Publié le 24 Juin 2024

La Vestale (Gaspare Spontini – 15 décembre 1807 – Opéra de Paris, salle Montansier)
Répétition générale du 10 juin et représentations des 15, 23 juin et 05 juillet 2024
Opéra Bastille

Licinius Michael Spyres
Cinna    Julien Behr
Le Souverain Pontife     Jean Teitgen (10 & 15)
                                       Nicolas Courjal (23)
Julia Elza van den Heever (10 & 23)
         Élodie Hache (15)
La Grande Vestale Eve-Maud Hubeaux
Le chef des Aruspices, un consul Florent Mbia

Direction musicale Bertrand de Billy
Mise en scène Lydia Steier (2024)
Nouvelle Production

Retransmission en direct le 29 juin 2024 sur Paris Opera Play, la plateforme de diffusion de l’Opéra national de Paris, et diffusion entre le 06 septembre 2024 et le 06 mars 2025 sur OperaVision.
Diffusion sur France Musique le samedi 21 septembre 2024 à 20h dans l’émission ’Samedi à l’Opéra’ présentée par Judith Chaine

Au cours des 15 années qui précédèrent la Révolution Française, la nouvelle salle du Palais Royal de l’Académie Royale de Musique, inaugurée en 1770, fut le lieu de la révolution Gluck, où seront créés ‘Orphée et Eurydice’ (1774), ‘Alceste’ (1776), ‘Armide’ (1777) et ‘Iphigénie en Tauride’ (1779).

Ce théâtre s’enflamma à nouveau en 1781, et c’est à la salle de la Porte-Saint-Martin que la résistance des Italiens s’illustra par les créations de ‘Didon’ de Piccinni (1783), 'Renaud’ (1783) et ‘Oedipe à Colone’ (1787) de Sacchini, ‘Tarare’ (1787) de Salieri, en même temps que la veine comique gagnait ses plus grands succès avec ‘La Caravane du Caire’ (1784) et ‘Panurge dans l’Ile des Lanternes’ (1785) de Grétry, et ‘Les Prétendus’ de Lemoyne (1789).

Elza van den Heever (Julia)

Elza van den Heever (Julia)

La Révolution marqua un arrêt net à cette profusion de créations et de genres qui dépassèrent tous très largement la centaine de représentations, et au cours des 15 ans qui suivirent, aucun ouvrage ne fut créé qui puisse remporter un succès durable. 

Mademoiselle Montansier fit construire en 1793 un vaste théâtre, rue de la Loi – l’actuelle rue Richelieu -, qui deviendra un lieu de culte impérial sous le contrôle de Napoléon Ier

L’Opéra devint ainsi un lieu de propagande, et les ouvrages qui y furent créés ‘Astyanax’ (1801), ‘Sémiramis' (1802), ‘Le Triomphe de Trajan’ (1807), ne resteront pas plus de 20 ans au répertoire.

La Vestale (van den Heever Hache Spyres Hubeaux de Billy Steier) Opéra de Paris

La véritable renaissance artistique de l’Opéra de Paris fut cependant marquée par une date, celle du 15 décembre 1807.
Ce soir là, en présence de l’Impératrice Joséphine qui avait œuvré afin que les répétitions se maintiennent malgré les réticences des musiciens, ‘La Vestale’ de Gaspare Spontini remporta un triomphe retentissant, si bien que l’Académie des Beaux-Arts lui décerna le prix décennal du Grand Opéra en 1810.

Grand admirateur de l’œuvre, Hector Berlioz considérait que ‘La Vestale’ laissait loin derrière la ‘Didon’ de Piccinni, et que la peinture des sentiments n’avait jamais connu auparavant une telle vérité. L’ouvrage connut un immense succès à Paris, où elle sera jouée jusqu’au 12 juin 1854, mais aussi à Naples et dans toute l’Allemagne. Richard Wagner dirigea lui même l'ouvrage à Dresde en présence du compositeur, le 15 octobre 1844.

Le retour au répertoire de l’Opéra de Paris de ‘La Vestale’, après 170 ans d’absence, est donc un évènement qui vise à faire redécouvrir un opéra charnière qui annonce le Grand Opéra français, genre qui n’émergera que 20 ans plus tard, tout en conservant l’esprit des tragédies de Gluck, et où poignent également les qualités belcantistes enflammées que déploiera avec force le romantisme italien grâce à Vincenzo Bellini.

Julien Behr (Cinna) et Michael Spyres (Licinius)

Julien Behr (Cinna) et Michael Spyres (Licinius)

Pour sa seconde production parisienne après la biblique ‘Salomé’ d’Oscar Wilde et Richard Strauss (2022),  Lydia Steier aborde le sujet des abus de pouvoir spirituels et despotiques.

En s’appuyant sur une reproduction inspirée et finement détaillée du grand amphithéâtre de la Sorbonne – ses dimensions sont proches de celles de la scène Bastille -, elle inscrit la maison des Vestales au tournant du XXe siècle, dans un temple de la science où l’on brûle les livres du savoir. Et au second acte, le feu de Vesta devient même l’émanation d’un autodafé clairement organisé .

Au cours de la longue introduction qui met en scène le serment d’amitié entre le général romain Licinius et son ami Cinna, des corps suspendus par les pieds payent durement leur dénonciation de la devise du pouvoir ‘Talis est ordo Deorum’ (‘Tel est l’ordre divin’). Ce général porté sur la bouteille n’apparaît pas particulièrement sympathique, et le final du premier acte met en scène son triomphe à partir d’un film de propagande évoquant le culte du chef des grands régimes autoritaires du XXe siècle, non sans friser volontairement le kitsch.

Elza van den Heever (Julia) et Eve-Maud Hubeaux (La Grande Vestale)

Elza van den Heever (Julia) et Eve-Maud Hubeaux (La Grande Vestale)

Ce premier acte, le plus long de l’œuvre, conçu initialement comme un hommage flatteur au Sacre de l’Empereur Napoléon Ier victorieux, montre les travers de l’association des pouvoirs militaires et religieux qui s’appuient sur la terreur et la violence vis à vis des populations faibles et minoritaires.

La Grande Vestale n’hésite pas à violenter les réfractaires, le cortège de gladiateurs et d’esclaves ressemble à une parade de l’Inquisition où des corps sont ensanglantés et même gazés aux yeux de tous, et le peuple apparaît comme un groupe conditionné prompt à juger et à devenir lui même tortionnaire.

C’est toute une mise en scène de la déshumanisation qui est dépeinte ici – les Vestales sont départies de leur chevelure dès leur entrée dans les ordres - avec force de détails et une lisible organisation des mouvements de la foule, de la cour et des exécutants. La musique, y compris chorale, respecte un certain formalisme académique qui permet de suivre assez froidement le rituel quelque peu artificiel de ce monde révulsant, surtout que les emblèmes du pouvoir (drapeaux, décorations, teintes pourpres) sont volontairement ostentatoires.

Elza van den Heever (Julia)

Elza van den Heever (Julia)

Au second acte, cœur palpitant de l’ouvrage qui emportera l’adhésion du public dès sa création, des livres en flamme créent une lumière pénombrale tout en donnant un aspect intime à la bibliothèque. Le délire et les souffrances de la Vestale, qui n’en peut plus de vivre contre ses désirs, se projettent sous forme d’ombre sur l’un des murs, et la scène de retrouvailles avec Licinius montre un peu maladroitement les désirs des corps.

Mais du haut d’un passage invisibilisé en arrière scène, le Souverain Pontife a été alerté et observe la scène. L’autodafé s’est éteint. A son retour, la Grande Vestale s’en prend à Julia sans retenue, avant d’être elle-même désignée par le Souverain comme responsable de l’extinction du feu.

Michael Spyres (Licinius)

Michael Spyres (Licinius)

Enfin, le dernier acte montre l’arrestation de Licinius, ainsi qu’une très belle scène de La Vestale chantant son air d’adieux ‘Toi que je laisse sur la terre’ attachée à un poteau, mais sur un fond galactique poétique qui est aussi l’évocation d’une vision de l’univers opposée à celle d’un Dieu incarné. Nous assistons finalement à l’avènement de Cinna en tant que véritable traître conspirateur qui recherche la reconnaissance du Souverain Pontife désormais affaibli. 

Le couple semble sauvé par le coup d’éclat final, mais lorsque la grande Vestale est emmenée de force hors de la salle, les tirs de mitraillettes des trois sbires du nouveau tyran concluent à une issue fatale pour tous.

Lydia Steier fait ainsi d’une fable antique monolithique, marquée par l’intervention divine, une analyse très maîtrisée des mécanismes de durcissement et d’adaptations comportementales induits par l’installation d’un pouvoir dictatorial.

Michael Spyres (Licinius) et Elza van den Heever (Julia)

Michael Spyres (Licinius) et Elza van den Heever (Julia)

A l’origine, elle prévoyait de conclure les dernières notes sur un texte rappelant que près des 3/4 des habitants de la planète vivent sous des régimes autocratiques, mais c’est finalement la citation de Voltaire ‘Le fanatisme est un monstre qui ose se dire le fils de la religion’ (1774) qu’elle retient pour signifier son inquiétude face à l’instrumentalisation de la religion par les fanatiques.

Étrangement, en accentuant l’ambiance oppressive de cette façon là, dans un ouvrage qui annonce le belcanto, se crée un lien évident avec ‘Beatrice di Tenda, œuvre de Bellini que le public parisien a découvert sur cette même scène quelques mois auparavant, sur le thème de la torture d’État.

Elza van den Heever (Julia)

Elza van den Heever (Julia)

Pour faire vivre ce drame lyrique et lui donner une unité, Bertrand de Billy est de retour dans la fosse de Bastille, après avoir dirigé ‘La Vestale’ cinq ans auparavant au Theater an der Wien, dans une mise en scène de Johannes Erath.

D’un geste très enveloppant, ornant la moindre coda d’un récitatif, il obtient de beaux volumes fluides au son dense et lumineux auxquels il insuffle une théâtralité souple et raisonnée, tel un artiste peignant une grande fresque par des mouvements de respirations développés avec assurance. Il en résulte un très grand sentiment de confort et d’osmose avec tous les solistes.

Élodie Hache (Julia)

Élodie Hache (Julia)

Il retrouve dans les rôles principaux deux grands artistes de l’aventure spontinienne à Vienne en 2019, Michael Spyres et Elza van den Heever. Le bariténor américain est absolument somptueux, d’une parfaite clarté d’élocution, avec ce timbre résonnant au toucher de velours qui transmet une tendresse ombreuse, la marque de ce grand interprète du répertoire français. Il serait un Enée idéal à l’occasion d’une reprise du monument homérique de Berlioz, ‘Les Troyens’.

Ayant le physique d’un grand personnage classique, la soprano sud-africaine caractérise la Vestale par un chant d’une très longue portée de souffle, usant d’un art de la modulation qui lui permette de varier les nuances et les effets d’intensité tout en maintenant une ligne vibrante continuement musicale.

Expressions désespérées de grande ampleur, très touchante par la profondeur de son imploration envers Vesta ‘Mon trouble, mes combats, mes remords, ma douleur’, elle offre un mélange de sensibilité et de solidité fort saisissant.

Ching-Lien Wu, Élodie Hache et Michael Spyres

Ching-Lien Wu, Élodie Hache et Michael Spyres

Souffrante cependant lors des deux premières représentations, c’est Elodie Hache qui la remplace ces deux premiers soirs, un impressionnant défi que la soprano française relève en réussissant à imposer une présence qui se manifestera par une forte intensité au célèbre second acte.

Elle bénéficie d’une diction parfaite rendant tout intelligible, et dramatise aussi les effets théâtraux afin d’appuyer les sentiments d’urgence avec véhémence. De par sa plus petite taille, elle peut décrire une personnalité plus immédiate et naturelle, avec une projection bien canalisée qui soutient la largeur de la salle.

Elza van den Heever, Bertrand de Billy, Ching-Lien Wu, Michael Spyres et Eve-Maud Hubeaux

Elza van den Heever, Bertrand de Billy, Ching-Lien Wu, Michael Spyres et Eve-Maud Hubeaux

En Cinna, Julien Behr chante avec un engagement infaillible, ses expressions de voix restant assez monochromes et portées par un flux inaltérable dont l’impact est renforcé, en ouverture, par la présence du mur des suppliciés.

Et dans le rôle de la Grande Vestale dont la méchanceté est nettement appuyée, Eve-Maud Hubeaux fait entendre des accents fauves et une impétuosité décomplexée qui rend sa personnalité très entière, son jeu ayant toujours une expressivité efficace. Mais elle devient aussi très émouvante quand la situation se retourne contre elle, en bouleversant totalement sa position de tortionnaire à celle de victime.

Enfin, Jean Teitgen assure toujours une noblesse de ligne qui, même dans les instants de colère, diffuse un fond humain qui se ressent immédiatement. Souffrant lors de la représentation du 23 juin, c’est le chant de Nicolas Courjal qui vient l’appuyer pour brosser un Souverain Pontife tout aussi saisissant et d’une excellente diction, mais d’une noirceur plus farouche.

Par ailleurs, chaque intervention de Florent Mbia s'impose par sa droiture accomplie.

Lydia Steier entourée de son équipe créative

Lydia Steier entourée de son équipe créative

Chœur très bien intégré à la mise en scène, toutes les nuances de ses personnalités se distinguent dans les scènes de stupeurs et de jugements qui caractérisent les deux derniers actes.

Lorsque l’on connaît bien les œuvres qui émergeront à Paris tout au long du XIXe siècle, ‘Guillaume Tell’, ‘Faust’, ‘Don Carlos’, ‘Les Troyens’, on peut, au premier abord, trouver ‘La Vestale’ moins consistante, mais en se mettant dans l’esprit de la période de création, et avec une distribution d’un tel niveau, il devient possible de se laisser immerger par une musique qui imprègne le caractère principal avec passion.

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Publié le 15 Juin 2024

Dream Requiem (Rufus Wainwright – Lord Byron – Paris, le 14 juin 2024)
Concert du 14 juin 2024
Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique

Dream Requiem (2024) – Création mondiale
Pour narrateur, soprano solo, chœur d’enfants, chœur et orchestre, sur le poème « Darkness » de Lord Byron et la messe de Requiem.
1. Darkness I, 2. Requiem aeternam, 3. Lux perpetua, 4. Kyrie, eleison!, 5. Sequentia I: Dies irae, 6. Darkness II, 7. Sequentia II: Mors stupebit, 8. Sequentia III: Rex tremendae, 9. Sequentia IV: Ingemisco,  10. Sequentia V: Confutatis, 11. Darkness III, 12. Offertorium, 13. Sanctus, 14. Agnus Dei, 15. Lux Aeterna, 16. Darkness IV, 17. In paradisum

Direction musicale Mikko Franck
Orchestre Philharmonique de Radio France
Chœur et Maîtrise de Radio France
Violon Solo Nathan Mierdl
Récitante Meryl Streep
Soprano Anna Prohaska

Commande de Radio France, Royal Ballet London, Los Angeles Master Chorale, Palau de la Música Catalana Barcelona, RTÉ Concert Orchestra, Helsinki Philharmonic Orchestra, Nederlands Philharmonisch Orkest

Depuis son passage à Paris en octobre 2003 lors d'une soirée unique passée sur le Batofar, une péniche branchée flottante au pied de la Grande Bibliothèque de Paris, pour y interpréter au piano des mélodies de ses trois premiers albums, ‘Rufus Wainwright’ (1998), ‘Poses’ (2001) et ‘Want One’ (2003), la carrière de Rufus Wainwright a atteint un rayonnement inimaginable au cours des 20 ans qui suivirent.

Mikko Franck, Meryl Streep et Rufus Wainwright

Mikko Franck, Meryl Streep et Rufus Wainwright

Fortement imprégné de l’univers de l’opéra, le chanteur canadien a créé son premier ouvrage lyrique ‘Prima Donna’, en langue française, au Palace Theatre de Manchester, le 10 juillet 2009, puis un second opéra, ‘Hadrian’, à la Canadian Opera Company le 13 octobre 2018, sous la direction d’Alexander Neef.

‘Dream Requiem’ est donc sa troisième composition lyrique qui reprend la structure d’une messe liturgique en y insérant des extraits du poème de Lord Byron ‘Darkness’, écrit en 1816 suite à l’éruption du Mont Tambora (Indonésie), dont la violence entraîna un hiver volcanique pendant 3 ans, au point de provoquer des baisses de température de 3°C en moyenne en Europe.

Philharmonique et Chœur de Radio France à l'Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique

Philharmonique et Chœur de Radio France à l'Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique

Le lancinant et sombre déroulé introductif des cordes donne l’impression de survoler un paysage lunaire évoquant le désastre humain après un cataclysme, et la voix narrative de Meryl Streep, simplement posée sur le souffle avec une diction très précise et accrocheuse, s’allie à l’ensemble et à la ligne mortuaire d’une clarinette avec beaucoup de naturel.

La voix d’Anna Prohaska appelle à la lumière, et l’élan extatique de l’orchestre explose et porte le chœur, surélevé en arrière scène sous la sculpture monumentale de l’orgue, avec une vigueur qui semble virer à la transe. La musique devient très rythmée et dansante, comme une mécanique en marche.

Anna Prohaska

Anna Prohaska

On reconnaît par la suite des motifs de cordes oscillants emblématiques de la musique de Philip Glass, ainsi que le chant allant sautillant de l’écriture vocale de John Adams, jusqu’à ce magnifique moment d’évasion joué à l’alto par Marc Desmons en plein milieu de l’ouvrage avec le soutien des cordes, qui nous emmène dans l’univers onirique de ‘La Femme sans ombre’ de Richard StraussMikko Franck est d'une implication impeccable.

Le retour sur terre est vif avec une reprise grandiose du chœur, des passages a cappella, le chant de l'ensemble coulant sur un seul souffle sans discontinuité cette fois, l’atmosphère sombre et dévastée du début est à nouveau rappelée, et le chœur d’enfants conclut la pièce par une évocation de l’espoir, de l’apaisement, et un retour à une certaine pureté.

Meryl Streep

Meryl Streep

Salle comble devant un public très jeune que l’on ne voit pas habituellement à l’occasion des concerts classiques, car Rufus Wainwright, plus connu pour ses ballades, soit intimes et uniquement accompagnées au piano, soit enveloppées d’une orchestration sophistiquée et baroque, a ainsi le pouvoir de capter ses admirateurs et de les inviter à le suivre dans ses incursions lyriques et symphoniques.

Marc Desmons (Alto)

Marc Desmons (Alto)

Standing ovation nourrie pour tous les artistes, Rufus Wainwright compris, cela va sans dire!

A revoir sur Arte Concert ici jusqu'au 13 juin 2028.

Maîtrise de Radio France

Maîtrise de Radio France

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Publié le 7 Juin 2024

Don Quichotte (Jules Massenet –
Opéra de Monte-Carlo, le 24 février 1910)
Représentations du 14, 29 mai et 05 juin 2024
Opéra Bastille

Don Quichotte Christian Van Horn (14&29/05)
                         Gábor Bretz            (05/06)
Dulcinée Gaëlle Arquez
Sancho Étienne Dupuis
Pedro Emy Gazeilles
Garcias Marine Chagnon
Rodriguez Samy Camps
Juan Nicholas Jones
Deux serviteurs Young-Woo Kim, Hyunsik Zee
Chef des bandits Nicolas Jean-Brianchon
Quatre bandits Pierre André, Bastien Darmon, Gabriel Paratian, Joan Payet

Direction musicale Patrick Fournillier
Mise en scène Damiano Michieletto (2024)

Retransmission en direct sur France TV / Culture Box le 23 mai 2024 à 19h30
Diffusion sur France Musique le samedi 29 juin 2024 à 20h dans l’émission ‘Samedi à l’opéra’ présentée par Judith Chaîne

Présenté au Palais Garnier pour la première fois dans son intégralité le 16 avril 1974 – il y eut auparavant une production à l’Opéra Comique en 1945 sous l’égide de la R.T.L.N –, ‘Don Quichotte’ de Jules Massenet a connu plusieurs mises en scène successives à l’Opéra national de Paris de la part de Peter Ustinov (1974), Piero Faggioni (1986) puis Gilbert Deflo (2000 et 2002).

Le livret n’est pas une adaptation directe du roman de Cervantès, mais celle du drame héroïque de Jacques Le Lorrain ‘Le Chevalier de la longue figure’, qui fut créé au Théâtre Victor Hugo (l’actuel Trianon situé sur le boulevard Marguerite-de-Rochechouart à Paris) le 30 avril 1904.

Gaëlle Arquez (Dulcinée) et Christian Van Horn (Don Quichotte)

Gaëlle Arquez (Dulcinée) et Christian Van Horn (Don Quichotte)

A l’instar de ‘Werther’ et ‘Manon’, l’ouvrage s’est imposé au répertoire de l’institution alors qu’il n’y a pas été créé – c’est la salle Garnier de l’Opéra de Monte-Carlo qui en eut le privilège, le 24 février 1910 – au point de faire partie des 60 ouvrages régulièrement repris ces dernières années, loin devant les opéras du compositeur stéphanois écrits spécifiquement pour l’Opéra, ‘Le Roi de Lahore’, ‘Le Cid’, ‘Le Mage’, ‘Thaïs’ ou ‘Ariane’.

Et pour cette nouvelle production, l’Opéra de Paris fait appel à l’un des directeurs scéniques les plus prolixes du moment, Damiano Michieletto.

Samy Camps (Rodriguez), Christian Van Horn (Don Quichotte), Nicholas Jones (Juan) et Marine Chagnon (Garcias)

Samy Camps (Rodriguez), Christian Van Horn (Don Quichotte), Nicholas Jones (Juan) et Marine Chagnon (Garcias)

Les incursions du metteur en scène vénitien dans les ouvrages en langue française sont d’ailleurs de plus en plus fréquentes depuis ‘Roméo et Juliette’ (Venise, 2009) jusqu’à ‘Carmen’ (Londres, 2024), en passant par 'Guillaume Tell’ (Londres, 2015), ‘Samson et Dalila’ (Opéra de Paris, 2016), ‘Cendrillon’ (Berlin, 2018) ou bien ‘Les Contes d’Hoffmann’ (Sydney, 2023).

Pour ce ‘Don Quichotte’, il reste sans surprise à distance de tout contexte historique ou folklorique, ce qui se révèle d’emblée frustrant dans l’ouverture Flamenco menée sans danse, avant de laisser place à la peinture d'un portrait intérieur d’une très grande sensibilité.

Il a conçu un décor modulable qui, en situation de repli, représente un salon d’intérieur simple et décoré d’un vert mélancolique, avec en arrière plan une petite cuisine, le plafond étant relativement bas afin de donner une impression panoramique et d’enfermement.

Christian Van Horn (Don Quichotte)

Christian Van Horn (Don Quichotte)

Don Quichotte est un poète en mal d’inspiration, les chants de la foule résonnent dans sa tête, et les quatre amoureux surgissent des meubles pour moquer son amour passé pour Dulcinée, une sorte de maîtresse d’école dont le souvenir est projeté en vidéo sur le mur longitudinal.

Et lorsque ses pensées s’ouvrent sur ce passé et ses scènes imaginaires, les murs s’élargissent pour révéler un vaste espace en forme de chambre photographique qui s’étire et se rétrécit de manière circulaire comme pour donner une impression de puits sans fond. On assiste ainsi à une alternance entre le monde mental et la condition d’un homme seul, simplement accompagné par son serviteur.

Un amateur d’opéra pourrait faire une analogie avec la condition que connut Maria Callas en fin de carrière, vivant seule à Paris avec ses domestiques et revivant intérieurement son passé.

Don Quichotte (Van Horn Bretz Arquez Dupuis Fournillier Michieletto) Opéra de Paris

Les variations de lumières passant du blanc-vert franc aux teintes plus sombres et chaleureuses permettent d’amener doucement les transitions entre les différents niveaux d’états d’âme et de faire ressentir intuitivement au spectateur les changements d’état psychique.

Le lever d’aurore où apparaît dans les airs Dulcinée parmi des chevaux de manège est l'un des magnifiques moments de cette production, poésie qui se retrouve également dans la scène de fête chez la jeune femme où la musique invisible devient celle qu’écoute seul Don Quichotte, enivré par la magie d’une mélodie issue d’un casque.

Le metteur en scène a ensuite recours à des personnages vêtus de noirs pour imager les symptômes dépressifs qui envahissent la tête de celui qui se vit comme un chevalier. La lutte avec les géants devient ainsi une manifestation maladive de son cerveau perturbé, la vidéo venant y superposer des images de nuées de mouches noires pour accentuer ce mal-être intérieur. 

Gábor Bretz (Don Quichotte)

Gábor Bretz (Don Quichotte)

La scène clé se situe cependant très clairement au moment où le héros réussit à récupérer le collier pour sa belle, toujours dans une imagerie mentale, où sa foi chrétienne est simplement soulignée par une lumière jetée sur lui quand il tend la main vers le ciel, sur une musique d’orgue et sous la pression des bandits. Aucune main ne descend pour soulager sa douleur, et un des voleurs lui rend le bijou, illusion d’un sens déique. 

On peut alors se demander si la foi de Don Quichotte n’est pas une émanation visant à contrer son obscurité et ses tortures intérieures, et à lui rendre la vie plus supportable, tout simplement.

Et toutes ces questions sur la maladie mentale, les doutes de la foi, et la créativité que soulève la mise en scène de Damiano Michieletto en font véritablement un spectacle très attachant, d’autant plus que le burlesque de situation n’est pas oublié avec le personnage de Sancho Panza qu’il travestit amusement au second acte.

Reste que ce délire ‘sublime’ s’achève par un dur retour à la réalité et à la solitude humaine.

Patrick Fournillier

Patrick Fournillier

Ce spectacle ne doit pas seulement sa force à la puissance de la mise en scène, mais aussi à la manière dont Patrick Fournillier fait vivre la musique de Jules Massenet avec une passion généreuse et une somptuosité grisante. Hormis la direction d’un ‘Casse-Noisette’ au Palais Garnier en 1988, le chef d’orchestre français n’était plus revenu à l’Opéra de Paris, ce qui ne l’a pas empêché de développer une carrière internationale qui l’a amené de l’Opéra de Saint-Étienne à la direction musicale du Teatr Wielki de Varsovie.

Plusieurs enregistrements d’opéras rares de Jules Massenet détiennent sa signature, ‘Griselidis’, ‘La Vierge’, ‘Amadis’, ‘Esclarmonde’, ‘Cléopâtre’, et cet amour pour le compositeur s’entend par la manière dont le chef enlace l’orchestre de l’Opéra de Paris pour en tirer des sonorités gorgées de chaleur, un éclat opulent, des volumes sensuels et charnels, et une plasticité volubile inouïe qui a une grande capacité à envelopper l’auditeur dans une sensation de bien-être difficile à se défaire.

Et en même temps, tout est mené avec un art poétique ardent qui se retrouve même dans les beaux passages intimes qui singularisent l’art de chaque musicien, que ce soit à l’alto où à la harpe.

On sent qu’il s’agit probablement d’un grand moment de reconnaissance pour Patrick Fournillier qui suscite l’envie de le retrouver prochainement dans ce répertoire.

Gábor Bretz (Don Quichotte)

Gábor Bretz (Don Quichotte)

Les solistes disposant ainsi d’un cadre avantageux pour faire vivre cet ouvrage avec soin et vitalité, on retrouve en alternance dans le rôle de Don Quichotte deux interprètes, Christian Van Horn et Gábor Bretz.

Le premier, taillé aux dimensions d’un Méphisto, possède une très grande résonance et une noirceur caverneuse qui ancrent solidement la présence du héros, et le chanteur américain, bon acteur par nature, rend émouvante sa déchéance mentale.

Son élocution manque cependant de définition, tant la largeur vocale est prédominante, et c’est donc Gábor Bretz, l’actuel Wotan du ‘Ring’ de La Monnaie, qui offre un timbre fumé et plus raffiné et une excellente élocution, mais sans la profondeur de basse qui caractérise si bien son confrère.

Sa projection dans la salle Bastille est très bonne, et son portrait retrouve une jeunesse qui est très bien mise en valeur au moment des retrouvailles douloureuses avec Dulcinée.

Gaëlle Arquez (Dulcinée)

Gaëlle Arquez (Dulcinée)

Dans ce personnage de maîtresse d’école un peu étrange pour l’ouvrage, Gaëlle Arquez est très à l’aise avec un timbre vibrant qui rend son chant vivant, ses couleurs vocales qui tirent vers le crème brillant, mais une certaine sévérité en émane aussi, car elle n’est pas dans un rapport de séduction avec son entourage. Le regard de Don Quichotte, tourné vers un portrait d’elle, influence aussi le regard porté sur cette Dulcinée ordinaire.

Quant à Étienne Dupuis, son élocution franche et la noblesse verdienne de son chant rehaussent le caractère de Sancho Panza en le distanciant d’une caricature bourrue, et le rajeunissent également, surtout lorsqu’il donne de grands coups d’éclat qui montrent la portée que peut avoir ce grand chanteur.

Étienne Dupuis (Sancho Panza)

Étienne Dupuis (Sancho Panza)

Les rôles secondaires sont très bien incarnés, Samy Camps particulièrement très charmeur, et parmi les figurants qui font vivre les bandits avec des allures de mauvais garçons contemporains, Nicolas Jean-Brianchon ne manque pas de se distinguer par son élocution très narquoise.

Chœur très bien dirigé et très impliqué scéniquement pour décrire ce monde conformiste et moderne qui se moque à outrance de Don Quichotte, l’ensemble contribue lui aussi à rendre ce spectacle tragique en accentuant la pression que subit une âme tourmentée poussée à la désocialisation.

Christian Van Horn, Gaëlle Arquez et Étienne Dupuis

Christian Van Horn, Gaëlle Arquez et Étienne Dupuis

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Publié le 31 Mai 2024

TV-Web Juin 2024 Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Dimanche 02 juin 2024 sur France 3 à 00h40
Jean Rondeau, Variations Goldberg

Dimanche 02 juin 2024 sur Arte à 01h45
Innocence (Kaija Saariaho) - Festival d'Aix-en-Provence 2021 - dm Mälkki - ms Stone

Dimanche 02 juin 2024 sur France 5 à 14h35
Mythologies (Preljocaj)

Dimanche 02 juin 2024 sur Arte à 18h40
Monteverdi et le Caravage à la galerie Borghèse de Rome

Dimanche 02 juin 2024 sur Arte à 23h50
Le théâtre Bolchoï, l'art et la guerre

Lundi 03 juin 2024 sur Arte à 01h15
La belle au bois dormant (Tchaikovski) - Opéra de Lyon - chr Marcos Morau

Lundi 03 juin 2024 sur Arte à 02h50
Barenboim dirige la Symphonie n° 8 de Beethoven - Staatsoper Unter den Linden, Berlin

Lundi 03 juin 2024 sur Arte à 03h20
Barenboim dirige la Symphonie n° 4 de Beethoven - Staatsoper Unter den Linden, Berlin

Mardi 04 juin 2024 sur France 4 à 21h10
Requiem de Mozart - Palau de la Musica Catalana

Mardi 04 juin 2024 sur France 4 à 22h30
Les clefs de l'orchestre de Jean-Francois Zygel - Les grandes ouvertures d'opéra de Mozart

Dimanche 09 juin 2024 sur France 3 à 00h15
Thibaut Garcia aux Grandes Écuries de Chantilly

Dimanche 09 juin 2024 sur France 5 à 14h35
Un été en France : Gautier Capuçon

Dimanche 09 juin 2024 sur Arte à 18h25
Grace Bumbry est Carmen - Les grands moments de la musique

Mardi 11 juin 2024 sur Arte à 03h05
Grand concert Camille Saint-Saëns - Avec Cristian Macelaru

Vendredi 14 juin 2024 sur France 5 à 21h10
Fauteuils d'orchestre (
Anne Sinclair) - Pretty Yende, Maxim Vengerov, Sol Gabetta, Marine Chagnon

Vendredi 14 juin 2024 sur France 5 à 22h55
Bach pour tous

Dimanche 16 juin 2024 sur France 5 à 14h35
Carmen (Bizet) - Chorégies d'Orange - ms Grinda

Dimanche 16 juin 2024 sur Arte à 18h55
Arthur Rubinstein, le concert d'adieu - Les grands moments de la musique

Lundi 17 juin 2024 sur Arte à 00h05
Vivre avec Bach - Un voyage musical autour du monde

Lundi 17 juin 2024 sur Arte à 01h05
Sur mesure - Bach Evolution

Mardi 18 juin 2024 sur France 4 à 21h10
Mythologies (Preljocaj)

Mardi 18 juin 2024 sur France 4 à 22h40
Les enfants terribles (Glass) - Opéra de Rennes

Mercredi 19 juin 2024 sur France 3 à 21h10
Musiques en fête, en direct des Chorégies d'Orange

Samedi 22 juin 2024 sur France 2 à 21h10
La Fête de la Musique 2024 - en direct de Reims

Dimanche 23 juin 2024 sur France 3 à 00h30
Un été en France : Gautier Capuçon

Dimanche 23 juin 2024 sur France 2 à 00h45
La Fête de la Musique 2021

Dimanche 23 juin 2024 sur France 5 à 15h05
Hyuk Lee (pianiste) au Palais-Royal

Dimanche 23 juin 2024 sur Arte à 18h55
Martha Argerich à Varsovie, 1965 - Les grands moments de la musique

Lundi 24 juin 2024 sur Arte à 00h35
"Finlandia", l'hymne à la liberté de Jean Sibelius

Lundi 24 juin 2024 sur Arte à 01h30
Idoménée, roi de Crète (Mozart) - Festival d'Aix-en-Provence 2022

Mardi 25 juin 2024 sur Arte à 03h30
Olivier Messiaen - "Quatuor pour la fin du temps"

Mardi 25 juin 2024 sur France 4 à 21h10
Car / Men (Bizet) - Théâtre libre - ms Philippe Lafeuille - Compagnie Chicos Mambos

Mardi 25 juin 2024 sur France 4 à 22h15
Carmen (Bizet) - Chorégies d'Orange

Dimanche 30 juin 2024 sur France 3 à 00h25
Carmen (Bizet) - Chorégies d'Orange

Dimanche 30 juin 2024 sur Arte à 18h55
Le Collegium 1704 interprète "Water Music" de Haendel

Dimanche 30 juin 2024 sur Arte à 23h40
John Neumeier - Une vie pour la danse

Lundi 01 juillet 2024 sur Arte à 00h35
La ménagerie de verre (John Neumeier) d'après Tennessee Williams

TV-Web Juin 2024 Lyrique et Musique

Mezzo et Mezzo HD

Samedi 01 juin 2024 sur Mezzo à 20h30
'Manon Lescaut' de Puccini au Gran Teatre del Liceu

Dimanche 02 juin 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Karlsson: Melancholia - Royal Swedish Opera

Mardi 04 juin 2024 sur Mezzo à 23h50
Mozart : Don Giovanni - Staatsoper Berlin

Mercredi 05 juin 2024 sur Mezzo à 20h30
Ponchielli : La Gioconda - Gran Teatre del Liceu

Vendredi 07 juin 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Strauss : Elektra - Baden-Baden

Samedi 08 juin 2024 sur Mezzo à 22h00
La Petite Renarde rusée de Leoš Janácek à l'Opéra de Paris

Dimanche 09 juin 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Verdi: La Traviata - Aida Garifullina - Opéra de Monte-Carlo

Mardi 11 juin 2024 sur Mezzo à 23h05
Gounod: Faust - La Fenice

Mercredi 12 juin 2024 sur Mezzo à 20h30
'Polifemo' de Porpora au Festival d'Opéra Baroque de Bayreuth

Vendredi 14 juin 2024 sur Mezzo HD à 22h00
Manon Lescaut de Puccini à l'Opéra de Monte-Carlo

Vendredi 14 juin 2024 sur Mezzo à 23h40
'Roméo et Juliette' de Gounod à l'Opernhaus de Zurich

Samedi 15 juin 2024 sur Mezzo à 20h30
Rameau : Hippolyte et Aricie - Simon Rattle

Dimanche 16 juin 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Wagner : Das Rheingold - Opernhaus Zurich

Mercredi 19 juin 2024 sur Mezzo à 20h30
'Jenufa' de Janacek au Staatsoper Berlin

Vendredi 21 juin 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Wagner : Die Walküre - Opernhaus Zurich

Vendredi 21 juin 2024 sur Mezzo à 23h40
'Manon Lescaut' de Puccini au Gran Teatre del Liceu

Samedi 22 juin 2024 sur Mezzo à 20h30
Jonas Kaufmann chante 'Werther' de Massenet à l'Opéra de Paris

Dimanche 23 juin 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Wagner : Siegfried - Opernhaus Zurich

Mardi 25 juin 2024 sur Mezzo à 23h30
Ponchielli : La Gioconda - Gran Teatre del Liceu

Mercredi 26 juin 2024 sur Mezzo à 20h30
Richard Coeur de Lion de Grétry à l'Opéra Royal de Versailles

Mercredi 26 juin 2024 sur Mezzo à 21h55
Grétry: La Caravane du Caire - Opéra Royal, Versailles

Vendredi 28 juin 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Wagner : Götterdämmerung - Opernhaus Zurich

Vendredi 28 juin 2024 sur Mezzo à 23h30
La Petite Renarde rusée de Leoš Janácek à l'Opéra de Paris

Samedi 29 juin 2024 sur Mezzo à 22h10
Gluck : Iphigénie en Aulide

Dimanche 30 juin 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Puccini : Turandot - Vérone

TV-Web Juin 2024 Lyrique et Musique

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Operavision, Culturebox, Arte Concert etc...

                            Illimité

Placido Domingo, l'homme aux mille vies

La Traviata (Chorégies d'Orange 2016) avec Domingo, Jaho, Meli

Le Barbier de Séville (Chorégies d'Orange 2018) avec Peretyatko, Sempey, Hotea

Roberto Alagna - Ma vie est un opéra

Le Royaume des Deux-Siciles (Roberto Alagna)

Patrick Dupond, un danseur chez les étoiles

Michaël Denard, le « prince » de l'Opéra de Paris

Le Lac des Cygnes, l'Ambitieux projet de Tchaïkovski

Maria Callas - Il était une voix

Body and Soul (Opéra national de Paris)

Dans les coulisses de Casse-Noisette

Dans les coulisses de Roméo et Juliette

Dans les coulisses de La Fille mal gardée

Dans les coulisses de Don Quichotte

Accès Live avec Rim'K à l'Opéra Bastille pour « Le Lac des Cygnes »

Accès live à l'Opéra Garnier dans les coulisses de « La Cenerentola »

Le Requiem de Verdi (Chorégies d'Orange)

Maria Callas - Il était une voix

A la mémoire de Jodie Devos

                          Juin 2024

Dans les coulisses de Roméo et Juliette (Opéra national de Paris) jusqu'au 02 juin 2024

Maria de Buenos Aires (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 03 juin 2024

Masque of Might (Opera North) jusqu'au 03 juin 2024

Don Carlo (Scala de Milan 2023) jusqu'au 05 juin 2024

Vissi d'Arte : Gala Maria Callas jusqu'au 06 juin 2024

Haendel : Flavio, re de' Longobardi (Bayreuth Baroque 2023) jusqu'au 07 juin 2024

A.Netrebko et Y.Eyvazov chantent Tchaïkovski (Festival de Salzbourg 2020) jusqu'au 07 juin 2024

Lili Elbe (Theater St Gallen) jusqu'au 08 juin 2024

Ballerina Boys jusqu'au 08 juin 2024

Il Turco in Italia (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 09 juin 2024

Suor Angelica - L'Enfant et les sortilèges (New National Theatre Tokyo) jusqu'au 15 juin 2024

Casse-Noisette (Opéra national de Paris) jusqu'au 19 juin 2024

Giselle (Opéra national de Bordeaux) jusqu'au 19 juin 2024

Fauteuils d'Orchestre - Maria Callas (Palais Garnier) jusqu'au 19 juin 2024

Requiem de Verdi (Teatro Regio Parma) jusqu'au 23 juin 2024

La Vie parisienne (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 26 juin 2024

Il Giustino (Drottningholm Court Theater) jusqu'au 26 juin 2024

Soirée Maurice Béjart (Opéra de Paris) jusqu'au 26 juin 2024

Don Carlo (Scala de Milan 2023) jusqu'au 28 juin 2024

Concert du nouvel an du Philharmonique de Vienne (1ère partie) jusqu'au 29 juin 2024

Concert du nouvel an du Philharmonique de Vienne (2d partie) jusqu'au 29 juin 2024

Les Indes Galantes - version resserrée (Opéra national de Paris) jusqu'au 30 juin 2024

Melancholia (Opéra Royal de Stockholm) jusqu'au 30 juin 2024

                           Juillet 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 01 juillet 2024

La Fiancée vendue (Théâtre national de Prague) jusqu'au 01 juillet 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 01 juillet 2024

Grace Bumbry est Carmen jusqu'au 08 juillet 2024

La Chauve-Souris (Croatian national Theatre in Zagreb) jusqu'au 09 juillet 2024

L'incoronazione di Poppea  (Gran Theatre del Liceu de Barcelone) jusqu'au 11 juillet 2024

Andrea Chénier (Teatro Comunale di Bologna) jusqu'au 12 juillet 2024

Wozzeck (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 12 juillet 2024

Richard Siegal : Ballet of (Dis)Obedience jusqu'au 12 juillet 2024

L'opéra de quat'sous (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 12 juillet 2024

Picture a day like this (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 13 juillet 2024

Gala d'opéra - Classic Open Air Hannover jusqu'au 14 juillet 2024

Concours Reine Elisabeth 2014 - Chant - La finale avec Jodie Devos jusqu'au 18 juillet 2024

Valuska (Hungarian State Opera) jusqu'au 19 juillet 2024

Klaus Mäkelä, vers la flamme jusqu'au 20 juillet 2024

                          Août 2024

Nereydas (Festival de Grenade 2023) jusqu'au 02 août 2024

E.Garanca et J.D. Florez (Festival de Salzbourg 2020) jusqu'au 02 août 2024

Artifacts Assembly (Palau des Les Arts Reina Sofia) jusqu'au 02 août 2024

Orchestre des Champs-Elysées (Festival de Grenade 2023) jusqu'au 02 août 2024

Le cinéma de Maurice Jarre jusqu'au 06 août 2024

Theodora (MusikTheater an der Wien) jusqu'au 12 août 2024

Carmen (Opernhaus Zürich) jusqu'au 15 août 2024

Mantoue en musiques - Lea Desandre jusqu'au 17 août 2024

Le Diable chantant (Theater Bonn) jusqu'au 17 août 2024

Opera in Love - Yoncheva / Grigolo (Arènes de Vérone) jusqu'au 18 août 2024

Hyuk Lee (Palais Royal) jusqu'au 27 août 2024

                           Septembre 2024

Nadine Sierra et Pretty Yende (Philharmonie) jusqu'au 04 septembre 2024

The Gondoliers (Scottish Opera) jusqu'au 04 septembre 2024

Christiane Eda-Pierre, en scène jusqu'au 05 septembre 2024

Lise Davidsen (Den Norske Opera & Ballett) jusqu'au 08 septembre 2024

Dalibor (Théâtre national de Prague) jusqu'au 10 septembre 2024

Valer Sabadus (Bayreuth Baroque 2023) jusqu'au 14 septembre 2024

Cambio madre (Muziehtheater Transparant, Flanders Festival Ghent) jusqu'au 15 septembre 2024

La Fille mal gardée (Opéra de paris) jusqu'au 21 septembre 2024

Eugène Onéguine (Deutsche Oper Am Rhein) jusqu'au 23 septembre 2024

Bruno de Sa (Festival d'Ambronay 2023) jusqu'au 24 septembre 2024

Il était une fois Casse-Noisette (Karl Paquette - Châtelet) jusqu'au 25 septembre 2024

Serse (Opéra de Rouen) jusqu'au 26 septembre 2024

Télémaque et Calypso (Festival d'Ambronay 2023) jusqu'au 29 septembre 2024

Rivoluzione (La Monnaie) jusqu'au 29 septembre 2024

Nostalgia (La Monnaie) jusqu'au 30 septembre 2024

                          Octobre 2024

Intimate Portraits (Polish National Opera and Ballet) jusqu'au 01 octobre 2024

Pietari Inkinen dirige Caplet, Ravel et Rimski-Korsakov - Avec Fatma Saïd jusqu'au 4 octobre 2024

Orlando Furioso (Teatro Comunale di Ferrara) jusqu'au 05 octobre 2024

Requiem de Mozart (Festival d'Ambronay) jusqu'au 06 octobre 2024

Viva Napoli! (Festival d'Ambronay) jusqu'au 07 octobre 2024

Les Chemins de Bach / Un Voyage à Lübeck (Chapelle royale de Versailles) jusqu'au 10 octobre 2024

Idomeneo (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 14 octobre 2024

Britten - War Requiem (Château de Prague) jusqu'au 16 octobre 2024

Salomé (Irish National Opera) jusqu'au 19 octobre 2024

Mirga Gražinytė-Tyla dirige Bruckner, Boulanger et Gražinis jusqu'au 25 octobre 2024

Ariane à Naxos (Garsington Opera) jusqu'au 26 octobre 2024

Les Chevaux de feu (Lviv National Opera) jusqu'au 29 octobre 2024

                          Novembre 2024

Don Giovanni (Opéra de Lille) jusqu'au 06 novembre 2024

On Danse Chez Vous : Mehdi Kerkouche (Chaillot) jusqu'au 08 novembre 2024

La Sonnambula (Teatro dell'opera di Roma) jusqu'au 10 novembre 2024

Marco Tutino : La ciociara (Wexford Festival Opera 2023) jusqu'au 18 novembre 2024

Les Maîtres chanteurs de Nuremberg (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 18 novembre 2024

Don Quichotte - Massenet (Opéra national de Paris) jusqu'au 23 novembre 2024

Guercoeur (Opéra national du Rhin) jusqu'au 25 novembre 2024

Alfred, Alfred / La serva padrona (Teatri di Reggio Emilia) jusqu'au 26 novembre 2024

                          Décembre 2024

Tosca (Teatro Regio di Parma) jusqu'au 1 décembre 2024

Manon Lescaut (Poznan Opera) jusqu'au 8 décembre 2024

Grand concert symphonique Saint-Saëns (Auditorium de Radio France) jusqu'au 14 décembre 2024

Ballet National de España (Festival de Grenade 2023) jusqu'au 18 décembre 2024

Concert de Noël (Philharmonique de Radio France) jusqu'au 21 décembre 2024

Albert Herring (Opera North) jusqu'au 21 décembre 2024

Hommage à Patrick Dupond jusqu'au 26 décembre 2024

 

                           Février 2025

Colorature, Mrs Jenkins et son pianiste - Opéra Grand Avignon jusqu'au 09 février 2025

Charpentier à l'honneur - Festival de musique sacrée à Madrid jusqu'au 14 février 2025

Voix des Outre-mer (Amphithéâtre de l'Opéra Bastille) jusqu'au 20 février 2025

                           Mars 2025

Fidelio courte animation jusqu'au 01 mars 2025

Maria Callas au cinéma jusqu'au 03 mars 2025

Fauteuils d'orchestre (Anne Sinclair) jusqu'au 21 mars 2025

Vivaldi et Mozart au musée du Louvre jusqu'au 24 mars 2025

 

                            Mai 2025

Médée (Opéra national de Paris) jusqu'au 30 mai 2025

                           Juin 2025

Adriana Lecouvreur (Opéra national de Lettonie, Riga) jusqu'au 15 juin 2025

Jour de fête chez Offenbach (Radio France) jusqu'au 22 juin 2025

 

                         Septembre 2025

Angelin Preljocaj : La visite (Picasso Danse) jusqu'au 19 septembre 2025

 

                         Novembre 2025

Le Ring sans paroles (Philharmonique de Strasbourg) jusqu'au 05 septembre 2025

 

                           Février 2026

Voix des Outre-Mer 2023 (Amphithéâtre Bastille) jusqu'au 22 février 2026

                           Mars 2026

Concert en soutien au peuple ukrainien (Maison de Radio France) jusqu'au 04 mars 2026

                           Mai 2026

Barry Lyndon Tribute jusqu'au 13 mai 2026

Michel Legrand, la musique enchantée (Dessay, Bertault) jusqu'au 13 mai 2026

                           Juillet 2026

Kiev, un opéra en guerre (1/4) - Danser pour résister jusqu'au 11 juillet 2026

 

                           Septembre2026

Kiev, un opéra en guerre (2/4) - Exister ou disparaître jusqu'au 12 septembre 2026

 

                         Novembre 2026

Les trois ballets de Stravinsky (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 25 novembre 2026

                         Décembre 2026

Concert du nouvel an de l'Orchestre national de France (Radio France) jusqu'au 30 décembre 2026

 

 

                         Juin 2028

Dream Requiem - Rufus Wainwright (Radio France) jusqu'au 13 juin 2028

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique

Publié le 30 Mai 2024

Le Château de Barbe-Bleue (Béla Bartók)
Opéra de Budapest, le 24 mai 1918
La Voix humaine (Francis Poulenc)

Opéra Comique, le 06 février 1959

Représentation du 24 mai 2024
Teatro di San Carlo – Napoli 1737

Le Château de Barbe-Bleue 
Le Duc Barbe-Bleue John Relyea
Judith Elīna Garanča

La Voix humaine
La Femme Barbara Hannigan
Lui Giuseppe Ciccarelli

Direction musicale Edward Gardner
Mise en scène Krzysztof Warlikowski (2015)
Décors/Costumes Malgorzata Szczesniak
Lumières Felice Ross
Vidéo Denis Guéguin
Chorégraphie Claude Bardouil
Dramaturgie Christian Longchamp
Production de l’Opéra national de Paris et du Teatro Real de Madrid 

Créé le 23 novembre 2015 au Palais Garnier, le diptyque Le Château de Barbe-Bleue - La Voix humaine’ signait le retour à l’Opéra de Paris de Krzysztof Warlikowski et de toute son équipe après six ans d’absence, et du chef d’orchestre finlandais Esa-Pekka Salonen après dix ans d’absence.

Ce spectacle, édité en DVD par le label munichois Arthaus Musik, fut repris en mars 2018, sous la direction musicale d’Ingo Metzmacher, et arrive dorénavant au Teatro di San Carlo où Stéphane Lissner entend bien surprendre et fasciner l’audience du théâtre qu’il dirige.

Barbara Hannigan - La Voix Humaine

Barbara Hannigan - La Voix Humaine

C’est tout d’abord un évènement historique pour le chef d’œuvre lyrique de Béla Bartók, car c’est au San Carlo de Naples que ‘Le Château de Barbe-Bleue’ débuta véritablement sa carrière internationale, en 1951, sous la direction du chef hongrois Ferenc Fricsay, et dans une mise en scène de Günther Rennert.

Mais dans le spectacle de Krzysztof Warlikowski, il est prolongé par ‘La Voix humaine’ de Francis Poulenc, ce qui va permettre d’explorer en profondeur deux relations d’emprises psychologiques qui s’achèvent mal, tout en créant des résonances entre les deux ouvrages.

Décor du Château de Barbe-Bleue et salle du Teatro di San Carlo

Décor du Château de Barbe-Bleue et salle du Teatro di San Carlo

Pour Judith, comme pour le spectateur, l’aventure commence pourtant bien à travers un intriguant numéro de lévitation et de tour de magie avec lapin et tourterelle, joué devant un rideau scintillant sous des lumières bleu mauve. Le magnétisme de John Relyea fait merveille, mais, assise dans l’assistance, Judith est trop intriguée par cet homme capé de noir si différent du monde plus conventionnel dont elle provient. Le théâtre devient le lieu d’une illusion dangereuse.

Débute un grand numéro de séduction de la part de la jeune femme attirée par la face occulte de Barbe-Bleue qui l’emmène sur le plateau, interactions humaines qui se déroulent autour de deux éléments symboliques, l’intimisme d’un canapé, et le réconfort illusoire d’un minibar.

John Relyea (Barbe-Bleue) et Barbara Hannigan (l'assistante)

John Relyea (Barbe-Bleue) et Barbara Hannigan (l'assistante)

Le jeu tactile est très développé, Judith alternant entre crainte, audace et sensualisme, Barbe-Bleue jouant d’abord la surprise, puis l’enthousiasme et l’éblouissement naïf de l’enfance – à l’aide de sa boule à neige où se reflète une langueur inexplicable -, tout en révélant un malaise latent.

Les ouvertures des différentes portes sont spectaculairement rendues par une superposition de cages translucides - des éléments utilisés de façon récurrente par Krzysztof Warlikowski et Malgorzata Szczesniak dans la plupart de leurs pièces -, qui font apparaître successivement une salle de bain ensanglantée – dont la robinetterie, vue de loin, donne l’illusion d’une forme de cœur humain -, trois colliers autour de têtes inertes, un tapis de fleurs ensanglantées, puis trois femmes sophistiquées prisonnières de l’homme qu’elles ont aimé. Les différents plans s’interpénètrent, complexifiant au fur et à mesure ce portrait intérieur.

John Relyea (Barbe-Bleue), Elīna Garanča (Judith) et Barbara Hannigan (l'assistante)

John Relyea (Barbe-Bleue), Elīna Garanča (Judith) et Barbara Hannigan (l'assistante)

Pour accentuer l’étrangeté du dispositif, la vidéographie de Denis Guéguin insère le visage d’un enfant filmé de manière esthétiquement sombre afin de suggérer un mélange de grâce innocente, de tristesse et de hantise, les larmes de sang – plus discrètes qu’à la création – faisant écho aux souffrances intérieures de Barbe-Bleue. La lenteur et la mélancolie visuelle se nouent très intimement aux respirations de la musique de Bartok, et la palette de lumières utilisé par Felice Ross unifie l’ambiance scénique tout en accentuant l’impression de mystère à l’intérieur des cages où se démultiplient les espaces mentaux.

Elīna Garanča (Judith) et John Relyea (Barbe-Bleue)

Elīna Garanča (Judith) et John Relyea (Barbe-Bleue)

L’enfant est également présent sur scène, un lapin dans les bras, image intérieure de l’hôte principal, lorsqu’il était jeune, qui renvoie à une affectivité possessive.  Il pleure un manque.

La compassion qu’éprouve Judith l’aide à surmonter elle-même ses propres peurs, à avoir le courage d’aller se perdre dans le labyrinthe qui s’échafaude, mais lorsqu’elle voit comment les trois femmes se mettent au service du Duc, elle comprend trop tard que son sort est scellé et qu’elle restera piégée à jamais par son attraction irrépressible.

John Relyea (Barbe-Bleue) et Elīna Garanča (Judith)

John Relyea (Barbe-Bleue) et Elīna Garanča (Judith)

Pour Elīna Garanča, il s’agit d’une prise de rôle dans une langue qu’elle aborde pour la première fois. Elle développe un personnage qui s’inscrit dans un rapport de compréhension maternel plus que de séduction, une fascination qui semble défaire Judith, et qui accroît très visiblement ses sentiments angoissés.

Intensité de la voix, noirceur pénétrante, soin apporté à l’élocution, il est vrai que l’on attend de sa part un rapport de force plus marqué avec Barbe-Bleue, qui est incarné par un John Relyea qui vit très fortement la nature dépressive de cet homme introverti.

Présent dès la création de ce spectacle en 2015, le chanteur canadien a conservé ce timbre à la fois séducteur et caverneux qui s’allie naturellement aux multiples visages de ce personnage morne caché derrière l’éblouissante de sa prestance.

Le Château de Barbe-Bleue - La Voix humaine (Garanča Relyea Hannigan Gardner Warlikowski) San Carlo Napoli

La transition vers 'La Voix humaine' est toujours aussi hypnotisante, lorsque Barbara Hannigan avance fantomatiquement depuis l’arrière de la structure des cages, au même moment où est projeté un extrait du film de Jean Cocteau ‘La Belle et la Bête’. Le visage gigantesque de la Bête disparaît dans le décor de la salle du Teatro di San Carlo, vision symbolique du Château de Barbe-Bleue qui s’efface à son tour.

Depuis sa première apparition dans cette production en 2015, l’artiste canadienne a complètement mûri ce personnage de femme esseulée attachée à son amour passé.

Elīna Garanča (Judith)

Elīna Garanča (Judith)

Elle a d’ailleurs conçu en pleine pandémie une production scénique des 'Métamorphoses' et de la 'Voix humaine' avec le vidéaste Denis Guéguin et le technicien vidéo Clemens Malinowski, où elle est à la fois interprète et chef d’orchestre avec des ensembles tels le Philharmonique de Radio France et l’orchestre symphonique de Montréal, la vidéo permettant aux spectateurs de suivre son expressivité théâtrale lorsqu’elle dirige.

'Métamorphoses' et 'La Voix Humaine' : Barbara Hannigan - Denis Guéguin - Clemens Malinowski (Radio France - 2021)

Ce soir, cet aboutissement exceptionnel se lit par la qualité impeccable de la diction, mais aussi par la manière dont Barbara Hannigan pose un regard lucide et plus attachant sur ‘La femme’ qu’à ses débuts, lorsqu’elle n’hésitait pas à convulsionner dans une hystérie outrancière son incarnation.

Barbara Hannigan - La Voix Humaine

Barbara Hannigan - La Voix Humaine

Son engagement physique est tout aussi dingue, d’une vive félinité, et la pureté de sentiment est encore plus palpable.

Krzysztof Warlikowski lui offre une combinaison de poses et d’attitudes qui extériorisent dans un mouvement sans cesse changeant les alternances de mal-être, de tendresse, de reprise puis de lâcher-prise, et qui accentue aussi le poids des mots.

Son regard est toujours aussi poétisé par des traces de pleurs bleutées, mais aucun affect mélodramatique n’est concédé. Il s’agit d’une lutte physique avec le risque d’effondrement, et Barbara Hannigan possède cette souplesse qui semble fuir le trop de fragilité.

Barbara Hannigan - La Voix Humaine

Barbara Hannigan - La Voix Humaine

Dans cette mise en scène, ‘La Femme’ opère un mouvement inverse à Judith. Elle a survécu à une emprise, mais à quel prix ! Petit à petit, sort de l’ombre l’amant qu’elle a blessé à mort, ensanglanté, avec lequel elle initie une chorégraphie macabre - retenu à Munich pour préparer la nouvelle production du 'Grand Macabre', Claude Bardouil est remplacé ce soir par le danseur Giuseppe Ciccarelli, dans le rôle de l'amant - .

Car malgré sa blessure mortelle, il ne l’a pas totalement lâché et vit toujours dans l’âme de son amante. Le tragique né de l’impossibilité pour elle de réaliser ce détachement, si bien qu’il ne lui reste plus comme autre issue, pour se libérer de cette souffrance, qu’à mettre fin à ses jours.

Barbara Hannigan et Giuseppe Ciccarelli

Barbara Hannigan et Giuseppe Ciccarelli

A la direction orchestrale, Edward Gardner veille à l’unité des forces musicales du San Carlo et au soyeux du rendu des textures. On sent une certaine prudence avec un orchestre qui est habitué à jouer les trois quarts du temps des œuvres de compositeurs italiens traditionnels du XIXe siècle.

Ainsi, dans la première partie, l’écriture de Bartok pousse aux limites l’agilité des vents que l’on sent très approximative, mais le chef d’orchestre britannique sait impulser une énergie et une théâtralité efficaces. Toutefois, la volupté orchestrale, chargée de profondeur psychologique, manque encore de relief et de noirceur insondable.

Dans ‘La Voix humaine’, le discours orchestral est parfaitement mené, plus naturel et fondu au jeu théâtral et à la musicalité de Barbara Hannigan. L’homogénéité d’ensemble est atteinte, et c’est à un spectacle complètement uni que nous assistons cette fois.

Barbara Hannigan, John Relyea, l'enfant et Elīna Garanča

Barbara Hannigan, John Relyea, l'enfant et Elīna Garanča

En proposant ce diptyque, Stéphane Lissner souhaitait faire découvrir aux Napolitains un langage théâtral et visuel neuf, mais cette proposition artistique permet aussi de familiariser les musiciens avec une écriture très sophistiquée. Il faut souhaiter que le successeur de ce directeur charismatique aura à cœur de prolonger son travail d’ouverture au répertoire comme le fait actuellement Joan Matabosch à Madrid, dans les pas de Gerard Mortier, afin que l’orchestre napolitain suive la même progression qui lui ouvrira de nouvelles dimensions.

Krzysztof Warlikowski sous les regards admiratifs de Giuseppe Ciccarelli, Barbara Hannigan et Edward Gardner

Krzysztof Warlikowski sous les regards admiratifs de Giuseppe Ciccarelli, Barbara Hannigan et Edward Gardner

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Publié le 19 Mai 2024

Salomé (Richard Strauss – Dresde, le 09 décembre 1905)
Répétition générale du 6 mai et représentations du 12, 18 et 22 mai 2024
Opéra Bastille

Salomé Lise Davidsen
Herodes Gerhard Siegel
Herodias Ekaterina Gubanova
Jochanaan Johan Reuter
Narraboth Pavol Breslisk
Page der Herodias Katharina Magiera
Erster Jude Matthäus Schmidlechner
Zweiter Jude Éric Huchet
Dritter Jude Maciej Kwaśnikowski
Vierter Jude Tobias Westman
Fünfter Jude Florent Mbia
Erster Nazarener Luke Stoker
Zweiter Nazarener Yiorgo Ioannou
Erster Soldat Dominic Barberi
Zweiter Soldat Bastian Thomas Kohl
Cappadocier Alejandro Baliñas Vieites
Ein Sklave Ilanah Lobel-Torres

Direction musicale Mark Wigglesworth
Mise en scène Lydia Steier (2022)

Œuvre créée à Dresde le 09 décembre 1905, puis au Théâtre du Châtelet le 08 mai 1907, en langue originale allemande et sous la direction de Richard Strauss, ‘Salomé’ est entrée au Palais Garnier le 06 mai 1910, dans une adaptation française de Jean de Marliave, mais n’y a connu sa première en langue originale que le 26 octobre 1951.

Lise Davidsen (Salomé)

Lise Davidsen (Salomé)

L’adaptation lyrique de la pièce d’Oscar Wilde, dont le livret est très proche du texte de la pièce française originale, s’est maintenue avec une grande constance au répertoire, et la reprise de la production de Lydia Steier lui permet, pour la première fois, de s’inscrire parmi les 25 titres les plus régulièrement joués de l’Opéra de Paris des 50 dernières années – elle a atteint sa 200e représentation le dimanche 12 mai 2024 -, devant ‘Le Chevalier à la rose’.

Pavol Breslisk (Narraboth)

Pavol Breslisk (Narraboth)

Il est assez fascinant de voir comment cette nouvelle production née à l’automne 2022, certes sanglante et dépravée, est reçue de façon très diverse, entre des spectateurs qui trouvent que cela va trop loin, et d’autres qui sont sensibles aux ambiances toujours changeantes des lumières – jeux d’ombres avec la cage de Jochanaan, teintes aurorales lorsque Salomé tente de séduire le prophète -, à la minéralité du décor, et surtout au travail de direction d’acteur lié en permanence au sens musical, souvent dans une perspective sadique et sexualisée, ou bien de grotesque débridé.

Lise Davidsen (Salomé) et Johan Reuter (Jochanaan)

Lise Davidsen (Salomé) et Johan Reuter (Jochanaan)

Mais la beauté de cette représentation réside véritablement dans la grande scène finale qui dissocie merveilleusement l’amour que porte Salomé pour Jochanaan du geste horrible porté envers le prophète. Se révèlent ainsi de façon stupéfiante les contradictions de la musique qui mêlent luxuriance et noirceur obsédante. 

Et la morale est sauve lorsque le page d’Hérodias élimine tout ce monde dans un ultime et brutal coup de théâtre.

Ekaterina Gubanova (Herodias)

Ekaterina Gubanova (Herodias)

A l’occasion de cette première reprise, Lise Davidsen fait enfin ses débuts scéniques en public à l’Opéra de Paris, plus de 3 ans après son interprétation de Sieglinde dans une version de concert de ‘La Walkyrie’ dirigée par Philippe Jordan à théâtre fermé.

La soprano norvégienne en est à sa quatrième prise de rôle straussienne depuis 2017, après La prima Donna (Ariane à Naxos), Chrysothémis (Elektra) et La Maréchale (Le Chevalier à la rose), et du haut de ses 1m 88, elle impose une puissante caractérisation qui transmet des émotions profondes de par son esthétique de geste recherchée pour traduire le désir d’épanouissement, malgré un environnement fortement malsain.

Et au cours de son tête-à-tête avec Herodes, elle induit une gradation de tonalité et de couleurs vocales très descriptive et vivante, afin d’extérioriser l’évolution névrotique de la jeune princesse.

Lise Davidsen (Salomé) et Pavol Breslisk (Narraboth)

Lise Davidsen (Salomé) et Pavol Breslisk (Narraboth)

Mais c’est bien entendu sa puissance inflexible, qu’elle module sur un souffle inépuisable, son large et perçant champ de rayonnement vocal, et sa capacité à nuancer les noirceurs les plus insidieuses avec des reflets d’acier, qui rendent ce portrait - sous lequel couve également l’impertinence adolescente – constamment fascinant.

Par ailleurs, elle laisse échapper une certaine candeur sensible dans l’expression de son amour pour Jochanaan, au moment de sa requête infâme, et l’entière scène d’extase finale est d’une beauté suffocante absolument fantastique lorsque sa voix envahit d’une intensité dominante tout l’espace sonore, alors que Salomé et Jochanaan s'élèvent spectaculairement vers les cintres du théâtre, rivalisant ainsi avec l’orchestre au moment où il atteint le climax de sa surnaturelle exubérance.

Lise Davidsen (Salomé)

Lise Davidsen (Salomé)

Car Mark Wigglesworth, bien qu’il ne joue pas le jeu d’une théâtralité trop brutale, fait vivre la complexité des différents espaces de la musique en faisant ressortir des beautés flamboyantes mais aussi des évanescences subtiles évoquant des mystères lointains. Il étire souvent le temps pour mieux ensorceler l’auditeur, et sait qu’il dispose d’un plateau vocal suffisamment impactant qui lui permette de libérer une grande intensité toujours bien contrôlée. 

Les effets telluriques sont ainsi très réussis, mais également les tissures diaphanes des cordes et la souplesse des lignes de fuite des cuivres. La respiration orchestrale s’en trouve approfondie et mue par un mouvement de fond majestueux.

Final de la danse des sept voiles

Final de la danse des sept voiles

Confronté à Lise Davidsen, le baryton-basse danois Johan Reuter ne dépareille pas en expressivité vocale, pouvant compter sur une excellente imprégnation du texte et des contrastes prononcés qui donnent beaucoup de réalisme, voir de sarcastisme, aux mises en garde du prophète vis-à-vis de la colère divine, même s’il n’a pas la même extension de souffle que sa partenaire.

Gerhard Siegel (Herodes)

Gerhard Siegel (Herodes)

Et c’est un Herodes finalement plutôt sympathique que Gerhard Siegel dessine dans son allume de maître vaudou travesti, car le ténor allemand possède une plénitude vocale homogène, subtilement ambrée, qui lui apporte de la rondeur de caractère, et lui permet aussi de dépeindre des failles et des sentiments qui peuvent paraître très délicats.

Il forme ainsi un couple bien assorti avec l’Hérodias d’Ekaterina Gubanova aux aigus chaleureux et incisifs, dénués de tout effet d'usure, ce qui est rare dans ce rôle, qui joue avec beaucoup d’assurance, sans en faire plus que de raison, le caractère hystérisant de la femme du tétrarque. Et quels beaux graves lorsqu’elle les accentue pour asseoir son impulsivité!

Gerhard Siegel (Herodes) et Ekaterina Gubanova (Herodias)

Gerhard Siegel (Herodes) et Ekaterina Gubanova (Herodias)

Son page, chanté par Katharina Magiera, est toujours aussi ampli de noble noirceur, et Pavol Brelisk fait ressortir de Narraboth beaucoup de charme et d’humanité.

L’ensemble des rôles secondaires, en grande majorité chantés par des membres de la troupe et d’anciens chanteurs de l’académie, sont enfin tous totalement engagés dans leurs personnages respectifs avec vitalité et une apparente liberté qui témoigne de la crédibilité de leur jeu. Le mélange de timbres participe à la coloration de leurs interventions, surtout dans la scène du débat théologique entre juifs.

Lise Davidsen (Salomé)

Lise Davidsen (Salomé)

A la création, il y a un an et demi, une partie du public avait fraîchement accueilli ce spectacle et même hué des figurants. Mais en ce week-end de printemps 2024, ce sont une ovation méritée et de vibrantes manifestations d’enthousiasme qui attendent toute l’équipe artistique, ce qui prouve qu’il y a un public ouvert à ces œuvres fortes, éloigné des spectateurs traditionnels, et qui ne demande qu’à être attiré dans les salles lyriques pour les vivre.

Très grand frisson pour un des grands spectacles de l’opéra Bastille!

Pavol Breslisk, Johan Reuter, Mark Wigglesworth, Lise Davidsen, Gerhard Siegel et Ekaterina Gubanova

Pavol Breslisk, Johan Reuter, Mark Wigglesworth, Lise Davidsen, Gerhard Siegel et Ekaterina Gubanova

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Publié le 7 Mai 2024

Die Walküre (Richard Wagner – Munich, 26 juin 1870)
Version de concert du 04 mai 2024
Théâtre des Champs-Élysées

Siegmund Stanislas de Barbeyrac
Sieglinde Elza van den Heever
Wotan Brian Mulligan
Brünnhilde Tamara Wilson
Fricka Karen Cargill
Hunding Soloman Howard
Gerhilde Brittany Olivia Logan
Ortlinde Justyna Bluj
Waltraude Iris van Wijnen
Schwertleite Anna Kissjudit
Helmwige Jessica Faselt
Siegrune Maria Barakova
Grimgerde Ronnita Miller
Roßweiße Catriona Morison

Direction musicale Yannick Nézet-Séguin
Rotterdams Philharmonisch Orkest

Diffusion sur France Musique le 15 juin à 20h                          Yannick Nézet-Séguin

Dans la suite du Ring initié le 23 avril 2022 sur cette même scène avec un mémorable Rheingold, Yannick Nézet-Séguin et le Rotterdams Philharmonisch Orkest sont de retour au Théâtre des Champs-Élysées pour une soirée qui restera aussi gravée dans les mémoires. 

Elza van den Heever (Sieglinde)

Elza van den Heever (Sieglinde)

On ne pourra pas reprocher à Michel Franck de ne pas gâter les wagnériens, car il présente pour la seconde fois sous son mandat une version de concert de la ‘Walkyrie’, après celle interprétée le 24 avril 2012 par le Bayerische Staatsoper sous la direction de Kent Nagano.

Précédée par les échos dithyrambiques de son passage à Rotterdam et Baden-Baden quelques jours plus tôt, la distribution réunie pour cette tournée qui s’achève au Théâtre des Champs-Élysées va se révéler prodigieuse par son intensité, mais aussi par sa sensibilité.

Yannick Nézet-Séguin et le Rotterdams Philharmonisch Orkest

Yannick Nézet-Séguin et le Rotterdams Philharmonisch Orkest

Il faut dire qu’elle est emmenée par l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam, dont le son apparaît d’emblée magnifiquement travaillé par Yannick Nézet-Séguin, plus modéré qu’à l’accoutumée dans sa gestique toujours très enthousiaste. Grande tension dès l’orage initial, avec des attaques vives et finement précises, les cordes sonnent comme du velours assoupli par la chaleur des cuivres, et les plus belles nuances coloristes mélangeant noirceur profonde des bassons, virevolte légère des vents, et courants souterrains des cordes graves, sont déliées avec un éclat somptueux, fluide et discursif.

Étonnamment, les percussions sont employées avec beaucoup de mesure, notamment dans la chevauchée du dernier acte où l’allant explosif de la musique ne recouvre pas pour autant le mélange de couleurs des voix très différenciées des huit Walkyries.

Brian Mulligan (Wotan)

Brian Mulligan (Wotan)

Le monologue de Wotan au second acte est d’ailleurs un des plus noirs jamais entendu, Brian Mulligan étant un Wotan passionnant à suivre. Précédemment interprète d’Amfortas à l’opéra Bastille en juin 2022, il en conserve l’expressivité torturée qu’il instille dans le caractère du roi des dieux de façon très marquée, s’appuyant sur un souffle percutant au métal séduisant et d’une belle assise dans les graves, avec en plus une spectaculaire tendance à rougir dans les moments de forte tension.

Il fait ainsi ressentir un être qui est au bord de l’autodestruction, et quelle force dans sa colère envers Brünnhilde qui subit une avalanche de reproches avec un feu fantastique!

Tamara Wilson (Brünnhilde)

Tamara Wilson (Brünnhilde)

Tamara Wilson donne en effet une impression de facilité, voir, d’impertinence. Son entrée est dardée de ‘Hoïotoho !’ puissants, très ouverts et très bien profilés à la fois, avec une aisance qui la fait achever cette célèbre entrée avec un regard nargueur envers Wotan. Mais malgré ce tempérament héroïque, on entend aussi dans ses échanges une modulation du chant claire et souple qui fait sentir pourquoi il est aussi possible de la retrouver dans des œuvres belcantistes.

Karen Cargill (Fricka)

Karen Cargill (Fricka)

Et lorsque Fricka intervient sous les traits de la mezzo britannique Karen Cargill, c’est une autre personnalité tout aussi phénoménale qui imprime sa présence hiératique avec une autorité à déstabiliser encore plus Wotan. Une assise grave impressionnante, une grande résistance dans les aigus magnifiquement intenses et colorés, un certain mépris de classe qu’elle joue volontairement, son interprétation est d’une véhémence saisissante.

Elza van den Heever (Sieglinde) et Stanislas de Barbeyrac (Siegmund)

Elza van den Heever (Sieglinde) et Stanislas de Barbeyrac (Siegmund)

En Sieglinde, celle que nous avions quitté sur cette scène en Impératrice dans Die Frau ohne Schatten’ juste avant la crise pandémique, la soprano sud-africaine Elza van den Heever, affiche un rayonnement qui alterne délicatesse et stupeur dans  l’expression des sentiments, d’une part, et feu passionnel d’une grande brillance ornée de fines vibrations harmonieuses, d’autre part.

Elle se montre ainsi très liée au Siegmund de Stanislas de Barbeyrac, joué avec une introversion complètement anti-héroïque. 

Soloman Howard (Hunding)

Soloman Howard (Hunding)

Le ténor bordelais, tout juste quarantenaire sept jours plus tôt, contraint en effet le wälsung, aimé de Wotan, dans des sentiments troubles face à Sieglinde, mariée de force à Hunding. Son chant est très assombri, dénué de toute clarté mozartienne, et progressivement, la tenue de couleur, la résistance du matériau vocal, et la profondeur du souffle, tous fortement maîtrisés, lui permettent d’installer un personnage dense mais qui se découvre peu.

Il peut aussi bien donner une impression de très forte sensibilité que de timidité, volontairement dans le jeu, qui a pour conséquence, lorsqu’on le rapproche du mal-être de Wotan, d’accentuer tout au long de la soirée l’évidence que ce Ring signe, à tous les niveaux, la victoire féminine sur la loi masculine.

Karen Cargill, Stanislas de Barbeyrac, Yannick Nézet-Séguin, Tamara Wilson, Brian Mulligan et Elza van den Heever

Karen Cargill, Stanislas de Barbeyrac, Yannick Nézet-Séguin, Tamara Wilson, Brian Mulligan et Elza van den Heever

Reste le Hunding massif de Soloman Howard, accentuant la nature sauvage et sommaire de l’hôte qui sera l’assassin de Siegmund. La basse américaine délivre une élocution mâtinée de noirceur complexe qui a du caractère, dans une tenue qui met en valeur la musculature du personnage et donc sa force brute.

Et les huit sœurs de Brünnhilde exhalent une joie très communicative dans les correspondances de timbres de voix qu’elles échangent entre-elles. 

Une très grande soirée à un très haut niveau interprétatif qui restera une référence musicale pour tous les Ring à venir au cours des années prochaines.

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Publié le 4 Mai 2024

Guercoeur (Albéric Magnard – Palais Garnier, le 24 avril 1931)
Représentation du 28 avril 2024
Opéra national du Rhin – Strasbourg

Guercœur Stéphane Degout
Vérité Catherine Hunold
Giselle Antoinette Dennefeld
Heurtal Julien Henric
Bonté Eugénie Joneau
Beauté Gabrielle Philiponet
Souffrance Adriana Bignagni Lesca
L’Ombre d’une femme Marie Lenormand
L’Ombre d’une vierge Alysia Hanshaw
L’Ombre d’un poète Glen Cunningham

Direction musicale Ingo Metzmacher
Mise en scène Christof Loy (2024)
Chœur de l’Opéra national du Rhin,

Orchestre philharmonique de Strasbourg

C’est entre les représentations de la ‘Valkyrie’ et du ‘Chevalier à la rose’ que ‘Guercoeur’ fut créé de façon posthume au Palais Garnier le mardi 24 avril 1931. L’œuvre sera jouée pour neuf représentations jusqu’à l’été 1931, et sera reprise trois soirs du 01 février au 08 mars 1933.

Stéphane Degout (Guercœur)

Stéphane Degout (Guercœur)

Le compositeur, Albéric Magnard, surnommé le ‘Bruckner français’, est l’auteur de quatre symphonies, vingt quatre poèmes en musique, des œuvres de musique de chambre, des pièces pour piano, et trois œuvres lyriques dont ‘Yolande’, créée à La Monnaie de Bruxelles le 27 décembre 1892, et ‘Bérénice’, créée à l’Opéra Comique le 15 décembre 1911.

Décédé dans sa maison à Baron, dans l’Oise, le 03 septembre 1914, après avoir tiré sur un groupe de soldats allemands, il était un homme engagé qui écrivit des articles pour soutenir Alfred Dreyfus ainsi qu'un ‘Hymne à la Justice’ (1902) en soutien au capitaine, et sa quatrième symphonie (1913) fut dédiée à une organisation féministe.

Fortement inspiré par la musique allemande romantique, il partage avec Richard Wagner l’idée du compositeur-librettiste qui vise à valoriser le poème par sa dépendance à la musique.

Catherine Hunold (Vérité)

Catherine Hunold (Vérité)

Dans son second opéra, ‘Guercoeur’, achevé en février 1901 et reconstitué sur la base des parties vocales et de la réduction piano - les partitions orchestrales des actes I et III avaient disparu dans l’incendie de son manoir -, ainsi que sur les souvenirs de Guy Ropatz qui l’avait dirigé en version de concert en 1908, l’écriture leitmotivique est omniprésente, et l’on peut même remarquer une ressemblance théâtrale avec le ‘Parsifal’ de Richard Wagner par sa conception qui encadre un second acte terrestre, violent et charnel, de deux actes plus spirituels et monochromes.

C’est au Theater am Domhof d’Osnabrück, grande ville de Basse-Saxe et lieu de naissance de la soprano dramatique Evelyn Herlitzius, que fut montée en juin 2019 par Dirk Schmeding la seconde mise en scène de ‘Guercoeur’. Elle recevra de la part d’Opernwelt la distinction de ‘Redécouverte de l’année 2019’.

Antoinette Dennefeld (Giselle)

Antoinette Dennefeld (Giselle)

La nouvelle production que présente l’Opéra national du Rhin sous l’impulsion de son directeur général Alain Perroux est donc la troisième au monde, évènement qui va constituer une véritable révélation pour nombre d’amateurs lyriques.

Cette révélation est aussi bien musicale que dramaturgique, car l’œuvre aborde des questions humaines et politiques universelles qui entrent en interaction avec notre vie contemporaine avec un réalisme que peu d’éléments laissent soupçonner au premier acte.

Julien Henric (Heurtal, porté par la foule)

Julien Henric (Heurtal, porté par la foule)

Guercoeur est un homme mort trop tôt après avoir apporté la démocratie à son peuple et épousé la femme qu’il aime, Giselle, qui lui a promis fidélité.

Mais une fois au ciel, il demande à la déesse Vérité de le renvoyer sur Terre pour poursuivre sa vie. La déesse Souffrance, outrée par cet orgueil, incite à lui accorder cette faveur, mais afin qu’il connaisse la douleur.

De retour parmi les siens, deux ans plus tard, la confrontation au réel s’avère cruelle pour cet homme politique idéaliste. Giselle est dorénavant liée à Heurtal, son meilleur ami devenu un des pires populistes prêt à asservir un peuple violemment divisé entre les partisans d’une dictature et les victimes de la pauvreté. L’écho aux influences des partis extrémistes de notre société d’aujourd’hui est frappante.

Ce véritable cauchemar que vit Guercoeur s’achève par un retournement de la foule contre lui qui le lynche et le tue.

Ramené au ciel, Guercoeur reconnaît le sens de la souffrance comme révélateur de toutes les vanités et s’en remet à la Vérité qui l’enjoint à tendre vers l’universalité, alors que l’humanité est encore loin d’aspirer à l’amour et à la liberté.

Stéphane Degout (Guercœur) et Adriana Bignagni Lesca (Souffrance)

Stéphane Degout (Guercœur) et Adriana Bignagni Lesca (Souffrance)

Ce qui est intéressant derrière l’ésotérisme vaporeux des premier et dernier actes, est de voir des allusions à des concepts scientifiques – Vérité fait une description des lois de la vie qui parle de la rencontre entre atomes et de l’interaction de la lumière et de la chaleur avec la matière, qui est une vision rationnelle et non religieuse de l’origine du monde – qui font ressentir intuitivement les convictions savantes d’Albéric Magnard.

Sur ce point, il est totalement en écart avec l’invention d’une nouvelle religion par Richard Wagner.

Retour de Guercoeur au ciel

Retour de Guercoeur au ciel

Mettre en scène un tel ouvrage n’est donc pas simple, et Christof Loy propose une interprétation qui renvoie dos à dos l’au-delà et le monde réel, par un décor tournant composé seulement d’une paroi avec une face noire pour la mort, et une face blanche et lumineuse pour la vie.

Entre les deux, une ouverture laisse transparaître une peinture paysagère bucolique comme sas de passage, naïve image de paradis perdu.

Quelques chaises sont les uniques éléments de décor afin d’aider à affirmer les émotions des protagonistes, et quelques fleurs tapissent le sol du royaume des ombres, la récompense apaisante de la connaissance.

Comme d’habitude, Christof Loy insuffle un jeu d’acteur vrai et très expressif, particulièrement au second acte, qui lui permet d’asseoir un réalisme charnel quant aux désirs de Giselle, femme décrite comme naturellement d’accord avec son corps et qui vit pour lui, et de développer aussi un grand réalisme dans les scènes populaires franchement revendicatives, et qui frappent l’auditeur par l'insertion d'une telle violence politique par delà même la musique.

Gabrielle Philiponet (Beauté), Catherine Hunold (Vérité) et Stéphane Degout (Guercœur)

Gabrielle Philiponet (Beauté), Catherine Hunold (Vérité) et Stéphane Degout (Guercœur)

Les solistes sous tous très impressionnants par leur engagement.

Stéphane Degout confirme qu’il est aujourd’hui le baryton le plus emblématique du répertoire français, habile quand il s’agit d’apporter du corps et de la puissance à son incarnation, tout en induisant à son chant une patine sombre et douce d’une excellente fluidité. Il excelle ainsi à incarner les tourments poétisés de Guercoeur, et à maintenir la profondeur de son personnage quelles que soient les circonstances.

Julien Henric (Heurtal) et Antoinette Dennefeld (Giselle)

Julien Henric (Heurtal) et Antoinette Dennefeld (Giselle)

En Giselle, Antoinette Dennefeld est phénoménale! Impossible de ne pas voir à travers elle, au second acte, une Kundry de l’opéra français quand elle jette l’intensité d’une voix puissante, très homogène et très bien conduite, exprimant détresse et désir de vivre avec une force quasi animale. On a ici une impressionnante extériorisation de l’être qui est rendue avec une énergie et une concordance entre l’artiste et la personnification qui éblouissent par leur aboutissement.

Jeune ténor lyonnais, Julien Henric, est bluffant dans son interprétation d’Heurtal au timbre clair et percutant, réussissant à lui donner une présence solide et ambiguë, car l’arrivisme de son personnage a aussi des aspects sympathiques qui transparaissent dans le jeu, et qui font tout le danger du rival politique de Guercoeur.

En l’écoutant et en le regardant, on ne peut s’empêcher d'y voir le reflet de jeunes leaders politiques d’aujourd’hui, ce qui est très troublant.

Antoinette Dennefeld (Giselle) et Stéphane Degout (Guercœur)

Antoinette Dennefeld (Giselle) et Stéphane Degout (Guercœur)

Et parmi les êtres surnaturels, Catherine Hunold conforte La Vérité dans une stature classique aux aigus fauves qui laisse transparaître une sensibilité maternelle, Adriana Bignagni Lesca est une Souffrance splendide de tenue et de noirceur qui accompagne Guercoeur sur Terre avec une présence tendre et dominante qui ajoute de la tension au drame, et Eugénie Joneau, qui incarnera prochainement la Princesse de Grenade dans ‘Les Brigands’, au Palais Garnier, est une Bonté aux résonances graves envoûtantes.

Antoinette Dennefeld, Stéphane Degout, Christof Loy, Ingo Metzmacher, Catherine Hunold et Julien Henric

Antoinette Dennefeld, Stéphane Degout, Christof Loy, Ingo Metzmacher, Catherine Hunold et Julien Henric

Grand interprète du répertoire des XXe et XXIe siècles, Ingo Metzmacher fait vivre la majesté mélancolique et la puissance dramatique de l’œuvre avec un grand sens de l’enveloppement et de l’acuité théâtrale, et l’Orchestre philharmonique de Strasbourg lui répond avec emphase et sensibilité dans les moindres frémissements musicaux.

A cette lumière orchestrale qui s’affine et s’enrichit en plénitude au fil de la représentation, le chœur mêle une élégie inspirante qui achève de rendre cette matinée de première fascinante par l’inattendu qu’elle a produit.

Lorsque l’on se souvient de l’impact qu’eut l’interprétation d’’Oedipe’ par Ingo Metzmacher sur la scène Bastille en octobre 2021, on songe à réentendre ’Guercoeur’ sur cette même scène à nouveau sous sa direction.

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Publié le 1 Mai 2024

Anton Bruckner
Symphonie n°8 (Vienne, 18 décembre 1892)
Concert du 24 avril 2024
Philharmonie de Paris, Grande salle Pierre Boulez

 

Anton Bruckner (1824-1896)
Symphonie n°8 en ut mineur, A.117
Version révisée du 10 mars 1890

 

Direction musicale Herbert Blomstedt
Orchestre de Paris
Violon solo (invité) Igor Yuzefovich

Diffusion sur France Musique, le 06 mai 2024 à 20h

Ultérieure à la symphonie n°4 de Johannes Brahms (1885), mais antérieure à la symphonie n°2 de Gustav Mahler (1894), la symphonie n°8 d’Anton Bruckner doit son haut niveau d’inspiration à l’influence d’Hermann Levi, le chef d’orchestre de confession juive à qui Richard Wagner avait confié la direction musicale de la première de ‘Parsifal’ au Festival de Bayreuth, le 26 juillet 1882.

Herbert Blomstedt

Herbert Blomstedt

En effet, ayant rejeté, à l’automne 1887, la partition de la version originale que lui avait envoyé Bruckner et qu’il n’avait pas su comprendre, la santé nerveuse du compositeur en fut fortement affectée.

Mais débuta à ce moment là une période de révision qui concerna la 3e et la 4e symphonie, suivie de la 8e symphonie, qui sera achevée le 10 mars 1890, et enfin la 1er symphonie.

Pour cette raison, la version définitive de la symphonie n°8, totalement réorchestrée, est débarrassée des aspects conventionnels de la première version. Elle évoque dans son premier mouvement l’arrivée grandiose de la Mort, autant que la douceur des souvenirs des êtres aimés dans le troisième, un long adagio d’une demi-heure de temps.

Herbert Blomstedt et l'Orchestre de Paris

Herbert Blomstedt et l'Orchestre de Paris

C’est donc avec une grande émotion que nous retrouvons, à l’approche de ses 97 ans, Herbert Blomstedt à la direction de l’Orchestre de Paris, qu'il engage dans une symphonie que le chef suédois affectionne énormément.

Affaibli, arrivant au bras du 1er violon solo invité, Igor Yuzefovich, il prend pourtant les commandes de l’orchestre avec un esprit réconfortant mêlant rigueur et bienveillance, et développe une lecture qui montre de quelle manière il arrive en permanence à insuffler une respiration d'une grande profondeur au jeu des musiciens. Tout au long de la soirée, de grandes pages d'une plénitude absolue alternent ainsi avec des démonstrations de puissance chevaleresque ardentes.

Herbert Blomstedt

Herbert Blomstedt

Les cuivres, et les trompettes en particulier, sont fondus aux sections de bois et de cordes de façon à suggérer une force sous-jacente explosive sans effets trop clinquants, une très belle clarté se dégage des mouvements lents, détaillés avec un délié caressant d’une irrésistible sensibilité, et l’efficacité théâtrale se double d’une brillante netteté, sans aucun appesantissement. 

Et dans l’acoustique de la Philharmonie, le rendu des nappes de violons dépeint de magnifiques impressions d’irréalité diffuse.

Par sa façon de diriger, se ressent également un grand sens du dialogue avec l’orchestre, une compréhension mutuelle qui préserve sa part de mystère, et qui contribue à rendre ce moment inouï, tant il happe l’auditeur dans un rapport au temps qui le dépasse. 

Herbert Blomstedt et l'Orchestre de Paris

Herbert Blomstedt et l'Orchestre de Paris

Il s’agit véritablement d’une invitation à goûter et à chérir notre présence à la vie, et la joie d’Herbert Blomstedt reste une force d’inspiration toujours aussi peu commune qui fait la valeur de chacune de ses apparitions, car elles ont le pouvoir de recentrer notre rapport au monde.

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Publié le 30 Avril 2024

TV-Web Mai 2024 Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Mercredi 01 mai 2024 sur Arte à 13h35
L'Aigle des Mers (Michael Curtiz) - musique Erich Wolfgang Korngold

Vendredi 03 mai 2024 sur France 5 à 21h05
Roméo et Juliette (Gounod) - Opéra de Paris - dm Rizzi - ms Jolly

Samedi 04 mai 2024 sur France 4 à 22h25
Deux hommes et une femme (Donizetti)- Opéra de Tours - dm Milletari - ms Boussard

Dimanche 05 mai 2024 sur France 3 à 00h25
Carmen (Bizet) - Opéra de Rouen - dm Glassberg - ms Gilbert

Dimanche 05 mai 2024 sur Arte à 03h50
Elina Garanca et Juan Diego Florez - Festival de Salzbourg 2020

Dimanche 05 mai 2024 sur France 5 à 14h35
La Fille mal gardée (Ashton) - Opéra de Paris - Léonore Baulac et Guillaume Diop 

Dimanche 05 mai 2024 sur Arte à 18h20
Carmina Burana (Carl Orff) - Place Saint-Marc, Venise

Dimanche 05 mai 2024 sur France 4 à 21h00
Don Giovanni (Mozart) - Opéra de Lille - dm Haïm - ms Cassiers

Dimanche 05 mai 2024 sur France 4 à 23h45
I Capuleti et i Montecchi (Bellini) - Opéra de Paris - dm Scappucci - ms Carsen

Dimanche 05 mai 2024 sur Arte à 23h35
Ode à l'humanité - La "Neuvième" de Beethoven (Larry Weinstein)

Lundi 06 mai 2024 sur Arte à 01h00
Elektra (Strauss) - Festival de Salzbourg 2020 - dm Welser-Möst - ms Warlikowski

Mardi 07 mai 2024 sur Arte à 21h00
La "Neuvième" de Beethoven - 200e anniversaire (Carmen Traudes)

Mardi 07 mai 2024 sur Arte à 22h20 (Léger différé)
Beethoven : Symphonie n° 9 - Leipzig, Paris, Milan, Vienne
Direction Andris Nelsons, Klaus Mäkelä, Riccardo Chailly et Joana Mallwitz

Jeudi 09 mai 2024 sur Arte à 02h10
Anna Netrebko et Yusif Eyvazov chantent Tchaïkovski - Festival de Salzbourg 2020

Dimanche 12 mai 2024 sur France 3 à 00h25
Concours Eurovision des jeunes musiciens

Dimanche 12 mai 2024 sur Arte à 02h55
Gustavo Dudamel et Evgeny Kissin - Festival de Salzbourg 2020

Dimanche 12 mai 2024 sur Arte à 18h40
Le Louvre en musiques - Ensemble Correspondances

Dimanche 12 mai 2024 sur Arte à 23h50
Ladysmith Black Mambazo - Le son de l'Afrique

Lundi 13 mai 2024 sur Arte à 00h45
Summertime - Un concert avec Tarmo Peltokoski et Golda Schultz (Auditorium de Radio France)

Lundi 13 mai 2024 sur France 3 à 23h35
L'Opéra de Paris, un pas de deux en Guyane

Mercredi 15 mai 2024 sur Arte à 13h35
Taking Sides - Le cas Furtwängler (István Szabó)

Dimanche 19 mai 2024 sur France 3 à 00h25
Island (Carolyn Carlson)

Dimanche 19 mai 2024 sur Arte à 13h35
L'Aigle des Mers (Michael Curtiz) - musique Erich Wolfgang Korngold

Dimanche 19 mai 2024 sur Arte à 18h45
Mantoue en musiques - avec Lea Desandre et Thomas Dunford

Lundi 20 mai 2024 sur Arte à 01h25
Nathalie Stutzmann & Alexandre Tharaud (Verdi, Beethoven, Tchaïkovski)

Lundi 20 mai 2024 sur Arte à 03h00
Daniel Hope & Friends on Tour

Mardi 21 mai 2024 sur Arte à 03h35
Opera in Love - Sonya Yoncheva et Vittorio Grigolo aux arènes de Vérone

Dimanche 26 mai 2024 sur France 3 à 00h20
Roméo et Juliette (Gounod) - Opéra de Paris - dm Rizzi - ms Jolly

Dimanche 26 mai 2024 sur Arte à 18h45
Mozart à La Havane

Lundi 27 mai 2024 sur Arte à 00h40
New Ocean Sea Cycle - Ballet of Difference (Richard Siegal) - Ballet de Cologne

Mardi 28 mai 2024 sur France 4 à 22h20
Casse-Noisette (Tchaïkovski) - Bianca Li - Teatros del Canal (Madrid)

TV-Web Mai 2024 Lyrique et Musique

Mezzo et Mezzo HD

Mercredi 01 mai 2024 sur Mezzo à 20h30
Franck : Hulda - Gergely Madaras, Orchestre Philharmonique Royal de Liège

Vendredi 03 mai 2024 sur Mezzo HD à 21h45
Don Carlos de Verdi à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

Samedi 04 mai 2024 sur Mezzo à 20h30
Les Boréades de Rameau à l'Opéra de Dijon

Dimanche 05 mai 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Ponchielli : La Gioconda - Gran Teatre del Liceu

Mardi 07 mai 2024 sur Mezzo à 23h20
'The Perfect American' de Philip Glass au Teatro Real de Madrid

Mercredi 08 mai 2024 sur Mezzo à 20h30
'Didon et Enée' de Purcell au Grand Théâtre de Genève

Mercredi 08 mai 2024 sur Mezzo à 22h15
Les Pêcheurs de perles' de Bizet au Capitole de Toulouse

Jeudi 09 mai 2024 sur Mezzo à 22h55
Franck : Hulda - Gergely Madaras, Orchestre Philharmonique Royal de Liège

Vendredi 10 mai 2024 sur Mezzo HD à 21h00
'Manon Lescaut' de Puccini au Gran Teatre del Liceu

Vendredi 10 mai 2024 sur Mezzo à 23h15
'Arabella' de Strauss au Teatro Real de Madrid

Samedi 11 mai 2024 sur Mezzo à 20h30
Don Carlos de Verdi à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

Dimanche 12 mai 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Verdi: Un Ballo in maschera - Palau de les Arts, Valencia

Mardi 14 mai 2024 sur Mezzo à 23h00
'Ernani' de Verdi au Palau de les Arts de Valence

Mercredi 15 mai 2024 sur Mezzo à 20h30
Mozart : Don Giovanni - Staatsoper Berlin

Vendredi 17 mai 2024 sur Mezzo HD à 21h00
'Polifemo' de Porpora au Festival d'Opéra Baroque de Bayreuth

Vendredi 17 mai 2024 sur Mezzo à 23h25
Puccini : Turandot - Vérone

Samedi 18 mai 2024 sur Mezzo HD à 19h00 (Direct)
Wagner : Das Rheingold - Opernhaus Zurich

Samedi 18 mai 2024 sur Mezzo à 20h30
'L'Enchanteresse' de Tchaïkovski à l'Opéra de Francfort

Dimanche 19 mai 2024 sur Mezzo HD à 21h00
'Manon Lescaut' de Puccini au Gran Teatre del Liceu

Mardi 21 mai 2024 sur Mezzo à 23h25
Franck : Hulda - Gergely Madaras, Orchestre Philharmonique Royal de Liège

Mercredi 22 mai 2024 sur Mezzo à 20h30
Gounod: Faust - La Fenice

Vendredi 24 mai 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Ponchielli : La Gioconda - Gran Teatre del Liceu

Vendredi 24 mai 2024 sur Mezzo à 23h30
Les Boréades de Rameau à l'Opéra de Dijon

Samedi 25 mai 2024 sur Mezzo à 20h30
'Roméo et Juliette' de Gounod à l'Opernhaus de Zurich

Dimanche 26 mai 2024 sur Mezzo HD à 21h00
'Polifemo' de Porpora au Festival d'Opéra Baroque de Bayreuth

Mercredi 29 mai 2024 sur Mezzo à 20h30
Britten : Le tour d'écrou - La Monnaie

Vendredi 31 mai 2024 sur Mezzo HD à 21h00
'Alessandro nell’Indie' de Vinci au Bayreuth Baroque Opera Festival 2022

Vendredi 31 mai 2024 sur Mezzo à 23h20
Don Carlos de Verdi à l'Opéra Royal de Wallonie-Liège

TV-Web Mai 2024 Lyrique et Musique

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Operavision, Culturebox, Arte Concert etc...

                            Illimité

Placido Domingo, l'homme aux mille vies

La Traviata (Chorégies d'Orange 2016) avec Domingo, Jaho, Meli

Le Barbier de Séville (Chorégies d'Orange 2018) avec Peretyatko, Sempey, Hotea

Roberto Alagna - Ma vie est un opéra

Le Royaume des Deux-Siciles (Roberto Alagna)

Patrick Dupond, un danseur chez les étoiles

Michaël Denard, le « prince » de l'Opéra de Paris

Le Lac des Cygnes, l'Ambitieux projet de Tchaïkovski

Maria Callas - Il était une voix

Body and Soul (Opéra national de Paris)

Dans les coulisses de Casse-Noisette

Dans les coulisses de Roméo et Juliette

Dans les coulisses de La Fille mal gardée

Accès Live avec Rim'K à l'Opéra Bastille pour « Le Lac des Cygnes »

Accès live à l'Opéra Garnier dans les coulisses de « La Cenerentola »

Le Requiem de Verdi (Chorégies d'Orange)

                          Mai 2024

Zoraidandi Granata (Wexford Opera Festival) jusqu'au 03 mai 2024

Carmen (Chorégies d'Orange) jusqu'au 08 mai 2024

Dance! (Avec Sylvia Camarda, Oumi Janta, Ahmad Joudeh) jusqu'au 11 mai 2024

Le cinéma d'Howard Shore - Le Seigneur des anneaux jusqu'au 13 mai 2024

L'Agneau de Dieu (Lithuanian National Opera & Ballet) jusqu'au 18 mai 2024

L'Ours (Klaipeda State Music Theater) jusqu'au 19 mai 2024

Ligeti, compositeur de l’extraterrestre jusqu'au 20 mai 2024

Rudolf Noureev, l'attraction céleste jusqu'au 21 mai 2024

Otello (Poznan Opera) jusqu'au 25 mai 2024

Bastarda - Le Couronnement (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - La tournée royale (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - Mary, Reine d'Ecosse (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - Tuer une Reine (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - Miroirs brisés (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - La Reine de la Farce (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Maria Callas chante 'Tosca' jusqu'au 28 mai 2024

Oper! Awards 2024 jusqu'au 29 mai 2024

La Source (Opéra national de Paris) jusqu'au 30 mai 2024

200 ans de Smetana - Gala d'Opéra (Opéra de Prague) jusqu'au 31 mai 2024

                          Juin 2024

Dans les coulisses de Roméo et Juliette (Opéra national de Paris) jusqu'au 02 juin 2024

Maria de Buenos Aires (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 03 juin 2024

Masque of Might (Opera North) jusqu'au 03 juin 2024

Don Carlo (Scala de Milan 2023) jusqu'au 05 juin 2024

Vissi d'Arte : Gala Maria Callas jusqu'au 06 juin 2024

Haendel : Flavio, re de' Longobardi (Bayreuth Baroque 2023) jusqu'au 07 juin 2024

A.Netrebko et Y.Eyvazov chantent Tchaïkovski (Festival de Salzbourg 2020) jusqu'au 07 juin 2024

Lili Elbe (Theater St Gallen) jusqu'au 08 juin 2024

Ballerina Boys jusqu'au 08 juin 2024

Il Turco in Italia (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 09 juin 2024

Suor Angelica - L'Enfant et les sortilèges (New National Theatre Tokyo) jusqu'au 15 juin 2024

Casse-Noisette (Opéra national de Paris) jusqu'au 19 juin 2024

Giselle (Opéra national de Bordeaux) jusqu'au 19 juin 2024

Fauteuils d'Orchestre - Maria Callas (Palais Garnier) jusqu'au 19 juin 2024

Requiem de Verdi (Teatro Regio Parma) jusqu'au 23 juin 2024

La Vie parisienne (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 25 juin 2024

Il Giustino (Drottningholm Court Theater) jusqu'au 26 juin 2024

Soirée Maurice Béjart (Opéra de Paris) jusqu'au 26 juin 2024

Don Carlo (Scala de Milan 2023) jusqu'au 27 juin 2024

Concert du nouvel an de l'Orchestre national de France (Radio France) jusqu'au 28 juin 2024

Concert du nouvel an du Philharmonique de Vienne (1ère partie) jusqu'au 29 juin 2024

Concert du nouvel an du Philharmonique de Vienne (2d partie) jusqu'au 29 juin 2024

Concert du nouvel an à Venise jusqu'au 29 juin 2024

Les Indes Galantes - version resserrée (Opéra national de Paris) jusqu'au 29 juin 2024

Melancholia (Opéra Royal de Stockholm) jusqu'au 30 juin 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 30 juin 2024

                           Juillet 2024

La Fiancée vendue (Théâtre national de Prague) jusqu'au 01 juillet 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 01 juillet 2024

La Chauve-Souris (Croatian national Theatre in Zagreb) jusqu'au 09 juillet 2024

L'incoronazione di Poppea  (Gran Theatre del Liceu de Barcelone) jusqu'au 11 juillet 2024

Andrea Chénier (Teatro Comunale di Bologna) jusqu'au 12 juillet 2024

Wozzeck (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 12 juillet 2024

Richard Siegal : Ballet of (Dis)Obedience jusqu'au 12 juillet 2024

L'opéra de quat'sous (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 12 juillet 2024

Picture a day like this (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 13 juillet 2024

Gala d'opéra - Classic Open Air Hannover jusqu'au 14 juillet 2024

Valuska (Hungarian State Opera) jusqu'au 19 juillet 2024

Klaus Mäkelä, vers la flamme jusqu'au 20 juillet 2024

                          Août 2024

Nereydas (Festival de Grenade 2023) jusqu'au 02 août 2024

E.Garanca et J.D. Florez (Festival de Salzbourg 2020) jusqu'au 02 août 2024

Artifacts Assembly (Palau des Les Arts Reina Sofia) jusqu'au 02 août 2024

Orchestre des Champs-Elysées (Festival de Grenade 2023) jusqu'au 02 août 2024

Le cinéma de Maurice Jarre jusqu'au 06 août 2024

Theodora (MusikTheater an der Wien) jusqu'au 12 août 2024

Le Diable chantant (Theater Bonn) jusqu'au 17 août 2024

Opera in Love - Yoncheva / Grigolo (Arènes de Vérone) jusqu'au 18 août 2024

Hyuk Lee (Palais Royal) jusqu'au 27 août 2024

                           Septembre 2024

Nadine Sierra et Pretty Yende (Philharmonie) jusqu'au 04 septembre 2024

The Gondoliers (Scottish Opera) jusqu'au 04 septembre 2024

Christiane Eda-Pierre, en scène jusqu'au 05 septembre 2024

Lise Davidsen (Den Norske Opera & Ballett) jusqu'au 08 septembre 2024

Dalibor (Théâtre national de Prague) jusqu'au 10 septembre 2024

Valer Sabadus (Bayreuth Baroque 2023) jusqu'au 14 septembre 2024

Cambio madre (Muziehtheater Transparant, Flanders Festival Ghent) jusqu'au 15 septembre 2024

La Fille mal gardée (Opéra de paris) jusqu'au 21 septembre 2024

Eugène Onéguine (Deutsche Oper Am Rhein) jusqu'au 23 septembre 2024

Bruno de Sa (Festival d'Ambronay 2023) jusqu'au 24 septembre 2024

Il était une fois Casse-Noisette (Karl Paquette - Châtelet) jusqu'au 25 septembre 2024

Serse (Opéra de Rouen) jusqu'au 26 septembre 2024

Télémaque et Calypso (Festival d'Ambronay 2023) jusqu'au 29 septembre 2024

Rivoluzione (La Monnaie) jusqu'au 29 septembre 2024

Nostalgia (La Monnaie) jusqu'au 30 septembre 2024

                          Octobre 2024

Intimate Portraits (Polish National Opera and Ballet) jusqu'au 01 octobre 2024

Pietari Inkinen dirige Caplet, Ravel et Rimski-Korsakov - Avec Fatma Saïd jusqu'au 4 octobre 2024

Orlando Furioso (Teatro Comunale di Ferrara) jusqu'au 05 octobre 2024

Requiem de Mozart (Festival d'Ambronay) jusqu'au 06 octobre 2024

Viva Napoli! (Festival d'Ambronay) jusqu'au 07 octobre 2024

Les Chemins de Bach / Un Voyage à Lübeck (Chapelle royale de Versailles) jusqu'au 10 octobre 2024

Idomeneo (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 14 octobre 2024

Britten - War Requiem (Château de Prague) jusqu'au 16 octobre 2024

Salomé (Irish National Opera) jusqu'au 19 octobre 2024

Mirga Gražinytė-Tyla dirige Bruckner, Boulanger et Gražinis jusqu'au 25 octobre 2024

Ariane à Naxos (Garsington Opera) jusqu'au 26 octobre 2024

Les Chevaux de feu (Lviv National Opera) jusqu'au 29 octobre 2024

                          Novembre 2024

Don Giovanni (Opéra de Lille) jusqu'au 06 novembre 2024

On Danse Chez Vous : Mehdi Kerkouche (Chaillot) jusqu'au 08 novembre 2024

La Sonnambula (Teatro dell'opera di Roma) jusqu'au 10 novembre 2024

Marco Tutino : La ciociara (Wexford Festival Opera 2023) jusqu'au 18 novembre 2024

Les Maîtres chanteurs de Nuremberg (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 18 novembre 2024

Don Quichotte - Massenet (Opéra national de Paris) jusqu'au 18 novembre 2024

Guercoeur (Opéra national du Rhin) jusqu'au 25 novembre 2024

Alfred, Alfred / La serva padrona (Teatri di Reggio Emilia) jusqu'au 26 novembre 2024

                          Décembre 2024

Grand concert symphonique Saint-Saëns (Auditorium de Radio France) jusqu'au 14 décembre 2024

Ballet National de España (Festival de Grenade 2023) jusqu'au 18 décembre 2024

Concert de Noël (Philharmonique de Radio France) jusqu'au 21 décembre 2024

Hommage à Patrick Dupond jusqu'au 26 décembre 2024

 

                           Février 2025

Colorature, Mrs Jenkins et son pianiste - Opéra Grand Avignon jusqu'au 09 février 2025

Charpentier à l'honneur - Festival de musique sacrée à Madrid jusqu'au 14 février 2025

Voix des Outre-mer (Amphithéâtre de l'Opéra Bastille) jusqu'au 20 février 2025

                           Mars 2025

Fidelio courte animation jusqu'au 01 mars 2025

Maria Callas au cinéma jusqu'au 03 mars 2025

Vivaldi et Mozart au musée du Louvre jusqu'au 24 mars 2025

 

                           Juin 2025

Jour de fête chez Offenbach (Radio France) jusqu'au 22 juin 2025

 

                         Septembre 2025

Angelin Preljocaj : La visite (Picasso Danse) jusqu'au 19 septembre 2025

 

                         Novembre 2025

Le Ring sans paroles (Philharmonique de Strasbourg) jusqu'au 05 septembre 2025

 

                           Février 2026

Voix des Outre-Mer 2023 (Amphithéâtre Bastille) jusqu'au 22 février 2026

                           Mars 2026

Concert en soutien au peuple ukrainien (Maison de Radio France) jusqu'au 04 mars 2026

                           Mai 2026

Barry Lyndon Tribute jusqu'au 13 mai 2026

Michel Legrand, la musique enchantée (Dessay, Bertault) jusqu'au 13 mai 2026

                           Juillet 2026

Kiev, un opéra en guerre (1/4) - Danser pour résister jusqu'au 11 juillet 2026

 

                           Septembre2026

Kiev, un opéra en guerre (2/4) - Exister ou disparaître jusqu'au 12 septembre 2026

 

                         Novembre 2026

Les trois ballets de Stravinsky (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 25 novembre 2026

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique