamara Wilson, Ilanah Lobel-Torres
Œuvre jouée pour la dernière fois en public à l’opéra Bastille le 23 juin 2013 (et à huis clos le 06 décembre 2020 à la Maison de la Radio)

Dans la suite de L’Or du Rhin’ présenté en janvier 2025, Calixto Bieito poursuit sa description d’une société manipulatrice et égoïste remplie d’images de guerres absurdes, qui conduit à la destruction de l’environnement humain.

Les deux premières journées du Ring, ‘Die Walküre’ et ‘Siegfried’, seront jouées à deux mois d’intervalle sous la direction de Pablo Heras-Casado, et les spectateurs qui avaient assisté à la représentation de concert de ‘La Walkyrie’ donnée en mai 2024 au Théâtre des Champs-Élysées pourront retrouver une seconde fois, en version scénique cette fois, Stanislas de Barbeyrac, Elza van den Heever et Tamara Wilson dans les rôles respectifs de Siegmund, Sieglinde et Brünnhilde.

Et dès novembre 2025, il sera possible de réserver des places à l’avance pour les deux cycles complets de la Tétralogie qui seront programmés au cours de la saison 2026/2027, du 06 au 13 novembre 2026 et du 15 au 22 novembre 2026, pour célébrer les 150 ans de la création de 'L'Anneau du Nibelung' qui eut lieu au Festival de Bayreuth du 13 au 17 août 1876.

Affiche du film 'Onegin' de Martha Fiennes (1999), avec Liv Tyler et Ralph Fiennes

Affiche du film 'Onegin' de Martha Fiennes (1999), avec Liv Tyler et Ralph Fiennes

Eugène Onéguine (Piotr Ilyitch Tchaïkovski – 1879) Nouvelle production
Du 26 janvier au 27 février 2026 (11 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Semyon Bychkov / Case Scaglione, mise en scène Ralph Fiennes
Boris Pinkhasovich, Ruzan Mantashyan, Bogdan Volkov, Marvic Monreal, Dmitry Belosselskiy, Susan Graham, Elena Zaremba, Peter Bronder, Amin Ahangaran, Mikhail Silantev
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’Opéra Bastille le 14 juin 2017

Adaptation du roman d’Alexandre Pouchkine, ‘Eugène Onéguine’ de Piotr Ilyitch Tchaïkovski n’a fait ses premiers pas sur les planches du Palais Garnier que le 23 décembre 1969 à l’occasion d’une tournée du Bolchöi, avec Mstislav Rostropovitch à la direction musicale et Galina Vichnevskaïa qui faisait ses adieux à la scène en Tatiana.

La première véritable production de l’Opéra de Paris mise en scène par Gian Carlo Menotti au Palais Garnier en 1982 ne connut pas le succès, si bien que c’est celle de Willy Decker élaborée pour l’Opéra Bastille en 1995 qui s’est imposée pendant 22 ans jusqu’à l’été 2017, entrecoupée en 2008 par le passage à Garnier de la magnifique production de Dmitri Tcherniakov qui restera un marqueur important de la direction de Gerard Mortier.

Acteur principal du rôle titre de ‘Onegin’, le film réalisé en 1999 par sa sœur Martha trois ans après le succès du ‘Patient anglais’ dans lequel il incarnait le comte László Almásy, Ralph Fiennes est un grand admirateur de la littérature russe qui a beaucoup voyagé en Russie pour mieux apprendre sur Pouchkine.

L’attente est donc très forte pour découvrir sa vision théâtrale d’’Eugène Onéguine’ et les interprètes qu’il va dirigé, dont Ruzan Mantashyan, artiste arménienne passée par l’Atelier Lyrique en 2014, le baryton russe Boris Pinkhasovich et le ténor ukrainien Bogdan Volkov, qui feront tous leurs débuts à l’Opéra de Paris.

Satyagraha (Philip Glass - 1980)

Satyagraha (Philip Glass - 1980)

Satyagraha (Philip Glass – 1980) – Nouvelle production
Du 10 avril au 03 mai 2026 (8 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Ingo Metzmacher, mise en scène Bobbi Jene Smith, Or Schraiber
Anthony Roth Costanzo, Ilanah Lobel-Torres, Davóne Tines, Adriana  Bignagni Lesca, Olivia Boen, Deepa Johnny, Amin Ahangaran, Nicky Spence, Nicolas Cavallier

Entrée au répertoire

Sur un livret écrit par la romancière américaine Constance DeJong, Philip Glass choisit Gandhi comme sujet de son second opéra après la réussite d' ‘Einstein on the Beach’ qui avait enthousiasmé Avignon en 1976, et qui fut repris au Théâtre du Châtelet en 2014.

L’opéra revient sur le combat du guide spirituel contre le ‘black-act’ en Afrique du Sud, et relie le théoricien de ‘L’étreinte de la vérité’, principe de la non-violence par la désobéissance, à trois grands personnages, Tolstoï, Rabindranath Tagore et Martin Luther King.

Philip Glass fait enfin son entrée au répertoire lyrique de l’Opéra de Paris, alors que ses musiques étaient exclusivement jouées à Garnier depuis 1991 pour des pièces de ballets. Sans doute drainera t-il de nouvelles générations de mélomanes au Palais Garnier.

Excellent défenseur des œuvres du XXe et XXIe siècles, Ingo Metzmacher en assurera la direction musicale, et ce sont les chorégraphes Bobbi Jene Smith et Or Schraiber, artistes en résidence au sein de la compagnie L.A Dance Project dirigée par Benjamin Millepied, qui mettront en scène ‘Satyagraha’ dans une version adaptée pour le contre-ténor américain Anthony Roth Costanzo.

 

Ercole Amante – Hercules Amoureux (Antonia Bembo – 1707) – Nouvelle production
Du 28 mai au 14 juin 2026 (7 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Leonardo García-Alarcón, mise en scène Netia Jones
Andreas Wolf, Julie Fuchs, Ana Vieira Leite, Deepa Johnny, Marcel Beekman, Alasdair Kent, Sandrine Piau, Théo Imart, Teona Todua, Alex Rosen, Nicolas Cavallier

Entrée au répertoire - Première mondiale de la version scénique

En 1659, Mazarin fit construire une salle gigantesque de 4000 places située dans le prolongement du Château des Tuileries, la Salle des Machines, où sera créé en 1662 ‘Ercole amante’ de Francesco Cavalli, qui incorporait un ‘Grand Ballet’ de Lully que Louis XIV dansa lui-même.

Quinze ans plus tard, une compositrice et chanteuse lyrique vénitienne fuyant un mari violent, Antonia Padoani Bembo, arriva en France et fut présentée à la cour du Roi qui lui accorda sa protection.

Ancienne élève de Francesco Cavalli, elle sera l’auteur en 1707 d’une nouvelle version d’‘Ercole amante’ composée sur le même livret de Francesco Buti, mais dont la première mondiale n’aura lieu que le 26 mai 2023 à Stuttgart en version de concert, dans l’interprétation de l’ensemble Il Gusto Barocco, sous la direction de Jörg Halubek.

8 ans après la vision renouvelée des ‘Indes Galantes’ à l’opéra Bastille, un immense succès public que même Stéphane Lissner n'avait pas anticipé, Leonardo García-Alarcón s’empare à nouveau d’une œuvre baroque pour la transcender à Bastille dans une mise en scène de Netia Jones. Le défi est donc très grand!

Ercole Amante (Antonia Bembo – 1707)

Ercole Amante (Antonia Bembo – 1707)

Les reprises

La Bohème (Giacomo Puccini – 1896)
Du 12 septembre au 14 octobre 2025 (11 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Domingo Hindoyan, mise en scène Claus Guth (2017)
Nicole Car / Yaritza Véliz, Charles Castronovo / Joshua Guerrero, Andrea Carroll, Étienne Dupuis, Xiaomeng Zhang, Alexandros Stavrakakis, Franck Leguérinel, Hyun-Jong Roh, Andrés Prunell-Vulcano, Olivier Ayault, Ook Chung
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 04 juin 2023

Cette seconde reprise sous la direction d’Alexander Neef de 'La Bohème’ dans la vision cosmique de Claus Guth est une bonne nouvelle car l’ancienne production traditionnelle de Jonathan Miller était encore dans les cartons au moment de la précédente reprise.

Dans cette version stellaire, la musique nostalgique de Puccini et le personnage allégorique de Mimi deviennent une métaphore de ce qu’il y a de meilleur sur Terre, faisant de la pauvre condition des artistes bohémiens devenus astronautes le véritable centre empathique de l’opéra.

Après un inoubliable ‘Rigoletto’ cette saison, la direction de Domingo Hindoyan devrait encore se révéler d’une grande force dramatique.

 

Ariodante (Georg Friedrich Haendel – 1735) - Coproduction Metropolitan Opera, New-York
Du 16 septembre au 12 octobre 2025 (11 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Raphaël Pichon, mise en scène Robert Carsen (2023)
Ensemble Pygmalion
Cecilia Molinari, Luca Tittoto, Jacquelyn Stucker, Sabine Devieilhe, Rupert Charlesworth, Christophe Dumaux, Enrico Casari
Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 20 mai 2023

Il s’agit de la première reprise d’’Ariodante’ dans la mise en scène de Robert Carsen qui, à la création, était interprétée par l’Orchestre de l’Opéra de Paris, et qui sera cette fois confiée à l’Ensemble Pygmalion, chœur et orchestre sur instruments d’époque fondé en 2006 par Raphaël Pichon.

 

Les Noces de Figaro (Wolfgang Amadé Mozart – 1786)
Du 15 novembre au 27 décembre 2025 (14 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Antonello Manacorda, mise en scène Netia Jones (2022)
Gordon Bintner / Vartan Gabrielian, Sabine Devieilhe / Ilanah Lobel-Torres, Christian Gerhaher / Jérôme Boutillier, Hanna-Elisabeth Müller / Margarita Polonskaya, Lea Desandre / Seray Pinar, Monica Bacelli, James Creswell, Éric Huchet, Nicholas Jones, Ilanah Lobel-Torres / Boglárka Brindás, Franck Leguérinel
Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 28 décembre 2022

Depuis qu’elle est à l’affiche, la production des ‘Noces de Figaro’ mise en scène par Netia Jones remporte un immense succès de par son intelligente insertion à l’univers du Palais Garnier.
Cette reprise menée sous la direction d’un chef mozartien, Antonello Manacorda, verra les débuts à l’Opéra de Paris du baryton Christian Gerhaher, chanteur attaché à la scène munichoise, et proposera une seconde distribution principalement composée de membres de la troupe de l’Opéra pour chanter les deux dernières représentations du 25 et 27 décembre 2025.

 

Tosca (Giacomo Puccini – 1900)
Du 23 novembre au 27 décembre 2025 et du 12 mars au 18 avril 2026 (24 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Oksana Lyniv /  Jader Bignamini , mise en scène Pierre Audi (2014)
Saioa Hernández / Elena Stikhina / Angel Blue / Sondra Radvanovsky, Roberto Alagna / Jonas Kaufmann / Adam Smith / Freddie De Tommaso / Yusif Eyvazov, Alexey Markov / Ludovic Tézier / Gevorg Hakobyan, Amin Ahangaran, Vartan Gabrielian, Carlo Bosi, André Heyboer, Florent Mbia, Bernard Arrieta / Fabio Bellenghi
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 26 novembre 2022

Avec quatre Tosca, cinq Mario, trois Scarpia et deux chefs d’orchestre, cette complexe double série de représentations fera de ‘Tosca’ l’opéra le plus joué sous la direction d’Alexander Neef, et le 3e opéra le plus joué depuis l’Ere Liebermann.
Les distributions parlent d’elles-mêmes, et Jonas Kaufmann fera son retour pour 3 dates sur la scène Bastille. 

Nicole Car (La Bohème - ms Claus Guth - 2017)

Nicole Car (La Bohème - ms Claus Guth - 2017)

Un Ballo in Maschera (Giuseppe Verdi – 1859)
Du 27 janvier au 26 février 2026 (11 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Speranza Scappucci, mise en scène Gilbert Deflo (2007)
Matthew Polenzani, Anna Netrebko / Angela Meade, Igor Golovatenko / Ludovic Tézier / Ariunbaatar Ganbaatar, Sara Blanch, Elizabeth DeShong, Christian Rodrigue Moungoungou, Blake Denson, Andres Cascante, Ju In Yoon, Se-Jin Hwang
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 10 février 2018

Opéra créé à Rome en février 1859 dans un enthousiasme délirant au moment où l’Italie s’apprêtait à être unifiée sous le règne de Victor-Emmanuel II, ‘Un Ballo in Maschera’ est l’adaptation d’un drame français écrit par Scribe 20 ans plus tôt, ‘Gustave III’.

Cette troisième reprise depuis 2007 sera l’occasion de découvrir les débuts à l’Opéra de Paris, selon les soirs, d’Angela Meade, Ariunbaatar Ganbaatar et Sara Blanch.


Carmen (Georges Bizet – 1875)
Du 07 février au 19 mars 2026 (13 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Keri-Lynn Wilson, mise en scène Calixto Bieito (2017)
Stéphanie d'Oustrac / Victoria Karkacheva, Russell Thomas / Jean‑François Borras, Amina Edris, Erwin Schrott, Nicholas Jones, Loïc Félix, Florent Mbia, Vartan Gabrielian, Margarita Polonskaya, Seray Pinar
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 25 février 2023

Ouvrage créé à l’Opéra Comique il y a 150 ans, le 03 mars 1875, deux mois après l’inauguration du Palais Garnier, ‘Carmen’ n’est entré au répertoire de l’Opéra de Paris que le 10 novembre 1959, en présence du Général de Gaulle.
Selon les soirs, deux interprètes du rôle en dessineront probablement un portrait différent, Stéphanie d'Oustrac, qui célèbre ses 15 ans d’interprétations du rôle, alors qu’il s’agira pour Victoria Karkacheva de sa 3e interprétation de Carmen depuis 2022.
Keri-Lynn Wilson, l’épouse de Peter Gelb, le directeur du New-York Metropolitan Opera, sera de retour dans la fosse à cette occasion.


Nixon in China (John Adams – 1987)
Du 24 février au 20 mars 2026 (8 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Kent Nagano, mise en scène Valentina Carrasco (2023)
Thomas Hampson, Renée Fleming, John Matthew Myers, Caroline Wettergreen, Joshua Bloom, Xiaomeng Zhang, Aebh Kelly, Ning Lang, Emanuela Pascu
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’Opéra Bastille le 16 avril 2023

Après le succès de son entrée au répertoire il y a deux ans, ‘Nixon in China’ de John Adams est repris avec les mêmes artistes, hormis Caroline Wettergreen qui se substituera à Kathleen Kim dans le rôle de la femme de Mao, sous la direction de Kent Nagano.

Renée Fleming (Nixon in China - 2023)

Renée Fleming (Nixon in China - 2023)

Rusalka (Antonín Dvořák – 1901) - Coproduction Wiener Staatsoper, Vienne
Du 02 mai au 20 mai 2026 (7 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Kazushi Ōno, mise en scène Robert Carsen (2002)
Nicole Car, Sergei Skorokhodov, Ekaterina Gubanova / Alisa Kolosova, Dimitry Ivashchenko, Jamie Barton, Florent Mbia, Seray Pinar, Margarita Polonskaya, Maria Warenberg, Noa Beinart
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 13 février 2019

Production emblématique de la direction d’Hugues Gall, la vision de ‘Rusalka’ par Robert Carsen a été reprise par tous les directeurs de l’Opéra de Paris depuis 24 ans et semble résister au temps de par l’épure soignée de ce très beau spectacle. Cette reprise signera le retour de Kazushi Ōno à la direction d’orchestre, 17 ans après avoir dirigé ‘Le Roi Roger’ mis en scène par Krzysztof Warlikowski.


La Cenerentola (Gioacchino Rossini – 1817)
Du 03 juin au 11 juillet 2026 (13 représentations au Palais Garnier)

Direction musicale Enrique Mazzola, mise en scène Guillaume Gallienne (2017)
Vasilisa Berzhanskaya / Gaëlle Arquez, Lawrence Brownlee, Nicola Alaimo, Huw Montague Rendall , Ilanah Lobel-Torres, Maria Warenberg, Adolfo Corrado
Œuvre jouée pour la dernière fois au Palais Garnier le 09 octobre 2022

Second grand tube rossinien de l’Opéra de Paris après ‘Le Barbier de Séville’, ‘La Cenerentola’ par Guillaume Gallienne prend une tonalité crépusculaire surtout sous les ors de Garnier. Une excellente distribution lui est associée, avec les débuts de Vasilisa Berzhanskaya à l’Opéra de Paris dans le rôle d’Angelina.

 

La Traviata (Giuseppe Verdi – 1853) - Coproduction Wiener Staatsoper, Vienne
Du 04 juin au 13 juillet 2026 (14 représentations à l’opéra Bastille)

Direction musicale Marta Gardolinska, mise en scène Simon Stone (2019)
Aida Garifullina / Pretty Yende, Xabier Anduaga / René Barbera, Roman Burdenko / Ludovic Tézier, Seray Pinar, Cassandre Berthon, Nicholas Jones, Luis-Felipe Sousa, Florent Mbia, Amin Ahangaran, John Bernard, Hyunsik Zee, Young-Woo Kim
Œuvre jouée pour la dernière fois à l’opéra Bastille le 25 février 2024

Après l’immense succès de la reprise de cette ‘Traviata’ influenceuse en février 2024, de nouvelles représentations sont présentées en fin de saison, et c’est la directrice musicale de l’Opéra national de Lorraine, Marta Gardolinska, qui en assurera la direction.

Rusalka (mise en scène Robert Carsen)

Rusalka (mise en scène Robert Carsen)

L’Académie de l’Opéra national de Paris

La Finta Giardiniera (Wolfgang Amadé Mozart - 1775)
Du 21 mars au 02 avril 2026 (6 représentations à la MC93 de Bobigny)

Direction musicale Chloé Dufresne, mise en scène Julie Delille
Artistes en résidence à l’Académie
Œuvre inédite à l’Opéra national de Paris

Créé par un jeune Mozart tout juste âgé de 19 ans, ‘La Finta Giardiniera‘ n’a toujours pas de production au répertoire de l’Opéra de Paris, ce sont donc les artistes de l’Académie de l’Opéra qui auront à cœur de défendre cette intrigue complexe à la Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis.

Siegfried (ms Calixto Bieito)

Siegfried (ms Calixto Bieito)

Premières impressions sur la saison 2025/2026

A l’instar de New-York ou Munich, l’Opéra de Paris s’en tient à 6 nouvelles productions dans les grandes salles – Berlin n’en propose d'ailleurs que 5 cette saison -, ce qui oblige à la plus grande pertinence dans les choix programmatiques effectués.

Et c’est bien le cas, car depuis le début de son mandat, Alexander Neef recherche les titres qui ont une véritable valeur ajoutée pour le répertoire, que ce soit en terme de nouveauté ou de remplacement de lectures trop anciennes. Ainsi, la suite du Ring, les entrées de ‘Satyagraha’ et ‘Ercole Amante’, la nouvelle production d’’Eugène Onéguine’, ou bien l’inscription au répertoire d’une production d’’Aida’ qui puisse être reprise, se justifient pleinement.

En revanche, aucune reprise ne concerne un titre qui n’ait pas été joué en public au cours des 10 dernières années, et pas moins de sept titres, ‘La Bohème’, ‘Ariodante’, ‘Les Noces de Figaro’, ‘Tosca’, ‘Carmen’, ‘Nixon in China’ et ‘La Cenerentola’ étaient déjà programmés lors de la saison 2022/2023, ce qui fait que 60% des soirées lyriques concerneront des œuvres jouées au cours des 3 dernières saisons.

Cela tranche avec les 25% de reprises récentes observées au cours des 4 premières saisons d’Alexander Neef, ce qui est un excellent taux lorsque l’on sait qu’en moyenne les saisons de Gerard Mortier tournaient à 40% de reprises récentes et Hugues Gall à 60%.

La programmation de deux volets du Ring, puis de ‘Götterdämmerung’ et deux cycles complets lors de la saison suivante, dans un contexte de fortes contraintes budgétaires, expliquent probablement ce recentrage sur de longues séries de ‘Tosca’, ‘Carmen’, ‘La Traviata’ à Bastille proposées au tarif le plus élevé.

Pourtant, on ne peut s'empêcher de penser qu'une reprise de deux titres tels  'Boris Godounov' et 'Samson et Dalila' en place de tant de représentations de 'Tosca' aurait ajouté un peu plus de variété, mais il est vrai qu'il reste surtout des productions très lourdes dans les réserves du répertoire ('Prince Igor', 'Snegourotchka', 'Lady Macbeth de Mzensk', 'Les Troyens', 'Moïse et Aaron' ...).

Néanmoins, l’Opéra de Paris se maintient sur une ligne moyenne de diversité des œuvres assez importante, avec 73 ouvrages différents présentés en 5 ans (Gerard Mortier en avait présenté 76 en 5 ans, et Stéphane Lissner 74 en 5 ans).

Emily D'Angelo dans Ariodante (2023)

Emily D'Angelo dans Ariodante (2023)

Si cette saison se distingue par la présence d’un seul titre français, ‘Carmen’, après 40% de soirées en langue française données cette saison, ce sont donc les compositeurs italiens du XIXe siècle, Puccini, Verdi et Rossini, qui remportent la mise en s'accaparant 50% des soirées à eux seuls.

Et avec ‘Ercole Amante’ et ‘Ariodante’, le baroque se porte très bien depuis son retour au répertoire lors de la saison 1998/1999 d’Hugues Gall.

Dans le même temps, Alexander Neef continue de délier patiemment une ligne d’opéras anglo-saxons du XXe et XXIe siècles, avec l’entrée au répertoire de ‘Satyagraha’, tout en reprenant également ‘Nixon in China’, l’intérêt de ces ouvrages étant d’aborder des sujets sociétaux forts et d’actualité.  9% des soirées lyriques dédiées à ces ouvrages longtemps ignorés, c’est du jamais vu à l’Opéra de Paris!

En outre, de nouveaux noms de metteurs en scène seront à l’affiche d’œuvres lyriques, Shirin Neshat, Ralph Fiennes, Bobbi Jane Smith, Or Schaiber, et Chloé Dufresnes pour l’Académie.

Satyagraha (Mise en scène et chorégraphie de Bobbi Jane Smith et Or Schaiber)

Satyagraha (Mise en scène et chorégraphie de Bobbi Jane Smith et Or Schaiber)

Et dans l’attente de connaître qui sera le futur directeur musical de l’Opéra national de Paris, de nouveaux chefs d’orchestre seront invités dans la fosse, Raphaël Pichon (Ariodante), Dmitry Matvienko (Aida) et Marta Gardolinska (La Traviata).

Nombre d’artistes francophones sont également invités, Étienne Dupuis, Franck Leguérinel, Christophe Dumaux, Sabine Devieilhe, Eve-Maud Hubeaux, Stanislas de Barbeyrac, Marie-Nicole Lemieux, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, Eugénie Joneau, Jérôme Boutillier, Lea Desandre, Eric Huchet, Roberto Alagna, Ludovic Tézier, Jean-François Borras, Stéphanie d’Oustrac, Loïc Félix, Nicolas Cavallier, Julie Fuchs, Sandrine Piau, Gaëlle Arquez, Cassandra Berthon, auxquels s’ajoutent plusieurs artistes du chœur tels Bernard Arrieta, Christian Rodrigue Moungoungou ...

Evolution du prix des places pour le lyrique à Bastille de 1998/1999 à 2025/2026

Evolution du prix des places pour le lyrique à Bastille de 1998/1999 à 2025/2026

Les tarifs 2025/2026

Les tarifs de cette saison pour le lyrique à Bastille sont en moyenne en augmentation de 7% du fait que les reprises de ‘Carmen’, ‘La Traviata’ et la première série de ‘Tosca’ seront proposées dans la grille de tarification à 220 euros en catégorie Optima. Cela s’était déjà produit lors de la saison 2018/2019 de Stéphane Lissner, au moment où plusieurs productions très coûteuses, dont ‘Les Troyens’, étaient programmées.

Il s’agit aussi de compenser le fait que seules 119 représentations lyriques seront données à Bastille, soit 20 de moins que la saison en cours, au profit de 72 représentations chorégraphiques.

Toutefois, le plan de salle par catégories présenté dans la brochure de saison ne s’appliquera qu’à ‘Aida’, ‘Die Walkure’ et ‘Carmen’, tous les autres spectacles bénéficiant de catégories de places à la baisse, notamment ‘Siegfried’, ‘La Bohème’, ‘Nixon in China’ et ‘Ercole amante’.

Et l’on retrouve à nouveau un spectacle à petits prix, ‘Rusalka’, qui bénéficiera d’un prix moyen des places passé à 56 euros, avec toutes les places optima à moins de 100 €.

Cette politique tarifaire globalement en augmentation concerne surtout les catégories de places supérieures à 150 euros, le quota de places dans les catégories 10 à 60 euros restant globalement stable et à un bon niveau (14%) pour le lyrique à Bastille.

Tout l’enjeu à venir pour la direction sera de faire progresser le budget de la billetterie sans dégrader le taux de fréquentation toujours sensible en période d’incertitudes.

Anthony Roth Costanzo (interprète de Gandhi dans Satyagraha)

Anthony Roth Costanzo (interprète de Gandhi dans Satyagraha)

Le détail de la saison lyrique et chorégraphique 2025 / 2026 de l'Opéra national de Paris est accessible sous le lien suivant : Programmation & Billets - Opéra national de Paris (operadeparis.fr)

Voir les commentaires

Publié le 5 Avril 2025

Eclipse Partielle de Soleil sur les Pays du Nord du 29 mars 2025

L’éclipse partielle de Soleil du samedi 29 mars 2025 pouvait être surnommée l’éclipse du grand froid, car elle avait pour particularité de circuler depuis le pôle nord vers le territoire Inuit du Nunavut (Canada), le Groenland, l’Islande, l’Europe du Nord et la Russie jusqu’au Maghreb où elle pouvait encore être vue à 17 % de recouvrement depuis Casablanca.

L'éclipse de Soleil du 29 mars 2025 vue à son maximum depuis Paris

L'éclipse de Soleil du 29 mars 2025 vue à son maximum depuis Paris

Et c’est à Pangnirtung, seconde ville du Nunavut, qu’elle a pu atteindre un niveau de recouvrement maximal du disque solaire de 91%, une heure après le lever du Soleil, alors qu’à Nuuk, capitale du Groenland, elle atteignait encore 87%, et 67% à Reykjavik, capitale de l’Islande.

Le Soleil derrière quelques nuages de passage au moment du début de l'éclipse partielle

Le Soleil derrière quelques nuages de passage au moment du début de l'éclipse partielle

En France, il fallait être à Brest et l’île d’Ouessant pour observer un tiers de la surface du Soleil disparaître derrière la Lune située à 354 200 km de la Terre.

Et en région parisienne, c’est 23 % du disque solaire qui s’est progressivement noirci, même si aucune baisse de luminosité n’était perceptible. L’éclipse a ainsi débuté à 11h08 et atteint son maximum à 12h00 pour s’achever à 12h55, soit une durée de 1h47 mn.

Projection au sol de l'éclipse partielle de Soleil du 29 mars 2025 - (C) http://xjubier.free.fr

Projection au sol de l'éclipse partielle de Soleil du 29 mars 2025 - (C) http://xjubier.free.fr

Par chance, les conditions météorologique étaient excellentes en ce début de printemps, après 6 mois d’un temps particulièrement maussade sur toute la partie nord de la France. Et pour les chasseurs d’éclipses totales à travers le monde, simplement suivre cette phase de partialité permettait de se remémorer l’émotion qui précède le phénomène lorsqu’il mène à la totalité.

Détails des groupes de tâches solaires

Détails des groupes de tâches solaires

On pouvait également observer à la surface du Soleil un fin groupe de tâches solaires près du centre, et une tâche plus dense à gauche, traduisant une activité interne relativement modérée.

Photomontage de l'éclipse partielle de Soleil du 29 mars 2025 de 11h08 à 12h55

Photomontage de l'éclipse partielle de Soleil du 29 mars 2025 de 11h08 à 12h55

La prochaine éclipse partielle de Soleil visible depuis la France aura lieu dans un peu plus d’un an, le 12 août 2026, au coucher du Soleil, ce qui promettra un très grand spectacle car, à Paris, le Soleil sera recouvert à 92 % à 8° au dessus de l’horizon, et à 99 % sur toute la chaîne pyrénéenne. 

Il faudra être alors dans les Asturies pour profiter de 1mn 50 de totalité,1 heure avant le coucher du Soleil.

Voir les commentaires

Rédigé par David

Publié dans #Astres

Publié le 31 Mars 2025

Don Carlos (Giuseppe Verdi – Opéra de Paris, Salle Le Peletier, le 11 mars 1867)
Version des répétitions parisiennes de 1866
Répétition générale du 26 mars 2025
Représentations du 29 mars, 17 et 25 avril 2025

Philippe II Christian Van Horn
Don Carlos Charles Castronovo
Rodrigue Andrzej Filończyk
Le Grand Inquisiteur Alexander Tsymbalyuk
Élisabeth de Valois Marina Rebeka
La Princesse Eboli Ekaterina Gubanova
Thibault Marine Chagnon
Une voix d'en haut Teona Todua
Le Comte de Lerme Manase Latu
Le Moine Sava Vemić
L’informatrice Danielle Gabou (rôle muet)

Direction musicale Simone Young
                               Clelia Cafiero le 17 avril
Mise en scène Krzysztof Warlikowski (2017)
Décors Małgorzata Szczęśniak                             
Lumières Felice Ross
Vidéo Denis Guéguin
Chorégraphie Claude Bardouil
Dramaturgie Christian Longchamp

 

Si l’on avait dit à Giuseppe Verdi en 1867 que son grand opéra français, ‘Don Carlos’, ferait encore les belles soirées de l’Opéra de Paris dans 150 ans, de surcroît non pas dans la version tronquée de la création, mais avec l’intégralité de la musique qu’il avait composé de 1865 à 1866 avant les coupures opérées, il n’aurait probablement pas pris cette perspective au sérieux.

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois) et Charles Castronovo (Don Carlos)

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois) et Charles Castronovo (Don Carlos)

En effet, après 43 représentations données en 1867 à la salle Le Peletier, ‘Don Carlos’ disparut de l’affiche parisienne pour ne revenir au Palais Garnier qu’en 1986, dans la version intégrale des répétitions. Elle ne sera pas reprise, la production de Marco Arturo Marelli ayant fait l’unanimité contre elle.

La version de 1866, la plus complète sur le plan dramaturgique, comprend notamment la rencontre d’Élisabeth et des bûcherons dans la forêt de Fontainebleau, l’air de Rodrigue ‘J’étais en Flandres’, les deux échanges entre Élisabeth et Eboli à propos de la liaison de cette dernière avec le Roi, la déploration de Philippe à la mort de Rodrigue et la scène d’émeute où Eboli avoue son rôle décisif dans la rébellion, tous supprimés en 1867 pour laisser place à l’ajout d’un ballet conventionnel, ‘La Pérégrina’.

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois)

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois)

Ce n’est que depuis le 10 octobre 2017 que l’opéra Bastille peut à nouveau proposer la version intégrale de ce chef-d’œuvre verdien dans la production de Krzysztof Warlikowski, qui sera immédiatement reprise en 2019 dans la version cinq actes de Modène (1886), en italien cette fois.

La force de cette grande production de répertoire est de présenter la totale déliquescence morale et sentimentale de cette famille royale, marquée par le poids de son passé impérial et de l’inquisition religieuse, dans une atmosphère de désespoir délétère palpable à tout moment.

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois) et Charles Castronovo (Don Carlos)

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois) et Charles Castronovo (Don Carlos)

Le monumental décor aux façades boisées conçu par Małgorzata Szczęśniak, dressé dès l’acte de Fontainebleau, mélange l’impression d’immensité froide et luxueuse du Palais de San Lorenzo de El Escorial à l’obscurité de l’enfermement mental de Don Carlos traumatisé par son histoire.

L’art vidéographique soigné et esthétisant de Denis Guéguin est utilisé pour évoquer d’emblée la nature suicidaire de l’Infant rendue par les jeux d’ombres filmés sur son visage, avec des effets visuels de tâches noires ou blanches donnant aux premières scènes une allure de mémoire abîmée par le temps passé.

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois), la dame de compagnie et Christian Van Horn (Philippe II)

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois), la dame de compagnie et Christian Van Horn (Philippe II)

Inoubliable scène d’escrime dans une salle de sport aménagée du palais où s’entraînent Eboli et sa cour féminine – princesse blessée à l’œil depuis son enfance -, c’est là, une fois seuls, que se rencontreront Carlos et Élisabeth. Interviendra un personnage muet chargé de surveiller tous les déplacements de la Reine, une informatrice de l’ombre livrée à la présence charismatique de la chorégraphe Danielle Gabou. C’est en effet sous Philippe II que se développa au XVIe siècle un puissant réseau de renseignements pour contrôler son Empire.

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois) et Christian Van Horn (Philippe II)

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois) et Christian Van Horn (Philippe II)

Après le grand duo entre Philippe et Rodrique, élégant mais musicalement plus faible que dans la version réécrite pour la version milanaise en italien de 1884, et la scène de méprise entre Don Carlos et Eboli - qui est surtout une scène qui met en avant le jeu d’actrice de l’interprète de la Princesse sous des lumières dentelées comme une soie de mantille (un travail d’une finesse absolue signée Felice Ross) -, la grande scène d’autodafé se déroule sous des cloches retentissantes au moment de l’arrivée d’un immense amphithéâtre du Palais regroupant tout le chœur, mais aussi les députés flamands et l’inquisiteur.

Alexander Tsymbalyuk (Le Grand Inquisiteur) et Christian Van Horn (Philippe II)

Alexander Tsymbalyuk (Le Grand Inquisiteur) et Christian Van Horn (Philippe II)

Pas de procession, ce qui serait un spectacle un peu trop convenu, mais plutôt un focus sur la relation entre le Roi et la Reine dont on assiste à l’amère décomposition du couple en pleine cérémonie, sous le regard de domestiques dont l’une, reprisant régulièrement la robe d’Élisabeth , semble, d’un simple regard baissé, consternée du déchirement humain qui se joue devant elle.

La vidéo vient à nouveau s’incruster à l’ensemble du tableau pour représenter un bûcher en flamme d’où émerge la tête effrayante de Lucifer dévorant un être humain, une métaphore du Roi dévorant son propre peuple empruntée à un film muet italien de 1911, ‘L’Inferno’, inspiré de la 'Divine Comédie' de Dante – par coïncidence, ce thème de ‘La Comédie’ de Dante est aussi le sujet de ‘Il Viaggio, Dante’ de Pascal Dusapin joué au même moment au Palais Garnier, et de ‘Gianni Schicchi’ qui sera représenté à Bastille après les représentations de ‘Don Carlos’ -.

Ekaterina Gubanova (La Princesse Eboli)

Ekaterina Gubanova (La Princesse Eboli)

Autre scène emblématique, la rencontre dans un salon de cinéma privé et intime entre un Inquisiteur mafieux et un Roi alcoolisé, venant de coucher avec Eboli, se déroule sur l’une des musiques les plus sombres qu’ait écrite Verdi, mise en scène avec sensibilité à la justesse des ambiances lumineuses, y compris lorsque Élisabeth congédie durement sa rivale.

Et l’on retrouve à nouveau ces très beaux jeux de lumières en clair-obscur passés au filtre des mailles de la prison, scène sobre où la mort de Rodrigue est minutieusement réglée, avant d’ouvrir sur la splendide scène du cinquième acte où les lumières crépusculaires évoquent l’effet des derniers rayons du Soleil couchant frappant les parois de l’Escorial en mettant en valeur toutes leurs nuances de couleurs.

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois)

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois)

Tout de noir vêtue, Élisabeth traverse lascivement la scène depuis le fond vers l’orchestre sur la musique d’une puissance dramatique bouleversante, disparaissant même dans une zone d’ombre qui ne semblait pas exister lors de la création, et réapparaissant pour adresser tout son désarroi au buste maudit de Charles Quint. 

Là aussi, une précision de geste et d’attitude qui mènera à une conclusion indécise, Krzysztof Warlikowski optant pour laisser au spectateur le soin d’imaginer si Don Carlos choisira de se donner la mort pour ne plus souffrir de ce cauchemar, juste après qu’Élisabeth ait préféré s’empoisonner.

Charles Castronovo (Don Carlos) et Andrzej Filończyk (Rodrigue)

Charles Castronovo (Don Carlos) et Andrzej Filończyk (Rodrigue)

Après la luxueuse distribution qu’avait réuni Stéphane Lissner en 2017 autour de Philippe Jordan avec Jonas Kaufmann, Sonya Yoncheva, Elīna Garanča, Ludovic Tézier et Ildar Abdrazakov, il y avait bien une petite appréhension à voir comment serait relevé le défi d’une telle reprise, mais celle ci s’est très vite atténuée par la manière dont les solistes se sont engagés dans une interprétation empreinte d’un tragique désillusionné.

Charles Castronovo (Don Carlos)

Charles Castronovo (Don Carlos)

Souffrant depuis quelques jours, Charles Castronovo a pu suffisamment se rétablir pour offrir lors de cette première un portrait très touchant d’un Don Carlos complètement écrasé par le sort. Il joue avec une très grande sincérité d’attitude, comme si il y avait toujours en lui une fierté d’être, mais sans la moindre ostentation.

Son timbre sombre aux couleurs parfois rompues convient parfaitement à la description d’un personnage dépressif, en conduisant une ligne de chant qui épouse avec délicatesse les lignes orchestrales. Ses aigus ne sont jamais dépareillés, la précision du texte soignée, et seule la confrontation avec le Roi, lors de l’autodafé, sera moins incisive, signe que quelques jours de rétablissement sont encore nécessaires. Mais il est impossible de rester insensible à une telle incarnation authentique qui ne faiblira pas de toute la soirée.

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois)

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois)

Seule parmi les rôles principaux à faire ses débuts sur la grande scène Bastille, Marina Rebeka est une très belle femme qui a de l’allure et qui donne beaucoup de dignité à Élisabeth de Valois.
Sa force est dans le dessin virtuose de son souffle de voix, puissant et cristallin dans la tessiture aiguë, qui sera d’une grande force impressive au cinquième acte. Elle détient en effet une saisissante faculté de rayonnement, avec toutefois des graves peu marqués, ce qui crée aussi une certaine distance en contraste avec la noirceur de Carlos. 

Ekaterina Gubanova

Ekaterina Gubanova

Présente dès la création en alternance avec Elīna Garanča, Ekaterina Gubanova connaît très bien cette mise en scène et se révèle très à l’aise dans tous les tableaux avec une assurance crâneuse. La chanson du voile du second acte est une séduisante démonstration de sensualité vocale dans les résonances graves, bien que sa voix soit moins prédisposée à l’agilité des aigus de ce grand air, mais c’est surtout dans les emportements dramatiques qu’elle est à son meilleur aussi bien dans la scène de reconnaissance avec Don Carlos au troisième acte que dans le ‘Don fatale’ chanté avec un vrai sens incendiaire.

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois) et Christian Van Horn (Philippe II)

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois) et Christian Van Horn (Philippe II)

En grand habitué de l’Opéra de Paris, Christian Van Horn n’a aucun mal à imposer un Philippe II avec une diction tout à fait correcte et une largeur vocale qui s’appuie sur une assise grave bien développée. La texture de son timbre grisaillant et monochrome contient peu d’inflexions distinctives en soi, mais ce grand baryton-basse américain a comme grand atout de savoir incarner un homme d’aujourd’hui avec ses forces et faiblesses tout en conservant quelque chose de sympathique. C’est d’ailleurs pourquoi ses déraillements comportementaux face à Élisabeth, lors des scènes de l’autodafé et du salon, sont rendus avec beaucoup d’humanité.

Cela laisse le champ à Alexander Tsymbalyuk pour brosser le portrait d’un Grand Inquisiteur bien plus terrible, et qui fait beaucoup d’effet quand il appuie sur un beau galbe grave qui contraste avec la terreur qu’évoque son personnage.

Le moine de Sava Vemić fait, lui aussi, forte impression, malgré quelques tensions dans l'aigu.

Andrzej Filończyk (Rodrigue)

Andrzej Filończyk (Rodrigue)

Et c’est un jeune et beau Rodrigue qu’incarne Andrzej Filończyk, tout juste trentenaire, qui fait montre d’un timbre fumé bien homogène qui s’harmonise le mieux avec celui de Philippe II. Si l’on s’attache à son langage corporel, son positionnement dans le jeu de la cour paraît instable, plutôt séducteur avec Eboli, amical mais sans être fraternel avec Carlos, moins mature que le Roi, il manque encore une profonde droiture, une autorité bien posée qui traduise une grande stabilité intérieure qui puisse se lire dans ses postures. C’est cependant dans la scène de sa mort à la prison de Carlos que s’épanouissent pleinement ses qualités de souffle donnant l’impression que c’est cet instant qui révèle toute la grandeur du patriote flamand

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois) et Manase Latu (Le Comte de Lerme)

Marina Rebeka (Élisabeth de Valois) et Manase Latu (Le Comte de Lerme)

Et parmi les seconds rôles se distinguent deux membres de la troupe lyrique de l’Opéra, Marine Chagnon qui donne une fraîcheur très naturelle à Thibault, et Manase Latu dont les qualités belcantistes et la chaleur crème de son doux timbre de voix dépeignent un bien luxueux Comte de Lerme.

Simone Young

Simone Young

C’est enfin avec grand plaisir que l’on retrouve à la direction orchestrale Simone Young qui rend énormément justice à l’âme de l’écriture verdienne et à sa traduction de la prosodie française. Les archets sont entraînés dans des tissures d’une grande souplesse alliés à des bois soyeux et poétiques, émanation d’une douceur qui sied bien au phrasé des chanteurs, tout en insufflant une vigueur de discours qui ait de l’allant. On sent toujours une certaine propension à contrôler les cuivres clairs, mais les cuivres plus sombres et chaleureux sont généreusement fondus aux cordes pour créer un son chargé et plein. La chef australienne n’hésite d’ailleurs pas à libérer beaucoup d’ampleur dans les scènes spectaculaires, et les chœurs lui donnent la réplique avec vigueur et panache tout en sachant aussi se montrer diaphanes dans l’acte de Fontainebleau.

Simone Young, Krzysztof Warlikowski et Marina Rebeka

Simone Young, Krzysztof Warlikowski et Marina Rebeka

La qualité de cette première, l'audience très attentive, et la réserve de potentiel qui se devine chez certains solistes rendent absolument indispensable de profiter en ce mois d’avril de la reprise de ce grand opéra créé pour la scène parisienne, mais qui est rarement donné dans une version aussi monumentale.

Simone Young, Krzysztof Warlikowski et Marina Rebeka

Simone Young, Krzysztof Warlikowski et Marina Rebeka

Représentation du 17 avril 

Retenue au Festtage du Staatsoper Berlin pour rendre un hommage à Pierre Boulez, Simone Young n'a pu assurer la représentation de 'Don Carlos' le 17 avril, laissant ainsi la place à Clelia Cafiero, cheffe principale invitée à l'Opéra de Tours.

D'une gestuelle très souple et aérée, la cheffe italienne a entrainé l'orchestre et les solistes dans un grand élan de respiration en insufflant une rythmique et une explosion des couleurs très italiennes comme si elle dirigeait la version de Milan de 1884. L'effet, d'une grande efficacité, s'éloignait aussi de la conception plus austère et profonde de Simone Young, même si l'absence de répétition n'avait pas départi l'orchestre des choix très contrôlés, notamment pour les cuivres, de la cheffe australienne.

Au final, Clelia Cafiero a rassemblé l'enthousiasme de tout le monde, musiciens, choristes, solistes et spectateurs qui acclamaient à tout rompre, avec embrassades sur scène, fosse d'orchestre debout, Christian Van Horn la poussant même en avant, et Marina Rebeka qui n'en finissait pas de l'embrasser, sous la clameur du public. Une soirée étonnante qui révèle aussi le grand professionnaliste de tous les artistes invités et de la maison.

Andrzej Filończyk s'est ainsi montré puissant, Ekaterina Gubanova dramatique, Christian Van Horn émouvant et impulsif, Marina Rebeka intense, et Charles Castronovo profondément investi.

Clelia Cafiero 

Clelia Cafiero 

Représentation du 25 avril 

Pour la dernière représentation, Simone Young était de retour, et la salle était comble pour 5 heures de spectacle un vendredi soir. Il ne fallait pas manquer cette dernière occasion d'entendre cette version intégrale de l'ouvrage qui n'en était qu'à sa 30e représentation depuis la première du 11 mars 1867 où ce n'était pas cette version là qui était jouée, l'ajout obligatoire à l'époque du ballet ayant entrainé 20 minutes de coupures musicales.

Salle de l'Opéra Bastille lors du 4e acte de 'Don Carlos', le 25 avril 2025

Salle de l'Opéra Bastille lors du 4e acte de 'Don Carlos', le 25 avril 2025

Simone Young a repris en main sa conception très raffinée dans un esprit mélancolique qui n'exclut pas l'impulsivité dramatique. Charles Castronovo est décidément un chanteur qui fait corps avec son personnage en le jouant avec beaucoup de sensibilité, et son timbre sombre et intériorisé laisse aussi ressortir des expressions d'un cœur écorché saisissantes. Probablement est-il un des tous meilleurs interprètes du rôle après Jonas Kaufmann dans cette version parisienne.

Marina Rebeka souligne un peu plus les graves de son médium ce qui, mêlés à son rayonnement royal au dernier acte, la rend encore plus éblouissante. Elle fera un magnifique geste en forme de cœur à destination du public pour une telle ovation au moment des saluts.

Grand succès pour tous les solistes, chœur et orchestre, et pour la direction musicale si magnifiquement coulée dans l'esprit de la mise en scène de Krzysztof Warlikowski.

Marina Rebeka

Marina Rebeka

Voir les commentaires

Publié le 31 Mars 2025

TV-Web Avril 2025 Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Mardi 01 avril 2025 sur France 4 à 21h00
Hyuk Lee au Palais-Royal

Mardi 01 avril 2025 sur France 4 à 22h00
Jean Rondeau - Selon Variations

Mardi 01 avril 2025 sur France 4 à 23h20
Jean Rondeau, Variations Goldberg

Mercredi 02 avril 2025 sur Arte à 01h25
L'audition (film de Ina Weisse - 2019)

Dimanche 06 avril 2025 sur France 3 à 00h15
L'Orchestre de chambre de Paris, Alexandre et Jean-Jacques Kantorow

Dimanche 06 avril 2025 sur Arte à 18h40
"Concierto de Aranjuez" à Valence - Le chef-d'œuvre de Rodrigo

Lundi 07 avril 2025 sur Arte à 00h05
Eastwood Symphonic : une affaire de famille

Lundi 07 avril 2025 sur Arte à 01h40
Javier Perianes au Real Alcazar, Séville

Mardi 08 avril 2025 sur Arte à 01h50
Herbert Blomstedt dirige les Wiener Philharmoniker - Festival de Salzbourg 2021

Mardi 08 avril 2025 sur France 4 à 21h00
George Balanchine - Ballet impérial : «Who Cares

Mardi 08 avril 2025 sur France 4 à 22h20
Hommage à Jerome Robbins - Opéra de Paris

Mercredi 09 avril 2025 sur France 4 à 00h00
Hammer (Alexander Ekman)

Vendredi 11 avril 2025 sur Arte à 23h45
David Garrett, star du violon

Samedi 12 avril 2025 sur Arte à 00h30
David Garrett - Théâtre antique de Taormine

Dimanche 13 avril 2025 sur France 3 à 00h15
Hammer (Alexander Ekman)

Dimanche 13 avril 2025 sur Arte à 18h40
Concert à Notre-Dame de Paris, cathédrale des voix

Dimanche 13 avril 2025 sur France 4 à 22h55
Joséphine Baker, le musical

Lundi 14 avril 2025 sur Arte à 00h30
Giuseppe Verdi : Don Carlo - Scala de Milan

Lundi 14 avril 2025 sur Arte à 20h55
Les liaisons dangereuses (Stephen Frears)

Mardi 15 avril 2025 sur Arte à 03h15
Max Richter : Voices

Mardi 15 avril 2025 sur France 4 à 21h00
Les Musicales du Luberon - Mozart 1791

Mardi 15 avril 2025 sur France 4 à 22h20
Prades 2022 - Festival Pablo Casals

Samedi 19 avril 2025 sur France 4 à 22h40
Raiders of the Symphony

Dimanche 20 avril 2025 sur France 3 à 00h20
Les clefs de l'orchestre de Jean-François Zygel - «Scheherazade» de Nikolai Rimski Korsakov

Dimanche 20 avril 2025 sur France 5 à 14h35
Les clefs de l'orchestre de Jean-François Zygel - La Moldau de Smetana

Dimanche 20 avril 2025 sur Arte à 18h40
Bach : Oratorio de Pâques

Mardi 22 avril 2025 sur France 4 à 21h00
La Bohème 2050

Mardi 22 avril 2025 sur France 4 à 22h10
Miniatures françaises

Dimanche 27 avril 2025 sur France 3 à 00h1
Hommage à Jérôme Robbins - Opéra National de Paris

Dimanche 27 avril 2025 sur Arte à 18h40
Nina Simone, la rebelle - Les grands moments de la musique

Lundi 28 avril 2025 sur Arte à 00h15
Orlando di Lasso, une vie de compositeur à la Renaissance

Lundi 28 avril 2025 sur Arte à 01h10
"La Passion selon saint Jean" de Bach par Sasha Waltz

Lundi 28 avril 2025 sur Arte à 03h25
Concerto per Milano - Riccardo Chailly

Mardi 29 avril 2025 sur Arte à 01h45
Donizetti : Don Pasquale - Opéra de Hambourg

Mardi 29 avril 2025 sur France 4 à 21h00
Soirée Maurice Béjart - Opéra national de Paris

Mardi 29 avril 2025 sur France 4 à 22h00
Islands - Carolyn Carlson

TV-Web Avril 2025 Lyrique et Musique

Mezzo et Mezzo HD

Mardi 01 avril 2025 sur Mezzo à 23h30
'Ernani' de Verdi au Palau de les Arts de Valence

Mercredi 02 avril 2025 sur Mezzo à 20h30
Platée de Rameau à l'Opéra de Paris

Vendredi 04 avril 2025 sur Mezzo HD à 21h30
Strauss : Elektra - Baden-Baden

Vendredi 04 avril 2025 sur Mezzo à 23h50
Verdi : Le Trouvère - Maggio Musicale Fiorentino

Samedi 05 avril 2025 sur Mezzo à 20h30
Wagner : Die Walküre - Opernhaus Zurich

Dimanche 06 avril 2025 sur Mezzo HD à 21h00
Monteverdi : Le Couronnement de Poppée - Versailles

Lundi 07 avril 2025 sur Mezzo à 20h30
Pierre Boulez, Académie du Festival de Lucerne

Mardi 08 avril 2025 sur Mezzo à 23h25
Verdi: I Lombardi alla prima crociata - Opéra Royal de Wallonie-Liège

Mercredi 09 avril 2025 sur Mezzo à 20h30
Strauss : Arabella - Teatro Real de Madrid

Vendredi 11 avril 2025 sur Mezzo HD à 21h00
Lully : Atys - Opéra de Versailles

Vendredi 11 avril 2025 sur Mezzo à 23h45
Puccini : Turandot - Vérone

Samedi 12 avril 2025 sur Mezzo à 20h30
Wagner : Siegfried - Opernhaus Zurich

Dimanche 13 avril 2025 sur Mezzo HD à 21h00
Strauss : Elektra - Baden-Baden

Mercredi 16 avril 2025 sur Mezzo à 20h30
Verdi : Un Ballo in maschera - Palau de les Arts, Valencia

Vendredi 18 avril 2025 sur Mezzo HD à 21h00
'La Femme sans ombre' de Strauss à Baden-Baden

Samedi 19 avril 2025 sur Mezzo à 20h30
Wagner : Götterdämmerung - Opernhaus Zurich

Dimanche 20 avril 2025 sur Mezzo HD à 21h00
Lully : Atys - Opéra de Versailles

Lundi 21 avril 2025 sur Mezzo à 20h30
Les Juifs de Wagner

Mardi 22 avril 2025 sur Mezzo à 22h25
Platée de Rameau à l'Opéra de Paris

Mercredi 23 avril 2025 sur Mezzo à 20h30
'L'Enchanteresse' de Tchaïkovski à l'Opéra de Francfort

Vendredi 25 avril 2025 sur Mezzo HD à 21h00
Monteverdi : Le Couronnement de Poppée - Versailles

Vendredi 25 avril 2025 sur Mezzo à 23h15
Wagner : Die Walküre - Opernhaus Zurich

Samedi 26 avril 2025 sur Mezzo à 20h30
Puccini: Turandot - Staatsoper Vienne

Dimanche 27 avril 2025 sur Mezzo HD à 21h00
'David et Jonathas' de Charpentier à Versailles

Lundi 28 avril 2025 sur Mezzo à 20h30
Pierre Henry n'est pas mort

Mardi 29 avril 2025 sur Mezzo à 23h05
Strauss : Arabella - Teatro Real de Madrid

Mercredi 30 avril 2025 sur Mezzo à 20h30
'Les Pêcheurs de perles' de Bizet au Capitole de Toulouse

TV-Web Avril 2025 Lyrique et Musique

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Operavision, Culturebox, Arte Concert etc...

                            Accès illimité dans le temps

Placido Domingo, l'homme aux mille vies

La Traviata (Chorégies d'Orange 2016) avec Domingo, Jaho, Meli

Le Requiem de Verdi (Chorégies d'Orange)

Le Barbier de Séville (Chorégies d'Orange 2018) avec Peretyatko, Sempey, Hotea

Roberto Alagna - Ma vie est un opéra

Le Royaume des Deux-Siciles (Roberto Alagna)

Patrick Dupond, un danseur chez les étoiles

Michaël Denard, le « prince » de l'Opéra de Paris

Le Lac des Cygnes, l'Ambitieux projet de Tchaïkovski

Maria Callas - Il était une voix

Body and Soul (Opéra national de Paris)

Dans les coulisses de Casse-Noisette

Dans les coulisses de Roméo et Juliette

Dans les coulisses de La Fille mal gardée

Dans les coulisses de Don Quichotte

Dans les coulisses de Mayerling

Martha Graham, danser avec l'âme

Accès Live à l'Opéra Bastille pour « Le Lac des Cygnes »

Accès live à l'Opéra Garnier dans les coulisses de « La Cenerentola »

                           Avril 2025

Madame Butterfly  (Opéra national de Paris) jusqu'au 01 avril 2025

Concert du Nouvel An à la Fenice de Venise jusqu'au 01 avril 2025

D'ARC (Opéra national de Varsovie) jusqu'au 01 avril 2025

Asmik Grigorian à Salzburg jusqu'au 03 avril 2025

Le Messie (Festival de Pâques d'Aix-en-Provence) jusqu'au 03 avril 2025

Max Emanuel Cencic & les Talens Lyriques) jusqu'au 04 avril 2025

Finale IVC 2024 2024 jusqu'au 05 avril 2025

Finale du concours Neue Stimmen 2024 jusqu'au 11 avril 2025

Vienne célèbre Beethoven - Philippe Jordan et l'Orchestre symphonique de Vienne jusqu'au 11 avril 2025

The Shell Trial (Opéra national des Pays-Bas) jusqu'au 14 avril 2025

Mikael Karlsson : Melancholia (Opéra Royal de Suède, Stockholm) jusqu'au 20 avril 2025

Oper! Awards 2025 (Théâtre Royal de la Monnaie) jusqu'au 21 avril 2025

Finale de chant du concours de Genève 2024 jusqu'au 22 avril 2025

Norma (Theater an der Wien) jusqu'au 24 avril 2025

Le Bohème (Opéra de Montpellier) jusqu'au 25 avril 2025

Benjamin Millepied à l'Opéra de Paris jusqu'au 30 avril 2025

                            Mai 2025

Le convenienze ed inconvenienze teatrali (Wexford Festival Opera) jusqu'au 02 mai 2025

La Flûte enchantée (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 07 mai 2025

Carmen (Opéra de Rouen) jusqu'au 08 mai 2025

La Traviata (Théâtre national de Mannheim) jusqu'au 09 mai 2025

Mayerling (Opéra national de Paris) jusqu'au 10 mai 2025

Ifigenia in Auline (Opéra national de Paris) jusqu'au 15 mai 2025

Platée (Garsington Opera) jusqu'au 15 mai 2025

Felix Mendelssohn - Le Sonde d'une nuit d'été à Sanssouci jusqu'au 16 mai 2025

The Rake's Progress (Opéra et Ballet national de Norvège) jusqu'au 22 mai 2025

Guercoeur (Opéra national du Rhin) jusqu'au 24 mai 2025

Guillaume Tell (Opéra de Lausanne) jusqu'au 26 mai 2025

Médée (Opéra national de Paris) jusqu'au 29 mai 2025

Le Monde de Hans Zimmer jusqu'au 30 mai 2025

La Forza del destino (Gran Teatre del Liceu) jusqu'au 30 mai 2025

La Chauve-Souris (Opéra de Lille) jusqu'au 31 mai 2025

Giselle (Dutch National Ballet) jusqu'au 31 mai 2025

                           Juin 2025

Les Voyages de monsieur Broucek (Théâtre national de Brno) jusqu'au 04 juin 2025

Etre noir à l'Opéra (Opéra de Paris) jusqu'au 07 juin 2025

Le Mariage (Opéra de Poznan) jusqu'au 08 juin 2025

264, That One Star (Daegu Opera House) jusqu'au 13 juin 2025

Adriana Lecouvreur (Opéra national de Lettonie, Riga) jusqu'au 15 juin 2025

L'Enlèvement au Sérail (Opéra Royal de Versailles) jusqu'au 17 juin 2025

Eugène Onéguine (Opéra national de Finlande) jusqu'au 20 juin 2025

Jour de fête chez Offenbach (Radio France) jusqu'au 22 juin 2025

Sonya Yoncheva, un Noël à Versailles jusqu'au 24 juin 2025

Rigoletto (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 26 juin 2025

Une journée (extra)ordinaire : 24h à l'opéra Garnier jusqu'au 29 juin 2025

                       Juillet 2025

Salomé (Opéra de Hambourg) jusqu'au 03 juillet 2025

Alain Altinoglu et Stéphane Degout (Festival de Colmar) jusqu'au 04 juillet 2025

Judith (Théâtre national Croate de Zagreb) jusqu'au 17 juillet 2025

Être noir à l'Opéra jusqu'au 22 juillet 2025

Afanador (Ballet Nacional de España) jusqu'au 23 juillet 2025

Finale du Concours Tenor Viñas (Gran Teatre del Liceu) jusqu'au 24 juillet 2025

Echo 72 (Opéra d'Etat de Hanovre) jusqu'au 25 juillet 2025

Les Noces de Figaro (Festival de Salzbourg 2023) jusqu'au 28 juillet 2025

Maria Callas chante Tosca (Royal Opera House - Covent Garden) jusqu'au 30 juillet 2025

Gala d'anniversaire, 150 ans du Palais Garnier jusqu'au 30 juillet 2025

Gala Lyrique (Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie) jusqu'au 31 juillet 2025

                       Août 2025

INO Studio Showcase (Irish national Opera)jusqu'au 01 août 2025

Salomé (Opera Ballet de Flandre) jusqu'au 07 août 2025

Marina Viotti - Amor, Furor jusqu'au 10 août 2025

Der Prozess (MusikTheater an der Wien au Kammeroper Wien) jusqu'au 14 août 2025

Wozzeck (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 19 août 2025

Götterdämmerung (Théâtre Royal de la Monnaie) jusqu'au 23 août 2025

                         Septembre 2025

Blushing (Opéra et Ballet national de Finlande) jusqu'au 01 septembre 2025

Le Ring sans paroles (Philharmonique de Strasbourg) jusqu'au 06 septembre 2025

Giovanna d'Arco (Teatro Regio di Parma) jusqu'au 07 septembre 2025

Le Diable et Catherine (Théâtre national Slovaque) jusqu'au 14 septembre 2025

Angelin Preljocaj : La visite (Picasso Danse) jusqu'au 19 septembre 2025

Guillaume Tell (Nouveau Théâtre national de Tokyo) jusqu'au 21 septembre 2025

The Fairy Queen (Opéra Royal de Versailles) jusqu'au 23 septembre 2025

Zimmer90 (Reeperbahn Festival 2024) jusqu'au 26 septembre 2025

Lady Macbeth de Mzensk (Deutsche Oper am Rheim) jusqu'au 28 septembre 2025

La Reine des neiges (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 29 septembre 2025

 

                         Novembre 2025

On Danse Chez Vous : Mehdi Kerkouche (Chaillot) jusqu'au 07 novembre 2025

Une soirée de ballet à l’Opéra national dʼUkraine jusqu'au 10 novembre 2025

Orphée et Eurydice (Festival Pulsations) jusqu'au 28 novembre 2025

                         Décembre 2025

Camille Saint-Saëns : Oratorio de Noël (Orchestre philharmonique de Strasbourg) jusqu'au 16 décembre 2025

La Fête de la chanson orientale jusqu'au 17 décembre 2025

                           Janvier 2026

Fidelio courte animation jusqu'au 09 janvier 2026

Klaus Mäkelä et Gustavo Dudamel dirigent Boulez, Beethoven et Poulenc (10 ans de la Philharmonie de Paris) jusqu'au 10 janvier 2026

Iphigénie en Aulide - Iphigénie en Tauride (Festival d'Aix-en-Provence 2024) jusqu'au 11 janvier 2026

Leevi Madetoja : Les Ostrobothniens (Opéra national de Finlande, Helsinki) jusqu'au 12 janvier 2026

Didon et Enée (Opéra Royal de Versailles) jusqu'au 28 janvier 2026

                           Février 2026

Alexander Rodin : Kateryna (Création mondiale à l'Opéra d'Odessa) jusqu'au 9 février 2026

Voix des Outre-Mer 2023 (Amphithéâtre Bastille) jusqu'au 22 février 2026

                           Mars 2026

Concert en soutien au peuple ukrainien (Maison de Radio France) jusqu'au 04 mars 2026

                           Mai 2026

Barry Lyndon Tribute jusqu'au 13 mai 2026

Michel Legrand, la musique enchantée (Dessay, Bertault) jusqu'au 13 mai 2026

 

                           Juillet 2026

Kiev, un opéra en guerre (1/4) - Danser pour résister jusqu'au 12 juillet 2026

 

                           Septembre 2026

Kiev, un opéra en guerre (2/4) - Exister ou disparaître jusqu'au 12 septembre 2026

JR, Damien Jalet & Thomas Bangalter : Chiroptera (Parvis du Palais Garnier) jusqu'au 30 septembre 2026

                           Octobre 2026

Barbara Hannigan dirige Ligeti et Stravinsky jusqu'au 10 octobre 2026

                         Novembre 2026

Kiev, un opéra en guerre (3/4) - Exilés jusqu'au 14 novembre 2026

Les trois ballets de Stravinsky (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 25 novembre 2026

                         Décembre 2026

Concert du nouvel an de l'Orchestre national de France (Radio France) jusqu'au 30 décembre 2026

   

                          Janvier 2027

Samson (Festival d'Aix-en-Provence 2024) jusqu'au 11 janvier 2027

Madame Butterfly (Festival d'Aix-en-Provence 2024) jusqu'au 13 janvier 2027

                        Février 2027

Kiev, un opéra en guerre (4/4) - Transmettre jusqu'au 08 février 2024

 

                         Avril 2028

Wartime Elegy - Ballet national d'Ukraine  jusqu'au 01 avril 2028

 

                         Juin 2028

Dream Requiem - Rufus Wainwright (Radio France) jusqu'au 13 juin 2028

 

 

                         Novembre 2028

Mikko Franck dirige Dutilleux, Mahler et Strauss (chant Marie-Nicole Lemieux) jusqu'au 21 novembre 2028

Voir les commentaires

Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique

Publié le 30 Mars 2025

Présentation de la saison Lyrique 2025 / 2026 du Théâtre des Champs Élysées
Maison de Musique - avenue Montaigne

Depuis vendredi 21 mars 2025, la première saison de Baptiste Charroing à la direction du Théâtre des Champs Élysées est officiellement dévoilée. Il succède à Michel Franck qui aura dirigé 15 saisons et laissé une empreinte personnelle forte.

Cette saison s’inscrit dans la continuité des saisons passées et comprend 5 productions d’opéras en version scénique données sur un total de 25 soirées (dont 3 avant-premières jeunes), 17 représentations d’opéras et oratorio en version concert et 10 soirées d'œuvres religieuses, 20 concerts symphoniques , 13 récitals vocaux, 20 récitals de piano, 7 concerts de l’Orchestre de chambre de Paris, 9 autres concerts de musique de chambre, 14 concerts du dimanche matin, 6 ballets dansés sur 30 soirées.

Par ailleurs, une version de ‘Roméo et Juliette’ de Charles Gounod ramenée à une durée d’une heure et trente minutes, interprétée par l’Orchestre Victor Hugo et l’Orchestre Symphonique de Bourgogne Franche-Comté, sera créée pour le jeune public et donnée en huit représentations sur le temps scolaire, ainsi que sur deux matinées et quatre après-midi tout public.

Ce spectacle sera une coproduction avec l’Opéra de Reims, l’Opéra de Massy et l’Opéra National de Bordeaux.

Un concert de l’Orchestre de chambre de Paris autour de la 'Symphonie n°39' de Mozart sera aussi donné sur le temps scolaire.

Cette ligne programmatique s’inscrit ainsi dans la ligne des saisons précédentes, avec toute fois une baisse d’un tiers des concerts du dimanche matin, ce qui bénéficie au genre vocal avec 7 soirées d’opéras et d’œuvres religieuses et 3 récitals vocaux supplémentaires par rapport à la saison dernière.

La création de 3 avant-premières jeunes lyriques découle aussi du désir de s’attacher tôt un public pour l’avenir.

Au total, ce sont 180 représentations (contre 186 cette saison) qui seront données avenue Montaigne, tous genres et tous publics confondus.

Et comme le Théâtre des Champs-Élysées coproduit ses spectacles, 62 représentations de 8 spectacles vus sur sa scène seront données en France (‘Robinson Crusoé’ à Angers, Nantes et Rennes), et à l’étranger (‘La Sonnambula’ à New-York, ‘Dialogues des Carmélites’ à Dallas, ‘Orphée et Eurydice’ à Toronto).

Théâtre des Champs-Elysées - Saison lyrique 2025 / 2026

Opéras en version scénique

La Damnation de Faust (Hector Berlioz)
31 octobre (AvP jeunes), 3, 6, 12, 15 novembre (5 représentations)

Direction musicale Jakob Lehmann, Mise en scène Silvia Costa 
Benjamin Bernheim, Viktoria Karkacheva, Christian Van Horn, Thomas Dolié
Les Siècles, Chœur de Radio France, Maîtrise de Radio France
En collaboration avec le Palazzo Bru Zane – Centre de musique romantique française

Robinson Crusoé (Jacques Offenbach)
01 décembre (AvP jeunes), 3, 5, 8, 10,12, 14 décembre (7 représentations)

Direction musicale Marc Minkowski , Mise en scène Laurent Pelly 
Lawrence Brownlee, Julie Fuchs, Laurent Naouri, Marc Mauillon, Rodolphe Briand, Matthieu Toulouse, Adèle Charvet, Emma Fekete, Julie Pasturaud
Les Musiciens du Louvre, Accentus 
Coproduction Angers-Nantes Opéra, Opéra de Rennes, en collaboration avec le Palazzo Bru Zane – Centre de musique romantique française

La Voix humaine / Point d’Orgue (Francis Poulenc / Thierry Escaich)
9, 11, 13, 15, 17 mars (5 représentations)

Direction musicale Ariane Matiakh, Mise en scène Olivier Py
Patricia Petibon, Jean-Sébastien Bou, Cyrille Dubois
Orchestre National de France
Coproduction Opéra de Dijon, Opéra national de Bordeaux et Opéra de Saint-Étienne

La Calisto (Francesco Cavalli)
4 et 6 mai (2 représentations)

Direction musicale Sébastien Daucé, Mise en scène Jetske Mijnssen
Lauranne Oliva, Zachary Wilder, Paul-Antoine Bénos-Djian, Milan Siljanov, Dominic Sedgwick, Anna Bonitatibus, Giuseppina Bridelli, Petr Nekoranec, José Coca Loza
Ensemble Correspondances
Coproduction Ensemble Correspondances, Opéra de Rennes, Angers-Nantes Opéra, Théâtre de Caen

L’Enlèvement au Sérail (Wolfgang Amadé Mozart)
01 juin (AvP jeunes), 3, 6, 8, 10, 12 (6 représentations)

Direction musicale Laurence Equilbey, Mise en scène Florent Siaud
Jessica Pratt, Amitai Pati, Ante Jerkunica, Lunga Eric Hallam, Manon Lamaison, Uli Kirsch
Insula Orchestra, Accentus 
Coproduction Insula Orchestra

Lawrence Brownlee, Julie Fuchs - Robinson Crusoé (Jacques Offenbach)

Lawrence Brownlee, Julie Fuchs - Robinson Crusoé (Jacques Offenbach)

Opéras et oratorio en version de concert (Octobre - Novembre)

Pompeo Magno (Francesco Cavalli) le 01 octobre
Max-Emanuel Cenčić, Victor Sicard, Lucía Martín-Cartón, Jorge Navarro Colorado, Pierre-Antoine Chaumien, Marcel Beekman, Mariana Flores, Alois Mülhbacher, Logan Lopez Gonzalez, Valerio Contaldo, Kacper Szelążek, Dominique Visse, Valer Sabadus

Leonardo García-Alarcón, Cappella Mediterranea 

Theodora (Georg Friedrich Haendel) le 07 octobre
Lea Desandre, Hugh Cutting, Véronique Gens, Laurence Kilsby, Alex Rosen

Thomas Dunford direction, Ensemble Jupiter

Farnace (Antonio Vivaldi) le 08 octobre
Emiliano Gonzalez Toro, Key’mon W. Murrah, Deniz Uzun, Adèle Charvet, Juan Sancho, Daria Prosze, Alvaro Zambrano

Emiliano Gonzalez Toro  direction, Ensemble I Gemelli, Mathilde Étienne mise en espace

King Arthur (Henry Purcell) le 13 octobre
Hélène Guilmette, Floriane Hasler, Cyril Auvity, Robin Tritschler, Andreas Wolf

Hervé Niquet  direction, Le Concert Spirituel 

Alcina (Georg Friedrich Haendel) le 05 novembre
Kathryn Lewek, Carlo Vistoli, Lauranne Oliva, Katarina Bradić, Zachary Wilder, Nicolas Brooymans

Philippe Jaroussky direction Ensemble Artaserse

Messe en ut (Wolfgang Amadé Mozart) le 07 novembre
En première partie de programme Mozart Symphonie no 41 K. 551 « Jupiter » 

Mélissa Petit, Eva Zaïcik, Sahy Ratia, Nahuel di Pierro
Julien Chauvin direction Le Concert de la Loge, Ensemble La Sportelle

Max-Emanuel Cenčić - Pompeo Magno (Francesco Cavalli)

Max-Emanuel Cenčić - Pompeo Magno (Francesco Cavalli)

Opéras et oratorio en version de concert (Décembre - Février)

Oratorio de Noël (Camille Saint-Saëns) le 04 décembre
En première partie de programme Gounod Symphonie no 1 
Chanteurs en résidence à l’Académie de l’Opéra national de Paris

Thomas Hengelbrock  direction, Orchestre de chambre de Paris

Le Messie (Georg Friedrich Haendel) le 13 décembre
Grace Davidson, Martha McLorinan, Jeremy Budd, Jimmy Holiday

Nigel Short direction, Kammerorchester Basel, Chœur Tenebrae

Il Tamerlano (Antonio Vivaldi) le 06 janvier
Carlo Vistoli, Eva Zaïcik, Renato Dolcini, Julia Lezhneva, Anthea Pichanick, Suzanne Jerosme

Thibault Noally violon et direction, Les Accents

Norma (Vincenzo Bellini) le 08 janvier
Karine Deshayes, Eve-Maud Hubeaux, Francesco Demuro, Giorgi Manoshvili, Déborah Salazar, Ian Spinetti

Lorenzo Passerini direction, Orchestre de chambre de Paris, Le jeune chœur de Paris

Giulio Cesare (Georg Friedrich Haendel) le 06 février
Sabine Devieilhe, Jakub Józef Orliński, Yuri Minenko, Beth Taylor, Sophie Rennert, Marco Saccardin, Alex Rosen, Rémy Brès-Feuillet

Francesco Corti direction, il Pomo d’Oro

Médée (Luigi Cherubini) le 11 février
Marina Rebeka, Julien Behr, Mélissa Petit, Tassis Christoyannis, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, Hélène Carpentier, Margaux Poguet

Julien Chauvin direction, Le Concert de la Loge, Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles 

Roméo et Juliette (Charles Gounod) le 19 février
Kathryn Lewek, Charles Castronovo, Paul Gay, Philippe-Nicolas Martin, Éléonore Pancrazi, Abel Zamora, Marianna Pizzolato, Léo Vermot-Desroches, Sergio Villegas Galvain, Marc Barrard, Julien Ségol, Mathieu Gourlet, Maurel Endong

Clelia Cafiero direction, Orchestre National de France, Chœur de chambre de Rouen et Chœur Sorbonne-Université 

Marina Rebeka - Médée (Luigi Cherubini)

Marina Rebeka - Médée (Luigi Cherubini)

Opéras et oratorio en version de concert (Mars)

Orlando (Georg Friedrich Haendel) le 19 mars
Aude Extremo, Ana Maria Labin, Yuriy Mynenko, Alina Wunderlin, Edward Jowle

Marc Minkowski direction, Les Musiciens du Louvre 

Ascanio in Alba (Wolfgang Amadé Mozart) le 25 mars
Mélissa Petit, Alisa Kolosova, Anna El-Khashem, Alasdair Kent, Rocío Pérez

Christophe Rousset direction, Les Talens Lyriques, Le Jeune Chœur de Paris

Didon et Enée (Henry Purcell) le 27 mars
En première partie de programme Lully Ballet royal de la naissance de Vénus 
Véronique Gens, Luigi De Donato, Manon Lamaison, Isabelle Druet, Apolline Raï-Westphal, Marion Vergez-Pascal, Attila Varga-Tóth

Stéphane Fuget direction, Les Épopées 

Le Prophète (Giacomo Meyerbeer) le 28 mars
Marina Viotti, John Osborn, Emma Fekete, Edwin Crossley-Mercer, Jean Miannay, Christian Zaremba

Marc Leroy-Calatayud direction, Orchestre de chambre de Genève, Ensemble Vocal de Lausanne, Maîtrise du Conservatoire populaire de Genève

Messe en si (Jean-Sébastien Bach) le 29 mars
Miriam Feuersinger, Magdalene Harer, Marie Henriette Reinhold, Patrick Grahl, Tobias Berndt

Hans-Christoph Rademann  direction, Chœur et orchestre du Gaechinger Cantorey 

Requiem (Wolfgang Amadé Mozart) le 30 mars
En première partie de programme Mozart Concerto pour violon no 5 K. 219
Regula Mühlemann, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, Ian Castro, William Meinert

Alevtina Ioffe direction, Diana Tishchenko violon, Berner Symphonieorchester, Chor der Bühnen Bern

John Osborn - Le Prophète (Giacomo Meyerbeer)

John Osborn - Le Prophète (Giacomo Meyerbeer)

Opéras et oratorio en version de concert (Avril)

Passion selon Saint-Jean (Jean-Sébastien Bach) le 01 avril
Marie Lys, Marie-Nicole Lemieux, Cyrille Dubois, Guilhem Worms, Mathieu Gourlet

Camille Delaforge direction, Ensemble Il Caravaggio, Accentus

Passion selon Saint-Matthieu (Jean-Sébastien Bach) le 03 avril
Emmanuelle de Negri, Apolline Raï-Westphal, William Shelton, Mathilde Ortscheidt, Valerio Contaldo, Antonin Rondepierre, Sebastian Noack, Felix Schwandtke

Thibault Noally direction, Les Ambassadeurs~La Grande Écurie 

La Création (Joseph Haydn) le 08 avril
Regula Mühlemann, Nahuel di Pierro, Stanislas de Barbeyrac

Julien Chauvin direction, Le Concert de la Loge, Chœur de Chambre de Namur

Siegfried (Richard Wagner) le 19 avril
Clay Hilley, Ya-Chung Huang, Brian Mulligan, Samuel Youn, Tamara Wilson, Wiebke Lehmkuhl, Soloman Howard, Julie Roset

Yannick Nézet-Séguin direction, Rotterdams Philharmonisch Orkest 

Yannick Nézet-Séguin et Clay Hilley - Siegfried (Richard Wagner)

Yannick Nézet-Séguin et Clay Hilley - Siegfried (Richard Wagner)

Opéras et oratorio en version de concert (Juin)

Ariodante (Georg Friedrich Haendel) le 07 juin
Magdalena Kožená, Christophe Dumaux, Emiliano Gonzalez Toro, Shira Patchornik, Erika Baikoff, José Antonio López

Andrea Marcon direction, La Cetra Barockorchester Basel

Dixit Dominus, Salve Regina / Stabat Mater (Georg Friedrich Haendel / Antonio Vivaldi) le 11 juin
Distribution communiquée ultérieurement 

Marc Minkowski , Les Musiciens du Louvre 

Stabat Mater (Giovanni Battista Pergolesi) le 16 juin
En première partie de programme Pergolèse Cantates et airs d’opéras 
Fatma Saïd, Sasha Cooke

Francesco Corti direction, Les Ambassadeurs~La Grande Écurie 

Porgy and Bess (George Gershwin) le 30 juin
Pumeza Matshikiza, Bongani Justice Kubheka, Joseph DeCange, Marie-Laure Garnier, Joé Bertili, Axelle Saint-Cirel, Auguste Truel, Livia Louis-Joseph Dogué, Claudia Tagbo, Fabrice di Falco

Quentin Hindley direction, Orchestre Lamoureux, Ensemble vocal Voix d’Outre-mer 

Pumeza Matshikiza - Porgy and Bess (George Gershwin)

Pumeza Matshikiza - Porgy and Bess (George Gershwin)

Les Récitals vocaux (Septembre-Décembre)

Adèle Charvet chante Joséphine Baker, le 30 septembre

Gala Joséphine Baker (Pretty Yende, Luan Pommier, Precious Adams ...), le 30 septembre

Franco Fagioli, Michele d’Elia (Caccini, Lotti, Cesti, Scarlatti, Haendel...), le 11 octobre

Natalie Dessay, Neïma Naouri, Laurent Naouri, Tom Naouri - Broadway Family Show, le 11 décembre

Pretty Yende - Noël en chansons, Puccini, le 16 décembre

Philippe Jaroussky (Scarlatti, Durante, Galuppi, Porpora, Vivaldi), le 17 décembre

Adèle Charvet chante Joséphine Baker

Adèle Charvet chante Joséphine Baker

Les Récitals vocaux (Janvier-Juin)

Sonya Yoncheva (Puccini, Verdi), le 07 janvier

Kristina Mkhitaryan, Aigul Akhmetshina (Bellini, Donizetti, Tchaïkovski,  Rimski-Korsakov), le 09 février

Jonas Kaufmann, Malin Byström (Lehár, Kalman, Goldmark…), le 20 avril2025

Pene Pati (Sérénade Napolitaine), le 11 mai

Lea Desandre, Huw Montague Rendall (Mozart, Rossini), le 12 mai

Emmanuelle de Negri, Bruno de Sá (Il Deliro amoroso / Aminta e Fillide - Haendel) le 05 juin

Marina Viotti and Friends (Vivaldi, Haendel, Mozart, Bizet…), le 14 juin

Anna Netrebko, Pavel Nebolsin (Bellini, Leoncavallo, Tchaïkovski, Rachmaninov…), le 18 juin

Lea Desandre, Huw Montague Rendall (Mozart, Rossini)

Lea Desandre, Huw Montague Rendall (Mozart, Rossini)

Concerts (sélection subjective Septembre - Décembre)

Münchner Philharmoniker, Lahav Shani, Lisa Batiashvili (Beethoven, Schubert, Wagner), le 16 septembre
Orchestre de chambre de Paris - Alexander Melnikov, Jeroen Berwaerts (Mozart, Chostakovitch), le 02 octobre
Orchestre National de France - Cristian Măcelaru, Joyce DiDonato (Strauss, Alma Mahler, Mahler), le 10 octobre
Nikolaï Lugansky, Charles Berling (150e anniversaire de la naissance de Ravel), le 15 octobre
David Kadouch, Raphaëlle Moreau, David Aaron Carpenter, Edgar Moreau, Lorraine Campet (Tchaïkovski, Grieg, Rachmaninov, Schubert), le 02 décembre
Quatuor Diotima (Ravel, Szymanowski, Saariaho), le 07 décembre
Orchestre National de France - Cristian Măcelaru, Marina Rebeka, Pavel Petrov, Alexander Roslavets (Rachmaninov), le 18 décembre

Joyce DiDonato - Alma Mahler & Mahler

Joyce DiDonato - Alma Mahler & Mahler

Concerts (sélection subjective Janvier - Juin)

Les Siècles - Jakob Lehmann, Bertrand Chamayou (Wagner, Liszt), le 09 janvier
Chen Sa (Beethoven, Chopin, Franck, Messiaen), le 17 janvier
The Silence of Sound (Debussy, Bartók, Rimsky-Korsakov, Hamilton…), le 24 janvier
Quatuor Diotima, Victor Julien-Laferrière (Schubert, Beethoven, Aperghis), le 05 février
Anne Queffélec, Quatuor Hanson, Étienne Durantel (Satie, Debussy, Beethoven, Haydn), le 12 février
Orchestre de chambre de Paris - Maxim Emelyanychev, Stéphanie d’Oustrac (Fauré, Berlioz, Rameau, Lully), le 12 mars
Ensemble Matheus - Jean-Christophe Spinosi - De Jérusalem à Cordoue  - (El Din, Darwish, Monteverdi, Vivaldi), le 31 mars
Nikolay Khozyainov (Chopin, Ravel-Khozyainov, Scriabine), le 10 avril
Nelson Goerner (Bach, Schubert, Ravel, Albéniz), le 05 mai
Orchestre National de France - Juraj Valcuha, Marianne Crebassa, Clay Hilley – Le Chants de la Terre, le 04 juin
Bertrand Chamayou (Mendelssohn, Crumb, Schubert), le 17 juin

Quatuor Diotima (Ravel, Szymanowski, Saariaho)

Quatuor Diotima (Ravel, Szymanowski, Saariaho)

Première impression sur la saison 2025 / 2026

L’opéra français est véritablement à l’honneur cette saison avec, pour la première fois sur la scène du Théâtre des Champs-Élysées, un ouvrage de Giacomo Meyerbeer, ‘Le Prophète’, donné en version de concert, auquel se joindront deux autres opéras qui furent créés eux-aussi à Paris, ‘Médée’ de Luigi Cherubini et ‘Roméo et Juliette’ de Charles Gounod.

A ces trois ouvrages s’ajouteront pas moins de quatre opéras français interprétés en version scénique, ‘La Damnation de Faust’ d’Hector Berlioz, ‘Robinson Crusoé’ de Jacques Offenbach, ‘La Voix humaine’ de Francis Poulenc et ‘Point d’orgue’ de Thierry Escaich, si bien qu’il ne manquera finalement qu’un opéra de Lully ou de Charpentier et un opéra de Rameau pour couvrir tout le spectre des 350 ans de création lyrique française.

Avec 9 opéras en version de concert et une version scénique de ‘La Calisto’, l’opéra italien conserve une place importante, d’autant plus que cette saison Francesco Cavalli et Antonio Vivaldi seront présents à plusieurs reprises, mais seul Bellini représentera l’Italie romantique du XIXe siècle avec ‘Norma’.

Avec 10 ouvrages, 6 en italien (ses plus beaux opéras, ‘Giulio Cesare’, ‘Alcina’, ‘Ariodante’, ‘Orlando’ et les cantates ‘Il Delirio amoroso’ et ‘Aminta e Fillide’), 2 en anglais et 2 en latin (les rares Dixit Dominus, Salve Regina), les amoureux des œuvres de Haendel seront comblés comme jamais.

Et si la langue allemande, star de la dernière saison de Michel Franck, est en retrait avec toutefois une nouvelle production de ‘L’Enlèvement au Sérail’, la suite du Ring dirigée par Yannick Nézet-Séguin, ‘Siegfried’ et ‘La Création’ de Haydn, la grande surprise est le doublement de la langue latine par rapport à sa présence habituelle avec pas moins de 9 œuvres spirituelles et religieuses (Bach, Mozart et Pergolese sont indéfectiblement présents chaque saison), dont le très rare ‘Oratorio de Noël’ de Camille Saint-Saëns, ce qui fera de cette première saison de Baptiste Charroing une saison très spirituelle.

Patricia Petibon - La Voix Humaine (Francis Poulenc)

Patricia Petibon - La Voix Humaine (Francis Poulenc)

Réduit en moyenne à un ouvrage par an, le répertoire anglais est lui aussi bien mieux représenté cette saison avec deux ouvrages de Purcell, deux de Haendel et, surtout, par la présence d’une version de concert de ‘Porgy and Bess’ de George Gershwin, opéra jamais représenté sur cette scène qui joue habituellement ‘Un Américain à Paris’.

Quant aux œuvres d’Europe centrale et d’Europe de l’est, elles sont totalement absentes.

Mais globalement, cette saison renforce les fondamentaux du théâtre centrés principalement sur le répertoire du XVIIIe et XIXe siècle (80% de la programmation).

Comme la saison précédente, on retrouve à la mise en scène des valeurs sûres, Laurent Pelly, Olivier Py, mais aussi une jeune génération de metteurs en scène, Silvia Costa (‘La Damnation de Faust’), Jetske Mijnssen (‘La Calisto’) et Florian Siaud (‘L’Enlèvement au Sérail’).

Parmi les soirées très attendues, ‘ La Damnation de Faust’ avec Benjamin Bernheim, Viktoria Karkacheva et Christian Van Horn, ‘Robinson Crusoé’ avec Lawrence Brownlee, Julie Fuchs et Laurent Naouri, ‘Médée’ avec Marina Rebeka, Julien Behr et Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, ‘Le Prophète’ avec Marina Viotti et John Osborn, ‘Siegfried’ avec Clay Hilley, Brian Mulligan et Tamara Wilson, ainsi que les soirées dédiées à Joséphine Baker, qui fit ses débuts en France sur cette scène, le récital donné par Lea Desandre et Huw Montague Rendall, l’Orchestre National de France avec Joyce DiDonato, puis avec Juraj Valcuha, Marianne Crebassa et Clay Hilley un autre soir, sont quelques exemples des incontournables.

L'intégralité de la saison c'est ici.

Voir les commentaires

Publié le 23 Mars 2025

Katia Kabanova (Leoš Janáček – Brno, le 23 novembre 1921)
Représentations du 17 mars et 07 juillet 2025
Bayerische Staatsoper - Munich

Dikoj Milan Siljanov
Boris Pavel Černoch
Kabanicha Violeta Urmana
Tichon John Daszak
Káťa Corinne Winters
Kudrjáš James Ley
Varvara Emily Sierra (17 mars)
             Rachael Wilson (07 juillet)
Kuligin Thomas Mole (17 mars)
             Tim Kuypers (07 juillet)
Glaša    Ekaterine Buachidze
Fekluša Elene Gvritishvili
Ein Mann Samuel Stopford
Eine Frau Natalie Lewis

Direction musicale Marc Albrecht (17 mars)
                                Petr Popelka (07 juillet)
Mise en scène Krzysztof Warlikowski (2025)
Décors et costumes Małgorzata Szczęśniak
Lumières Felice Ross
Vidéo  Kamil Polak
Chorégraphie Claude Bardouil
Dramaturgie Christian Longchamp

                      Lukas Leipfinger
Bayerisches Staatsorchester, Choeur du Bayerische Staatsoper

Située à 380 km de Prague, Munich défend bien le répertoire tchèque. Mais si le public du Bayerische Staatsoper est familier avec ‘Jenůfa’ – la production de Barbara Frey fut jouée de 2009 à 2018 -, ‘Káťa Kabanová' n’avait plus été représenté depuis 25 ans, la dernière production de David Pountney, avec Catherine Malfitano dans le rôle titre et Paul Daniel à la direction musicale, n’ayant connu que 14 représentations de mars 1999 à juillet 2000.

Corinne Winters (Káťa) et Emily Sierra (Varvara)

Corinne Winters (Káťa) et Emily Sierra (Varvara)

Pour redonner vie à cette figure féminine sous pression de son environnement social, Serge Dorny s’est tourné naturellement vers Krzysztof Warlikowski qui connaît bien l’univers de Leoš Janáček pour avoir mis en scène deux de ses ouvrages, ‘Věc Makropulos’ (Opéra de Paris, 2007) et 'Z mrtvého domu' (Royal Opera House Covent Garden, 2018). Il s’agit par la même occasion de sa huitième production présentée en ce même lieu depuis ‘Eugen Onegin’ en 2007.

Káťa Kabanova (Winters Černoch Urmana Warlikowski Albrecht Popelka) Munich

Le décor conçu par Małgorzata Szczęśniak peut s’apprécier avant le début du spectacle, car le rideau est déjà levé pour permettre à plusieurs couples de danseurs d’interpréter un tango au centre d’un grand hall. En apparence, les murs sont recouverts d’un bois laqué clair laissant apparaître des nervures aux drapés ondoyants, et une pièce en forme de parallélépipède est encastrée à l’arrière. Cette pièce pourra s’avancer et s’ouvrir pour recréer des scènes d’intérieur plus intimes.

L’idée du tango qui illustre une fête contemporaine autour de laquelle une vie de quartier s’anime, avec nombre de personnages ayant leur propre ligne de vie autonome très précisément articulée, peut au premier abord intriguer, mais il s’agit d’une image sereine et subtile de l’harmonie du couple très agréable à regarder pour le spectateur, et qui d’emblée ne pose pas un univers misérabiliste.

Ces danseurs réapparaîtront au cours de l’interlude du début du second acte en suivant le mouvement chaloupé et fluide de l’orchestre et des bois.

Pavel Černoch (Boris)

Pavel Černoch (Boris)

A l’écart de ce petit monde, Káťa Kabanova est d’abord présentée à travers sa propre joie intérieure. Une vidéo grand champ montre celle-ci chantant dans sa tête comme une jeune adolescente, une image qui pourrait-être celle de la jeune femme heureuse avant qu'elle ne se marie au médiocre Boris que Krzysztof Warlikowski fait entrer en étant jeté à terre avec brutalité sous les humiliations de son oncle Dikoj. 

Mais un peu plus loin, lorsqu’elle est rejointe par Varvara, sa fille adoptive qui joue le rôle de sœur confidente, un habile jeu où on la voit mimer une scarification avant d’ouvrir les bras en croix révèle les pulsions suicidaires de Káťa nées de son environnement religieux. Cette tendance sera à nouveau suggérée de façon subliminale dans la chambre des Kabakov, à travers une mystérieuse séquence de visionnage d’un film en images de synthèse prémonitoires où une jeune femme provoque un accident de voiture et décède sous les regards des badauds.

Ces regards fixes réapparaîtront sous forme d’ombres à la toute fin, lors de l'inéluctable suicide.

Corinne Winters (Káťa)

Corinne Winters (Káťa)

Car à travers la narration et les interactions vives entre protagonistes, le monde imaginaire et étrange de Káťa est aussi projeté à des moments bien choisis par l’insertion sur le décor de séquences vidéos aux teintes irréelles. L'osmose de la jeune femme avec la nature et les champs de fleurs, si bien racontée lors de sa confidence à Varvara au premier acte, recouvrira toute la scène au moment de sa mort, en contraste fort avec la vitrine d’animaux empaillés dressée côté jardin, qui traduit en revanche un rapport à la nature plus mortifère de la part de la société. 

En exposant ainsi le monde intérieur de Káťa, Krzysztof Warlikowski fait ressentir à quel point son esprit vit dans un monde parallèle, et son rapport aux désirs du corps est également décrit avec beaucoup de sensibilité, par exemple lorsqu’en nuisette elle semble vouloir éveiller Tichon.

Corinne Winters (Káťa) et Emily Sierra (Varvara)

Corinne Winters (Káťa) et Emily Sierra (Varvara)

Mais Boris, le futur amant, est dès son entrée décrédibilisé à travers sa perruque orange et bouclée, le metteur en scène choisissant de ne pas l’épargner au troisième acte en masquant son visage afin de pointer la lâcheté de son humanité, et montrer l’aveuglement de l’héroïne. Leur rencontre chez Varvara est ici transposée dans un bar branché, lui aussi incrusté dans la partie mobile et recadrée du décor. Et les variations de couleurs et de lumières (Felice Ross) sont toujours nuancées avec une extrême justesse dans cette alcôve confidentielle.

Violeta Urmana (Kabanicha)

Violeta Urmana (Kabanicha)

S’admire également l’excellente caractérisation de Tichon et de sa mère Kabanicha par deux grands artistes, John Daszak et Violeta Urmana. Le premier, affublé comme une employé tout à fait dans la norme, use de son grand sens déclamatoire claquant et puissant, alors que la mezzo-soprano lituanienne est fascinante par l’expressivité du regard, l’animalité du chant et sa façon flambante d’imposer son autorité et ses attentes sur son entourage. D’ailleurs, loin d’être uniquement froide et cassante, il ressort aussi beaucoup d’ironie dans son personnage très bien joué.

Quant à la relation entre Kabanicha et Dikoj - Milan Siljanov campe un Dikoj redoutable -, elle virera à un rapport purement physique et pragmatique au corps, la disparition de la sensualité solaire de leur jeunesse étant pathétiquement soulignée en mettant en miroir celle d’un couple d’amoureux extrait d’un film glamour.

John Daszak (Tichon) et Corinne Winters (Káťa)

John Daszak (Tichon) et Corinne Winters (Káťa)

Tout au long du spectacle, l’auditeur s’imprègne ainsi de l’âme de Káťa tout en jaugeant le comportement des autres personnages, jusqu’au troisième acte où une fracture nette se forme : toute la communauté se réunit, même les individus les plus anodins, pour s’installer sur plusieurs rangs latéraux, comme lors d’un jury populaire, afin de pointer leur regard sur Káťa Kabanova laissée seule avec sa culpabilité sur une simple chaise située au centre de la scène. 

Cette question du regard des autres traverse toutes les couches sociales, car le conformisme est généralement perçu comme le meilleur moyen de survie de l’homme, surtout qu’il est très confortable de s’afficher dans le camp du ‘bien’.

Dans sa grande scène finale, à la solitude poignante de Káťa Kabanova s’oppose toute une société semblant unie en apparence contre celle qui a osé ignorer les règles.

Violeta Urmana (Kabanicha)

Violeta Urmana (Kabanicha)

Au fur et à mesure que la jeune femme s’enferre dans l’attente de la mort, son rapport spirituel à la nature est sublimé à travers une très belle projection d’un tapis de fleurs, Krzysztof Warlikowski prenant bien soin d’élaguer le conditionnement religieux qui s’entend aussi dans les paroles.

Et c’est à un Boris au visage masqué qu’elle s’adresse, celui-ci étant dans l’impossibilité d’être lui-même. Pavel Černoch, chanteur tchèque d’une grande sincérité expressive, est ici totalement idiomatique dans son répertoire de prédilection qui lui colle à la peau. Les modulations slaves de son chant permettent facilement de l’identifier au-delà du maquillage qui en recouvre les plus beaux traits.

Corinne Winters (Káťa) - 3e acte (Photo Geoffroy Schied)

Corinne Winters (Káťa) - 3e acte (Photo Geoffroy Schied)

Dans le rôle principal qu’elle défend régulièrement – elle en est à sa septième production de 'Kat'a Kabanova' depuis Seattle en 2017 -, Corinne Winters est absolument irradiante avec son apparence si fragile et son beau timbre aux inflexions subtilement sombres et finement filées. Elle peut délier une ligne vocale d’une souplesse très harmonieuse, même dans les moments les plus intenses, sans pour autant exagérer le sentiment de souffrance. Cette unité vocale imperturbable contribue ainsi à affirmer une constance dans sa personnalité.

En Varvara, Emily Sierra est d’une grande fraîcheur, avec des couleurs aux reflets changeants et une pétillance qui contraste avec la nature plus hors du temps de Káťa, et son duo drôle avec James Ley, un éloquent Kudrjáš, est un grand moment de respiration de la soirée.

Krzysztof Warlikowski, Małgorzata Szczęśniak, Claude Bardouil entourés de Milan Siljanov, John Daszak, Corinne Winters et Marc Albrecht.

Krzysztof Warlikowski, Małgorzata Szczęśniak, Claude Bardouil entourés de Milan Siljanov, John Daszak, Corinne Winters et Marc Albrecht.

Et pour lier cet univers à la fois poétique et chaotique, Marc Albrecht insuffle à l’écriture de Leoš Janáček une lecture très sensuelle, tout en restant très souple dans la charge dramatique, ce qui donne l’impression de vivre en phase avec l’intériorité de Káťa Kabanova. Dans cette production qui voit l’héroïne se fondre dans l’absolu de la nature, le sentiment de communion prédomine.

Il sera alors très intéressant de découvrir la lecture qu’en fera le jeune chef d’orchestre tchèque Petr Popelka qui dirigera cette production pour un seul soir le 07 juillet prochain.

Krzysztof Warlikowski et Corinne Winters

Krzysztof Warlikowski et Corinne Winters

Voir les commentaires

Publié le 22 Mars 2025

Der Spieler (Sergueï Prokofiev –
La Monnaie de Bruxelles, le 29 avril 1929)
Représentation du 15 mars 2025
Staatstheater Stuttgart

General Goran Jurić
Polina Aušrine Stundyte
Alexej Daniel Brenna
Babulenka Véronique Gens
Marquis Elmar Gilbertsson
Mr. Astley Shigeo Ishino
Mlle. Blanche Stine Marie Fischer
Fürst Nilski Robin Neck
Baron Wurmerhelm Peter Lobert
Potapytsch Jacobo Ochoa

Direction musicale Alexander Vitlin
Mise en scène Axel Ranisch (2025)
Staatsorchester Stuttgart, Staatsopernchor Stuttgart

Lors du festival d’été 2024, le Festival de Salzbourg avait présenté une version du ‘Joueur’ de Prokofiev qui n’avait franchement pas convaincu, le couple mise en scène / interprétation orchestrale manquant considérablement de souffle.

La nouvelle production proposée par l’opéra Stuttgart en ce début d’année 2025 est cette fois bien plus convaincante même si le premier acte reste difficile à rendre captivant.

Aušrine Stundyte (Polina) et Véronique Gens (Babulenka)

Aušrine Stundyte (Polina) et Véronique Gens (Babulenka)

Axel Ranisch déplace en effet le cadre de la petite ville allemande imaginaire de Roulettenbourg dans une zone désertique qui évoque naturellement le site de Las Vegas entouré de massifs montagneux. Les vestiges d’une roulette géante émergent du sol sablonneux et se soulèvent pour faciliter les entrées et sorties des différents caractères.

L’image de ruine est accentuée par la manière dont le Général et le Marquis sont affublés de façon décadente en shorts courts et collants-résilles – chapeau! à la basse Goran Jurić, d'une imperturbable noirceur monocorde, et à Elmar Gilbertsson, ténor tranchant, pour jouer le jeu avec une telle aisance -, mais le personnage de Polina, incarné par une Aušrine Stundyte toujours aussi physiquement magnétique avec sa noirceur de timbre aux accents fêlés, préserve sa fraîcheur et son humanité.

Daniel Brenna (Alexej) et Shigeo Ishino (Mr. Astley)

Daniel Brenna (Alexej) et Shigeo Ishino (Mr. Astley)

Rare intervenant bien mis en valeur par son soyeux costume jaune, le discret Astley est ennobli par la très belle ligne vocale de Shigeo Ishino, baryton japonais qui est l’une des valeurs très sûres de la troupe de l’opéra depuis 18 ans.

Une touche d’absurde est rajoutée par un ensemble de serviteurs à têtes de snack-cocktail qui interagissent avec les protagonistes, et l’on ne sait dire exactement à ce moment là si ce monde en ruine précède, sous forme de flash-back, la grande scène finale flamboyante qui sera la cause de la perte de cet univers décomposé, où bien si elle est le point de départ d’une nouvelle folie du jeu.

Aušrine Stundyte (Polina)

Aušrine Stundyte (Polina)

Quoi qu’il en soit, l’arrivée de Véronique Gens en Babulenka marque un véritable tournant, non seulement à cause du personnage charismatique imaginé par Dostoïeski, mais parce que la soprano française fait forte impression par les fulgurances de son empreinte vocale et par sa manière d’incarner cette femme délurée et fortement sexualisée avec une gestuelle brillamment stylisée.

Quand on ne connaît Véronique Gens qu’à travers des tragédies lyriques, c’est véritablement un choc que de la voir prendre un tel plaisir dans cette production assez radicale. Son arrivée coïncide avec le lever d'un astre planétaire dans le ciel nocturne.

Véronique Gens (Babulenka)

Véronique Gens (Babulenka)

Le personnage d’Alexej, interprété par Daniel Brenna qui le dépeint de toute sa largeur vocale ombrée et animée d’une puissante onde vibrante, n’est, lui, pas ridiculisé, car il porte un amour sincère pour Polina. Mais il restera vêtu de noir tout au long du drame satirique. Le ténor américain donne en effet une présence forte au jeune précepteur, mais c’est surtout dans la seconde partie qu’il va se livrer à la frénésie du jeu dans une débauche d’énergie totalement étourdissante.

Mais avant cela, Axel Ranisch conclura la première partie en sourire par une amusante insertion, en fond de décor, de la fusée d’’Objectif Lune’ du ‘Tintin’ d'Hergé pour montrer la fuite vers un ailleurs sous des au revoir de badauds amusants - une allusion malicieuse à ces milliardaires rêvant de conquérir l'espace, mais que le simple être humain aimerait voir partir pour de bon sur une autre planète -.

Daniel Brenna (Alexej) et Aušrine Stundyte (Polina)

Daniel Brenna (Alexej) et Aušrine Stundyte (Polina)

Une fois quitté cet univers aux lumières martiennes, nous nous retrouvons dans une salle de jeu resplendissante avec un arrière fond sombre bardé d’arcades. Tout le monde est superbement habillé pour faire bonne figure et espérer récupérer beaucoup d’argent. Le monde déchu de la première partie est à nouveau pris dans l’ivresse du jeu pour retourner finalement à sa ruine. L’immense roulette au sol sur laquelle joue et danse Alexej symbolise l’engrenage infernal d’un monde obnubilé par l’argent. A l'instar de la virtuosité du jeu du chœur et des solistes, les jeux de lumières et de couleurs, en dégradés de teintes roses et violettes, sont saisissants et d’une grande complexité afin de restituer un éclat visuel à la hauteur de l’emballement musical si bien imaginé par Prokofiev.

Véronique Gens (Babulenka)

Véronique Gens (Babulenka)

Sur cet inexorable dérèglement des esprits, le metteur en scène illustre sensationnellement la folie qui gagne Alexej en le faisant exposer, au sol et une fois l’argent gagné, une scène sensuelle comme s’il faisait l’amour seul avec la profusion de billets virevoltants dans tous les sens, pensant ainsi s’attacher Polina qui, bien entendu, ne pourra que prendre ses distances avec quelqu'un qui confond le vent de l'argent avec la chaleur du corps humain.

Daniel Brenna (Alexej) et Aušrine Stundyte (Polina)

Daniel Brenna (Alexej) et Aušrine Stundyte (Polina)

Ce spectacle est donc étonnant par l’inversion d’images qu’il engendre en jouant sur le sex-appeal de Daniel Brenna tout en faisant d’Aušrine Stundyte un personnage très sage, et tout en montrant une Véronique Gens au glamour hypnotisant.

Aušrine Stundyte et Daniel Brenna

Aušrine Stundyte et Daniel Brenna

A cela s’ajoute l’interprétation haut en couleur d’Alexander Vitlin qui vitalise l’orchestre de l’opéra de Stuttgart avec une volubilité phénoménale qui dessine des volutes orchestrales rutilantes au rythme acéré, tout en faisant un usage endiablé des percussions sans saturer le son ou écraser sa dynamique.

Il en résulte une version particulièrement incisive qui déclenchera au final l’enthousiasme du public dans une salle comble, prompte à saluer l’ensemble de la distribution pour son énergie et son engagement sans faille.

Stine Marie Fischer, Véronique Gens, Daniel Brenna, Alexander Vitlin et Aušrine Stundyte

Stine Marie Fischer, Véronique Gens, Daniel Brenna, Alexander Vitlin et Aušrine Stundyte

Voir les commentaires

Publié le 19 Mars 2025

Saison 2025/2026 du Bayerische Staatsoper de Munich (BSO)

Depuis le dimanche 16 mars 2025 10h, la saison 2025/2026 du Bayerische Staatsoper est rendue publique en direct via la chaîne Staatsoper.tv.

Il s'agit de la 5e saison de Serge Dorny à la direction de ce théâtre de référence, saison qui marque une étape intermédiaire puisque le directeur a été prolongé pour 5 saisons de plus jusqu’en 2031.

Cependant, du fait que le Théâtre national sera fermé pour travaux de début août à fin octobre 2025, cette saison lyrique sera un peu plus courte avec seulement 152 représentations pour 36 ouvrages, contre un peu plus de 170 représentations et 40 ouvrages habituellement. Et seules 6 nouvelles productions seront créées dans les grandes salles, et une septième sera donnée par l’Opéra Studio.

Par ailleurs, les opéras des XXe/XXIe siècles (hors Puccini) ne représenteront que 15% des soirées, en net retrait par rapport à l’édition en cours, mais une création mondiale sera à l’affiche, ‘Of one Blood’ de Brett Dean.

Of One Blood - Brett Dean

Of One Blood - Brett Dean

Et comme chaque saison, Serge Dorny propose une nouvelle production d’un grand ouvrage dramatique italien du XIXe siècle, ‘Rigoletto’ de Giuseppe Verdi. 

Mais le fait le plus flagrant est que toutes les reprises concernent des spectacles vus au cours des 3 dernières années (toutes ont été jouées après ‘Der Freischütz’ donné en janvier 2023), et 40% des soirées sont dédiées à des spectacles déjà programmés cette saison.

Toutefois, si seulement 6 ouvrages du XX et XXIe siècles seront présentés sur 23 soirées au total, 2 nouvelles productions leurs seront associées.

'Der Freischütz' - ms Dmitri Tcherniakov

'Der Freischütz' - ms Dmitri Tcherniakov

Après ‘Hamlet’ qui fut créé en 2017 au Festival de Glyndebourne sous la direction de Vladimir Jurowski, ‘Of one Blood’ de Brett Dean est le second opéra du compositeur australien.

A nouveau, le directeur musical du Bayerische Staatsoper dirigera cette nouvelle création mondiale – dont le Garsington Opera et le State Opera South Australia sont également commanditaires -, dans une mise en scène de Claus Guth en coproduction avec le Santa Fe Opera.
Johanni van Oostrum et Vera-Lotte Boecker incarneront respectivement Elizabeth Tudor et Marie Stuart.

Hans Werner Henze - ‘Die englische Katze’

Hans Werner Henze - ‘Die englische Katze’

Par ailleurs, en début de saison, le Théâtre Cuvilliés accueillera une nouvelle production des artistes de l’Opéra Studio, ‘Die englische Katze’ de Hans Werner Henze, ouvrage originellement basé sur un texte en anglais, mais qui fut créé en allemand en juin 1983 au Schwetzingen Festival, puis à l’Opéra de Paris (Salle Favart) en février 1984 dans une traduction française.

Faute de grande salle ouverte avant novembre, ‘Ariane à Naxos’ sera donné en version de concert pour deux soirs en octobre 2025 au Herkulessaal (1270 places assises) au sein du Münchener Residenz, sous la direction de Daniele Rustioni.

'Salome' - ms Krzysztof Warlikowski

'Salome' - ms Krzysztof Warlikowski

Également, deux autres opéras de Richard Strauss seront repris, ‘Salome’ dans la production de Krzysztof Warlikowski, avec Asmik Grigorian sous la direction de Thomas Guggels, et ‘Elektra’ dans la production d’Herbert Wernicke et sous la direction de Vladimir Jurowski.
Enfin, ‘Rusalka’ d’Anton Dvorak sera repris dans la production de Martin Kušej, avec Petr Popelka à la direction et Asmik Grigorian dans le rôle titre.

Barbara Wysocka - 'Rigoletto'

Barbara Wysocka - 'Rigoletto'

Comme chaque saison, le répertoire des compositeurs italiens du XIXe siècle est une composante solide et fondamentale qui va occuper 40% des représentations grâce à 14 ouvrages répartis sur 60 soirées, dont 5 de Giuseppe Verdi (‘La Traviata’, ‘Nabucco’, ‘Macbeth’, ‘Il Trovatore’ et la nouvelle production de ‘Rigoletto’ mise en scène par la réalisatrice polonaise Barbara Wysocka), et 4 de Giacomo Puccini (‘La Bohème’, ‘Tosca’, ‘Madame Butterfly’, ‘Turandot’) déjà repris cette saison

Ces grands classiques italiens seront complétés par la reprise de la ‘La Cenerentola’ de Gioachino Rossini, du diptyque ‘Cavalleria Rusticana / Il Pagliacci’ de Pietro Mascagni et Ruggero Leoncavallo, de ‘Norma’ de Vincenzo Bellini et de ‘L’Elixir d’Amour’ de Gaetano Donizetti.

Clay Hilley - 'Parsifal'

Clay Hilley - 'Parsifal'

Quant à Mozart, toujours bien représenté à Munich, il peut compter sur 4 de ses ouvrages les plus courus, ‘Les Noces de Figaro’, ‘Don Giovanni’, ‘L’enlèvement au Sérail’ et ‘La Flûte enchantée’ pour contribuer à la vitalité du théâtre.

Mais Wagner tombe à un minimum critique avec seulement 8 soirées que devront se partager la reprise de ‘Parsifal’, avec Clay Hilley, Nina Stemme et Sebastian Weigle à la direction, et la nouvelle production de ‘La Walkyrie’ mise en scène par Tobias Kratzer et dirigée par Vladimir Jurowski au cours du festival d’été 2026.

Toutefois, pas moins de 4 compositeurs germanophones du XIXe siècle vont se partager 16 soirées, Johan Strauss avec ‘Die Fledermaus’, Engelbert Humperdinck avec ‘Hänsel und Gretel’, Ludwig von Beethoven avec ‘Fidelio’, et Carl Maria von Weber avec la reprise de ‘Die Freischutz’ mis en scène par Dmitri Tcherniakov.

Nikolaï Andreïevitch Rimski-Korsakov - 'La Nuit de Noël'' ('Notch pered Rojdestvom')

Nikolaï Andreïevitch Rimski-Korsakov - 'La Nuit de Noël'' ('Notch pered Rojdestvom')

Et si le répertoire russe n’est représenté que par un seul ouvrage, ce sera une nouvelle production de ‘La nuit de Noël’ de Nikolaï Rimsky-Korsakov, un opéra rarement monté qui vient de connaître une excellente version à l’opéra de Frankfurt. La mise en scène sera confiée à Barrie Kosky en coproduction avec le Komischen Oper Berlin, et Vladimir Jurowski en assurera la réalisation musicale avec une distribution qui réunira Violeta Urmana, Sergei Leiferkus, Dmitry Ulyanov, Elena Tsallagova et Ekaterina Semenchuk.

Deux opéras tchèques compléteront ce portrait de famille slave, ‘Rusalka’ et ‘La fiancée vendue’ (direction Tomáš Hanus) ce qui fera au total 13 soirées dédiées à l’Europe centrale et orientale.

Nathalie Stutzmann - 'Faust'

Nathalie Stutzmann - 'Faust'

A l’instar de cette saison, la langue française sera également bien défendue avec la nouvelle production de ‘Faust’ confiée à la mise en scène de Lotte de Beer et la direction musicale de Nathalie Stutzman, et par les reprises de ‘La Fille du régiment’ de Donizetti sous la direction d’Antonino Fogliani, et de ‘Carmen’ sous la direction de Karel Mark Chichon.

Enfin, les baroqueux auront le plaisir de découvrir la nouvelle production d’’Alcina’ mise en scène par Johanna Wehner et dirigée par Stefano Montanari, ouvrage de Haendel qui n’avait plus été joué depuis juillet 2007 dans la précédente version de Christof Loy.

Jeanine De Bique - 'Alcina'

Jeanine De Bique - 'Alcina'

Cette programmation fait toutefois se détacher le rôle de Vladimir Jurowski, le directeur musical, qui dirigera 5 ouvrages ( les nouvelles productions de ‘La nuit de Noël’, ‘Of one blood’ et ‘La Walkyrie’, et les reprises de ‘Hansel und Gretel’ et ‘Elektra’), et met à nouveau en évidence la confiance accordée à Antonino Fogliani qui se réservera quatre opéras de compositeurs italiens, ‘Cavalleria Rusticana & Il Pagliacci’, ‘La fille du régiment’ et 'La Cenerentola'.

Par ailleurs, cette saison marquera les débuts de Nathalie Stutzmann au Bayerische Staatsoper afin d’assurer la direction de la nouvelle production de ‘Faust’ - le chef-d'œuvre de Charles Gounod n'avait plus été joué à l'opéra de Munich depuis 2005 - , 20 ans après y avoir incarné en tant que contralto le rôle d’Amastre dans l’opéra de Haendel ‘Xerxes’, ainsi que le retour après 8 ans d’absence d’Eun Sun Kim à la direction de ‘Madame Butterfly’.

Autre chef qui fera ses débuts dès l’été 2025 en dirigeant pour un soir ‘Katia Kabanova’ mis en scène par Krzysztof WarlikowskiPetr Popelka assurera la reprise de ‘Rusalka’ au festival d’été 2026.

Petr Popelka  - 'Rusalka'

Petr Popelka - 'Rusalka'

Et pour ceux qui scrutent les distributions de grands chanteurs, on pourra entendre cette saison Krassima Stoyaniova (Ariane à Naxos), Elina Garanca (Cavalleria Rusticana), Vittorio Grigolo (Cavalleria Rusticana), Wolfgang Koch (Il Pagliacci, Salome), Lisette Oropesa (La Traviata), Pretty Yende (La Fille du régiment), Xabier Anduaga (La Fille du régiment), Sonya Yoncheva (La Bohème, Norma), Benjamin Bernheim (La Bohème), Bogdan Volkov (La Flûte enchantée), Jessica Pratt (La Flûte enchantée), Rolando Villazon (Die Fledermaus), Rachel Willis-Sørensen (Die Fledermaus, Il Trovatore), Diana Damrau (Die Fledermaus, Les Noces de Figaro), Martin Winkler (Die Fledermaus), Pavol Brelisk (Die Fledermaus, La Fiancée vendue), Georg Zeppenfeld (Nabucco), Eleonora Buratto (Madame Butterfly, Carmen), Gerhard Siegel (Salome), Asmik Grigorian (Salome, Macbeth, Rusalka), Milan Siljanov (Fidelio), Ryan Speedo Green (Fidelio, Carmen), Johanni von Oostrum (Fidelio, Of one Blood), Camilla Nylund (Fidelio), René Pape (Fidelio), Nina Stemme (Elektra, Parsifal), Vida Miknevičiūtė (Elektra), Charles Workman (Elektra), Peter Mattei (Parsifal), Christof Fischesser (Parsifal, Rusalka, Don Giovanni, La Flûte enchantée), Clay Hilley (Parsifal), Ailyn Pérez (Faust, Tosca), Ludovic Tézier (Rigoletto, Tosca), Amartuvshin Enkhbat (Macbeth), Gerald Finley (Macbeth, Les Noces de Figaro), Saioa Hernández (Macbeth), Ambrogio Maestri (L’Elixir d’Amour), Arthur Rucinski (Il Trovatore), Judit Kutasi (Il Trovatore), Piot Beczala (Il Trovatore, Faust), Elena Stikhina (Norma), Aigul Akhmetshina (Norma, Carmen), Sondra Radvanovsky (Turandot), Dmitry Ulyanov (Turandot, La Nuit de Noël), Jonas Kaufmann (Turandot), Ermonela Jaho (Turandot), Golda Schultz (Turandot, Der Freischütz), Charles Castronovo (Carmen), René Barbera (La Cenerentola), Pavel Cernoch (Rusalka), Malyn Biström (Rusalka), Kyle Ketelsen (Der Freischütz, Faust), Stanislas de Barbeyrac (Der Freischütz), Violeta Urmana (La Nuit de Noël), Sergei Leiferkus (La Nuit de Noël), Elena Tsallagova (La Nuit de Noël), Ekaterina Semenchuk (La Nuit de Noël), Jonathan Tetelman (Faust), Florian Sempey (Faust), Nadine Sierra (Rigoletto), Ain Anger (La Walkyrie), Nicholas Brownlee (La Walkyrie), Ekaterina Gubanova (La Walkyrie), Jeanine De Bique (Alcina)

Ludovic Tézier - 'Tosca' et 'Rigoletto'

Ludovic Tézier - 'Tosca' et 'Rigoletto'

Un focus sur les grands chanteurs français invités cette saison permet enfin de mettre en valeur Ludovic Tézier (13 ans de maison en continu depuis ‘Don Carlo’ en juillet 2013), Stanislas de Barbeyrac, Florian Sempey et Benjamin Bernheim.

Enfin, seuls trois spectacles, ‘Hänsel et Gretel’, ‘L’Enlèvement au Sérail’ et ‘La Cenerentola’ auront une tarification qui ne dépassera pas 100 euros en première catégorie (il y en avait 6 au cours de la saison 2023/2024), mais la représentation de 'La Walkyrie' du 04 juillet 2026 sera projetée en direct sur la Max-Joseph Platz, avec saluts des artistes sur le parvis de l'opéra à la fin du spectacle.

Le détail de la saison 2025/2026 du Bayerische Staatsoper peut être consulté sous le lien suivant : Season 2025/2026 : Der Mensch ist, wozu er sich macht.

Voir les commentaires